samedi 30 novembre 2019

Lazare - Lars Kepler

Lazare   -  Lars Kepler


Lazare

Actes Sud
Actes Noirs
Traduit du suédois par : Lena GRUMBACH
Parution : octobre 2019
Pages : 543
ISBN 978-2-330-12659-9
Prix : 23, 80€

Présentation de l'éditeur

Un appartement d’Oslo, dont l’occupant a été trouvé mort, dans un état de décomposition avancée. Quand la police investit les lieux, elle fait une autre découverte macabre : la victime était visiblement un profanateur de tombes qui collectionnait des “trophées”. Au nombre desquels le crâne de l’épouse de Joona Linna.
Quelques jours plus tard, une inspectrice allemande prend contact avec Joona pour solliciter son aide sur une troublante affaire de meurtre dans un camping aux abords de Rostock. Rien n’aurait pu le préparer au choc qui l’attend, car ce qui n’était d’abord qu’un pressentiment absurde va basculer irrémédiablement vers une certitude terrifiante : le redoutable tueur en série Jurek Walter est de retour. L’inspecteur sait qu’il ne lui reste qu’une chose à faire : mettre sa fille à l’abri. Et il ne peut compter sur l’aide de personne, car ses collègues le jugent en plein délire paranoïaque. Qui d’autre qu’un fou tremblerait devant un fantôme ? Mais tout le monde ne vit pas dans la même réalité. Si quelqu’un revenait d’entre les morts, certains crieraient au miracle, d’autres évoqueraient un cauchemar.
Plus noir que jamais, Lars Kepler, maître incontesté du thriller scandinave, est de retour avec la septième enquête de l’inspecteur Joona Linna.

L'auteur




Lars Kepler est le pseudonyme du couple d'écrivains Alexander et Alexandra Ahndoril. Mariés dans la vie, ils ont écrit plusieurs romans chacun.

Série Joona Linna

  1. L'hypnotiseur 2010
  2. Le pacte          2011
  3. Incurables       2013
  4. Le marchand de sable     2014
  5. Désaxé            2016
  6. Le chasseur de lapins      2018
En 2017 Playground

Chaque parution chez Actes Sud- Actes Noirs


Mon avis

Bienvenue dans l'univers de Lars Kepler - le couple d'écrivains suédois, Alexandra et Alexander Ahndoril - roi du thriller scandinave.

On retrouve l'inspecteur Joona Linna pour sa septième enquête ! C'est noir très noir et ça commence très fort !

A Oslo, on découvre un mort en état de décomposition avancée.  C'était un profanateur de tombes.  Dans son congélateur, des trophées dont le crâne de l'épouse de Linna.

Joona est sollicité par une enquêtrice allemande pour un meurtre dans un camping à Rostock et c'est une autre affaire qui remonte, celle qui a obsédé et obsède toujours  Linna, aujourd'hui, celle d'un tueur en série, Jurek Walter.

Sa coéquipière Saga Bauer l'avait pourtant bien tué de trois balles et on avait retrouvé son corps mais Linna n'en démord pas, pour lui c'est l'oeuvre de Jurek, son pire ennemi.

Parano ou réalité ?

Jurek avait trois sortes de victimes :

  • Les primaires, celles qu'il ne tuait pas mais poussait à la mort.
  • Les secondaires :  les proches des primaires, famille, amis, il les enterraient vivants dans un cercueil
  • et enfin troisième catégorie, il éliminait tout obstacle pour arriver à ses fins.
Joona veut mettre ses proches à l'abri ou du moins les mettre sous protection, Valéria sa compagne, Saga mais surtout il part mettre sa fille Lumi à l'abri.

Saga se sent responsable et veut à tout prix mener l'enquête et supprimer Jurek s'il s'agit bien de lui.

Un thriller palpitant.  Il se lit très rapidement grâce à de courts chapitres et une écriture fluide. 
C'est noir, vraiment très noir, tout s'enchaîne très vite.  On est pris dans l'histoire même si... j'aurais aimé avoir un suivi plus rapproché des différents personnages, on oublie Joona pendant un grand nombre de pages et quand on le retrouve on a le sentiment qu'il ne se passe pas grand chose....
Un petit air de déjà vu et pourtant je n'ai lu que 3 enquêtes sur les 7. Il est peut-être temps de changer de thème.

La psychologie des personnages est aiguisée mais peut-être à la longue ce thème récurrent peut-il lasser ?

J'ai néanmoins passé un excellent moment de lecture.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

C'est quand même bizarre qu'une femme seule dans un bar ait l'impression d'être une proie, pense-t-elle.

Presque tous les enfants ont des obsessions, mais ce qui rend ce souvenir si douloureux, c'est qu'elle a plus tard compris que son idée fixe était liée à un réel besoin de survie.

Elle avait eu l'impression tantôt d'être un papillon qu'il essayait d'attraper, tantôt d'être déjà enfermée dans un bocal.

Je veux dire, la vie n'est pas qu'une question de survie, il faut vivre aussi.

Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès au billet

Résultat de recherche d'images pour "le chasseur de lapins"




jeudi 28 novembre 2019

A la découverte des éditions 180 °

A la découverte des éditions 180 °

Envie de vous faire découvrir certaines maisons d'éditions.

Aucune description de photo disponible.



Aujourd'hui direction Belgique et les éditions 180 °

Qui est 180 ° éditions ?  Où êtes-vous situé ? Quelle est la structure actuelle ? Depuis quand existe la maison ?

180° éditions est une maison d'édition francophone, créée en novembre 2004 et dont le catalogue est constitué de romans, de polars, d'essais, de beaux-livres dédiés au tourisme, à l'architecture, au design, à la gastronomie et à l'art de (bien) vivre en général.

Différentes collections : 

Notre collection "Bruxelles, ma belle !" a comme volonté de présenter Bruxelles sous un œil décalé ou sous un angle qui n'a pas encore été exploité, le tout servi par de belles photos et des textes relativement courts, parfois incisifs mais traduisant toujours la personnalité et les humeurs de l'auteur, qui est lui-même un Bruxellois convaincu, connaissant parfaitement sa ville. Ces ouvrages thématiques livrent en toute connivence aux lecteurs des adresses connues bien sûr, mais aussi secrètes, insolites, discrètes ou oubliées. Et mettent en lumière les gens qui "font" Bruxelles.

La collection littéraire de 180° éditions est axée sur la découverte de "talents selon l'opportunité des rencontres". Car en Belgique, en France, en Suisse, comme partout ailleurs, les gens passionnés et talentueux sont légion.

En résumé, 180° éditions est une maison d'édition généraliste.

Nous sommes une petite structure, légère, n'ayant plus de bureaux attitrés. Nous travaillons au gré de nos envies dans les espaces de coworking, les cafés, bref, les endroits avec un accès au wifi ;)


Comment la maison d’éditions est-elle née ?

