Bilan de lecture de décembre
Un mois un peu moins productif, moins de temps pour la lecture, c'est ce que je pensais. Dix lectures tout de même.
Comme toujours cliquez sur la jaquette du livre pour avoir accès à ma chronique si elle est déjà publiée.
Une belle découverte, une plume de chez nous pour commencer le mois. De très belles nouvelles chez Quadrature que je remercie.
J'avance dans Magasin Général, toujours aussi savoureux, j'adore.
Restons dans la BD, très original, ceci n'est pas une biographie de Magritte...
Une belle saga qui comportera trois volumes, Le second est dans ma PAL, j'ai hâte.
Un petit régal, original, je vous le conseille. On sourit, on rit.
Un premier roman de la rentrée, une nouvelle plume intéressante.
Un bon cru cette année, ma petite friandise littéraire annuelle.
Lc du mois avec Julie, touchant, un livre feel good qui fait du bien.
Et on se prépare pour la rentrée de 2017, parution le 04 janvier. Bluffée, vraiment.
Et je termine le mois et l'année avec un super beau roman.
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vendredi 30 décembre 2016
mercredi 28 décembre 2016
Magritte Ceci n'est pas une biographie ♥ - Campi et Zabus
Magritte
Ceci n'est pas une biographie
Campi & Zabus
Le Lombard
Public : 12+
Paru le : 04 novembre 2016
Ceci n'est pas une biographie
Campi & Zabus
Le Lombard
Public : 12+
Paru le : 04 novembre 2016
Scénario : Zabus
Dessin : Campi
Charles Singullier est un employé ordinaire qui, pour une fois, se permet une petite originalité : il s'achète un chapeau melon au marché aux puces des Marolles à Bruxelles. Une fois le chapeau posé sur la tête, rien ne sera plus pareil pour Charles : il est victime d'hallucinations issues de l'oeuvre de Magritte. Et plus moyen d'enlever ce chapeau sauf s'il perce le mystère des tableaux de Magritte ! Une oeuvre qui s'interroge sur le sens des mots et des images et qui entraîne Charles dans un jeu de piste qui l'amènera à mieux comprendre Magritte, à le croiser, mais aussi à s'interroger sur lui-même, sur l'amour et sur la place de la fantaisie dans sa vie.
Pagination : 64 pages
Format : 24.1 x 31.8 cm
ISBN : 9782803670277
Prix de vente public : 14.99€
Format : 24.1 x 31.8 cm
ISBN : 9782803670277
Prix de vente public : 14.99€
Présentation de l'éditeur
Charles Singullier est un employé ordinaire qui, pour une fois, se permet une petite originalité : il s'achète un chapeau melon au marché aux puces des Marolles à Bruxelles. Une fois le chapeau posé sur la tête, rien ne sera plus pareil pour Charles : il est victime d'hallucinations issues de l'oeuvre de Magritte. Et plus moyen d'enlever ce chapeau sauf s'il perce le mystère des tableaux de Magritte ! Une oeuvre qui s'interroge sur le sens des mots et des images et qui entraîne Charles dans un jeu de piste qui l'amènera à mieux comprendre Magritte, à le croiser, mais aussi à s'interroger sur lui-même, sur l'amour et sur la place de la fantaisie dans sa vie.
J'adore l'univers surréaliste de Magritte, l'album précédent de Campi & Zabus Macaroni m'avait plu énormément. Je n'ai pas résisté et j'ai craqué pour cet album. J'ai bien fait, c'est très réussi, un super bon scénario et les dessins de Campi sont magnifiques.
Charles Singulier a acheté un chapeau boule à la brocante. Il a la fantaisie de le porter, il est heureux car lundi il sera promu. Arrivé chez lui, il veut enlever son chapeau, impossible. Des choses étranges se produisent, un personnage issu d'un tableau de Magritte lui apparait et lui dit que le chapeau melon est celui de Magritte et qu'il a pour mission de saisir les secrets de ce dernier.
Bien malgré lui, Charles Singulier rentre dans l'univers de Magritte. A travers ses tableaux, de passages de sa vie, il vit une aventure extraordianire et surréaliste. C'est malin, cette biographie qui n'en est pas vraiment une est un régal.
C'est génial je vous la recommande.
Coup de ♥
Charles Singulier a acheté un chapeau boule à la brocante. Il a la fantaisie de le porter, il est heureux car lundi il sera promu. Arrivé chez lui, il veut enlever son chapeau, impossible. Des choses étranges se produisent, un personnage issu d'un tableau de Magritte lui apparait et lui dit que le chapeau melon est celui de Magritte et qu'il a pour mission de saisir les secrets de ce dernier.
Bien malgré lui, Charles Singulier rentre dans l'univers de Magritte. A travers ses tableaux, de passages de sa vie, il vit une aventure extraordianire et surréaliste. C'est malin, cette biographie qui n'en est pas vraiment une est un régal.
C'est génial je vous la recommande.
Coup de ♥
lundi 26 décembre 2016
Je vais m'y mettre Florent Oiseau
Je vais m'y mettre
Florent OISEAU
Fred, la petite quarantaine, surfe sur l’écume des jours. Après des années à enchaîner jobs alimentaires et périodes de chômage, il a renoncé à faire carrière. Il passe désormais ses journées à dormir, manger des Knacki devant les émissions de Sophie Davant et boire des demis au bistrot du coin en attendant l’amour.
Jusqu’au moment où il découvre qu’il arrive en fin de droits, et que ses maigres allocations disparaîtront bientôt. Il n’a plus le choix : il doit s’y mettre. Un emploi salarié ? Il n’en trouvera pas. Mais des ennuis, oui. Fred, par paresse ou naïveté, a une fâcheuse tendance à se laisser glisser dans les embrouilles…
De Paris à Malaga, Je vais m’y mettre nous embarque pour une série d’aventures drolatiques en compagnie d’un personnage aussi attachant que désabusé. Une comédie d’aujourd’hui où, derrière les éclats de rire, se dessine le devenir de la génération précaire.
Mon avis
Fred a la quarantaine, il est au chômage depuis deux ans et arrive en fin de droits. Il n'a jamais aimé travaillé, il a fait divers petits boulots mais ce qu'il préfère c'est faire la grasse mat et picoler. Mais là, il est temps, il va s'y mettre.....mais après avoir été boire un verre avec les potes.
Il fait un petit bilan de sa vie, au fond de lui une culpabilité le ronge, il sent bien que son père lui en veut encore mêm si on ne lui a jamais dit clairement. C'est en allant leur chercher de la picole que son frère a été renversé par une voiture, il y a des années....
Fred est donc paumé, alcolo. Le sexe, il aimerait bien; il n'hésite pas à se faire plaisir quotidienneent mais les femmes ça c'est autre chose..., c'est compliqué.
C'est le déclin total dans sa saoulographie mais il va donc s'y mettre, lui procrastinateur devant l'éternel..
Un matin, il a le déclic, il est tombé trop bas, il se reprend en mains, il deviendra un proxénète au grand coeur et veillera sur Marlène et Cerise. Un incident le poussera à tout quitter, à fuir son Paris et ses zincs pour les alentours de Malaga.
Cerise fuira avec lui.
Un récit proche de l'oralité qui se lit très facilement, il y a c'est indéniable quelque chose d'intéressant dans son écriture. Florent Oiseau nous dépeint à merveille la société actuelle et le mot "procrastination". Beaucoup d'humour, de l'humanité aussi dans le personnage de Fred auquel on s'attache peu à peu.
J'ai cependant une réserve pour le ton cru, limite vulgaire, un franc parler proche de l'argot, et une fn qui aurait pu être plus aboutie.
Néanmoins un sympathique premier roman dont la construction est intéressante, la plume caustique, vive et drôle.
Ma note : 7/10
Les jolies phrases
L'enfoiré essayait de m'endormir, un bonimenteur en soutane. Je le voyais bien, dans une autre vie, il devait être brocanteur. Un homme du dianche, dans tous les cas.
La seule chose qui nous maintient en vie, c'est l'amour intrinsèque qu'on porte à cette dernière, indépendamment du fait qu'elle nous en fait baver.
Il m'arrivait d'avoir quelques absences, je le concède bien volontiers, mais un chef d'entreprise reste avant tout un homme et les hommes ont des failles, je ne l'apprends pas à mes lectrices.
Le maquereau reconverti en vendeur de poissons, un poivrot qui refourguait du bar. La vie ne manquait pas d'humour.
Florent OISEAU
Allary Editions
Roman
220 pages|
17,90€
En librairie le 25 août 2016
EAN : 978-2-37073-096-1
Roman
220 pages|
17,90€
En librairie le 25 août 2016
EAN : 978-2-37073-096-1
Présentation de l'éditeur
Jusqu’au moment où il découvre qu’il arrive en fin de droits, et que ses maigres allocations disparaîtront bientôt. Il n’a plus le choix : il doit s’y mettre. Un emploi salarié ? Il n’en trouvera pas. Mais des ennuis, oui. Fred, par paresse ou naïveté, a une fâcheuse tendance à se laisser glisser dans les embrouilles…
De Paris à Malaga, Je vais m’y mettre nous embarque pour une série d’aventures drolatiques en compagnie d’un personnage aussi attachant que désabusé. Une comédie d’aujourd’hui où, derrière les éclats de rire, se dessine le devenir de la génération précaire.
Mon avis
Fred a la quarantaine, il est au chômage depuis deux ans et arrive en fin de droits. Il n'a jamais aimé travaillé, il a fait divers petits boulots mais ce qu'il préfère c'est faire la grasse mat et picoler. Mais là, il est temps, il va s'y mettre.....mais après avoir été boire un verre avec les potes.
Il fait un petit bilan de sa vie, au fond de lui une culpabilité le ronge, il sent bien que son père lui en veut encore mêm si on ne lui a jamais dit clairement. C'est en allant leur chercher de la picole que son frère a été renversé par une voiture, il y a des années....
Fred est donc paumé, alcolo. Le sexe, il aimerait bien; il n'hésite pas à se faire plaisir quotidienneent mais les femmes ça c'est autre chose..., c'est compliqué.
C'est le déclin total dans sa saoulographie mais il va donc s'y mettre, lui procrastinateur devant l'éternel..
Un matin, il a le déclic, il est tombé trop bas, il se reprend en mains, il deviendra un proxénète au grand coeur et veillera sur Marlène et Cerise. Un incident le poussera à tout quitter, à fuir son Paris et ses zincs pour les alentours de Malaga.
Cerise fuira avec lui.
Un récit proche de l'oralité qui se lit très facilement, il y a c'est indéniable quelque chose d'intéressant dans son écriture. Florent Oiseau nous dépeint à merveille la société actuelle et le mot "procrastination". Beaucoup d'humour, de l'humanité aussi dans le personnage de Fred auquel on s'attache peu à peu.
