jeudi 25 juin 2015

Bon rétablissement Marie-Sabine Roger

Bon rétablissement

Marie-Sabine Roger





Avril, 2015
11,0 x 17,6 
224 pages
ISBN 978-2-330-02865-7
prix indicatif : 7, 80€
Babel n° 1306
Edition originale La Brune


Avis de l'éditeur


Sauvé d'une chute dans la Seine, un sexagénaire misanthrope se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital pendant un mois et demi - le temps pour lui de revisiter sa vie, ses bons et mauvais côtés, et surtout de rencontrer des personnes inattendues, lui qui n’espérait plus beaucoup de surprises de l’existence… Bon rétablissement a été adapté au cinéma par Jean Becker en septembre 2014 avec Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin et Fred Testot.


L'auteur





Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , 1957

Biographie :

Elle commença à écrire à partir de sa 4ème.

Marie-Sabine Roger a été institutrice en maternelle pendant dix ans, avant de se consacrer entièrement à l’écriture.

Son talent est aussi appréciable dans la littérature jeunesse (albums, romans) où elle a publié une centaine de livres, souvent primés que dans la littérature adulte. Elle rencontre régulièrement enfants, adolescents et adultes dans les primaires, collèges, bibliothèques et IUFM.

Elle maîtrise aussi bien l’humour que la gravité et aime confronter les genres et les registres.
Elle obtient le Prix Inter-CE 2009 et le Prix CEZAM 2009 pour "La tête en friche" (éditions du Rouergue).

Son roman "Bon rétablissement", prix des lecteurs de l'Express 2012, a été adapté au cinéma en 2013 par Jean Becker.

Je l'ai découverte à la rentrée littéraire dernière avec "Trente six chandelles" paru chez Rouergue.

 Source ; Babelio


Mon avis

Jean-Pierre Fabre, soixante-sept ans, se retrouve à l'hôpital avec de multiples fractures.  Il est dans un sale état, plâtré de partout.  C'est un miraculé, sans l'intervention de Camille, un jeune pédé qui vendait ses charmes sous le pont, il ne serait plus de ce monde.

Mais que faisait-il à cet endroit ? A cette heure ? Impossible de se souvenir.

C'est pourquoi, étant de toute manière "coincé" dans cet environnement inhospitalier, où il n'a rien à faire, il décide d'écrire sa vie, ses souvenirs, son enfance, son parcours.  Peut-être qu'à force d'y penser, ses souvenirs reviendront...

Dans ce petit monde clos, nous nous attacherons aux relations humaines, principale caractéristique je pense de Marie-Sabine Roger.  Avec beaucoup de tendresse, d'humour, partons à la découverte de personnages attachants ou énervants, c'est selon. Ils remettront les principes et préjugés de Jean-Pierre en question.

Il y a un flic sentimental en manque de père, Myriam l'infirmière attentive et à visage humain, un kiné optimiste, un chirurgien imbuvable, Maëva l'ado qui en veut à son pc et Camille son sauveur.

Une belle brochette de personnages croqués avec humour, humanité et finesse.  L'écriture est légère, sans prétention, fluide, de petits chapitres qui nous font découvrir des tranches de vie et du quotidien.  Une belle écriture fraîche, pétillante, sans violence et drôle.  Que de jolis sentiments.  La réalité de la vieillesse, une prise de conscience avec beaucoup de spontanéité et légèreté, cela fait un bien fou.


Encore un bon choix de lecture avec ma binôme Julie des Petites lectures de Scarlett

Son avis se trouve ici

Ma note : 8/10












Les jolies phrases

Mais la mémoire est une girouette, elle est sensible à tous les courants d'air.

Une maladresse qui vient du coeur se pardonne plus volontiers qu'un silence confortable.

Je n'y peux rien, j'ai un tempérament de cheval de labour, j'ai besoin de tirer mon soc et de peiner un peu pour savoir que j'existe.  Il me faut de l'air, de l'espace.  Et de l'occupation.

Je découvre que la précision de la mémoire n'a rien à voir avec l'importance que l'on attache au souvenir.

Il m'arrive parfois de pousser une larmette.  C'est l'incontinence de mémoire, de l'énurésie de sentiments.

Etre seul, c'est aussi ne jamais s'inquiéter pour personne.

On naît roseau, on devient chêne, et on finit de balsa.

Cette fille est une matérialisation de l'arthrose, c'est une douleur chronique à laquelle on se fait peu à peu, mais qui ne vous lâche pas pour autant.

Qui dira la douleur des frères et soeurs aînés, contraints de partager les Carambar, les épaules du père, les bisous de la mère, la banquette arrière de la bagnole, la trottinette et le vélo ?  Qui dira à quel point c'est frustrant de devenir, du jour au lendemain, ou presque, et sans l'avoir voulu, celui qui doit
donner le bon exemple ?

Ces petites horreurs, on peur les regarder en face, quand on approche des soixante-dix balais.  On n'a plus grand chose à se cacher à soi-même.  On a appris à ne pas trop se juger.

On se voyait en cachette, ça attisait la flamme pire que du gros sel.  Moins on avait le droit, plus on avait l'envie.  Combien d'unions auront été scellées par l'aiguillon de l'interdit et le malin plaisir d'emmerder sa famille ?


lundi 22 juin 2015

Ils ont rejoint ma Montagne à Lire

Quelques tentations cette semaine et 3 livres en partenariat font leur entrée dans ma PAL

Une couverture qui m'a fait craquer, même si le livre précédent m'attend toujours dans ma pile depuis la rentrée littéraire, je veux parler du dernier Grégoire Delacourt

Les quatre saisons de l'été

Grégoire Delacourt




Titre : Les quatre saisons de l'été
Editions : JC Lattès
Collection : Littérature française
Date de Parution : 04/2015
Code EAN/ISBN : 9782709649339
Hachette : 1022166
Prix public : 18.50 €
Format : 135 mm x 205 mm
200 pages

Quatrième de couverture

Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde.
Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir.
Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour.


On reste dans l'esprit de la détente, j'avais adoré en son temps la série "l'accro du shopping", je n'ai pu résister au dernier opus, une lecture d'été sans prétention.

L'accro du shopping à Hollywood

Sophie Kinsella



Belfond
Sophie KINSELLA
Traduit par Daphné BERNARD
Mai 2015
19,95 €
500 p.


Note de l'éditeur


On brûlait d'impatience : toujours plus déjantée, toujours plus hilarante, toujours plus gaffeuse, notre Accro du shopping préférée est de retour !

En s'installant avec sa famille à Los Angeles, Becky s'y voyait déjà : virées shopping avec Victoria Beckham, pauses détox avec Gwyneth Paltrow, play-dates de sa fille Minnie avec les petits Brangelina... Et puis le rêve ultime : devenir styliste pour ses nouvelles amies les stars.

Mais pas si simple de se faire une place sur la A-list quand on n'entre pas dans du triple 0, qu'on ne jure que par le breakfast saucisses-bacon et que la seule star de l'école de Minnie est le hamster mascotte. Quant à ses dons de styliste, disons que Becky les exerce surtout sur elle-même.

Heureusement, quand tout espoir semble perdu, notre Accro du shopping a toujours plus d'un tour dans ses sacs. Notamment ce superbe sac vintage qui pourrait bien lui ouvrir les portes de la gloire. Ou celles de l'enfer...

Car au pays des stars, les apparences sont souvent trompeuses et cette pauvre Becky va comprendre à ses dépens que derrière les paillettes règne un monde sans pitié...


Et puis pour compléter la série , restons à Hollywood avec Mémé Cornemuse 


Mémé goes to Hollywood

Nadine Monfils


Pocket
Date de parution : 5 Mars 2015
Nombre de pages : 256
Format : 108 x 177 mm
EAN  :  9782266253673


Quatrième de couverture


Cette fois, Mémé Cornemuse est bien décidée à épouser JCVQ, son fantasme absolu. Et rien ne l'arrêtera ! Elle ira jusqu'à voler une baraque à frites pour aller au Havre et embarquer clandestinement sur un cargo, direction les States. Mais avec cette punaise, rien ne se passe jamais comme prévu et elle va flanquer le souk à bord.
Un road-movie rocambolesque et savoureux, rehaussé façon vieille bique qui ne doute de rien.
Vous avez dit « aware » ?

