mardi 12 novembre 2024

Au-delà du vieux mur - Olivier Terlinden ♥♥♥♥♥

 Au-delà du vieux mur - Olivier Terlinden  ♥♥♥♥♥










Weyrich
Plumes de Coq
Parution : 02/04/2024
Pages : 152
Isbn : 9782874899287
Prix : 16 €


Présentation de l'éditeur



J’ai rencontré le vieil homme le soir de la tempête. Il sortait de la bergerie dans son bleu de travail décoloré. Quand il me vit, grelottant de froid et de peur, il m’invita à me réchauffer dans le grand salon du manoir, au cœur du domaine d’Hermeline. À la fois châtelain et jardinier, cet homme gardait un trésor. Oublié des hommes, le domaine d’Hermeline dort en bordure du village. Dans ce royaume où vit un vieillard solitaire, un enfant apprend à aimer la terre. Il y découvre la valeur du silence et de l’amitié. Esquisse d’un monde effacé qui, peut-être, quelque part, existe encore.


Olivier Terlinden



Olivier Terlinden, 36 ans, est agronome et photographe nature. Né en bordure de forêt, il s’est passionné pour la vie sauvage depuis son plus jeune âge.

Aujourd’hui, Olivier a troqué l’appareil contre la plume. S’inspirant des lieux photographiés durant des années, il nous offre avec Au-delà du vieux mur un subtil récit initiatique.




Mon avis

C'est un récit initiatique, d'apprentissage que nous conte ici Olivier Terlinden dans son premier roman.

François est un gamin des villes, solitaire, orphelin à la naissance, lui reste un père absent qui le dépose les week-ends et vacances chez ses parents.  Un village en bord des bois et des champs, un immense domaine entouré d'un vieux mur, une grille et surtout un panneau "Propriété Privée! Défense d'entrer !" qui donne envie de braver les interdits.

François fait la connaissance de Jules, le fils du garde-chasse et d'Arthur.  Très vite il déloge chez Jules et planifie d'entrer dans le domaine qui se nomme Hermeline.  C'était pendant longtemps un ancien couvent qui, ils en sont certains, cache un trésor , celui des templiers peut-être!   Ils s'approchent souvent du domaine sans en braver les interdits et pourtant, un jour..  Un bête pari de gosses, toucher la queue de la grosse Mahaut, c'est la laie qui souvent occupe Hermeline, une course folle pour l'éviter, un orage, trempé, apeuré, François va faire une rencontre qui va changer sa vie, un vieil homme en bleu de travail, le châtelain et jardinier, le gardien du trésor.

C'est le début d'une amitié, la découverte d'un monde merveilleux, d'une belle complicité.

La nature est un personnage à part entière dans cette petite pépite, Olivier l'aime, on le sent avec lui, on la respire, on la voit, on sent le vent qui nous effleure, le bruit de la rivière, on part à la découverte du domaine, à la cueillette des champignons, dans l'observation de la roussette.

On rentre dans un univers onirique en croisant Marise, la fille à la robe de lin qui ne laisse pas François indifférent, on entend les légendes de la forêt, ses fées, ses lutins et qui sait peut-être sa sorcière en la personne de la Tchôca.  J'avais l'impression de voir apparaître les personnages de Servais, cet univers sublime et merveilleux.

Un roman qui nous ramène à l'essentiel, au beau, l'écriture est sensorielle, poétique, limpide. Ce livre est une bulle en dehors du temps, un petit moment de beauté et de réconfort.

Ma note : 9.5/10


Les jolies phrases

La terre est pareille à une femme.  Ce n'est pas tout d'y poser les mains, il faut pouvoir l'admirer.
Il dit vrai, fiston. Tu peux travailler la terre, la servir de ton mieux.  Mais ce n'est que si tu prends le temps de l'écouter, de l'aimer, qu'elle s'épanouira.

Il écoutait chanter les instruments comme il écoutait le vent dans les feuillages les soirs de l'automne. La musique était sa façon de voyager. 

Á force d'étreindre cette Terre qu'ils disent aimer, les hommes finissent par l'étouffer..

L'homme est la gangrène de la Terre. Il finira broyé par la machine qu'il a créée ..

Hermeline est un lieu où la nature vit à son rythme.  Par le mur qu'ils ont bâti autrefois, les frères ont voulu protéger quelque chose de fragile.  Ce mur n'est pas fait pour barrer, mais pour garder un espace de silence. 

