Bilan de lecture septembre
Un petit coup de mou. Presque pas de lectures seconde partie de septembre. Petite panne !!! ou un peu d'overbooking ? Trop de choses à lire, difficile de savoir par où commencer ? Je ne sais pas, le début du jogging, plus de sport, moins de temps pour lire et chroniquer, c'est ce qui prend le plus de temps.
L'envie d'un break ! mais des activités en rapport avec la lecture toujours bien présentes.
C'était une première et certainement pas la dernière, "Le livre sur la place" à Nancy en compagnie d'autres lectrices, Nath et Régine. Du bonheur, des rencontres, des tables rondes, des livres mais autrement.
A la rencontre de Myriam Leroy chez Tulitu. La lecture d'un manuscrit pour une amie, du bonheur livresque mais moins formel.
Assez de blabla, voici mon bilan de septembre :
Elle sera au théâtre 140 le 10 octobre prochain : mon billet en cliquant sur la couverture pour avoir accès à l'article.
et un super manuscrit dont je ne peux pas encore vous parler
Je vous l'avais dit , un mois très léger , j'espère que la panne va passer. Pourtant ce n'est pas le choix, ni l'envie qui me manque.
A très vite.
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lundi 30 septembre 2019
Ils ont rejoint mon Himalaya à lire
Ils ont rejoint mon Himalaya à lire
"Le livre sur la place" à Nancy est en partie responsable des petits derniers.. mais pas que ...
Et voici c'est parti par ordre alphabétique.
Parce que j'ai vraiment aimé sa plume, rencontré à Nancy, Philippe Besson m'a conseillé ce titre :
En l'absence des hommes - Philippe Besson
JULLIARD 2001
10/18 4188
Parution : 05/01/2012
Pages : 216
EAN : 9782264056856
Prix : 7.10 €
Été 1916. Vincent découvre la passion dans les bras d’Arthur, jeune soldat qui tente d’échapper pour quelques jours à l’horreur des tranchées. Dans le même temps, il ébauche une affection amoureuse avec l’écrivain mondain et renommé Marcel Proust. Le temps de ce bel été, l’un va devenir l'amant, l’autre l'ami. Comme deux fragiles éclats de bonheur au milieu de la tragédie.
« Étonnant, envoûtant premier roman que celui de Philippe Besson !»
Michèle Gazier, Télérama
EAN : 9782234086180
Prix : 19.50 €
« À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Soixante-douze ans passés, un demi-siècle de pratique et huit cents entretiens restants avant la fermeture de son cabinet : voilà ce qu’il subsiste du parcours d’un psychanalyste en fin de carrière. Or, l’arrivée imprévue d’une ultime patiente, Agathe Zimmermann, une Allemande à l’odeur de pomme, renverse tout. Fragile et transparente comme du verre, elle a perdu l’envie de vivre. Agathe, c’est l’histoire d’un petit miracle, la rencontre de deux êtres vides qui se remplissent à nouveau. Anne Cathrine Bomann signe ici un roman intelligent et inattendu, décortiquant avec tendresse les angoisses humaines : être, devenir quelqu’un, désirer et vieillir. Serait-il possible de découvrir enfin de quoi on a vraiment peur ?
Tout le monde sait qu’on ne doit pas mélanger la thérapie et la vraie vie ; vois ce qui est arrivé à ce bon Jung.
Hôpitaux, hôtels, maisons, villages, îles et même parcs d attractions abandonnés, le Japon regorge de lieux en ruine appelés haikyo. Ces endroits, souvent laissés intacts, témoignent d une époque révolue.
Dans ce livre, explorez 35 lieux plus incroyables les uns que les autres, dont l île fantôme de Gunkanjima, rendue populaire par le film Skyfall de la saga James Bond. L auteur nous livre ici des photos déroutantes à l atmosphère mystérieuse accompagnées de récits retraçant l histoire de ces vestiges d un Japon oublié.
Biographie de l'auteur
Jordy Meow vit et travaille à Tokyo depuis 10 ans. Spécialisé dans la photographie urbex, il visite des centaines de lieux insolites et abandonnés au Japon et en Europe.
Il est le créateur des sites internet haikyo.org et japonsecret.fr
Son travail est une référence dans le domaine de l exploration urbaine au Japon.
Une fleur que tout le monde recherche pourrait être la clef du mystère qui s’est emparé du petit village de P. durant la canicule de l’été 1961.
Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes.
Dans les années 1860, Londres, le cœur de l’empire le plus puissant du monde, se gave en avalant les faibles. Ses rues entent la misère, l’insurrection et l’opium. Dans les faubourgs de la ville, un bâtard est recueilli par Charlotte, une Irlandaise qui a fui la famine. Par amour pour lui, elle va voler, mentir, se prostituer sans jamais révéler le mystère de sa naissance.
L’enfant illégitime est le fils caché d’un homme célèbre que poursuivent toutes les polices d’Europe. Il s’appelle Freddy et son père est Karl Marx. Alors que Marx se contente de théoriser la Révolution dans les livres, Freddy prend les armes avec les opprimés d’Irlande.
Après Ces rêve qu’on piétine, un premier roman très remarqué et traduit dans plusieurs pays, qui dévoilait l’étonnante histoire de Magda Goebbels, Sébastien Spitzer prend le pouls d’une époque où la toute-puissance de l’argent brise les hommes, l’amitié et l’espoir de jours meilleurs.
Soudain, on avait frappé à une lourde porte métallique derrière le procureur, et il était entré. Menotté. Cela faisait deux ans qu'elle ne l'avait pas vu. A cet instant, un grand frisson lui avait traversé le corps et elle avait tremblé comme une feuille mais s'était acharnée à ne rien montrer. Pourvu que la juge ne s'adresse pas à elle ! Tout mais pas ça ! Elle avait esquissé un regard timide en direction de son père. Il avait pleuré et elle avait eu honte. Tandis qu'on s'était affairé autour de lui pour lui ôter les menottes, il avait tenté de croiser le regard de sa fille, mais en vain...
"Le livre sur la place" à Nancy est en partie responsable des petits derniers.. mais pas que ...
Et voici c'est parti par ordre alphabétique.
Parce que j'ai vraiment aimé sa plume, rencontré à Nancy, Philippe Besson m'a conseillé ce titre :
En l'absence des hommes - Philippe Besson
JULLIARD 2001
10/18 4188
Parution : 05/01/2012
Pages : 216
EAN : 9782264056856
Prix : 7.10 €
Présentation de l'éditeur
« Étonnant, envoûtant premier roman que celui de Philippe Besson !»
Michèle Gazier, Télérama
Une autre belle rencontre à Nancy, sa passion pour Frida Kahlo m'a donné envie de découvrir ce roman
Rien n'est noir - Claire Berest
Stock
La bleue
Parution : 21/08/19
Pages : 250EAN : 9782234086180
Prix : 19.50 €
Présentation de l'éditeur
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Un petit tour chez Tulitu et un bon conseil d'Ariane
Agathe - Anne Cathrine Bomann
La peuplade
Traduit du danois par Inès Jorgensen
Parution : 27 août 2019
Pages : 176
Isbn : 978-2-924898-35-2
Isbn : 978-2-924898-35-2
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
Soixante-douze ans passés, un demi-siècle de pratique et huit cents entretiens restants avant la fermeture de son cabinet : voilà ce qu’il subsiste du parcours d’un psychanalyste en fin de carrière. Or, l’arrivée imprévue d’une ultime patiente, Agathe Zimmermann, une Allemande à l’odeur de pomme, renverse tout. Fragile et transparente comme du verre, elle a perdu l’envie de vivre. Agathe, c’est l’histoire d’un petit miracle, la rencontre de deux êtres vides qui se remplissent à nouveau. Anne Cathrine Bomann signe ici un roman intelligent et inattendu, décortiquant avec tendresse les angoisses humaines : être, devenir quelqu’un, désirer et vieillir. Serait-il possible de découvrir enfin de quoi on a vraiment peur ?
Tout le monde sait qu’on ne doit pas mélanger la thérapie et la vraie vie ; vois ce qui est arrivé à ce bon Jung.
Une autre très belle rencontre à Nancy, il me tente très fort
Murène - Valentine Goby
Actes Sud
Parution : août 2019
Pages : 384
ISBN 978-2-330-12536-3
Prix : 21.80 €
Présentation de l'éditeur
Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné.
Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ?
Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
“À l’origine du roman, l’image du champion de natation Zheng Tao jailli hors de l’eau aux Jeux paralympiques de Rio en 2016, qui flotte en balise cardinale parmi les remous turquoise. Je contemple l’athlète à la silhouette tronquée, son sourire vainqueur, sa beauté insolite. Autour, les gradins semi-vides minorent cette victoire. Je m’aperçois que j’ignore tout de l’histoire du handisport, ce désir de conformité avec les pratiques du monde valide en même temps que d’affirmation radicale d’altérité, qui questionne notre rapport à la norme. À travers le personnage de François, sévèrement mutilé lors d’un accident à l’hiver 1956, Murène en restitue l’étonnante genèse.
Mes romans s’attachent souvent à des personnages en résistance, luttant obstinément contre les obstacles, dont ils viennent à bout. François est de ceux-là, seulement la volonté ne suffit pas. À une époque où balbutie encore la rééducation, et où l’appareillage ne parvient pas à compenser les manques de son corps, l’imagination est encore le plus puissant recours contre le réel, que François tente de plier à ses désirs.
Mais Murène est moins l’histoire d’un combattant que d’un mutant magnifique : la transformation profonde d’une identité et d’un rapport au monde quand l’obstacle devient chance de métamorphose. Le handisport en sera l’artisan, qui substitue alors à l’idée de déficience celle de potentiel, une révolution du regard et de la pensée. Dans l’eau des piscines, François devient semblable aux murènes, créatures d’apparence monstrueuse réfugiées dans les anfractuosités de la roche, mais somptueuses et graciles aussitôt qu’elles se mettent en mouvement.
L’œuvre d’Ovide évoque tour à tour les métamorphoses punitives qui emmurent les êtres et celles qui les délivrent. François connaît l’une puis l’autre, l’impuissance face à la tragédie que l’existence lui impose, mais aussi et surtout une mutation patiente, solaire, qui l’ouvre à des possibles insoupçonnés.’’