J'ai cependant une réserve pour le ton cru, limite vulgaire, un franc parler proche de l'argot, et une fn qui aurait pu être plus aboutie.
Néanmoins un sympathique premier roman dont la construction est intéressante, la plume caustique, vive et drôle.
Ma note : 7/10
Les jolies phrases
L'enfoiré essayait de m'endormir, un bonimenteur en soutane. Je le voyais bien, dans une autre vie, il devait être brocanteur. Un homme du dianche, dans tous les cas.
La seule chose qui nous maintient en vie, c'est l'amour intrinsèque qu'on porte à cette dernière, indépendamment du fait qu'elle nous en fait baver.
Il m'arrivait d'avoir quelques absences, je le concède bien volontiers, mais un chef d'entreprise reste avant tout un homme et les hommes ont des failles, je ne l'apprends pas à mes lectrices.
Le maquereau reconverti en vendeur de poissons, un poivrot qui refourguait du bar. La vie ne manquait pas d'humour.
samedi 24 décembre 2016
Ils ont rejoint mon Himalaya à lire.....dernière 2016
Ils ont rejoint mon Himalaya à lire...
Les derniers de 2016
Ma boîte aux lettres était bien remplie cette semaine, cela sent la rentrée de janvier..
Chez Rouergue Noir que je remercie, le dernier opus de Colin Niel (il s'annonce super j'ai commencé la lecture et j'adore)
Seules les bêtes - Colin NIEL
Rouergue Noir
Parution le 04 janvier 2017
224 pages
19,00 €
ISBN
978-2-8126-1202-2
Présentation de l'éditeur
Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, elles prennent la parole et chacune a son secret, presque aussi précieux que sa propre vie. Et si le chemin qui mène à la vérité manque autant d’oxygène que les hauteurs du ciel qui ici écrase les vivants, c’est que cette histoire a commencé loin, bien loin de cette montagne sauvage où l’on est séparé de tout, sur un autre continent où les désirs d’ici battent la chamade.
Avec ce roman choral, Colin Niel orchestre un récit saisissant dans une campagne où le monde n’arrive que par rêves interposés. Sur le causse, cette immense île plate où tiennent quelques naufragés, il y a bien des endroits où dissimuler une femme, vivante ou morte, et plus d’une misère dans le cœur des hommes.
64 pages
9,80 €
ISBN
978-2-8126-1203-9
Dans ce court récit, Julia Kerninon, pas encore trente ans, façonne sa propre légende. Née de parents fous de lecture et de l’Amérique, elle tapait à la machine à écrire à cinq ans et a toujours voulu être écrivain. Dans une langue vive et imagée, un salut revigorant à la littérature comme « activité respectable ». A dévorer ! Prix Françoise Sagan et prix de la Closerie des Lilas pour ses deux premiers romans.
Le coeur de Roxanne balance et elle s'interroge sur les hasards et les coïncidences qui guident son existence, cherchant un signe du destin qui l'aiderait à choisir.
Luce Wilquin
Collection Sméraldine
288 pages
Parution 07/10/2016
ISBN 978-2-88253-527-6
EUR 20.-
Présentation de l'éditeur
On retrouve dans Une vierge et une cuillère en bois Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores à l’âge de vingt et un ans. Peintre abstinent, amant impénitent, chercheur solitaire, homme-arbre dont le bois semble craquer de toutes parts, il poursuit sa route, tentant de remonter aux origines de son existence.
La vie l’entraînera une fois encore, à travers d’improbables détours, vers de nouvelles amours et des horizons artistiques insoupçonnés, pendant que Don Isaac, Clara Luz, Remedios et tous ceux qui l’ont aimé se laisseront, eux aussi, surprendre par le destin. Car les êtres qui croisent la route de cet orphelin en ressortent à jamais transformés et libérés.
Editions Dricot
Parution 24/12/2016
156 pages
ISBN 978-2-87095-523-9
Prix : 14 euros
Entre Jean-Louis et le narrateur, une amitié de plus de vingt ans.
Mais un sentiment solide au point de surmonter toutes les blessures et trahisons, ça n’existe pas. On passe au-dessus des petites dissensions, on comble tant bien que mal les fissures …jusqu’à la déception de trop.
« Avant même cette fameuse révélation d’avril dernier, quelque chose entre nous avait commencé à s’en aller sans qu’on le sache. Un mouvement inexorable était en marche, dont j’ignorais la mécanique et ne connaissais pas encore le ressort ultime. Le moment fatidique n’était pas arrivé que j’avais déjà mis fin à notre amitié. Mais tandis que je m’éloignais, malgré tout, tu me restais proche ; tu l’es toujours. Proche et lointain à la fois. »
La nuit est tombée sur la grande et mystérieuse maison. Au fond du parc, la lourde grille reste obstinément fermée sur l'autre monde. De la salle à manger montent des voix. Avec son fidèle Léo, Isabelle se prépare à descendre dîner. Tout semble normal.
Normal ? Pas si sûr...
Très vite, le doute s'installe : qui sont-ils, cette Mère qui terrorise Isabelle et règne sans partage sur ce monde comme replié sur lui-même ? ce Léo, qui jamais ne parle, ni ne répond ? ces visiteurs, dont Isabelle semble tant redouter la présence ? Et pourquoi ces barreaux, aux fenêtres de sa chambre ? Qui donc est Isabelle ?
Dans cette fresque allégorique de l'écrasement et de la toute-puissance matricielle, Isabelle raconte, se raconte : les mots sont sa nomination du monde, sa revanche, sa seule et dérisoire forteresse... Des mots qu'elle lance comme un S.O.S., des mots que l'on reçoit comme une pierre dissimulée dans une boule de neige...
Le Festin du Lézard : un texte lumineux comme un ciel d'orage, onirique et poignant.
Alors que nous sommes au coeur de l'Europe, Guantanamo se vit chez nous, en les murs, dans l'indifférence la plus générale. Enfermement pur et dur, cette option politiquement correcte simpliste ne fait que surseoir à statuer. La tension carcérale est à son comble et nous risquons l'explosion ! Faut-il une nouvelle évasion, une nouvelle prise d'otage, des agents pénitentiaires en grève, parce que dépassés, pour une vraie prise de conscience? Faut-il de nouvelles radicalisations, de nouveaux attentats? Une généalogie carcérale héritée des cachots du Moyen Âge, qui enferme pour punir et redresser, a démontré à suffisance son cuisant échec. Paroxysme de ce choix politique, le nombre de nos détenus est en augmentation constante.
Pour casser cette spirale infernale, la question se pose, dès lors, aujourd'hui, de savoir ce que nous voulons faire de nos prisons et quel statut nous voulons pour nos détenus? Notre politique pénale ne deviendra cohérente, et donc profitable à la société civile à protéger, qu'au prorata d'une doctrine carcérale efficace, pédagogique et avant tout humaine. Les "a priori" véhiculés dans la société civile ne doivent pas être synonymes d'abandon de cette responsabilité de l'État. À ces conditions de réforme nécessaire seulement, la prison pourra alors devenir l'exception, tandis que la prévention de la récidive l'objectif. Donner un sens à la peine est la clé de voûte pour résoudre le problème chronique de l'enfermement. Parce que penser à ce pourquoi on est là, pour ne pas y retourner, donne à réfléchir et réfléchir permet de commencer à sortir d'une case.
Parution : 07/09/2016
EAN / ISBN: 9782253087281
Prix : 6.9 €
Loin de la star à la silhouette filiforme et gainée de cuir noir, Jim, gros, barbu, les cheveux longs et grisonnants, déambule telle une ombre dans les rues de la Ville lumière. Dégoûté par l'industrie du disque, il s'enfonce lentement dans la dépression et pense arrêter la musique pour se consacrer à la poésie. Dans ses errances et ses outrances éthyliques, il cherche à démêler les fils obscurs qui ont tissé sa destinée d'enfant de militaire devenu une icône de la scène rock mondiale et réfugié en paria à Paris, cité des écrivains maudits.
À travers ces confessions imaginées, Harold Cobert se glisse dans la peau de Jim Morrison confronté à ses démons.
Les derniers de 2016
Ma boîte aux lettres était bien remplie cette semaine, cela sent la rentrée de janvier..
Chez Rouergue Noir que je remercie, le dernier opus de Colin Niel (il s'annonce super j'ai commencé la lecture et j'adore)
Seules les bêtes - Colin NIEL
Rouergue Noir
Parution le 04 janvier 2017
224 pages
19,00 €
ISBN
978-2-8126-1202-2
Présentation de l'éditeur
Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, elles prennent la parole et chacune a son secret, presque aussi précieux que sa propre vie. Et si le chemin qui mène à la vérité manque autant d’oxygène que les hauteurs du ciel qui ici écrase les vivants, c’est que cette histoire a commencé loin, bien loin de cette montagne sauvage où l’on est séparé de tout, sur un autre continent où les désirs d’ici battent la chamade.
Avec ce roman choral, Colin Niel orchestre un récit saisissant dans une campagne où le monde n’arrive que par rêves interposés. Sur le causse, cette immense île plate où tiennent quelques naufragés, il y a bien des endroits où dissimuler une femme, vivante ou morte, et plus d’une misère dans le cœur des hommes.
Toujours chez Rouergue que je remercie, un nouveau récit de Julia Kerninon
Une activité respectable - Julia Kerninon
Rouergue
Parution le 4 janvier 201764 pages
9,80 €
ISBN
978-2-8126-1203-9
Présentation de l'éditeur
Une maison d'édition que j'adore, partenaire du blog que je remercie vivement a également deux sorties en janvier. Le nouveau roman de Valérie Cohen que je suis impatiente de découvrir, un joli titre qui met l'eau à la bouche.
Le hasard a un goût de chocolat - Valérie Cohen
Luce Wilquin
Collection Sméraldine
144 pages
Parution le 20/01/2017
ISBN 9782882535283
Prix : 15 euros
Présentation de l'éditeur
Dans la même maison à paraître en février. Une plume belge à découvrir.
Outre-Mère - Dominique Costermans
Luce Wilquin
Collection Sméraldine
176 pages
Parution : 10/02/2017
ISBN 97828825335290
Prix : 17 euros
Présentation de l'éditeur
Un grand-père juif qui a travaillé à la Gestapo...
Une famille éclatée, cadenassée dans son silence voulu
De longues recherches qui libèrent enfin la parole
Une écriture "blanche" sans pathos pour mieux rendre l'indicible
Un premier roman étonnant
Toujours chez Luce j'ai hâte de lire la seconde partie de "Un endroit d'où partir"
Un endroit d'où partir
2. Une vierge et une cuillère en bois - Aurelia Jane Lee
Collection Sméraldine
288 pages
Parution 07/10/2016
ISBN 978-2-88253-527-6
EUR 20.-
Présentation de l'éditeur
On retrouve dans Une vierge et une cuillère en bois Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores à l’âge de vingt et un ans. Peintre abstinent, amant impénitent, chercheur solitaire, homme-arbre dont le bois semble craquer de toutes parts, il poursuit sa route, tentant de remonter aux origines de son existence.