Dans le monde bruyant qui se dessine, les lieux de paix et de silence se feront rares. Dans cet avenir que je ne connaîtrai pas, les sentinelles veilleront sur ces sanctuaires, les préserveront du bruit et de la folie des hommes.  (...) Quand, demain, avait-il poursuivi, les prairies auront été maçonnées, les forêts rasées, la Lune colonisée et les autels abandonnés, ces lieux seront les seuls à offrir au silence un espace où murmurer.











dimanche 10 novembre 2024

Les eaux assassines - Dominique Van Cotthem ♥♥♥♥♥

 Les eaux assassines - Dominique Van Cotthem  ♥♥♥♥♥














Genèse éditions
Parution : 18/10/2024
Pages : 240
Isbn : 9782382010396
Prix : 22.50 €


Présentation de l'éditeur



Une rivière sort de son lit et envahit les villages des alentours. Trois femmes, avec charge d'âmes, ne peuvent évacuer. Heure par heure, les eaux montent. Au matin du deuxième jour, les eaux ont atteint les étages. Leïla, l'infirmière, mère d'un bébé, se retrouve doublement piégée, par l'inondation et par un mari violent. En épouse modèle, elle hésite à le quitter. Quand l'eau entre dans sa maison, ses incertitudes vont voler en éclats. Réjane, la dentellière, n'a pas pu déplacer sa vieille mère souffrant d'Alzheimer. À mesure que l'eau dévaste le rez-de-chaussée, un sombre passé refait surface et met en lumière un secret de famille qui va la changer à jamais. Paloma est bloquée chez elle avec son adolescente. Elle a des raisons de soupçonner son mari de parricide. L'inondation lui apportera-t-elle la réponse ? L'histoire de ces trois femmes se dévoile au rythme de la montée des eaux. Secret de famille, suspicion de meurtre, violence conjugale, chaque maison enferme sa part de romanesque.

Mon avis

Voilà un roman qui est en plein dans l'actualité, inspiré des inondations de juillet 2021 dans la région liégeoise, subies de plein fouet par Dominique Van Cotthem, un roman émouvant, marquant qui nous fait ressentir dans tous les sens du terme - visuel, olfactif, viscéral - les effets de ces crues assassines.

C'est un roman choral, de trois femmes qui vont voir leur vie transformée à jamais.

- Leila est d'origine marocaine, elle a 27 ans, mariée à Thomas qu'elle a voulu plus que tout malgré les réticences de son père.  Elle est seule à la maison avec Noah leur fils âgé de 5 mois.  Leila est infirmière en EPHAD, elle a l'habitude de prendre soin des autres, et pas d'elle.  Thomas est devenu violent souvent sous l'effet de l'alcool.  Son père a accepté le mariage, il ne supportera pas le divorce, alors elle encaisse.

- Paloma est mariée à Etienne dont elle est amoureuse.  Ils ont une fille Nadège qui est ado.  Paloma restaure des meubles, ils sont riches depuis la mort étrange de ses beaux-parents en Italie en 2014. La relation entre Nadège et sa mère est un peu compliquée.  Nadège s'intéresse très fort aux changements climatiques.  Elle écrit du slam et aimerait mettre cela en musique, Paloma ignore tout cela jusqu'à ce que ces inondations les rapprochent mais j'y viens.

- Réjane vit avec sa mère Augustine qui souffre d'Alzheimer depuis 6 ans, elle refuse que sa mère finisse ses jours en EPHAD, elle est d'ailleurs fâchée avec ses soeurs qui ne comprennent pas la situation et l'accusent d'en vouloir à l'argent de leur mère.   Réjane n'a pas été épargnée par la vie.  Elle a perdu son fils et son mari et se consacre entièrement au bien-être de sa maman.

Le point commun est qu'elles ont toutes une maison pas très loin de la rivière.  Il pleut sans discontinuer, on leur suggère d'évacuer mais elles se sentent en sécurité et l'eau va les prendre au piège.

Lorsque l'eau monte, on la voit, on la sent, sauvage, déchaînée, emportant tout, dévastant tout sous son passage, on ressent l'humidité jusqu'aux os, le froid qui s'installe, on sent l'odeur âcre de la boue, du mazout, de ce qu'elle charrie.  L'écriture de Dominique est en tension, on lit en apnée cette catastrophe programmée, on tremble de froid et de peur, on ressent l'angoisse.  L'eau emporte tout, balaie les vies, une photo sauvée, les souvenirs engloutis...  C'est dur, angoissant mais nous nous sommes lecteurs, nous ne l'avons pas vécu comme de plus en plus de monde de plus en plus souvent.

Cette épreuve va changer la vie de ces trois femmes, fortes, dignes.  Différents thèmes abordés, l'emprise, l'enfermement en quelque sorte par la culture, le regard des autres, la relation mère fille, le changement climatique -  j'ai beaucoup aimé cette approche via le slam -  mais aussi la fin de vie , la vieillesse.