V. G.
Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ?
Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
“À l’origine du roman, l’image du champion de natation Zheng Tao jailli hors de l’eau aux Jeux paralympiques de Rio en 2016, qui flotte en balise cardinale parmi les remous turquoise. Je contemple l’athlète à la silhouette tronquée, son sourire vainqueur, sa beauté insolite. Autour, les gradins semi-vides minorent cette victoire. Je m’aperçois que j’ignore tout de l’histoire du handisport, ce désir de conformité avec les pratiques du monde valide en même temps que d’affirmation radicale d’altérité, qui questionne notre rapport à la norme. À travers le personnage de François, sévèrement mutilé lors d’un accident à l’hiver 1956, Murène en restitue l’étonnante genèse.
Mes romans s’attachent souvent à des personnages en résistance, luttant obstinément contre les obstacles, dont ils viennent à bout. François est de ceux-là, seulement la volonté ne suffit pas. À une époque où balbutie encore la rééducation, et où l’appareillage ne parvient pas à compenser les manques de son corps, l’imagination est encore le plus puissant recours contre le réel, que François tente de plier à ses désirs.
Mais Murène est moins l’histoire d’un combattant que d’un mutant magnifique : la transformation profonde d’une identité et d’un rapport au monde quand l’obstacle devient chance de métamorphose. Le handisport en sera l’artisan, qui substitue alors à l’idée de déficience celle de potentiel, une révolution du regard et de la pensée. Dans l’eau des piscines, François devient semblable aux murènes, créatures d’apparence monstrueuse réfugiées dans les anfractuosités de la roche, mais somptueuses et graciles aussitôt qu’elles se mettent en mouvement.
L’œuvre d’Ovide évoque tour à tour les métamorphoses punitives qui emmurent les êtres et celles qui les délivrent. François connaît l’une puis l’autre, l’impuissance face à la tragédie que l’existence lui impose, mais aussi et surtout une mutation patiente, solaire, qui l’ouvre à des possibles insoupçonnés.’’
V. G.
J'avais découvert Issekinicho à la foire du livre de Bruxelles, heureuse de retrouver cette chouette maison d'éditions. Je me suis fait plaisir.
Nippon no Haiko (Vestiges d'un Japon oublié) - Jordy Meow
Issekinicho éditions
Parution : 09/04/2019
Pages : 256
ISBN-13: 9791095397052
Prix : 29.95 €
Présentation de l'éditeur
Dans ce livre, explorez 35 lieux plus incroyables les uns que les autres, dont l île fantôme de Gunkanjima, rendue populaire par le film Skyfall de la saga James Bond. L auteur nous livre ici des photos déroutantes à l atmosphère mystérieuse accompagnées de récits retraçant l histoire de ces vestiges d un Japon oublié.
Biographie de l'auteur
Jordy Meow vit et travaille à Tokyo depuis 10 ans. Spécialisé dans la photographie urbex, il visite des centaines de lieux insolites et abandonnés au Japon et en Europe.
Il est le créateur des sites internet haikyo.org et japonsecret.fr
Son travail est une référence dans le domaine de l exploration urbaine au Japon.
Une masse critique privilégiée chez Babelio, cela ne se refuse pas, j'avais apprécié "L'extraordinaire voyage d'un fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea"
La police des fleurs, des arbres et des forêts - Romain Puértolas
Albin Michel
Parution : 02 octobre 2019
Pages : 352
EAN13 : 9782226442994
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes.
Hâte de retrouver la jolie plume de Sébastien Spitzer
Le coeur battant du monde - Sébastien Spitzer
Albin Michel
Parution : 21 août 2019
Pages : 448
EAN13 : 9782226441621
Prix : 21.90 €
Présentation de l'éditeur
L’enfant illégitime est le fils caché d’un homme célèbre que poursuivent toutes les polices d’Europe. Il s’appelle Freddy et son père est Karl Marx. Alors que Marx se contente de théoriser la Révolution dans les livres, Freddy prend les armes avec les opprimés d’Irlande.
Après Ces rêve qu’on piétine, un premier roman très remarqué et traduit dans plusieurs pays, qui dévoilait l’étonnante histoire de Magda Goebbels, Sébastien Spitzer prend le pouls d’une époque où la toute-puissance de l’argent brise les hommes, l’amitié et l’espoir de jours meilleurs.
Le meilleur pour la fin, j'ai vraiment hâte de lire mon compatriote Thierry Werts, je vous recommande déjà son recueil poétique "For intérieur" paru en 2016, c'est ici son premier roman
Demain n'existe pas encore - Thierry Werts
Editions La Trace
Parution : 22 octobre 2019
Pages : 98
Isbn : 9791097515232
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
mercredi 25 septembre 2019
Une joie féroce - Sorj Chalandon
Une joie féroce - Sorj Chalandon
Grasset
Parution : 14 août 2019
Pages : 320
Isbn : 9782246821236
Prix : 20.90 €
Présentation de l'éditeur
Libraire, on l’apprécie parce qu’elle écoute et parle peu. Elle a peur de déranger la vie. Pudique, transparente, elle fait du bien aux autres sans rien exiger d’eux. A l’image de Matt, son mari, dont elle connaît chaque regard sans qu’il ne se soit jamais préoccupé du sien.
Jeanne bien élevée, polie par l’épreuve, qui demande pardon à tous et salue jusqu’aux réverbères. Jeanne, qui a passé ses jours à s’excuser est brusquement frappée par le mal. « Il y a quelque chose », lui a dit le médecin en découvrant ses examens médicaux. Quelque chose. Pauvre mot. Stupéfaction. Et autour d’elle, tout se fane. Son mari, les autres, sa vie d’avant. En guerre contre ce qui la ronge, elle va prendre les armes. Jamais elle ne s’en serait crue capable. Elle était résignée, la voilà résistante. Jeanne ne murmure plus, ne sourit plus en écoutant les autres. Elle se dresse, gueule, griffe, se bat comme une furie. Elle s’éprend de liberté. Elle découvre l’urgence de vivre, l’insoumission, l’illégalité, le bonheur interdit, une ivresse qu’elle ne soupçonnait pas.
Avec Brigitte la flamboyante, Assia l’écorchée et l’étrange Mélody, trois amies d’affliction, Jeanne la rebelle va détruire le pavillon des cancéreux et élever une joyeuse citadelle.
L'auteur nous en parle
Sorj Chalandon est une valeur sûre, j'ai toujours été touchée par la force de son écriture ; de courtes phrases bien nettes qui percutent, qui touchent.
Visiblement ce roman divise son lectorat, j'ai voulu me faire ma propre opinion et je suis conquise.
C'est vrai que Chalandon a pris des risques et nous emmène ailleurs qu'à son habitude. Je trouve que c'est chouette de se renouveler ainsi, d'oser écrire dans un genre qui n'est pas le sien mais pourquoi pas...
Voici pourquoi j'ai apprécié :
C'est la toute première fois que l'auteur se met dans la peau de femmes et en fait ses personnages principaux. Il nous dresse en effet le portrait de quatre femmes qui sont unies par la maladie qu'elles combattent.
Jeanne, la libraire, première femme dont il nous parle qui nous narre le récit. Elle découvre son cancer du sein. C'est avec brio qu'il nous fait ressentir ses émotions, ses doutes, ses interrogations, ses peurs et il nous fait vivre son combat. C'est juste, c'est émouvant.
Jeanne nous parle de l'effet que ce "crabe", " de son camélia" a sur sa vie, sur son couple. Il est vrai que celui de Jeanne a déjà vécu beaucoup d'épreuves et son mari n'en peut plus, c'est celle de trop ! Affronter la maladie, voir sa femme perdre ses cheveux, il a un comportement ignoble , il est dans le déni et dans la fuite. C'est souvent le cas dans la vraie vie, la maladie détruit souvent beaucoup de choses, de couples.
Soudain, on change de cap et c'est ce que je trouve génial, on devine dans le tout premier chapitre que Jeanne et trois autres femmes ont fait une très grosse bêtise...
Cela nous donnera trois autres portraits féminins, ceux de Brigitte, Mélody et Assia. Trois femmes unies par le même mal qui se rencontreront lors des séances de chimio.
Rassurez-vous, même si le sujet est grave, c'est loin d'être triste, il y a de la solidarité, de l'espoir qui les poussent à vivre et à commettre des actes insensés .... on frôle alors avec la comédie un peu burlesque diront certains, mais moi je trouve que c'est l'originalité du récit, ce changement de registre.
Un roman qui parle de la maladie, du regard des autres, de la façon de la vivre, de la ressentir. Il parle de résistance, de guerre et de bien d'autres choses. Je n'ai pas envie de vous en dire plus mais pour ma part j'ai aimé cette prise de risques par Chalandon d'oeuvrer dans un registre qui n'est pas le sien, d'oser être différent.
Et vous ?
N'hésitez pas à venir me dire ce que vous en avez pensé !
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
Je me suis dit que j'étais en guerre. Une vraie. Une bataille où il y aurait des morts. Et que l'ennemi n'était pas à ma porte mais déjà entré. J'étais envahie. Ce salaud bivouaquait dans mon sein.
Et je n'imaginais pas mon crâne offert à tous. Les cheveux ne protègent pas seulement la tête.
Brigitte était bretonne, nièce d'un pêcheur de Roscoff. Elle a comparé le cancer du sein au gros temps et la chimio au grand large.
- Entrer dans la salle d'attente, c'est comme arriver au ponton pour l'embarquement. Ce qui reste à terre reste à terre.
Je ne savais pas s'il me quittait comme deux corps se déchirent, ou s'il me demandait de le retenir. de lui dire que sans lui, mes yeux cessaient de voir. Et ma peau de frissonner. Et mes lèvres de dire. Et mon coeur d'espérer.
Mon destin m'échappe, c'est la première leçon du cancer.
Se réapproprier rageusement son destin est la deuxième leçon.
Et aussi la librairie. Jamais cet endroit ne m'avait paru aussi paisible. Ici, contrairement à la vraie vie, les hurlements, les pleurs, les rires, les cris, les joies, les drames étaient prisonniers des pages. Le tumulte ne s'offrait qu'à celui qui les ouvrait.