Robert Nahum, l'éditeur derrière 180° éditions, travaillait auparavant dans le secteur des magazines. Voulant s'affranchir de la recherche permanente de fonds publicitaires, tout en souhaitant continuer dans l'édition, il a fondé sa propre maison d'édition. Et profitant de l'élargissement de l'Union européenne en 2004, il a publié comme premier livre Escapades dans les 10 nouvelles capitales de l'Europe (d'Eric Vancleynenbreugel et Eric Valenne), un guide touristique et patrimonial ayant connu un vif succès.

Quelle est sa vocation ? 

D'être une maison d'édition généraliste développant une ligne éditoriale assez large, au gré de nos envies, des sujets qui nous intéressent et des auteurs rencontrés. Nous n'avons pas peur d'éditer des nouveaux auteurs et des premiers romans, bien au contraire, dans le monde de l'édition actuel où il faut souvent être déjà connu pour être édité. 
Les différentes collections :
  • Collection "Bruxelles, ma belle !" : présente Bruxelles sous un œil décalé ou sous un angle qui n'a pas encore été exploité  
  • Collection "bXl" : reboot de la collection "Bruxelles, ma belle !"
  • Collection "Balades" : guides de tourisme, balades et randos
  • Collection "Essais" : sur des sujets d'actualité ou de société
  • Collection "Polars" : thrillers, polars, romans policiers, romans noirs...
  • Collection littéraire : romans, nouvelles...
  • Collection "9" : monographies sur un artiste ("9" étant une référence aux neuf arts)
  • De plus, nous publions tous les trimestres une revue de récits graphiques, 64_page, qui fêtait d'ailleurs en septembre son 5e anniversaire
Pourquoi ce choix d’un mélange de genres?

Pour ne pas s'enfermer dans un seul genre et être curieux dans l'édition comme on l'est dans la vie :)
Quel style publiez-vous prioritairement ?

À l'époque de la création de la maison d'édition, nous avons prioritairement publié sur Bruxelles, ce qui nous a peut-être valu une image faussée de maison spécialisée sur cette ville. Mais aujourd'hui nous sommes à l'écoute de tous genres de manuscrits et décidons au fil de nos lectures et de nos coups de cœur. 
Être éditeur aujourd’hui en Belgique c’est ...  ? 

...compliqué. Les raisons sont multiples, mais les principales étant l'étroitesse du marché belge francophone et le fait que le "Belge francophone" est malheureusement fortement tourné vers la littérature française et ne découvre pas suffisamment les auteurs belges... "Mangez local, lisez local !", comme dirait notre credo !



Vous pouvez retrouver 180 ° éditions via :  
Chez eux j'ai lu et je vous recommande

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article 

Résultat de recherche d'images pour "un siècle de mensonges aerts"


Dans un genre différent 

cover


dimanche 24 novembre 2019

L'hirondelle des Andes - Michel Torrekens

L'hirondelle des Andes  -  Michel Torrekens



Zellige
Collection Vents du Nord
Parution : octobre 2019
Pages : 208
Isbn : 9792914773911
Prix : 20 €

Présentation de  l'éditeur

À la suite du décès de son père, «Monsieur Jean», Pauline prend une décision radicale : tourner le dos à une carrière enviable et partir au Pérou où sa mère a disparu dans des circonstances troubles lors d’une mission humanitaire.


Elle atterrit à Lima et découvre la violence due à l’immense pauvreté des bidonvilles de la capitale. Comme sa mère avant elle, elle rencontre des femmes qui ont décidé de se battre pour sortir de cette misère. À leur contact, ses repères et valeurs changent peu à peu. Elle vibre également à sa vie de femme épanouie avec un archéologue qui l’initie à la vieille culture Mochica.


Elle n’en oublie pas pour autant sa quête familiale et part sur les traces de sa mère, avec comme guide Lucia, jeune Péruvienne pleine de vivacité. D’abord à Cerro de Pasco, la plus haute ville minière au monde, puis à Cuzco, l’ancienne capitale Inca. Sur sa route, Pauline croise de nombreux personnages hauts en couleur et assemble pas à pas les pièces d’un puzzle incomplet. Ce qu’elle découvrira ne correspondra à aucun des scénarios qu’elle avait imaginés.


“Un voyage initiatique
dans les montagnes péruviennes...”


Voyage initiatique, sierra movie, enquête dans les montagnes péruviennes, L’hirondelle des Andes invite le lecteur à découvrir une culture millénaire, à plonger dans un monde contrasté entre paysages époustouflants et réalités urbaines dérangeantes.


Amérique latine : Les compagnies minières accusées de ...

Cerro de Pasco  photo Jean-Claude Gerez

 Lima, Peru

  Lima


L'auteur


Photo Zellige éditions


Né à Gembloux où il vit, Michel Torrekens est journaliste et auteur.  Il publie régulièrement dans "Le carnet et les instants", revue présentant en autres le monde littéraire belge.

Bibliographie :


L'herbe qui souffre, Mémor, Bruxelles, 1997
Foetus fait la tête, L'Age d'Homme, Lausanne, 2001
Le géranium de Monsieur Jean, roman, coll. Vents du Nord, Zellige, 2012
Papas, nouvelles , coll.  Vents du Nord , Zellige, 2016

Il a obtenu le Prix Saga Café du meilleur premier roman francophone qui récompense un premier roman francophone.



Informations pratiques Pérou - Easyvoyage
Cuzco                                                                       


Mon avis

Dans "Le géranium de Monsieur Jean" - premier roman de Michel Torrekens, prix saga café et immense coup de coeur pour moi - on parlait essentiellement de Jean , le père de Pauline. On pouvait comprendre le vide laissé par sa femme Hélène disparue au Pérou lorsque Pauline avait sept ans.
C'est la seconde partie de ce diptyque que vous propose l'auteur, sur les traces de la mère.

Un roman magnifique, une sierra movie comme il le nomme, à la découverte du Pérou et de ses traditions.

Une page se tourne, Monsieur Jean vient d'être enterré.  Pauline sa plus jeune fille, qui a pourtant un plan de carrière et un train de vie enviables, elle qui est toujours tirée à quatre épingles, maquillée, vivant à 100 à l'heure a décidé de tout quitter.  C'est plus fort qu'elle, elle veut partir au Pérou sur les traces de sa mère Hélène.

Elle avait sept ans à la disparition d'Hélène.  Ce qui lui reste ce sont les cinq lettres que son père relisait continuellement. Hélène partait régulièrement chaque année, elle était infirmière, c'était vital pour elle, venir en aide aux populations locales.  Un jour, plus de courrier, plus aucune nouvelle.  Hèlène avait disparu.  Pauline n'a jamais pu comprendre la résignation de son père.  Maintenant qu'il n'est plus là, il faut qu'elle parte, c'est devenu vital, elle doit se rendre là-bas et comprendre ce qui est arrivé trente ans plus tôt.