C'est dur mais aussi lumineux. Ce roman est magnifique, il est universel et il faut absolument le lire.

Ma note : ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Personne ne lui a expliqué que le bonheur relève de soi et non des autres.

Elle veille à ce que les bagages de chacun contiennent l'essentiel : des mots d'amour, des pardons, des mercis. 

La lucidité de sa fille est une souffrance dont elle n'a pas toujours mesuré l'ampleur. 

Le silence est leur cri d'encouragement. Il symbolise l'indicible. 

Chez elle, la tradition veut qu'une femme obéisse à son mari.  En silence, au*dedans et au*dehors. Leïla sait se taire.  Elle sait sourire quand elle voudrait pleurer, agrafer du bonheur à son visage quand son coeur se déchire par petits bouts.  Elle sait jouer la comédie des épouses modèles.  A la perfection.
Chez elle, le mensonge s'appelle de la pudeur.
Il aura fallu des litres de larmes avalées avant qu'elle lise le degré d'amertume caché dans les yeux de sa mère et ceux de sa tante Aïcha.  De fines lézardes autour de l'iris, autant de déceptions transformées en images pieuses.  Ce qu'elle ne comprend pas, c'est pourquoi ces femmes qui savent continuent de pousser leurs filles à suivre le même chemin.

Pourquoi les hommes préfèrent-ils mener des guerres de territoires plutôt qu'un vrai combat contre leurs propres démons ?

Selon vous, qui de Schopenhauer ou de Descartes a raison ?  Le bonheur est-il impossible puisque la satisfaction des désirs de l'homme est insuffisante au bonheur, ou, au contraire, le bonheur est-il un bien souverain qui dépend de chaque personne ?

Parfois, le malheur nous dépasse.  Parfois, le bonheur nous rattrape.




Du même auteur j'ai lu

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Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire





Du belge pour commencer,  presque un voisin car il est wavrien 


Mille voix   -   Luc Devreese



 
















Les impliqués
Parution : 28/06/2024
Pages : 106
ISBN : 979-10-428-0038-3
Prix : 13 €

Présentation de l'éditeur

Erwin est assailli par ses souvenirs qu’il tente de chasser comme des mouches importunes. Il sort pour respirer un autre air mais sa mémoire insiste. Au détour d’une rue, il rencontre un mendiant boiteux qui l’emmène dans un endroit étrange et insoupçonné.
Il entame alors une double errance en quête de lui-même. L’une au fil de ses pas, l’autre au fil du crayon sur du papier à dessin. Il croisera les destins de personnages de son passé : Doria marquée à jamais par l’histoire d’amour tragique de ses parents et Patty qui flotte dans le monde et dans sa vie aux confins de la folie.
Sur ces chemins improbables, Erwin franchira bien des frontières.

Une petite surprise dans ma boîte 

L'allumette de Pandore  -  Elodie Glerum


























La veilleuse
Roman Nuit Blanche
Parution : 26/11/2024
Pages : 464
Isbn : 9782889780181
Prix : 24 €

Présentation de l'éditeur




En 1977, année politiquement charnière en Europe, les violences d’État et de la guérilla urbaine mettent fin à l’utopie pacifiste post-mai 1968. Dans le village néerlandais de Kootwijk, Lone disparaît alors que son compagnon Ben vient d’être arrêté. Elle laisse un bas de laine et une tablette éventrée de tranquillisants, mais son passeport est introuvable. Quand Ben décède en 2012, à l’issue d’une existence marquée par la détention, sa fille Charlotte s’immerge dans la sombre nébuleuse qui enveloppe le passé de ses parents. En reconstituant la toile de leurs fréquentations, elle croise la trajectoire de personnages insaisissables, tels des vétérans punk rock et une inquiétante Ragana. Dans un climat de paranoïa, sa quête nous entraîne vers les zones grises des rapports humains, où les jeux de pouvoir s’imbriquent dans l’univers impitoyable de la criminalité.



Illustration de couverture : David Haldimann

Un graphique qui termine la série Nestor Burma

Du rififi à Ménilmontant !   -   Tardi


























Casterman
Parution : 06/11/2024
Pages : 192
Scénario : Léo Malet, Tardi
Dessin : Tardi
Isbn : 9782203276444
Prix : 25 €


Présentation de l'éditeur


20 ans après M’as-tu vu en cadavre, une nouvelle aventure de Nestor Burma par Tardi !