La vie l’entraînera une fois encore, à travers d’improbables détours, vers de nouvelles amours et des horizons artistiques insoupçonnés, pendant que Don Isaac, Clara Luz, Remedios et tous ceux qui l’ont aimé se laisseront, eux aussi, surprendre par le destin. Car les êtres qui croisent la route de cet orphelin en ressortent à jamais transformés et libérés.
Nous sommes en Belgique restons-y , une belle rencontre , merci Martine
Proche lointain - Martine Rouhart
Parution 24/12/2016
156 pages
ISBN 978-2-87095-523-9
Prix : 14 euros
Présentation de l'éditeur
Entre Jean-Louis et le narrateur, une amitié de plus de vingt ans.
Mais un sentiment solide au point de surmonter toutes les blessures et trahisons, ça n’existe pas. On passe au-dessus des petites dissensions, on comble tant bien que mal les fissures …jusqu’à la déception de trop.
« Avant même cette fameuse révélation d’avril dernier, quelque chose entre nous avait commencé à s’en aller sans qu’on le sache. Un mouvement inexorable était en marche, dont j’ignorais la mécanique et ne connaissais pas encore le ressort ultime. Le moment fatidique n’était pas arrivé que j’avais déjà mis fin à notre amitié. Mais tandis que je m’éloignais, malgré tout, tu me restais proche ; tu l’es toujours. Proche et lointain à la fois. »
Cela fait un moment que Maître Hibou en parle, à force il m'a donné envie...
Le festin du lézard - Florence Herrlemann
Antigone 14
Parution : 10/04/2016
160 pages
Prix 12.80 €
ISBN 978-2-37233-034-3
Présentation de l'éditeur
Normal ? Pas si sûr...
Très vite, le doute s'installe : qui sont-ils, cette Mère qui terrorise Isabelle et règne sans partage sur ce monde comme replié sur lui-même ? ce Léo, qui jamais ne parle, ni ne répond ? ces visiteurs, dont Isabelle semble tant redouter la présence ? Et pourquoi ces barreaux, aux fenêtres de sa chambre ? Qui donc est Isabelle ?
Dans cette fresque allégorique de l'écrasement et de la toute-puissance matricielle, Isabelle raconte, se raconte : les mots sont sa nomination du monde, sa revanche, sa seule et dérisoire forteresse... Des mots qu'elle lance comme un S.O.S., des mots que l'on reçoit comme une pierre dissimulée dans une boule de neige...
Le Festin du Lézard : un texte lumineux comme un ciel d'orage, onirique et poignant.
Merci à Allesandra d'Angelo pour une enquête dans le monde carcéral
Case Prison Un jeu d'échecs - Alessandra d'Angelo
Academia
l'Harmattan
ISBN : 978-2-8061-0314-7
novembre 2016
196 pages
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Alors que nous sommes au coeur de l'Europe, Guantanamo se vit chez nous, en les murs, dans l'indifférence la plus générale. Enfermement pur et dur, cette option politiquement correcte simpliste ne fait que surseoir à statuer. La tension carcérale est à son comble et nous risquons l'explosion ! Faut-il une nouvelle évasion, une nouvelle prise d'otage, des agents pénitentiaires en grève, parce que dépassés, pour une vraie prise de conscience? Faut-il de nouvelles radicalisations, de nouveaux attentats? Une généalogie carcérale héritée des cachots du Moyen Âge, qui enferme pour punir et redresser, a démontré à suffisance son cuisant échec. Paroxysme de ce choix politique, le nombre de nos détenus est en augmentation constante.
Pour casser cette spirale infernale, la question se pose, dès lors, aujourd'hui, de savoir ce que nous voulons faire de nos prisons et quel statut nous voulons pour nos détenus? Notre politique pénale ne deviendra cohérente, et donc profitable à la société civile à protéger, qu'au prorata d'une doctrine carcérale efficace, pédagogique et avant tout humaine. Les "a priori" véhiculés dans la société civile ne doivent pas être synonymes d'abandon de cette responsabilité de l'État. À ces conditions de réforme nécessaire seulement, la prison pourra alors devenir l'exception, tandis que la prévention de la récidive l'objectif. Donner un sens à la peine est la clé de voûte pour résoudre le problème chronique de l'enfermement. Parce que penser à ce pourquoi on est là, pour ne pas y retourner, donne à réfléchir et réfléchir permet de commencer à sortir d'une case.
Et pour terminer je remercie Namg Namg pour son concours, Jim rejoint ma PAL
JIM - Harold Cobert
Le livre de Poche
Plon
256 pagesParution : 07/09/2016
EAN / ISBN: 9782253087281
Prix : 6.9 €
Présentation de l'éditeur
À travers ces confessions imaginées, Harold Cobert se glisse dans la peau de Jim Morrison confronté à ses démons.
Voilà encore 9 de plus dans ma PAL auxquels s'ajouteront bientôt les finalistes du prix des lecteurs de Club....Ma PAL va s'effondrer il faudra que je prenne des résolutions en 2017... mais ça c'est une autre histoire.
mardi 20 décembre 2016
Un endroit d'où partir 1. Un vélo et un puma / Aurelia Jane Lee
Un endroit d'où partir
1. Un vélo et un puma
Aurelia Jane Lee
Luce Wilquin
Sméraldine
14 x 20,5 cm
Aurelia Jane Lee (1984) possède un master en communication et a également étudié la philosophie. Elle vit et travaille à Bruxelles. Elle s’est fait connaître en 2006 avec un premier roman intitulé Dans ses petits papiers, salué par la critique et… Alexandre Jardin ! Quatre romans et deux recueils de nouvelles suivront, toujours aux éditions Luce Wilquin.
Un endroit d’où partir, son huitième opus, dévoile une nouvelle facette de son imagination et entraîne le lecteur dans une véritable saga en trois tomes, au cœur d’une Amérique latine fantasmée.
Mon avis
Nous sommes dans une Amérique du Sud imaginaire, à une époque assez lointaine où l'on se déplaçait encore à cheval, dans un autre temps.
Un bébé est retrouvé dans le porche d'une église par la mère Esperanza qui dirige un couvent. On lui donnera le nom de Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores. C'est la jeune soeur Mercedes, âgée d'une vingtaine d'années qui s'occupera de lui comme si c'était son propre fils.
Juan grandira entouré de femmes (les soeurs) et de Dieu. Âgé de neuf ans, il partira faire une "expédition" en vélo et se perdra. Incapable de retrouver son chemin, il sera recueilli dans une hacienda où il aura la chance de recevoir une éducation et de s'ouvrir à la peinture mais aussi à l'amour.
Neuf années plus tard, il prendra une fois encore un nouveau départ.
C'est le premier volet d'une trilogie palpitante. Aurelia Jane Lee nous propose ici une saga subtilement bien construite.
Elle s'attache aux personnages qui ont croisé le chemin de Juan. Au fil des pages ces différentes personnes prendront de l'épaisseur. On pourra les voir évoluer et constater que le départ de Juan a fait prendre un autre cours à leur existence.
Elles prendront leur destin en main, dans des directions qu'elles ne soupçonnaient même pas.
La vie, en effet pourrait être tout autre en fonction de nos choix. Nos choix peuvent être influencés au contact ou à la perte d'un être cher qui éveille en nous des joies ou des souffrances.
Sans le savoir, sans s'en apercevoir, Juan leur montre le chemin à prendre.
C'est un livre initiatique. Juan va découvrir l'amour, le sexe, avoir des rapports ambigus avec la religion. C'est aussi un livre qui nous parle de résilience et du pouvoir de l'art sur nos vies.
La plume est magnifique inspirée comme le dit l'auteure de Gabriel Garcia Márquez et Carole Martinez entre autres. Les différents protagonistes évoluent au fil des chapitres tour à tour en parallèle à Juan.
J'ai juste l'envie de me plonger dans le second tome paru en octobre.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
La soeur Mercedes lui appris qu'on avait qu'une bouche, mais deux yeux et deux oreilles parce qu'entendre et voir était deux fois plus important que de parler.
Souhaiter le bien est une chose, imposer sa vision du bien et prendre soin des autres selon ses propres critères peut mener à des dérives.
Juan était capable de penser, de raisonner, d'analyser, d'interpréter, de commenter, d'argumenter, de démontrer, de critiquer et même, au besoin, de mentir, de tromper les sens ou de piéger. Il savait aussi peindre, avec une aisance tout à fait scandaleuse.
Seule la vie vous apprend que c'est toujours possible autrement.
Être en présence l'un de l'autre les comblait, tant ils avaient craint auparavant que cela ne leur fut jamais permis.
Il ne lisait pas trop vite, ne mangeait pas la fin des phrases et semblait, à chaque virgule, regarder à gauche puis à droite comme on le fait à un carrefour avant de traverser. A chaque point, il baissait les paupières un court instant, comme s'il était conscient qu'entre deux phrases, tout un éventail de variantes existait, alors qu'une seule se réaliserait; et c'était comme s'il rendait par là un hommage silencieux à toutes les éventualités restées sur le côté.
En somme, elle considérait les personnes comme des ingrédients à cuisiner ou des pigments à mélanger, leurs vies comme des fils à tisser, et si cela avait de grands avantages, cela allait également, mais elle l'ignorait encore, lui coûter cher.
Si l'on attend trop avant de le cueillir, le fruit quelquefois vous éclate entre les mains, son jus se répand partout, sucré et collant, vous tachant les doigts, et vous n'avez d'autre choix que de le consommer sur place, avidement, pour ne pas le perdre.
Un peintre pouvait exposer ses toiles, mais les toiles exposaient aussi le peintre.
C'était comme ça dans le monde. Quand venait l'été, ce n'était plus le printemps, même s'il en restait le souvenir, même si l'un avait amené l'autre, même s'il y avait des ressemblances entre les deux.
Au fil de sa vie, elle avait appris à tout retenir, se rendant compte que c'étaient là les seules richesses que personne ne pourrait lui voler, qui ne prenaient pas de place et qui l'aideraient toujours, aussi seule se retrouvât-elle.
1. Un vélo et un puma
Aurelia Jane Lee
Luce Wilquin
Sméraldine
14 x 20,5 cm
256 pages
Parution : 08/04/2016
ISBN 978-2-88253-520-7
EUR 20.-
ISBN 978-2-88253-520-7
EUR 20.-
Présentation de l'éditeur
Enfant trouvé, Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores grandit au sein d’un couvent, puis d’une hacienda où il devient l’élève de Don Isaac, homme érudit au passé mystérieux.
