samedi 31 octobre 2015

L'autre Simenon Patrick Roegiers *****

L'autre Simenon


Patrick Roegiers






















Grasset
Parution : 26/08/2015
Pages : 304
Format : 145 x 205 mm
Prix : 19.00 €
EAN : 9782246804611
Version e book via Librel 13.99 euros


Présentation de l'éditeur


Frère cadet de Georges Simenon, Christian fut élevé à ses côtés par une mère bigote qui le chérissait et traitait son aîné d'incapable.
Proie idéale pour le rexisme, parti d'extrême-droite fondé en Belgique par Léon Degrelle, braillard intarissable, Christian s'égara dans la collaboration et participa activement à une effroyable tuerie.
De son côté, Georges menait la vie de château en Vendée. Livres à succès, femmes et films. Comment se défaire de ce frère encombrant qui allait salir sa réputation?
Christian, se sachant condamné à mort, s'engagea dans la Légion et disparut sans laisser de traces ...
Portrait croisé de deux êtres au destin opposé, L'autre Simenon est un roman à double face, où la mise en lumière de l'un révèle la part d'ombre de l'autre. C'est aussi le portrait d'une époque. Un tableau de faits troublant, porté par une langue implacable, qui parle du passé pour mieux dire le présent.

L'auteur nous en parle





Extrait de On n'est pas couché




Mon avis

Je découvre la plume de Patrick Roegiers avec ce roman polémique de la rentrée.

L'autre Simenon est un roman  qui peut avoir plusieurs entrées de lecture.   Il est pour moi tout d'abord un petit cours d'histoire.  En effet il nous décrit un pan de notre passé belge, que l'on préférerait oublier.  Bien sûr j'avais entendu parler de Degrelle et du rexisme mais ici on immerge complètement dans le phénomène de sa genèse à la fin.

Le mouvement rexiste est né à l'initiative du "paon des Ardennes", Léon Degrelle originaire de Bouillon.  Il le crée en 1936.  C'est un bon orateur et il possède un immense charisme.  Très vite il parviendra à rassembler des personnes de toutes les classes sociales. Il remplira le Palais des Sports six jours durant du 19 au 24 janvier 1937.  Les gens payaient cinq francs à l'époque pour l'écouter et donnait une aumône à la sortie, c'est vous dire le pouvoir de cet homme.

Christian ira "voir" et s'engagera dans cette tourmente.  Le roman nous raconte l'évolution du mouvement durant la guerre, le rapprochement d'Hitler et de Mussolini, la montée du fascisme, la collaboration, la violence, la peur, la tuerie de Courcelles, les règlements de compte, le procès et la fin du mouvement.

L'autre Simenon pour diverses raisons : 

Les frère Simenon pourraient être le prétexte pour en parler mais c'est là qu'on découvre la seconde entrée de lecture qui nous relate les liens et différences entre deux frères.

Christian est le cadet.  Trois ans le séparent de Georges, c'est le préféré de sa mère Henriette.  Il n'existe pas, n'a pas de réel projet de vie. Il est faible, indécis, médiocre, il a toujours été dans l'ombre de Georges, le chouchou de son père et des profs.  C'est une proie facile comme beaucoup.  En adhérant au rexisme, il va enfin exister à travers le mouvement, c'est un suiveur.  Il obéira aux ordres et deviendra un criminel de bureau.  Sans personnalité, il sera la cible idéale à modeler, exécutant sans initiative, victime presque.  Mais le vers est dans le fruit, il le poussera à l'irrémédiable.

"Il avait été happé par les mâchoires d'un Ogre qui le recracherait après l'avoir digéré"

Georges quant à lui est célèbre et reconnu.  Il a très vite quitté le pays pour grandir dans son art, a rencontré gloire, confort et opulence.  Laissé pour compte de sa mère qui préféra toujours Christian. Il s'est vite mis en lumière , opportuniste sachant à tout moment rebondir.   Georges dans la lumière a pourtant un côté obscur....  Il a écrit des propos antisémites, admiré Brasillach -écrivain d'extrême droite.  Il a gagné beaucoup d'argent pendant la guerre, ses livres ont été adaptés au cinéma durant cette période trouble, il n'a manqué de rien pendant les restrictions, il se rendait régulièrement au bordel fréquenté par des nazis...  Pourquoi a-t-il gommé son frère de sa biographie ???  Georges a toujours su rebondir, profiter des situations, interdit de publication après la guerre après quelques mois assigné à résidence, il a su tirer son épingle du jeu comme toujours.

Patrick Roegiers nous dépeint l'horreur de cette période, de la création du mouvement en passant par son apogée.  Degrelle et sa fascination pour Hitler et Mussolini, la délation, la peur, les massacres, rien ne nous sera épargné.  Et pour insister et taper sur le clou, il le fait dans une écriture lyrique avec une prose déroutante, telle une diarrhée verbale, redondante et répétitive.   J'ai trouvé le style approprié.  La plume est incisive, un peu surréaliste par moments.  Certaines scènes apparaissaient pour moi comme un tableau de Jérôme Bosch, allez savoir pourquoi ?  Cela remue, l'humour est présent, ironique, un rire jaune, acide et caustique.

De petites phrases reviennent régulièrement semblables à des comptines, une ritournelle qui aère et allège le récit, de véritables respirations.

J'ai vraiment apprécié ce roman, j'insiste c'est bien un roman construit au départ de la biographie romancée de Simenon.  J'ai apprécié qu'à la dernière page soit mentionné le factuel afin de faire la part des choses.


Merci à net galley  et aux éditions Grasset pour cette belle découverte.

Ma  note : 9/10


Les jolies phrases

On n'arrête pas la lave d'un volcan avec un couvercle de casserole.

Les blagues, mon vieux, c'est comme les frites.  Trop grasses ou trop salées, elles ne passent pas !

Comme les vautours qui se repaissent de cadavres et de détritus, et détectent leur proie du haut des airs, il survolait les hommes, sans avoir besoin de personne....

Qui porte des oeillères est borné.

Il traversait la ville comme la vie, sans la regarder.  La vie n'avait pas de vie.

La tarentule du rexisme tissait partout sa toile.  Aspirant le chaland comme une pieuvre dans ses tentacules.

Peu importe ce que l'on croit du moment que l'on y croit.  Le rexisme prospérait comme les orties dans un terrain vague ou un champ en friche.

L'enfance est l'époque la plus déterminante de l'existence.  Qu'elle soit bonne ou mauvaise, elle se poursuit toute la vie.

Il ne cherchait pas à savoir "qui" il avait tué, et entrait dans la tête du coupable.

C'était la vie sans la vie.

Que pouvait-on lui reprocher ?  Tout le monde profitait de la situation puisque rien ne pouvait la changer.  

Le meilleur moyen de sauver sa peau, c'était de hurler avec les loups.

Je préfère être un salaud qu'un lâche.  L'un n'empêche pas l'autre.

Ne pas vouloir savoir, c'est déjà tout savoir.  Si on gratte, on trouve.

Rien n'est plus dangereux que la stupidité.

Comme l'imbécilité attirait la méchanceté, Rex engendrait la haine qui sourd du ressentiment, mais ce n'était pas un sentiment.  C'était la raison d'être de Rex et même sa seule idée.

Degrellisé comme des tas d'autres, il s'était mis dans l'engrenage d'une machine infernale dont il ignorait le mécanisme et qui allait le broyer dans ses rouages.