Du même auteur j'ai lu
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samedi 21 septembre 2019
Dîner à Montréal - Philippe Besson
Dîner à Montréal - Philippe Besson
Julliard
Parution : 29 mai 2019
Pages : 198
Isbn : 9782260053170
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Ils se sont aimés, à l’âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu’ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd’hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?
Le temps d’un dîner de retrouvailles – à quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l’espérance et les fantômes du désir. À leurs risques et périls.
Philippe Besson nous en parle
Je vous partage cette vidéo que j'ai regardé après rédaction de mon billet.
Mon avis
Julliard
Parution : 29 mai 2019
Pages : 198
Isbn : 9782260053170
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Ils se sont aimés, à l’âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu’ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd’hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?
Le temps d’un dîner de retrouvailles – à quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l’espérance et les fantômes du désir. À leurs risques et périls.
Philippe Besson nous en parle
Je vous partage cette vidéo que j'ai regardé après rédaction de mon billet.
Mon avis
C'est le dernier volet de ce triptyque auto-fictionnel, quelques mois après la parution de "Un certain Paul Darrigrand".
Dix-huit ans après l'épisode précédent, Philippe Besson nous raconte la rencontre faite dans une librairie ( tiens c'était le lieu de leur premier rendez-vous) à Montréal de Paul Darrigrand.
Il fait la file pour une dédicace. Philippe signe le livre. Paul lui avoue s'en être voulu de leur rupture.
Philippe propose un dîner et quelques heures plus tard c'est dans un restaurant pour un huis-clos que l'auteur nous emmène.
Nous sommes un peu comme au spectacle, une pièce qui nous est contée. Nous allons littéralement "vivre" ce repas comprenant quatre protagonistes.
Isabelle (hé oui, Paul est toujours marié à celle pour qui il l'a quitté) et Paul d'un côté, Philippe et Antoine, son jeune amant âgé de vingt ans avec qui il partage sa vie depuis trois mois.
Comme le dit Antoine, nous sommes aux premières loges pour assister au spectacle.
Un dîner où Isabelle résume les vingt dernières années - non dix-huit précise Paul - en quelques minutes. La carrière de Paul, les différentes villes pour enfin trouver un ancrage à Montréal car Paul voyage énormément. Tiens, un ancrage, exactement comme vingt ans plus tôt période où Paul voyageait entre Philippe et sa femme.
On parle de mondanités, de banalités pour basculer à certains moments vers l'intime.
Montréal c'est étrange, c'est le lieu où en 1999 lors d'un voyage, l'auteur a écrit sur un carnet les premiers mots de son tout premier livre. C'est loin de la France comme détaché du réel qu'il était disponible pour l'écriture, seul loin de la France s'abandonnant pour écrire, pour remplir sa solitude.
L'auteur nous parle à merveille de l'écriture. On écrit ce qu'on a vécu, ce qui traverse "La vie ça ne fait pas un livre, jamais mais la vie réécrite cela peut faire un roman" Cela devient une nécessité d'écrire.
Il nous parle de sa vision du métier d'écrivain.
Paul lui dit que dans son premier roman, on trouvait déjà tout ce qui le caractérise ; le goût de la jeunesse, le regret de celle-ci, les liens qui se nouent, se dénouent, le triangle amoureux, la mort qui rôde, les deuils à accomplir. Il nous raconte également la genèse d' "Un garçon en Italie".
Mais ce récit, c'est aussi la recherche de la vérité, chaque mot, chaque geste est décortiqué, analysé. L'auteur essaie de trouver une réponse à ses questions, il traque les regards, les attitudes, les non-dits, les regrets. Un roman nostalgique.
C'est un récit magnifique de part la plume sensible, intense. L'écriture est forte, dramatique, charnelle, vive. Philippe Besson analyse les sentiments avec une grande finesse. Sa force est sa sincérité.
Courtoisie, regrets, recherche de vérité, tension, juste magnifique !
Ma note : 9/10
Dix-huit ans après l'épisode précédent, Philippe Besson nous raconte la rencontre faite dans une librairie ( tiens c'était le lieu de leur premier rendez-vous) à Montréal de Paul Darrigrand.
Il fait la file pour une dédicace. Philippe signe le livre. Paul lui avoue s'en être voulu de leur rupture.
Philippe propose un dîner et quelques heures plus tard c'est dans un restaurant pour un huis-clos que l'auteur nous emmène.
Nous sommes un peu comme au spectacle, une pièce qui nous est contée. Nous allons littéralement "vivre" ce repas comprenant quatre protagonistes.
Isabelle (hé oui, Paul est toujours marié à celle pour qui il l'a quitté) et Paul d'un côté, Philippe et Antoine, son jeune amant âgé de vingt ans avec qui il partage sa vie depuis trois mois.
Comme le dit Antoine, nous sommes aux premières loges pour assister au spectacle.
Un dîner où Isabelle résume les vingt dernières années - non dix-huit précise Paul - en quelques minutes. La carrière de Paul, les différentes villes pour enfin trouver un ancrage à Montréal car Paul voyage énormément. Tiens, un ancrage, exactement comme vingt ans plus tôt période où Paul voyageait entre Philippe et sa femme.
On parle de mondanités, de banalités pour basculer à certains moments vers l'intime.
Montréal c'est étrange, c'est le lieu où en 1999 lors d'un voyage, l'auteur a écrit sur un carnet les premiers mots de son tout premier livre. C'est loin de la France comme détaché du réel qu'il était disponible pour l'écriture, seul loin de la France s'abandonnant pour écrire, pour remplir sa solitude.
L'auteur nous parle à merveille de l'écriture. On écrit ce qu'on a vécu, ce qui traverse "La vie ça ne fait pas un livre, jamais mais la vie réécrite cela peut faire un roman" Cela devient une nécessité d'écrire.
Il nous parle de sa vision du métier d'écrivain.
Paul lui dit que dans son premier roman, on trouvait déjà tout ce qui le caractérise ; le goût de la jeunesse, le regret de celle-ci, les liens qui se nouent, se dénouent, le triangle amoureux, la mort qui rôde, les deuils à accomplir. Il nous raconte également la genèse d' "Un garçon en Italie".
Mais ce récit, c'est aussi la recherche de la vérité, chaque mot, chaque geste est décortiqué, analysé. L'auteur essaie de trouver une réponse à ses questions, il traque les regards, les attitudes, les non-dits, les regrets. Un roman nostalgique.
C'est un récit magnifique de part la plume sensible, intense. L'écriture est forte, dramatique, charnelle, vive. Philippe Besson analyse les sentiments avec une grande finesse. Sa force est sa sincérité.
Courtoisie, regrets, recherche de vérité, tension, juste magnifique !
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
J'avais ajouté, dans un sourire; qu'est-ce que tu veux il y a des gens comme ça, qu'on exonère de tout reproche, même si c'est injuste, même si c'est incompréhensible.
Et je me suis rendu compte tout de suite que ça n'aurait pas été possible s'il n'y avait pas eu la distance , le décalage horaire, j'étais loin de la France, je ne parlais plus à la France, j'étais comme détaché du réel, et c'est ça qui m'a rendu disponible pour l'écriture. Il y avait "la solitude" aussi, la solitude de la chambre d'hôtel dans un pays étranger, et la la solitude d'après la séparation, parce que je venais d'être quitté, ça rend fécond, la solitude, et il faut la remplir sinon c'est elle qui nous engloutit.
Je connais toutes les nuances de son regard et ça ne change pas, un regard. La peau se flétrit, le corps s'alourdit, la chevelure se clairsème mais le regard, lui demeure intact.
Oui, évidemment, on écrit avec ce qu'on a vécu, ce qui nous a traversé, ce serait impossible de faire autrement, impossible, quel écrivain pourrait faire abstraction de ce qu'il est, de ce qui l'a construit, mais avec ce matériau, il faut s'efforcer de faire de la littérature; la vie ça ne fait pas un livre, la vie réécrite ça peut en faire un.
Du même auteur j'ai lu
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Oui, évidemment, on écrit avec ce qu'on a vécu, ce qui nous a traversé, ce serait impossible de faire autrement, impossible, quel écrivain pourrait faire abstraction de ce qu'il est, de ce qui l'a construit, mais avec ce matériau, il faut s'efforcer de faire de la littérature; la vie ça ne fait pas un livre, la vie réécrite ça peut en faire un.
Quant à moi, je suis tout à la fois pris de court, pris en tenaille et sommé de dire quelque chose. Car l'aveu exige inévitablement une réplique. Du reste, le mot réplique est bien choisi, on l'emploie pour les tremblements de terre.
C'est arrivé parce que tu n'étais pas qu'un corps. C'est sans conséquence, un corps. Tu le trouves, tu fais ce que tu as à faire et puis tu l'oublies.
D'abord, j'ai été abattu, comme le sont ces avions que les missiles atteignent en plein vol, et qui se désagrègent et dont les débris retombent en pluie avant de s'éparpiller.
Le commentaire de l'actualité est une béquille bien commode. Il fait passer le temps, il permet de sauter d'un sujet à l'autre sans s'en apercevoir, il donne l'impression que nous sommes en phase avec notre époque, et , vertu suprême,il évite les silences.
C'est arrivé parce que tu n'étais pas qu'un corps. C'est sans conséquence, un corps. Tu le trouves, tu fais ce que tu as à faire et puis tu l'oublies.
D'abord, j'ai été abattu, comme le sont ces avions que les missiles atteignent en plein vol, et qui se désagrègent et dont les débris retombent en pluie avant de s'éparpiller.
Le commentaire de l'actualité est une béquille bien commode. Il fait passer le temps, il permet de sauter d'un sujet à l'autre sans s'en apercevoir, il donne l'impression que nous sommes en phase avec notre époque, et , vertu suprême,il évite les silences.