Développant très jeune un talent pour la peinture, mais aussi pour abandonner les femmes qu’il aime, Juan mènera une vie marquée par les ruptures successives, le doute, la culpabilité et la quête du véritable amour.
Un endroit d’où partir raconte le parcours d’un homme et d’un artiste tourmenté par ses choix, mais aussi profondément inspiré, sensible et amoureux, qui bouleverse la vie de tous ceux qui le rencontrent.
Une saga en trois tomes au cœur d’une Amérique latine fantasmée
Un personnage hors du temps et si universel
Des thèmes millénaires : la blessure de l’abandon, la filiation, la foi,…
Deuil des illusions, des amours perdues, de l’enfance,…
Une œuvre mature et très ambiteuse par l’auteur de Dans ses petits papiers
Enfant trouvé, Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores grandit au sein d’un couvent, puis d’une hacienda où il devient l’élève de Don Isaac, homme érudit au passé mystérieux.
Développant très jeune un talent pour la peinture, mais aussi pour abandonner les femmes qu’il aime, Juan mènera une vie marquée par les ruptures successives, le doute, la culpabilité et la quête du véritable amour.
Un endroit d’où partir raconte le parcours d’un homme et d’un artiste tourmenté par ses choix, mais aussi profondément inspiré, sensible et amoureux, qui bouleverse la vie de tous ceux qui le rencontrent.
Une saga en trois tomes au cœur d’une Amérique latine fantasmée
Un personnage hors du temps et si universel
Des thèmes millénaires : la blessure de l’abandon, la filiation, la foi,…
Deuil des illusions, des amours perdues, de l’enfance,…
Une œuvre mature et très ambiteuse par l’auteur de Dans ses petits papiers
Aurelia Jane Lee (1984) possède un master en communication et a également étudié la philosophie. Elle vit et travaille à Bruxelles. Elle s’est fait connaître en 2006 avec un premier roman intitulé Dans ses petits papiers, salué par la critique et… Alexandre Jardin ! Quatre romans et deux recueils de nouvelles suivront, toujours aux éditions Luce Wilquin.
Un endroit d’où partir, son huitième opus, dévoile une nouvelle facette de son imagination et entraîne le lecteur dans une véritable saga en trois tomes, au cœur d’une Amérique latine fantasmée.
Mon avis
Nous sommes dans une Amérique du Sud imaginaire, à une époque assez lointaine où l'on se déplaçait encore à cheval, dans un autre temps.
Un bébé est retrouvé dans le porche d'une église par la mère Esperanza qui dirige un couvent. On lui donnera le nom de Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores. C'est la jeune soeur Mercedes, âgée d'une vingtaine d'années qui s'occupera de lui comme si c'était son propre fils.
Juan grandira entouré de femmes (les soeurs) et de Dieu. Âgé de neuf ans, il partira faire une "expédition" en vélo et se perdra. Incapable de retrouver son chemin, il sera recueilli dans une hacienda où il aura la chance de recevoir une éducation et de s'ouvrir à la peinture mais aussi à l'amour.
Neuf années plus tard, il prendra une fois encore un nouveau départ.
C'est le premier volet d'une trilogie palpitante. Aurelia Jane Lee nous propose ici une saga subtilement bien construite.
Elle s'attache aux personnages qui ont croisé le chemin de Juan. Au fil des pages ces différentes personnes prendront de l'épaisseur. On pourra les voir évoluer et constater que le départ de Juan a fait prendre un autre cours à leur existence.
Elles prendront leur destin en main, dans des directions qu'elles ne soupçonnaient même pas.
La vie, en effet pourrait être tout autre en fonction de nos choix. Nos choix peuvent être influencés au contact ou à la perte d'un être cher qui éveille en nous des joies ou des souffrances.
Sans le savoir, sans s'en apercevoir, Juan leur montre le chemin à prendre.
C'est un livre initiatique. Juan va découvrir l'amour, le sexe, avoir des rapports ambigus avec la religion. C'est aussi un livre qui nous parle de résilience et du pouvoir de l'art sur nos vies.
La plume est magnifique inspirée comme le dit l'auteure de Gabriel Garcia Márquez et Carole Martinez entre autres. Les différents protagonistes évoluent au fil des chapitres tour à tour en parallèle à Juan.
J'ai juste l'envie de me plonger dans le second tome paru en octobre.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
La soeur Mercedes lui appris qu'on avait qu'une bouche, mais deux yeux et deux oreilles parce qu'entendre et voir était deux fois plus important que de parler.
Souhaiter le bien est une chose, imposer sa vision du bien et prendre soin des autres selon ses propres critères peut mener à des dérives.
Juan était capable de penser, de raisonner, d'analyser, d'interpréter, de commenter, d'argumenter, de démontrer, de critiquer et même, au besoin, de mentir, de tromper les sens ou de piéger. Il savait aussi peindre, avec une aisance tout à fait scandaleuse.
Seule la vie vous apprend que c'est toujours possible autrement.
Être en présence l'un de l'autre les comblait, tant ils avaient craint auparavant que cela ne leur fut jamais permis.
Il ne lisait pas trop vite, ne mangeait pas la fin des phrases et semblait, à chaque virgule, regarder à gauche puis à droite comme on le fait à un carrefour avant de traverser. A chaque point, il baissait les paupières un court instant, comme s'il était conscient qu'entre deux phrases, tout un éventail de variantes existait, alors qu'une seule se réaliserait; et c'était comme s'il rendait par là un hommage silencieux à toutes les éventualités restées sur le côté.
En somme, elle considérait les personnes comme des ingrédients à cuisiner ou des pigments à mélanger, leurs vies comme des fils à tisser, et si cela avait de grands avantages, cela allait également, mais elle l'ignorait encore, lui coûter cher.
Si l'on attend trop avant de le cueillir, le fruit quelquefois vous éclate entre les mains, son jus se répand partout, sucré et collant, vous tachant les doigts, et vous n'avez d'autre choix que de le consommer sur place, avidement, pour ne pas le perdre.
Un peintre pouvait exposer ses toiles, mais les toiles exposaient aussi le peintre.
C'était comme ça dans le monde. Quand venait l'été, ce n'était plus le printemps, même s'il en restait le souvenir, même si l'un avait amené l'autre, même s'il y avait des ressemblances entre les deux.
Au fil de sa vie, elle avait appris à tout retenir, se rendant compte que c'étaient là les seules richesses que personne ne pourrait lui voler, qui ne prenaient pas de place et qui l'aideraient toujours, aussi seule se retrouvât-elle.
dimanche 18 décembre 2016
J'aime trop l'amour - Pilar Pujada/Mélanie Rutten
Soit dit entre nous...
J'aime trop l'amour
Pilar PUJADAS et Mélanie RUTTEN
Le Castor Astral
ISBN 9782859209780
10,00 EUR
Graphisme : Mélanie Rutten
101 pages
février 2014
Une femme fait un bilan, provisoire et amusé, de sa vie amoureuse. Aime-t-elle vraiment trop l’amour ? Ce que l’on comprend vite, c’est qu’elle se réjouit de ce goût peut-être immodéré. Et elle nous en parle avec une franchise et un humour aussi déconcertants que bienvenus. S’il s’adresse évidemment aux femmes, son livre est aussi de ceux qui ne manqueront pas d’amuser, de choquer ou de séduire les hommes, ces étranges créatures qui ne sont pas toujours celles dont rêvent dames et demoiselles. Une question se pose à la fin : est-ce d’amour, de désir ou de passion dont nous parle Pilar Pujadas ? À chacun de donner la réponse qui lui convient. Mais en matière d’amour, le dernier mot appartient peut-être au silence…
J'aime trop l'amour
Pilar PUJADAS et Mélanie RUTTEN
Le Castor Astral
ISBN 9782859209780
10,00 EUR
Graphisme : Mélanie Rutten
101 pages
février 2014
Présentation de l'éditeur
Mon avis
Un dimanche pluvieux me donne envie de découvrir un livre acheté quelques mois plus tôt lors de la rencontre avec Pilar Pujadas pour la sortie de son premier roman "Coeur croisé". (♥♥♥♥♥)
Paru en 2014 au Castor Astral, un très bel objet, un tout petit format d'un peu moins de cent pages dans la série "Soit dit en passant ..." . Pilar Pujadas se livre et nous donne ses réflexions, son bilan sur L'AMOUR.
Un petit régal ... sous forme d'abécédaire, des petits textes liés à l'amour.
"Bon sens !, bonheur, carrière, citation favorite, Jeanne Moreau, Dessert, Génération, Kilos, Peinture, Vin ..." et bien d'autres
J'ai adoré, on sourit, on partage.
Un livre qui semble s'adresser aux femmes me direz-vous. Pas sûr, mon mari a pris plaisir à picorer par-ci, par-là de jolies pensées.
Les collages en illustration de Mélanie Rutten agrémentent le tout.
Une jolie petite idée de cadeau pour les fêtes!
Quelques jolies phrases.
Citation favorite
Jeanne Moreau : "L'âge ne vous protège pas des dangers de l'amour. Mais l'amour, dans une certaine mesure, vous protège des dangers de l'âge." Je me disais qu'à l'instar de FUMER TUE sur les paquets de cigarette, le ministère de la Santé devrait indiquer FAITES L'AMOUR sur les boîtes de médicaments contre l'arthrose.
Dessert
Ses baisers ont le goût d'une île flottante, d'une crême brûlée, d'une salade de fruits, d'un éclair au chocolat. Quand il m'embrasse, je suis tout sauf une religieuse.
Vin
Sous les effets du vin, je lui ai demandé de me prendre dans ses bras. Sobre, je n'aurais jamais osé. Sobre, je lui aurais demandé d'ouvrir la bouteille.
mardi 13 décembre 2016
Monsieur Origami - Jean-Marc Ceci ♥♥♥♥♥
Monsieur Origami - Jean-Marc Ceci
Gallimard
Collection Blanche
Parution : 25-08-2016
168 pages
À l’âge de vingt ans, le jeune Kurogiku tombe amoureux d’une femme qu’il n’a fait qu’entrevoir et quitte le Japon pour la retrouver. Arrivé en Toscane, il s’installe dans une ruine isolée où il mènera quarante ans durant une vie d’ermite, adonné à l’art du washi, papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis. Un jour, Casparo, un jeune horloger, arrive chez Kurogiku, devenu Monsieur Origami. Il a le projet de fabriquer une montre complexe avec toutes les mesures du temps disponibles. Son arrivée bouscule l’apparente tranquillité de Monsieur Origami et le confronte à son passé. Les deux hommes sortiront transformés de cette rencontre.
Ce roman, d’un dépouillement extrême, allie profondeur et légèreté, philosophie et silence. Il fait voir ce qui n’est pas montré, entendre ce qui n’est pas prononcé. D’une précision documentaire parfaite, il a l’intensité d’un conte, la beauté d’un origami.