Bouillon était le nid de la Germanie.  Degrelle, le Rastignac du nic-nac, était le Bismark du bretzel. Le Rhin prenait sa source dans la Semois.  Les Ardennes avaient enfanté la Forêt -Noire.  Les Wallons au berceau lapaient du schnaps au biberon.  Ils n'avaient rien à voir avec le régime de Vichy.


Il n'avait jamais tiré sur quelqu'un.  Mais on lui assurait une prime élevée. La fin justifiait les moyens.  Il était prêt au pire.  Il n'était qu'un exécuteur.

Ceux qui avait déjà tué tuaient pour tuer.  Tuer c'était exister.  Christian tue dans l'ordre où ils arrivent, sans haine.  Tirer comptait autant que tuer.

Christian a basculé dans l'irrémédiable.  Il avait passé la ligne qui le séparait des autres et s'était affranchi de la morale ordinaire.

Quel privilège pour l'homme que d'ignorer le futur.

Mourir était la seule manière de mettre fin à la guerre.

A la guerre, rien n'est perdu tant que TOUT n'est pas perdu.


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mardi 27 octobre 2015

Les beaux étés Zidrou - Jordi Lafebre

Les beaux étés

Zidrou et Jordi Lafebre





DARGAUD
Dessinateur : LAFEBRE JORDI
Scénariste : ZIDROU
Coloriste : LAFEBRE JORDI
Genre : Humour
Tous publics - Famille
56 pages
EAN.9782505061984
Prix : 13.26
Parution : 04/09/2015


Résumé Les beaux étés Tome 1

Août 1973. Zidrou et Lafebre nous font une place dans la 4L rouge Esterel de la famille Faldérault : entre les parents et les 4 enfants, nous voici en route vers le Midi pour de "beaux étés" ! Chaque année, les mêmes rituels : Pierre, le père, rend ses planches de B.D. en retard, les chansons de vacances, l'étape pique-nique... Un mois pour oublier le quotidien, le couple qui bat de l'aile, Tante Lili malade. Des souvenirs à engranger qui font que la vie est plus belle, des moments précieux pour se rappeler l'essentiel. Cap au sud !


Mon avis

Une belle découverte sans violence.  L'éditeur nous dit en présentant la série "elle parle de la vie, la vraie.  La vie - jolie - de gens qui, l'année durant, travaillent dur pour se payer des vacances d'été.
En route avec la famille Faldérault, nous sommes l'été 1973, je retrouve avec plaisir des scènes de mon enfance, on se prépare pour les vacances.  On embarque dans la 4 L  rouge de surcroît.  Chemin faisant en route pour le camping un arrêt à la station service où l'on reçoit petits livrets ou figurines.



J'ai adoré retrouver ce petit coin de mon enfance, les années 70, les petits bonheurs simples, la vie de famille.  Joli graphisme, chouette ambiance et dialogues sympas.

Je ne peux que vous le recommander.  On nous annonce un tome 2 en 1969.
Un régal.

C'est un véritable coup de ♥



Les jolies phrases

- Dis, papa, pourquoi les gens, ils meurent ?
- Pourquoi ils meurent ?  Je ne sais pas, Louis...
- Peut-être pour nous rappeler que nous sommes en vie ?...


La vie, c'est grimper tout en haut d'un sapin.  Il y a des aiguilles et les aiguilles ça pique !

On voudrait bien redescendre, mais c'est impossible.  Alors, on continue de grimper, mais plus on monte, plus les branches sont petites et plus on a le vertige, parce qu'on a peur de tomber, tu comprends ?  Beaucoup de gens qui ont peur s'asseyent sur une branche et n'en bougent plus, comme de vieux hiboux qui tournent la tête en posant toujours la même question idiote. "Hou ? Hou ?"
mais il ne faut jamais s'arrêter de grimper parce que, de là-haut, la vue est tellement belle.


dimanche 25 octobre 2015

Concours troisième anniversaire

Trois bougies cela se fête



C'est le 21 septembre 2012 que Le Coin Lecture de Nath voyait le jour.  Trois ans déjà (et quelques semaines j'ai pris un peu de retard).  Vous êtes chaque jour de plus en plus nombreux à me suivre et cela fait chaud au coeur.

J'ai créé mon blog pour partager mes impressions de lecture, faire découvrir et donner un coup de pouce à des auteurs de chez nous, des coups de coeur.  Je l'ai fait également pour garder une trace de mes lectures - la mémoire ne garde que l'exceptionnel , j'avoue que je ne retiens pas toujours les titres ou noms d'auteurs, ici je retrouve ce que je cherche de suite.

Les échanges sont de plus en plus nombreux via les réseaux sociaux, Babelio, Lecteurs.COM, On l'a lu, Livraddict ....  mais le plus beau des cadeaux c'est que des rencontres réelles et des amitiés naissent grâce à ce blog.  Alors on ne va pas s'arrêter là, j'ai envie de vous remercier de votre fidélité.



J'ai envie de remercier  3 lecteurs , un par bougie.  Quel cadeau vous offrir ?  Rien de tel que de choisir soi-même non ?  Alors je vous suggère de me proposer un titre sorti uniquement dans une édition de poche - parce que c'est bibi qui offre et que j'ouvre le concours à La France, Belgique et Luxembourg .

Que faire ?

C'est simple, aimez la page FB du blog est un minimum, me suivre via blogger ou en souscrivant à la newsletter du blog est un plus

Si vous partagez je double vos chances.

Vous m'envoyez votre titre en me disant pourquoi et vous n'oubliez pas de me communiquer vos nom, prénom, pays et mail via nathavh@voo.be ou via mon blog.

Bonne chance à tous.

Le concours est ouvert jusqu'au 07/11 minuit.

Voici les trois gagnants :


Voici le temps de récompenser les gagnants de mon concours troisième anniversaire. Le tirage au sort a eu lieu.

Bravo à Tiphanie Khali, Cécile de Ce que Marguerite lit et Amandine Boulant. Laissez moi un peu de temps pour combler vos désirs, je me procure vos livres et vous les envoie.

Merci aux nombreux participants.

samedi 24 octobre 2015

A la rencontre de maisons d'éditions.

J'aime vous présenter des maisons d'éditions que j'apprécie beaucoup.

Je me suis dit que ce serait chouette de les retrouver facilement alors voici une nouvelle rubrique dans laquelle vous pourrez les retrouver plus facilement.

Il vous suffit de cliquer sur le nom de la maison d'éditions pour arriver dans l'article de présentation.

Belles découvertes à vous.


La rubrique se retrouve dans le menu. J'espère l'étoffer régulièrement.






Ker
Lilys
Quadrature
Rouergue
Rouge Sang
Luce Wilquin
Zellige




Une plateforme d'e-book : Librel




Ils ont rejoint ma gargantuesque PAL

Ma Pal vient encore de gonfler d'un gros coup grâce à mon partenaire Rouergue, mais aussi à quelques petits achats. Ben oui, difficile de ne pas succomber à la tentation lorsque l'on fait une rencontre avec les lecteurs belges compulsifs.  Nous étions huit à Louvain-La-Neuve samedi 17 , une belle après-midi à parler bouquins.


Résultat des dernières semaines + 9





J'ai craqué pour un Ovni littéraire dont on dit beaucoup de bien, roman fiction, enquête et chansons au rendez-vous. 

