jeudi 28 juillet 2016

Soleil brisé - M.O. WALSH

Soleil brisé

M.O.WALSH

Soleil brisé

Le livre de Poche  34135
Michel Lafon 2015
Traduit par Michel Marny
384 pages
Date de parution: 04/05/2016
ISBN: 9782253087250
Prix conseillé 7.30 euros

Présentation de l'éditeur


À Bâton-Rouge, en Louisiane, la vie est paisible en cet été 1989. Le lycée est fini et le narrateur, quatorze ans, va enfin pouvoir passer ses journées à observer Lindy Simpson, sa jolie voisine d’en face – d’un an son aînée – à qui il voue une passion obsessionnelle depuis son enfance.
Jusqu’à ce soir terrible où tout bascule. Lindy est victime d’une agression brutale en rentrant chez elle. Elle ne reconnaît pas son violeur et la police ne trouvera jamais le coupable. Par qui Lindy a-t-elle été agressée dans ce quartier familial si paisible ? Pourquoi, soudain, certains des habitants ont-ils des choses à cacher ? Et pourquoi le narrateur, trente ans plus tard, raconte-t-il cette histoire avec un sentiment de culpabilité ?

Un auteur doué dans l’art du suspense et du contre-pied. Jeanne de Ménibus, Elle.

Mon avis

La quatrième de couverture était tentante.  L'idée de partir en Louisiane, à Bâton Rouge, d'y parcourir la région, l'intrigue qui laissait entrevoir un thriller psychologique me faisait envie.

Quelle double déception !

Aujourd'hui le narrateur dont on ignore le nom se replonge 30 ans en arrière dans ses souvenirs.
C'était l'été 1989, âgé alors de quatorze ans, accro de sa voisine Lindy Simpson pour qui il vouait un culte. Un soir, tout bascule, Lindy subit un viol, elle n'a pas reconnu son agresseur.

Notre narrateur va se remémorer le quartier, ses habitants, sa jeunesse, il se sent coupable...

C'est noir, glauque, décousu, tellement décousu que je m'y suis perdue car c'est encombré d'une multitude de détails, de réflexions qui compliquent l'histoire, qui brouillent le fil du récit.  Je me suis donc perdue , ennuyée, m'accrochant difficilement à la narration.

Cela aurait pu se passer n'importe où, car la Louisiane il n'en est question que de la page 262 à 276, un peu comme un guide , j'ai trouvé cela étrange.

Des réflexions au final intéressantes sur la vision du drame tel un viol qui pour un ado de quatorze ans à l'époque ne mesure pas les conséquences de l'acte.  La culpabilité et le sentiment de vouloir aider à tout prix, un livre sur l'initiation, la découverte des premiers émois, de la sexualité.  Des sujets comme les conséquences d'un divorce, une étude de la société sont bien décrits mais il manque de cohérence.  C'était brouillon et je n'ai pas éprouvé de plaisir à la lecture, je sais que j'ai en général du mal avec la littérature américaine mais la magie n'a pas opéré, c'est un flop pour moi.

Ma note : 5/10

Les jolies phrases

Viol. Je n'associais pas l'image à ce mot, en dépit de ma récente relation avec lui. (...) Pillage, attaque, violence.  Donc je savais que "viol" allait de pair avec une grande injustice, oui, je n'étais pas débile.  Mais cela ne m'avait jamais évoqué la virginité de Lindy, son esprit en bourgeon, son corps se faisant massacrer sexuellement.  Je n'avais jamais pensé à quelque chose qui ne puisse pas être réparé.

C'est un endroit amusant à visiter, mais je n'aimerais pas y habiter.

Ta vie va être difficile si tu te laisses tracasser par la moindre petite erreur, dit-il.  La vie est belle.  Profites-en.

C'est étrange, n'est-ce pas ?  dit ma mère.  Je veux dire, les hommes.  On aurait pu croire qu'ils comprendraient qu'ils ne seraient pas obligés de réparer tant s'ils ne commençaient pas par casser.

L'amour ne change pas.  Tu peux avoir cinquante ans et te retrouver à faire les choses les plus dingues pour une femme dont tu penses qu'elle n'a rien de commun avec la première, mais c'est faux. Il y aura toujours un lien, je te jure.  L'amour ne change jamais.  Le truc, c'est d'en choisir une bonne pour commencer.  Si tu fais ça, alors l'amour n'a rien de déprimant.


mardi 26 juillet 2016

Les Beaux étés. La Calanque. - Zidrou et Jordi Lafebre

Les beaux étés.

Tome 2 : La Calanque





Dargaud
DESSINATEUR : LAFEBRE JORDI
SCÉNARISTE : ZIDROU
COLORISTE : LAFEBRE JORDI
GENRE HUMOUR
AUTRE REGARD
PAGINATION.56 PAGES
FORMAT.241x318
EAN.9782505065326
Prix : 13.99 €

Présentation de l'éditeur

Dans ce deuxième tome des Beaux Étés, Zidrou et Lafebre remontent le temps : les Faldérault et leur 4L rouge ont quatre ans de moins. 1969, cap au Sud ! Le Sud, certes, mais le voyage sur les petites routes a aussi toute son importance : le dernier café avec Pépé Buelo avant le départ, le champagne pour les 100 000 km de Mam'zelle Estérel, les pauses pipi, les pique-niques, le camping... avant de rejoindre les calanques paradisiaques de la Méditerranée ! Des moments précieux pour lesquels il est bon de prendre son temps...

Mon avis

Second opus de la série.  Après Cap au Sud (1973), on remonte encore dans le temps et nous voici en 1969, l'année de la victoire d'Eddy Merckx au Tour de France et celle où l'homme a marché sur la lune.

Toujours autant de plaisir à revenir à la fin des années soixante, les Beatles chantaient Ob-la-di, Ob-la-da, c'était l'époque de "Je t'aime, moi non plus", du "Sirop Typhon"...

La famile Faldérault part en vacances avec sa 4L pour le Sud.  C'est le temps de l'insouciance, le bonheur..  Le camping, le coin tranquille, les belles rencontres qui les emmènent plein sud dans les Calanques, ... Une époque où l'on privilégiait encore les contacts humains.., les rêves de certains vers Katmandu, les regrets de l'histoire avec les références à l'Espagne de Franco,  une autre époque. 

Nostalgie quand tu nous tiens.   Avec beaucoup d'humour, de bonne humeur et de fraîcheur, retour dans une autre époque.  Que du plaisir.

Ma note : 8/10

Les jolies phrases


Vous avez déjà remarqué, Madeleine ?... Les photos de famille ne captent que les bons moments : les vacances, les anniversaires, la communion de la petite dernière ...Pour s'en souvenir, pour qu'ils vous tiennent chaud au coeur.  Qui songerait à prendre des photos d'une scène de ménage, d'une maladie, d'une dispute ... celle de trop ?