Mon avis
Maître Kurogiku a quitté son Japon natal à l’âge de 20 ans avec pour seul bagage trois pousses de kózo, un kimono, son secret pour faire du washi et une grue en origami, présent de son père.
Il est arrivé en Toscane à la recherche d’une panthère noire, entendez par là une superbe italienne de passage au Japon, signora Tchaó. Il s’installe dans une propriété en ruines, il y a environ quarante ans. Il serait prêt à partir si le propriétaire se manifesterait.
Il passe ses journées à méditer devant une feuille de papier chiffonnée.
Un jour, Casparo arrive, il bouleversera ses habitudes.
Quatre parties composent ce magnifique premier roman.
Un premier roman épuré, allant à l’essentiel. Une plume magnifique. Un livre court à lire rapidement pour le plaisir ou un livre accompagnant une vie.
Une pépite. A découvrir de toute urgence.
Gallimard
Collection Blanche
Parution : 25-08-2016
168 pages
À l’âge de vingt ans, le jeune Kurogiku tombe amoureux d’une femme qu’il n’a fait qu’entrevoir et quitte le Japon pour la retrouver. Arrivé en Toscane, il s’installe dans une ruine isolée où il mènera quarante ans durant une vie d’ermite, adonné à l’art du washi, papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis. Un jour, Casparo, un jeune horloger, arrive chez Kurogiku, devenu Monsieur Origami. Il a le projet de fabriquer une montre complexe avec toutes les mesures du temps disponibles. Son arrivée bouscule l’apparente tranquillité de Monsieur Origami et le confronte à son passé. Les deux hommes sortiront transformés de cette rencontre.
Ce roman, d’un dépouillement extrême, allie profondeur et légèreté, philosophie et silence. Il fait voir ce qui n’est pas montré, entendre ce qui n’est pas prononcé. D’une précision documentaire parfaite, il a l’intensité d’un conte, la beauté d’un origami.
Mon avis
Maître Kurogiku a quitté son Japon natal à l’âge de 20 ans avec pour seul bagage trois pousses de kózo, un kimono, son secret pour faire du washi et une grue en origami, présent de son père.
Il est arrivé en Toscane à la recherche d’une panthère noire, entendez par là une superbe italienne de passage au Japon, signora Tchaó. Il s’installe dans une propriété en ruines, il y a environ quarante ans. Il serait prêt à partir si le propriétaire se manifesterait.
Il passe ses journées à méditer devant une feuille de papier chiffonnée.
Un jour, Casparo arrive, il bouleversera ses habitudes.
Quatre parties composent ce magnifique premier roman.
- Washi : l’art de faire un papier particulier qui sera déclaré en 2014 patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.
- Origami : l’art de plier le washi. C’est simple, il n’existe que deux plis, le pli montagne et le pli vallée.
- Zen : la méditation, la contemplation remplissent la vie de Maître Kurogiku. Méditation sur nos origines, sur le commencement.
- Ima : veut dire maintenant. Maintenant que Casparo est arrivé, il faut peut-être changer le cours des choses ?
Un premier roman épuré, allant à l’essentiel. Une plume magnifique. Un livre court à lire rapidement pour le plaisir ou un livre accompagnant une vie.
Une pépite. A découvrir de toute urgence.
Ma note : coup de ♥
Les jolies phrases
Toute beauté a sa part d'ombre...
Je cherche à concevoir le mécanisme d'une montre qui contiendrait en elle toutes les complications connues et inconnues. Je veux ... je voudrais construire la montre qui puisse contenir toutes les mesures du temps.
Je fais sans doute comme vous : je passe mon temps à une activité dont personne ne voit l'utilité. C'est sans doute ce que l'on appelle une passion.
Sans doute les êtres et les choses appartiennent à ceux qui s'en occupent.
- On ne peut comprendre où l'on va, si l'on ne sait pas d'où on vient.
Puis :
- D'où l'on vient est d'une extrême simplicité. Puisque à l'origine il n'y a rien.
Silence. Regards l'un dans l'autre, comme deux feuilles d'origami pliées l'une dans l'autre. Comme deux fibres de kózo prises l'une dans l'autre. Comme deux engrenages pris l'un dans l'autre.
Á quoi sert-il d'avoir si être nous manque.
L'art de l'origami est un art aux règles simples.
Un jour, tout le monde a envie que quelque chose change - cesse.
Je cherche à concevoir le mécanisme d'une montre qui contiendrait en elle toutes les complications connues et inconnues. Je veux ... je voudrais construire la montre qui puisse contenir toutes les mesures du temps.
Je fais sans doute comme vous : je passe mon temps à une activité dont personne ne voit l'utilité. C'est sans doute ce que l'on appelle une passion.
Sans doute les êtres et les choses appartiennent à ceux qui s'en occupent.
- On ne peut comprendre où l'on va, si l'on ne sait pas d'où on vient.
Puis :
- D'où l'on vient est d'une extrême simplicité. Puisque à l'origine il n'y a rien.
Silence. Regards l'un dans l'autre, comme deux feuilles d'origami pliées l'une dans l'autre. Comme deux fibres de kózo prises l'une dans l'autre. Comme deux engrenages pris l'un dans l'autre.
Á quoi sert-il d'avoir si être nous manque.
lundi 12 décembre 2016
La suture - Sophie Daull
La suture
Sophie DAULL
Philippe Rey
Date de parution : 25/08/2016
ISBN : 978-2-84876-537-2
Format : 14,5 x 22 cm
Pages : 208
Prix : 17.00 €
Alors qu’elle vient de perdre Camille, sa fille de seize ans, Sophie Daull se penche sur le passé de sa mère, Nicole, une femme mystérieuse, disparue elle aussi, il y a trente ans. Munie de maigres indices – quelques lettres et photos tenant dans une boîte à chaussures –, elle entreprend de déchiffrer les lieux et paysages où Nicole a vécu, les visages qu’elle a connus, et tente de reconstituer ainsi une existence troublante.
À larges aiguillées joyeuses, poétiques ou bancales, l’auteure va coudre passé et présent, fiction et réalité, grand-mère et petite-fille, dans ce roman en forme d’enquête généalogique, qui vagabonde dans la France de l’après-guerre jusqu’aux années 80.
Se dessine ainsi la figure de Nicole, dont la frêle beauté et la timidité intriguent, porteuse d’une énigme qu’elle semble elle-même ignorer, chahutée depuis l’enfance par les rudesses d’une vie sans ménagement. Nicole, que le lecteur débusquera avec émotion derrière ses larges lunettes et la fumée de ses Gitanes…
Mon avis
Que j'étais impatiente de le lire, et bien contente que ma binôme me le propose en LC. J'avais adoré la plume de Sophie Daull dans son premier roman, très dur mais magnifique "Camille, mon envolée"
Sophie Daull a vécu un autre drame dans sa vie, celui de perdre Nicole, sa maman dans des conditions tragiques alors qu'elle avait à peine dix-neuf ans. Elle a perdu sa fille Camille de seize ans. Ni l'une, ni l'autre n'ont pu se connaître et l'auteure a envie de les rapprocher, de les coudre, de les suturer. C'était pour elle une suite logique d'écrire ce Livre.
Les jolies phrases
On dirait un énoncé de problème de maths avec les trains qui déraillent et des robinets qui fuient. Sauf que là, ce sont des vies qui fuient et des destins qui déraillent.
Quand les gens sont morts, on vous dit de qui ils étaient nés.
Elle n'a que le mérite de brûler quelques mots, qui m'incendient les soirs de cafard, aux puits de forage de l'encre fossile. Ca me fait durer sans elles, ça me les garde au chaud.
En roulant j'ai mesuré à quel point je n'avais pas appris grand-chose, combien les coins de voile soulevés retombent aussitôt en poussière, en cendres, en pellicules indéchiffrables qui figent tout dans un éternel sépia crasseux.
Je les examine à en avoir les yeux qui pleurent, comme si la larme acide et rageuse qui tomberait de mon iris sur l'argentique allait agir comme un nouveau révélateur, faisant surgir de force une date, un nom. Mais rien.
J'ai comme un engourdissement de la pulsion généalogique, une paralysie de l'obsession chronologique.
Cette rue est comme la nervure selon laquelle nous raccommoder.
La mort de ma mère, je la vois comme un entraînement à celle de Camille.
Le chapitre coquetterie ouvert, je tire le fil; je sais déjà que c'est celui de la bobine de fil noir, mais tant pis, il est passé dans le chas.
Bientôt une autre preuve, vivante et tout aussi incontestable, arrondira son ventre. C'est moi qui vais germer dans l'hiver, accidentelle ou désirée selon les versions, accrochée et mûrissante à l'heure des noix et des endives, pour naître dans le plein milieu de l'été suivant, sous le soleil exactement.
En un mot, ils tirent le diable par la queue, comme je tire sur l'aiguille, au risque de froncer le tissu, de casser le fil, pour aller au bout de ma suture.
J'écris ça : "Je suis devenue la mère de ma mère." Dans l'autre livre, celui en bleu pour Camille, j'écrivais : "Je suis devenue l'enfant de la fille." Matrices en vrac. Généalogies en toc.
Sophie DAULL
Philippe Rey
Date de parution : 25/08/2016
ISBN : 978-2-84876-537-2
Format : 14,5 x 22 cm
Pages : 208
Prix : 17.00 €
Présentation de l'éditeur
Alors qu’elle vient de perdre Camille, sa fille de seize ans, Sophie Daull se penche sur le passé de sa mère, Nicole, une femme mystérieuse, disparue elle aussi, il y a trente ans. Munie de maigres indices – quelques lettres et photos tenant dans une boîte à chaussures –, elle entreprend de déchiffrer les lieux et paysages où Nicole a vécu, les visages qu’elle a connus, et tente de reconstituer ainsi une existence troublante.
À larges aiguillées joyeuses, poétiques ou bancales, l’auteure va coudre passé et présent, fiction et réalité, grand-mère et petite-fille, dans ce roman en forme d’enquête généalogique, qui vagabonde dans la France de l’après-guerre jusqu’aux années 80.
Se dessine ainsi la figure de Nicole, dont la frêle beauté et la timidité intriguent, porteuse d’une énigme qu’elle semble elle-même ignorer, chahutée depuis l’enfance par les rudesses d’une vie sans ménagement. Nicole, que le lecteur débusquera avec émotion derrière ses larges lunettes et la fumée de ses Gitanes…
Mon avis
Que j'étais impatiente de le lire, et bien contente que ma binôme me le propose en LC. J'avais adoré la plume de Sophie Daull dans son premier roman, très dur mais magnifique "Camille, mon envolée"
Sophie Daull a vécu un autre drame dans sa vie, celui de perdre Nicole, sa maman dans des conditions tragiques alors qu'elle avait à peine dix-neuf ans. Elle a perdu sa fille Camille de seize ans. Ni l'une, ni l'autre n'ont pu se connaître et l'auteure a envie de les rapprocher, de les coudre, de les suturer. C'était pour elle une suite logique d'écrire ce Livre.