Les gens dans l'enveloppe

Isabelle Monnin  et Alex Beaupain



Jc Lattès
EAN : 9782709649834
Parution : 02/09/2015
370 pages
22.00 €

Roman et enquête écrits par Isabelle Monnin
Chansons d’Alex Beaupain

Quatrième de couverture

En juin 2012, j’ai acheté sur Internet un lot de 250 photographies d’une famille dont je ne savais rien. Les photos me sont arrivées dans une grosse enveloppe blanche quelques jours plus tard. Dans l’enveloppe, il y avait des gens à la banalité familière, bouleversante. Je n’imaginais alors pas l’aventure qu’elle me ferait vivre.

J’allais inventer la vie de ces gens puis je partirais à leur recherche. Un soir, j’ai montré l’enveloppe à mon meilleur ami, Alex Beaupain. Il a dit : « On pourrait aussi en faire des chansons. » L’idée semblait folle.

Le livre contient un roman, un album photo, le journal de bord de mon enquête et un disque, interprété par Alex, Camelia Jordana, Clotilde Hesme et Françoise Fabian. Les gens de l’enveloppe ont prêté leur voix à deux reprises de chansons qui ont marqué leur vie.

Les gens dans l’enveloppe est ainsi un objet littéraire moderne et singulier. Faisant œuvre de vies ordinaires, il interroge le rapport entre le romancier et ses personnages. Il est surtout l’histoire d’une rencontre, entre eux et moi.

Au salon des écrivains de Gembloux, je me suis laissée tenter par un livre qui m'attirait depuis longtemps, chez Ker Editions.

Mémoire, ma petite mémoire

Vicky Dubois


Ker Editions
232 pages
2015
ISBN 978-2-87586-094-1
21x14 cm
Prix: 18.00€

Avis de l'éditeur


Vicky a été diagnostiquée Alzheimer en 2012. À force d’exercices, de sorties et d’activités, elle vit sa maladie sereinement. Son espoir : une stabilisation définitive.
Dans ce livre, elle raconte ses réflexions quotidiennes, la manière dont elle vit son Alzheimer. Parfois, un flash, qu’elle saisit au vol et consigne soigneusement. Elle nous emmène alors sur ses pas, au Zaïre, avec son mari, ou pendant sa jeunesse, comme infirmière chez les prématurés ou encore adolescente, dans le cinéma de ses parents.
Mémoire, ma petite mémoire est un témoignage d’espoir. Parce qu’il y a autant de maladies d’Alzheimer que de patients et que les routines quotidiennes, les exercices, la gentillesse de l’entourage peuvent aider à vivre longtemps dans les meilleures conditions.

Ma petite mémoire, toi et moi, nous sommes un binôme. À la vie, à la mort. Même si nous pleurons, quelquefois, nous nous soutenons l’une l’autre. Tu m’aides à écrire ces pages, tu m’envoies encore quelques flashs, de temps en temps.
Parfois, je me dis que je vais arrêter un peu d’écrire. Puis, comme ça me démange, je reprends mon crayon. Petite mémoire, il faut oublier ce grand vide qui nous attend peut-être. Nous ne pouvons pas nous décevoir l’une l’autre. Il n’y a plus qu’une chose à faire, poursuivre l’écriture de ce livre…



Aimant le graphisme de Servais et ayant apprécié le premier tome, je vais poursuivre les chemins de Compostelle 


Les chemins de Compostelle 2
L'ankou, le diable et la novice


Dupuis
Genre : Historique Autre regard
Age du lectorat : Ado-adulte - à partir de 12 ans
Etat de la série : En cours
Album cartonné - 80 pages en couleurs
ISBN/Code-barre: 9782800163598
Belgique: 09/10/2015 - 16.50 EUR


Avis de l'éditeur


À la pointe Saint-Mathieu, dans le Finistère, un crime odieux a été commis. Dominique, un jeune vagabond qui rôdait dans le coin cette nuit-là, rejoint un groupe de marcheurs à leur point de départ des chemins de Compostelle bretons. L'Ankou, personnage légendaire de la mort, les regarde partir.
Au même moment, Blanche, dans les Ardennes, passe par la ligne Maginot.
Le personnage de la mort hante les lieux...
Le mystérieux Dominique disparaît ensuite du groupe de marcheurs. À l'occasion d'un fest-noz, grand bal breton, son chemin croise alors celui de Céline, partie seule du Mont-Saint-Michel. Ensemble, ils quitteront le chemin traditionnel vers Compostelle pour se rendre dans la forêt de Brocéliande, toute proche, lieu magique et légendaire, mais pas sans danger...

Avec la même ambition graphique et descriptive que dans le précédent tome, Jean-Claude Servais s'attache à décrire avec précision l'atmosphère, l'histoire et le mystère des lieux traversés par ses personnages et fait ainsi voyager ses lecteurs.

Deux poches pour suivre,deux découvertes d'auteur pour moi :  Joyce Carol Oates  et Hervé Commère



336 pages, sous couverture illustrée, 108 x 178 mm
Achevé d'imprimer : 26-05-2004
ISBN : 9782070425716
[Big Mouth and Ugly Girl]
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban
Collection Folio (n° 4059), Gallimard
Parution : 17-06-2004
Prix : 8 euros

Quatrième de couverture


Elle, c'est Ursula.
Parce qu'elle est grande, très grande, mal dans sa peau, Ursula se surnomme elle-même la Nulle. C'est pourtant, à seize ans, une belle fille, intelligente et d'une volonté peu commune. Solitaire, indépendante, elle ne ressemble pas aux autres.
Lui, c'est Matt.
Doué, drôle, c'est un garçon brillant, apprécié de tous. Il aime faire rire, il parle haut et fort. Trop parfois. Le jour où il a menacé de poser une bombe au lycée, Matt plaisantait. Mais les événements s'enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique : soupçonné, accusé, isolé, il voit sa vie devenir peu à peu un enfer. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur...
Joyce Carol Oates dépeint avec sensibilité et force - non sans humour - une société en butte au conformisme et à l'hypocrisie.

Imagine le reste    

Hervé Commère


POCKET
Parution10 Septembre 2015
Collection(s)Thriller
Nombre de pages : 448
Format : 108 x 177 mm
EAN9782266257312
Prix 7.70

Quatrième de couverture


Quand ils volent au caïd local un sac rempli d'argent, Fred et Karl peuvent enfin dire adieu à Calais et aux combines minables. Ils font cap vers le sud pour retrouver Carole, leur amour de toujours, en rêvant à la suite.
Tout serait si simple s'il suffisait d'imaginer le reste pour qu'il arrive. Mais, invariablement le destin vous détrompe.
Ce sac en cuir brun qu'ils trimbalent à présent, ils ne sont ni les premiers ni les derniers à lui avoir couru après, tous pour des raisons différentes : la gloire, le bonheur, un passé qu'on voudrait voir renaître... ou simplement une place, une place dans le puzzle de la vie...