Comme je le dis toujours : la gentillesse, c'est comme les fesses d'une jolie femme, on ne s'en lasse pas !

samedi 23 juillet 2016

86, année blanche - Lucile Bordes ♥♥♥♥♥

86, année blanche

Lucile Bordes





















Editions Liana Levi
«Littérature française»
mars 2016
isbn ePub : 9782867468186
Prix : 10,99


Présentation de l'éditeur


Au printemps 1986, le monde découvre Tchernobyl. Sous le nuage radioactif qui traverse l’Europe, trois femmes se racontent. Lucie, dans le sud de la France, se demande s’il va passer la frontière et bouleverser sa vie d’adolescente. Ludmila, dans la ville ultramoderne qui jouxte la centrale, veut croire que tout est sous contrôle dans l’invincible URSS. Ioulia, à Kiev, rêve d’indépendance et de son jeune amant français. Un moment crucial pour chacune d’entre elles, un moment crucial de notre Histoire. Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, Lucile Bordes se souvient de la peur, de l’attente et du silence. Dans une langue affûtée et poignante, elle dit aussi l’amour, l’engagement et le sens du sacrifice.

L'auteur nous en parle



Mon avis

Tout le monde se souvient du dimanche 27 avril 1986, un incendie éclate dans le réacteur numéro quatre à Tchernobyl.  Un nuage radioactif traverse l'Europe.

A travers la plume de Lucile Bordes, ce sont trois femmes qui vont nous faire le récit d'un morceau de leur vie de ce printemps 86.

Lucie a quinze ans, elle vit près de Marseille.  Elle entend parler de l'incident pour la première fois le mardi 29/04/86 soit ironie du sort le lendemain de l'essai atomique des Français à Mururoa.  Elle est paniquée, elle a vraiment peur que ce ne soit la fin du monde.  Et ce nuage qui s'arrête comme par magie dans le Sud de la France ! Elle est inquiète, voit la mort qui s'approche.  C'est le chaos dans sa famille mais pour d'autres raisons : son père sent approcher le spectre du chômage et la fermeture des chantiers navals, un autre cataclysme.

Ludmila a 25 ans, elle est mariée à Vassyl. Ils ont une petite fille Marina. Ils vivent à Prypiat, une sorte de ville moderne, la vitrine de la Russie, ultra moderne, fleurie.  Une caractéristique : tous travaillent à la centrale de Tchernobyl.  Ce dimanche 27, Vassyl a été appelé pour donner un coup de main pour circonscrire l'incendie.  Ludmila pense au baiser qu'ils n'ont pas échangé.  On vient les chercher pour évacuer les lieux par précaution.  Il ne faut prendre des affaires que pour deux jours., mesures provisoires, ils ne rentreront jamais...

Ioulia vit à Kiev, une centaine de kilomètres de la centrale, avec son mari Petro et leur fille.  Le ménage bat de l'aile depuis qu'elle a rencontré un français.  Au lendemain de l'incident, lâcheté ou sécurité, il est rappelé en France.  Petro va partir, il s'engage comme liquidateur.

Trois voix, trois femmes s'expriment.  Elles nous content leur amour, le sens du devoir, le sens du sacrifice, leur peur, leur désespoir.

Un récit poignant, dur, émouvant, réaliste ou comment par sens du devoir, du sacrifice, tant d'hommes ont fait abandon d'eux-mêmes pour les autres, par amour, par choix, par obligation.

Ce récit m'a remuée, retournée comme aucun livre auparavant.  Quel claque.

Cela fait peur, pousse à la réflexion lorsque aujourd'hui nos dirigeants prolongent le nucléaire sans tenir compte de certains signaux minimisant les risques.  Comment une région est anéantie, les familles déchirées, à tout jamais.

Lucile Bordes nous démontre également la manipulation ou rétention d'informations des autorités. Mesdames, Messieurs les politiques réveillez-vous car ceci n'est pas une fiction et Fukushima n'est pas si loin.

Un livre fort qui remue les consciences.  Une écriture directe, prenante, puissante chargée en émotions.

Encore un joli coup de coeur  ♥♥♥♥


Les jolies phrases

Au coeur du chaos, on nous répétait que tout était sous contrôle.

C'était ça, le plus dur, le temps qu'on nous volait en ne nous disant rien.

En nous raccompagnant au bas de l'immeuble, Vassyl s'était exclamé qu'il n'arriverait rien à l'homme russe tant qu'il aurait assez de vodka pour s'y noyer, radiations ou pas, et il nous avait donné deux bouteilles pour la route.

Et ma voix était d'autant plus assurée qu'il fallait étouffer la rumeur intérieure, celle qui disait que nous tenions nos vies de l'atome et qu'il était peut-être normal que l'atome nous les demande en retour, un jour ou l'autre.

Quand je lui ai demandé pourquoi il avait fait du zèle, il m'a répondu que ce n'était pas du zèle, mais le sentiment du devoir à accomplir, la conviction d'être à sa place, l'évidence  - qui fait l'homme - d'être plus que soi, la main et le coeur de millions d'autres.  Dans son délire, il n'était pas loin de se considérer comme un privilégié : qui a dit que c'est au moment de donner sa vie que l'homme fait la preuve de ce qu'il est ?

Il allait là-bas pour en finir.  Liquider son couple avec la catastrophe, puisque la vie qui avait été la sienne lui semblait à présent un mensonge.

Comment un presque mort peut-il se soucier d'un vivant au point de lui souhaiter une bonne nuit ?

L'absence de Petro était à ce point libératrice que je ne pouvais pas m'empêcher de souhaiter sa disparition pure et simple, définitive.  Qu'il ne revienne pas.

A la manière des enfants qui se sentent incompris et se rêvent orphelins, parce que l'orphelin a cet avantage, à ce moment là, de pouvoir s'inventer les parents qui lui vont, je ne voulais pas qu'il meure vraiment, je me plaisais simplement à imaginer comme ce serait bien s'il mourait.

Ces gens avaient tout perdu.  Il ne leur restait que la chance d'appartenir à un pays qui n'abandonnait pas les siens.




jeudi 21 juillet 2016

Un partenariat que j'adore , les petits derniers à rejoindre ma MAL

Un partenariat que j'adore : les Editions Luce Wilquin

C'est une maison d'éditions de Belgique.