- Sophie n'a gardé de sa maman que très peu de choses, une petite boîte à chaussures contenant en tout et pour tout : une série de photos noir et blanc petit format à bord dentelé, sans date, ni légende.
- deux photos de classe
- des vignettes de missel (communion)
- sept cartes postales
- des bulletins de paie
- une lettre manuscrite en partie effacée
- une cassette en partie inaudible vieille de dix ans contenant un entretien entre sa soeur et sa mère
C'est tout ! Avec ces maigres indices, elle va essayer de retracer la jeunesse de sa maman, la face cachée dont elle ne parlait jamais.
On commence par la vie de ses grands-parents : Charlotte et Victor , juste avant la naissance de Nicole.
Une enquête où réalité et fiction se chevauchent car il fallait remplir les vides.
De nombreux parallèles sont mis en évidence avec Camille. Besoin, nécessité de se forger une histoire.
J'ai apprécié l'écriture magnifique mais avoue ne pas avoir été "embarquée" dans cette quête de ses origines. J'ai été très touchée par contre par la résilience dont fait preuve Sophie Daull.
Toujours continuer, avancer, se reconstruire en reprisant, en suturant ses deux drames personnels.
Toujours continuer, avancer, se reconstruire en reprisant, en suturant ses deux drames personnels.
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
On dirait un énoncé de problème de maths avec les trains qui déraillent et des robinets qui fuient. Sauf que là, ce sont des vies qui fuient et des destins qui déraillent.
Quand les gens sont morts, on vous dit de qui ils étaient nés.
Elle n'a que le mérite de brûler quelques mots, qui m'incendient les soirs de cafard, aux puits de forage de l'encre fossile. Ca me fait durer sans elles, ça me les garde au chaud.
En roulant j'ai mesuré à quel point je n'avais pas appris grand-chose, combien les coins de voile soulevés retombent aussitôt en poussière, en cendres, en pellicules indéchiffrables qui figent tout dans un éternel sépia crasseux.
Je les examine à en avoir les yeux qui pleurent, comme si la larme acide et rageuse qui tomberait de mon iris sur l'argentique allait agir comme un nouveau révélateur, faisant surgir de force une date, un nom. Mais rien.
J'ai comme un engourdissement de la pulsion généalogique, une paralysie de l'obsession chronologique.
Cette rue est comme la nervure selon laquelle nous raccommoder.
La mort de ma mère, je la vois comme un entraînement à celle de Camille.
Le chapitre coquetterie ouvert, je tire le fil; je sais déjà que c'est celui de la bobine de fil noir, mais tant pis, il est passé dans le chas.
Bientôt une autre preuve, vivante et tout aussi incontestable, arrondira son ventre. C'est moi qui vais germer dans l'hiver, accidentelle ou désirée selon les versions, accrochée et mûrissante à l'heure des noix et des endives, pour naître dans le plein milieu de l'été suivant, sous le soleil exactement.
En un mot, ils tirent le diable par la queue, comme je tire sur l'aiguille, au risque de froncer le tissu, de casser le fil, pour aller au bout de ma suture.
J'écris ça : "Je suis devenue la mère de ma mère." Dans l'autre livre, celui en bleu pour Camille, j'écrivais : "Je suis devenue l'enfant de la fille." Matrices en vrac. Généalogies en toc.
dimanche 11 décembre 2016
Le modèle - Manuel Capouet
Le modèle
Manuel Capouet
Diagonale
Roman
Parution : 16 octobre 2016
250 pages
ISBN 978-2-960132-16-8
17, 50 €
Présentation de l'éditeur
"La terre n’était maintenant plus qu’à cinquante millions de kilomètres du soleil et était irradiée d’un flux solaire ultraviolet sept fois plus puissant que d’ordinaire. L’eau des océans s’évaporait à toute allure, tandis que la proximité combinée de Mercure et du soleil provoquait des raz de marée terrifiants qui engloutissaient les mégapoles humaines. (…) Il fallait agir vite. C’est à ce moment-là qu’une secrétaire amidonnée s’est pointée à ma table en me disant que Nishimura Sensei voulait me voir.
- Ima ? Maintenant ? demandai-je.
Elle parut surprise… 0n ne faisait pas attendre le Sensei."
Extrait, Le Modèle, Manuel Capouet, éditions diagonale, octobre 2016
Le mot de l'éditeur :
Manuel Capouet signe avec Le Modèle un roman d’une exceptionnelle originalité et actualité.
Jacques-san, jeune chercheur en climatologie, nous offre une percée rare dans les arcanes de la simulation climatique à Tokyo et dévoile au lecteur l’envers du décor des prédictions planétaires. Et si le futur s’annonce en catastrophes multiples dans la chambre de notre universitaire quelque peu extravagant, les gens se bousculent à sa porte pour savoir s’il vaut mieux investir dans le vin en Chine ou cultiver des insectes sur la bande côtière de la province pakistanaise de Sind.
Le roman évolue avec humour et légèreté, posant un regard tendre et amusé sur les codes et rituels de la société japonaise. Il nous embarque aux confins de la beauté de notre Terre, nous rappelant que l’essentiel est de vivre, d’observer, de goûter au silence. Sagesse nippone.
Mon avis
Jacques a vingt-sept ans, il est chercheur en climatologie. Il vient de gagner une bourse de recherches à Tokyo. A peine débarqué au Japon au kaikan (foyer universitaire) et pris possession de sa petite chambre de 15 m², un coup de fil du professeur Nishimura, alors qu'il s'endormait lui demande de venir de suite..
Et voilà on bascule de suite dans les us et coutumes du Japon. Une culture bien différente de la nôtre.
Avec beaucoup d'humour et de légèreté mais avec une grande précision Manuel Capouet nous décrit la ville, les codes et rituels du Japon, les rapports entre les gens et entre les subalternes.
Jacques va faire connaissance avec Atmosphéric General Circulation Model (AGCM) qu'il baptisera Scylla. C'est un méga ordinateur capable de simuler l'évolution du climat en fonction de multiples paramètres renseignés. Jacques San sera complètement obsédé par la modélisation et Scylla. Il en perdra la raison.
Son objectif : prévoir les conséquences climatiques et démographiques. Il abordera le thème de l'immigration et ses conséquences.
Il vivra en véritable ermite, plongé jours et nuits dans sa modélisation, pour devenir une sorte d'oracle, de pythie prédisant l'avenir des cultures dans telles ou telles régions.
Un livre sympathique, bien rythmé qui nous permet d'apprendre beaucoup de choses sur les variations climatiques et leurs conséquences. Beaucoup de réflexions se dégagent à la lecture. On apprend tout en s'amusant.
Originalité du récit ; des mots en japonais avec chaque fois une annotation nous permettant de comprendre et de les assimiler pour s'imprégner de la culture japonaise. Une très belle écriture.
Autre particularité, un peu déroutante au départ, une partie des dialogues est en anglais ce qui donne encore plus de réalisme à la situation.
Un premier roman réussi, on a envie de savoir, on ne le lâche pas du début à la fin. On s'instruit, on sourit et rit à la lecture. Une belle réussite.
Soyez curieux.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Tokyo ne ressemble pas aux villes européennes. Nos villes sont profondément humaines, tandis que Tokyo paraît suspendue comme un nid de guêpes monstrueux qui n'a d'autre fin que de croître.
Les riches comme les pauvres polluent. Les uns par luxe, les autres par nécessité.
Les Japonais sont comme ça ; ils peuvent nous entretenir de sujets anodins pendant des heures. Comme le dit Selim, ces petites choses sans importance sont autant de nénuphars qui parsèment la surface de l'eau et cachent pudiquement la vase boueuse des vérités froides et nues. Les Japonais sont toujours en train de nous signifier autre choses que ce dont ils nous entretiennent.
La réalité est moins moche quand elle est amère et absurde. Les plus belles poésies et les rires les plus forts naissent de l'abîme du désespoir.
C'est le problème des démocraties, continuait Selim. Elles atrophient vos envies et vous préférez qu'on vous raconte le monde à travers de petites histoires le soir avant de vous endormir.
Ce qui n'est pas encore modélisé est nommé liberté. Ce qui est modélisé est nommé rationalité. Ce que l'on nomme évidence est donnée. Ce que l'on nomme choix est équation. Ce que l'on nomme décision est résolution.
In my culture, you can refuse a bottle of wine, never a piece of bread.
Mais qu'importe! Quand il y a crise, il y a opportunité !
Manuel Capouet
Diagonale
Roman
Parution : 16 octobre 2016
250 pages
ISBN 978-2-960132-16-8
17, 50 €
Présentation de l'éditeur
"La terre n’était maintenant plus qu’à cinquante millions de kilomètres du soleil et était irradiée d’un flux solaire ultraviolet sept fois plus puissant que d’ordinaire. L’eau des océans s’évaporait à toute allure, tandis que la proximité combinée de Mercure et du soleil provoquait des raz de marée terrifiants qui engloutissaient les mégapoles humaines. (…) Il fallait agir vite. C’est à ce moment-là qu’une secrétaire amidonnée s’est pointée à ma table en me disant que Nishimura Sensei voulait me voir.
- Ima ? Maintenant ? demandai-je.
Elle parut surprise… 0n ne faisait pas attendre le Sensei."
Extrait, Le Modèle, Manuel Capouet, éditions diagonale, octobre 2016
Le mot de l'éditeur :
Manuel Capouet signe avec Le Modèle un roman d’une exceptionnelle originalité et actualité.
Jacques-san, jeune chercheur en climatologie, nous offre une percée rare dans les arcanes de la simulation climatique à Tokyo et dévoile au lecteur l’envers du décor des prédictions planétaires. Et si le futur s’annonce en catastrophes multiples dans la chambre de notre universitaire quelque peu extravagant, les gens se bousculent à sa porte pour savoir s’il vaut mieux investir dans le vin en Chine ou cultiver des insectes sur la bande côtière de la province pakistanaise de Sind.
Le roman évolue avec humour et légèreté, posant un regard tendre et amusé sur les codes et rituels de la société japonaise. Il nous embarque aux confins de la beauté de notre Terre, nous rappelant que l’essentiel est de vivre, d’observer, de goûter au silence. Sagesse nippone.
Mon avis
Jacques a vingt-sept ans, il est chercheur en climatologie. Il vient de gagner une bourse de recherches à Tokyo. A peine débarqué au Japon au kaikan (foyer universitaire) et pris possession de sa petite chambre de 15 m², un coup de fil du professeur Nishimura, alors qu'il s'endormait lui demande de venir de suite..
Et voilà on bascule de suite dans les us et coutumes du Japon. Une culture bien différente de la nôtre.