Du même auteur j'ai lu
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lundi 16 septembre 2019
Les guerres intérieures - Valérie Tong Cuong ♥♥♥♥♥
Les guerres intérieures - Valérie Tong Cuong ♥♥♥♥♥
JC Lattès
Parution : le 21 août 2019Pages : 240
EAN : 9782709661799
Comédien de seconde zone, Pax Monnier a renoncé à ses rêves de gloire, quand son agent l’appelle : un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Passé chez lui pour enfiler une veste, des bruits de lutte venus de l’étage supérieur attirent son attention – mais il se persuade que ce n’est rien d’important. À son retour, il apprend qu’un étudiant, Alexis Winckler, a été sauvagement agressé.
Un an plus tard, le comédien fait la connaissance de l’énigmatique Emi Shimizu, et en tombe aussitôt amoureux – ignorant qu’elle est la mère d’Alexis. Bientôt le piège se referme sur Pax, pris dans les tourments de sa culpabilité.
Qui n’a jamais fait preuve de lâcheté ? Quel est le prix à payer ? Quand tout paraît perdu, que peut-on encore sauver ? La domination du désir et de la peur, les vies fantasmées et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante et vous accompagne longtemps après l’avoir refermé.
Valérie Tong Cuong est romancière ; elle est l’auteur de onze romans, parmi lesquels Noir dehors (Grasset, 2006), L’Atelier des miracles (JC Lattès, 2013, prix Nice Baie des Anges) et Pardonnable, impardonnable (JC Lattès, 2015). Son dernier roman, Par amour (JC Lattès, 2017), a été couronné par de nombreux prix, dont le prix des lecteurs du Livre de Poche.
Son œuvre est traduite en dix-huit langues.
Mon avis
Attention coup de coeur de la rentrée 💖
Pax Monnier est un acteur de seconde zone mais tout peut changer car il vient de recevoir le coup de fil qu'il n'attendait plus. Un grand réalisateur, Peter Sveberg veut le voir pour lui proposer un rôle dans une heure top chrono !
Juste le temps de rentrer chez lui se changer pour arriver à l'heure au rendez-vous qui pourrait changer sa vie.
Rentré chez lui, il entend un cri, des bruits de lutte dans l'appartement du dessus , il hésite à aller voir ce qui se passe, concentré, conditionné par son important rendez-vous. Il s'en va à 16h36 croisant un homme dans l'escalier.
De retour de son audition, il apprend qu'un jeune homme, Alexis Winckler, son voisin, a été violemment tabassé, grièvement blessé, dans le coma.
Une culpabilité le ronge, témoigner ou pas ? Il sera interrogé pourtant et dira qu'il n'a rien entendu de particulier, qu'il n'était pas présent à cette heure-là. Qu'est-ce que cela aurait changé, il n'a rien vu.
Il décide de déménager.
Emi Shimizu est ce qu'on appelle une "half" , elle a les traits asiatiques et est de culture française. elle se sent étrangère où qu'elle vive. Elle travaille aux ressources humaines d'une société de déménagement. Elle est sous pression depuis les deux décès par accident survenus dans son entreprise. Emi souhaiterait organiser une formation aux risques psychosociaux.
C'est dans ce cadre qu'elle rencontre Pax Monnier. L'alchimie se fera et une relation commencera, très vite elle lui parlera de son fils Alexis - il apprendra que celui-ci a perdu la vue de son oeil droit suite à une agression à domicile, mettant fin à son rêve de devenir pilote. Si on était intervenu plus vite, sa vie aurait été tout autre...
Douche froide pour Monnier qui déjà était hanté par cette histoire, sa culpabilité est décuplée, il va devoir vivre avec.
Alexis est terrorisé, il ne veut plus voir personne, ne se souvenant pas de son agresseur. Il le voit partout. Ses rêves se sont écroulés. Pax va essayer de l'aider mais est enfermé dans ce sentiment de culpabilité..
Au départ de cette situation, Valérie Tong Cuong nous décrit à merveille la psychologie de chacun des personnages. Elle nous parle des lâchetés ordinaires. De ces petites choses qui nous concernent tous, qui de nous n'en a jamais été acteur ? Nous sommes tous concernés mais le sentiment de culpabilité ne nous ronge que lorsque nous nous rendons compte des conséquences que peuvent avoir ou non nos actes ou notre inertie.
La plume est fluide, captive, sensible, elle nous conduit au plus profond de nous mêmes face à la prise de conscience de nos actes. Elle nous fait ressentir les culpabilités et émotions de chacun. Le récit est remarquable, on est suspendu et surpris jusqu'au terme.
C'est humain, magnifique, un véritable coup de coeur de cette rentrée.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Merci à NetGalley et JC Lattès pour cette belle découverte.
Les jolies phrases
Vivre est un risque.
Ce qui me fascine c'est la précarité de l'intermittence qui vont de pair.
Il est apparu dans des productions complaisantes et s'est gâché, oubliant que c'est le rôle qui révèle le talent et non le talent qui fait la force du rôle. Il a négligé l'importance du désir, qui requiert une combinaison fragile de rareté, de qualité et d'exigence.
Il est la source de son énergie tout comme elle est la sienne.
Certaines traces ne disparaissent jamais tout à fait.
Le collier est serré et la laisse courte, mais le chien est méchant, et pas si bête, il mordra les maîtres avant de crever.
Elle sait construire les forteresses, les barrages, les digues, mais ignore comment libérer les trop-pleins.
Elle possédait une énergie singulière et surprenante pour un être aux racines flottantes, se laissait entamer mais jamais abattre, progressant avec l'horizon en point de mire, ralentissant parfois face aux vent ou aux murs, ajustant son trajet et ses objectifs aux aléas de l'existence. C'est ce fonctionnement unique qui l'a sauvée de l'abîme, hier comme aujourd'hui.
Une héroïne est courageuse, or elle s'estime guidée selon le cas par la peur, la nécessité, le devoir ou l'amour, mais par le courage, ça non.
Tout bien pesé, il n'était pas pire qu'un autre. Tout était question d'occasion, cette occasion équilibrerait le monstre sommeillant en chacun de nous. La lâcheté était peut-être le caractère le mieux partagé dans ce monde : chacun l'expérimentait tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, et s'empressait aussitôt de la dissimuler.
Il est une route traversée d'un ravin sans fond ni pont pour relier les deux rives : celle de la vie d'autrefois et celle de la vie à venir.
De surcroît, cela pourrait consolider un édifice bâti sur un trompe-l'oeil. Ainsi en va-t-il des rumeurs, plus on additionne les voix qui les chuchotent, plus le faux devient le vrai.
Or la solitude, ce sont des pensées importantes, pleines de sens, c'est la contemplation, le calme, la sagesse.
L'impossibilité de connaître la vérité. C'est ce qui les tue : savoir que cette vérité existe, mais qu'ils n'y ont pas accès.
Il y a seulement deux poids dans la balance, d'un côté la vérité brute, l'honneur et la chute, de l'autre le confort, la honte et la trahison.
De la même auteure j'ai lu :
Cliquez sur la couverture pour avoir accès au billet
JC Lattès
Parution : le 21 août 2019Pages : 240
EAN : 9782709661799
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Un an plus tard, le comédien fait la connaissance de l’énigmatique Emi Shimizu, et en tombe aussitôt amoureux – ignorant qu’elle est la mère d’Alexis. Bientôt le piège se referme sur Pax, pris dans les tourments de sa culpabilité.
Qui n’a jamais fait preuve de lâcheté ? Quel est le prix à payer ? Quand tout paraît perdu, que peut-on encore sauver ? La domination du désir et de la peur, les vies fantasmées et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante et vous accompagne longtemps après l’avoir refermé.
Valérie Tong Cuong
Son œuvre est traduite en dix-huit langues.
Source JC Lattès
Mon avis
Attention coup de coeur de la rentrée 💖
Pax Monnier est un acteur de seconde zone mais tout peut changer car il vient de recevoir le coup de fil qu'il n'attendait plus. Un grand réalisateur, Peter Sveberg veut le voir pour lui proposer un rôle dans une heure top chrono !
Juste le temps de rentrer chez lui se changer pour arriver à l'heure au rendez-vous qui pourrait changer sa vie.
Rentré chez lui, il entend un cri, des bruits de lutte dans l'appartement du dessus , il hésite à aller voir ce qui se passe, concentré, conditionné par son important rendez-vous. Il s'en va à 16h36 croisant un homme dans l'escalier.
De retour de son audition, il apprend qu'un jeune homme, Alexis Winckler, son voisin, a été violemment tabassé, grièvement blessé, dans le coma.
Une culpabilité le ronge, témoigner ou pas ? Il sera interrogé pourtant et dira qu'il n'a rien entendu de particulier, qu'il n'était pas présent à cette heure-là. Qu'est-ce que cela aurait changé, il n'a rien vu.
Il décide de déménager.
Emi Shimizu est ce qu'on appelle une "half" , elle a les traits asiatiques et est de culture française. elle se sent étrangère où qu'elle vive. Elle travaille aux ressources humaines d'une société de déménagement. Elle est sous pression depuis les deux décès par accident survenus dans son entreprise. Emi souhaiterait organiser une formation aux risques psychosociaux.
C'est dans ce cadre qu'elle rencontre Pax Monnier. L'alchimie se fera et une relation commencera, très vite elle lui parlera de son fils Alexis - il apprendra que celui-ci a perdu la vue de son oeil droit suite à une agression à domicile, mettant fin à son rêve de devenir pilote. Si on était intervenu plus vite, sa vie aurait été tout autre...
Douche froide pour Monnier qui déjà était hanté par cette histoire, sa culpabilité est décuplée, il va devoir vivre avec.
Alexis est terrorisé, il ne veut plus voir personne, ne se souvenant pas de son agresseur. Il le voit partout. Ses rêves se sont écroulés. Pax va essayer de l'aider mais est enfermé dans ce sentiment de culpabilité..
Au départ de cette situation, Valérie Tong Cuong nous décrit à merveille la psychologie de chacun des personnages. Elle nous parle des lâchetés ordinaires. De ces petites choses qui nous concernent tous, qui de nous n'en a jamais été acteur ? Nous sommes tous concernés mais le sentiment de culpabilité ne nous ronge que lorsque nous nous rendons compte des conséquences que peuvent avoir ou non nos actes ou notre inertie.