Décembre 1957, Burma en tient une sévère, de grippe, qu’il tente de traiter avec le dernier médicament à la mode des laboratoires Manchol. Mais n’ayant pas pour habitude de baisser les bras devant l’adversité, il consent tout de même à recevoir une nouvelle cliente, du genre bourgeoise qui n’a pas froid aux yeux. Quelle n’est pas sa surprise quand elle lui révèle son identité... Madame Manchol ! S’ensuit une enquête dans les coulisses des laboratoires pharmaceutiques, où il sera question de gros sous, bien sûr, et de maltraitance animale.

Je n'ai pas résisté à l'appel de la forêt, à la suite de "la faune symbolique" de Servais :

Le roi cerf  -  Servais





















Dupuis
Parution : 11/10/2024
Pages :80
Coloriste : Raives
Isbn : 9782808505154


Prix : 17.95 €

Présentation de l'éditeur

Dieu, après avoir créé tous les animaux, reçut les doléances du cerf, qui lui demanda s'il pouvait être le chef des animaux. Dieu accepta et lui planta de belles branches feuillues sur la tête, mais que le vaniteux et craintif animal perdit vite au profit de bois secs... Dans la mythologie grecque, le cerf fut lui intimement lié aux figures de Diane, déesse de la chasse, et de l'imprudent Actéon. Chez les Celtes, il était associé au dieu Cernunnos...

De nos jours, le jeune Édouard, accompagné du garde-chasse Gilbert, arpente les forêts et découvre un « cerf-moine », sans bois. Dans les fourrés, une paire d'yeux ne perd rien de la scène. Ceux d'un braconnier que le grand-père d'Édouard semble tolérer, pour d'étranges raisons... Le cerf - et en particulier le mystérieux cerf blanc - va-t-il ajouter une nouvelle page à sa légende ?

Une adaptation bd commencée, je poursuis "Les piliers de la terre"

Les piliers de la terre  T2  Le feu de Dieu  -  Alcante et Dupré




















Glénat
Parution : 23/10/24
D'après Ken Follet
Scénario : Didier Alcante
Dessin : Steven Dupré
Pages : 88
Ean : 9782344059401
Prix : 17.50 €

Présentation de l'éditeur


Au temps des bâtisseurs de cathédrales : redécouvrez la fresque monumentale de Ken Follett dans une saga épique en bande dessinée.

Angleterre, XIIe siècle. Dans un royaume en perdition, morcelé par la guerre et affaibli par la famine, Tom, modeste maître bâtisseur, rêve de construire, un jour, la plus grandiose des cathédrales… Après avoir perdu son épouse et son nouveau-né durant un hiver des plus rudes, il échappe à une mort certaine grâce à la troublante Ellen. Cette jeune femme rebelle et solitaire, vivant dans la forêt avec son fils Jack, devient sa compagne. Ensemble, ils prennent la route, bravant le froid et la misère. En arrivant à Kingsbridge, ils sont reçus par les moines qui, hélas, ne peuvent leur offrir l’hospitalité. Mais un événement tragique va bientôt bouleverser la vie de la communauté ecclésiastique et sceller le destin de Tom. En pleine nuit, un incendie ravage le toit de l’église ; au petit matin l’édifice n’est plus que cendre. En échange du gite et du couvert, Tom propose aux hommes de foi de s’atteler à la tâche pour reconstruire l’église. C’est le début d’un chantier colossal. Pourtant les suspicions demeurent au sein de la communauté. Comment cet incendie a-t-il bien pu se déclarer ? Au même moment, des voix commencent à s’élever contre la présence d’Ellen au sein du prieuré. Bien décidé à poursuivre sa mission, Tom devra faire un choix déchirant s’il veut être nommé maître-bâtisseur et voir une nouvelle cathédrale sortir de terre…

On termine avec un joli cadeau , le tout dernier Philippe Boxho

La mort en face  -  Philippe Boxho




















Kennes les 3 as
Parution : août 2024
Pages : 216
Isbn : 9782380759785
Prix : 19.90 €

Présentation de l'éditeur


« Ce que j'affectionne par-dessus tout, c'est d'aller à la découverte des traces et des indices, de tous ces éléments qui permettent de donner une dernière fois la parole aux morts et de les écouter dans ce qu'ils ont à dire. »

Médecin légiste et professeur en criminologie depuis plus de trente ans, le Dr. Philippe Boxho, est l’auteur de deux livres qui ont permis à un très large public de découvrir la réalité du monde fascinant de la médecine légale. C’est aussi un regard acéré sur notre société qui incite à la réflexion.

