Carlos Ruiz Zafon
L’OMBRE DU VENT |
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Carlos Ruiz ZAFON
Traduit par François MASPERO |
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Le roman phénomène de Carlos Ruiz Zafón, best-seller mondial, est désormais
publié aux Éditions Robert Laffont. |
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Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, « ville des Prodiges » marquée par la défaite,
la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme
emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du
quartier Gothique : le Cimetière des livres oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa
mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à
un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter »
un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le
cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de
secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : L'Ombre du vent. Avec ce tableau
historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit
fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et
Marguerite, énigme ou les mystères s'emboîtent comme des poupées russes,
Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie. |
L'auteur
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Né en 1964 et vivant à Los Angeles, Carlos Ruiz Zafón est l'auteur des romans – cultes du cycle du «Cimetière des Livres Oubliés». Son œuvre, traduite dans plus de quarante langues et publiée dans plus de cinquante pays, a été couronnée de nombreux prix. Il est l'auteur de L'Ombre du vent(Grasset, 2004), du Jeu de l'ange, de Marina, du Prince de la Brume, duPalais de Minuit et des Lumières de septembre (Robert Laffont, 2009, 2010, 2011 et 2012). |
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Ma critique
D'entrée de jeu on rentre dans l'histoire et se laisse emporter par la magie de l'écriture.
Lors de la lecture les personnages me poursuivaient durant la journée et leur ombre
continue à me hanter bien après la lecture. Ce superbe roman de 637 pages en édition
de poche se dévore, et il fait partie du genre de livre dans lequel on se plonge même si
on ne dispose que de quelques minutes tellement c'est passionnant.
Daniel Semperé est le narrateur, il a 10 ans au début du livre, et son père l'emmène
un jour de cafard dans un endroit unique et magnifique "
Le cimetière des livres oubliés"
Imaginez un labyrinthe qui sent le vieux papier, la poussière et la magie.
"ce lieu est un
mystère, un sanctuaire. Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L'âme de
celui qui l'a écrit, l'âme de ceux qui l'ont lu, ont vécu et rêvé avec lui." Son père lui
dit de choisir un livre, un seul et d'en prendre soin. Il choisit un livre de Julian Carax
"L'ombre du vent". Il dévore le bouquin, s'informe sur l'auteur, ses autres oeuvres et
s'aperçoit que l'auteur vivait à Paris, qu'il est impossible de trouver d'autres oeuvres
et que quelqu'un cherche à détruire, à brûler ces ouvrages.
Ce récit se passe dans le Barcelone des années 45, sur le fond de la guerre d'Espagne,
de l'horreur de cette période de répression franquiste. Sur un fond historique il nous
emmène vers une enquête policière, un brin fantastique, une belle histoire d'amour
avec une série de personnages touchants et attendrissants, avec un tas de rebondis-
sements, d'intrigues s'enchevêtrant comme des poupées russes, un mystère en amenant
un autre.
Beaucoup de mystères, un véritable puzzle où chaque pièce s'emboîte petit à petit dans
les autres avec une lecture passionnante et haletante. C'est aussi comment le pouvoir des
livres peut influer notre véritable vie.
Les personnages sont attachants, particulièrement Fermin Romero le meilleur ami de Daniel.
Beaucoup d'humanité ou d'inhumanité parmi les protagonistes.
Je n'en dis pas plus, tellement de choses ont déjà été écrites, mais si comme moi, il trône
sur votre PAL depuis un moment, il est peut-être temps de l'attaquer, je ne pense pas que
vous soyez déçu.
On peut également retrouver les personnages dans "Le prisonnier du ciel" et l'on parle
encore du cimetière des livres oubliés dans "Le jeu de l'Ange"
Les jolies phrases
Pour moi, la lecture était une obligation, une sorte de tribut à payer aux professeurs et aux
précepteurs sans bien savoir pourquoi. Je ne connaissais pas encore le plaisir de lire,
d'ouvrir des portes et d'explorer son âme, de s'abandonner à l'imagination, à la beauté et
au mystère de la fiction et du langage. Tout cela est né en moi avec ce roman.
Ce livre m'a appris que lire pouvait me faire vivre plus intensément, me rendre la vue
que j'avais perdue.
L'un des pièges de l'enfance est qu'il n'est pas nécessaire de comprendre quelque chose
pour le sentir. Et quand la raison devient capable de saisir ce qui se passe autour d'elle,
les blessures du coeur sont déjà trop profondes.
Il est resté auprès de ses amis, jugeant que c'était son devoir. Il est mort de sa loyauté
envers les gens qui, l'heure venue, l'ont trahi. Ne fais jamais confiance à personne,
Daniel, et surtout pas à ceux que tu admires. Ce sont eux qui te porteront les coups
les plus terribles.
Cela lui aurait fait plaisir de savoir que quelqu'un voulait le garder vivant, conserver
sa mémoire. Il disait souvent que nous existons tant que quelqu'un se souvient de nous.
Quelqu'un a dit un jour que se demander simplement si on aime est déjà la preuve
qu'on a cessé d'aimer.
Un étranger nous voit tels que nous sommes et non tels qu'il veut croire que nous sommes.
La femme, c'est Babel et labyrinthe. Si vous la laissez réfléchir, vous êtes perdu.
Souvenez-vous en : coeur chaud tête froide. L'abc du séducteur.
J'en sais plus que vous sur les femmes et sur le monde. Comme nous l'enseigne Freud,
la femme désire l'opposé de ce qu'elle pense ou déclare, ce qui, à bien y regarder n'est
pas si terrible, car l'homme, comme nous l'enseigne monsieur de le Palice, obéit au
contraire , aux injonctions de son appareil génital ou digestif.
Le vin fait du sage un idiot et de l'idiot un sage.
Je lui dis comment, jusqu'à ce moment-là, je n'avais pas compris que cette histoire était
une histoire de gens seuls, d'absences et de disparitions, et comment, pour cette raison,
je m'étais réfugié en elle au point de la confondre avec ma propre vie, comme quelqu'un
qui s'échappe d'une page de roman parce que ceux qu'il a besoin d'aimer sont seulement
des ombres qui vivent dans l'âme d'un étranger.