« Nadine Monfils est une surdouée de l'humour noir, la reine de l'incongru. On ne rit pas, on hoquette, on s'étouffe... »Gérard Collard – Le Magazine de la Santé


Masse critique de Babelio et les éditions Denoël m'ont envoyé un auteur italien :

Piste noire

Antonio Manzini


Editions Denoël
Collection Sueurs Froides
260 pages
Prix : 20.50
Parution mai 2015
ISBN 978.2.207.11858

Avis de l'éditeur

Trad. de l'italien par Samuël Sfez

Séducteur, corrompu, sarcastique, Schiavone est aussi antipathique qu’attachant. Le genre de héros qu’on adore détester…

Le commissaire Rocco Schiavone est romain jusqu’au bout des ongles : snob, macho et ronchon, il est doté d’un humour noir dévastateur. Muté à Champoluc dans le val d’Aoste, il vit son départ en province comme un exil. À son corps défendant, il doit quitter sa paire de Clarks adorée pour porter de répugnants après-ski et considère ses nouveaux collègues comme des ploucs.
Peu après son arrivée, on trouve le cadavre d’un homme sur une piste de ski, écrasé sous une dameuse. Accident ou meurtre? Quand le médecin légiste découvre un foulard dans la gorge de la victime, le doute n’est plus permis. Schiavone se plonge alors dans une enquête rocambolesque, freiné par son ignorance, voire son mépris, de la région et de ses usages. Mais certains habitants de cette vallée hostile et glaciale trouvent grâce à ses yeux. Notamment une habitante : la somptueuse Luisa Pec…

Les éditions Lilys (voir article) me permettent de lire en e-book leur dernière parution

Engrenages

Eric Neirynck


Lilys editions
Parution le 15 mai 2015



Éric n’aime pas les psy et c’est pourtant au contact de l’une d’elles qu’il connaîtra ses plus grandes circonvolutions émotionnelles.

Courte, trop courte cette relation le conduira de Bruxelles à Paris où il tentera de trouver un sens à ce qu’il a vécu avec elle.

« Engrenages » est plus qu’une quête de reconnaissance, c’est la recherche de notre propre définition au travers des déboires de nos vies.

dimanche 21 juin 2015

La princesse et le pêcheur Minh Tran Huy *****

La princesse et le pêcheur

Minh Tran Huy















Actes Sud
Août, 2007
11,5 x 21,7 
192 pages
ISBN 978-2-7427-6953-7
prix indicatif : 18, 30€ 


Quatrième de couverture


Jamais un conte n'est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s'inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l'amour : le beau garçon la traite comme une petite sœur.
A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Vietnam, où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les secrets affleurent, les rencontres dévoilent les tragédies qu'ont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être...
La Princesse et le Pêcheur dessine une vietnamité aussi réelle qu'impartageable, un pays immatériel que Minh Tran Huy imprègne d'une fausse candeur toute de retenue, qui cache une mélancolie profonde. Elle y inscrit la présence de l'ami si difficile à retrouver, parce que l'Histoire est passée par là. Ou simplement le temps. Plus violent que les contes...


Mon avis

Un premier roman publié en 2007.  Nous y retrouvons deux adolescents.

Lan est née en France de parents vietnamiens   "Ils avaient en commun un passé difficile, peuplé de maux dont je n'avais pas vraiment idée (la pauvreté, la guerre, l'exil) et des valeurs solides (travail et famille) ainsi qu'une générosité qui dissimulait une obstination et une capacité de survie si stupéfiantes que je m'étonnais parfois d'être leur fille."

Nam lui est né au Vietnam, il a connu ce que Lan ne connaît pas, les atrocités de la guerre et est arrivé en boat people.

Ces deux ados se reconnaissent naturellement lors d'un leur première rencontre lors d'un séjour linguistique pendant les vacances.  Quelque chose les rapproche, une amitié, un amour va naître, ils sont à la recherche de leur identité, de leur culture, de leur racine.

Lan, née en France va sur base de contes et légendes vietnamiennes se forger son identité culturelle. Ses parents lui enseignent le travail, la rigueur et veulent qu'elle apprenne et connaissance sa langue d'origine mais ils se livrent peu sur leur passé.

Nam quand à lui a vécu l'Histoire, la tragédie de son peuple, et arrivé chez nous veut tout oublier, adopter la culture française, d'autres langues et oublier la sienne.  Il veut être brillant pour évoluer ici et rendre fier ses parents.

Au fur et à mesure du récit, entre les petits chapitres, un conte nous est petit à petit distillé, un joli témoignage sur un amour manqué.  Ce court récit va avec beaucoup de délicatesse et poésie nous faire réfléchir au déracinement, à la recherche de ses origines.  Murakami et son monde onirique en toile de fond, tout en finesse et subtilité ce récit rempli d'émotions nous emmène à des réflexions sur l'amour, l'amitié, la triste réalité de l'Histoire du Vietnam, de cette société où dans chaque famille chacun avait choisi un camp parfois opposé à la réalité d'aujourd'hui et cherche sa place dans la société.

J'ai été très touchée et émue sur un conte à la recherche de l'amour et de l'espoir, la douleur d'un amour manqué, autre thème récurrent de ce beau roman.


Ma note : 9/10

Les jolies phrases.

Vivre, c'est se lancer dans un solo, tout en apprenant à chanter ; tenir le rôle principal d'une pièce un soir de première sans avoir jamais répété ; rédiger une histoire d'une traite, sans possibilité de retour en arrière.  il n'y a pas de deuxième prise.

Avec le temps, de nombreuses choses se figent, comme du plâtre dans un seau, et on ne peut plus retourner en arrière.

Je me suis ainsi, peu à peu constitué une culture éclectique, mais à trous, et dénuée de toute hiérarchie, Aragon Eluard, Flaubert, Gionao, Hugo, Kessel, London, Maupassant, Mishima, Nabokov, Racine, Sagan, Stendahl, Tchekhov, Zola, Zweig ... Je mettais tout sur le même plan, déchiffrant les signes comme un bulldozer rase une maison.

Les mots coulaient de source et j'ai glissé dans cette Ballade comme on plonge dans une eau fraîche en plein été.

J'aimais sa discrétion, son absence d'arrogance, la modestie avec laquelle il parlait du mystère des choses.  Il ne cherchait pas à le résoudre; il le respectait, admettait qu'il n'était pas possible de tout dire et de tout comprendre, que la vie était parfois faite de récits en points de suspension, qui ne trouvaient pas de fin ou d'explication.

J'éprouvais à leur égard une cordialité mêlée de gêne. J'avais beau sourire, parler, multiplier les saluts, les témoignages de respect, je ne pouvais m'empêcher de penser que nous devions leur paraître terriblement privilégiés, et d'une certaine manière haïssables.

...dissimuler qu'il existait entre mes cousines et moi un fossé à la mesure de l'océan qui séparait la France et son ancienne colonie au point où il me venait des envies de m'excuser d'être née là où j'étais née même si je n'y pouvais rien.

Pris entre deux, nous partagions quelque chose d'impossible à détruire et de difficile à définir, une sorte de boule noire, dure et compacte qui nous restait en travers de la gorge ; la mémoire, réelle pour lui, creuse pour moi, d'une terre dont l'ombre s'étendait parfois sur nous.

Il me semblait que je contemplais le monde depuis une cellule. La vie passait devant moi sans me prendre dans son cours, et je restais sur le rivage, observant les autres en train de plonger, nager, faire la planche ou même se noyer - au moins faisaient-ils quelque chose...

Ni l'un ni l'autre ne tient à se souvenir.  Ils ont préféré vivre, et ils ont eu raison : leur métier et leur ambition suffisent à remplir leur existence et leur passé repose en paix sans qu'ils y voient d'objection.

Une seule chose me semblait plus embarrassante que d'étaler ses problèmes : laisser voir à l'autre qu'on devinait les siens.


J'observe mes parents et je me rends compte, ai-je écrit à mon ami, qu'ils ne sont ni vietnamiens, ni français.  Ils ont grandi ici mais à présent qu'ils sont revenus, rien n'est plus pareil.  On parle de double culture, de racines transplantées dans un sol, d'héritage à conserver tout en s'intégrant, mais on oublie qu'en réalité, les êtres nés ici et vivant là ne sont de nulle part.  Leur identité oscille entre deux pôles qui tantôt cohabitent, tantôt s'affrontent, plaques tectoniques qui se heurtent et créent séismes, montagne et ravins, une recomposition du décor que l'on aurait crue impossible quelques instants plus tôt ; alors on avance sur cette terre nouvelle sans trop savoir où l'on va, espérant toujours qu'à la fin, on trouvera une vois qui nous révélera notre place ici-bas...

Nam a été une exception, mais d'habitude, les histoires, à défaut de finir bien, ne finissent pas toujours mal ...  Quels qu'aient été les malheurs, tout s'apaise.  Les blessés guérissent, quand bien même ils gardent une cicatrice de vingt centimètres de long.  L'herbe reverdit, le soleil sèche la plui et on balaie les ruines pour rebâtir sinon un palais, du moins une chaumière.


La lecture avec les copines.



Au départ une LC prévue avec Aline Sybelline et son blog Du temps pour lire  c'est ici

c'est devenu une LC sur Tic Tac Books

Voici l'avis de'Emmanuelle Gibert c'est ici, une occasion de découvrir son joli blog Excalibri

vendredi 19 juin 2015

L'intime Festival Acte 3

Demandez le programme



Vendredi 28/08/2015 - grande lecture 20h30



« FIN DE MISSION » DE PHIL KLAY LU PAR BOULI LANNERS"

Lecture d’ouverture suivie d’un entretien en duplex depuis New York avec l’auteur.