« Un thriller orchestré comme une symphonie, ou se joue la partition de la galère, de la faim, de l'amitié et de la vie. »Madame Figaro

Ce livre a reçu le prix Plume de Cristal 2015

Je me suis fait gâter par mes partenaires.  Depuis la rentrée j'ai un nouveau partenaire virtuel NET GALLEY, j'ai déjà eu la chance de découvrir Eva, Profession du père, La nuit du Raïs, L'autre Simenon,  Argali m'a donnée envie de découvrir "Le testament de Marie"

Le testament de Marie

Colm TOIBIN


Parution : 20 Août 2015
Format : 135 x 215 mm
Nombre de pages : 126
Prix : 14,00 €
ISBN : 2-221-13490-7

Traduit par
Anna GIBSON


Avis de l'éditeur


« C'est un livre court, mais aussi dense qu'un diamant. »
Irish Times

Ils sont deux à la surveiller, à l'interroger pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas vu. Ils dressent de son fils un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu'elle refuse. Seule, à l'écart du monde, dans un lieu protégé, elle tente de s'opposer au mythe que les anciens compagnons de son fils sont en train de forger. Lentement, elle extirpe de sa mémoire le souvenir de cet enfant qu'elle a vu changer. En cette époque agitée, prompte aux enthousiasmes comme aux sévères rejets, son fils s'est entouré d'une cour de jeunes fauteurs de trouble infligeant leur morgue et leurs mauvaises manières partout ou ils passent. Peu à peu, ils manipulent le plus charismatique d'entre eux, érigent autour de lui la fable d'un être exceptionnel, capable de rappeler Lazare du monde des morts et de changer l'eau en vin. Et quand, politiquement, le moment est venu d'imposer leur pouvoir, ils abattent leur dernière carte : ils envoient leur jeune chef à la crucifixion et le proclament fils de Dieu. Puis ils traquent ceux qui pourraient s'opposer à leur version de la vérité. Notamment Marie, sa mère. Mais elle, elle a fui devant cette image détestable de son fils, elle n'a pas assisté à son supplice, ne l'a pas recueilli à sa descente de croix. À aucun moment elle n'a souscrit à cette vérité qui n'en est pas une.

Et le meilleur pour terminer j'ai reçu un très gros colis de Rouergue Editions, deux nouveautés et vous n'ignorez pas que j'apprécie Peter May, le premier tome de La série chinoise. Merci encore à Brigitte pour ce bel envoi.

La série chinoise   Tome 1

Peter May


La série chinoise Volume 1

Rouergue Noir
Parution : 7 octobre 2015
Traducteur : Ariane Bataille
Pages : 1 168
Prix : 29,90 €
ISBN : 978-2-8126-0971-8

Présentation de l'éditeur


Avec Margaret Campbell, médecin légiste aux États-Unis, et Li Yan, commissaire à Pékin, Peter May nous emporte au cœur d’une Chine riche de ses traditions et avide de modernité. Dans ce premier tome de l'édition intégrale sont réunis Meurtres à Pékin, Le Quatrième Sacrifice et Les Disparues de Shanghaï.

Voilà de quoi occuper les longues soirées d'hiver.

Un nouveau thriller.

OBIA

Colin Niel

Rouergue Noir
14 x 20,5
octobre 2015
496 pages
23,00 €
ISBN
978-2-8126-0945-9

Présentation de l'éditeur


Clifton Vakansie court dans les rues de Saint-Laurent, sa ville natale, sur les rives du Maroni, en Guyane. Il court dans un paysage de tôles et de parpaings, en direction de Cayenne et de son aéroport, dont le séparent des fleuves qu’il faudra franchir à la nage, des barrages de gendarmerie, des pistes tracées à travers la forêt. Il court pour l’avenir de sa petite Djayzie, sa fille qui vient de naître, lui qui est à peine un homme. Il court à travers sa peur et des jeunes de son âge tombent autour de lui. Mais plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent, c’est ce qu’on dit. Et Clifton a beau être sous la protection de l’obia, rendu invincible par la magie des Noirs-Marrons, à sa poursuite il y a le major Marcy, un Créole, un originaire comme on dit, colosse né ici qui sait tout des trafics et des hors-la-loi, homme emporté qui n’a pas volé sa réputation de tête brûlée. Et il y a aussi le capitaine Anato, un Ndjuka comme Clifton, un type étrange, aux yeux jaunes, dont personne pas même lui ne sait d’où il vient vraiment. Clifton l’ignore encore, mais dans sa fuite vers l’est il ne va pas tarder à croiser des fantômes. Ceux de la guerre du Suriname. Des fantômes qui tuent encore. Qui ne cessent pas de tuer.En ranimant les souvenirs de la guerre civile qui provoqua à la fin des années 1980 le passage de milliers de réfugiés sur les rives françaises du Maroni, Colin Niel nous plonge dans une Guyane qui voudrait tout oublier des spectres de cet oppressant passé. Alors qu’au Suriname les gros bonnets de la drogue ont remplacé les Jungle Commando, le destin de trois jeunes hommes va se trouver pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants d’une guérilla perdue.

Un été d'herbes sèches

Daniel Crozes


Rouergue
15 x 24
octobre 2015
240 pages
18,50 €ISBN
978-2-8126-0978-7

Présentation de l'auteur

Durant l’été 70, un adolescent passe ses vacances dans la ferme d’un oncle, perdue dans une vallée de l’Aveyron. On y travaille encore à l’ancienne, les journées sont laborieuses, le mode de vie archaïque et les mœurs rudes, mais le garçon s’attache à ce monde à l’agonie, dont l’oncle est l’un des derniers survivants…
Dans ce très beau roman aux tonalités autobiographiques, Daniel Crozes fait revivre les campagnes d’autrefois et nous fait partager l’émotion d’un monde disparu.
























mercredi 21 octobre 2015

Le renversement des pôles Nathalie Côte

Le renversement des pôles

Nathalie Côte




















Flammarion
Parution : 19 août 2015
189 pages
Format 21 x 14 cm
EAN13 : 9782081370548
Prix conseillé : 16 euros


Présentation de l'éditeur

Deux couples d'une quarantaine d'années ont loué des appartements voisins sur la Côte d'Azur. Ils veulent en profiter pour s'occuper de leurs enfants, se reposer et faire de nouveaux projets. Mais les vacances font surgir les problèmes, les rancoeurs et les non-dits.

Biographie de l'auteur

Nathalie Côte est née à Rouen en 1971. Elle est compositeur de musiques d'illustration et d'oeuvres électroacoustiques et vit aujourd'hui en Savoie. Le Renversement des pôles est son premier roman.

Elle nous parle de son premier roman



Mon avis

D'un côté, les Laforet : Arnaud et Claire - quatorze années de mariage - un fils Erwan. Arnaud , le mari idéal, serviable, attentif, étouffe sans s'en rendre compte Claire qui ne l'aime plus.  Elle rêve de changer de vie, de vivre sa passion, de vivre autre chose.  Elle rencontrera Simon.

De l'autre, les Bourdon : Vincent et Virginie et leurs deux filles. Vincent travaille beaucoup pour satisfaire aux besoins de son épouse qui complexée par son poids compense ses frustrations en biens de consommation.  Pour changer de vie au niveau financier, Vincent - accro de porn.hub - va faire du trading en ligne.  C'est sûr il va gagner beaucoup d'argent ...


Ces deux couples que tout sépare à priori se retrouvent dans un village de vacances non loin de Monaco, ils sont voisins et témoins indirects de ce qui leur arrive.

Le titre "Le renversement des pôles" évoque le changement de vie à atteindre et je m'attendais à plus de remous, plus de chocs, à un cataclysme que je n'ai malheureusement pas vu arriver. En réalité j'ai assisté à deux récits de vies banales à souhait.

