Ma pile à lire croule mais je n'ai pu m'empêcher de faire deux achats lors d'une belle rencontre chez Tulitu et de l'auteur québécois de l'Orangerie.
Le premier le sien bien entendu.
L'oeil soldat - Larry Tremblay
La peuplade
Parution le 12 mars 2019
Pages : 96
ISBN : 978292489253
Prix : 15 €
Présentation de l'éditeur
Récit poétique bouleversant, L’œil soldat présente l’univers d’un jeune homme halluciné et du pacte qu’il passe avec le Diable. Ce pacte lui permet, par un simple jeu de paupières, de changer de sexe, de couleur et d’époque. Devenu ainsi soldat en un clignement d’œil, il ne peut soudain plus taire l’horreur de la guerre. Pendant qu’il pleut des morts, une pensée adolescente à fleur de peau fait rage. Qu’y a-t-il derrière ce qui est ? Combien de fois encore faut-il trancher les gorges ? Que faut-il cesser d’être pour apaiser le rouge ? Soutenant un rythme implacable, Larry Tremblay témoigne d’une expressivité brute et imagée pour révoquer les fondements de la violence. Il invite à décontaminer les mots, à bien ouvrir l’œil – le gauche ou le droit.
Il me faisait de l'oeil depuis un moment, j'ai craqué, un petit tour en Iran avec Victoire de Changy.
L'île longue Victoire de Changy
Autrement
Parution : 16/01/2019
Pages : 200
ISBN : 978-2-7467-5126-2
Prix : 17 €
Présentation de l'éditeur
Seule, une jeune femme prend l'avion pour Téhéran. Du dédale des rues aux marchés fourmillants, elle plonge dans la vie iranienne et se lie à Tala, qui vient de perdre sa mère dont elle ignore le passé. Quel secret cette femme gardait-elle enfoui? Leur quête les mène, avec la petite Bijan, jusqu' aux rivages de Qeshm, «l'île longue» au sable noir et d'argent. C'est là, entre mer et désert, que se révèle à elles le prix de la liberté.
A travers son écriture envoûtante, Victoire de Changy démêle les fils d'une histoire intime et politique et confirme son talent d'auteure.
Je n'ai pu résister, merci à Netgalley , le dernier Gaëlle Josse
Une femme en contre-jour Gaëlle Josse
Editions Noir sur Blanc
Notabilia
Parution : 07/03/2019
Pages : 160
ISBN 978-2-88250-568-2
Prix : 14 €
Présentation de l'éditeur
I« Raconter Vivian Maier, c’est raconter la vie d’une invisible, d’une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants.
Une photographe de génie qui n’a pas vu la plupart de ses propres photos.
Une Américaine d’origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d’enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s’ancrer et de trouver une famille.
Son œuvre, pleine d’humanité et d’attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard – une histoire digne des meilleurs romans – dans des cartons oubliés au fond d’un garde-meubles de la banlieue de Chicago.
Vivian Maier venait alors de décéder, à quatre-vingt-trois ans, dans le plus grand anonymat. Elle n’aura pas connu la célébrité, ni l’engouement planétaire qui accompagne aujourd’hui son travail d’artiste.
Une vie de solitude, de pauvreté, de lourds secrets familiaux et d’épreuves ; une personnalité complexe et parfois déroutante, un destin qui s’écrit entre la France et l’Amérique.
L’histoire d’une femme libre, d’une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts.
Je vais vous dire cette vie-là, et aussi tout ce qui me relie à elle, dans une troublante correspondance ressentie avec mon travail d’écrivain. »
G.J.
Dix ans après la mort de Vivian Maier, Gaëlle Josse nous livre le roman d’une vie, un portrait d’une rare empathie, d’une rare acuité sur ce destin troublant, hors norme, dont la gloire est désormais aussi éclatante que sa vie fut obscure.
Autre numérique , j'avais beaucoup aimé son premier roman "L'enfant du Tsunami", merci pour sa confiance, l'envoi de "Celle qui dérange" Celle qui dérange - Eva Kopp
En numérique
Autoédition
Parution : 17 mars 2019
Pages : 189
ISBN 9782940602131
Prix : 2.99 €
Présentation de l'éditeur
Heloïse, trentenaire toulousaine et célibataire libérée, cumule joyeusement les Mojitos et les amants quinquas. Alors qu’elle pratique son footing quotidien, elle découvre un corps flottant dans la Garonne. Le choc est d’autant plus important que le cadavre présente des similitudes physiques avec son père qui l’a abandonnée lorsqu’elle avait 6 ans. Heloïse vacille peu à peu. Elle décide de chercher son père et découvre qu’il a refait sa vie à quelques kilomètres de chez elle...
Et pour terminer , un petit livre noir de chez Rouergue, il paraîtra le 3 avril prochain.
Elle le gibier - Elisa Vix
Rouergue Noir
Parution : le 03 avril 2019
Pages : 144
ISBN : 9782812617706
Prix : 16 €
Présentation de l'éditeur
Qui était Chrystal ? Quels étaient les secrets de cette jeune femme ravissante, titulaire d’un master en neurosciences et qui aurait dû faire une chercheuse comblée ? Tour à tour, ceux qui l’ont connue répondent aux questions d’un mystérieux enquêteur. Un ancien amant mais surtout les collègues qui l’ont côtoyée à Medecines, le leader international de l’information médicale, une entreprise recrutant des jeunes gens brillants et surdiplômés ne parvenant pas à trouver leur place sur le marché de l’emploi. Et chacun est confronté à sa propre part de responsabilité dans ce qui s’est passé.
D’une plume trempée dans le vitriol, Élisa Vix sonde la noirceur du monde de l’entreprise et retrace l’implacable genèse d’un fait divers.
Bilan de lecture de mars 2019
Enfin le printemps qui pointe à l'horizon, un mois dense en théâtre mais aussi en lectures.
Retour aux bd's 5, un total de 12 titres lus sur le mois, une préparation aux publications d'avril traditionnellement réservé à la littérature belge.
Comme toujours en cliquant sur la couverture accès à l'article s'il est publié.