LE LIVRE

Douze nouvelles d’une rare intensité composent le recueil Fin de mission. Chacune est écrite à la première personne: du soldat en Irak qui doit abattre des chiens se nourrissant de cadavres, au Marine affecté aux “Affaires mortuaires” en passant par le jeune officier qui se voit assigner la tâche absurde d’apprendre aux civils à jouer au base-ball, Phil Klay cherche à comprendre ce qui s’est passé là-bas, mais surtout, comment vivent ceux qui sont rentrés.


L’AUTEUR

Phil Klay, âgé d’à peine 30 ans, est vétéran du corps des Marines. Salué comme un grand texte sur la guerre, le livre a remporté le très prestigieux National Book Award 2014 et est désigné comme l’une des cinq meilleures fictions de l’année 2014 par le New York Times. Phil Klay est l’une des nouvelles voix les plus talentueuses de sa génération.


LE COMEDIEN

Comédien et cinéaste, Bouli Lanners a réalisé notamment Ultranova, primé à la Berlinale 2005, Eldorado, primé à la Quinzaine des Réalisateurs 2008, Les Géants primé à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2011, à la SACD et au Art Cinema Award. Comédien, il joue dans de nombreux films, notamment ceux de Jean-Pierre Jeunet, Gustave Kevern, Benoit Delépine, Albert Dupontel, Laurent Tirard.


A LIRE

« Fin de mission », Phil Klay, éditions Gallmeister, 2014.



Samedi 29/08/2015

GRANDE LECTURE : « MES AMIS » D’EMMANUEL BOVE LU PAR FRANÇOIS MOREL

LE LIVRE

Victor loge dans un grenier à Montrouge. Il ne fait rien de ses journées, déambule dans les rues et observe les passants, les boutiques, les statues. Il aimerait avoir un ami, une maîtresse, de l’argent, une occupation, quelque chose. Mais il est fainéant, menteur, hypocondriaque et passe sa vie à gémir sur son sort. Des amis, il voudrait en avoir. Il n’en n’ a pas, ou si peu, ou alors au hasard de ses errances, il rencontre des individus pas toujours fréquentables…

L’AUTEUR

Emmanuel Bove (1898-1945) fils d’un émigré juif ukrainien et d’une domestique d’origine luxembourgeoise a eu une carrière brève et une vie obscure. Colette remarque une de ses nouvelles et lui propose de le publier. Il lui apporte alors Mes amis, dont la publication en 1924 est un succès. Il faudra attendre 1977 pour redécouvrir cette oeuvre drôle, désespérée et toujours élégante.

LE COMEDIEN
Après des études littéraires et un passage à l’École de la Rue Blanche (ENSATT), François Morel entame une carrière de comédien et entre dans la troupe de Jérôme Deschamps où il participe à la série Les Deschiens diffusée sur Canal + dans l’émission Nulle part ailleurs. Artiste complet, il joue au théâtre et au cinéma, met en scène, écrit des paroles de chansons et les textes de ses spectacles et depuis 2009, il anime une chronique quotidienne sur France-Inter.

A LIRE
« Mes amis », Emmanuel Bove, éditions Nota bene (2002).

ENTRETIEN : « LE PRINCIPE » DE JÉRÔME FERRARI

LE 29 AOÛT 2015 À 13H30


LE LIVRE

Fasciné par la figure du physicien allemand Werner Heisenberg (1901-1976) qui, après avoir élaboré le célèbre « principe d’incertitude », jeta les bases de la mécanique quantique, un jeune aspirant-philosophe désenchanté s’efforce, à l’aube du XXIe siècle, de considérer le mal à l’œuvre dans le monde contemporain et l’incomplétude de sa propre existence à l’aune de la destinée de cet homme de sciences exceptionnel.

L’AUTEUR

Jérôme Ferrari est écrivain et traducteur. Agrégé de philosophie, il a enseigné à Alger, à Abou Dhabi et en Corse. En 2012, son roman Le sermon sur la chute de Rome obtient le prix Goncourt. Dans l’œuvre de Jérôme Ferrari, le tragique et l’ombre le disputent au grotesque et à la lumière.

A LIRE

« Le principe », Jérôme Ferrari, Editions Actes Sud, 2015.


LECTURE-RENCONTRE : « LA SOEUR » DE PASCAL HERLEM

LE 29 AOÛT 2015 À 14H30

Une lecture suivie d’un entretien avec l’auteur

L’intime festival a souhaité offrir à de jeunes comédiens diplômés de l’école cette année, de s’essayer à l’exercice difficile de la lecture. Ils lisent des extraits de La soeur de Pascal Herlem.


Les comédiens : Bruno Iacopo, Lucas Meister, Lily Noël, Annah Schaeffer


LE LIVRE

Grâce à des carnets tenus par sa mère, Pascal Herlem reconstitue la vie de sa sœur aînée, lobotomisée à 14 ans. Toute son enfance, l’auteur l’a vécue dans un silence pesant. Trouver les mots pour dire ce silence, tel est le projet de ce récit hors norme.

L’AUTEUR

Pascal Herlem est psychanalyste. Il a notamment publié Transports de sens – Ecrits sur Raymond Queneau (2009) et Les chiens d’Echenoz (2010) aux éditions Calliopée. La sœurest son premier récit.


A LIRE

« La soeur », Pascal Herlem, L’arbalète, Gallimard, 2015.


GRANDE LECTURE / THÉÂTRE-DOCUMENT : « CEUX QUI RESTENT » DE PAUL FELENBOK ET WLODKA BLIT-ROBERTSON

LE 29 AOÛT 2015 À 17H30

MISE EN SCÈNE DE DAVID LESCOT ET INTERPRÉTÉ PAR MARIE DESGRANGES ET ANTOINE MATHIEU

Paroles de Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson recueillies et mises en scène par David Lescot, interprétées par Marie Desgranges et Antoine Mathieu.

THEATRE-DOCUMENT

Paul Felenbok (7 ans) et Wlodka Blit-Robertson (12 ans) ont échappé en avril 1943 à l’anéantissement du ghetto de Varsovie. Aujourd’hui, âgés de 77 et 81 ans, ils ont accepté de livrer leurs témoignages avec dignité, avec humour parfois et sans jamais tomber dans le pathos. Ils racontent leur enfance dans la guerre et la construction de leurs vies dans l’Europe des années cinquante. Ces souvenirs forment la matière de ce spectacle singulier et intense qui se joue sur une scène dépouillée : les deux comédiens, un homme et une femme, s’interrogent et se répondent tour à tour à partir des récits croisés de deux survivants. C’est un théâtre-document bouleversant, sans réécriture ni artifice.

Le metteur en scène David Lescot est dramaturge et metteur en scène. Ses pièces de théâtre sont éditées chez Actes Sud Papiers. Il est également musicien et comédien.

EXTRAIT

« Je suis né à Varsovie, le 20 juin 1936 au 8 de la rue Leszno, rue longuement décrite dans « Le Pianiste ». Je suis arrivé dans une famille d’artisans, qui avait déjà un fils de 12 ans. Mon père, lui, était né dans une famille très religieuse, avec laquelle il rompit à l’adolescence et entra en apprentissage chez un joaillier. Apparemment talentueux, il quitta la Pologne pour se perfectionner en Allemagne et en Autriche et rentra à Varsovie en 1920. Il est plus que probable, que la maîtrise de son art a largement contribué à notre survie. Il a été un temps dirigeant du syndicat professionnel des bijoutiers juifs de Varsovie et travaillait avec deux employés. J’ai appris récemment qu’il avait confectionné des boucles en or, pour la ceinture de mon frère et la mienne, volontairement ternes, pour pouvoir nous aider à survivre, en cas de séparation et c’est ce qui s’est passé. »

GRANDE LECTURE : « LAMBEAUX » DE CHARLES JULIET LU PAR ANDRÉ MARCON
LE 29 AOÛT 2015 À 21H00

LE LIVRE

Lambeaux est un roman biographique et autobiographique intime et lumineux dans lequel Charles Juliet dresse le portrait de sa mère qu’il n’a pas connue, du rôle qu’elle a joué dans sa vie d’homme et dans sa formation d’écrivain. Il évoque également celle qui l’a recueilli et élevé comme son fils. Après avoir évoqué ces deux émouvantes figures, l’auteur relate son enfance et ses premières tentatives d’écriture, la naissance à soi-même, celle d’un homme qui est parvenu à triompher de la « détresse impensable » dont il était prisonnier.

L’AUTEUR

Ecrivain, poète et dramaturge, Charles Juliet est né à Jujurieux (Ain). À trois mois, il est placé dans une famille de paysans suisses. À douze ans, il entre dans une école militaire dont il ressortira à vingt, pour être admis à l’École de Santé Militaire de Lyon. Trois ans plus tard, il abandonne ses études de médecine pour se consacrer à l’écriture.