Si vous ne la connaissez pas, voici un article publié au début de notre partenariat en avril 2014, c'est ici

Voici les derniers arrivés cette semaine :



La rentrée se prépare, deux auteurs que j'apprécie beaucoup Isabelle Bary et Anne-Frédérique Rochat.
Mais avant tout, je vous parle d'une auteur dont j'ai vraiment envie de découvrir la plume. Elle est née en 1984 et nous propose ici son huitième roman.  J'avais eu l'occasion de passer un chouette moment avec elle à la Foire du Livre de Bruxelles, j'ai hâte de découvrir sa plume.


Un endroit d'où partir   -  1. Un vélo et un puma

Aurélia Jane Lee






Luce Wilquin
Sméraldine
Parution 15/04/2016
14 x 20,5 cm
256 pages
ISBN 978-2-88253-520-7
EUR 20.-

Présentation de l'éditeur

Enfant trouvé, Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores grandit au sein d’un couvent, puis d’une hacienda où il devient l’élève de Don Isaac, homme érudit au passé mystérieux.
Développant très jeune un talent pour la peinture, mais aussi pour abandonner les femmes qu’il aime, Juan mènera une vie marquée par les ruptures successives, le doute, la culpabilité et la quête du véritable amour.
Un endroit d’où partir raconte le parcours d’un homme et d’un artiste tourmenté par ses choix, mais aussi profondément inspiré, sensible et amoureux, qui bouleverse la vie de tous ceux qui le rencontrent.
Une saga en trois tomes au cœur d’une Amérique latine fantasmée
Un personnage hors du temps et si universel
Des thèmes millénaires : la blessure de l’abandon, la filiation, la foi,…
Deuil des illusions, des amours perdues, de l’enfance,…
Une œuvre mature et très ambitieuse par l’auteur de Dans ses petits papiers



L'autre Edgar      -   Anne-Frédérique Rochat




Luce Wilquin
Sméraldine
256 pages
Parution : le 19/08/2016
Prix : 20 €


J'avais beaucoup aimé la plume de cette Suissesse née en 1977.  Anne-Frédérique est comédienne et écrivain.  Elle alterne en écriture pour le théâtre et nous propose ici son cinquième roman.  J'avais adoré "A l'abri des regards" , coup de coeur de la rentrée 2014, mon billet est ici et "Le chant du canari" ici

Voici le résumé et je vous reviens à la rentrée.

Présentation de l'éditeur

Comment mener une existence paisible lorsque l'on porte le prénom de son frère défunt qui occupe toute la place dans le cœur de sa mère ? Toute sa vie, Edgar tente de se débarrasser de ce fantôme.

Un peu plus tard en septembre, c'est une autre auteur belge qui nous revient.

Ce qu'elle ne m'a pas dit    -  Isabelle Bary

Cover Ce qu'elle ne m'a pas dit


Luce Wilquin
Sméraldine
256 pages
Parution le 02/09/2016
Prix 20 €

Présentation de l'éditeur



Quel est le point commun entre une quadragénaire moderne, belge et blonde du 21e siècle et un trappeur amérindien né dans les années ’20 ? Le sang !

Marie a quarante-sept ans. Avec Alex, son mari, et Nola, leur fille de seize ans, ils forment une famille bourgeoise contemporaine : un boulot accaparant, une indispensable vie sociale, un chien à poil long, des engueulades et des fous rires, des sushis le samedi, des impertinences d’ado avec un peu d’herbe fumée en cachette et, bien sûr, toujours trop d’Internet. Rien d’extraordinaire, en somme.

Mais ça, c’était avant. Avant que Marie ne découvre le secret bien gardé du passé passionné et violent qui est le sien.

Tantôt cruelle et tantôt drôle, émouvante et parfois désespérée, la révélation de ce secret tisse peu à peu une histoire qui rapprochera Marie de sa fille.

Avec ce roman, l’auteure pose les questions qui nous taraudent : Faut-il révéler les secrets de famille ? La vérité est-elle toujours bonne à dire ? Comment et quand la dévoiler ?

Parce que nous avons tous de vieux secrets, petits ou grands, Isabelle Bary célèbre, dans son neuvième livre, l’imagination, la mémoire, l’amour, l’humour et la joie de vivre comme alternatives au silence.

Hâte de découvrir ce sixième roman d'Isabelle.  J'avais particulièrement aimé "Zébraska", mon billet est ici



Merci encore à Luce pour sa confiance et merci de chaque fois nous donner des auteurs et récits de qualité.  Oh oui que j'aime cette maison de chez nous.

mardi 19 juillet 2016

Dans les prairies étoilées - Marie-Sabine Roger

Dans les prairies étoilées

Marie-Sabine Roger





















Rouergue
La Brune
mai 2016
256 pages
20,00 €
ISBN
978-2-8126-1063-9

Présentation de l'éditeur

Merlin, auteur d’une série BD à succès, perd son vieux copain Laurent, qui lui a inspiré son héros, Jim Oregon. Comment continuer à le faire vivre dans ses dessins, d’autant que dans son « testament », Laurent lui impose deux contraintes pour l’album à venir…. Marie-Sabine Roger s’amuse allègrement à jongler entre deux mondes, celui de la réalité et de la BD, et donne naissance comme toujours à une tribu de personnages tout en couleurs. Par l’auteur notamment de La Tête en friche, Bon rétablissement et Trente-six chandelles.

L'auteur nous en parle

Si vous avez décidé de le lire, faites comme moi, ne regardez la vidéo qu'après, par contre si vous hésitez ça vaut la peine de l'écouter.





Mon avis

C'est le troisième roman que je lis de Marie-Sabine Roger, une auteur qui fait mouche à chaque fois.

Un humour, une grande sensibilité, elle nous touche à chaque fois en plein coeur avec une galerie de personnages hors du commun.

Merlin et Prune s'aiment. Ils viennent de craquer pour une maison à retaper en plein campagne à perpète les Bains ....

Merlin a 57 ans, il est dessinateur, illustrateur de BD et documentariste.  Il dessine pour une encyclopédie d'oiseaux (ce qui nous explique cette magnifique couverture).  Prune a 49 ans, elle aime Merlin d'un amour fou, sa spécialité : les marchés aux puces.  Tout va donc pour le mieux jusqu'au jour où leur ami et ancien voisin Laurent décède inopinément.

C'était lui qui avait inspiré à Merlin, Jim Oregon, le personnage principal de sa série phare Wild Oregon. Cette série lui permet de bien vivre aujourd'hui.  C'est un mélange de western et fantastique dont le treizième album est sur le point de sortir.

Merlin est perdu, il est triste de perdre son ami mais surtout se pose des questions concernant la suite de la série, sans Laurent qui était un père pour lui.

De plus il recevra un courrier un peu particulier, une sorte de testament où Laurent aura des exigences concernant la série .... je ne vous en dis pas plus.