Suivons Pauline dans ce voyage magnifique que nous propose Michel Torrekens.  Un voyage coloré à Lima tout d'abord la ville à proximité de la mer, ses bidonvilles Huercala, Cerro de Paco et ses mines les plus hautes du monde dans la Cordillière des Andes jusqu'à Cuzco.

C'est un voyage haut en couleur, à la rencontre du peuple péruvien très accueillant avec ses traditions, ses croyances, ses fêtes, le chamanisme.  On découvre la culture du pays, l'art, la cuisine, la musique, le folklore mais aussi son histoire et un peuple qui a souffert, des disparitions , de la répression , du "sentier lumineux" qui luttait contre le régime en place.

La nature est décrite de façon magnifique.  La plume est envoûtante, sensible avec un brin de nostalgie.  Le livre se découpe en trois parties, Les textes d'Hélène viennent parsemer le récit et nous donne peu à peu la clé de l'énigme.

Un roman qui suscite bien des réflexions sur les choix cornéliens que l'on peut être amené à se poser, qui change le cours d'une vie.   C'est un voyage magnifique auquel nous invite Michel Torrekens.

Dépaysement garanti.


C'est un coup de coeur.

Les jolies phrases

La nature, pourtant polluée et confinée, rappelle son omniprésence, même là où les hommes se sont entassés et se sont avancés sur les plages de grand renfort de béton.

Tout part de la même envie : l'instinct de survie, le dur désir d'exister contre vents et marées, de se prolonger, de donner une suite à un bout d'histoire, aussi court soit-il.

Ah si on pouvait s'endormir chaque soir sans regret, ni remords.

Personne, disent les indigènes, ne devrait avoir faim quand les autres ont de quoi manger.

Agir, agir, agir, répétait-elle.  Agir même modestement.

Oui, injuste, mais crois-tu qu'il y a une justice pour les justes ?

Tout ce qui arrive de bien dans la vie repose sur la confiance, ici comme ailleurs.  Confiance en soi et dans l'autre.

La vie n'est-elle pas une lutte silencieuse contre tous ces manques qui se creusent en nous, des gouffres plus ou moins profonds ? L'ennemi reste invisible.  On se bat contre un fantôme qu'on aimerait saisir à la gorge, à qui on aimerait demander des comptes, mais qui se dérobe constamment.

Elle s'installe sur un gros rocher aux formes callipyges pour plonger dans le mystère de ce lac qui sommeille en altitude.  Est-ce la montagne qui observe les cieux depuis cet oculus d'eau ou est-ce le ciel et les nuages qui s'admirent dans ce miroir montagnard d'un monde aérien en constante mutation.

Soigner les esprits est plus compliqué que soigner les corps, Luciano.  Je te confie les esprits, il y a longtemps que nous ne croyons plus ni l'un ni l'autre aux âmes, et je vais me contenter de soigner les corps, d'en guérir quelques-uns j'espère.

- Le mouvement.  La vie a besoin de mouvement.  Einstein a dit que "La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre" .  C'est peut-être pour cela que tu es venue au Pérou.
- Pour faire du vélo ?, ironise-t-elle ingénument.
- C'est ça, mais dans la précipitation ou la fuite.

Sage-femme est un des plus beaux métiers; il peut aussi se révéler le pire.  Face à un décès, la découverte d'un handicap, la solitude d'une mère célibataire, il faut être à l'écoute, prendre son temps, trouver les mots pour aider les gens à s'armer contre la fatalité, à s'accrocher à la vie, à dépasser cette fragilité humaine qu'on préfère gommer dans la course du quotidien, jusqu'au jour où elle nous rattrape.

Une vie sans douleur relève de la fiction.  L'humanité se résigne à la haine qui la traverse et aux guerres qu'elle génère.


Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à ma critique






jeudi 21 novembre 2019

Les petits de Décembre - Kaouther Adimi

Les petits de décembre - Kaouther Adimi



Editions Le Seuil
Parution : 14 août 2019
Pages : 256
Isbn : 9782021430806
Prix : 18 €

Présentation de l'éditeur

C’est un terrain vague, au milieu d’un lotissement de maisons pour l’essentiel réservées à des militaires. Au fil des ans, les enfants du quartier en ont fait leur fief. Ils y jouent au football, la tête pleine de leurs rêves de gloire. Nous sommes en 2016, à Dely Brahim, une petite commune de l’ouest d’Alger, dans la cité dite du 11-Décembre. La vie est harmonieuse, malgré les jours de pluie qui transforment le terrain en surface boueuse, à peine praticable. Mais tout se dérègle quand deux généraux débarquent un matin, plans de construction à la main. Ils veulent venir s’installer là, dans de belles villas déjà dessinées. La parcelle leur appartient. C’est du moins ce que disent des papiers « officiels ».

Avec l’innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits, les enfants s’en prennent directement aux deux généraux, qu’ils molestent. Bientôt, une résistance s’organise, menée par Inès, Jamyl et Mahdi.

Au contraire des parents, craintifs et résignés, cette jeunesse s’insurge et refuse de plier. La tension monte, et la machine du régime se grippe.

A travers l'histoire d’un terrain vague, Kaouther Adimi explore la société algérienne d'aujourd'hui, avec ses duperies, sa corruption, ses abus de pouvoir, mais aussi ses espérances.

Kaouther Adimi


Source : Livres Hebdo

Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi est diplômée en lettres modernes et en management international des ressources humaines. Actuellement, elle travaille comme responsable des ressources humaines dans une entreprise de luxe.

Ses nouvelles ont été distinguées par le prix du jeune écrivain francophone de Muret (en 2006 et en 2008) et par le prix du FELIV (Festival international de la littérature et du livre de jeunesse d’Alger). Son premier roman, L'Envers des autres (Actes Sud, 2011) est aussi paru en Algérie aux éditions Barzakh et a obtenu le prix de la Vocation.

En mars 2016, paraît son deuxième roman Des pierres dans ma poche aux éditions du Seuil (Publication Barzakh en novembre 2015).

Le Sixième Œuf, nouvelle sombre, a été publiée dans le recueil collectif "Alger, la nuit" aux éditions Barzakh en décembre 2011.

Le Chuchotement des Anges, sa première nouvelle a été publiée dans le recueil collectif "Ne rien faire et autres nouvelles" aux éditions Buchet-Chastel en mars 2007.