LE COMEDIEN

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A LIRE

« Lambeaux », Charles Juliet, P.O.L éditeur, 1995


« Un jour, il te vient le désir d’entreprendre un récit où tu parlerais de tes deux mères, l’esseulée et la vaillante, l’étouffée et la valeureuse. La jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée. Leurs destins ne se sont jamais croisés, mais l’une par le vide créé, l’autre par son inlassable présence, elles n’ont cessé de t’entourer, te protéger, te tenir dans l’orbe de leur douce lumière. Dire ce que tu leur dois. Entretenir leur mémoire. Leur exprimer ton amour. Montrer tout ce qui d’elles est passé en toi. »


Un grand entretien avec Charles Juliet le dimanche.


Mené par l’écrivain Stéphane Lambert, cet entretien sera l’occasion de découvrir l’univers riche et authentique de Charles Juliet, écrivain de l’intime par excellence. Poésies (il reçoit le prix Goncourt de la poésie en 2013), romans, nouvelles, oeuvres théâtrales, journaux intimes – tenus depuis 1957 et publiés depuis près de 20 ans, une entreprise unique dans le paysage littéraire français -, écrits sur la peinture, … constituent l’ensemble de son œuvre, caractérisée par le dépouillement, la justesse et l’exigence.

Dimanche 30 août

GRANDE LECTURE : « LE FUSIL DE CHASSE » DE YASUSHI INOUÉ LU PAR NOÉMIE LVOVSKY

LE 30 AOÛT 2015 À 12H00

LE LIVRE

Le Fusil de chasse retrace l’histoire d’une liaison passionnée. Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier. Au départ, une banale histoire d’adultère. A l’arrivée, l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit.

L’AUTEUR

Poète, nouvelliste et romancier, Yasushi Inoué (1907-1991) restera sans doute le plus grand et le plus populaire écrivain japonais de son temps. Diplômé de philosophie de l’université de Tokyo, il est d’abord journaliste. En 1949, il reçoit le prix Akutagawa, la plus importante récompense littéraire de son pays pour Le fusil de chasse qui sera traduit dans le monde entier.

LA COMÉDIENNE

Noémie Lvovsky est réalisatrice (Camille redouble, Oublie-moi, La vie ne me fait pas peur, Les sentiments,…) et scénariste. Elle collabore à l’écriture de nombreux films d’auteurs avec notamment Arnaud Desplechin, Valéria Bruni-Tedeschi, Philippe Garrel. C’est aussi une comédienne étonnante, capable de donner chair à tous les personnages qu’elle aborde dans les films de Bruno Podalydès dans Adieu Berthe, Comme un avion, Riad Sattouf dans Les beaux gosses, Yvan Attal dans Ma femme est une actrice, Emmanuelle Bercot dans Backstage…

A LIRE


« Le Fusil de chasse » de Yasushi Inoué, éditions Stock, 1963


« Quand tu liras ces mots, je ne serai plus. J’ignore ce que peut être la mort, mais je suis sûre que les joies, mes peines, mes craintes ne me survivront pas. Tant de préoccupations à ton sujet, et tant de préoccupations sans cesse renouvelées au sujet de Shoko… Tout cela n’aura bientôt plus de raison d’être en ce monde. Mon corps et mon âme vont disparaître. Il n’empêche que bien des heures, bien des jours après que je m’en serai allée, que je serai retournée au néant, tu liras cette lettre, et elle te dira, à toi qui resteras en vie après que je ne serai plus, les nombreux sujets de réflexion qui furent les miens de mon vivant.”
Rencontre avec Jean-Marie Piemme
13H30


La saison dernière le théâtre de Namur a accueilli J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin. Ce spectacle tiré du roman autobiographie Spoutnik n’a pas livré tous les trésors de la plume de l’auteur, Jean-Marie Piemme, qui y raconte sa vie à Seraing dans le monde des usines jusqu’à son arrivée à l’université. Il nous convie à entendre ces moments qui n’ont pas trouvé leur place sur scène. Il échangera et lira avec Philippe Jeusette qui l’incarne sur scène et fût à l’initiative de la mise en vie de ce personnage littéraire. Ils seront tous deux accompagnés de Virginie Thirion qui participa à l’adaptation de la page à la scène et y incarna la maman du petit Jean-Marie.

LE LIVRE

Spoutnik est, selon l’auteur “l’autobiographie d’un européen de langue et de culture française, né en face d’une aciérie”.

L’AUTEUR

Jean-Marie Piemme a construit une œuvre qui compte aujourd’hui parmi les plus importantes de la scène théâtrale francophone contemporaine. Auteur, metteur en scène, essayiste, il se lance avec Spoutnik dans le récit de son enfance.

Une fois que j’aurai disparu, qui peut attester que ceux-là sur la photo sont mes parents ? Personne. Personne qui le sache de première main. Qui regardera cette photo pourra dire ce qu’il voit et pas davantage : une femme, un homme, deux personnes autour de la quarantaine, des inconnus dans un jardin, à qui on peut prêter le destin qu’on veut.



Entretien "Esclaves heureux" Tom Lanoye

16H15

LE LIVRE

Deux Tony Hanssen, parfaits homonymes, flamands l’un et l’autre, tous deux en manque d’argent, dérivent dans des pays lointains. L’un, looser sans illusions, a quitté son milieu bourgeois provincial et ses études universitaires pour courir le monde.
L’autre, informaticien surdoué et arrogant, a fui la Belgique après la faillite de la banque qui l’employait. Les deux Tony se rencontrent en Asie et s’apercevront que leurs destins sont liés. Ces deux homonymes ne peuvent oublier leurs racines, leur petit pays plat aux idées étriquées, symbole d’un Occident usé qui contamine les autres continents.


L’AUTEUR

Tom Lanoye est une figure majeure de la littérature flamande. Fils spirituel d’Hugo Claus, Tom Lanoye est également poète, chroniqueur et un des auteurs de théâtre le plus joué aux Pays-Bas et en Allemagne. Ses textes de théâtre Mephisto for ever, Sang et Roses, Mamma médéa tournent dans les plus grands festivals internationaux. Intellectuel engagé, Tom Lanoye est connu pour ses prises de position contre l’extrême droite flamande. Il vit entre Anvers et le Cap (afrique du Sud).

A LIRE

« Esclaves heureux », Tom Lanoye, La Différence, à paraître le 27 août 2015.

GRANDE LECTURE : « PORTNOY ET SON COMPLEXE » DE PHILIP ROTH LU PAR ERIC ELMOSNINO

LE 30 AOÛT 2015 À 17H15


LE LIVRE

Portnoy et son complexe est le troisième roman de Philip Roth qui lui a apporté une notoriété internationale. Il relate la petite enfance d’Alexander Portnoy entre ses parents juifs immigrés et la découverte de la sexualité à l’adolescence, ses fantasmes et ses obsessions sexuelles, ses relations d’homme adulte. Un roman doux-amer et subversif qui souleva la critique à sa sortie.

L’AUTEUR

Petit-fils d’immigrés juifs, originaires de Galicie, Philip Roth grandit dans une banlieue de New-york et connaît le succès dès son premier roman, Goodbye, Columbus en 1960. Il a reçu de nombreux prix prestigieux (National Book Award 1960, prix Pulitzer 1998, prix du Meilleur livre étranger 2000, prix Médicis étranger 2002, Prince des Asturies de littérature 2012, …) Il vit actuellement dans le Connecticut.

LE COMÉDIEN


Eric Elmosnino est un acteur français, révélé par son rôle dans le film Gainsbourg, vie héroïque pour lequel il obtient un César du meilleur acteur en 2011. Après avoir étudié au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, il travaille beaucoup au Théâtre Nanterre-Amandiers avec Jean-Pierre Vincent. Il partage sa carrière entre le théâtre et le cinéma. En 2014, il interprète un professeur de musique dans le film La Famille Bélier qui connaît un important succès

A LIRE


« Portnoy et son complexe« , Philip Roth, éditions Gallimard, 1970. Traduit de l’américain par Henri Robillot


Voilà un premier aperçu de ce beau festival qui nous propose encore bien d'autres choses. 

Pour ma part c'est le pass complet comme l'an dernier, l'envie de faire de nouvelles découvertes.  Et vous ?  Cela vous tente ? Qui m'accompagne cette année.


Le programme complet se trouve ici

mercredi 17 juin 2015

A la découverte de Librel, nouveau partenaire du blog.

A la découverte de Librel










Il y a peu je fus contactée par Librel qui me proposa un partenariat.

Mais qui est Librel ? et pourquoi accepter ce partenariat ?  furent mes premières questions.