La plume est fluide, captive, sensible, elle nous conduit au plus profond de nous mêmes face à la prise de conscience de nos actes. Elle nous fait ressentir les culpabilités et émotions de chacun. Le récit est remarquable, on est suspendu et surpris jusqu'au terme.
C'est humain, magnifique, un véritable coup de coeur de cette rentrée.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Merci à NetGalley et JC Lattès pour cette belle découverte.
Les jolies phrases
Vivre est un risque.
Ce qui me fascine c'est la précarité de l'intermittence qui vont de pair.
Il est apparu dans des productions complaisantes et s'est gâché, oubliant que c'est le rôle qui révèle le talent et non le talent qui fait la force du rôle. Il a négligé l'importance du désir, qui requiert une combinaison fragile de rareté, de qualité et d'exigence.
Il est la source de son énergie tout comme elle est la sienne.
Certaines traces ne disparaissent jamais tout à fait.
Le collier est serré et la laisse courte, mais le chien est méchant, et pas si bête, il mordra les maîtres avant de crever.
Elle sait construire les forteresses, les barrages, les digues, mais ignore comment libérer les trop-pleins.
Elle possédait une énergie singulière et surprenante pour un être aux racines flottantes, se laissait entamer mais jamais abattre, progressant avec l'horizon en point de mire, ralentissant parfois face aux vent ou aux murs, ajustant son trajet et ses objectifs aux aléas de l'existence. C'est ce fonctionnement unique qui l'a sauvée de l'abîme, hier comme aujourd'hui.
Une héroïne est courageuse, or elle s'estime guidée selon le cas par la peur, la nécessité, le devoir ou l'amour, mais par le courage, ça non.
Tout bien pesé, il n'était pas pire qu'un autre. Tout était question d'occasion, cette occasion équilibrerait le monstre sommeillant en chacun de nous. La lâcheté était peut-être le caractère le mieux partagé dans ce monde : chacun l'expérimentait tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, et s'empressait aussitôt de la dissimuler.
Il est une route traversée d'un ravin sans fond ni pont pour relier les deux rives : celle de la vie d'autrefois et celle de la vie à venir.
De surcroît, cela pourrait consolider un édifice bâti sur un trompe-l'oeil. Ainsi en va-t-il des rumeurs, plus on additionne les voix qui les chuchotent, plus le faux devient le vrai.
Or la solitude, ce sont des pensées importantes, pleines de sens, c'est la contemplation, le calme, la sagesse.
L'impossibilité de connaître la vérité. C'est ce qui les tue : savoir que cette vérité existe, mais qu'ils n'y ont pas accès.
Il y a seulement deux poids dans la balance, d'un côté la vérité brute, l'honneur et la chute, de l'autre le confort, la honte et la trahison.
De la même auteure j'ai lu :
Cliquez sur la couverture pour avoir accès au billet
mercredi 11 septembre 2019
Mes bien chères soeurs - Chloé Delaume
Mes bien chères soeurs - Chloé Delaume
Seuil
Fiction & Cie
Parution : 07/03/2019
Pages : 132
Ean : 9782021347111
Prix : 13.50 €
Présentation de l'éditeur
« Ceci est une adresse. Aux femmes en général, autant qu’à leurs alliés. Je vous écris d’où je peux. Le privé est politique, l’intime littérature. »
En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires. Qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint.
Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l’extinction en cours du patriarcat, de ce qu’il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo.
Elle nous en parle
Mon avis
Le nombre de féminicides ne fait qu'augmenter et on a l'impression que rien ne se passe, que c'est l'inertie dans ce domaine.
Savez-vous qu'en France une femme sur dix est sujette à des violences conjugales ? Que ce pays détient le record de ventes de make-up, fond de teint et anti-cerne couvrant ? Cela interpelle.
Choquée que je suis d'apprendre qu'en France, une femme sur dix a été ou sera violée dans sa vie !
Il est peut-être temps de se bouger et de faire que tout ceci s'arrête, vous ne trouvez pas ? Chloé Delaume elle agit, son livre est un cri à entendre, il faut que cela change.
Avec la vague "me too" , "balance ton porc" , la parole se libère enfin et la quatrième révolution féministe est en route..
La parole se libère "enfin" et la peur change de camp" "Le patriarcat panique, il est temps que l'on se réveille que les femmes s'unissent dans la sororité" , mot tombé en désuétude à cause du patriarcat.
Liberté, égalité, fraternité est la devise de la France, mais où sont les femmes ? Quelle place leur est réservée par notre société ?
Pourquoi pas "Liberté, égalité, fraternité, sororité" ?; même la langue est sexiste , merci à l'académie française où le patriarcat sévit encore.
Ce n'est pas un roman, ni un essai , un récit hybride dont la langue claque avec beaucoup d'humour, parfois caustique mais aussi beaucoup de vérités.
Chloé Delaume dans ce texte féministe nous parle du rôle de la femme dans notre société, victime de sexisme, de l'évolution de sa perception dans la société, de ses droits, n'oublions pas que le droit de vote au féminin n'existe que depuis avril 45 !
Elle nous parle de l'image de la femme, celle qui s'épanouissait dans sa cuisine avec ses serpillières et ses électro ménager Moulinex ..., de la domination mâle..
Dans les années 80 l'image de la femme était peu reluisante, n'est-ce pas Monsieur Collaro avec le Collaro Show et sa playmate de la semaine.. , ses Coco Girls.
Souvenez-vous Samantha Fox, les exhibitionnistes en imper, les frotteurs dans le métro, le harcèlement dans la rue...
Balance ton porc et ses campagnes libèrent enfin la parole.
C'est un très beau plaidoyer féministe à lire comme du rap, comme du slam... C'est acide, dérangeant comme il le faut.
Merci à Mounira du 140 d'avoir attiré mon attention sur cette lecture.
Si comme moi, vous avez envie d'en savoir plus, d'entendre ce texte lue par son autrice, rendez-vous au 140 à Bruxelles , toutes les infos ci-dessous.
Pour les autres, si vous n'en avez pas l'occasion, le texte est disponible chez Seuil.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
La parole se libère et la peur change de camp.
En parler, c'est agir.
Chaque mot est un pouvoir. Les mots, pas les discours.
Le langage a toujours été une chasse gardée. Qui possède le langage possédera le pouvoir.
Elle sera au théâtre 140 le 10 octobre 2019
voir ici
Mes bien chères sœurs
Lecture par Chloé Delaume
■ Le 140 est littérature
Une co-présentation de Passa Porta et du 140
« Ceci est une adresse. Aux femmes en général, autant qu’à leurs alliés. Je vous écris d’où je peux. Le privé est politique, l’intime littérature. »
Au « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les mal baisées, les imbaisables…», de Virginie Despentes, Chloé Delaume répond, depuis la quatrième vague féministe, celle des femmes ordinaires, et écrit « de chez les féministes hétéros qui se maquillent, (…) de chez les ex-bonnasses, les suffisamment cotées sur le marché pour avoir reçu des appels d’offres et avoir eu le choix des options ».
Mes bien chères sœurs, publié aux éditions du Seuil, est un appel incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, et dans lequel Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l’extinction en cours du patriarcat, de ce qu’il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo.
Retour sur un parcours personnel pour une réflexion collective, ce livre est à grands traits une histoire de la femme, du féminisme. L’autrice en fera une lecture, alliant la puissance de sa voix et de sa détermination à celle de ses mots.
Avec: Chloé Delaume
Le même jour et jusqu’au 26 octobre, Céline Delbecq met en scène son texte Cinglée au Rideau de Bruxelles. Une pièce sur les féminicides. Au moins 41 en 2017 et 38 en 2018, soit pratiquement un assassinat par semaine dans notre pays.
En Belgique, il n’existe pas de statistiques officielles sur les féminicides, le meurtre de femmes parce qu’elles sont femmes. Pourtant nos gouvernements se sont engagés à collecter et fournir des données (en ratifiant la Convention d’Istanbul) qui permettent de lever le voile sur cette réalité.
Stop féminicide, viefeminine.be
lundi 9 septembre 2019
Les yeux rouges Myriam Leroy
Les yeux rouges - Myriam Leroy
Mon avis
Second roman de ma compatriote Myriam Leroy. Journaliste, chroniqueuse radio, célèbre dans mon pays, elle nous livre ici un récit glaçant, angoissant sur un sujet qu'elle connaît bien pour en avoir malheureusement été victime il y a quelques années, bien avant l'affaire Weinstein... le harcèlement.
"Il s'appelait Denis. Il était enchanté. Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas; mais lui savait fort bien qui j'étais"
Le Seuil
Parution : le 14 août 2019
Pages : 192
Isbn : 9782021429053
Parution : 17 €
Présentation de l'éditeur
Il s'appelait Denis. Il était enchanté.
Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas, mais lui savait fort bien qui j’étais.
Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C’est l'amorce d’un piège suffocant à l’heure du numérique, quand la fatalité n’a d’autre nom qu’un insidieux et inexorable harcèlement.
Dans ce roman âpre, où la narratrice ne se dessine qu’au travers d’agressions accumulées, de messages insistants, où l’atmosphère étouffante s’accentue à mesure que la dépossession se transforme en accusation, Myriam Leroy traduit avec justesse et brio l’ère paradoxale du tout écrit, de la violence sourde des commentaires et des partages, de l’humiliation et de l’isolement, du sexisme et du racisme dressés en meute sur le réseau.
Elle nous en parle
Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas, mais lui savait fort bien qui j’étais.
Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C’est l'amorce d’un piège suffocant à l’heure du numérique, quand la fatalité n’a d’autre nom qu’un insidieux et inexorable harcèlement.
Dans ce roman âpre, où la narratrice ne se dessine qu’au travers d’agressions accumulées, de messages insistants, où l’atmosphère étouffante s’accentue à mesure que la dépossession se transforme en accusation, Myriam Leroy traduit avec justesse et brio l’ère paradoxale du tout écrit, de la violence sourde des commentaires et des partages, de l’humiliation et de l’isolement, du sexisme et du racisme dressés en meute sur le réseau.