Très beau récit sur les choix et l'exil avec ce récit en partie autobiographique de la magnifique plume de Carole Zalberg.
Si vous me suivez sur Instagram, vous savez que j'aime le théâtre, je me réjouis de voir cette pièce en septembre au Public. Une très belle adaptation bd de la pièce de Michalik.
Les réseaux-sociaux changent notre mode de vie c'est incontestable, Stéphanie Dupays nous questionne sur ces nouvelles habitudes.
J'ai très envie de découvrir l'oeuvre de Nancy Mitford après cette biographie.
C'est mon prochain billet, quel exploit, un thriller à 4 mains.
Encore un peu de patience, il sort le 17 avril, je vous en parle dès sa sortie.
Retour à la bd pour revoir la mythologie, L'Iliade, la guerre de Troie, une série très intéressante.
Cet album a 20 ans et pas une seule ride, un grand nom de la BD Belge ; Servais
Un tout petit livret très dense d'un auteur que j'affectionne beaucoup.
Contente de retrouver la plume si particulière de Nadine Monfils, moins déjantée qu'à l'habitude, un peu nostalgique, un excellent guide pour Bruxelles.
On se retrouve bien vite avec les chroniques, beaucoup d'auteurs belges à découvrir au programme.
Peu de vies ont été aussi romanesques que celle de Nancy Mitford, la romancière aux millions de lecteurs.
Nancy Mitford fut l’une des romancières les plus célèbres de son temps, et l’une des plus excentriques, puisant dans les frasques de sa famille la matière de ses romans à succès. Elle est issue de la haute aristocratie anglaise et son destin ainsi que celui de ses soeurs, Diana, Unity et Jessica, se confondent avec la grande histoire.
Diana épousa Sir Oswald Mosley, chef du parti fasciste anglais, chez Goebbels, en présence de Hitler. Unity fut une admiratrice et une grande amie du Führer, tandis que Jessica prit position pour les républicains espagnols et se maria avec un communiste. Nancy, elle, resta toujours liée à ses soeurs, passant allègrement de la table de son fasciste de beau-frère aux bras de son amant, Gaston Palewski, un des plus proches collaborateurs du général de Gaulle.
Grâce à des témoignages inédits, Jean-Noël Liaut raconte le destin épique de la plus française des romancières anglaises et nous fait pénétrer rue Monsieur, dans le salon de Nancy Mitford, l’un des hauts lieux du Paris des années cinquante et soixante. Il en rapporte une foule d’anecdotes, de bons mots, de situations insolites et de personnages hauts en couleur, tout ce qui fait « l’esprit Mitford ».
Mon avis
Je n'ai pas encore lu, grosse lacune, la plume de Nancy Mitford, une des plus grandes romancières anglaises de son temps, mais la biographie de Jean-Noël Liaut m'en donne fortement l'envie.
Ses romans sont inspirés en grande partie des frasques des membres de sa famille.
Direction Londres, David Mitford épouse Sydney le 9 février 1904. Dix mois plus tard soit le 26 novembre 1904 Nancy verra le jour. Elle sera l'aînée de cinq soeurs et de son frère Thomas.
David, le père, a bien du mal à garder de l'argent, celui-ci lui brûle les doigts à chaque fois, réalisant de mauvais investissements immobiliers. Malgré la pauvreté du début de mariage, David et Sydney conservent 5 domestiques. Nancy vivra son enfance dans un certain dénuement jusqu'en 1915. Différents lieux de vie et une caractéristique, la présence de nombreux animaux, un peu fantasque cette famille.
C'est dans la maison de Asthall que Nancy découvre la littérature et s'intéresse à l'Europe grâce à sa grande bibliothèque. Le paraître est important pour cette famille issue de la haute aristocratie anglaise et la présentation des débutantes devant la reine est un moment incontournable et essentiel tout comme la saison mondaine, nous sommes en 1922, Nancy a 18 ans.
C'est le début de la crise économique, les difficultés financières s'accumulent mais paraître est le plus important.
Nancy trouvera son inspiration dans la vie de ses proches, une famille peu ordinaire, une des plus médiatisées des années 30.
Sa soeur Diana dont elle est très jalouse dès l'enfance car c'est la plus belle, la plus intelligente de la famille épousera en secondes noces Sir Oswald Mosley, le dirigeant du parti fasciste anglais soutenu par Mussolini, une incompréhension car c'est tout le contraire de son univers, elle Diana si douée pour la littérature, les arts et la musique.
Unity, elle embrassera ouvertement la cause nazie, admiratrice et amie du Führer.
Jessica quant à elle épousera la cause communiste et Esmond Romilly qui combattra dans les Brigades Internationales pendant la guerre civile espagnole, fidèle à Franco. En '39 elle s'installera aux Etats-Unis.
Nancy sort son premier roman à l'âge de 25 ans. Auparavant elle écrivait des billets dans l'hebdo "the Lady" .
Nancy espère épouser son ami homosexuel Hamish St Clair, mais lorsque celui-ci lui annonce son mariage en 1933, elle se fiancera puis épousera à son tour Peter Rood, un parasite, un raté, instable, elle conservera le nom de Madame Rood très longtemps après son inévitable divorce. Il lui faudra attendre 1942 pour rencontrer celui qui sera son amant jusqu'à la fin de sa vie; Gaston Palewski, un des plus proches collaborateurs de de Gaulle.
Nancy s'installera en France en 1946 année qui couronnera son succès et sa célébrité, son histoire croisera la grande Histoire et les faits marquants de ce siècle. La suite vous la trouverez dans cette biographie très bien documentée, agrémentée d'un encart photo qui donne vie à cette famille hors du commun et à l'esprit Mitford.
Ma note : je ne suis pas familière en biographie ce qui explique peut-être ceci 7/10
Les jolies phrases
Entre Londres et la campagne anglaise, sa jeunesse offrit à Nancy Mitford un matériau romanesque rare.
Sa famille était son filon d'or, les galeries de la mine Mitford regorgeaient de pépites, et Nancy sut l'exploiter en temps et en heure.