Il est vrai que de nos jours, trouver une bonne librairie indépendante est difficile, beaucoup doivent malheureusement jeter l'éponge et mettre la clé sous le paillasson.  Je l'ai vécu près de chez moi très récemment, la librairie Calligrammes à Wavre et aussi "Sans papier" à Schaerbeek ont été obligées faute de moyens de se résoudre à disparaître.


Alors n'est-il pas temps de se réveiller et de soutenir les libraires indépendants ?

Quel rapport avec Librel, me direz-vous?

Librel est le portail de vente de livres numériques des libraires indépendants de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le projet entend montrer qu'à l’heure du numérique, les libraires indépendants ont encore (et plus que jamais) toute leur place pour défendre le livre : qu’il s’agisse de papier ou de numérique, le contenu est effectivement le même. 


Les libraires ne prétendent pas concurrencer les géants de l’Internet (Amazon, FNAC, iTunes) mais souhaitent proposer à leurs clients une solution de proximité, dans laquelle la relation de confiance et d’humanité entre le libraire et le lecteur est maintenue. C’est pourquoi, aucun algorithme ne préjuge des goûts du lecteur. La mise en avant de titres est l’effet d’un vrai choix de la part du libraire, que guident l’expertise et la sensibilité.


Le catalogue comprend des titres en français, anglais et néerlandais et compte l’ensemble des livres numériques disponibles via les principaux canaux de distribution.


Pour l’internaute, il est possible de se connecter soit au portail collectif, www.librel.be, soit au « corner » de la librairie de son choix (le corner étant le « coin » appartenant à une librairie, sorte de photocopie du portail principal personnalisable à l’envie). Il peut ainsi choisir d’acheter ses ebooks à son libraire habituel, pour peu que celui-ci fasse partie de Librel.

Paradoxalement peut-être, Librel espère inciter les lecteurs à retourner dans les librairies. C’est pourquoi ils relayent systématiquement les activités et rencontres de toutes les librairies du réseau, à la fois sur le blog (blog.librel.be) et sur les réseaux sociaux (surtout Facebook, un peu Twitter). Le blog se veut une véritable vitrine numérique des librairies physiques membres du projet. Le lecteur y trouvera aussi des chroniques de livres, des billets relatifs à l’actualité du livre (récemment, la fête de la librairie indépendante ou la pétition contre la tabelle). L’idée est vraiment de ramener l’humain au centre du débat : on veut montrer qu’il y a des gens derrière ce projet et qu’il y a de la vie dans les librairies.

L’initiative est soutenue par le service général des lettres et du livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles et regroupe actuellement 31 librairies indépendantes, qui font partie du SLFB et ont reçu le label « le libraire », le label de qualité des librairies en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour consulter la liste exhaustive des librairies membres : http://www.librel.be/librairespartenaires.php.


Voilà vous savez maintenant qui est Librel, et vous aurez accès à leurs informations via mon blog.  

Je vous l'ai dit au départ mon choix est de défendre une librairie indépendante qui bouge et prend des initiatives pour que les lecteurs et les écrivains échangent et se rencontrent.  C'est pourquoi j'ai choisi de mettre en évidence la Libraire Antigone de Gembloux  (http://librairieantigone.librel.be/)
voici son blog

mardi 16 juin 2015

La vie al dente Sarah BERTI 9/10

La vie al dente

Sarah Berti




Luce Wilquin
Noir Pastel
Parution le 08/05/2015
14 x 20,5 cm
208 pages
ISBN 978-2-88253-504-7
EUR 20.-


Quatrième de couverture


Une silhouette sombre suspendue à une grue, sur un chantier désaffecté, trouble la blancheur du paysage enneigé. Le médecin du village vient d’être assassiné, et Tiziana Dallavera, la jeune policière rebecquoise aux prises avec une histoire passionnelle, reprend du service pour mener l’enquête, dans un hiver glacial.
Rapidement, un autre corps est découvert, et les policiers se lancent à la poursuite d’un étrange tueur en série, avec pour seuls indices une manne abandonnée et des témoignages discordants. Que cache la terrible solitude des victimes ? Quel lien les unit-il donc au-delà du silence ?
Heureusement, Tiziana pourra compter sur son inénarrable famille pour l’aider à démêler le vrai du faux, et plonger avec elle dans les arcanes d’une histoire douloureuse.
Après Le jour du tiramisù et Cappuccino blues, cette troisième enquête de Tiziana Dallavera entremêle les fausses pistes, et seule une plongée dans un passé troublé permettra de lever le voile sur les dérives d’une humanité égoïste.


L'auteur




Sarah Berti est née en 1974. Très tôt, elle se découvre une passion pour les livres et l’écriture.
Lauréate adolescente du Prix Liège Jeunes Auteurs, elle publie ses premiers essais sur l’immigration italienne à l’âge de 26 ans.

Avec « Le Château des Italiens », elle obtient en 2000 le Prix du Parlement de la Communauté française. Elle publie ensuite son premier roman « Un amour ». Suivent deux romans jeunesse dont « Qui a tué Mamie Grababelle » finaliste du Prix Farniente, et un recueil de nouvelles. Textes courts qui lui vaudront une trentaine de prix littéraires.

Mariée , maman d’un petit Célio, elle écrit désormais « quand la vie lui en laisse le temps », et crée la série « Tiziana Dallavera » pour partager sa vision du monde, ancrée dans le village de Rebecq en Brabant wallon, parfumée d’épices italiennes et de tendresse.


Publications :

Romans :

Série des enquêtes de Tiziana Dallavera :
« Le jour du Tiramisu », Editions Luce Wilquin, 2013
« Cappuccino blues», Eds Luce Wilquin, juin 2014
« La vie al dente», Eds Luce Wilquin,  mai 2015


Classe Story, Editions Mols, 2004.
Qui a tué Mamie Grababelle ?, Editions Mols, 2002, finaliste du prix Farniente 2004.
Un amour…, Editions Mols, 2001, mention spéciale du jury au Prix Jean Muno 2003.
Recueil de nouvelles :
Casa nostra, Editions Mols, 2008


Essais, ouvrages d’Education Permanente :


Le Château des Italiens, Editions Luc Pire, 2000, Prix du Parlement de la Communauté Française en septembre 2000 (meilleur ouvrage à usage de l’enseignement et de l’éducation permanente mettant en valeur le patrimoine de la Communauté française).
Un aller simple - 50 ans d’intégration italienne à Rebecq, 1996, paru également en langue italienne (« Ce ne andiamo »).


Prix littéraires :

Nouvelles :

Passages, Prix de la Libre Belgique et Prix de la R.T.B.F. au concours de nouvelles organisé pour la Fureur de Lire par la Communauté française en octobre 2000.
Le premier bruit, Troisième prix du Concours international de la nouvelle de Château-Thierry en 2004.
Les trucs vraiment importants, Texte finaliste au Prix Gaston Welter de la Ville de Talange en 2003 et cinquième prix au concours Plume d’Océan 2004 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Casa nostra, Grand Prix de l'Eau Noire à Couvin en juin 2004, texte publié dans l’anthologie des auteurs du Brabant wallon en 2006. Prix Louis Delattre en septembre 2004
De l’intérêt d’une cravate, Prix de la nouvelle au concours organisé par la Fondation Plisnier et la Maison de la Francité en mars 2004.
L’infini, Premier Prix mention excellence au concours de nouvelles d’Enghien en juin 2004, troisième prix du concours Plume d’Océan 2005 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Encore un matin, Texte primé à « Ecrivains 20 » à Paris en 2004
Une promesse, Prix de la Maison de la Laïcité au concours Fenelon en Colfontaine en septembre 2005
La Crète et vous toujours vous, Troisième prix du concours de Triel-sur-Seine en octobre 2005
Donner du soleil, Grand prix de la nouvelle de Talant (Dijon, France) en mars 2006, Grand prix de la Nouvelle de la Semaine du Goût à Lausanne en octobre 2007
Libre, Premier prix Le livre et le plume à Villeneuve-sur-Yonne (France) en mai 2006
Comme un cadeau, Grand Prix Haut-Rhinois de la Nouvelle à Colmar en mai 2006
Maternité, Grand Prix des Bibliothèques de l’Ouest du Brabant wallon en novembre 2006, 1er prix d’honneur au Prix Gaston Welter à Talange (France) en novembre 2006
Ensemble, Grand prix de littérature policière de la Police de la Ville de Liège en septembre 2006
Le chemin de proie, Grand prix de littérature policière de la Police de la Ville de Liège en septembre 2007
Seul compte le chemin, Finaliste du prix Bayard Presse en octobre 2009
Dans le ciel et seulement là, 1er prix au concours littéraire de Tarascon sur Ariège en août 2009 et 1er prix au concours littéraire de Fontaine Française en octobre 2009
Galère et compagnie, 2ème prix au concours de nouvelles de l’Encrier Renversé et de la Ville de Castres en décembre 2009
Dans un cocon triste, 1er prix au concours B.S.I.P. Mairie de Paris en avril 2010
Quarante et une aubes, Prix au Concours Chaloupes de Honfleur en avril 2010
Un vélo, la pluie et ma maman bien sûr, 1er prix au Concours de la Bibliothèque d’Antoing en 2010
Les rosiers n’aiment pas l’eau de Javel, Grand prix de littérature policière de la Ville de Liège en septembre 2010
Quand je serai grand, 1er prix Toreria en février 2012

Roman jeunesse :

Bourse littérature de jeunesse de la Communauté française en décembre 2006 pour Mes yeux plus grands que le ventre.