En 2017, son roman Nos richesses (Seuil) est sélectionné pour les prix Renaudot et Goncourt

Source : Fnac



Mon avis


La cité du 11 décembre à Dely Brahim à l'ouest d'Alger, existe depuis 1987, 111 parcelles au départ vendues à des militaires, pas de routes asphaltées, en son centre un immense terrain vague transformé en terrain de foot pour Inés, Jamyl et Mahdi. C'est leur endroit de détente, de liberté.

Un jour débarquent deux généraux : Saïd et Athmane, des plans à la main. Ils admirent ce qui deviendra leur maison. Une dispute éclate, les enfants protestant et réclamant leur terrain de jeux. Youcef, le fils d'un colonel retraité intervient ainsi qu' Adila, la grand-mère d'Inès, une ancienne moujahida, héroïne de la nation. Les généraux pointent leurs arme sur les enfants et commence une lutte contre le pouvoir. Les enfants n'ont pas dit leur dernier mot...

C'est un combat de David contre Goliath qui commence.

A travers cette querelle, Kaouther Adimi nous parle avec brio de l'histoire de son pays, l'Algérie. Elle nous parle des luttes contre le pouvoir, de la peur semée par celui-ci, du chemin vers la liberté, de l'identité algérienne.

C'est un joli conte à la recherche de la liberté. C'est fin, subtil. L'écriture est efficace, les mots sont doux, empreints de poésie. C'est un chant d'espoir qu'elle nous livre.

Une lecture très agréable.


Ma note : 8.5/10


Les jolies phrases

Papa si tout le monde ne pense qu'à son petit avenir et son petit confort, comment ferons-nous changer les choses ?

Il ne supportait plus d'entendre le mot "Dieu" dans la bouche des terroristes.  Il ne supportait plus de dire le même mot sur son tapis de prières. Les mots. Ils se mélangeaient dans sa tête.  Quelqu'un peut-il salir un mot ?  Peut-il se l'approprier tant et si bien qu'il finit par vous l'arracher, vous le voler en quelque sorte ?  Se battre contre les terroristes, monter au maquis, débusquer les camps, c'était un peu une manière de se réapproprier tous les mots que les intégristes avaient confisqués aux Algériens.

Les temps ont bien changé.  Depuis quand laissons-nous faire ?
Depuis que le cours du pétrole a dégringolé, que les réseaux sociaux ne nous permettent plus d'empêcher les gens de parler, commenter, dénoncer. Depuis que tout le monde a un téléphone portable avec lequel prendre des photos et des vidéos.  Oui, cher ami, les temps ont bien changé et seuls ceux qui le comprennent peuvent survivre.

Est-ce cela que son père ressentait au fond ?  Cette frustration, cette jalousie ?  Ne pas faire partie de la rébellion, avoir échoué à l'initier et constater que d'autres, des plus petits que soi réussissent ?  est-ce qu'au plus profond de lui, son père ne cherchait pas à empêcher les autres de vivre une aventure que lui, son père ne cherchait pas à empêcher les autres de vivre une aventure que lui et toute se génération n'avaient jamais réussi à lancer ?

Tu parles comme ceux qui ont fait la guerre d'indépendance et qui refusent d'admettre qu'il est temps de passer la main ! Allons, je ne dis pas que nous n'avons rien fait, mais peut-être que nous n'aurons été qu'un simple maillon entre deux grandes générations, que notre rôle aura été de remplir le blanc le temps de ceux d'après arrivent...




mardi 19 novembre 2019

Mon premier rêve en japonais

Mon premier rêve en japonais  -  Camille Royer





 

Futuropolis
Parution : le 21 août 2019
Pages : 160
ISBN : 978-2-7548-2438-5
Prix : 21 €

Présentation de l'éditeur

Pour son premier récit en bande dessinée, Camille Royer revient sur son enfance. Sa mère, d’origine japonaise, lui inculque sa culture. La petite Camille apprend (laborieusement) les kanjis et les hiraganas et, chaque soir, sa mère lui lit un conte japonais. L’imaginaire de cette enfant turbulente et rêveuse s’enfonce petit à petit dans les méandres de ces histoires qui viennent perturber son quotidien. Un roman graphique d’une grande sensibilité, aux images puissantes, de cette jeune autrice prometteuse.


Camille a huit ans et elle est terrifiée par la nuit. Elle n’arrive pas à s’endormir de peur de faire des cauchemars. Ses parents doivent suivre un rituel complexe pour l’aider à trouver le sommeil.
Sa mère lui chante chaque soir une berceuse ou un conte en japonais qui lui créé des images dans la tête et agit contre les fantômes et ses insomnies. Sa mère, d’origine japonaise, lui apprend la langue de son pays. Mais c’est à travers les contes qu’elle lui lit le soir que Camille s’imprègne de cette culture et comprend confusément combien sa mère se sent déracinée… Dès lors, Camille devient obsédée par la peur que sa maman retourne au Japon pour ne plus jamais revenir.



Camille Royer

Camille Royer est née à Paris en 1997.  Elle a grandi bercée par les cultures japonaise et française.  Diplomée de l'école Estienne.

Son graphisme, d'une vive sensibilité, sait donner au récit la grâce de l'enfance en évitant toute mièverie, et amener, entre le silence des mots, les clefs des inquiétudes et des angoisses de la petite fille.

Source :  Futuropolis

Mon avis

Camille Royer nous raconte son histoire, en particulier celle de son enfance.  D'une mère d'origine japonaise voulant lui transmettre sa culture.  Camille apprend les Kanjis et les hiragomas japonais mais elle n'aime pas ça, retenir par coeur ces idéogrammes.

Sa maman lui lit chaque soir des contes japonais mais Camille a peur le soir de ces monstres, du manque de démonstration d'amour qu'elle perçoit entre ses parents.  

Elle souffre un peu de sa différence à l'école quand on la traite d'irradiée, de chinoise.

Un joli récit crayonné, où les traditions comme les bains, les onsen et la magie des contes est représentée en aquarelle.  

Elle nous fait part de la nostalgie de sa maman pour le Japon, de sa peur de la voir retourner là-bas.  

Un très beau récit mis en page de manière originale, une belle façon d'avancer. 
On côtoie le monde onirique (en couleurs) et la réalité en crayonné noir et blanc.  

Art et résilience.  Un récit qui permet à Camille Royer de se réapproprier ses origines.

C'est touchant.  Intriguant.

A découvrir.

Ma note : 8.5/10

Une jolie phrase

Je n'ai pas de famille.  C'est comme si on m'avait coupé le bras. Je peux vivre sans mais je suis handicapée.  Et puis ça fait mal tout le temps.








dimanche 17 novembre 2019

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire






Trois entrées cette semaine, une super belle surprise en rentrant du boulot fin de semaine, celle de Maxence Fermine , merci à Michel Lafon éditions et L'agence Levens.