Elle nous en parle
Mon avis
Second roman de ma compatriote Myriam Leroy. Journaliste, chroniqueuse radio, célèbre dans mon pays, elle nous livre ici un récit glaçant, angoissant sur un sujet qu'elle connaît bien pour en avoir malheureusement été victime il y a quelques années, bien avant l'affaire Weinstein... le harcèlement.
"Il s'appelait Denis. Il était enchanté. Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas; mais lui savait fort bien qui j'étais"
C'est comme ça que cela commence via un message Facebook. Plusieurs connaissances communes, elle accepte le contact, répond poliment. Et c'est parti, plus moyen de s'en faire quitte !
Denis lui raconte une partie de sa vie, de ses émotions. Il l'encense, parsème ses textes d'émoticons en tout genre 😈😜😚😍🙉🙌💩💝😃
Elle aurait dû se méfier, cet employé de l'administration marié et père de famille a aussi une page "Denis la Menace" dans laquelle il est souvent très acerbe sur la société, ok mais ne l'est-elle pas elle-même dans ses chroniques. 😇
Les messages sont de plus en plus intrusifs. Salomé, sa copine ne comprend pas pourquoi elle hésite à le virer de ses potes, à le bloquer, le bannir. De quoi a-t-elle peur ? De représailles ?
Elle se décide enfin à l'éjecter, Denis lui envoie un SMS avec son téléphone, sans rancune mais c'est bien méconnaître Denis qui s'en prend maintenant à son compagnon via des commentaires sur Twitter.
Cela devient infernal pour la narratrice, propos sexistes, racistes..
Mais pourquoi ce besoin de venir regarder les réseaux sociaux ? Un vrai phénomène qui perturbe le cours de nos vies ? C'est un véritable sujet sociétal qui est mis en avant par ce récit.
Denis n'en restera pas là, une plaie ce gars, propos injurieux, photos détournées, obscènes... la situation deviendra invivable d'autant plus que personne ne la prend au sérieux, personne ne lèvera le petit doigt pour lui venir en aide. Inefficacité de la justice, plainte classée sans suite et pire la victime est en ligne de mire et devient l'accusée.
Une atmosphère oppressante, étouffante qui nous laisse imaginer ce que ressent une victime de harcèlement. Le pire, les commentaires partagés et les like des internautes accentuant le tout.
Humiliation, isolement, sexisme et racisme sont bien mis en évidence par une écriture acerbe, cash, jeune et actuelle ponctuée du vocabulaire du web.
Un roman très contemporain qui nous décrit parfaitement la sphère du harcèlement et ses conséquences dans la sphère interne. C'est un livre violent car il met mal à l'aise, il permet vraiment à la lecture de ressentir le harcèlement.
La plume est adaptée au contexte car c'est la langue du harcèlement et du harceleur qui est retranscrite.
J'ai aimé la structure originale se basant sur les messages du harceleur et les propos de l'entourage ne reprenant jamais les propos de la narratrice, seulement dans la dernière partie sous forme de nouvelles. Une partie très forte que j'ai particulièrement appréciée.
J'ai commencé la lecture en début de soirée et n'ai pu le poser qu'arrivée au terme, c'est haletant, on veut connaître l'issue.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Comme disait Guitry, il était inutile de vouloir se venger d'une femme puisque le temps le ferait tout seul.
Un homme n'était pas une femme et une femme n'était pas un homme, n'en déplaise aux excentriques de la non-binarité. C'était ainsi depuis que le monde était monde et ce n'était pas parce que quelques excitées souhaitaient absolument s'inscrire à la marge de leur assignation de genre que son avis sur la question allait changer.
Hommes et femmes, nous étions les deux pôles d'une même mappemonde : nous habitions la même planète mais nous évoluions sous d'autres latitudes. Et c'était cela, justement, qui faisait la relation de couple si fascinante.
Il suffisait que je n'aille pas voir ce que ce con écrivait, que je bloque ou mieux, que je me barre de Facebook, Twitter et Cie. Parce que de toute façon, qu'est-ce que ça m'apportait tous ces trucs à part du stress, de la perte de temps, et un contact permanent avec la lie de l'humanité ?
Ces gens n'existaient que par la visibilité que nous leur donnions. Au fond c'était nous les médias, qui les avions créés. Si nous les laissions hurler dans leur coin sans leur prêter attention, ça ferait longtemps qu'ils seraient à court d'air, il me le garantissait.
De toute manière, la plus élémentaire des prudences semblait échapper à cette génération. C'était un peu comme si le fait d'être né et d'avoir grandi avec Internet où se commettaient les pires outrances avait brouillé les balises entre les conduites marginales et celles autorisées, comme si ces gosses naviguaient à vue dans le flou le plus complet : ce qui était bien, ce qui était mal, ce qui était tordu ? Ils ne se posaient même plus la question et réfléchissaient - quand ils réfléchissaient - après avoir réagi.
Ce type dépourvu de charisme, au physique banal si ce n'était le déguisement décrit plus haut, avait débarqué dans ma vie un beau jour et patiemment creusé ses galeries, tel un rat taupier, jusqu'à la mener à l'effondrement.
Du même auteur j'ai lu
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dimanche 8 septembre 2019
Ils ont rejoint mon Himalaya à lire : les arrivées de la semaine
Ils ont rejoint mon Himalaya à lire :
Les arrivées de la semaine...
Un achat (le Besson) et trois envois.
Un tout grand merci à Colette Frère pour cet Opuscule
Une indéfectible amitié - Colette Frère
Lamiroy
Opuscule #80
Parution : 08/03/19
ISBN : 978-2-87595-201-1
Quand j’étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J’inventais si bien les histoires, paraît-il, qu’elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J’ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd’hui, voilà que j’obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d’emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.
Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.
Prix Maison de la presse 2017.
La vie d’Émilienne, c’est le Paradis. Cette ferme isolée, au bout d’un chemin sinueux. C’est là qu’elle élève seule, avec pour uniques ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu’à ce que l’adolescence arrive et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui dévaste tout sur son passage. Il s’appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que Blanche voue au Paradis la domine tout entière, quand Alexandre, dévoré par son ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et vient la vengeance.
« Une bête au Paradis » est le roman d’une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.
Écologie : la démocratie a échoué, l’heure de la dictature est venue.
Je m’appelle Samuel Bourget. Je suis né en 1969, l’année où Neil Armstrong posant le pied sur la Lune a déclaré : « C’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité. » Cette phrase a comme scellé le caractère de ma génération : l’optimisme à tout prix. Mes parents étaient pleins d’espoir pour mon avenir. Celui-ci s’annonçait pavé de plaisirs et de joies. Sauf qu’il n’en a rien été. Le monde qu’ils m’ont laissé a été anéanti et il ne reste presque rien de mon enfance. J’ai moi-même contribué à l’hécatombe. Des hommes ont été jugés et condamnés selon leur responsabilité dans le génocide écologique – « l’écocide », ont dit les juges – qui se profilait, et qui, heureusement, a pu être évité. D’autres ont gravi les échelons du nouvel ordre en raison de leur engagement au service de l’écologie. À mon sens, ce n’était rien d’autre qu’une dictature. Bien plus tard, les révélations sur les excès de la cellule AIR ont mis fin à ce régime. Lors de leur procès, les dirigeants verts ont affirmé avoir sauvé l’humanité. C’est possible.
Mais à quel prix ?
À l’époque, mieux valait ne pas être dans leur collimateur. Comme moi lorsqu’ils m’ont inscrit sur leur liste noire : la liste carbone.
Les arrivées de la semaine...
Un achat (le Besson) et trois envois.
Un tout grand merci à Colette Frère pour cet Opuscule
Une indéfectible amitié - Colette Frère
Lamiroy
Opuscule #80
Parution : 08/03/19
ISBN : 978-2-87595-201-1
Prix : 4 €
Présentation de l'éditeur
Marie a 12 ans, elle grandit, dans un village, entre une maman épicière et un père ouvrier, l’air fleure bon les prémices de Mai 68. Intelligente, jolie, flanquée d’une mère ambitieuse, avec l’école pour seule autre arme, Marie pourra-t-elle, et à quel prix, gravir tous les échelons de la société ?
Marie a 12 ans, elle grandit, dans un village, entre une maman épicière et un père ouvrier, l’air fleure bon les prémices de Mai 68. Intelligente, jolie, flanquée d’une mère ambitieuse, avec l’école pour seule autre arme, Marie pourra-t-elle, et à quel prix, gravir tous les échelons de la société ?
Il m'en manquait un dans la série "autobiographique" de l'auteur, j'ai tellement aimé les deux autres que je n'ai résister à la tentation
Arrête tes mensonges - Philippe Besson
Julliard
Parution : 05/01/2017
Pages : 198
Isbn : 9782260029885
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
Aujourd’hui, voilà que j’obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d’emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.
Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.
Prix Maison de la presse 2017.
Merci Nath , j'ai très envie de découvrir la plume de Cécile Coulon
Une bête au Paradis - Cécile Coulon
L'iconoclaste
Parution : le 21 août 2019
Pages : 352
ISBN : 9782378800789
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
« Une bête au Paradis » est le roman d’une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.
On termine par une surprise que m'a l'air bien tentante
Air - Bertil Scali- Raphaël de Andréis
Michel Lafon
Parution 29/08/19
Pages : 320
Isbn : 97827490595
Prix : 19.45 €
Présentation de l'éditeur
Je m’appelle Samuel Bourget. Je suis né en 1969, l’année où Neil Armstrong posant le pied sur la Lune a déclaré : « C’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité. » Cette phrase a comme scellé le caractère de ma génération : l’optimisme à tout prix. Mes parents étaient pleins d’espoir pour mon avenir. Celui-ci s’annonçait pavé de plaisirs et de joies. Sauf qu’il n’en a rien été. Le monde qu’ils m’ont laissé a été anéanti et il ne reste presque rien de mon enfance. J’ai moi-même contribué à l’hécatombe. Des hommes ont été jugés et condamnés selon leur responsabilité dans le génocide écologique – « l’écocide », ont dit les juges – qui se profilait, et qui, heureusement, a pu être évité. D’autres ont gravi les échelons du nouvel ordre en raison de leur engagement au service de l’écologie. À mon sens, ce n’était rien d’autre qu’une dictature. Bien plus tard, les révélations sur les excès de la cellule AIR ont mis fin à ce régime. Lors de leur procès, les dirigeants verts ont affirmé avoir sauvé l’humanité. C’est possible.