Par contre c'est avec beaucoup d'humour que Nathalie Côte nous dépeint la société dans laquelle nous évoluons. Elle dissèque un peu les habitudes de la classe moyenne.   A la recherche du rêve, de passion pour échapper au quotidien.   Elle nous parle de la déshumanisation de notre société et son consumérisme grandissant. A la recherche de plus d'argent, de plus de matérialisme , une manière d'échapper à nos frustrations.  Elle dresse de manière précise des comportements et attitudes ; le wifi-gratuit, les loisirs conditionnés, les buffets.

L'écriture est légère, fluide et agréable.  La lecture est plaisante, c'est un premier roman, plus une lecture de vacances à mon sens.  Rapidement lu mais ne laissera pas de traces indélébiles dans ma mémoire.

Merci à Flammarion et Babelio pour cette découverte.

Ma note :  5.5/10


Les jolies phrases

Pour Simon, le golf est une école de vie, un parcours semé d'embûches où il faut savoir sacrifier quelques balles.

Le déni c'est son seule arme et il l'utilisera jusqu'à la dernière cartouche.

Ne pas contrôler son poids la rend folle, c'est comme si elle ne contrôlait pas sa vie.

En franchissant la porte, il se sent un autre homme, il est protégé.  Au Moyen-Âge, la légende voulait que les diamants éloignent la peste.  Aujourd'hui, il prie pour qu'ils repoussent les divorces.

Le match, c'est le seul moment où il peut extérioriser ses émotions sans passer pour un faible.

Arnaud dit que les riches ont l'air de s'ennuyer mais il se trompe, ils font croire qu'ils s'ennuient pour avoir la paix, parce qu'ils savent que le vent révolutionnaire peut se lever à tout moment et les emporter de l'autre côté de la Manche sans billet de retour.

Revenir à l'essentiel.  Ça ne veut pas dire aller vivre dans les bois, non, simplement trouver des satisfactions en soi.  Tous les gens ont des dons, des talents, quand ils les exploitent, ils sont en phase avec eux-mêmes, ils n'ont plus besoin d'acheter toute cette camelote pour démontrer leur valeur.



  

dimanche 18 octobre 2015

Quand les ânes de la colline sont devenus barbus John Henry ♥♥♥♥♥

Quand les ânes de la colline sont devenus barbus

John Henry



Editions Diagonale
Isbn  9782960132120
Mars 2015
16.50 euros
version numérique via librel 


Quatrième de couverture


"J’avais glissé une photo de Jackie Kennedy dans la poche de mon pantalon et le soir je la posais sous mon oreiller et je dansais, dansais jusqu’à en devenir ivre. Mes sœurs disaient : on est si fières de toi, Jack, tu deviendras le plus fortuné et le plus beau de la colline. (…) Le sol tournait et mes sœurs riaient fiévreusement et soudain il n’y avait plus de problèmes, il n’y avait jamais eu aucun problème et il n’y aurait jamais plus d’obstacle dans nos vies, je voulais que ce moment demeure éternel, dans la jouissance naïve de l’instant, que demain mes sœurs et moi nous sortions acheter de beaux vêtements et que nous vendions ensemble des œufs en étoile, aux carrefours de la ville. (…)

-Un jour vous marcherez dans la rue avec moi, le visage découvert et nous danserons jusqu’à devenir fous.

-Tu sais que ce n’est pas possible…

-Il nous faudrait quitter l’Afghanistan.

John Henry, Quand les ânes de la colline sont devenus barbus, éditions diagonale, mars 2015

Dans une langue tendre et poétique, l’auteur nous livre une aventure hors du commun, inspirée de faits réels, et signe un premier roman vibrant, percutant.


A cause de la folie des hommes, Jack de Kaboul épouse une vie paradoxale, tissée sur le fil. Résister jusqu’à embrasser une double vie, forcer le destin et s’enfuir, tel est le prix de la liberté pour certains enfants d’Afghanistan."

Présentation par l'auteur




Voilà. Je ne parle pas (encore) de moi à la troisième personne et je ne parle pas (encore) de mon écriture en des termes si élogieux. Tu l'as compris cher mon lecteur, ceci est le texte de l'éditeur. Je n'ai rien eu à dire. En même temps, je n'ai pas grand chose à dire : il est bien emballé ce texte de présentation et plutôt flatteur. C'est toujours délicat un quatrième de couverture, on aimerait que ça soit fidèle au texte, ce qui est le cas ici, mais on aimerait surtout que ça te donne envie d'aller plus loin et de lire. Si je dois te donner envie, je dirais que j'ai écrit ce manuscrit à Rome, en résidence d'auteur, en écoutant CocoRosie, en mangeant des cacio e peppe et en pensant à l'histoire de Jack, un enfant de Kaboul, un personnage qui existe. Qui est fait de chair et d'os. Qui est réel. Jack de Kaboul existe. Au début d'un film on écrirait : inspiré de faits réels.

Si je devais te présenter mon résumé minimaliste, je te dirais quelque chose comme : "Dans ce roman, il est question d'Afghanistan, de Bruxelles, d'une colline sous l'antenne de télévision, d'identité, de sacrifices et d'ânes. Avec de la barbe. Et d'oeufs aussi. Des oeufs en étoile. C'est bon, parait-il." Et si on parle du quatrième de couverture, est-ce qu'on parle aussi de la couverture ? Tu devrais le sentir ce papier qui a des allures de matelas. C'est d'ailleurs sa principale qualité, cette douceur matelassée, parce que pour ne pas te mentir je l'aurais préférée colorée notre couverture. Mais l'important c'est : est-ce que toi tu l'aimes ?

source : blog de l'auteur

Mon avis

Il y a quelques semaines, j'ai été contactée par John Henry. Il me proposait gentiment de lire son premier roman en échange d'une critique.  Un premier roman dans une nouvelle maison d'éditions namuroise dont je vous parle sous peu.

J'ai parcouru la quatrième de couverture, le livre m'a intriguée, le sujet m'intéressant, j'ai accepté et je ne le regrette pas car ce premier roman est un petit diamant brut dont la plume poétique nous emmène vers un voyage hors du commun.

Comment vous faire partager mon enthousiasme sans trop déflorer le sujet afin ne ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte ?

Nous sommes à Kaboul. Au sommet de la colline vit Jack et sa famille.  Il rêve comme ses soeurs d'aller à l'école, de s'instruire pour mériter une autre vie.  Cependant, la réalité économique est tout autre.  Jack devra faire vivre sa famille, reprendre le commerce de son père.  Il décide qu'il deviendra riche et vend des oeufs en étoile au carrefour près de l'école.  Les affaires marchent bien, il s'impose tout en rêvant le soir devant les photos de Jackie Kennedy. Elle symbolise la réussite et la liberté.

Tout semble bien parti pour Jack mais la veille de ses vingt ans, des barbus le recherchent et viennent menacer , violenter sa famille.  Sa vie est menacée, celle de sa famille surtout. Alors il prend la fuite vers l'Occident, vers Bruxelles.

Jack est un bacha-posh. Je ne veux vous en expliquer plus pour ne pas vous enlever la découverte à la lecture car moins vous en savez, meilleure sera la découverte.

Ce récit m'a fait voyager dans tous les sens du terme.  Il m'a emmenée à chaque fois ailleurs, là où je n'imaginais pas me rendre.  J'ai été surprise à chaque fois par ce parcours d'un enfant de Kaboul groupie de Jackie Kennedy.