Théâtre :

Grand Prix des Bibliothèques de l'Ouest du Brabant wallon pour la pièce de théâtre Chimères en octobre 2004

Poésie :

Prix Liège Jeunes Auteurs (poésie) en mai 1990


source ; son blog 

Son blog et ses recettes


A découvrir absolument pour tout connaître sur la série et surtout pour vous régaler car elle partage les bonnes recettes italiennes, un coin de soleil.

C'est ici que cela se passe


Mon avis

Tiziana Dallavera, est une jeune policière à Rebecq -petite commune du Brabant Wallon - en Belgique.

Je découvre le personnage qui est pourtant déjà à sa troisième enquête, et cela ne pose aucun problème de lecture.

Tiziana reçoit un appel de son amie Barbara, une jolie blonde aux allures de top model , style Barbie (c'est son surnom d'ailleurs) qui exerce une fonction oh combien masculine celle de responsable du service travaux de la commune.  Elle vient en faisant une ronde sur un chantier de découvrir un pendu. Il s'agit du Docteur Léonard, bien connu dans la bourgade.  Un médecin en fin de carrière, sans histoire.  Très vite, la thèse du suicide est écartée, on se dirige vers un meurtre car notre pendu été mis en scène, enchaîné au sommet d'une grue.  L'équipe de l'antenne de police locale, plus habituée à la police de proximité va mener l'enquête, d'autant plus que peu de temps après c'est le corps du pharmacien qui est retrouvé sur les rails du chemin de fer touristique de l'entité...

L'affaire se corse, un tueur en série sévit dans ce petit village tranquille.  Nous voici emporté par l'enquête et la petite équipe du commissariat : le commissaire Desquières, l'inspecteur Chevalier, la boulimique Grevêche et un petit nouveau as de l'informatique : August Hernalsteen.

J'ai adoré suivre le fil de cette enquête. Une belle écriture qui s'attache à la vie des gens.  Que ce soit la petite équipe du commissariat, la vie de la communauté, la famille attachante et envahissante de Tiziana, beaucoup d'humanité et d'humour.  Un regard sur notre société avec des yeux féminin; la place de la femme, le regard et les préjugés notamment sur Barbara pin up sexy directrice de chantier, le machisme de Lorenzo...

J'ai adoré être transportée dans un petit coin d'Italie  en retrouvant la chaleur et l'envahissement de la famille de Tiziana, la nonna, le frère, cette solidarité familiale mais surtout la cuisine italienne, oh combien présente.  La nourriture ayant une place à part entière dans le récit.  On a les papilles gustatives en éveil, on salive à la description de la bonne cuisine du sud.  Et surtout on peut prolonger le concept en se dirigeant sur le site de Sarah Berti qui nous livre quelques recettes savoureuses.


L'intrigue est excessivement bien construite, on avance lentement en laissant une place prioritaire aux gens, aux amours de Tiziana, l'humain est vraiment au coeur du récit avec beaucoup d'humour aussi, tout simplement la vie à saisir al dente.

Une très belle découverte qui me donne envie de découvrir les enquêtes précédentes.  Merci à Luce Wilquin pour cette jolie découverte.


Ma note : 9/10

Les jolies phrases

Emilie n'avait rien su pendant toutes ces années, elle avait porté sa mère en son coeur et sa vie, comme une fleur délicate à protéger du monde.



samedi 13 juin 2015

La place Annie Ernaux ♥♥♥♥♥


La place

Annie Ernaux





Edition originale Gallimard La Blanche 12/04/84
Poche: 113 pages
Editeur : Gallimard (1 janvier 1986)
Collection : Folio
Langue : Français
ISBN-10: 2070377229
ISBN-13: 978-2070377220
Dimensions du produit: 17,3 x 10,7 x 1 cm


Présentation de l'éditeur


«Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide.Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots. On parlait avec toute la bouche.Puisque la maîtresse me "reprenait", plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que "se parterrer" ou "quart moins d'onze heures" n'existaient pas. Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : "Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps !" Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancœur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent.»

L'auteur




Annie Ernaux naît le 1er septembre 1940 à Lillebonne, mais passe son enfance à Yvetot, en Normandie. Issue d’un milieu social modeste, elle fait des études en lettres, devient professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes. Son premier roman, Les Armoires vides (1974), annonce déjà le caractère autobiographique de son oeuvre. Mêlant l’expérience personnelle à la grande Histoire, ses ouvrages abordent l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son mariage (La Femme gelée), sa sexualité et ses relations amoureuses (Passion simple, Se perdre), son environnement (Journal du dehors, La Vie extérieure), son avortement (L’Événement), la maladie d’Alzheimer de sa mère (Je ne suis pas sortie de ma nuit), la mort de sa mère (Une femme) ou encore son cancer du sein (L’Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie), construisant ainsi une oeuvre littéraire «auto-socio-biographique».


Historique des prix reçus:


1984 - Prix Renaudot, La Place
2008 - Prix Marguerite-Duras, Les Années
2008 - Prix François Mauriac de la Région Aquitaine, Les Années
2008 - Prix de la langue française, l’ensemble de son oeuvre
2014 - Docteur honoris causa de l’université de Cergy-Pontoise

Bibliographie complète

Les armoires vides (1974)
Ce qu’ils disent ou rien (1977)
La femme gelée (1981)
La place (1983)
Une femme (1988)
Passion simple (1991)
Journal du dehors (1993)
Je ne suis pas sortie de ma nuit (1996)
La honte (1997)
L’événement (2000)
La vie extérieure (2000)
Se perdre (2001)
L’occupation (2002)
L’usage de la photo (2005)
Les années (2008)
Écrire la vie (2011)
L’autre fille (2011)
L’atelier noir (2011)
L’écriture comme un couteau, entretien avec Frédéric-Yves Jeannet (2011)
Retour à Yvetot (2013)
Regarde les lumières mon amour (2014)
Le vrai lieu, entretiens avec Michelle Porte (2014)

Mon avis

J'ai découvert Annie Ernaux lors d'une lecture de son roman "Les années"  qui parle de l'absence de sa mère à l'occasion de l'intime festival à Namur l'an dernier.

L'écriture de "La Place" débute à la suite de la disparition de son père.

Quelle fut sa place dans sa famille ? dans la société ? dans le monde ?  Quelle place ce père a-t-il réservé à sa fille ?  La place du père, la place de la fille.... Chacun à sa place... Reste à ta place ... lui disait-il souvent.  Que cache ce titre ?

Il nous raconte la vie de ce père et la distance créée entre lui et sa fille.  Un bel hommage.

Son père était un homme dur, il est décédé à l'âge de soixante-sept ans, il tenait un café-alimentation.
Toute sa vie il a essayé de s'élever, de fuir ses modestes origines.

Souvenez-vous des romans de Proust et Mauriac nous décrivant une époque qui nous semble bien lointaine, des conditions de vie difficiles, dures , c'est ce qui a bercé l'enfance de son père, paysan, charretier illettré.   Alors lorsque son fils eut l'âge de 12 ans, ayant lui obtenu son certificat d'études, il fut retiré de la scolarité et placé comme garçon de ferme. Une bouche de moins à nourrir... et puis à quoi bon les études.

Après la grande guerre, il travaillera à l'usine, dans une corderie. Première victoire et  sortie du premier cercle.

Il continuera son ascension sociale en reprenant un café-épicerie.  Sa vie fut une lutte continuelle pour s'élever, ne pas retomber dans ses origines.

Lorsque notre narratrice s'élèvera à son tour en poursuivant ses études, elle prendra le relais du rêve de son père mais le fossé entre les deux mondes se creusera.

La communication sera plus difficile, le vocabulaire et le langage étant différents, chacun restera à sa place. Lorsque l'on fait partie des gens simples, on le reste en quelque sorte, il y a des choses qui ne trahissent pas...

Un roman dont l'écriture très dépouillée est la force .  La plume est sobre, forte, pudique , toute en puissance.  Un court récit magnifique où la honte d'avoir des parents simples se transforme en hommage, respect et fierté.

Un




Dans le cadre du challenge pour vider ma pile à lire, une lecture commune avec Sur la route de Jostein, son avis est ici









Les jolies phrases

Je voulais dire, écrire au sujet de mon père, sa vie, et cette distance venue de l'adolescence entre lui et moi.  Une distance de classe, mais particulière, qui n'a pas de nom.  Comme de l'amour séparé.