Avec beaucoup d'humour et de légèreté mais avec une grande précision Manuel Capouet nous décrit la ville, les codes et rituels du Japon, les rapports entre les gens et entre les subalternes.
Jacques va faire connaissance avec Atmosphéric General Circulation Model (AGCM) qu'il baptisera Scylla. C'est un méga ordinateur capable de simuler l'évolution du climat en fonction de multiples paramètres renseignés. Jacques San sera complètement obsédé par la modélisation et Scylla. Il en perdra la raison.
Son objectif : prévoir les conséquences climatiques et démographiques. Il abordera le thème de l'immigration et ses conséquences.
Il vivra en véritable ermite, plongé jours et nuits dans sa modélisation, pour devenir une sorte d'oracle, de pythie prédisant l'avenir des cultures dans telles ou telles régions.
Un livre sympathique, bien rythmé qui nous permet d'apprendre beaucoup de choses sur les variations climatiques et leurs conséquences. Beaucoup de réflexions se dégagent à la lecture. On apprend tout en s'amusant.
Originalité du récit ; des mots en japonais avec chaque fois une annotation nous permettant de comprendre et de les assimiler pour s'imprégner de la culture japonaise. Une très belle écriture.
Autre particularité, un peu déroutante au départ, une partie des dialogues est en anglais ce qui donne encore plus de réalisme à la situation.
Un premier roman réussi, on a envie de savoir, on ne le lâche pas du début à la fin. On s'instruit, on sourit et rit à la lecture. Une belle réussite.
Soyez curieux.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Tokyo ne ressemble pas aux villes européennes. Nos villes sont profondément humaines, tandis que Tokyo paraît suspendue comme un nid de guêpes monstrueux qui n'a d'autre fin que de croître.
Les riches comme les pauvres polluent. Les uns par luxe, les autres par nécessité.
C'est juste qu'il y a trop de monde. Trop de monde comme à Tokyo. On est tous trop serrés et on s'intoxique comme des poulets de batterie. Pourtant ça n'arrête pas de pondre. Scylla a raison, ça vit trop.
La vie c'est "on" ou "off". On ne glisse pas vers la mort. Un instant, on était, ensuite on n'est plus et on n'a rien vu venir.
En Occident, la confiance, on s'y résigne seulement quand il n'y a pas moyen de faire autrement. On la concède en maugréant des "si tout le monde faisait comme ça". Ici, on donne sa confiance d'emblée, simplement, parce que la fierté se porte sans mensonge. Quand bien même on la perdrait, ce n'est jamais définitif, car le suicide rend tout au Japon.
En Occident, la confiance, on s'y résigne seulement quand il n'y a pas moyen de faire autrement. On la concède en maugréant des "si tout le monde faisait comme ça". Ici, on donne sa confiance d'emblée, simplement, parce que la fierté se porte sans mensonge. Quand bien même on la perdrait, ce n'est jamais définitif, car le suicide rend tout au Japon.
Le migrant... Quand il arrive quelque part, qu'est-ce qu'il devient ? (...) , et on ne savait toujours pas si le migrant avait fini par se sentir chez lui quelque part et en paix .
Travaillez mal, travaillez bien, c'est sans importance au Japon. Avant tout, soyez présent !
Votre problème à vous les occidentaux, c'est que vous n'osez plus vous plonger dans une vie réelle. Vous préférez vivre à côté.
Il laissait le temps percoler en lui. Il se sentait à sa place, parfaitement dans son espace et dans le présent. Il en saisissait chacun des infinis instants qui coulaient en lui. On aurait dit qu'il s'était libéré du désir lié à l'attente.
Tous les enfants du monde préfèrent le miel au navet. Les chansons d'amour racontent toutes les mêmes histoires. Personne ne croit aux promesses mais tout le monde en demande.
J'ai pensé qu'il suffisait de remettre l'amour à plus tard comme un achat. L'objet est toujours neuf quel que soit le jour où on l'achète. Peut-être que si je parvenais à vivre comme si demain était du bonus j'y gagnerais l'éternité et, après tout, c'est tout ce qui compte.
Le monde est fait de systèmes qui s'affrontent et se repositionnent comme des plaques techtoniques. Tu dois traquer les failles cachées sous le ciment des civilisations. Tu dois introduire le jeu de la thèse et de l'antithèse dans ton modèle. C'est cet équilibre qui introduit le temps et donne la direction de l'évolution de l'humanité. Retiens ceci : la contradiction est la racine de tout mouvement et de toute manifestation vitale. (Nope, Hegel)
Les Japonais sont comme ça ; ils peuvent nous entretenir de sujets anodins pendant des heures. Comme le dit Selim, ces petites choses sans importance sont autant de nénuphars qui parsèment la surface de l'eau et cachent pudiquement la vase boueuse des vérités froides et nues. Les Japonais sont toujours en train de nous signifier autre choses que ce dont ils nous entretiennent.
La réalité est moins moche quand elle est amère et absurde. Les plus belles poésies et les rires les plus forts naissent de l'abîme du désespoir.
C'est le problème des démocraties, continuait Selim. Elles atrophient vos envies et vous préférez qu'on vous raconte le monde à travers de petites histoires le soir avant de vous endormir.
Ce qui n'est pas encore modélisé est nommé liberté. Ce qui est modélisé est nommé rationalité. Ce que l'on nomme évidence est donnée. Ce que l'on nomme choix est équation. Ce que l'on nomme décision est résolution.
In my culture, you can refuse a bottle of wine, never a piece of bread.
Mais qu'importe! Quand il y a crise, il y a opportunité !
jeudi 8 décembre 2016
Détecteur de mes songes - Kenan Gorgün ♥
Détecteur de mes songes
Kenan Gorgün
Quadrature
ISBN 978-2-930538-64-8 (format broché)
ISBN 978-2-930538-65-5 (format ePUB)
128 pages
Livre broché - 16€
ebook - 9.99€
Ce monde-ci a été façonné en sept nuits. Sept nuits de rêves et de cauchemars. Pour ceux qui verraient dans le nombre avancé une allusion biblique, je jure de n’avoir pas fait exprès : j’ai créé et détruit au gré de mon inconscient. Sept nuits. Les plus excitantes de ma vie.
L'auteur
Kenan Görgün est un écrivain belge d'origine turque, né à Gand en 1977.
Il fait ses études à Bruxelles dans une école francophone. À quinze ans n'ayant jamais lu, il commence à écrire. Un an plus tard, il découvre Stephen King puis Paul Auster.
Il suit les cours d'écriture du professeur écrivain Gustave Rongy. Il contribue d'abord à la revue "Marginales" avant de publier ses premiers poèmes et nouvelles.
Il est aussi un scénariste primé, membre de l'Association des Scénaristes de l'Audiovisuel.
Il a écrit des chansons pour le groupe de rock O.I.L. .
Livres
L’Enfer est à nous, Louvain-la-Neuve, Belgique, Quadrature, 2005
Mémoires d'un cendrier sale, Bruxelles, Maelstrom, Bookleg N°10, 2006
L’ogre, c’est mon enfant, Avin, Belgique, Luce Wilquin Luce Wilquin, 2006
Fosse commune, Paris, Fayard, 2007 -Finaliste du Prix Rossel 2007
Alcool de larmes, Luce Wilquin, 2008
Patriot act, Paris, First éditions, 2009
Anatolia Rhapsody, La Roque d’Anthéron, France, éditions Vents d’ailleurs, 2014
Rebellion Park, La Roque d’Anthéron, France, éditions Vents d’ailleurs, 2014
Delia on my mind, Maelström Editions, 2015
Mon avis
Un titre magnifique qui ne peut que donner l'envie de le découvrir. Je ne suis pas habituée aux nouvelles et pourtant quel bonheur que ce recueil.
Divisé en quatre parties regroupant les quatre éléments, Kenan Gorgün nous propose de se plonger dans ses songes, de décrypter de quoi se profile le monde de demain.
C'est une série de questionnements qui naît au fur et à mesure de la lecture, dans un monde futuriste, pas si lointain que ça. Que restera t-il de l'Homme, de son humanité ? Sera t-il amené à disparaître ? Quel est le fondement de l'être ? Notre monde n'est-il pas en déclin, à la dérive ?
Entre fiction et réalité, la frontière est souvent mince. Qui suis-je vraiment ? , apparaît en filigranes durant les divers récits. Kenan Gorgün est belgo-turc, il nous fait ressentir le choc des cultures, l'évolution de notre société au niveau politique et moral.
Dès la première partie, L'AIR ; il nous fait percevoir l'impalpable, que se passe t-il lorsqu'il rêve et qu'il retrouve ses songes gravés sur la pellicule de sa caméra VHS le lendemain "Détecteur de mes songes", et si demain nous n'existions plus pour l'administration "Le mandarin des caniveaux", la perception fausse que l'on peut avoir de certains éléments "Pas vu, pas pris"
Dans la terre, "Bodyshop"m'a particulièrement interpellée, et si on louait le corps de quelqu'un d'autre, aurions-nous la même perception du monde ?
Terrible aussi dans l'élément Feu, "La botte secrète du Père Noël", nos jugements, notre perception du monde est-il le bon, un détail peut tout changer . J'ai adoré "Silencio" aussi, je m'arrête ici; à vous de découvrir ce recueil dont l'écriture est surprenante, les genres différents. C'est vraiment très réussi. Je n'ai qu'une envie, c'est celle de découvrir un peu plus cette plume de grand talent.
Un énorme merci aux éditions Quadrature pour ce merveilleux cadeau.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Je ne me doutais pas que le malheur ordinaire, à la longue, peut vacciner contre le malheur même.
Mais à présent, je suis Palestinien ! A ce titre (et je porte mes racines comme un titre) je n'existe ni ne vis, mais résiste et survis. L'ennemi est un cauchemar que je balaie sans relâche grâce à l'éveil de ma conscience.
Toute mémoire abolie, je suis chaque homme et chaque homme est moi.
L'explosion de l'immeuble a créé sur la place un déni de réalité.
...Que l'Histoire nous mène au seuil d'un basculement mais que nous sommes prêts en tant qu'espèce, à traverser la tourmente pour le salut du plus grand nombre.
Les seuls stocks extensibles en ce moment, songe-t-il, ce sont les stocks de connerie et de cruauté.
Tout le monde voudrait que ces temps difficiles ouvrent nos yeux sur l'essentielle humanité que nous partageons.
...de nous faire oublier que nous n'étions que des êtres humains; et que la mort, l'heure venue, n'accepterait pas de chèque ni de valise de billets pour nous "oublier" encore quelque temps.
La page 97 en autre.