Nous allons découvrir des personnages hauts en couleur comme tante Foune (une vieille bique castratrice) et l'oncle Albert un jeune premier de 94 ans qui prendra une décision qui changera aussi sa vie , comme il le dit   "..sommes arrivés à l'âge où les jours comptent triple comme certaines lettres du Scrabble. Et nous profitons triplement du bonheur qui nous est échu."

Il y a aussi Lolie et Genaro, un chat hargneux "Cyrrhose", l'excellent plombier Bombala, ...

C'est un magnifique récit sur l'amitié, sur le temps qui passe, rempli de tendresse et d'humour, mais c'est surtout un régal où l'auteur se met en scène et nous parle du processus de création et de l'écriture.
J'ai aimé comment Merlin puise son inspiration dans la vraie vie, la frontière entre la réalité et la fiction est mince. J'ai également apprécié que ces pensées nous soient à chaque fois proposées comme des cases de BD qu'il imagine.  Une idée géniale.

Les personnages parlent, accompagnent véritablement Merlin au quotidien.  La frontière entre imaginaire et réalité est si mince.  Marie-Sabine Roger se pose également la question des droits des lecteurs, du rôle qu'ils pourraient jouer dans le processus créatif? Pourrait-on lui imposer des contraintes, des règles ?

J'ai passé un excellent moment.  Les chapitres sont courts.  La plume est vive, riche, fluide, sensible.  On vit de vraies émotions passant du rire aux larmes.  Les personnages ont comme à chaque fois une grande humanité et une bonne dose d'humour.

Voilà une belle lecture estivale à emmener dans sa valise.

Ma note : 9/10


Les jolies phrases

Mais les maisons ont ceci de commun avec nous, les humains, qu'elles nous attirent, nous repoussent, ou nous laissent indifférents.  Et parfois, c'est le coup de foudre, qui ne correspond jamais, ou presque, à nos critères.  On pourrait dire pareil des histoires d'amour.

A chacun d'entre nous son propre cataclysme.  Ce n'est pas l'ampleur des dégâts qui fait l'étendue de la peine.

Mais le plus étrange, c'est que l'épreuve surgit souvent à l'instant même où le bonheur semblait acquis.

La vie est un feuilleton tellement prévisible.  On sait bien ce qui nous attend, au dernier épisode de la dernière saison.  Où trouve-t-on l'innocence de s'étonner encore ?

Le corps a beau lâcher, on n'efface jamais la mémoire du désir.

J'ai encore dans l'oreille les petites brisures aux détours de ses phrases, comme autant d'échardes pas encore poncées qui se redresseraient dans la veine du bois.

Avec elle ne rien dire n'est jamais un effort.  C'est le privilège des gens qui s'aiment, ne pas être obligés de meubler les temps morts comme une pièce trop grande dans laquelle on a froid.  Quand on s'aime, se taire est une connivence.

La profondeur des amitiés ne se juge pas toujours à leur ancienneté.

Chaque mort d'un ami est une lampe éteinte, qui rend notre chemin un peu plus hasardeux.

Au présent, parce que c'est à jamais le seul des temps qui compte.  Le seul qui fait de nous des êtres immortels.

Les morts ne sont pas tristes, il n'y a pas de raison que les vivants le soient.

Les lecteurs ...  Mettez une apostrophe, on entend "l'électeur".  Ce n'est pas un simple jeu de langue, une pirouette.  C'est le lecteur qui fait l'auteur, et pas uniquement l'inverse.

Edmée et moi sommes arrivés à l'âge où les jours comptent triple , comme certaines lettres au Scrabble.  Et nous profitons triplement du bonheur qui nous est échu.

Les morts ne meurent pas tant que l'on pense à eux, ils s'absentent, rien d'autre.

Je la connais, cette angoisse du lecteur, lorsque le point final approche.  Cette tristesse, ce refus, quand il ne reste plus que quelques pages, à peine.  Lorsqu'on sait qu'on saura, bientôt.  Plus de suspense, plus de surprises, ni aucune raison d'espérer autre chose. La pièce jouée jusqu'au tout dernier mot de la dernière rime.  La frustration ultime, si la fin ne nous convient pas.  Et cette sensation tellement particulière, ce doux plaisir mélancolique à refermer le lire si, par bonheur, on l'a aimé.

Ces personnages-là, dont on pourrait jurer qu'ils ont été créés pour nous, exactement, par ces chers inconnus, tous ces auteurs vivants, ou morts, mais dont la voix résonne encore.




dimanche 17 juillet 2016

L'orangeraie - Larry Tremblay ♥♥♥♥♥

L'orangeraie  

Larry Tremblay

L'orangeraie - Larry Tremblay - Folio


Folio 6139
Parution : 19-05-2016
160 pages
108 x 178 mm
ISBN : 9782070469260
Prix : 5.90 €

Présentation de l'éditeur

Les jumeaux Amed et Aziz auraient pu vivre paisiblement à l’ombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre s’empare de leur enfance. Un des chefs de la région vient demander à leur père de sacrifier un de ses fils pour le bien de la communauté. Comment faire ce choix impossible?
Conte moral, fable politique, L’orangeraie maintient la tension jusqu’au bout. Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies.

Mon avis

Amed et Azis sont jumeaux, ils ont neuf ans et vivent dans l'orangeraie plantée par leur grand-père Mounir.  Ils auraient pu y vivre heureux à l'ombre des orangers si la guerre n'avait pas été présente.

Azis est malade, son père Zahed l'emmène en ville à l'hôpital mais les nouvelles sont mauvaises; il a un cancer et n'a aucune chance de survie.

Amed, lui entend des voix dans sa tête, il en a parlé à sa grand-mère.

Tamara, la maman a une soeur Dalimah qui a migré aux Etats-Unis. Elle aimerait faire venir sa soeur et ses neveux mais c'est hors de question, Zahed ne veut pas qu'on en parle car elle a épousé un ennemi, un traître.

Un matin, c'est l'horreur, la guerre les a rattrapés, la maison des grands-parents est réduite en cendres, une bombe.  Zahed enterre ce qui reste de ses parents.

Quelques jours passent et une jeep s'arrête devant la maison, c'est celle de Soulayed , un des chefs de la région.  Il va demander l'impossible à Zahed : le sacrifice d'un de ses fils pour la communauté, un martyr.

L'occasion d'accéder au Paradis par la grande porte en donnant sa vie pour la bonne cause.  Quel dilemme pour un père.  Peut-on sacrifier une vie ?  quelle drôle de question .  Azis et Amed quittent très rapidement le monde de l'enfance pour cette triste réalité.

Tamara ne supporte pas l'idée de perdre ses deux fils.  Azis est condamné et le choix de Zahed ne lui convient pas.  Elle influera sur son fils afin qu'ils échangent leur rôle.