Elle pensait sincèrement que seul ce parti pouvait mettre fin au marasme économique et social qui frappait si durement les pays en ces années de grande dépression.
Le grand avantage de vivre dans une famille nombreuse, c'est qu'on y apprend de bonne heure l'importante leçon de l'injustice de la vie.
Edmond - Léonard Chemineau D'après la pièce d'Alexis MICHALIK
Rue de Sèvres
Scénario : Léonard Chemineau et Alexis Michalik
Dessin : Léonard Chemineau
Parution : 17/10/2018
Pages : 120
EAN : 9782369815297
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
Paris, décembre 1897, Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Après l’échec de La princesse lointaine, avec Sarah Bernhardt, ruiné, endetté, Edmond tente de convaincre le grand acteur en vogue, Constant Coquelin de jouer dans sa future pièce, une comédie héroïque, en vers. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme, des histoires de coeur de son meilleur ami et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit mais qui deviendra la pièce préférée des français, la plus jouée du répertoire jusqu’à ce jour.
Mon avis
A moins de vivre dans une caverne, si vous aimez le théâtre, je pense que vous avez tous entendu parler d'Alexis Michalik. Edmond est la seule pièce que je n'ai pas encore vue, c'est prévu pour septembre.
Edmond c'est la pièce aux cinq Molière, mais c'est aussi une fiction historique sur la vie de Rostand et en l'occurrence une magnifique adaptation BD.
Paris en décembre 1895, la grande Sarah Bernhardt joue "La princesse lointaine", une pièce d'un jeune poète inconnu : Rostand. La salle est pleine à craquer mais c'est un fiasco, un texte trop long, en vers de surcroît.
Deux journalistes en sortent, n'en pouvant plus, c'est mauvais disent-ils à un jeune homme qui en fait est l'auteur.
Deux ans plus tard, alors que les frères Lumière inventent le cinéma, Sarah Bernhardt séduite par la plume de Rostand organise un rendez-vous avec le grand acteur Coquelin qui est à la recherche de pièces.
Rostand n'a rien d'écrit, il se rend au rendez-vous et s'inspire de ce qui l'entoure, il improvise l'histoire d'un homme laid, la tirade du Nez. Coquelin est séduit et lui demande une pièce en trois actes dans un délai très court.
Edmond n'a rien, il trouvera l'inspiration dans les amours de son ami Valmy Léonidas, un amour épistolaire, suscitant chez lui l'inspiration et le désir. Le personnage de Roxane est né.
C'est très brillamment que Chemineau nous propose son adaptation bd avec le concours de Michalik. Les dialogues sont fins et recherchés. La vie à l'époque est fidèlement illustrée, la fin du 19ème avec les théâtres, le Moulin Rouge, les décors du spectacle.
Les costumes sont magnifiques. Le trait des personnages est expressif avec de belles caricatures de Feydeau, Courteline et Tchekhov.
On sent la tension, l'effervescence de la préparation du spectacle. Les couleurs sont éclatantes.
Un très bel hommage à Cyrano de Bergerac qui consacrera l'auteur à l'âge de 29 ans. Le triomphe est immédiat. La pièce a été jouée plus de 20000 fois.
Une très belle découverte.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
C'est qu'il ne sert à rien de penser à écrire, il faut tout simplement écrire ses pensées.
Non, vous ne comprenez pas. Seul compte le désir. Le désir pousse les hommes à conquérir des empires, à écrire des romans ou des symphonies. Lorsqu'il est assouvi, les hommes cessent leurs exploits.
Chose promise c'est aujourd'hui le tirage du concours.
Vous êtes formidables, le concours était lancé car vous étiez plus de 1000 à aimer la page "Le coin lecture de Nath", aujourd'hui vous êtes 1067 et chose curieuse ☺ 1117 abonnés à mon blog.
Depuis peu vous pouvez me retrouver aussi sur instagram (cliquez ici )
Encore merci à vous .
Trève de bavardage.
Je commence par le livre qui est le plus sollicité. Comme toujours un lien vers l'article en cliquant sur la couverture.
Danny Dejonghe et Béatrice Zunsheim bravo
Merci aux éditions Albin Michel qui vous offre le livre
Bravo à Sylvie Baconnier et à Nathalie Jakubczyk
Merci aux éditions "Les Escales" pour leur support dans ce concours.
Les auteurs belges à présent
Bravo à Catherine Mariuzzo et à Audrey Beckers .
Merci aux éditions 180 ° de m'avoir fait confiance pour ce concours
Bravo à Pascale Rousseau et à Alexia Xerner.
Merci Lilys éditions , une super maison d'éditions de Charleroi
et pour terminer
Bravo à Andrea Navarro Rodriguez et à Isabelle Robert Bar.
Merci à Sarah et aux éditions Robert Laffont .
Merci à tous encore. Faites moi parvenir vos coordonnées via message privé sur facebook afin que les maisons d'éditions puissent vous les faire parvenir.
C'est la sixième année que le mois d'avril devient "Le mois belge" en littérature.
Cela tombe bien car ce que j'aime particulièrement c'est découvrir et mettre en valeur les auteur.e.s de mon plat pays.
Une belle initiative prise il y a 6 ans par Anne et Mina. Anne et son blog "Des mots et des notes" nous propose cet incontournable rendez-vous. J'y participe avec plaisir pour la cinquième année consécutive.
Comme nous, devenez du 1er au 30 avril l'ambassadeur de la littérature belge. C'est le moment de (re)découvrir des auteurs de chez nous.
N'hésitez-pas à nous rejoindre et à rejoindre la page facebook dédiée à cet effet.
Pendant un mois, nous allons fêter la littérature et la culture belge sous toutes les coutures : tous les genres sont permis (BD, jeunesse, roman, polar, essai, théâtre, poésie, beaux livres…) à condition que l’auteur soit belge. Les livres peuvent être publiés en Belgique ou ailleurs, traduits (pour le flamand) ou non mais l’auteur doit absolument être belge. Si vous cherchez des idées, je vous renvoie à cette liste (non exhaustive) d’auteurs belges.
N'hésitez pas à nous rejoindre.