Une écriture poétique, forte en émotions.  J'ai fait corps avec le personnage de Jack, le "je" créant multitudes d'émotions, l'alternance de la troisième personne amenant une autre dimension au récit.

Quelques thématiques : la condition de la femme en Afghanistan, la notion de liberté, de guerre, la condition des sans papiers  (grève de la faim, leur vie chez nous), l'islamisme, l'intégrisme... dans ce voyage entre deux continents.

Surprises, émotions fortes, rebondissements , culture et informations sont au rendez-vous.

Un premier roman qui vient de recevoir le Prix de la Roquette à Arles, il est en lice pour le Prix du Premier Roman de Chambery

Merci John Henry d'avoir mis votre roman sur ma route, je lui souhaite longue vie et succès. Je suis conquise.

Comme ce livre véhicule une valeur fondamentale à savoir la recherche de la liberté, il se doit de le transmettre.  Si vous aussi vous souhaitez donner votre avis en toute liberté sur votre blog, Babelio, les réseaux sociaux, faites-moi signe car ce livre va voyager.  Il a déjà pris la route de Bruxelles chez deux lectrices.  Chez qui ensuite ??


Encore un coup de ♥


Les jolies phrases

Les mots ne sont pas seulement des alignements de lettres qui disparaissent avec le vent.  Les mots transforment la réalité.

Cette nuit-là j'ai su que les choses étaient en train de changer.  Pourtant seuls les mots avaient été prononcés, lentement encore.  La vie est parfois si étrange.

Il y avait cette colère blanche au fond de moi, ces colères que rien ne peut apaiser sinon la haine, une haine qui se colle au fond du crâne et empoisonne toutes les pensées.  Je devais oublier.  Oublier.

L'Afghanistan était ma terre et personne ne peut abandonner sa terre, je ne désertais pas, les fous n'auraient pas raison de moi, les fous ne devraient avoir raison de personne, leur folie brûle et consume les cerveaux, broie les êtres et terrorise, leur folie a le goût de l'opium qu'ils cultivent et vendent et c'est toujours plus de folie qui s'empare des âmes peureuses. Le venin ne pénétrerait jamais en moi. Je résisterais. Jusqu'au bout. Il n'y aurait pas de renoncement.  Les hommes vaillants résistent , Fakir était entré en résistance, je suivrais la légende de notre âne, Fakir le valeureux. Même si à cet instant j'avais peur. Terriblement peur.

On m'avait dit de fuir.  Pour vivre ma vie.  Et protéger ma famille.  Il fallait que je protège ma famille, je leur devais au moins ça.  Les sacrifices ne valent rien s'ils ne servent à personne.

Mais est-ce qu'il n'est pas bon d'être bouleversé de temps à autre ?  De vivre autre chose.

On peut voyager des années, des siècles même, mais on appartient qu'à un seul endroit.

Rien ne s'efface jamais.  Nous passons et le temps n'oublie pas.

On essaie de choisir sa vie, Bahar.  Mais bien souvent c'est la vie qui choisit.

L'Afghanistan n'est pas un pays qui te pardonne.  Si tu veux survivre il faut t'adapter, tu sais ?  Peu importe la morale.  Peu importe.  Il faut s'adapter. Il faut survivre.  Survivre, n'est-ce pas le plus important ?

les pages 183 et 184

mercredi 14 octobre 2015

Camille, mon envolée... Sophie Daull

Camille, mon envolée

Sophie Daull



Philippe Rey
Date de parution : 20/08/2015
ISBN : 978-2-84876-468-9
Format : 14.5 x 22 cm
Pages : 192
Prix : 16.00 €

Présentation de l'éditeur


Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d’une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie : « la fabrication d’un belvédère d’où Camille et moi pouvons encore,
radieuses, contempler le monde ».

« Dans les jours d’après, nous distribuerons tes soixante-dix-sept peluches, une par une ou deux par deux, à des fossés dans les campagnes, à des clairières, à des rochers. C’est joli, ces ours, ces lapins, ces petits chats abandonnés sur les tapis de mousse, prenant la pluie sous les marguerites. »

L'auteur nous en parle





Biographie Sophie Daull





C'est l'étude de la musique au Conservatoire National Supérieur de Strasbourg qui éveille très tôt et pour toujours Sophie Daull à la pratique artistique. Après dix ans d’études de piano et de chant, elle intègre pour quatre ans une petite compagnie belfortaine (Le Théâtre du Pilier), puis s'installe à Paris pour y parfaire sa formation et y étudier la danse contemporaine. Les spectacles s'enchaînent au fil des rencontres : Hubert Colas (Terre, Nomades), Jacques Lassalle (Andromaque d'Euripide à Avignon en 1995), Alain Barsacq et Agathe Alexis (Conviction Intime et Projection Privée de Rémi de Vos, Résidence tous Risques de Slavkine), Jean Gaudin (Les Autruches), Flavio Polizzy, (C’est toute ma vie, d’après Charlotte Salomon)...

Depuis 2010 elle collabore régulièrement avec Brigitte Jaques-Wajeman sur le cycle "colonial" de Corneille (Nicomède, Surena, Pompée, et Sophonisbe) ainsi que sur Tendre et Cruel de Crimp et Tartuffe de Molière). Elle est également partenaire des créations de la compagnie SAMBRE dirigée par l’auteure et metteure en scène Carole Thibaut (Été, Les Petites Empêchées, Avec le couteau le Pain, L’Enfant-Drame Rural).

On entend régulièrement sa voix sur France Culture, dans Surpris par la Nuit, ou La Fabrique de l’Histoire ainsi que sur diverses dramatiques : elle était notamment Barbara dans le feuilleton réalisé par Juliette Heymann : « Il était un Piano Noir ».

Tous les dix ans, elle se lance dans un « seule en scène » : en 1988, une petite forme autour de Debussy, en 1998, Max Gericke de Manfred Karge et en 2008, Je Suis la Bête d'Anne Sibran. Son premier roman, Camille, mon Envolée fait partie de la rentrée littéraire 2015. Source : le figaro.fr


Mon avis

Quel courage Sophie Daull d'écrire ce témoignage d'amour, ce bel hommage à Camille.

Camille a seize ans, c'est une fille remplie de joie de vivre et soudain en quatre jours, à l'approche de Noël, la vie s'échappera peu à peu d'elle.  Quatre jours remplis de courage, quatre jours de désespoir, d'impuissance, quatre jours de fièvre.  Une mauvaise grippe ?

Malgré l'insistance et la prévenance de ses parents, juste une ordonnance de Doliprane sans qu'aucun médecin ne prenne la peine d'ausculter Camille.  Des urgences inefficaces qui amèneront à l'envolée de Camille.


Que de rage, de fureur, de colère en lisant ce récit. Je salue encore le courage et comprend la nécessité de sa maman - Sophie Daull - d'écrire dans les semaines qui suivirent ce très beau récit pour rendre hommage à sa fille, un passage obligé, indispensable pour tenir debout et continuer à avancer.

Quelle écriture ! J'ai été très émue à la lecture, triste, révoltée, j'ai pleuré, je suis restée sans voix mais j'ai aussi souri car ce livre c'est aussi la vie, il est lumineux et positif.

L'écriture est forte, puissante.

La construction du roman est en deux parties. Une partie écrite "à chaud" dans un cahier d'écolier au moment du décès, la seconde s'étale sur les quelques semaines et mois qui l'ont suivi.