Mais à quel prix ?
À l’époque, mieux valait ne pas être dans leur collimateur. Comme moi lorsqu’ils m’ont inscrit sur leur liste noire : la liste carbone.
Merci à mes partenaires.
samedi 7 septembre 2019
D'innombrables soleils - Emmanuelle Pirotte
D'innombrables soleils - Emmanuelle Pirotte
Cherche Midi
Parution : 22 août 2019
Pages : 240
EAN : 9782749162263
Prix : 18 €
Un fascinant huis clos sensuel et artistique.
Il regagna sa chambre dans la nuit, se mit à écrire tout en buvant. Il plongea avec Léandre dans les abysses, en rapporta quelques trésors naufragés dont les images, dans l’ivresse, l’éblouissaient comme un enfant. Il pensait à elle, c’était elle qu’il voulait émerveiller, qu’il voulait ravir. Il lui avait menti, car il brûlait de l’enlever à son ennui, à son Dieu, à Walter, à tout ce qui l’empêchait d’être à lui. Ou plutôt, et avant tout, à elle-même.
Walter a recueilli chez lui son ami Christopher Marlowe, laissé pour mort après une rixe. Dans le manoir au bord de la falaise, le poète en sursis rencontre Jane, l’épouse de son hôte. Entre ces deux insoumis naît une passion rare. Les corps et les esprits s’unissent dans un élan charnel et artistique, un amour hanté par la création et l’urgence du temps qui reste.
D’innombrables soleils est à la fois une plongée dans l’intimité de deux amants, l’évocation d’un des poètes les plus fascinants de l’Angleterre élisabéthaine, et un vibrant hommage à la littérature. Porté par une écriture incandescente, le quatrième roman d’Emmanuelle Pirotte fait la preuve de son talent inclassable, se jouant de toute frontière littéraire.
L'auteure
Historienne puis scénariste, Emmanuelle Pirotte publie son premier roman, Today we live, en 2015. Traduit en quinze langues, il sera lauréat du prix Historia et du prix Edmée de La Rochefoucauld, ainsi que du prix des Lycéens en Belgique.
Par la suite paraîtront De profundis puis Loup et les hommes.
Source : Cherche Midi
Mon avis
Une joie de retrouver la plume d'Emmanuelle Pirotte. J'avais adoré son tout premier roman "Today we live", j'étais mitigée pour le second , c'est la raison pour laquelle j'avais envie de retrouver sa plume et je dois bien vous avouer qu'en finissant la lecture que je ne savais pas très bien quoi en penser ? J'ai laissé un peu décanter et au final j'ai bien aimé.
C'est un livre exigeant qu'il faut je pense lire d'une traite car il demande de la concentration. Je l'ai lu en vacances lors de trajets en voiture sur plusieurs jours et je pense que ce n'était pas la meilleure façon de procéder car l'histoire est complexe.
Nous sommes au seizième siècle, le 30 mai 1593 précisément. Le dramaturge et écrivain Christopher Marlowe (contemporain de Shakespaere) est laissé pour mort à Deptford. Son ami et ancien amant Walter le transporte dans son manoir, c'est son épouse Jane Bilbury qui le soignera.
Commence alors un triangle amoureux au départ, Jane et Marlowe découvriront un amour et une passion sans précédent.
Beaucoup de scènes érotiques illustrant cette passion et le plaisir féminin. C'est torride mais tellement juste.
Ce récit se base sur l'histoire vraie de Christopher Marlowe, fils de cordonnier, il a étudié à Cambridge grâce à une bourse. Il était le précurseur de la tragédie moderne, soupçonné d'espionnage à la solde d'Elizabeth. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre, n'oublions pas qu'à l'époque, on condamnait pour hérésie. Homosexuel de son état, un mystère, que dis-je, une légende plane sur sa mort.
C'est fidèle à l'histoire, à travers cette passion amoureuse, l'auteure nous parle de l'écriture du poème "Hero et Léandre". C'est dans la passion éprouvée avec Jane qu'il écrit ce texte magnifique.
Jane Bilbury représente à mon sens, la femme en quête de liberté, mais la liberté c'est un choix qui n'est pas si évident.
Le rôle des femmes dans l'écriture et le théâtre est également mis en avant par une écriture splendide, exigeante. C'est un roman audacieux qui je pense se mérite, il est exigeant mais captivant. C'est aussi un récit sur la création.
Ma note : 7.5/10 , elle est subjective car je suis convaincue de ne pas avoir lu ce livre dans les meilleurs conditions.
Les jolies phrases
Pourquoi cette déchirante impression d'être plus vivante, mais d'exister moins ?
La religion n'existait que pour maîtriser le bon peuple par la crainte
Quand il tente de comprendre ce qui le séduit chez elle , il sait au moins ceci : Jane est intensément vivante .Il ne lui est pas souvent arrivé d’être en présence de personnes qui possèdent cette vibration , cet excédent de vie .
Jane s’est donnée à cet homme . Plusieurs fois . Walter ne les a jamais surpris , mais il en est certain, parce que sa femme rayonne d’un éclat qu’il ne lui a jamais connu, même au plus fort de son amour pour elle . Et cette lumière qui la consume la lui rend de nouveau désirable, même si ce n’est pas pour lui que ce brasier flambe. Peut être parce que ce n’est pas pour lui ....
Les dramaturges sont des faiseurs , des menteurs , des manipulateurs de phèbe . Ils recueillent une gloire facile et éphémère, impudique, indécente.
De la même auteure j'ai lu
Cherche Midi
Parution : 22 août 2019
Pages : 240
EAN : 9782749162263
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
Il regagna sa chambre dans la nuit, se mit à écrire tout en buvant. Il plongea avec Léandre dans les abysses, en rapporta quelques trésors naufragés dont les images, dans l’ivresse, l’éblouissaient comme un enfant. Il pensait à elle, c’était elle qu’il voulait émerveiller, qu’il voulait ravir. Il lui avait menti, car il brûlait de l’enlever à son ennui, à son Dieu, à Walter, à tout ce qui l’empêchait d’être à lui. Ou plutôt, et avant tout, à elle-même.
Walter a recueilli chez lui son ami Christopher Marlowe, laissé pour mort après une rixe. Dans le manoir au bord de la falaise, le poète en sursis rencontre Jane, l’épouse de son hôte. Entre ces deux insoumis naît une passion rare. Les corps et les esprits s’unissent dans un élan charnel et artistique, un amour hanté par la création et l’urgence du temps qui reste.
D’innombrables soleils est à la fois une plongée dans l’intimité de deux amants, l’évocation d’un des poètes les plus fascinants de l’Angleterre élisabéthaine, et un vibrant hommage à la littérature. Porté par une écriture incandescente, le quatrième roman d’Emmanuelle Pirotte fait la preuve de son talent inclassable, se jouant de toute frontière littéraire.
L'auteure
Historienne puis scénariste, Emmanuelle Pirotte publie son premier roman, Today we live, en 2015. Traduit en quinze langues, il sera lauréat du prix Historia et du prix Edmée de La Rochefoucauld, ainsi que du prix des Lycéens en Belgique.
Par la suite paraîtront De profundis puis Loup et les hommes.
Source : Cherche Midi
Mon avis
Une joie de retrouver la plume d'Emmanuelle Pirotte. J'avais adoré son tout premier roman "Today we live", j'étais mitigée pour le second , c'est la raison pour laquelle j'avais envie de retrouver sa plume et je dois bien vous avouer qu'en finissant la lecture que je ne savais pas très bien quoi en penser ? J'ai laissé un peu décanter et au final j'ai bien aimé.
C'est un livre exigeant qu'il faut je pense lire d'une traite car il demande de la concentration. Je l'ai lu en vacances lors de trajets en voiture sur plusieurs jours et je pense que ce n'était pas la meilleure façon de procéder car l'histoire est complexe.
Nous sommes au seizième siècle, le 30 mai 1593 précisément. Le dramaturge et écrivain Christopher Marlowe (contemporain de Shakespaere) est laissé pour mort à Deptford. Son ami et ancien amant Walter le transporte dans son manoir, c'est son épouse Jane Bilbury qui le soignera.
Commence alors un triangle amoureux au départ, Jane et Marlowe découvriront un amour et une passion sans précédent.
Beaucoup de scènes érotiques illustrant cette passion et le plaisir féminin. C'est torride mais tellement juste.
Ce récit se base sur l'histoire vraie de Christopher Marlowe, fils de cordonnier, il a étudié à Cambridge grâce à une bourse. Il était le précurseur de la tragédie moderne, soupçonné d'espionnage à la solde d'Elizabeth. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre, n'oublions pas qu'à l'époque, on condamnait pour hérésie. Homosexuel de son état, un mystère, que dis-je, une légende plane sur sa mort.
C'est fidèle à l'histoire, à travers cette passion amoureuse, l'auteure nous parle de l'écriture du poème "Hero et Léandre". C'est dans la passion éprouvée avec Jane qu'il écrit ce texte magnifique.
Jane Bilbury représente à mon sens, la femme en quête de liberté, mais la liberté c'est un choix qui n'est pas si évident.
Le rôle des femmes dans l'écriture et le théâtre est également mis en avant par une écriture splendide, exigeante. C'est un roman audacieux qui je pense se mérite, il est exigeant mais captivant. C'est aussi un récit sur la création.
Ma note : 7.5/10 , elle est subjective car je suis convaincue de ne pas avoir lu ce livre dans les meilleurs conditions.
Les jolies phrases
Pourquoi cette déchirante impression d'être plus vivante, mais d'exister moins ?
La religion n'existait que pour maîtriser le bon peuple par la crainte
Quand il tente de comprendre ce qui le séduit chez elle , il sait au moins ceci : Jane est intensément vivante .Il ne lui est pas souvent arrivé d’être en présence de personnes qui possèdent cette vibration , cet excédent de vie .