Voici une petite idée de ce qui nous attend :
Lundi 1er avril : Poisson d’avril ! (On glisse un petit poisson d’avril dans son billet du jour, chiche ?)
Mardi 2 : Jacqueline Harpman
Vendredi 5 : Maigret a 90 ans cette année ! (On se lit donc un Simenon avec le commissaire)
Samedi 6 : Flirt flamand 1 (un auteur flamand traduit ou en V.O.)
Lundi 8 : Un recueil de nouvelles
Mardi 9 : Antoine Wauters
Mercredi 10 : BD belge
Vendredi 12 : Marie Gevers
Lundi 15 : RDV Mauvais genres (polar, ou SFFF)
Mercredi 17 : Flirt flamand 2
Vendredi 19 : Diane Meur
Lundi 22 : Patrick Delperdange
Mercredi 24 : Henri Bauchau
Vendredi 26 : Emmanuelle Pirotte
Samedi 27 : Jeroen Olyslaegers (LC du roman Trouble chez Stock)
Lundi 29 : Armel Job
Mardi 30 : Bouquet final (billet au choix, billet plaisir, pour clôturer ce mois en beauté)
Évidemment pour les habitués des lundis Nouvelles, des mercredis BD, vous pouvez proposer ces genres quand cela vous convient. Vous pouvez aussi me rejoindre pour des billets musicaux le jeudi ou poétiques le dimanche.
Dès le 1er avril, un billet récapitulatif où vous pourrez déposer vos liens sera disponible ici-même et sur le groupe FB. Soyez attentif(ve)s à les déposer régulièrement, merci.
Pocket 17196
Première parution Robert Laffont 2017
Parution : 01/03/2018
Pages : 160
EAN : 9782266282956
Prix : 5.95 €
Présentation de l'éditeur
C’est un vieux téléphone à cadran, chiné à Londres, à Portobello Road. La sonnerie surprend Ethan au milieu de la nuit. Au bout du fil, ses parents : « Dis à ta sœur qu’on pense à elle tous les jours. » Rien que de très normal, sinon qu’il est un peu tard pour téléphoner aux gens. Que les parents d’Ethan sont morts depuis deux ans. Et que jusqu’ici il se croyait fils unique…
Pour ce compositeur de chansons, c’est le début d’une quête à la recherche de cette sœur inconnue, tombée du ciel. Une aventure peuplée de pom-pom girls tchèques, de tartes au riz et de porcelaine anglaise. Une fuite en avant pour réparer les fêlures de la vie.
Car, comme dirait le photographe Robert Doisneau, l’essentiel est d’avancer avec le sourire dans la vie pour attirer la bienveillance du hasard.
Mon avis
Un auteur très sympathique rencontré lors du chouette salon organisé par "Lire c'est libre" à Paris fin janvier 2019. J'avais repéré "37, rue des étoiles filantes" à la rentrée littéraire d'automne mais c'est avec un livre de poche que je découvre l'univers de Jérôme Attal.
Imaginez Ethan, notre narrateur - musicien, compositeur - recevant un coup de fil de sa mère sur un vieux téléphone à cadran acheté à Portobello Road lui demandant dans une courte conversation téléphonique de dire à sa soeur que ses parents pensent à elle tous les jours.
Bon, à priori quel est le problème ? sauf que ses parents sont décédés depuis près de deux ans et qu'Ethan n'a pas de soeur...
Bienvenue dans l'univers déjanté de Jérôme Attal !
Ethan a bien une photo de lui à l'âge de onze ans sur laquelle apparaît à ses côtés une fillette âgée de six à sept ans...
Là, ni une, ni deux, intrigué il se met en quête de cette soeur inconnue. Il emprunte une TRIUMPH Spitfire jaune à son pote Sébastien et se rend de suite chez sa tante Sylvianne à Saint Germain en Laye. Une tante atteinte de la maladie d'Alzeihmer qui lui dit que sa soeur June vérifie des faïences anglaises en Belgique...
En route pour un road movie vers la Belgique, pays du surréalisme pour des rencontres improbables et loufoques.
Chemin faisant, on y rencontrera des géants, des pom-pom girls tchèques, de la porcelaine, des fêlures et .. de la tarte au riz.. Il ne serait pas un peu belge Jérôme Attal pour nous emmener dans le monde de l'absurde, un peu surréaliste et fantaisiste? Il incarne à merveille la belgitude, l'esprit belge un peu fantaisiste , nous qui ne nous prenons pas souvent au sérieux...
Avec beaucoup de fantaisie il nous parle de solitude, de manque, de la recherche d'amour et des racines.
L'écriture est fluide, poétique, originale et travaillée. On voyage avec beaucoup de poésie et d'extravagance.
Cela me donne envie de découvrir un peu plus l'univers de ce très sympathique auteur.
Ma note : 7.5/10
Les jolies phrases
Il faut des semaines voire des mois pour atteindre le domaine, mais ne met-on pas parfois des années pour une rencontre qui nous paraît placée sous le sceau de l'évidence.
La cérémonie du thé, vous savez, surtout si vous êtes amateurs de café en capsule, ça dure des plombes.
Était-il possible d'éparpiller son chagrin et son désarroi comme des valises mal sanglées ?
Et que, si courir après nos désirs nous donne la sensation d'être vivants, on ne les attrape pas impunément.
On a une vie bien en main et puis il nous manque toujours une pièce du puzzle. Quelque chose qui fait défaut et qui nous empêche de voir le panorama tout entier. D'appuyer sur l'accélérateur. Toi, cette aventure te donne une chance de voir le panorama différemment grâce à un nouvel élément de ton puzzle. On est tous à la recherche de ça. Une émotion, une personne qui nous complètent et nous relancent. La pièce manquante du puzzle.
Ils n'ont rien à perdre, mais le danger, à force, c'est de nous pousser nous dans une situation où on n'aura plus rien à perdre.
Les Belges étaient par tempérament des individus à la fois visionnaires et spontanés, qui ne versaient jamais dans l'affectation, la méfiance ou l'ironie. Pour surmonter la nature décevante de l'existence, leur solution était simple : ils aimaient blaguer.