Le récit s'adresse à sa fille avec qui Sophie Daull, comédienne, partageait beaucoup du monde du théâtre.  Elle lui raconte les réactions de chacun, des proches, jour après jour.  Lui parle de l'attente des résultats de l'autopsie, de ce qui l'a au final emportée.

C'est un magnifique témoignage d'amour, une thérapie nécessaire pour amorcer une guérison, pour avancer, tenir.  J'ai ressenti à la lecture de ce récit de l'espoir, du réconfort.  C'est lumineux, un vrai puits d'amour sincère.  Avec simplicité, précision, spontanéité mais aussi avec humour.

Un immense coup de coeur.


Une lecture commune avec mon binôme  Les petites lectures de Scarlett, son billet se trouve ici


Les jolies phrases

Je supporte mal l'idée de vivre encore moins un temps long comme ta vie, seize ans.  Et pourtant mon espérance de vie statistique m'y condamne à coup sûr.

Parce que maintenant, tu sais, tu as une auréole.  Ce sont nos larmes, et l'onde d'amour autour de ta mort, et le vertige de l'injustice, et le souvenir de ta beauté qui l'ont tressée.

Ce sont des moments pleins d'inquiétude, avec des visions terribles qu'il faut chasser très vite, des boucles de malheur qui nous assaillent Delphine et moi, notre père, notre mère, l'intuition affreuse de la répétition, des ailes de la mort qui reviennent obscurcir la raison, masquer le soleil de la logique : une enfant de 16 ans ne meurt pas.

J'ai tout de suite compris que le silence de la pièce et la profondeur des fauteuils n'avaient d'autre raison d'être que d'amortir les mauvaises nouvelles, les très mauvaises nouvelles.

Dans cette maison, on s'aimait, on s'engueulait, on riait ; on était délicieusement libre de s'aimer, de s'engueuler, de rire.  Ton jeune sang et le nôtre un peu plus épais formaient un fleuve intranquille où l'avenir battait pavillon.

Je voudrais te dire deux, trois minuscules choses qui te mettent au présent, qui mettent ta mort au présent, puisque ce souvenir durera toujours, qu'il faut que tu dures toujours.

Je n'ai qu'une envie, c'est d'être avec papa et continuer à écrire ce texte.  D'être avec toi, donc écrire c'est te prolonger.

Une autre chose : nous n'avons pas de nom.  Nous ne sommes ni veufs, ni orphelins.  Il n'existe pas de mot pour désigner celui ou celle qui a perdu un enfant.

Pour la première fois une sensation d'un baume.  Les larmes des autres tapissaient notre douleur, la matelassaient en quelque sorte.

Le vrai ravage c'est toi, toi qui n'es plus là.  Trois c'est 2 + 1, maintenant c'est 2 -1. Tu butinais de l'un à l'autre, tu faisais la valeur d'équilibre, le fléau de la balance. Maintenant c'est le fléau tout court, et c'est le vide qui doit faire l'équilibre.

J'écris comme on dépollue les sols devenus infestés par une catastrophe industrielle.

Le niveau baissera-t-il un jour ?  Et si oui, quel sera l'état des ruines après ton glissement de terrain ?  Zone non constructible.  Mon enfant morte, ma si belle chérie, ne laisse rien, surtout, repousser sur ton Pompéi.  On est bien dans tes cendres.

Je voulais aller nulle part.  Mais il n'y a pas de nulle part.  Je le savais déjà mais, depuis que tu es morte, ça me manque vraiment, un endroit où disparaître.




dimanche 11 octobre 2015

Les apparences Gillian Flynn

Les apparences

Gillian FLYNN














Le livre de Poche  33124
696 pages
Date de parution: 02/10/2013
Editeur d'origine: Sonatine
EAN / ISBN: 9782253164913
Prix : 8.60 euros


Résumé


Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan pour s'installer dans le Missouri. Un jour, Amy disparaît et leur maison est saccagée. L'enquête policière prend vite une tournure inattendue : petits secrets entre époux et trahisons sans importance de la vie conjugale font de Nick le suspect idéal. Alors qu'il essaie lui aussi de retrouver Amy, il découvre qu'elle dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres plus inquiétantes. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, Gillian Flynn nous offre une véritable symphonie paranoïaque, dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.

Gillian Flynn fait une nouvelle fois preuve d’un sens du suspense impressionnant, jouant avec les nerfs du lecteur comme un chat avec une pelote. Admirable. Marie Rogatien, Le Figaro Magazine.


Mon avis

Amy et Nick donnent l'apparence d'être un couple heureux.  Ils ont quitté New York suite à la crise financière et la perte de leur travail.  Nick était journaliste, Amy écrivait des questionnaires psychologiques pour des magazines.  Ils se sont installés dans le Missouri natal de Nick suite à la maladie de sa maman.  Nick a acheté un bar avec sa soeur Margo et ils sont restés.

C'est le jour de leur cinquième anniversaire de mariage et Amy a disparu.

On va suivre un récit à deux voix.  Nick raconte les jours précédents et suivants de la disparition d'Amy.  Amy quand à elle se livre dans un journal intime depuis leur rencontre.

Une enquête est menée.  Le narrateur devient très vite suspect mais les apparences sont parfois trompeuses....  Qui sont-ils vraiment ? l'un et l'autre ?

C'est avec brio que l'on découvre les personnalités de chacun.  On va tour à tour les aimer, puis les détester.  Qui dit la vérité ? Qui ment ?  On tourne les 693 pages avec délectation et curiosité.

C'est un tour de force ce thriller psychologique.  Il décortique le fonctionnement du couple mais aussi de la société américaine, sa morale, la justice et le rôle des médias.

Le scénario est machiavélique.  L'écriture est incisive, coupante, cynique.  On se régale.  Par de courts chapitres, une narration fluide, captivante.  J'ai dévoré ce roman au scénario exceptionnel qui m'a fait passer par tous les états durant la lecture.

Ma note :  un presque coup de coeur.   9.5/10


Merci à Julie et Les petites lectures de Scarlett de ce choix pour notre lecture commune mensuelle, son avis se trouve ici


Les jolies phrases

Faire semblant d'être calme, c'est être calme, en un sens.

Le sommeil, c'est comme un chat, il ne vient vous voir que si vous l'ignorez.

Les gens aiment bien s'imaginer qu'ils connaissent les autres : les parents veulent croire qu'ils connaissent leurs enfants.  Les femmes veulent croire qu'elles connaissent leurs maris.

Je n'ai même pas l'impression d'être quelqu'un : je suis quelque chose qu'on peut charger et décharger, comme un canapé ou une horloge qu'on peut jeter à la casse, jeter dans la rivière, si nécessaire.  Je ne sens plus ma propre réalité.  J'ai l'impression que je pourrais disparaître.

C'était comme si j'avais la responsabilité de son bonheur.

J'avais commencé par un mensonge - la litière du chat - mais ma tirade s'était transformée en un surprenant éclat de vérité pure, et j'ai compris pourquoi les criminels parlent trop : c'est parce que ça fait tellement de bien de raconter son histoire à un inconnu, quelqu'un qui ne va pas vous mettre le nez dans vos contradictions, quelqu'un qui est forcé d'écouter votre version.