Jane s’est donnée à cet homme . Plusieurs fois . Walter ne les a jamais surpris , mais il en est certain, parce que sa femme rayonne d’un éclat qu’il ne lui a jamais connu, même au plus fort de son amour pour elle . Et cette lumière qui la consume la lui rend de nouveau désirable, même si ce n’est pas pour lui que ce brasier flambe. Peut être parce que ce n’est pas pour lui ....
Les dramaturges sont des faiseurs , des menteurs , des manipulateurs de phèbe . Ils recueillent une gloire facile et éphémère, impudique, indécente.
De la même auteure j'ai lu
mardi 3 septembre 2019
Journal d'un amour perdu - Eric-Emmanuel Schmitt
Journal d'un amour perdu Eric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel
Parution : 04 septembre 2019
Pages : 256
Isbn : 9782226443892
Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur
« Maman est morte ce matin et c’est la première fois qu’elle me fait de la peine. »
Pendant deux ans, Eric-Emmanuel Schmitt tente d’apprivoiser l’inacceptable : la disparition de la femme qui l’a mis au monde. Ces pages racontent son « devoir de bonheur » : une longue lutte, acharnée et difficile, contre le chagrin. Demeurer inconsolable trahirait sa mère, tant cette femme lumineuse et tendre lui a donné le goût de la vie, la passion des arts, le sens de l’humour, le culte de la joie. Ce texte explore le présent d’une détresse tout autant que le passé d’un bonheur, tandis que s’élabore la recomposition d’un homme mûr qui n’est plus « l’enfant de personne ». Éric-Emmanuel Schmitt atteint ici, comme dans La nuit de feu, à l’universel à force de vérité personnelle et intime dans le deuil d’un amour. Il parvient à transformer une expérience de la mort en une splendide leçon de vie.
Mon avis
"Maman est morte ce matin et c'est la première fois qu'elle me fait de la peine"
C'est ainsi que commence le dernier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt, il nous parle du deuil et de la disparition de sa maman.
Un roman rempli d'amour pour la femme de sa vie, sa maman, pour qui il portait un amour incommensurable, fusionnel. Il vivait sa vie pour lui mais aussi pour elle, à travers elle.
Depuis toujours il en était très proche et vivait dans la peur de la perdre, la peur de l'accident tant cet attachement était fusionnel et essentiel.
Lorsqu'il apprend le décès, il ne comprend pas pourquoi il n'a rien senti. Et c'est tout le processus du deuil qu'il nous raconte.
Il est mélancolique et se penche sur ses souvenirs, ses découvertes. C'est sa maman qui lui a donné l'amour du théâtre par exemple, il avait dix ans lorsqu'il a vu sa première pièce, Jean Marais dans le rôle de Cyrano. En sortant il avait dit qu'il voulait un jour lui aussi devenir comédien.
Il revient sur ses souvenirs, ses relations avec son père, sur sa vie, sur l'écriture de Madame Pylinska, sur la tournée de "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran"..
Nous avons tous nos disparus, nos deuils et l'on ne peut s'empêcher d'éprouver de l'empathie pour l'auteur, de la compassion.
Cette plume salvatrice est touchante de justesse, de sincérité et d'amour. L'écriture de ce journal à sa mère était indispensable pour avancer, pour faire son deuil, parler de ses souffrances avant d'arriver à la lumière.
Un récit touchant qui nous parle aussi de la dualité des émotions, en effet les sentiments vont toujours par deux ; la tristesse et la joie, l'espoir et le désespoir, la foi et le doute, l'angoisse et la confiance.
C'est lumineux, ce journal d'un fils à sa mère, il lui permet de quitter son ancien moi pour en découvrir le nouveau. Contente de renouer avec la plume de cet auteur. Un récit émouvant avec des mots justes.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Séparés ? Si peu. J'ai d'abord vécu en elle, puis collé à elle une fois sorti de son ventre; ensuite, parce qu'elle me parlait, parce qu'elle me lavait, parce qu'elle me posait dans mon lit, parce que j'enlaçais ses bras, ses genoux, parce qu'elle m'effleurait d'un baiser ou d'une caresse, j'ai constaté que nous constituions deux personnes.
Une mort brusque offre du miel à celui qui se retire, un poison à ceux qui restent.
Une tombe. Qu'est-ce qu'une tombe ? Une trappe qui ne conduit nulle part. Une porte qui ne s'ouvre sur rien. Une surface qui veut nous persuader de sa profondeur. Un leurre.
L'amour existerait-il si l'on n'y croyait pas ?
Ce qu'il y a de beau dans un mystère, c'est le secret qu'il contient et non la vérité qu'il cache.
Le manque pèsera-t-il toujours plus lourd que le plein ?
Quand un enfant vient au monde, une mère aussi vient au monde. Chaque naissance est une double naissance.
Ce qu'on peut faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c'est encore d'être heureux.
Vouloir être heureux et l'être ne vont pas simultanément. Cependant, on ne peut le devenir sans l'avoir décidé.
On occupe sa jeunesse à se préparer à vivre, sa vieillesse à se souvenir d'avoir vécu. Ce faisant, on rate le présent qui seul existe en tombant dans deux pièges, celui de l'avenir qui n'existe pas, celui du passé qui n'existe plus. Que de temps perdu ! Ou plutôt : que de présent perdu !
Les morts sont des vivants qui nous ont faits.
L'angoissant de 'angoisse, c'est qu'elle n'a pas d'objet. La peur désigne un ennemi. L'angoisse non.
Du même auteur j'ai lu et chroniqué
Albin Michel
Parution : 04 septembre 2019
Pages : 256
Isbn : 9782226443892
Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur
« Maman est morte ce matin et c’est la première fois qu’elle me fait de la peine. »
Pendant deux ans, Eric-Emmanuel Schmitt tente d’apprivoiser l’inacceptable : la disparition de la femme qui l’a mis au monde. Ces pages racontent son « devoir de bonheur » : une longue lutte, acharnée et difficile, contre le chagrin. Demeurer inconsolable trahirait sa mère, tant cette femme lumineuse et tendre lui a donné le goût de la vie, la passion des arts, le sens de l’humour, le culte de la joie. Ce texte explore le présent d’une détresse tout autant que le passé d’un bonheur, tandis que s’élabore la recomposition d’un homme mûr qui n’est plus « l’enfant de personne ». Éric-Emmanuel Schmitt atteint ici, comme dans La nuit de feu, à l’universel à force de vérité personnelle et intime dans le deuil d’un amour. Il parvient à transformer une expérience de la mort en une splendide leçon de vie.
Mon avis
"Maman est morte ce matin et c'est la première fois qu'elle me fait de la peine"
C'est ainsi que commence le dernier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt, il nous parle du deuil et de la disparition de sa maman.
Un roman rempli d'amour pour la femme de sa vie, sa maman, pour qui il portait un amour incommensurable, fusionnel. Il vivait sa vie pour lui mais aussi pour elle, à travers elle.
Depuis toujours il en était très proche et vivait dans la peur de la perdre, la peur de l'accident tant cet attachement était fusionnel et essentiel.
Lorsqu'il apprend le décès, il ne comprend pas pourquoi il n'a rien senti. Et c'est tout le processus du deuil qu'il nous raconte.
Il est mélancolique et se penche sur ses souvenirs, ses découvertes. C'est sa maman qui lui a donné l'amour du théâtre par exemple, il avait dix ans lorsqu'il a vu sa première pièce, Jean Marais dans le rôle de Cyrano. En sortant il avait dit qu'il voulait un jour lui aussi devenir comédien.
Il revient sur ses souvenirs, ses relations avec son père, sur sa vie, sur l'écriture de Madame Pylinska, sur la tournée de "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran"..
Nous avons tous nos disparus, nos deuils et l'on ne peut s'empêcher d'éprouver de l'empathie pour l'auteur, de la compassion.
Cette plume salvatrice est touchante de justesse, de sincérité et d'amour. L'écriture de ce journal à sa mère était indispensable pour avancer, pour faire son deuil, parler de ses souffrances avant d'arriver à la lumière.
Un récit touchant qui nous parle aussi de la dualité des émotions, en effet les sentiments vont toujours par deux ; la tristesse et la joie, l'espoir et le désespoir, la foi et le doute, l'angoisse et la confiance.
C'est lumineux, ce journal d'un fils à sa mère, il lui permet de quitter son ancien moi pour en découvrir le nouveau. Contente de renouer avec la plume de cet auteur. Un récit émouvant avec des mots justes.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Séparés ? Si peu. J'ai d'abord vécu en elle, puis collé à elle une fois sorti de son ventre; ensuite, parce qu'elle me parlait, parce qu'elle me lavait, parce qu'elle me posait dans mon lit, parce que j'enlaçais ses bras, ses genoux, parce qu'elle m'effleurait d'un baiser ou d'une caresse, j'ai constaté que nous constituions deux personnes.
Une mort brusque offre du miel à celui qui se retire, un poison à ceux qui restent.
Une tombe. Qu'est-ce qu'une tombe ? Une trappe qui ne conduit nulle part. Une porte qui ne s'ouvre sur rien. Une surface qui veut nous persuader de sa profondeur. Un leurre.
L'amour existerait-il si l'on n'y croyait pas ?
Ce qu'il y a de beau dans un mystère, c'est le secret qu'il contient et non la vérité qu'il cache.
Le manque pèsera-t-il toujours plus lourd que le plein ?
Quand un enfant vient au monde, une mère aussi vient au monde. Chaque naissance est une double naissance.
Ce qu'on peut faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c'est encore d'être heureux.
Vouloir être heureux et l'être ne vont pas simultanément. Cependant, on ne peut le devenir sans l'avoir décidé.
On occupe sa jeunesse à se préparer à vivre, sa vieillesse à se souvenir d'avoir vécu. Ce faisant, on rate le présent qui seul existe en tombant dans deux pièges, celui de l'avenir qui n'existe pas, celui du passé qui n'existe plus. Que de temps perdu ! Ou plutôt : que de présent perdu !
Les morts sont des vivants qui nous ont faits.
L'angoissant de 'angoisse, c'est qu'elle n'a pas d'objet. La peur désigne un ennemi. L'angoisse non.
Du même auteur j'ai lu et chroniqué
car j'en ai lu beaucoup plus en réalité ☺
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