jeudi 29 novembre 2012

ego tango de caroline de mulder

Couverture du livre Ego tango

EGO TANGO, de Caroline de Mulder



Voyage dans le monde clos et moite du tango parisien, dans lequel les afficionados se jettent à corps perdu et vivent la danse comme une addiction, Ego tango est aussi un chassé croisé amoureux entre quatre personnages dont les rapports sont ceux qui s’expriment, sur un plan métaphorique, dans le tango lui-même (j’avance, tu recules)






« Ad nauseam. Nous ne parlons plus que de ça : la disparition de Lou et celle d’Alexis de Saint-Ours, plus vu depuis. Enfin du neuf à remâcher. Il faut dire que dans le monde du tango, rien ne se passe jamais. Quelques chassés-croisés, les années d’abondance. Des amourettes foirées. Plus qu’à notre tour, nous attendons, et rien ne vient. »
Voyage dans le monde clos et moite du tango parisien, dans lequel les afficionados se jettent à corps perdu et vivent la danse comme une addiction, Ego tango est aussi un chassé croisé amoureux entre quatre personnages dont les rapports sont ceux qui s’expriment, sur un plan métaphorique, dans le tango lui-même (j’avance, tu recules)
Un fil rouge: le roman du tango devient roman policier quand Lou, une danseuse exceptionnelle, et son amantt disparaissent si brutalement que l'on soupçonne un meurtre. La narratrice, qui tentait de se réapproprier dans la danse son propre corps, fascinée, enquête... Le drame surgit, car dans lae tango tragique le tragique n'est jamais loin...
Biographie: Née en 1976 à Gand, en Belgique, Caroline Der Mulder enseigne à l'université de Namur. Elle vit actuellement à Paris. Ego tango est son premier roman. Au printemps 2011, elel publiera un essai aux Editions Gallimard (Faust amoureux)
Données techniques: 224 pages, 16 €, parution 2010, ISBN: 9782876735330

dimanche 25 novembre 2012

Barbe Bleue Amélie Nothomb **** La critique

Le colocataire est la femme idéale.

Barbe bleue par Nothomb


C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je me plonge dans la lecture d'Amélie Nothomb. Mis à part les 3 précédents, je pense avoir tout lu, et celui-ci me donne envie de lire les 3 manquants..;

Amélie, quel imaginaire, d'emblée on fait connaissance avec Don Elemirio, personnage étrange cachant un secret.  Saturnine arrive, elle ne le connaît pas, elle devient sa 9ème colocataire, et, très vite veut résister et connaître ce que Don Elemerio cache afin de l'empêcher à continuer à nuire....

Une relecture très personnelle, d'un Barbe Bleue.  Amélie Nothomb nous emmène comme toujours dans un univers étrange et improbable où les noms des personnages sont complètement insolites, le contexte tout autant mais néanmoins  non dénués de sens.. Quel régal dans les nombreux dialogues , courts et oh combien  riches , qui comme le fait toujours l'auteure avec énormément de brio ,nous amènent  à des réflexions profondes sur la véritable nature humaine.

J'ai beaucoup aimé, le roman se lit très vite, une jolie récréation en somme.

Quelques citations de l'auteure :


"Tout droit implique une sanction en cas d'infraction. C'est ainsi"

"Tomber amoureux est le phénomène le plus mystérieux de l'univers.  Ceux qui aiment au premier regard vivent la version la moins inexplicable du miracle : s'ils n'aimaient pas auparavant, c'était parce qu'ils ignoraient l'existence de l'autre."

"Le concept de remplacement est à la base du désastre de l'humanité."

"Le rôle de l'art est de compléter la nature et le rôle de la nature est d'imiter l'art.

"Quant les faits infirment une théorie, on doute de la théorie."

"L'oeuvre a besoin du mystère de l'attente. Il est bon, quand on crée de ne pas nier le temps."