Il nous revient avec un troisième ouvrage, dans lequel il n’hésite plus à se livrer, tout en nous contant des histoires vécues plus incroyables que jamais.
Du mystère entourant la mort de Napoléon, à cette fermière noyée par son mari dans une cuve à lait en passant par les dangers du haschich assassin ou de l’alcool, il nous plonge plus profondément que jamais dans les coulisses des enquêtes sur les morts accidentelles, des suicides et meurtres, des plus célèbres aux plus confidentielles.




Belles lectures ! 

vendredi 8 novembre 2024

Lueurs d'ermitage - Benoît Goffin

Lueurs d'ermitage - Benoît Goffin













Weyrich
Plumes de coq
Parution : 10/05/2024
Pages : 201
Isbn : 9782874899188
Prix : 22.90 €




Présentation de l'éditeur

Bernister, un petit ermitage oublié dans la forêt ardennaise, en bordure des Hautes Fagnes… Jusqu’à ce que le père Elysée, un moine en exil de sa communauté vienne y réveiller des drames enfouis. Un tourbillon d’intrigues ébranle alors les murs de l’antique bâtisse. Des visages disparus resurgissent. Des forces obscures harcellent le nouvel ermite et seul Crapule, son vieux chat neurasthénique semble le comprendre.


Benoît Goffin

Né en 1961 et historien de formation, Benoît Goffin s’est intéressé particulièrement aux ordres monastiques en Belgique. Il a enseigné plus de vingt ans dans un collège bruxellois, avant d’en devenir le directeur. Messes amères est son premier roman.











Mon avis

Bernister, le petit ermitage,  un lieu empli de souvenirs pour le père Elysée.  En exil suite aux drames subis dans sa communauté c'est ici qu'il demande à venir tout proche de la nature, un retour sur les traces de son passé, là où l'amitié, la résistance mais aussi des malheurs sont survenus.  En se détachant de son ordre, le début d'un sentiment de liberté, de lâcher prise.

C'est un homme dans le doute, qui s'interroge sur lui-même, sa vie, sa foi.  Il est à la recherche de fraternité et entame une correspondance avec le commissaire Philippe Légaut, celui qui a mené l'enquête dans sa communauté (voir Messes Amères).  

Il est à la recherche de la paix et de la vérité, de la justice divine ou de celle des hommes.

Il accueille le fardeau des autres et accepte le sien.  Il inspire confiance, les gens se confient, les langues se délient sur le passé, des confidences, des appels au secours le conduisent à enquêter, à rechercher la vérité souvent en compagnie de l'Abbé Forthomme, Doyen de Malmédy qui aime la bonne chère et les bonnes bouteilles.  

Le savoir d'historien de l'auteur agrémente cette fiction au vocabulaire étendu, une plume très agréable, visuelle.

Doute, solitude, questions existentielles mais aussi amitié, nature humaine, énigmes nous accompagnent pour un chouette moment de lecture.

Ma note de lecture : 7.5/10




Les jolies phrases

La nature a le don merveilleux de me réconcilier avec mon pire ennemi : moi-même !

Avec le temps, l'inhospitalité apparente de la nature m'est devenue compagne protectrice, douce et attentive à ma solitude. 

Dans cette nouvelle vie qui est la mienne, il me semble que toutes les sensations se sont décuplées.  Comment vous expliquer cela; c'est un peu comme si le silence et la solitude, en faisant taire tout ce qui a pu me distraire jusqu'ici, me donnaient enfin à percevoir, par tous les pores de mon être, avec une intensité jamais ressentie jusqu'ici, ce qui est à la source de l'humain en moi.

Les larmes sont un baume.  Elles emportent dans leur cours les fardeaux trop pesants.  


Je reste impressionné par l'empreinte si forte en nous de ces êtres à peine rencontrés.  La vérité de l'humain peut se dire en quelques instants.  Et ne se possède jamais.

Du même auteur j'ai lu

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mardi 5 novembre 2024

Nos vendredis - Nathalie Marquès ♥♥♥♥♥

 Nos vendredis - Nathalie Marquès  ♥♥♥♥♥




























Les impressions nouvelles
Parution : 23/08/24
Pages : 208
Isbn : 9782390701507
Prix : 19 €

Présentation de l'éditeur



Nos vendredis est un roman choral raconté par Meg, une mère de famille apparemment comblée, qui tente d’échapper au quotidien en écrivant. Un cri qui résonne régulièrement à la tombée du jour lui coupe toute inspiration. En tentant de découvrir son origine, elle explore les environs.

Pourquoi ne croise-t-elle plus son voisin Gabin ? Pourquoi personne n’a-t-il jamais nagé dans la plus grande piscine du quartier ? Qu’attend Constance, seule, pendant des heures, une valise à la main ? À qui pense Blanche lorsqu’elle cuisine pour son mari ? Et surtout, qui hurle la nuit ?