Une visite rapide à Mons Livres et la rencontre des éditeurs de La Trace, je reviens avec "Elles m'attendaient" de Tom Noti   et le livre de mon compatriote Phil Smans "La liste alpha" chez "Eaux Troubles"

La probabilité mathématique du bonheur   

Maxence Fermine



Michel Lafon
Parution : 07/11/19
Pages : 240
Isbn : 978-2-7499-4118-9
Prix : 16.95 €

Présentation de l'éditeur



À trente-neuf ans et des poussières, Noah, éternel adolescent, a de plus en plus le sentiment d'un vide essentiel qui le fait passer à côté de sa vie telle qu'il l'avait rêvée enfant. Alors un soir, il décide de poser son mal-être pour trouver la clef du bonheur. D'expérience en découverte, Noah traque le bonheur dans chaque aspect de sa vie, guidé par cette seule question : y a-t-il une recette, une formule pour y parvenir ? Une rencontre va changer la donne au-delà de toutes ses espérances...


Elles m'attendaient ...             Tom Noti

La Trace
Parution : 18/02/2019
Pages : 190
Isbn : 979-10-97515-17-1
Prix : 18 €

Présentation de l'éditeur

Deux personnes s'aiment et leur solitudes s'aimantent. Cela ressemble à une histoire d'amour simple et lumineuse, mais c'est sans compter sur les ombres que Max cache derrière ses silences...


La liste alpha         Phil Smans


Eaux Troubles
Thriller
Parution : 16 août 2019
Pages : 362
Isbn : 9782940606344
Prix : 14 €

Présentation de l'éditeur

Un fils de paysan pauvre dans une région isolée au Nord-Ouest du Mexique. Une jeune femme Rwandaise rescapée du génocide des Tutsis. Un jeune bûcheron dans un camp d’abattage au fin fond de la forêt indonésienne. À priori, rien ne semble relier les destinées de ces trois personnes… Et pourtant, il y a un point commun : un logiciel, surpuissant, testé par une société multinationale. Mais les choses ne se passent pas tout-à-fait comme prévu… ce qui amène le patron de l’entreprise informatique à imposer à son chef de projet le gel de l’expérimentation. Un groupe écologiste radical parvient néanmoins à subtiliser le logiciel, et entreprend de l’utiliser afin de parvenir à ses fins : un plan démoniaque se met dorénavant en place. Le jeune chef de projet, Patrick Doyle, est désormais engagé dans une course-poursuite désespérée afin d’éviter un cataclysme planétaire. Devant l’ampleur de la menace, les services secrets du monde entier se mobilisent, mais une responsable du groupe terroriste parvient à se fondre dans la nature, et à relancer son combat fanatique. Le face-à-face avec Patrick Doyle se révèlera impitoyable…

samedi 16 novembre 2019

Je ne reverrai plus le monde - Ahmet Altan

Je ne reverrai plus le monde  -  Ahmet Altan  ♥♥♥♥♥


Je ne reverrai plus le monde

Actes Sud
Traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes
Parution : 11 septembre 2019
Pages : 224
ISBN 978-2-330-12566-0
Prix : 18.50 €

Présentation de l'éditeur

Ahmet Altan est romancier, essayiste et journaliste, il était aussi rédacteur en chef du quotidien Taraf jusqu’au 15 juillet 2016. À cette date, la Turquie s’enflamme, des milliers de personnes descendent dans la rue à Istanbul et à Ankara suite à une tentative de putsch. Le lendemain commence une vague d’arrestations parmi les fonctionnaires, les enseignants, l’armée et les journalistes. Ahmet Altan fait partie de ceux-là, il sera condamné à perpétuité, accusé d’avoir appelé au renversement du gouvernement de l’AKP. Ahmet Altan a 69 ans.

Ces textes sont écrits du fond de sa geôle. Poignants, remarquablement maîtrisés, ces allers-retours entre réflexions, méditations et sensations expriment le quotidien du prisonnier mais ils disent aussi combien l’écriture est pour lui salvatrice. Tel un credo il s’en remet à son imagination, à la force des mots qui seule lui permet de survivre et de franchir les murs.

Un livre de résilience exemplaire.

L'auteur






Ahmet Altan, né en 1950, est un des journalistes les plus renommés de Turquie, son œuvre de romancier a par ailleurs connu un grand succès, traduite en plusieurs langues (anglais, allemand, italien, grec...).
Accusé d’avoir participé au putsch manqué du 15 juillet 2016, Ahmet Altan vit depuis septembre 2016 en prison.

Source : Actes Sud

Après 1138 jours de prison, il a enfin été remis en liberté sous contrôle judiciaire ce 7 novembre suite à une décision d'un tribunal turc du 4 novembre.  Enfin libre. 

Mon avis

Ahmet Altan, romancier, essayiste, journaliste, rédacteur en chef au quotidien turc "Taraf" a été arrêté le 15/07/16.  Condamné dans un premier temps à perpétuité pour tentative de putsch.  Il sera enfermé 1138 jours dans les quartiers de Haute Sécurité des geôles turques avec enfin ce 4 novembre 2019 un arrêt de la Haute Cour d'Istanbul qui ordonnera sa remise en liberté sous surveillance.  C'est avec beaucoup d'émotion et de joie que j'ai appris cette nouvelle.

C'est à l'Intime Festival de Namur que j'ai eu l'envie de découvrir ce lire "Je ne reverrai plus le monde", 19 textes de prison, transmis feuillet après feuillet via ses avocats vers l'extérieur.  Un livre qui ne sera bien entendu pas publié en Turquie.  Julien Lapeyre de Cabanes, son traducteur était présent et Pietro Pizzuti nous avait fait une lecture magnifique forte en émotions.



  

C'est un texte magnifique.  Un témoignage sur la justice plutôt l'injustice.., sur les arrestations arbitraires touchant les fonctionnaires, enseignants, journalistes, militaires...

Ahmet Altan nous fait comprendre qu'il a choisi de lutter en choisissant l'acceptation.

On l'enfermera c'est un fait mais jamais on ne prendra sa liberté car il y a les mots, la pensée par lesquels il peut s'évader, être libre.

Il nous parle de l'enfermement, des conditions difficiles, du manque d'espace, du fait que l'on mélange sciemment des personnes d'âge, de culture et de religions différentes. 

Tout est mis en oeuvre pour les briser moralement, leur faire perdre leur identité en perdant leur image.  C'est terrible l'absence d'un simple miroir, ne plus se voir c'est aussi avoir le sentiment de ne plus exister, de n'être plus rien.

Il nous parle de la puissance des mots.  Du manque de livres, oh cruauté extrême.  Lorsqu'enfin il peut lire "Tolstoï" , par exemple il revit, le pouvoir de l'esprit reprend le dessus.