Comment imaginer une seule seconde la situation ?  Comment comprendre et juger la guerre, les sacrifices demandés au nom de la religion, du devoir ?  Si nous y étions confrontés, quels seraient nos choix ?  Comment réagirions-nous ?   ce sont ces questions que l'on se pose à la lecture.  Envoyer des enfants au nom de la religion, être fier d'en faire des martyrs alors qu'ils continuent à subir sur place.

J'ai lu ce court roman avec mon regard de mère, le coeur serré, les yeux embués pensant aux parents qui n'avaient pas ou peu d'alternatives.

Larry Tremblay nous tient en haleine jusqu'au bout avec un coup de théâtre magistral.  Sa plume est à la fois directe et poétique et sensible pour nous dénoncer cette violence.  

Il n'y a que la littérature qui peut à ce point nous faire vivre poésie et cruauté, humanité et violence de la guerre. C'est aussi un récit sur la peur, le courage, la lâcheté.

Un livre qui dérange, qui pose questionnement, réflexions et qui malgré tout nous suggère un air de paix.  C'est tellement actuel, cela fait froid dans le dos, cette manipulation avec l'espoir d'une cause juste permettant l'accès au Paradis.

Merci aux Julie's de m'avoir intégré dans cette belle lecture commune.

Ma note : 9.5/10


Les jolies phrases

La nuit des temps, maman m'a raconté, c'est la première nuit du monde. Il faisait si noir que le premier rayon de soleil qui a percé la nuit a hurlé de douleur.
C'est plutôt la nuit qui a dû hurler, c'est elle qui a été transpercée.

Ecoute-moi, j'ai deux fils.  L'un est la main, l'autre le poing.  L'un prend, l'autre donne.  Un jour, c'est l'un, un jour, c'est l'autre.  Je T'en supplie, ne me prends pas les deux.

Et vous êtes partis à sa recherche comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.  Du papier et du vent ! J'imagine qu'il devait être fabuleux, votre cerf-volant. ....  C'est notre grand-père Mounir qui l'avait fabriqué.

Le parfum des fleurs est leur sang, lui avait dit un jour Shalina.  Les fleurs sont courageuses et généreuses.  Elles répandent leur sang sans se soucier de leur vie.  Voilà pourquoi elles se fanent si vite, épuisées d'avoir offert leur beauté à qui veut bien la voir.

A quoi ça sert de mettre au monde des enfants si c'est pour les sacrifier comme de pauvres bêtes qu'on envoie à l'abattoir !

La neige tombait toujours et enrobait le récit d'Azis d'une couche de protection, l'éloignant dans l'espace et le temps, lui donnant la texture d'un rêve fragile sur le point de s'évanouir.

Les mots de Soulayed explosaient dans l'air comme des petites bombes fragiles qui laissaient derrière elles des traînées de silence.

La récolte réjouit l'espoir, l'espoir repose sur le regard qui ne craint pas de voir la vérité.

Le regard est comme l'oiseau, il a besoin d'ailes pour se maintenir en vol.  Autrement, il tombe au sol, a continué Soulayed.  Jamais nous ne devons baisser les yeux devant l'ennemi. Jamais. Notre haine et notre courage sont les ailes qui portent notre regard au-delà de la montagne, au delà du mensonge dont se nourrissent les chiens.  Kamal et Zahed l'ont compris.  Et leurs fils aussi l'ont compris.

C'est bien que dans notre existence quelque chose arrive parfois à nous secouer, à nous sortir de nos banalités.


C'est une LC en trio.

Voici l'avis des copines :

Brigitte : 

Petit bijou vite lu,longtemps dans les mémoires. ....Trop d'actualité ! !!
M'a tout à fait séduite.
Je recommande!

Julie (il arrive)


et mon binôme Julie des Petites Lectures de Scarlett, c'est ici 





mercredi 13 juillet 2016

Bilan du challenge de la coupe d'Europe des livres


Challenge : La coupe d'Europe des livres

Un challenge proposé par Plume de Cajou



Il y a deux ans Cajou nous avait proposé de faire un challenge durant la Coupe du Monde de football, elle nous revient avec cette bonne idée.

L'idée est de composer une équipe, sans l'obligation de la lire d'ici la fin de la Coupe d'Europe de foot.

Alors je me laisse tenter et je compose une équipe.

L'article original de ma participation se trouve ici

La composition de mon équipe :

Mon gardien de but  :

   



Mes attaquants :


Mes milieux de terrain


Mes défenseurs





Mes réservistes


Les buts marqués : 6 .  J'aurais pu faire mieux mais j'avais des engagements que je n'ai pas mentionnés dans ce challenge, Lc et le jury du prix des lecteurs.


Il y a deux réservistes qui sont entrés dans ma PAL, un lu "Voous n'aurez pas ma haine"  et "Bilquiss" qui sera une LC pour la fin du mois, une prolongation quoi !  ☺

Une autre programmée en Lc avec Julie  "Les échoués" sortira très vite de ma PAL

Merci Cajou pour ce beau challenge.  Rendez-vous dans deux ans pour le prochain mondial ??

Voici le buts marqués ;  (certains billets écrits arrivent)





mardi 12 juillet 2016

Le monde entier - François Bugeon

Le monde entier

François BUGEON



Rouergue
L'estive
mars 2016
176 pages
17,80 €
ISBN
978-2-8126-1031-8

Présentation de l'éditeur

« Chevalier préférait aller à son travail en Mobylette quand il faisait beau, et il portait toujours le même casque, orange, sans visière. Ce jour-là, il avait sur le dos une chemise à manches courtes que le vent de la course faisait flotter autour d’un genre de bermuda. De loin, on voyait d’abord le blanc livide de ses mollets, puis son ventre laiteux que la chemise découvrait par saccades. »
Il n’y a pas de femme dans la vie de Chevalier, pas qu’on sache en tout cas. De même qu’il n’y a pas beaucoup de tendresse entre sa mère et lui. Pourtant, il n’a jamais eu l’envie d’aller s’installer ailleurs que dans ce village où il a grandi, où il aime aller pêcher dans les étangs, avec son vieux copain Ségur. Jusqu’à ce soir d’août où son chemin a croisé une voiture renversée sur le bord de la route…
Dans ce premier roman d’une grande délicatesse, François Bugeon saisit une vie au moment où elle bascule.

Mon avis

Quelques jours qui peuvent changer une vie.

Chevalier, la quarantaine, célibataire endurci, vit seul dans un petit village de France j'imagine. Nous sommes samedi soir, il revient de l'usine où l'on avait appelé en urgence pour la maintenance d'une machine. C'est qu'il est serviable Chevalier. Il revient en mobylette, se fait dépasser par une voiture qui roule en trombe.