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samedi 24 novembre 2012

Amélie Nothomb "Barbe Bleue"



Résumé :
Avec ce 21e roman, transposition moderne du conte de Barbe-Bleue (Albin Michel), la romancière relève la gageure de nous surprendre et de nous épater. L’histoire se déroule dans le VIIe arrondissement de Paris, entre le boudoir et le salon de l'hôtel particulier de Don Elemirio Nibal y Milcar, où Saturnine a obtenu la place de nouvelle colocataire. Noble espagnol de 44 ans, ce richissime propriétaire a la réputation de ne jamais sortir de chez lui, d’une. Mais aussi d'assassiner toute jeune femme qui entre chez lui et qui pousse la "porte noire" interdite de son appartement. Saturnine est informée de cette rumeur dès sa première visite. Et va tenter de percer le mystère de ce monstre de pudeur.





mercredi 21 novembre 2012

La vie rêvée d'Ernesto G Jean-Michel Guenassia *****

La vie rêvée d'Ernesto G. par Guenassia 



Magnifique roman.

Une épopée à travers un siècle. Joseph Kaplan est né en 1910 à Prague, il est issu d'une lignée de médecins juifs tchèques. Il étudiera à Paris et quittera son pays pour Alger en 1938 , il y travaillera comme biologiste pour l'institut Pasteur, il a fait ce choix après avoir hésité de s'engager lors de la guerre d'Espagne. Outre le travail, il adore la danse et la musique de l'argentin Carlos Gardel.

A Alger il rencontrera Maurice, Sergent et surtout Christine qui occupera les 2/3 du roman. Une femme hors du commun qui guidera une partie de sa vie, artiste de théâtre, engagée , elle est et restera  l' AMOUR DE SA VIE.

Il restera au total 7 ans en Algérie. On vivra avec lui, l'Histoire avec un grand H. L'interdiction aux médecins juifs de pratiquer en Algérie en 1940, le régime de Vichy, le maintien des lois raciales et antisémites, les camps de concentration du sud de l'Algérie, le débarquement..

Dès la fin de la guerre, il essaiera de rentrer au pays dans l'espoir d'y vivre heureux.  Mais nous sommes toujours à l'ère du communisme, Joseph a de grands espoirs , il s'engage en politique, et est élu, il y croit puis arrive le désenchantement, les peurs, les craintes.

 En 1950 la pendaison d'un groupe de résistants au communisme dont Milada Horàkovà , qui devra attendre le printemps de Prague pour avoir droit à une réhabilitation posthume ; en 1952 la purge du parti communiste tchèque. On revit cette période de guerre froide où Moscou sème la terreur.

Il  quittera alors la politique pour reprendre ses activités de médecin et se préparer à l'ouverture d'un sanatorium. Et là l'écriture s'emballe, le roman prend un autre tournant avec l'arrivée d'un personnage touchant, idéaliste, révolutionnaire, un certain Ernesto G. ..

Durant cette seconde partie on comprendra l'importance de la seconde femme de sa vie, Héléna, sa fille, celle pour qui peut-être il n'a jamais fui son pays comme d'autres très nombreux l'ont fait (on se réfère bien entendu au premier ouvrage de Guenassia "Le club des incorrigibles optimistes.")  dont  les personnages avaient tout quitté pour vivre une autre vie.  On saluera au passage les petits liens et clin d'yeux qui nous ramène à certains personnages de cet incontournable ouvrage.

L'écriture est vraiment envoûtante, elle est pleine de finesse et nous amène entre romanesque et réalité d'une manière subtile. Le livre est super bien documenté, on pourrait presque croire que l'époque a été vécue par monsieur Guenassia. Un super travail où de nombreuse phrases dans l'écriture m'ont donné l'envie d'être relues, méditées, réfléchies, je vous en livre une série d'extraits.

A lire absolument ..


"Tu dois comprendre Joseph, dans la vie, il n'y a que 2 sortes d'hommes : les locomotives et les wagons.  Je ne vois pas les choses comme toi. Dans mon métier, douter est une obligation. Moi ce que je veux, c'est faire reculer la frontière et découvrir quelque chose."

"Elle soutenait que les douleurs amoureuses ressemblaient aux chaussures en cuir neuves, elles font mal au début, souvent de façon intolérable, on croit qu'on va en mourir (mais personne n'est jamais mort d'un mal aux pieds), les grands chagrins, c'était kif-kif bourricot, au bout d'un temps plus ou moins long et après avoir plus ou moins souffert, on s'en accommodait en les rangeant dans un coin où ils finissaient par s'étioler, vieux trophées devenus inoffensifs..."