C'est peut-être à Duinbergen qu'ils ont conçu votre soeur, proposa Bison. L'air de la mer du Nord produit de beaux bébés. Ils ont dû la concevoir pendant que vous étiez sur la plage. Quand on est fils unique, c'est à ses risques et périls qu'on laisse ses parents seuls.
Les hommes n'écoutent jamais ce qu'on leur raconte. Avec de la musique, ça passe mieux. On approche juste une vérité qui est meilleure dans l'expression et meilleure dans la réception. Si vous avez un truc important à dire à votre partenaire, ou à n'importe qui d'ailleurs, faites une jolie musique, ça lui donnera envie de l'écouter encore et encore, et à force, les mots lui rentreront dans la tête. Ça finira par s'incruster d'une manière ou d'une autre.
Les arènes
Parution : 23 janvier 2019
Pages : 160
Isbn : 97827112001157727031
Prix : 14.90 €
Présentation de l'éditeur
Traductrice de presse, Bérengère Viennot s’est trouvée confrontée à un défi inédit après l’élection de Donald Trump.
Le président américain a fait exploser les codes de la parole politique. Sa langue est vulgaire et confuse, truffée de fautes de syntaxe et de phrases sans queue ni tête, de sarcasmes et d’invectives – signes d’un rapport dévoyé à la réalité et à la culture.
D’une plume aussi désopilante qu’incisive, l’auteure raconte son casse-tête de traductrice et s’interroge. Comment glisse-t-on de la violence des mots à la violence politique ? En quoi est-ce là un symptôme de l’état de la démocratie ? Pourquoi sommes-nous tous concernés ?
La langue de Trump est un miroir implacable : du président lui-même, de l’Amérique et de notre époque.
Mon avis
Bérengère Viennot est traductrice politique et lorsque le 08/11/2016 Trump a été élu, c'est avec "la gueule de bois" qu'elle s'est réveillée. L'inimaginable était devenu réalité !
Il est clair que c'est un autre discours que celui de ses prédécesseurs ! Celui de Trump reflète l'Amérique de notre époque.
Être traducteur ne se limite pas à traduire des mots, il faut aussi tenir compte de la personnalité, de l'intention du locuteur, du contexte dans lequel il a prononcé ces mots.
Le vocabulaire de Trump est limité, 500 mots environ ! Des mots simples, du niveau de 5ème, des mots simples faciles à comprendre de tous mais difficile à traduire car s'il est évident que chacun les comprend, cela permet aussi à chacun d'en entendre ce qu'il veut !
Trump utilise le plus souvent les mots "Great(est)/win/looser/bigger/better/stronger/America great again".
L'usage de TWITTER, outil de communication est aussi perçu comme un moyen honnête de faire passer un message par de simples phrases proches de l'oralité, ce qui interpelle. C'est inédit pour un président d'utiliser ce type de média. Le moins que l'on puisse dire c'est que Trump est dans l'air du temps.
Sa syntaxe à elle seule permet de le décrypter :
" " le cynisme
??? l'incrédulité
!!! l'incrédulité extrême
majuscule la colère
Ces petites phrases courtes martelées comme des slogans font croire sa vérité même si celle-ci est fausse. A force de le dire Trump finit par croire parfois ses propres messages.
Vocabulaire simple et limité, utilisé sciemment, faisant preuve d'un manque de culture du Président ? ou au contraire d'une stratégie, d'une certaine intelligence ?? C'est une vraie question.
On constatera aussi que certains mots ne font pas partie de son vocabulaire comme "regrets, excuses, être désolé" !
Beaucoup de choses analysées dans cet essai vraiment très intéressant, interpellant.
Un chapitre est consacré au Point Godwin et ose un parallèle avec les discours de Goebbels, l'esprit des années 30, cette simplification du langage qui divise et fait preuve d'une violence grave qui divise la société et éveille la haine de l'homme. Est-ce conscient ? N'y a-t-il pas danger que ces discours ne divisent encore plus et soit un premier pas vers une dictature ?
Trump ne lit pas ou très peu de prompteur, que cela cache-t-il ? D'autres questions posées dans ce récit très intéressant et très agréable à lire car parsemé de touches d'humour.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Traduire, c'est vouloir susciter dans sa langue (car le bon traducteur travaille vers sa langue maternelle) les sensations intellectuelles et affectives que le lecteur d'origine a éprouvées.
Il est incapable de filtrer ce qu'il pense, parce qu'il n'arrive pas à adapter son comportement aux situations auxquelles il est confronté. Ce qui explique son extrême vulgarité mais aussi, sans doute, sa popularité auprès de la frange de la population américaine qui a l'impression d'être menée en bateau par une élite politique qu'elle ne comprend pas, et qui voit dans le côté "nature" des propos de Donald Trump, qui dit tout ce qu'il pense, une forme de franchise et, partant, d'honnêteté.
Dans le discours, au sens large, de Trump, candidat puis de Trump président, c'est cela aussi qui a choqué les traducteurs: tout chez lui n'est qu'oralité. Même lorsqu'il écrit, on dirait qu'il parle, qu'il est là, physiquement, et qu'il harangue les lecteurs à coups de slogans et de tweets comminatoire où se retrouve souvent en filigrane la menace de juger antipatriotiques tous ceux qui ne pensent pas comme lui.
..le langage binaire utilisé par les "grands hommes" de la dictature nazie simplifie la pensée et la rend incohérente, et c'est cette incohérence qui conduit à l'arbitraire et à l'autoritarisme.
Et finalement, cela n'a pas d'importance, car la lecture est loin d'être l'unique accès à la culture. Les techniques dont nous disposons au XXIe siècle - les livres lus, les films, les documentaires, Internet ! - permettent de compenser en très grande partie les lacunes que l'absence de lecture va créer. Et ne pas lire ne veut pas dire être incapable de penser, de réfléchir, de s'instruire et de se cultiver.