Quelques virages plus loin, elle est complètement retournée dans le fossé, l'accident a eu lieu. Il sauvera les trois occupants en se démettant le bras. De douleur, il tombera dans les pommes et se réveillera à l'hôpital le lendemain.

Il est porté en héros pour le sauvetage des deux occupants. Deux, mais non il y a erreur, ils étaient trois. Il manque une jeune femme mais aussi son vélomoteur, sa veste et son portefeuille.

Il rentre chez lui. Son vieil ami Ségur lui ramènera sa mobylette dans l'après-midi, mais sans sacoche, ni veste. Il l'a trouvé près des étangs Marchand, là où ils ont l'habitude de pêcher.

Le lundi matin, Ségur revient avec une jeune femme noire, Salomé. Elle est mutique. Chevalier décide qu'elle restera chez lui.

C'est ce qui va changer sa vie.

Lui Chevalier, taciturne,solitaire s'ouvrira peu à peu sur son entourage.

C'est très cinématographique, la vie passe, lentement. Il y a son ami Ségur avec qui il va à la pêche, Claudie son ancienne amoureuse, Sidonie, veuve qui tient le bistrot du village, Meune le vieux voisin, la voisine, Flavio, sa mère avec qui les relations sont froides et tendues. Des personnages vivant leur vie ordinaire dans ce petit village de Navarre.

L'écriture est toute en pudeur, en finesse. Elle nous fait ressentir la chaleur de l'été, l'atmosphère, les sentiments éprouvés par ces accidentés de la vie. Ils ont leurs secrets, leurs mystères. C'est un premier roman qui nous emmène vraiment au coeur des sentiments et des relations humaines avec une grande délicatesse.

Mon plaisir de lecture était intense. Les mots bien choisis. Un coup de coeur en puissance, tout ce que j'aime.

Coup de ♥


Les jolies phrases

Pour lui, le café était comme une cuisine à l'échelle du village dans laquelle on pouvait se retrouver pour parler de rien et se tenir au chaud, comme une famille avant le souper.

Le jardin et Chevalier c'était la même chose, personne n'aurait eu l'idée d'imaginer l'un sans l'autre.

Ce n'était pas la couleur de sa peau, son histoire, son âge ou son milieu qui la rendaient différente à leurs yeux, mais sa façon d'être et de penser.

Il pensa que ces femmes-là étaient comme des pierres au bord du chemin, que l'on pousse sur le côté pour qu'elles ne blessent pas les marcheurs.

Il disait que c'est se reposer et se reposer c'est comme prendre son souffle, on en a besoin, c'est utile.

Comme si le fait de ne pas être riche ni cultivé signifiait que l'on possédait une morale plus complaisante, une sensibilité moindre.

Elle lui expliqua qu'il valait mieux le laisser en paix, qu'on ne veut pas voir grand monde de son vivant quand on a voulu ne plus voir personne dans la mort.

En réalité, c'était le besoin de comprendre, l'urgence de savoir ce qui avait transformé à ce point son ancien amoureux, qui l'avait conduite jusqu'au jardin malgré sa peine.

Claudie lui répondit que ce n'était pas étonnant, que c'est comme ça les vieux gars, que ça ne parle jamais de ce qui leur tient à coeur.

dimanche 10 juillet 2016

Macaroni ! - Campi/Zabus

Macaroni !

Thomas Campi - Vincent Zabus























Dupuis
Genre : Documentaire / Biographie
Age du lectorat : Ado-adulte - à partir de 12 ans
Album cartonné - 144 pages en couleurs
Hauteur : 310 mm / Largeur : 237 mm
ISBN/Code-barre: 9782800163604
Date de parution : 01/04/2016
Prix : 24.00 EUR


Présentation de l'éditeur


"Le vieux chiant", c'est comme ça que Roméo appelle son grand-père. Alors, quand il apprend qu'il va devoir passer quelques jours avec lui à Charleroi... c'est une certaine idée de l'enfer pour le gamin de 11 ans. Pourtant, cette semaine s'avérera surprenante à bien des égards. Peut-être grâce à Lucie, la petite voisine, qui parlera de son "nono" à elle et qui lui fera découvrir la beauté des terrils, peut-être grâce à son papa qui, pour la première fois, évoquera son enfance, certainement grâce à Ottavio qui derrière ses airs de vieux bougon cache une vie faite de renoncements et de souffrances. Une vie qu'un gamin d'aujourd'hui ne peut imaginer. C'était une simple semaine de vacances, ce sera l'occasion de lever le silence qui pèse sur des hommes de trois générations.

Un récit humain et touchant qui nous parle de l'immigration italienne, du travail des mineurs, de transmission et du difficile accouchement de la parole quand, une vie durant, on a été habitué à se taire.




Les auteurs nous en parlent




un petit reportage en suivant ce lien


Mon avis



Voilà une Bande dessinée intéressante. J'avais en son temps vu le spectacle de marionnettes pour enfants, racontant l'histoire ayant pour thème l'immigration italienne dans notre pays.

Roméo arrive chez son grand-père Ottavio pour une petite semaine. Il n'y va jamais et ils ne se connaissent pas. Roméo le surnomme "le vieux chiant", ce n'est pas peu dire ...

Son grand-père parle peu, il porte un masque à oxygène. Roméo apprend par Lucie, la petite voisine que c'est à cause de la silicose qu'il a attrapé quand il travaillait dans les mines.

Petit à petit une complicité va naître entre le petit fils et son nonno. Il découvrira son histoire, celle de l'immigration, du paradis annoncé en Belgique mais ce sera plutôt l'enfer : le travail dans le fond de la mine, les baraquements qui leur serviront de logement (la cantine des italiens), et puis ce fameux surnom de "Macaroni" donné à l'époque aux italiens.

Mais un secret ronge Ottavio, des regrets aussi.

Un très bel album, un dessin aux couleurs chaudes ; l'ocre et l'orange qui respirent l'Italie, le pays du dessinateur Thomas Campi. De jolies surimpressions floutées qui inspirent les souvenirs, les regrets, les fantômes du passé. Une présentation aérée. J'ai adoré. Merci Vincent Zabus pour cette belle histoire.

Ma note : ♥♥♥♥♥






vendredi 8 juillet 2016

Le premier jour du reste de ma vie - Virginie Grimaldi

Le premier jour du reste de ma vie

Virginie GRIMALDI




Le livre de Poche 34048
Première Parution  City 2015
336 pages
Date de parution: 04/05/2016
ISBN: 9782253098461
Prix : 7.10 €

Présentation de l'éditeur


Marie a tout préparé pour l’anniversaire de son mari : décoration de l’appartement, gâteaux, invités… Tout, y compris une surprise : à quarante ans, elle a décidé de le quitter. Marie a pris « un aller simple pour ailleurs ». Pour elle, c’est maintenant que tout commence. Vivre, enfin.
Elle a donc réservé un billet sur un bateau de croisière pour faire le tour du monde. À bord, Marie rencontre deux femmes qui, elles aussi, sont à la croisée des chemins. Au fil de leurs aventures, parfois loufoques, elles pleurent et rient ensemble, à la reconquête du bonheur. Leurs vies à toutes les trois vont être transformées par ce voyage au bout du monde.