"Il faut t'adresser à ton malheur, lui poser des questions, trouver une solution pour qu'il arrête de t'importuner.  Parle  lui. S'il est trop dur, n'hésite paas à marchander. S'il a peur que tu l'abandonnes, il négociera avec toi. "

"Encore de la patience,  il faut être philosophe, me dit-il..C'est donc à cela que sert la philosophie. A se résigner;"

"L'avantage des gens qui vous aiment, c'est qu'ils vous comprennent mieux que vous. Et s'ils ne vous comprennent pas vraiment, au moins ils vous aiment."

"Finalement, personne ne parle. Les choses importantes restent cachées au fond de nous.  C'est vrai que si on devait tout se dire, il faudrait au moins une autre vie. on est probablement fabriqués pour vivre ainsi les uns à côté des autres, à se regarder de loin et à avoir des regrets de s'ignorer autant.  C'est ça aussi peut-être le mystère de la vie."

"le capitalisme était une maladie latente comme la rougeole ou la grippe, véhiculée par l'égoïsme, la cupidité et l'avidité, le bon traitement était la solidarité entre les hommes et le désintéressement ; le Parti mettrait en place le principe fondamental de prophylaxie et d'hygiène sociale : de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ; le vaccin s'appelait justice et progrès social"




Jean-Michel Guenassia - La vie rêvée d'Ernesto G.




La vie rêvée d'Ernesto G.


La Vie rêvée d'Ernesto G.



Auteur(s) : Jean-Michel Guenassia

De 1910 à 2010 et de Prague à Alger en passant par Paris. La traversée du siècle de Joseph Kaplan, médecin juif pragois. De la Bohème et ses guinguettes où l'on croisait des filles qui dansaient divinement le tango en fumant des Bastos, à l'exil dans le djebel, de la peste d'Alger aux désillusions du communisme, voici la vie d'un héros malgré lui, pris dans les tourmentes de l'Histoire. Une vie d'amours et de grandes amitiés, une vie d'espoirs et de rencontres, jusqu'à celle, un jour de 1966, d'un certain Ernesto G., guerrier magnifique et terrassé, échoué au fin fond de la campagne tchèque après sa déroute africaine.
On retrouve ici toute la puissance romanesque de Jean-Michel Guenassia qui, après Le Club des incorrigibles optimistes, nous entraine dans la délicate nostalgie des hommes ballottés par l'Histoire, les hommes qui tombent et qui font de cette chute même et de leur désenchantement une oeuvre d'art.
La presse
« Renouant avec le souffle éminemment romanesque du Club des incorrigibles optimistes, J.M. Guenassia évoque une vie d’amours et de grandes amitiés, d’espoirs et de rencontres. » Lire
« Tout aussi emballant que Le Club des incorrigibles optimistes. Un vrai roman romanesque, parfaitement mené et balancé, qu’on ne peut plus lâcher. » Livres Hebdo
« Une grande traversée du XXe siècle qu’on dévore avec passion. Un vrai roman pour nous faire oublier le blues de la rentrée ! » Page
« Guenassia se révèle un formidable narrateur… Un roman captivant. Un coup de cœur. »lepoint.fr
« On savoure le talent de ce Goncourt des lycéens 2009. » Télé 7 Jours
« Un « page turner » palpitant, généreux, humaniste. A faire pâlir de jalousie les écrivains américains. » Les Echos
« Cinq cent pages tenues, poignantes, vibrantes. On retrouve Guenassia au meilleur de sa forme… Une éclatante réussite qui traverse avec panache un XXe siècle mouvementé. » Lire
« L’écrivain confirme la puissance de son talent épique. Captivant en diable. » L’Humanité
« A quoi reconnait-on un bon roman ? A ce souffle, porté par une écriture fluide, poussant le lecteur à avaler les paragraphes. A cet attachement immédiat pour les personnages, spectateurs plus qu’acteurs de la marche du monde. 500 pages qui vous emportent. » Pèlerin
« Un roman foisonnant qui nous invite à traverser les tumultes du XXe siècle. Un auteur qui a décidemment bien du talent. »Version femina
« Un incontestable talent de conteur, un authentique sens de l’épopée. » Le Nouvel Observateur
« Un roman dont l’habileté, heureusement, ne masque ni la sincérité ni l’originalité… beaucoup mieux que le livre à succès qu’il sera sans doute. » Marianne



jeudi 8 novembre 2012

Critique du Goncourt

Le sermon de la chute de Rome de Jérôme Ferrari        *****


Le sermon sur la chute de Rome par Ferrari




Gros coup de coeur.