La langue de Donald Trump tourne en boucle, ses discours aussi, tout comme sa réflexion et sa pensée politique, car il ne se fie qu'à lui-même pour prendre ses décisions. Or, un autre inconvénient du refus d'apprendre, d'en savoir plus, c'est que c'est aussi l'expérience des autres qui déclenche le mécanisme de l'empathie. Il faut avoir eu l'expérience de points de vue différents pour "sortir de soi" et adapter sa pensée à d'autres fonctionnements que ceux qui nous sont familiers.
Taurnada
Collection : le tourbillon des mots
Parution : 14 mars 2019
Pages : 244
ISBN : 978-2-37258-052-6
Prix : 9.99 €
Il s'agit d'une réédition de l'excellent thriller publié en 2013, un gros coup de coeur. A découvrir d'urgence !
Quatrième de couverture
« Quand je sortirai, tu seras la première prévenue… Je saurai te retrouver. »
Depuis qu'Éloane Frezet, la tueuse en série la plus abjecte de ces dernières années, a prononcé ces mots, Alix Flament vit dans l'angoisse que la criminelle sanguinaire s'évade de prison...
Alors, quand la journaliste reçoit un coup de téléphone d'Éloane en pleine nuit, elle comprend que la meurtrière va honorer sa promesse...
Une promesse de sang...
En images ...
Gaëlle Perrin-Guillet
Née en 1975, Gaëlle Perrin-Guillet, depuis toujours amatrice de thrillers et polars, s’essaie à l’écriture au début des années 2000. Aujourd'hui, après plusieurs romans très appréciés par les lecteurs, l'un de ses écrits désormais introuvable, Haut le choeur, Prix du Polar 2014 Dora Suarez, est réédité par les éditions Taurnada.
Mon avis
Un véritable coup de coeur. Une réelle découverte. Une bonne idée de rééditer ce thriller qui m'avait véritablement happée à l'époque découvrant ce genre littéraire : une claque ! Un récit de très grande qualité. Quelle force dans l'écriture, aucun temps mort. J'en reste sans voix!
Alix Flament est journaliste. Il y a 6 ans elle était spécialiste en affaires criminelles. Pendant plus de deux ans, elle a interrogé une redoutable tueuse en série : Eloane Frezet. De ces nombreuses conversations, elle en a écrit un livre. Éprouvée par cette période de sa vie, Alix s'est alors reconvertie dans le journalisme tout court.
Il est tard, elle travaille au journal et reçoit au milieu de la nuit un étrange coup de fil.
De suite elle sait que c'est Eloane qui lui avait juré qu'un jour elles se retrouveraient.
Elle vient de s'évader de prison, de façon sanglante comme toujours et le cauchemar oublié resurgit.
Alix la connaît mieux que personne. Comment l'arrêter, comment la comprendre et l'empêcher de reprendre son oeuvre sanguinaire...
Avec beaucoup de style, Gaëlle Perrin-Guillet nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l'âme humaine. Son écriture est captivante. J'ai lu le livre très rapidement, impossible de le poser et d'attendre. Non, l'envie de savoir, de comprendre cette énigme, ce qui se passe dans la tête d'Eloane.
Quelle imagination, que dis-je d'inimaginable.. Le récit est lent, sombre, très sombre, sans temps mort, il explore vraiment le côté le plus obscur de l'espèce humaine. J'ai beaucoup aimé l'aspect psychologique, l'accent posé sur les relations entre les différents protagonistes. L'auteure nous "sème" des pièces de réponse petit à petit au fil du récit.
Un sentiment étrange, un malaise me poursuit à la fin de la lecture. Chapeau, j'en veux d'autres. Madame Gaëlle Perrin-Guillet, votre talent est éclatant. A lire de toute urgence.
Gros coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Elle refusa qu'il entre dans la maison arguant du prétexte que son conjoint devait dormir et qu'elle ne voulait pas le réveiller. En fait, elle ne voulait pas faire entrer cet homme, et la fonction qu'il incarnait dans son sanctuaire et ramener avec lui toute l'horreur des dernières heures. Sa maison était son refuge, le seul endroit où elle pouvait laisser à la porte ses problèmes, ses tensions et toute la saleté du monde que son couple côtoyait chaque jour.
Et si elle avait raison ? Si au fond de chacun de nous résidait une poussière d'animalité capable de nous faire commettre les pires folies sous l'influence du déclencheur le plus vieux du monde :
l'amour ?
Mes lumières, messieurs ? J'espère que vous avez une bonne pelle pour aller déterrer de ma mémoire au fin fond des abysses de mon crâne !
Mercure de France
Collection Bleue
Parution : 07 mars 2019
Pages : 160
Isbn : 9782715249882
Prix : 15.50 €
Présentation de l'éditeur
Laure avait des mots d’amour mais pas les preuves : Vincent n’évoquait jamais de date pour une prochaine rencontre. Et ce décalage entre les paroles et les actes la perturbait. Les messages maintenaient un lien entre eux, mais ils rendaient aussi la distance plus palpable et transformaient Vincent en une divinité inaccessible.
Laure est tombée amoureuse de Vincent en discutant avec lui sur Facebook. Depuis des mois, ils échangent aussi des SMS à longueur de journée. Elle sait tout de lui, de ses goûts, de ses habitudes mais tout reste virtuel. Si Vincent tarde à lui répondre, l’imagination de Laure prend le pouvoir et remplit le vide, elle s’inquiète, s’agace, glisse de l’incertitude à l’obsession. Quand une rencontre réelle se profile, Laure est fébrile : est-ce le début d’une histoire d’amour ou bien une illusion qui se brise?
Subtile analyse du sentiment amoureux, Stéphanie Dupays interroge notre époque et les nouvelles manières d’aimer et signe aussi un roman d’amour intemporel sur l’éveil du désir, l’attente, le doute, le ravissement
L'auteure nous en parle
Mon avis
Laure est professeur de littérature, spécialiste de Flaubert. C'est via les réseaux sociaux qu'elle a rencontré Vincent. Ils ont des goûts communs, les vieux films noir et blanc et la littérature.