Les gens jugent tout ce que vous faites sans même vous connaître.  Comme le coup de la photo prise avec un portable dans le parc.  Franchement, vous êtes sans doute comme moi : on vous a enseigné la politesse.  Mais personne ne s'intéresse à la vérité.  Tout ce qu'ils veulent, c'est ... vous choper. Vous comprenez ?

Plus gros est le mensonge, plus tout le monde le gobe.





C'est le premier de mon challenge pavés

samedi 10 octobre 2015

La dernière nuit du Raïs Yasmina Khadra ♥♥♥♥♥

La dernière nuit du Raïs

Yasmina KHADRA

couverture

Julliard
Parution le 19/08/2015
Format : 130 x 205 mm
Nombre de pages : 216
Prix : 18,00 €
ISBN : 2-260-02418-1



Quatrième de couverture



« Longtemps j'ai cru incarner une nation et mettre les puissants de ce monde à genoux. J'étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la main. Aujourd'hui, je n'ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui relate les dernières heures de ma fabuleuse existence.
Lequel, du visionnaire tyrannique ou du Bédouin indomptable, l'Histoire retiendra-t-elle ? Pour moi, la question ne se pose même pas puisque l'on n'est que ce que les autres voudraient que l'on soit. »
Avec cette plongée vertigineuse dans la tête d'un tyran sanguinaire et mégalomane, Yasmina Khadra dresse le portrait universel de tous les dictateurs déchus et dévoile les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.

L'auteur nous en parle




Mon avis

Nous sommes la nuit du 19 octobre 2011, Mouammar Khadafi est retranché dans une école en ruines dans les restes de la ville de Syrte.  Le Raïs (le guide) et quelques fidèles attendent le colonel Mountassim (son fils) pour un dernier espoir de retranchement.
La fin est proche, la nuit est longue, nous savons que c'est la dernière.

On m'a autorisé à dresser ma tente sur la pelouse de Paris en pardonnant ma muflerie et en fermant les yeux sur mes "monstruosités".  Et aujourd'hui, on me traque sur mon propre fief comme un vulgaire gibier de potence évadé du pénitencier.  Étranges, les volte-face du temps.  Un jour vous êtes idolâtré, un autre vous êtes vomi ; un jour vous êtes le prédateur, un autre vous êtes la proie.  Vous vous fiez à la Voix qui vous déifie en votre for intérieur puis, sans crier gare, les lendemains vous découvrent dissimulé dans un coin, nu et sans défenses, et sans l'ombre d'un ami.

Yasmina Khadra réussit ici un tour de force, il utilise la première personne.  Par le "je" c'est Khadafi qui s'exprime et nous conte sa dernière nuit.  Une réelle prouesse de se mettre dans la tête de ce tyran qui pendant quarante ans a semé la terreur pour le bien de son peuple et de la Lybie.

On découvre un homme qui aurait un peu d'humanité, c'est troublant, déroutant.  Peut-on être un despote et en même temps aimer ses enfants et petits-enfants, avoir des angoisses, éprouver une certaine solitude?  Une certaine empathie s'est dégagée un court instant, le temps de découvrir cette dualité, cette folie qui l'habitait depuis longtemps.

Il replonge dans son enfance, ses origines, fils de berger, pauvre.  Mais fils de qui ? Il ne le saura jamais, il en a souffert.  Il a été habité très tôt, raison pour laquelle il fut écarté du village.

Il a étudié, rencontré un premier amour.  Il a été humilié, révolté, idem à l'armée et là son autre personnalité malheureusement connue de tous a pris le pouvoir.  Tyran, despote il n'a fait que suivre "la Voix" qui lui guidait sa conduite, ce qu'il a fait l'était comme toujours pour le bien de son peuple.

Aujourd'hui il est traqué comme un rat mais n'a toujours pas le moindre remords.  On vit sa grossière disgrâce, la dernière heure, il s'exprime sur les femmes, l'art. Sous l'effet de l'héroïne on partagera ses délires, ses cauchemars dans lesquels on croise Saddam Hussein, Ben Ali qu'il juge.
Vincent Van Gogh est également présent dans ses rêves, j'ai trouvé ingénieux la place qui lui est donnée, ainsi que la chute.

Ce roman se lit très vite.  L'écriture est tout simplement sublime.  Simple, puissante, lumineuse et acide à la fois.  La plume est percutante et non complaisante.  Un réel tour de force qui permet de décrypter la psychologie et de comprendre sans excuser nullement.  C'est tout simplement passionnant, à découvrir de toute urgence.


Un énorme coup de coeur.


Les jolies phrases

...certain qu'une cause juste se doit d'être défendue puisque telle est la condition majeure pour mériter d'exister.

Ma famille n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan.  Être à vos côtés en ce moment est un privilège et un bonheur absolu.

Je suis capable d'aller en enfer chercher la flamme qui réduirait en cendres tout mais osant se poser sur vous.

Mon destin se joue à pile ou face, et la pièce de monnaie demeure suspendue en l'air, aussi tranchante qu'un couperet.

Je pouvais disposer de tous les trésors de la terre, il suffisait qu'une femme me refuse pour que je redevienne le plus pauvre des hommes.

L'affectif n'a pas sa place dans la gestion de l'Etat et les erreurs sont tolérées.

Nous n'étions que des nomades poussiéreux qu'un roi fainéant prenait pour un paillasson et vous avez fait de nous un peuple libre que l'on envie.

Je ne tolère pas que l'on discute mes ordres, que l'on remette en question mes jugements, que l'on fasse la moue devant moi.  Ce que je dis est parole d'évangile, ce que je pense est présage.  Qui ne m'écoute pas est sourd, qui doute de moi est damné.  Ma colère est une thérapie pour celui qui la subit, mon silence est une ascèse pour celui qui le médite.

L'important n'est pas d'où l'on vient, mais le chemin que l'on a parcouru.

Ce qui compte, c'est ce que nous sommes capables de laisser derrière nous.

Syrte n'est qu'un terrible gâchis, un vieux tapis râpé que l'on bat au gourdin, un paillasson sur lequel on essuie ses bottes crottées.  On dirait que les dieux l'ont choisi pour faire le deuil de leur olympe.

On peut toujours prêcher dans le désert, monsieur, mais on ne sème pas dans le sable.

Je m'imagine mal jouir ou subir la même chose l'éternité entière.  Ce qui n'a pas de fin use et ennuie.

J'avais la foi, je n'ai plus d'idéal, monsieur.  J'ai renoncé à la première pour ne pas avoir à la partager avec les hypocrites et j'ai renoncé au second parce que je n'ai trouvé personne avec qui le partager.

La défaite a son mérite ; elle est la preuve que l'on s'est battu, pas de honte à être vaincu.

Le règne est une culture compatible avec un seul ingrédient le sang.  Sans ce sang, le trône est un échafaud potentiel.


Les plus beaux contes de fées, quand ils se réinventent dans d'interminables feuilletons, finissent par lasser.  C'est sans doute ce qui est arrivé au Solitaire qui est là-haut.  Il n'a plus de suite dans les idées en ce qui me concerne.  Il n'a même plus envie de connaître la fin de l'histoire.

La vie n'est qu'un rêve dont notre mort sonne le réveil, se consolait mon oncle.  Ce qui compte n'est pas ce qu'on emporte, mais ce qu'on laisse derrière soi.

Tu n'écoutes que d'une oreille, celle que tu prêtes volontiers à tes démons, tandis que l'autre reste sourde à la raison.