Et oui c'est tombé aujourd'hui 7 novembre, c'est Jérôme Ferrari qui a reçu le Goncourt.

C'est mon premier contact avec l'auteur Jérôme Ferrari.
Au départ, j'ai été surprise par la longueur fleuve de ses phrases, on a l'impression de ne pas prendre le temps de la respiration et d'être emporté par l'écriture.  Très vite, j'ai accroché et ai été captivée par le livre, que j'ai dévoré en deux petites soirées.
Le livre n'est pas très gros (200 pages environ) mais est vraiment très dense.  Les pages sont bien remplies et leur contenu vous entraîne inévitablement dans la réflexion, le questionnement.
Ce livre qui au départ semble être une histoire banale, est en réalité un roman philosophique.
Plusieurs lectures du roman sont possibles :

- On parcourt le siècle par le trajet du grand-père Marcel, qui au départ d'une photo jaunie prise en 1918 (idée géniale de cette photo qui a suivi Marcel toute sa vie durant), part à la recherche de l'absence.  On suit la vie de Marcel sur fond de colonialisme, de son exil, de son retour en France, à la recherche continue de sa place. Sa vie construite sur le néant, sur la mort, pour qu'un monde nouveau fleurisse...

- On suit également l'histoire de 2 amis d'enfance Jacques (petit fils de Marcel) et Libero qui abandonnent leurs études de philosophie pour transformer le bistrot du village à la dérive pour "le meilleur des mondes" suivant la philosophie de Leibnitz.  Ce monde qui prospérera et très vite , rattrapé  par la malédiction, tournera au cauchemar.

- La place et le rôle prépondérant des femmes..

Différentes perspectives donc sur le fond historique du Sermon sur la chute de Rome prononcé par Saint Augustin en 410 à Hippone, un an après la chute de Rome.


" Depuis quand crois-tu que les hommes ont le pouvoir de bâtir des choses éternelles ? L'homme bâtit sur du sable.  Si tu veux étreindre ce qu'il a bâti, tu n'étreins que le vent.  Tes mains sont vides, et ton coeur affligé. Et si tu aimes le monde, tu périras avec lui.... "

" Rome est tombé mais n'est-ce pas en vérité , comme s'il ne s'était rien passé?  La course des astres n'est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à la nuit, à chaque instant , le présent surgit du néant, et retourne au néant, vous êtes là, devant moi, et le monde marche encore vers sa fin, il ne l'a pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand il l'atteindra ...".

"Le Monde est comme un homme, il naît, il grandit, il meurt."

On ne sort pas indemne de la lecture, elle est intense, dense et n'a pas terminé de vivre en nous et de prolonger ce questionnement "la vie n'est-elle pas un éternel recommencement?"

A lire vraiment.



Une dernière citation : "Le démiurge n'est pas le Dieu créateur. Il ne sait même pas qu'il construit un monde, il fait une oeuvre d'homme, pierre après pierre, et bientôt, sa création lui échappe et le dépasse et s'il ne la détruit pas, c'est elle qui le détruit."










mardi 6 novembre 2012

"Le sermon de la chute de Rome"


Le sermon sur la chute de Rome

JÉRÔME FERRARI



Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d’irréversibles profanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l’âme humaine à se corrompre.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d’échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies.

« J’IMAGINE QU'ILS VIENNENT DE DÉCOUVRIR DOULOUREUSEMENT que les mondes sont mortels mais ils n’arrivent pas encore à y croire et, pendant l’hiver 410, dans la cathédrale disparue d’Hippone, ils écoutent Augustin, l’évêque qu’ils aiment, le leur confi rmer en une phrase limpide et cruelle : “Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt.” Car, de la chute de Rome il faut d’abord tirer un enseignement sur l’effrayante fugacité des mondes dont l’épée d’Alaric vient alors d’apporter la preuve incontestable et brutale.
Rome n’est donc ici que l’un des multiples noms portés par le monde et je voulais poser à mon tour, avec ce roman et dans les termes qui sont ceux du roman, la question : qu’est-ce qu’un monde ? Chaque personnage a le sien, qui le sépare irrémédiablement des autres. Il y a un très vieil homme qui a traversé tout le XXe siècle à la poursuite de l’Histoire sans jamais la rattraper ; une jeune femme qui ramène à la lumière des vestiges enfouis et ne veut pas laisser la vie s’éteindre ; deux amis d’enfance qui reprennent le bar de leur village et cheminent côte à côte vers le désastre. Mais chacun d’eux répond à sa manière à la même question. En chacun d’eux se manifeste la présence ou l’absence d’un monde, avec les éléments qui en assurent la cohésion provisoire autour d’un centre de gravité trop fragile, et chacun d’eux, puisque un monde, quelles que soient son ampleur ou sa durée, doit naître, grandir et mourir comme un homme, vient porter témoignage à sa manière des origines et de la fin. Si Rome n’est que l’un des multiples noms portés par le monde, j’aimerais pouvoir penser que ce roman est exactement ce que son titre indique : un sermon sur la chute de Rome qui fait écho à ceux que prononça Augustin dans la cathédrale disparue d’Hippone pour consoler ses fidèles d’avoir survécu à la fin du monde. »
Jérôme Ferrari