Il nous parle de l'importance et du besoin vital d'écrire, du pouvoir de la pensée, du besoin de création.

Ces 19 textes de prison sont poignants. Il nous pousse à la réflexion, à la méditation.  Son écriture est aboutie, remarquablement belle et non sans ironie.  Quelle force, quelle beauté, quelle résilience.

Jamais ils n'ont réussi à l'enfermer, son esprit l'a toujours porté ailleurs.

Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m'enfermerez jamais. 

A lire de toute urgence.  Ce livre est un petit bijou.

Ma note :  Gros coup de coeur ♥♥♥♥♥


Les jolies phrases

Un jour, j'allais mourir.  Étrangement, penser à ma mort m'a tranquillisé. J'allais mourir un jour.  Et quelqu'un qui va mourir ne saurait craindre ce que la vie lui réserve.

Il leur avait suffi de nous enlever des miroirs pour nous éliminer.

Le miroir te regarde, il prouve que tu existes.  La distance entre le miroir et toi crée un espace qui t'est propre, un espace qui te circonscrit, où les autres ne pénètrent pas, un espace qui t'appartient.  L'absence de miroir avait aboli cette distance.

Si "tout change" sur cette terre, la connerie et la lâcheté, elles ne prennent jamais une ride.

Je peux écrire n'importe où, le bruit et l'agitation ne m'ont jamais dérangé.  D'ailleurs, une fois que je suis plongé dans l'écriture, tout ce qui m'entoure disparaît.  Je romps le contact avec le monde extérieur et m'enferme dans une pièce invisible où personne ne peut entrer que moi. 

J'écrirai pour pouvoir vivre, résister, me battre, me regarder fièrement en face, et pour pardonner mes faiblesses.

Dans la cellule, l'air et la lumière ne connaissaient aucune variation.  Les minutes se ressemblaient toutes.  Comme si le temps était un bras d'au qui, détaché de son fleuve d'origine, s'était heurté à une digue au pied de laquelle il formait désormais un lac.  Et nous, nous habitions le fond de ce lac immobile.

L'une des plus grandes liberté qui puissent être accordées à l'homme : oublier.  Prison, cellule, murs, portes, verrous, questions, hommes - tout et tous s'effacent au seuil de cette frontière qu'il leur est strictement défendu de franchir. 
Le fait d'écrire contient ce paradoxe fabuleux qu'il est à la fois un refuge à l'abri du monde et un moyen de l'atteindre.  Il te permet en même temps d'oublier et de rester dans les mémoires.  Comme tous les écrivains, je veux oublier le monde et que le monde se souvienne de moi.

L'une des choses les plus insoutenables de ma vie était de devoir me passer de livres.

J'ai grandi dans une maison pleine de livres.  J'ai passé toute mon enfance parmi eux.  Les livres étaient comme des fées au milieu d'une forêt qui me semble oppressante, effrayante, et à cette forêt dont la nature profonde m'échappait, j'aimais mieux les charmes scintillants des fées, leur ravissant mystère et leurs sourires pleins de promesses.

Me jeter en prison était dans vos cordes; mais aucune de vos cordes ne sera jamais assez puissante pour m'y retenir. 
Je suis un écrivain. 
Je ne suis ni là où je suis, ni là où je ne suis pas.  
Enfermez-moi où vous voulez, je parcours encore le monde avec les ailes de l'imagination.

Je sais que tant que ces gens ne vivront que dans ma tête, je serai schizophrène, et quand, devenus phrases, ils peupleront les pages d'un livre, je serai écrivain. 

Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m'enfermerez jamais. 



lundi 11 novembre 2019

Mayacumbra - Alain Cadéo

Mayacumbra    -  Alain Cadéo



Editions La Trace
Parution : 07 novembre 2019
Pages : 420
Isbn : 979-10-97515-21-8
Prix : 21 €

Présentation de l'éditeur

Entouré de forêts et de brumes, à l’ombre d’un volcan assoupi et pourtant terriblement attentif, croupissent quelques bicoques : Mayacumbra.
C’est un hameau, comme un radeau d’âmes perdues, d’errants, de vagabonds, tous magnétiquement attirés par ce coin de bout du monde.

C’est ici que Théo se retrouve après un long voyage.

Au-dessus, plus haut, à la limite du néant, il va bâtir son ultime refuge.

Il vivra là une intense passion, au cœur de ce « géant de pierres rouges ».

En soi il y a tous les ailleurs.
Mais même là, un jour ou l’autre, viennent ramper les ombres de nos peurs.
Mayacumbra, c’est le creuset où fermentent nos joies, notre innocence et nos terreurs.

Alain Cadéo

Alain Cadéo (auteur de Zoé) - Babelio


Un passionné sans concession de la vie, des hommes et des rencontres.

Avide de vérité et de sens,

sens des mots, des êtres et des actes…

Ses romans ou plus précisément ses textes

sont des témoignages de sincérité et d’altruisme.

A partager avec des inconnus qui comme lui…

Pas si inconnu, Alain Cadéo est l’auteur de nombreux romans dont les magnifiques textes « Zoé » et « Chaque seconde est un murmure ».

Chez La Trace il a publié "Des mots de contrebande"  et "Comme un enfant qui joue tout seul"

Source : éditions la Trace

Mon avis

Retrouver la plume d'Alain Cadéo est toujours un cadeau, cet orfèvre des mots, magicien de la langue se mérite.  Il nous propose ici un grand voyage, celui de Théo qui a tout quitté, sa famille, es habitudes pour errer sur la route et enfin se poser ici à Mayacumbra il y a trois ans.

Mayacumbra, un village insitué entouré de forêts, de brume au pied d'un grand volcan assoupi, La Corne de Dieu.  Quelques habitations de fortune que je visualise en bidonvilles d'Amérique du Sud autour du Kokinos, genre de grande épicerie générale, là où l'on se retrouve pour boire un verre, manger un morceau, là où on peut louer une chambre, chez Cyrus et la mère Talloche.

Un village triste, où la boue, la gange , les nuages bas, brumes et brouillard sont légion.  Mayacumbra c'est un hameau loin de tout à la fin de pistes difficiles où l'homme vient se cacher, se terrer, se perdre.

Cadéo nous dépeint une sacrée galerie de personnages.  Chaque habitant du village vivant là a emmené avec lui ses secrets, cherchant sans doute à se faire oublier du monde.  Il y a Raymond Sovignac, un drôle de curé, Giacomino, l'errant à la valise jaune, Solstice le garagiste, trafiquant à ses heures et ami de Théo, Rolombus le Manouche, le vieux Biribine, Arnosen le flic un peu dérangé obsédé par les oiseaux, Moreno  et surtout Lita.  Lita mariée trop jeune à Moreno, un mélange du peuple des bois vivant au village, l'amoureuse de Théo, une de ses raisons de vivre.