L'écriture plate me vient naturellement, celle-là même que j'utilisais en écrivant autrefois à mes parents pour leur dire les nouvelles essentielles.

Comme la propreté, la religion leur donnait la dignité.

Par le régiment mon père est entré dans le monde...un uniforme qui les faisait tous égaux.

Simplement parce que ces mots et ces phrases disent les limites et la couleur du monde où vécut mon père, où j'ai vécu aussi. Et l'on n'y prenait jamais un mot pour un autre.

Toujours parler avec précaution, peur indicible du mot de travers, d'aussi mauvais effet que de lâcher un pet.

Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancoeur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent.


La peur d'être déplacé, d'avoir honte. Un jour, il est monté par erreur en première avec un billet de seconde.  Le contrôleur lui a fait payer le supplément.  Autre souvenir de honte : chez le notaire, il a dû écrire le premier "lu et approuvé", il ne savait pas comment orthographier, il a choisi "à prouver".  Gêne, obsession de cette faute, sur la route du retour.  L'ombre de l'indignité.


Chaque composition réussie, plus tard chaque examen, autant de pris, l'espérance que je serais MIEUX QUE LUI.

Un jour : "Les livres, la musique, c'est bon pour toi.  Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre.

Peut-être sa plus grande fierté, ou même, la justification de son existence que j'appartienne au monde qui l'avait dédaigné.

jeudi 11 juin 2015

Ils ont rejoint ma Montagne à lire


Une soirée littéraire en compagnie de Nadine Monfils à Gembloux, organisée ma la chouette librairie Antigone ne pouvait pas se faire sans ajout dans ma PAL.  Quelques photos souvenirs.





Et voici les entrées :

Le premier volet des aventures de Mémé Cornemuse :



Pocket
Date de parution : 7 Juin 2012
Nombre de pages : 256
Format :108 x 177 mm
EAN : 9782266222303


Quatrième de couverture

En quittant sa fabrique de boulettes sauce lapin pour l'été, Alfonse s'imaginait pépère au soleil de la mer du Nord... Des vacances ? Tu parles !
On n'a pas fait 100 bornes que sa femme, mégère aux fausses allures de starlette, et ses gosses, deux ados décérébrés, lui tapent sur le pompon. Et que dire de sa belle-mère et de sa roulotte pourrie qui casse l'esthétique de la bagnole ?
Avec soixante ans de retard, Mamie a décidé de jouer les Bonnie and Clyde avec le premier julot venu. Elles vont être belles les cartes-postales !


LA PETITE FÊLÉE AUX ALLUMETTES - Nadine MONFILS

Pocket
Date de parution : 7 Mars 2013
Nombre de pages  : 256 p
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782266233934

Quatrième de couverture.



Pandore, au bord de la mer, c'est la plage mais c'est pas les vacances. Nake, une jeune fille déjà pas futée, pète un boulon supplémentaire à la mort de sa grand-mère. Désormais, chaque fois qu'elle craque une allumette, elle a des visions qui se révèlent être vraies ! L'inspecteur Cooper et son collègue Michou, moitié flic moitié travelo, sont sur le coup. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Mémé Cornemuse, tout juste rescapée de ses vacances avec un serial killer, décide de s'en mêler. Faut dire qu'elle a des compétences : elle lit l'avenir dans les lignes de tricot et parle par télépathie avec Jean-Claude Van Damme. Ah c'est sûr, ça aide !

Et son petit dernier :




Belfond
Février 2015
Policiers
19 €
288 pages
9782714458957


Quatrième de couverture


S'échapper d'un asile, pas facile ! Mais à Mémé Cornemuse rien n'est impossible...

Avec l'aide de quelques zinzins triés sur le volet, Mémé s'envole vers son rêve : ouvrir un palace à Saint-Amand-sur-Fion. Après avoir épousé le proprio, un vieux solitaire rencontré à l'asile, elle passe son voyage de noces à Etretat pour le charme de ses falaises. Une fois veuve et héritière, à la tête du domaine avec une équipe de pétés du bulbe et un cuisinier maboul, la vieille monte une arnaque pour financer les travaux de la baraque en ruine. Sa stratégie pour plumer les gens ? Une vierge qui s'illumine et attire la foule criant au miracle. Lourdes peut aller se rhabiller. Le miracle qu'elle vise, elle, c'est de rassembler assez de fric pour se payer un relooking à faire pâlir Pamela Anderson. Son but, inexorable : reconquérir Jean-Claude Van Damme.
Mais ça pourrait bien virer au boxon et à l'Auberge Rouge...



L'envie de découvrir Servais et gros cadeau de fête des mères.  La série n'est plus suivie, il est donc difficile de la trouver mais pas impossible.

L'intégrale de Tendre Violette 

 

 

Violette vit seule, au fond de la forêt. Violette vit libre, une bouteille à la main. Elle connaît les plantes, les animaux, les lois de la nature. Les hommes la cherchent souvent, la trouvent aussi mais ne peuvent pas l'attraper. En tout cas pas plus que ça. Par-ci, par-là, au gré de ses promenades, sans contrainte, mais pas la peine d'essayer de la boucler dans un château, de la ligoter dans une robe et un corset, même si on l'aime et qu'on a les meilleures intentions du monde. Les femmes qu'elle fait cocues la haïssent et Violette rit, sa bouteille à la main. Parfois on cherche aussi vraiment à lui faire du mal, l'accusant de tous les vices et de tous les crimes. Mais Volette sait que, pour rester libre, il lui faudra souvent payer le prix fort.

Et puis ma partenaire Luce Wilquin m'a gâtée.  

Un polar .



Luce Wilquin
Collection Noir Pastel
Parution le 08 mai 2015
14 x 20,5 cm
208 pages
ISBN 978-2-88253-504-7
EUR 20.-

Quatrième de couverture

Une enquête de Tiziana Dallavera

Une silhouette sombre suspendue à une grue, sur un chantier désaffecté, trouble la blancheur du paysage enneigé. Le médecin du village vient d’être assassiné, et Tiziana Dallavera, la jeune policière rebecquoise aux prises avec une histoire passionnelle, reprend du service pour mener l’enquête, dans un hiver glacial.
Rapidement, un autre corps est découvert, et les policiers se lancent à la poursuite d’un étrange tueur en série, avec pour seuls indices une manne abandonnée et des témoignages discordants. Que cache la terrible solitude des victimes ? Quel lien les unit-il donc au-delà du silence ?
Heureusement, Tiziana pourra compter sur son inénarrable famille pour l’aider à démêler le vrai du faux, et plonger avec elle dans les arcanes d’une histoire douloureuse.
Après Le jour du tiramisù et Cappuccino blues, cette troisième enquête de Tiziana Dallavera entremêle les fausses pistes, et seule une plongée dans un passé troublé permettra de lever le voile sur les dérives d’une humanité égoïste.


Mais aussi un roman dont le thème est la maladie d'Alzheimer


lundi 8 juin 2015

Eviter les péages Jérôme Colin ♥♥♥♥♥

EVITER LES PEAGES

Jêrome COLIN



















Editions Allary
ROMAN 200 PAGES
17,90€ 
EN LIBRAIRIE LE 07 MAI 2015
EAN : 978-2-37073-057-2

Avis de l'éditeur


À partir de quarante ans, la vie est toute tracée. C’est ce qu’il pensait avant de rencontrer Marie un après-midi dans un bar.

Il est chauffeur de taxi, père de trois enfants, marié depuis quinze ans, propriétaire d’une maison avec jardin en périphérie de Bruxelles et sa belle petite vie roulait tranquillement. Jusqu’à ce que Marie lui sourie et lui offre la possibilité d’un nouveau départ.

Ce n’est pas une décision qu’un homme prend facilement. Alors il continue de rouler au son de Bashung, Jeff Buckley et des confidences de ses clients.

Quitter sa femme pour une autre qu’il connaît à peine : il y songe. Rester avec une femme qu’il n’est plus sûr d’aimer : il y songe aussi. En attendant, il s’accroche à son volant et monte le son, espérant trouver dans les paroles de ses chansons préférées la bonne façon d’aimer.


Ce que la presse en pense

« Un excellent roman sur la crise de la quarantaine raconté avec simplicité, efficacité
et humour. » Jean-Claude Vantroyen – Le Soir

« Un roman qui nous révèle l’attendrissante fragilité des hommes. » Femmes d’aujourd’hui

« Une belle réussite ! » Maïté Hamouchi – Métro

« Un premier roman plein de charme, joliment rythmé. » L’Express Styles

« Un concentré d’errances et de fulgurances, des phrases qui touchent, des formules et références qui bouleversent. » Juliette Debruxelles – Elle

« Un livre savoureux, un cheminement qui nourrit l’intérieur, fait grandir le lecteur. »François-Xavier Van Caulaert - Les plaisirs de Marc Page

« Un personnage attachant, frère d’armes de ceux qui meurent de ne pas avancer. » Sébastien Ministru - Moustique



Voici la playlist du livre.