Le sermon sur la chute de Rome est l'un des six romans préférés des libraires, selon le Nouvel Observateur :
« C’est un roman placé sous l’égide de saint Augustin. L’écriture est belle, très subtile. Une tension apparaît et monte tout au long du livre. Je vais essayer de le mettre dans les mains de tous les lecteurs.»
Renaud Junillon, de la librairie Lucioles
« Fin et sombre. Très juste aussi.»
Aliénor Mauvignier, de la librairie Ombres blanches
Le sermon sur la chute de Rome par Ferrari
Le sermon sur la chute de Rome

Sentiments partagés *** Delerm


Critique du livre.




C'était mon tout premier Delerm, j'avoue être plus familière à la prose de son fils Vincent.
Un petit livre qui se lit rapidement, 42 petites expressions.
J'ai commencé le livre sans a priori, en me régalant au départ, cela me fait penser aux "Caractères" de Monsieur La Bruyère dans la rédaction, des instantanés de la société.
Au départ, de petites expressions toutes faites, qui font partie du langage, utilisées à tort et à travers parfois...

Ces expressions usuelles, ou petits défauts ou abus de langage sont analysées, décortiquées souvent avec beaucoup d'humour.  On se surprend à sourire en se disant, il m'arrive d'utiliser ces phrases, de le dire, c'est drôle.

Mes préférées :  -Vous avez un nouveau message
                          - Tout d'abord bonjour
                          - Joli chapeau Madame
                           - J'ai fait 5 ans de piano,  savoureux, j'adore
Par contre parfois, analyser, décortiquer, disserter, d'intellectualiser ,  en 2 ou 3 pages, c'est court, j'avais l'impression de m'ennuyer, de sortir du cadre, de passer à côté de "l'essentiel" si je peux me permettre..., oui j'ai du rester sur le quai plus d'une fois, il y aurait sans doute matière à discussion sur cette expression.... à vous de voir, les goûts les couleurs,  la meilleure chose à faire, jugez par vous même, à vous de voir...
Sentiments partagés.

Merci à Oliver de Price Minister  http://www.priceminister.com/ sans qui, j'aurai peut-être fini par passer pour un vieux con..  L'exercice était enrichissant et mérite un débat.




Je vais passer pour un vieux con
et autres petites phrases qui en disent long

Philippe Delerm

Date de parution 13/09/2012
Romans français (H.C.)
144 pages - 14.5 € TTC
 
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« Dans la liste des précautions oratoires, celle-ci occupe une place à part. Elle souhaite jouer la surprise par sa forme, une vulgarité appuyée qui aurait pour mission de gommer à l’avance le pire des soupçons : une pensée réactionnaire. L’interlocuteur ne doit pas se récrier avant la remarque promise. Mais une petite réticence aux commissures des lèvres signifiant “Toi, passer pour un vieux con !?” semble bienvenue. Elle était espérée. »

Traquant les apparentes banalités de nos discours, nos petites phrases toutes faites, Philippe Delerm révèle pour chacune un monde de nuances, de petits travers, de rires en coin. La vérité de nos vies, en somme. Tour à tour attendri, moqueur ou mélancolique, il s’attache aux détails qui nous dévoilent un monde. Des mots qui nous échappent, des instants vécus par tous.

Philippe Delerm est notamment l’auteur de La Première Gorgée de bièreLa Sieste assassinée et Ma grand-mère avait les mêmes.

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