Théo, lui, il a choisi le volcan, la Corne de Dieu , cet endroit que tout le monde craint au village, sauf Lita qui l'y rejoint de temps à autre en secret.  C'est qu'après la source et le chemin tortueux, tout en haut du volcan, Théo a trouvé son hâvre de paix.

Il y a construit une cabane et y vit avec son compagnon, son âne Ferdinand.  Ensemble ils affrontent le Capitan, les éléments.

Là, loin du monde, il se sent fort, c'est le volcan qui lui donne sa force. Sa raison d'être c'est Lita mais aussi les mots, les livres et l'écriture vitale pour lui.  Au village on le surnomme Loco, le fou mais peu importe car c'est ici qu'il s'est trouvé.

C'est dans un monde onirique que nous conduit la plume de Cadéo, un conte initiatique, philosophique, poétique.  La quête de Théo est la recherche de lui-même, sa solitude, sa vie en partie d'ermite lui donne la paix, sa raison d'être.  Il puise son énergie dans le volcan, dans la nature et la beauté des lieux.

Cet équilibre tient à peu de choses et tout basculera peu à peu  lorsque son ami Solstice viendra se cacher deux jours près de lui et lui annoncer l'arrivée d'un étranger , un muet au village.  Le mal n'est jamais très loin, un changement progressif se met alors en marche, le volcan aussi donnera des signes.

Cadéo manie la langue avec beaucoup d'adresse, la beauté des mots, l'accord des sons, procurent un tourbillon d'émotions.  Il crée des expressions, joue avec la langue.  C'est beau.  Le chemin de la vie est parfois tortueux, l'auteur dépeint à merveille la nature, la beauté de celle-ci mais aussi  l'âme humaine.  Il faut cependant prendre garde de ne pas réveiller le volcan qui sommeille en chacun de nous.

Un roman à déguster, prendre le temps de se laisser porter et de laisser retomber les mots au plus profond de soi.


Les jolies phrases

Le plus pénible est d'être un nénuphar, car, aussi beau et éclatant soit-il, il est fermement tenu dans la boue par ses racines.  Il donne l'impression de voguer comme une île, alors qu'il fait des ronds dans l'eau. La soi-disant "liberté" est, quoi que l'on fasse, où que l'on aille, toujours soumis à un mouvement pendulaire relié à un cordon ombilical plus ou moins long.  Et même celui qui s'affranchit par la distance de son point de naissance, ne fait que tournoyer autour de son nombril.

Quel est le con qui pourrait dire que les mots ne sont rien ?  

Le grand désir a cela de parfait : il ouvre l'infini. Et rien n'est comparable à ce saut dans le vide.

Tout ce que je sais, c'est que nos vies, où qu'elles soient, sont faites de détails et qu'on y tient à ces détails. Après, il y a les grands événements, les joies, les secousses, les drames.  Mais ce qui nous sert de condiments, qui refait toujours surface, de sont ces battements de cils, des riens qui sont nos habitudes, nos rites, dont on aime parfois jusqu'au goût un peu rance, un peu éventé, mais qui ont la saveur des choses familières.

L'homme qui a faim de compagnie n'est plus en mesure de juger.  Il suit, il assiste, justifie, va même essayer de comprendre ce qui anime les faits et gestes du souffrant, du tordu, du malade.  Pire, il devient l'autre.

Il n'y a guère que le poisson rouge, idiot ou triste philosophe, pour ne jamais quitter la bulle qui lui sert d'océan.  L'idiot tourne en rond et s'imagine qu'il est au coeur du monde.  Le philosophe lui aussi tourne en rond, mais lui, prétentieux, il s'imagine qu'il maîtrise le Monde.

La pensée est une incorrigible errante, une sublime vagabonde.  C'est plus fort qu'elle, il faut toujours qu'elle se barre dans tous les sens.  Je m'étais pourtant juré de la dompter.  Rien à faire, cette bohémienne n'en fait qu'à sa tête.

Mais au fond, toute vie n'est-elle pas un entassement d'images, un trésor que nous feuilletons mentalement, avec l'idée toujours tenace que l'une d'entre elles, qui nous échappe en permanence, contient toutes les autres par sa perfection?

Du même auteur j'ai lu 

Cliquez sur les couvertures pour avoir accès à l'article




dimanche 10 novembre 2019

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire



Il est grand temps que je vous parle de mes petits derniers.  Un détail par ordre alphabétique.

Merci à Futuropolis et à Nath pour ce dernier album de Davodeau.  J'ai hâte de le découvrir au plus vite.

Les couloirs aériens  de Etienne Davodeau-Joub et Christophe Hermenier



Futuropolis
Parution : 23/10/19
Pages : 112
ISBN : 9782754825535
Prix : 19 €

Présentation de l'éditeur

Cette année, Yvan a eu 50 ans. Plus jeune, il s’est souvent demandé ce qu’il serait à cet âge-là. Eh bien voilà, il y est.
Cette année, il a perdu son boulot, sa mère, son père. Sa femme, Florence, bosse beaucoup, prend souvent l’avion et vit dans les décalages horaires. « Il y a de la distance et de l’attachement », dit Yvan. Et les enfants ont quitté le nid, normal. Alors, forcément, Yvan est un peu paumé.
Il a quitté l’appartement parisien, et s’est réfugié dans le Jura, chez ses amis Thierry et Sandra. Avec ses fringues, ses bouquins, et autres objets divers. Toute une vie, ou presque, dans quelques cartons.

Dans la neige, sous le ciel froid et bleu, Yvan marche, respire, semble revivre.


Merci aux éditions LaJouanie pour cette arrivée dans ma mailbox , un roman policier mais pas que...  

Banlieue est  -  Jean-Baptiste Ferrero



Lajouanie
Parution : le 25 octobre
Pages : 504
EAN: 9782370471260
Prix : 19.99 €

Présentation de l'éditeur

Un détective venu aider un vieux copain en conflit avec un caïd local constate à son grand désespoir que la banlieue n’est décidément plus ce qu’elle était : on y viole, on y massacre, on y corrompt, on s’y drogue, on s’y radicalise et on s’y débauche comme jamais…

Cynique mais pas blasé, idéaliste mais pas naïf, Thomas Fiera, enquêteur gouailleur et un poil expéditif, entreprend alors, aidé de sa fine équipe, de s’attaquer aux racines du mal.

Un western magnifique et drôle sur la banlieue. De l’action, de l’humour, du suspense et une langue assez verte, parfaitement maîtrisée.