De vendredi en vendredi, de révélation en révélation, Meg découvre que les destins de ses voisins sont bien plus liés qu’il n’y paraît et que le cri, qui emporte tout le quartier dans sa chute, n’y est pas étranger.

Avec les secrets qui se dévoilent, l’inspiration revient…


Nathalie Marques




Biologiste de formation, Nathalie Marquès est professeure de sciences en secondaire et écrivaine.
Nos vendredis est son premier roman.











Mon avis


Comment vous raconter cette petite merveille , un premier roman belge, un roman choral qui va nous faire découvrir la vie d'un quartier, plus exactement des vies qui se croisent, qui s'entremêlent, qui partagent sans le savoir des secrets, des mystères.  Un cri qui retentit et hante les femmes du quartier.

Il y a Meg et Hugo, Meg a envie d'écrire, elle est femme, elle est mère, elle est submergée par sa vie, se perd, s'oublie, un cri va l'éveiller.  Mais quel est donc ce cri ?

On va rencontrer les habitants du quartier qui vont eux aussi se livrer, nous raconter.  Au fil des courts chapitres, les liens vont se faire entre eux, leurs vies, leurs secrets, leurs espoirs.

Des tranches de vie qui vont par la magie de l'écriture devenir universelles, on va s'identifier, s'interroger sur nos petits bonheurs, nos chagrins, nos failles, ce qui nous façonnent et sur l'amour bien entendu, thématique centrale.

L'écriture est sensorielle, subtile, poétique, gourmande, délicate.  Un premier roman très abouti qui éveille tous nos sens.  Un roman d'effacement mais aussi de renaissance.  Il y a tant de choses dans ce récit, un cri, une prise de conscience, une femme qui se perd, des voisins, nous qui ne sommes pas seuls et ne vivons pas dans un monde parfait. 

L'écriture comme échappatoire, tant de pistes à explorer. Ce livre c'est la vie, notre humanité, nos forces, nos faiblesses.

Soyez curieux c'est vraiment un petit bijou.


Les jolies phrases



Mais comment peut-on dire qu'on se meurt quand on a tout ?

Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit, c'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.

J'ai pensé que mon chemin à moi était sans issue. Un beau chemin, mais impossible de faire marche arrière.

Il y a mon coeur rempli de trop d'amour
Il y a ma tête vide de trop peu de savoir
Il y a quelqu'un qui crie et je ne fais rien
Il y a lui, qui travaille et qui travaille
Et puis il y a moi et ma feuille presque blanche.

Je suis perdue quant au sujet, mais j'imagine mon roman comme un jardin anglais.  Au premier coup d'oeil, lorsqu'on regarde le jardin, et parce qu'il paraît si naturel, on pense que presque personne n'y travaille. Pourtant, rien n'est magique et derrière les bosquets qui explosent, quelqu'un se fatigue à la tâche.

Elle trouve ça beau de ne rien demander.  Quand on ne demande rien, on n'attend rien. Et quand on n'attend rien, c'est qu'on est libre.

Désaimer. Le verbe existe.  Même si personne ne l'utilise. Il implique une latence.  Une période de revalidation.  Elle ne connaît pas la marche à suivre.  Cela doit prendre du temps de désaimer...

L'homme libre est bon.  Blanche le sait.  Il est doux et fragile.  Elle en est sûre.  Même s'il semble dur.  Froid.  Mais, elle, quand elle le regarde, dans l'ombre d'un geste ou d'une imperceptible réaction, elle voit un homme apeuré d'aimer.  Et dans ces moments-là, l'amour, elle peut le voir.  Alors elle reste à distance pour ne pas le faire fuir.  Quand on a peur de l'amour, il finit par vous craindre et par s'enfuir dès qu'il s'approche.

Le plus compliqué dans la parenthèse, c'est le demi-cercle qui la ferme. 

Elle tolère la séparation mais pas la rupture.  L'abandon.  La perte.  Elle meurt de l'absence. Elle meurt du silence. 

Ne pas aimer, c'est ne pas souffrir. Alors elle n'aime plus personne.  Même pas elle.

Tu sais qu'on peut choisir ses pensées comme ses habits.  Assortis aux couleurs de la vie. Il paraît qu'en Inde, ce pouvoir se cultive.

L'amour peut-être si proche de la haine. 

Elle a appris à profiter du moment qui est là.  Sans rien attendre. Si ne rien attendre c'est être libre, alors il lui a peut-être appris la liberté.