Laure a hâte en rentrant de scruter son téléphone. Il faut qu'elle voie si Vincent est disponible, c'est addictif, viscéral. Elle décortique sa page FB, la moindre photo, le moindre like pour essayer de décoder, de connaître Vincent. Elle interprète le moindre signe.
Laure se sent bien dans leurs échanges, elle pense être amoureuse mais la relation n'est que virtuelle, ils ne se sont jamais rencontrés réellement. Est-ce possible de tomber amoureux et d'aimer sans se voir?
Aujourd'hui, via les réseaux sociaux, comment décoder si c'est de l'amour ou non?
Les codes changent, on est dans l'immédiateté, on voit si l'autre est connecté, on attend sa réponse illico alors qu'au 19ème les amoureux s'écrivaient, on attendait une semaine avant de s'inquiéter, et aujourd'hui si la réponse ne vient pas dans la minute , Laure s'imagine plein de choses.
Et le jeu de la séduction dans tout cela ! Dans un message on ne voit pas le regard, l'attitude, la gestuelle de l'autre, on n'entend pas le son de sa voix qui permet de comprendre tant de choses, le monde virtuel pose questionnement, interprétation? On est bien loin de ce qui les unit, la littérature, les mots de leurs livres qui nourrissent leur relation. Une fuite, une crainte de la réalité ?
Ce n'est qu'au bout de cinq mois qu'une rencontre aura enfin lieu. Où les mènera-t-elle ?
Un joli roman de Stéphanie Dupays dont je découvre la jolie plume, fluide, riche en références littéraires car on parle du virtuel, de la recherche de l'amour, de la solitude engendrée par nos petits écrans mais on parle aussi énormément de littérature.
L'imaginaire de Laura, ses lectures , les infos glanées sur les écrans font qu'avec ses indices, ses espoirs et sa réalité elle le décrit "comme elle l'imagine" , un roman qui nous parle aussi des changements de notre société et de l'addiction aux réseaux sociaux.
Je vous le recommande chaleureusement.
Une autre façon de résumé ce livre en lisant les jolies phrases !
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
L'amour, la mort, les deux choses qui font marcher le monde font aussi tourner les réseaux sociaux. (...) Une émotion malsaine, un plaisir à se sentir triste sans éprouver la douleur d'un deuil véritable.
Elle avait besoin des mots des autres pour décoder les êtres et les choses; interposer la littérature entre elle et le monde la protégeait.
A vingt ans, le célibat n'était qu'une étape qu'un avenir plein de promesses reléguerait au rang des souvenirs un peu pénibles; à trente, être célibataire commençait à devenir moins enviable, presque incongru. A presque quarante, Laure semblait entendre se former dans la tête de ses amis les pensées interrogatrices? "Qu'est ce qui cloche chez elle ?" ou réprobatrices "Quand va-t-elle enfin grandir ?".
Laure recueillait tous ces petits détails avec une attention extrême car, pour elle, dans des choses aussi infimes que le choix d'une étoffe, d'une matière, d'un objet, se situait le tremblement d'un être, sa singularité.
Les sentiments sont une énergie renouvelable, non ?
La photogénie n'existe pas, il n'y a que de mauvais photographes. Et, le plus important, c'est la préparation, un bon maquillage !
Internet crée une intimité virtuelle inédite ; on peut avoir peur de la briser dans le réel.
Face à son béguin virtuel, ces hommes n'avaient aucune chance car ils étaient réels alors que Vincent était une idée façonnée par Laure à l'image exacte de son désir.
L'Atlantide ! Comme toutes nos préférées, elle n'est pas réelle. Ça pourrait être le but d'une vie, trouver son Atlantide, se la fabriquer, ou au moins un endroit à soi qui y ressemble.
Une promesse de bonheur déçue était encore pire que rien du tout.
Facebook est un peu une salle de shoot, non ? On peut se sevrer avec des images, les regarder indéfiniment jusqu'à se convaincre de la présence de l'autre.
Grasset
Parution : 03/10/2018
Pages : 144
ISBN : 9782246818472
Prix : 16 €
Présentation de l'éditeur
« Peut-être que nous n’étions pas faits pour avoir un État à nous, après tout. Voilà ce que me confie, à voix basse, comme pour elle-même, ma tante assise sous la pergola devant sa maison inchangée depuis ma dernière visite, trente ans auparavant. Cette réflexion, la déception qu’elle révèle me glacent mais que répondre ? Et qui suis-je pour avoir une opinion, moi qui n’ai pas remis les pieds ici depuis si longtemps ? C’est à peine croyable mais les décennies ont filé sans que j’y prenne garde, sans que j’affronte les contradictions et le malaise qui me tenaient éloignée de ce pays que je qualifiais de compliqué pour évacuer la question. »
A travers leurs voix recomposées par Marie, née en France dans les années 60, les membres d'une famille juive polonaise relatent leur installation en Israël après la guerre. Au long des décennies intranquilles, les générations nouvelles venues dans l'État juif puis celles qui y sont nées expriment leurs attentes et leurs déceptions, au fil d’un quotidien à jamais hanté par la Shoah. C'est cette fin d'un monde que les plus âgés ont voulu surmonter en construisant un lieu sûr. C'est elle que les plus jeunes veulent empêcher de se reproduire en acceptant avec plus ou moins d'évidence les épreuves que leur pays ne cesse d'imposer.
De l’après-guerre à nos jours, l'exil des uns et les questionnements de la famille restée en France se répondent, tissant des liens indéfectibles. Leurs voix se mêlent pour dire avec puissance une destinée familiale complexe et vitale qui est aussi une magnifique plongée dans les paradoxes de l’État d’Israël, autour de la question des pionniers, de leurs rêves, de leurs déceptions.
L'auteur nous en parle
J'ai visionné ceci après la lecture, je vous conseille vivement de la regarder avant .
Mon avis Une jolie plume, un beau récit dans un roman choral où au fil du temps - de l'après-guerre à nos jours - les membres d'une famille juive polonaise séparée par l'Histoire et les kilomètres, se livrent à nous.
Des fantômes liés à l'histoire de la famille les poursuivent au quotidien.
Marie est née en 1960, c'est la fille d'Anna restée en France.