Un livre frais et touchant qui fait du bien. Julie Reynié, Biba.



Mon avis

Pour le quarantième anniversaire de son mari, Marie épouse fidèle, soumise et dévouée a tout prévu.  Une surprise et de taille.  Elle organise une fête pour Rodolphe et lui laisse une lettre lui annonçant qu'elle le quitte.  Après discussion avec ses filles, elle a pris conscience qu'il était temps pour elle de vivre et de se retrouver avec elle-même.  Un billet de croisière en poche, pas n'importe quelle croisière... Un tour du monde de trois mois en solitaire...

Elle rencontrera deux femmes qui comme elle sont en pleine remise en question.

Camille, 25 ans qui veut profiter de la vie avant de s'engager.

Anne, la soixantaine qui n'a vécu qu'un unique amour...

Trois générations, trois femmes à un tournant de leur vie, elles deviendront inséparables.

En route pour un tour du monde, à chaque escale des aventures remplies d'humour mais aussi de féminité.

C'est un livre feel-good, la lecture idéale pour les vacances ou pour se remonter le moral par météo morose !  Pas de prise de tête, beaucoup d'humour.  Je l'ai dévoré.

La plume de Virginie Grimaldi est tonique, fluide, dynamique.  On ne s'ennuie à aucun moment. Cela bouge dans tous les sens, ça fait un bien fou.

Je crois que je vais faire un petit tour sur son blog femmesweetfemme  Un premier roman réussi qui donne envie de lire le dernier "Tu comprendras quand tu seras grande."

Un super bon moment.  Auteur à  suivre.

Ma note : 9/10

L'avis des copines : Isa de Bibliza, celui de Pauline



Les jolies phrases

Les coups de coeur, c'est comme un tremblement de terre : on ne peut pas lutter.

C'est effrayant de ne pas connaître celle qui se cache sous la carapace.  Mais ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi vivante.

Nous ne rapportons pas de belles photos à accrocher aux murs.  Mais ce n'est pas grave, parce que nous rentrons avec quelque chose de plus précieux.

Il n'y a pas de préjugés, pas d'image qui colle à le peau, pas de casserole.  Ce soir, deux personnes ont passé des heures à se raconter leur vie, à échanger sans arrière-pensées et sans à priori.  Juste une rencontre. Et c'était bien.

C'est justement quand on n'en veut plus que l'amour nous tombe dessus.

Vivre de sa passion, c'est un rêve qu'elle ne s'autorise pas encore.

Parce que la vie, c'est comme un tour de magie.  Quand on est enfant, on ne voit que le devant de la scène.  C'est fabuleux, on s'émerveille, on se pose des questions, on a envie d'en savoir plus. Et puis, on grandit.  Peu à peu les coulisses se dévoilent, on réalise que c'est compliqué.  C'est moins joli, c'est même parfois moche, on est déçu. Mais on continue quand même à s'émerveiller.

Le corps change pas les sentiments.

Marianne avait raison, l'autre soir, quand elle affirmait que l'amour était possible à n'importe quel âge.  Mais ce n'est pas le même.  A vingt ans, l'amour est inconditionnel, irraisonné, passionné.  On le croit éternel, on n'imagine pas qu'il puisse s'arrêter.  Les certitudes sont vissées au corps, les promesses s'additionnent aux projets.  Elle se souvient de sa belle-mère cette insouciance qui ne durerait pas.  Elle l'avait trouvée bien pessimiste et s'était promis de lui prouver qu'elle avait tort.  Elle se gardera bien de faire la même prédiction à ses filles; pourtant, elle doit admettre que ce n'était pas faux.  L'amour à quarante ans est plus réservé qu'à vingt ans?  Plus raisonnable, plus prudent.



mercredi 6 juillet 2016

Hôzuki - Aki Shimazaki ♥♥♥♥♥

Hôzuki

Aki Shimazaki





Actes Sud / Leméac
Mai, 2016
10,0 x 19,0
144 pages
ISBN 978-2-330-05716-9
Prix indicatif : 14, 50€


Présentation de l'éditeur


Mitsuko tient une librairie d’occasion spécialisée en ouvrages philosophiques. Elle y coule des jours sereins avec sa mère et Tarô, son fils sourd et muet. Chaque vendredi soir, pourtant, elle redevient entraîneuse dans un bar haut de gamme. Ce travail lui permet d’assurer son indépendance financière, et elle apprécie ses discussions avec les intellectuels qui fréquentent l’établissement.
Un jour, une femme distinguée passe à la boutique accompagnée de sa fillette, et les enfants de chacune sont immédiatement attirés l’un par l’autre. Sur l’insistance de la dame et pour faire plaisir à Tarô, bien qu’elle évite habituellement de nouer des amitiés, Mitsuko acceptera de les revoir. Cette rencontre pourrait toutefois mettre en péril l’équilibre de sa famille.
Aki Shimazaki sonde ici la nature de l’amour maternel. Tout en finesse, elle en interroge la fibre et la force des liens.

Mon avis

Une pause. Une friandise littéraire.  J'adore Aki Shimazaki, à chaque fois pudeur, simplicité et émotions au rendez-vous.  C'est encore le cas cette fois.

Hôzuki est le second volet du nouveau cycle entamé par l'auteure.  Comme à chaque fois et c'est sa spécificité, on prend une histoire et celle-ci développe un personnage qui nous dévoilera sa vision des choses ou un pan de sa vie.

On retrouve Mitsuko, entraîneuse le vendredi soir dans un bar de luxe dans Azami, ce ne sera pas le sujet de cet opus.  Mitsuko est libraire d'occasion spécialisée en philosophie.  Son activité complémentaire du vendredi lui permet de payer l'appartement et les frais d'un enseignement de qualité pour son fils Tarô métis, sourd et muet de naissance.

Un jour, entre dans sa librairie, Madame Sato et sa fille Hanako, à la recherche de livres de philosophie pour son mari diplomate.  L'entente est immédiate entre les enfants.

Madame Sato s'interroge sur le nom de la librairie; KITO qui en kanji (idéogramme chinois adapté au japonais) signifie "prière" mais aussi le fruit orange "physalis".