Elle a dit que dans la vie, il n'y a pas de brouillon possible.  Même pas l'esquisse d'une esquisse puisque l'esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose tandis que le griffonnement de nos vies est une ébauche de rien.  Alors, au risque de ne rien vivre, sans ébauche on se lance, on se jette, on se blesse. Avoir le coeur brisé prouve qu'on a essayé.









lundi 4 novembre 2024

Mythologie du .12 - Célestin de Meeûs ♥♥♥♥♥

 Mythologie du .12      -  Célestin de Meeûs  ♥♥♥♥♥
















Editions du sous-sol
Parution : 22 août 2024
Pages : 144
Isbn : 9782364688035
Prix : 17,50 €

Présentation de l'éditeur

C’est l’histoire d’un jour de solstice d’été au milieu de nulle part.
C’est l’histoire de deux jeunes types qui zonent sur le parking d’un supermarché dans une vieille Clio, à se chambrer
et à enchaîner les bières et les joints.
C’est l’histoire d’un médecin, dont la vie rangée et la famille modèle, construites dans une obsession de réussite, volent en éclats, un homme éméché qui ressasse, impuissant, ses échecs et s’enferme peu à peu dans un monologue paranoïaque et délirant.
C’est l’histoire d’une soirée qui n’en finit pas, d’un snack sur le bord de la route, d’un trip dans la nature et d’une petite cabane au bord de l’eau, de Max et de Théo, de Rombouts et du tenancier de Chez Moustache, d’un médecin à la dérive, de traînards, de la haine et de l’ennui, de ce qu’on ne regrette que parce que cela nous échappe, du besoin de possession et du constat amer que rien ne se contrôle, de l’ivresse et de la violence.

L'auteur





Né à Bruxelles en 1991, Célestin de Meeûs a notamment publié Cadastres (prix de la Vocation) aux éditions Cheyne, ainsi que Cavale russe (mention spéciale du prix Apollinaire et prix Triennal de poésie de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Depuis 2018, il anime les éditions de l’Angle Mort, dont il est cofondateur.  
Mythologie du .12 est son premier roman.

source : éditions du sous-sol









Mon avis

Théo, 18 ans depuis peu, vient de terminer sa rhéto.  Il glande, fume des pétards et bois des coups sur le muret d'un parking de supermarché. Il attend son pote Max qui va arriver.  Il se dit qu'il serait mieux chez lui mais il y a sa petite soeur, sa mère, alors il traîne là, tuant le temps. On partage ses pensées, ses peurs, ses angoisses. Que va-t-il faire plus tard, il aime la mythologie, on revit avec lui la naissance du monde - passage fabuleux -  c'est sympa pense-t-il, il aime ça, pourquoi pas étudier l'histoire.  Perdu dans ses pensées, dans la moiteur de l'été, l'asphalte dégouline (ou fond), le temps s'étire dans l'attente de son pote, l'ennui s'installe.  
Max arrive, ils continuent à boire dans la voiture pourrie de son pote, sur ce parking à refaire le monde.

En parallèle on découvre, Rombouts, un toubib qui fait de longues journées de travail à l'hôpital.  Il vient de faire dix heures de permanence, reprend sa voiture sur le coup de 20h.  45 minutes de route pour rentrer chez lui et retrouver son havre de paix.  Rentrer, s'installer face à son jardin en bordure de la forêt, face au petit bois avec son étang qu'il vient d'acheter pour retrouver sa tranquillité, boire un verre de whisky puis un autre et un autre encore face à sa solitude.  Faut dire qu'il a tout, qu'il mesure l'étendue de son patrimoine, la valeur des choses gagnées à la sueur de son travail mais l'essentiel, il l'a perdu, sa femme et se enfants l'ont quitté pour une petite infidélité.  

La soirée est longue, interminable, c'est le premier soir d'été. Fin de la première partie !

Ces personnages vont bien entendu se croiser, on sent la tension, cela va mal se passer, la perte de contrôle est inéluctable.  Un fait divers en somme, une violence, une folie passagère.

Céléstin de Meeûs nous propose un premier roman d'atmosphère, par sa narration, ses longues phrases dépourvues ou presque de ponctuation qui nous tiennent en haleine, la tension qui monte de ligne en ligne. Les phrases sont sans fin c'est comme une respiration - inspiration et expiration de plus en plus longue-,  on lit en perdant son souffle, en apnée, les mains moites à la fin car la seconde partie particulièrement se lit d'une traite.  Je l'ai terminée à voix haute accentuant ainsi la tension du récit.  