Kenan Gorgün
Quadrature
ISBN 978-2-930538-64-8 (format broché)
ISBN 978-2-930538-65-5 (format ePUB)
128 pages
Livre broché - 16€
ebook - 9.99€
Présentation de l'éditeur
Ce monde-ci a été façonné en sept nuits. Sept nuits de rêves et de cauchemars. Pour ceux qui verraient dans le nombre avancé une allusion biblique, je jure de n’avoir pas fait exprès : j’ai créé et détruit au gré de mon inconscient. Sept nuits. Les plus excitantes de ma vie.
L'auteur
Kenan Görgün est un écrivain belge d'origine turque, né à Gand en 1977.
Il fait ses études à Bruxelles dans une école francophone. À quinze ans n'ayant jamais lu, il commence à écrire. Un an plus tard, il découvre Stephen King puis Paul Auster.
Il suit les cours d'écriture du professeur écrivain Gustave Rongy. Il contribue d'abord à la revue "Marginales" avant de publier ses premiers poèmes et nouvelles.
Il est aussi un scénariste primé, membre de l'Association des Scénaristes de l'Audiovisuel.
Il a écrit des chansons pour le groupe de rock O.I.L. .
Livres
L’Enfer est à nous, Louvain-la-Neuve, Belgique, Quadrature, 2005
Mémoires d'un cendrier sale, Bruxelles, Maelstrom, Bookleg N°10, 2006
L’ogre, c’est mon enfant, Avin, Belgique, Luce Wilquin Luce Wilquin, 2006
Fosse commune, Paris, Fayard, 2007 -Finaliste du Prix Rossel 2007
Alcool de larmes, Luce Wilquin, 2008
Patriot act, Paris, First éditions, 2009
Anatolia Rhapsody, La Roque d’Anthéron, France, éditions Vents d’ailleurs, 2014
Rebellion Park, La Roque d’Anthéron, France, éditions Vents d’ailleurs, 2014
Delia on my mind, Maelström Editions, 2015
source Wikipédia
Mon avis
Un titre magnifique qui ne peut que donner l'envie de le découvrir. Je ne suis pas habituée aux nouvelles et pourtant quel bonheur que ce recueil.
Divisé en quatre parties regroupant les quatre éléments, Kenan Gorgün nous propose de se plonger dans ses songes, de décrypter de quoi se profile le monde de demain.
C'est une série de questionnements qui naît au fur et à mesure de la lecture, dans un monde futuriste, pas si lointain que ça. Que restera t-il de l'Homme, de son humanité ? Sera t-il amené à disparaître ? Quel est le fondement de l'être ? Notre monde n'est-il pas en déclin, à la dérive ?
Entre fiction et réalité, la frontière est souvent mince. Qui suis-je vraiment ? , apparaît en filigranes durant les divers récits. Kenan Gorgün est belgo-turc, il nous fait ressentir le choc des cultures, l'évolution de notre société au niveau politique et moral.
Dès la première partie, L'AIR ; il nous fait percevoir l'impalpable, que se passe t-il lorsqu'il rêve et qu'il retrouve ses songes gravés sur la pellicule de sa caméra VHS le lendemain "Détecteur de mes songes", et si demain nous n'existions plus pour l'administration "Le mandarin des caniveaux", la perception fausse que l'on peut avoir de certains éléments "Pas vu, pas pris"
Dans la terre, "Bodyshop"m'a particulièrement interpellée, et si on louait le corps de quelqu'un d'autre, aurions-nous la même perception du monde ?
Terrible aussi dans l'élément Feu, "La botte secrète du Père Noël", nos jugements, notre perception du monde est-il le bon, un détail peut tout changer . J'ai adoré "Silencio" aussi, je m'arrête ici; à vous de découvrir ce recueil dont l'écriture est surprenante, les genres différents. C'est vraiment très réussi. Je n'ai qu'une envie, c'est celle de découvrir un peu plus cette plume de grand talent.
Un énorme merci aux éditions Quadrature pour ce merveilleux cadeau.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Je ne me doutais pas que le malheur ordinaire, à la longue, peut vacciner contre le malheur même.
Mais à présent, je suis Palestinien ! A ce titre (et je porte mes racines comme un titre) je n'existe ni ne vis, mais résiste et survis. L'ennemi est un cauchemar que je balaie sans relâche grâce à l'éveil de ma conscience.
Toute mémoire abolie, je suis chaque homme et chaque homme est moi.
L'explosion de l'immeuble a créé sur la place un déni de réalité.
...Que l'Histoire nous mène au seuil d'un basculement mais que nous sommes prêts en tant qu'espèce, à traverser la tourmente pour le salut du plus grand nombre.
Les seuls stocks extensibles en ce moment, songe-t-il, ce sont les stocks de connerie et de cruauté.
Tout le monde voudrait que ces temps difficiles ouvrent nos yeux sur l'essentielle humanité que nous partageons.
...de nous faire oublier que nous n'étions que des êtres humains; et que la mort, l'heure venue, n'accepterait pas de chèque ni de valise de billets pour nous "oublier" encore quelque temps.
La page 97 en autre.
mardi 6 décembre 2016
Journal d'un vampire en pyjama - Mathias Malzieu ♥♥♥♥♥
Journal d'un vampire en pyjama - Mathias Malzieu
Albin Michel
18.00 €
27 Janvier 2016
140mm x 205mm
240 pages
« Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur. »
Mathias Malzieu
Albin Michel
18.00 €
27 Janvier 2016
140mm x 205mm
240 pages
EAN13 : 9782226321824
Présentation de l'éditeur
« Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur. »
Mathias Malzieu
Extrait de "On n'est pas couché"
Mon avis
Quelle claque !
Mathias Malzieu est un fou du travail, créatif, inventif, il veut toujours faire plus, il ne sait pas s'arrêter. Il est sur le point de concrétiser son rêve, son film. Six années de sa vie pour la réalisation du film "Jack et la mécanique du coeur". Un petit bijou.
C'est le tournage du clip, Mathias se donne à fond mais il se rend compte qu'il n'a plus de souffle, il est très pâle, il n'en peut plus. En fait il aurait pu y rester...c'est ce qu'il apprendra quelque jours plus tard.
Il fait une prise de sang et très vite il est alerté, il est en danger de mort. Son corps, plus exactement sa moelle osseuse a arrêté de produire des globules. Il n'a presque plus d'oxygène dans le sang, quasi-plus de plaquettes, il risque des hémorragies, c'est l'aplasie médullaire. Une solution pour (SUR)VIVRE : devenir un vampire, en effet des transfusions sanguines lui sont vitales.
Tout s'écroule, et son idée d'être père...
Il va falloir lutter, se préparer à l'idée d'une greffe et de traitements lourds.
Il s'accroche car Dame Oclès lui tient compagnie à présent. Il a une volonté extraordinaire, l'envie de s'en sortir, grâce à Rosy sa compagne, présente plus que jamais, magnifique dans l'ombre, le soutenant dans son combat.
Alors Mathias écrit son journal, s'accroche en écrivant des chansons, de l'espoir.
Quel récit touchant, palpitant, dévoré en apnée par moments car la chose positive est que l'on connaît l'issue positive. Coup de chapeau mérité aux infirmières pour leur empathie et leur énergie positive, aux médecins et personnel de ces services en chambre stérile, à la science et aux donneurs.
Mathias nous raconte sa renaissance il y a deux ans quasi jour pour jour. Un récit avec beaucoup de poésie, d'humour, un récit magnifique.
J'ai terminé en réécoutant l'album. Chapeau bas Monsieur Malzieu.
J'ai eu la chance d'assister au concert de Dionysos ce printemps au Cirque Royal de Bruxelles, c'était un moment d'émotion intense, un bonheur de le retrouver sur scène avec une pêche d'enfer et une joie de vivre formidable.
Un coup de coeur.
C'est le tournage du clip, Mathias se donne à fond mais il se rend compte qu'il n'a plus de souffle, il est très pâle, il n'en peut plus. En fait il aurait pu y rester...c'est ce qu'il apprendra quelque jours plus tard.
Il fait une prise de sang et très vite il est alerté, il est en danger de mort. Son corps, plus exactement sa moelle osseuse a arrêté de produire des globules. Il n'a presque plus d'oxygène dans le sang, quasi-plus de plaquettes, il risque des hémorragies, c'est l'aplasie médullaire. Une solution pour (SUR)VIVRE : devenir un vampire, en effet des transfusions sanguines lui sont vitales.
Tout s'écroule, et son idée d'être père...
Il va falloir lutter, se préparer à l'idée d'une greffe et de traitements lourds.
Il s'accroche car Dame Oclès lui tient compagnie à présent. Il a une volonté extraordinaire, l'envie de s'en sortir, grâce à Rosy sa compagne, présente plus que jamais, magnifique dans l'ombre, le soutenant dans son combat.
Alors Mathias écrit son journal, s'accroche en écrivant des chansons, de l'espoir.
Quel récit touchant, palpitant, dévoré en apnée par moments car la chose positive est que l'on connaît l'issue positive. Coup de chapeau mérité aux infirmières pour leur empathie et leur énergie positive, aux médecins et personnel de ces services en chambre stérile, à la science et aux donneurs.
Mathias nous raconte sa renaissance il y a deux ans quasi jour pour jour. Un récit avec beaucoup de poésie, d'humour, un récit magnifique.
J'ai terminé en réécoutant l'album. Chapeau bas Monsieur Malzieu.
J'ai eu la chance d'assister au concert de Dionysos ce printemps au Cirque Royal de Bruxelles, c'était un moment d'émotion intense, un bonheur de le retrouver sur scène avec une pêche d'enfer et une joie de vivre formidable.
Un coup de coeur.
Les jolies phrases
Puisque je suis prisonnier de mon propre corps, je dois plus que jamais apprendre à m'évader par la pensée. Organiser ma résistance en mobilisant les ressources de l'imagination. Je vais travailler dur au rêve de m'en sortir. Il me faudra une volonté en fer forgé. Un truc de marathonien. Foulée après foulée. Rythme et constance. Trouver l'équilibre entre la rigueur d'un moine et la fantaisie créative. Apprendre à faire le con poétiquement dans le cadre austère du couvre-feu que je dois respecter. Doser l'espoir au jour le jour. Transformer l'obscurité en ciel étoilé. Décrocher la lune tous les matins et aller la remettre en place avant la tombée de la nuit. Un vrai boulot de néo-vampire.
Pour moi, l'amateur de rêves, le plus beau cadeau serait de pouvoir revivre "comme tout le monde".
Ma seule possibilité de résister, c'est d'écrire. L'urgence fait pousser des graines de livres en moi. Je les arrose toutes et m'applique à penser que je vais trouver mon haricot magique pour crever le plafond de l'hôpital.
On se réhabitue vite aux choses du tendre quand on revient d'un champ de bataille.
Ma meilleure évasion reste ma création. L'invention. Les liens fragiles et magiques à tisser entre rêve et réalité. La poésie est le dessert de l'esprit, l'humour en est le fruit.
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