On aborde un peu la religion, en particulier le bouddhisme, la philosophie mais surtout la maternité et plus précisément le lien maternel.

Avec une grande sobriété comme toujours, un style épuré, Aki Shimazaki va à l'essentiel avec énormément de douceur, de tendresse et de pudeur et touche droit au coeur.  Sa plume est subtile, intimiste et fait mouche au plus profond de nos sentiments.

C'est un énorme coup de coeur, une pépite.

Les jolies phrases

Je ne crois pas à l'existence d'un Dieu mais je reconnais qu'une chaîne lie les gens que j'ai croisés accidentellement.

Chacun a une vie unique et des problèmes qui pourraient être incroyables.  Comme on dit : "La réalité dépasse souvent la fiction."  Mais après tout, la vie d'autrui ne regarde personne.

La différence est simple.  La religion, c'est de croire, et la philosophie, c'est de douter.

Tu es né pour me sauver la vie.  Tu m'as déjà dit ça, mais tu m'as eu parce que je voulais être ton enfant.

"La pensée est une prérogative de l'humain." Je ne savais pas de qui il tenait ce cliché, mais je n'y trouvais que de l'arrogance.  Je lui avais dit : "Les animaux aussi parlent, observent, réfléchissent, se souviennent, ont peur, se battent, se cachent...  Ils ne vivent pas seulement par instinct, ils pourraient avoir une pensée possiblement plus sage que celle des hommes.

Je crois toujours qu'il y a des raisons ou des sens dans chaque rencontre.  Regardez nos enfants ! Ils se sont croisés dans ce monde pour devenir de bons amis. Je suis sûre qu'ils étaient aussi des amis dans une vie antérieure.

Mitsuko, sais-tu quel est le but des religions ?  C'est de libérer de la douleur de la vie et de la mort.  Le bouddhisme ne fait pas exception.  Ce en quoi il est différent des autres religions, c'est que les bouddhistes tentent par eux-mêmes d'atteindre l'éveil, alors que les monothéistes comptent sur leur dieu pour arriver au paradis.




dimanche 3 juillet 2016

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire...

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire ...




On commence par les sélectionnés pour les deux mois à venir pour le prix des lecteurs du Livre de Poche.

Je ne vous montre que ceux restants à lire ...



Pour plus d'infos il y aura l'article sur la sélection de juillet et celui sur la sélection d'août

Pour le reste voici :



Ce qui donne en détail :

Un petit air du Québec avec trois auteurs ,  ça sent les vacances ça..☺

Ce sera notre prochaine lecture commune en trinôme, elle est prévue pour le 17 juillet :

L'orangeraie  -  Larry Tremblay

Couverture

Gallimard - Folio - N° 6139
19 Mai 2016
160 pages, 17.8 X 10.8 cm
Prix France : 5.90 €

Avis de l'éditeur

Amed et Aziz sont jumeaux et vivent au milieu des orangers sous le regard bienveillant de leurs parents Zohal et Tamara. Quand un obus ravage la maison de leurs grands-parents, la guerre se fait bien réelle. Décidé à venger la famille, Zohal doit faire le douloureux choix d'envoyer un de ses fils bardé d'une ceinture d'explosifs de l'autre côté des montagnes. Prix des libraires du Québec 2014.


Une autre LC fixée en août avec Jostein

Il pleuvait des oiseaux  -  Jocelyne Saucier


Collection Folio (n° 5874), Gallimard
Parution : 08-01-2015
224 pages, sous couverture illustrée, 
108 x 178 mm
Pays : Québec
ISBN : 9782070458752
Prix : 7.10 €

Présentation de l'éditeur

Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXe siècle. Piuis une deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneige, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage.

Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens. L'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.

Et puis une brique pour faire le voyage conseillée par Ariane le la librairie TULITU

La fiancée américaine  -  Eric Dupont

La fiancée américaine

J'ai lu 11104
Edition du Toucan 2014
924 pages
Dimensions : 11.1x17.8x4 cm
Prix : 10,40 €
EAN : 9782290109458
Date de parution : 03/06/2015

Présentation de l'éditeur

La fiancée américaine Un gâteau renversé à l'ananas peut-il changer le cours de l'histoire ? Aux confins enneigés du Québec, l'histoire d'une famille étonnante, un clan de bûcherons, de croque-morts et d'entrepreneurs, marqué pour l'éternité par Madeleine, cette « fiancée » venue d'Amérique avec pour seul trésor son livre de recettes. La fiancée américaine est une extraordinaire saga familiale campée entre la petite ville de Rivière-du-Loup, sur les bords du fleuve Saint-Laurent, Rome et Berlin. On se laisse emporter par la genèse et le destin d'une lignée rare, peuplée d'hommes forts, de religieuses québécoises et de petites filles aux yeux bleus qui utilisent les tartes au sirop pour tuer leur frère. « Sa langue est pleine de malice, il a l'art des rebondissements et des personnages. C'est un de ces livres dont on dit : Vous ne l'avez pas encore lu ? Quelle chance vous avez ! » Elle

Dans la coupe d'Europe des livres organisée par Cajou, j'avais l'envie d'acquérir le livre suivant, il fera l'objet d'une LC en trio pour fin juillet. ☺

Bilqiss  -  Saphia Azzeddine

Bilqiss

J'ai lu 11372
Stock 2015
Prix : 7,20 €
EAN : 9782290121849
Date de parution : 09/03/2016

Présentation de l'éditeur

Accusée de lire des poèmes, d'écouter de la musique ou encore de se maquiller, Bilqiss risque la lapidation. Mais son procès n'aboutit pas. Le juge, déstabilisé par la force de cette femme libre et qui se définit comme telle, peine à rendre un verdict. Prix du roman des lecteurs de l'Hebdo 2015. ©Electre 2016

On pense vacances et moi je pense rentrée, littéraire bien entendu.  J'ai fait la danse de la joie en ouvrant ma boîte aux lettres, merci Brigitte pour ce bel envoi qu'il me tarde de lire

L'administrateur provisoire  -  Alexandre Seurat

Rouergue La Brune
Parution le 17 août 2016
192 pages
18,50 €
ISBN 978-2-8126-1104-9

Présentation de l'éditeur

Découvrant au début du récit que la mort de son jeune frère résonne avec un secret de famille, le narrateur interroge ses proches, puis, devant leur silence, mène sa recherche dans les Archives nationales. Il découvre alors que son arrière-grand-père a participé à la confiscation des biens juifs durant l’Occupation. Le récit tente d'éclairer des aspects historiques souvent négligés jusqu'à récemment, l’aryanisation économique de la France de Vichy, crime longtemps refoulé par la mémoire collective. Une enquête à la fois familiale et historique bouleversante, s’appuyant sur des documents réels.