Célestin est un poète avant tout et le choix des mots, du langage n'est pas laissé au hasard.  On sent d'emblée que l'on va vers la tragédie, on sent le gouffre des générations, le désarroi des jeunes, la crainte de l'avenir, et la peur, la paranoia de perdre les acquis pour les plus anciens.

C'est un récit remarquable, d'une force incroyable, un premier roman déjà récompensé du  Prix Stanislas délivré à Nancy en septembre dernier.

Ma note : 9.5/10







samedi 2 novembre 2024

Bilan de lecture d'octobre

Bilan de lecture octobre 2024




Octobre c'est la préparation de la campagne  Lisez-vous le belge ?, c'était la découverte du magnifique "Le bastion des larmes", Prix Décembre 2024 et ensuite 10 lectures d'auteur.e.s ou maisons d'éditions de Belgique.  C'est un peu dans mon ADN de lire belge, j'en lis toute l'année et espère vous donner l'envie d'être curieux.



On connaît le Prix décembre 2024, magnifique roman d'Abdellah Taïa, une lecture suite à une belle rencontre à Nancy en septembre dernier.



"Dans quel monde on vit"  réflexion que je me fais souvent ! , Ralph Vendôme nous propose des nouvelles, réflexions, instantanés de notre quotidien.



C'est le livre que j'avais envie de découvrir cette rentrée, récompensé par le "Prix Stanislas", pour son premier roman, il est aussi en lice pour le Prix Rossel , une plume magnifique, hors du commun.  A découvrir ! ♥




Magnifique aussi le roman de Dominique Van Cotthem qui avait subi les inondations en 2021, un sujet qui malheureusement est plus que jamais d'actualité.  


 


Un autre premier roman incroyable, lui aussi en lice pour le Prix Rossel, Anne-Sophie Kalbfleisch sera une de mes invitées au café littéraire du 14 novembre.  



Un joli opuscule aux éditions Lamiroy, Luce Caron nous parle du harcèlement scolaire.  Un petit livre à mettre entre toutes les mains. 




Nouvelle plume dans une petite maison d'éditions liégeoise que je découvre. 





Gros coup de coeur pour ce livre jeunesse qui parle d'amitié, d'écologie, de solitude.  Une petite merveille ♥



Dans un registre différent, voici un album très intéressant, original, il parle de colonisation, de la confrontation de cultures 




Une nouvelle collection de textes courts, poétiques a vu le jour chez Murmure des soirs.



Il sera lui aussi  au café littéraire de novembre, il est wavrien et son petit premier roman est vraiment très très beau. ♥


N'oubliez pas qu'en novembre c'est la campagne  Lisez-vous le belge ? (toutes les infos et agenda en cliquant sur la photo)






Comme toujours en cliquant sur la couverture du livre, vous avez accès à l'article s'il est déjà publié.

La mise à jour de cette rubrique est mensuelle.

Belles lectures ! 

vendredi 1 novembre 2024

Lisez-vous le belge ? 5 ème édition

 Novembre c'est la 5 ème édition de Lisez-vous le belge ?









Si vous suivez mon blog de façon régulière, vous avez constaté que je suis belge et que j'aime particulièrement vous faire découvrir des auteurs de notre pays.


C'est donc tout naturellement que je participe avec plaisir à cette nouvelle édition qui se déroulera ce mois de novembre.

C'est une grande campagne de promotion célébrant la diversité du livre belge francophone* en librairie, en bibliothèque, dans les écoles, dans des lieux culturels partout en Wallonie et à Bruxelles ainsi qu'en ligne.




L’objectif ?

Faire (re)découvrir au grand public, toutes générations confondues, un panel varié de genres littéraires : du roman à la poésie, de l’essai à la bande dessinée, des albums jeunesse au théâtre.

Des activités auront lieu un peu partout durant ce mois de novembre, sur les réseaux sociaux avec la participation de chroniqueurs et chroniqueuses, dans les écoles, dans les librairies indépendantes et dans les bibliothèques.




Envie de découvrir des auteurs belges ?

Voici le lien des auteurs chroniqués sur mon blog ici

En utilisant le #lisezvouslebelge

Soyez curieux, laissez-vous surprendre en novembre.


Une dizaine de lectures déjà à vous proposer pour ce mois belge, mais pas que je vous propose un café littéraire qui rassemblera trois nouvelles plumes belges de qualité. C'est le 14 novembre à 19h à la bibliothèque Maurice Carême de Wavre.

Nous rencontrerons : 

- Anne-Sophie Kalbfleisch
- Nathalie Marquès
- Olivier Terlinden


  
C'est gratuit !  Tout est indiqué dans mon article ici 


L'agenda complet de la campagne est ici



Soyez curieux !