Les ancêtres, "les pionniers" arrivent en 1949 dans la terre promise d'Israël. Nous sommes juste après la guerre et la création de l'état d'Israël. Les ancêtres vont participer à la création d'un Kibboutz. Les langues sont multiples et l'on décide que ce sont l'anglais et l'hébreu qui seront adoptées. Les exilés sont souvent lettrés, musiciens, médecins, bijoutiers, ils vont tout abandonner et se donner corps et âmes pour cette terre ingrate. Ils renoncent à beaucoup mais ils ont une certitude : celle de rompre avec la malédiction, ne plus être désignés, ils n'attendront plus le prochain massacre.
Oui mais il y a tout de même trois ans de service militaire, et la paix n'est pas vraiment retrouvée.
De l'autre côté, ceux qui sont restés en France ou aux États-Unis ne pouvant plus supporter de vivre en ghetto, ont le sentiment de se sentir libre, ils peuvent étudier, se cultiver, trouver une place dans le monde sans le risque de croiser un regard haineux.
Mais tous qu'ils soient ici ou là-bas sont hantés par l'Histoire.
Dans ce récit, plusieurs générations se livrent , nous font prendre conscience d'un idéal difficile à atteindre, de la difficulté de trouver la Paix.
On suit l'évolution de la vie au Kibboutz, l'envie de réussir, l'espoir, la joie mais aussi la nostalgie. La difficulté pour Marie restée en France en rendant visite après 30 ans de prendre position, de réaliser qu'il y a une absence de solution pour trouver la paix intérieure.
J'ai aimé l'écriture incisive, profonde du récit en partie autobiographique. C'est fort, cela amène à la réflexion, à considérer la question autrement sur un sujet complexe, Vivre ici ou ailleurs, un autre regard pour comprendre la complexité du choix.
Très émouvant et intéressant.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
C'est peut-être pour cela qu'il s'est passé trente ans avant que je retourne en Israël : pour discerner la vérité fragile et complexe de ces vies, il fallait éviter le fracas du réel et de son actualité constamment tourmentée.
Qui sait, peut-être allons-nous être heureux dans notre pays, s'il reste en nous de quoi l'être au moins un peu.
Je savais, moi, que j'avais beaucoup plus que mes 15 ans. On grandit vite dans le danger et les privations. Le temps que la guerre prenne fin, j'étais devenue tout à fait adulte et je ne comprenais pas que les autres n'en conviennent pas.
Mais comment être légers quand tous nous venons de lignes décimées ? Quand alors qu'on nous veut invincibles, plus jamais victimes, nous avançons avec la conscience presque honteuse de notre précarité ?
C'est peut-être essentiellement ainsi que se manifeste votre héritage juif, dans cette forme de pudeur et de résilience qu'est l'auto dérision des persécutés, des menacés, des survivants.
Aussi conflictuelles soient-elles, nos relations avec les Palestiniens ne préparent pas à cela non plus. Être l'objet de la haine, en ressentir ou au moins de l'incompréhension, les deux pieds plantés dans ce qu'on considère comme sa terre, n'a rien à voir avec le rappel constant de son illégitimité, de sa qualité d'indésirable. On comprend que la plupart revienne vivre ici après avoir vu le vaste monde, qui aurait tant à leur offrir.
Rien n'est achevé. La paix se refuse encore, se refusera sans doute à jamais tant les hommes sont doués pour tout gâcher, nos fils poussent à peu près droits mais tourmentés, pleins de nos drames et de ce qu'ils auront à affronter, et je la laisse seule ?
Nous n'avons peut-être pas le choix, mais nous en avons fait, ou plutôt, des choix ont été faits en notre nom qui n'avaient rien d'obligatoire, qui sont de l'huile constante sur le feu. Nous n'avions pas à occuper plus de territoire qu'il n'en faut. Comment espérer la paix quand on fournit à ceux qu'on croit ainsi dominer de quoi nous haïr de génération en génération ? Et comment fait-on pour vivre heureux, nous, sans être désespérés par cette situation impossible ?
Grandir au kibboutz nous a permis de gagner du temps. On est quasiment nés affranchis. Pas question d'oublier une minute de quelle tragédie on était les rejetons ni que nos géniteurs ne nous étaient pas dévoués. Au moins, on avait de l'entraînement, on ne s'attendait pas à ce que le monde nous ouvre les bras.
Peut-être avions-nous fini par partager quelque chose d'essentiel, en nous taisant pourtant des heures côte à côte. Ne serait-ce que le fragile souvenir, sans qu'il soit jamais évoqué, du très ancien bonheur enfui, un bonheur passant alors inaperçu, tant qu'on en jouissait, et la conscience d'avoir traversé ensemble des épreuves qui nous avaient usés mais pas vaincus. Nous étions sauvés, nos enfants et nous. Nous avions fait ce qu'il fallait.
Que de chemin parcouru depuis le 21 septembre 2012 !
Passionnée de lecture depuis toujours, je suis belge, mariée et maman d'un ado de 14 ans. Je travaille à temps plein dans le secteur bancaire. Lire c'est ma bulle d'air, mon évasion, une nécessité.
C'est un peu par défi que j'ai créé ce blog suite à une annonce pour participer aux Matchs de la rentrée et obtenir un roman contre une critique !
Quelle évolution depuis et que de beaux moments partagés avec vous, fidèles lecteurs. C'est avec joie que je vois ce blog grandir, s'épanouir.
Si je l'ai créé, c'est aussi et surtout parce que la passion des livres et les belles découvertes que l'on fait en solitaire, il faut les partager. Etre passeur de mots, vous donner l'envie de découvrir et partager mes et vos coups de coeur, est la raison d'être de ce blog.
Votre fidélité se fête, c'est la raison pour laquelle j'ai envie avec de nombreux partenaires de vous récompenser.
Que diriez-vous de gagner 5 de mes derniers coups de coeur ?
C'est la réalité grâce aux éditions Albin Michel,Les Escales, et aussi mes partenaires belges car une des particularités de ce blog est de vous faire découvrir la littérature de mon pays !