L'auteur nous en parle



http://video.canalc.be/EMISSIONS/el-colin.mp4





Mon avis

Jérôme Colin est un gars de chez nous.  En effet, il est célèbre en Belgique car il anime le paysage audiovisuel : la présentation d'une émission tv depuis de nombreuses années : "Hep Taxi" , il reçoit dans un taxi de multiples personnalités -acteurs, chanteurs, écrivains - avec qui il partage l'intimité le temps d'une course.   Il anime également une quotidienne en radio "Entrez sans frapper" talk-show sur l'actualité culturelle.
Lorsque j'ai vu qu'il publiait un premier roman, c'est naturellement que j'ai eu envie de le découvrir, une bonne idée car c'est un premier roman très réussi.

Notre narrateur est un homme ordinaire, il a trente-huit ans, est marié à Léa et père de trois enfants.
Un anti-héros qui gagne sa vie comme chauffeur de taxi, une vie qu'il n'a pas vraiment choisie. Lorsqu'il s'est marié et que son premier enfant s'est pointé, il a bien fallu arrêter de rêver et faire fasse à ses responsabilités, bosser était une nécessité et ce qui s'est présenté fut ce job qu'il a appris petit à petit à aimer.

"C'est devenu un métier. Et je me suis finalement mis à l'aimer.  Découvrant peu à peu que j'aimais la solitude qu'impose l'exercice mais aussi les brèves rencontres qu'il provoque.  Si je fais le calcul, en treize ans, j'ai dû charger à l'arrière de mon bahut plus ou moins cinquante mille personnes.  Des gens heureux, d'autres malheureux.  Des beaux, des moches.  Des taiseux, des causants.  Certains m'ont livré une partie d'eux-mêmes.  Ensemble, nous avons fait un bout de chemin.  Aussi petit soit-il mais un chemin tout de même. Ils paient.  Ils ont le droit de se laisser aller.  Moi je les emmène où ils veulent."


Dans son taxi, il y a des moments de solitude qu'il apprécie, les brèves rencontres avec les clients mais aussi la musique qui occupe une place importante dans sa vie et parfois qui lui donne des réponses à ses questions.

"Marcher sur l'eau. Eviter les péages. Jamais souffrir.  Juste faire hennir les chevaux du plaisir"   
"La nuit, je mens, je prends des trains à travers la plaine..."    "Que ne durent les moments doux" , Bashung, d'autres belles références musicales , des chansons qui nous suivent, qui nous accompagnent durant notre vie et durant le lecture : Léonard Cohen, Jeff Buckley....

Des réponses car notre narrateur va se remettre en question : A-t-il fait le bon choix de vie ?  Il a une famille, une maison, un lave-vaisselle, bien malgré lui une routine s'est imposée à son insu, depuis quand ?

Il se donne le droit au départ d'une rencontre, celle d'une jolie rousse, de se poser la question : Ma vie est-elle celle que je veux vivre ? Dois-je en essayer une autre ? Puis-je toucher d'autres peaux ?

La crise de la quarantaine est le thème principal de ce roman, mais aussi l'absence, le deuil à faire de sa vie, de son père qui l'a quitté mais qui est tellement présent, avec qui il aurait aimer débattre de tout cela.  De la vision qu'il a eu de son père et de celle qu'il donnera de lui à ses enfants.


Que de questions qui  à la lecture nous viennent à l'esprit. Un sujet partant du vécu de l'auteur qui nous interpelle tous au masculin ou au féminin. Quand bascule-t-on dans une vie normée ?

En lisant le roman, je me suis d'abord dit que ce n'était pas un grand exploit littéraire quand à l'écriture et au style, mais quelques jours après cette lecture, je pense le contraire car on est emporté, on tourne les pages, le roman se lit très vite et au final il en reste énormément de choses. Beaucoup de jolies phrases qui me parlent et raisonnent au plus profond de moi.

L'écriture est fluide, directe, proche de l'oralité, parfois rude, ironique et drôle aussi, elle nous secoue comme dans la vie.

La vie c'est plein de rencontres effectuées dans son taxi, diverses trajectoires de vies, une petite étude sociologique qui nourrit notre anti-héros.  J'ai particulièrement aimé sa rencontre avec Henry.  Les dialogues et réflexions avec son père disparu m'ont émue.  C'est aussi un livre qui aborde l'acceptation du deuil.

Un livre vraiment touchant, une belle découverte, une belle plume avec laquelle j'ai passé un agréable moment de lecture.  Deux mini-soirées pour avaler littéralement le roman, partagé avec le même enthousiasme par mon mari qui lui aussi a aimé cette petite perle d'émotion.  Son avis suit.

Un petit coup de coeur pour moi, à découvrir sans plus attendre.

Ma note ♥♥♥♥♥

Un autre regard, l'avis de mon mari


‘Eviter les péages’, une référence à la chanson ‘Osez Joséphine’ d’Alain Bashung dont le souvenir du grand artiste qu’il fût est évoqué dans ce livre. Un premier livre pour cet homme de télévision et de radio, amoureux des livres et de la musique. Musique quasi omniprésente qui rythme les pages de ce récit. De Jeff Buckley à Leonard Cohen, les poètes de la chanson américaine mélangent dans leurs paroles tristesse, douleur mais aussi espérance et lumière.
C’est cela que l’on ressent à la lecture de ce livre qui comprend aussi des passages plus humoristiques voire carrément trash que j’ai un peu moins appréciés.
Quelle direction donner à sa vie? Quels choix entreprendre pour être soi-disant plus libre, plus heureux et réussir sa vie? Questions que se pose notre chauffeur de taxi arrivant à un tournant de sa vie (sa ‘midlife crisis’). Les rencontres avec ses clients, soit furtives, soit prolongées comme cet homme qui lui donne rendez-vous plusieurs soirs par semaine, lui donneront quelques clés quant à la décision à prendre.
Un premier essai transformé. Passé les premières pages, j’ai été happé par l’univers de notre taximan. Je me voyais conduire dans Bruxelles la nuit en écoutant Tom Waits. L’écriture est fluide en laissant une grande part aux dialogues entre les personnages. Il y a clairement une part autobiographique dans ce roman, notamment dans l’évocation de son père décédé.   

J’ai hâte de découvrir son deuxième roman auquel il s’attelle déjà.

Sa note : 8.5/10

Les jolies phrases

Ce n'est pas l'absence qui me tue.  Mais le fait que ce soit pour toujours.

La merde, vaut mieux qu'elle vous tombe dessus d'un coup plutôt que de la voir venir.  Attendre c'est déjà souffrir.

C'est dingue tout de même la capacité de l'homme à tout trouver normal après un certain temps.

Le couple finit par être le lieu d'un étouffement qui nous vole à nous-même.  Il consiste à se mettre au service des autres et s'oublier.  Absorbé par les tâches à remplir et les gens à rendre heureux.

Elle ne pouvait pas comprendre.  Une partie de moi était morte.  Je vivais dans l'angoisse d'avoir peut-être choisi la mauvaise vie.

Le problème avec la réalité, c'est qu'elle ne s'arrête jamais.  La routine ne fait pas de trêve.

Que vivre est malgré tout un beau cadeau qu'il faudrait être capable de recevoir.

Que c'est bon d'avoir mal quand le bourreau est une chanson douce.

Personne n'appartient à personne, personne ne peut prétendre diriger la vie de quelqu'un.

Alors, on passe plus de temps à essayer de plaire aux autres, ou à trouver leur acquiescement qu'à soi-même. Je pense que dans la vie, on peut faire ce qu'on a envie...

Ce sont les plus beaux moments : quand on rêve, quand on projette, quand on imagine ... Après, c'est l'engrenage.

Vous n'êtes pas obligé d'aimer ça.  On a encore le droit de ne pas aimer les mêmes choses.  Même si dans le fond, nous poursuivons tous le même but, tenter d'être soi-même.  Et être soi-même, c'est un long parcours. C'est pour ça qu'il faut que la vie soit longue. Parce qu'il faut du temps pour grandir.  Il faut du temps pour se défaire  de ce que l'on nous a inculqué, petits. Devenir soi-même, c'est un jeu passionnant et moi j'aimerais bien que la partie dure encore longtemps. Je parle de la vie, hein. Pour faire le plein de choses.

Je les ai vus s'aimer comme je n'aimerai jamais.

La tragédie ne devient possible qu'à l'arrivée des enfants. Car c'est une réalité : on peut les perdre, ils peuvent mourir. Elle est là, ma vraie rencontre avec la peur. La naissance de toutes mes angoisses.

L'école devrait être un grand buffet où chacun peut se servir comme il l'entend. Parce qu'à part lire, écrire et compter, on devrait ensuite avoir le droit de choisir ce qu'on veut.  Mais au lieu du buffet, on nous propose un menu mesquin où rien que le nom des plats est déjà sans saveur.