Trop contente de lire une nouvelle aventure de Joona Lina , merci à Actes Sud et Masse critique de Babelio pour cet envoi

Lazare    -   Lars Kepler

Lazare

Actes Sud
Actes noirs
Parution : octobre 2019
Traduit du suédois par : Lena GRUMBACH
Pages : 544
Prix : 23.80 €

Présentation de l'éditeur

Un appartement d’Oslo, dont l’occupant a été trouvé mort, dans un état de décomposition avancée. Quand la police investit les lieux, elle fait une autre découverte macabre : la victime était visiblement un profanateur de tombes qui collectionnait des “trophées”. Au nombre desquels le crâne de l’épouse de Joona Linna.

Quelques jours plus tard, une inspectrice allemande prend contact avec Joona pour solliciter son aide sur une troublante affaire de meurtre dans un camping aux abords de Rostock. Rien n’aurait pu le préparer au choc qui l’attend, car ce qui n’était d’abord qu’un pressentiment absurde va basculer irrémédiablement vers une certitude terrifiante : le redoutable tueur en série Jurek Walter est de retour. L’inspecteur sait qu’il ne lui reste qu’une chose à faire : mettre sa fille à l’abri. Et il ne peut compter sur l’aide de personne, car ses collègues le jugent en plein délire paranoïaque. Qui d’autre qu’un fou tremblerait devant un fantôme ? Mais tout le monde ne vit pas dans la même réalité. Si quelqu’un revenait d’entre les morts, certains crieraient au miracle, d’autres évoqueraient un cauchemar.

Plus noir que jamais, Lars Kepler, maître incontesté du thriller scandinave, est de retour avec la septième enquête de l’inspecteur Joona Linna.

Merci à Albin Michel, Claire et Mickaël pour ce roman prix Stanislas et Prix première plume 2019

Le bal des folles    -   Victoria Mas

Le Bal des folles

Albin Michel
Parution : 21 août 2019
Pages : 256
Isbn : 9782226442109
Prix : 18.90 €

Présentation de l'éditeur

Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles, d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques. Ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.

Avec Zidrou c'est un de mes auteurs belges de bd préféré, j'adore son graphisme et ses histoires, heureuse de retrouver Jean-Claude Servais

Le fils de l'ours               -     Servais

Le fils de l'ours - tome 1 - Le fils de l'ours

Dupuis
Aire Libre
Parution : le 18 octobre 2019
Pages : 72
ISBN : 9791034737246
Prix : 17.50 €

Présentation de l'éditeur

Lorsque l'Empereur Charles III le Gros répudie sa femme Richarde en 880, elle retourne dans son Alsace natale suite à une vision. Là où une ourse gratte la terre pour enterrer son petit, elle devra construire une abbaye. Quelques années plus tard, l'abbaye d'Andlau sort de terre et sera liée à cet animal, roi des forêts.

Bien des années plus tard, en 1760, en plein coeur de la vallée de Munster, un village festoie. Le fils encore jeune du plus important fermier de la région ne laisse pas le coeur d'Eva et de Maria insensible. Ces jumelles, que tout oppose pourtant, le trouvent charmant. Mais le père du garçon ne voit pas cela d'un bon oeil et il interdit fermement à son fils de les côtoyer. Mais les interdits sont faits pour être bravés, et à 18 ans, il est difficile de penser au lendemain. Lorsqu'un ours est aperçu dans la vallée, les chasseurs décident de traquer la bête. Mais Eva compte bien le voir avant, d'autant qu'elle connaît la légende d'Andlau et souhaite rencontrer ce gigantesque animal pour de vrai. Maria, moins sereine, va la suivre bien malgré elle. Se noue alors sous les frondaisons et dans la montagne le destin entremêlé de ces humains et de ces animaux.

Servais narre ici une légende alsacienne portée par un dessin évocateur et poétique. Une histoire tragique et sublime qui permet de saisir à quel point nos régions gardent encore bien des secrets.

    Et pour terminer dans un registre totalement différent, je remercie les éditions Ker de m'avoir envoyé cet ouvrage relatant du burn-out

    Le stakhanoviste  Burn-out : enfer ou renaissance ?
    Philippe Thewissen

    Le Stakhanoviste

    Ker Editions
    Témoins du monde
    Parution : 20 novembre 2019
    Pages : 266
    Isbn : 978-2-87586-262-4
    Prix : 18 €

    Présentation de l'éditeur

    Cadre dans une des entreprises de conseil les plus prestigieuses d’Europe, tout réussit à Philippe. Professionnellement, il a atteint à moins de quarante ans des sommets que peu de gens connaissent en fin de carrière.

    Chaque année, dans son entreprise, les objectifs de vente sont augmentés. La pression est permanente. L’empathie, inexistante. Seuls comptent les résultats, les chiffres, les bénéfices.

    Au fil du temps, la vie de Philippe se détricote : addictions, épuisement, anxiété… Au détour d’une visite médicale, le diagnostic est posé : burn-out sévère.

    Afin d’échapper à la dépression, il met progressivement en place des mécanismes de défense, des espaces de liberté, renoue avec lui-même comme avec les siens et construit une nouvelle vie. Conscient cette fois de sa fragilité.

    Ceci n’est pas un simple livre sur le burn-out, mais un témoignage passionnant, qui aide à comprendre les pièges de la société moderne, des entreprises guidées par le seul chiffre d’affaires, sans considération pour l’aspect humain, parfois jusqu’à la mort. Et surtout, il montre comment rebondir et s’envoler, plutôt que replonger et couler…


    samedi 9 novembre 2019

    La télégraphiste de Chopin - Eric Faye

    La télégraphiste de Chopin   -  Eric Faye


    Librairie de la Reine

    Le Seuil
    Parution : le 14 août 2019
    Pages : 272
    EAN 9782021362695
    Prix : 18 €

    Présentation de l'éditeur


    Prague, automne 1995 : une habitante prétend « recevoir » chez elle la visite d’un compositeur illustre dont elle a le privilège de porter à l’attention du plus grand nombre les partitions qu’il lui dicte au fil de leurs rencontres. Au point de séduire une maison de disques. Sauf que le grand homme en question s’appelle Frédéric Chopin, et qu’il est mort à Paris, un siècle et demi plus tôt… Supercherie ? Mystification ? Tel est, en tout cas, le sentiment bien naturel de Ludvík Slaný, journaliste, au moment où il s’apprête à enquêter sur cette histoire pour le compte de la télévision d’un État sorti depuis peu de l’ère communiste. Commence alors une chasse au fantôme, entre matérialisme obtus et croyances en tout genre, espions reconvertis en enquêteurs privés, tenants d’un ordre ancien métamorphosés en jeunes loups du nouveau régime, où une paisible cantinière à la retraite révèle à un monde bouleversé la part d’ombre et de folie sur lequel il se réinvente.


    Eric Faye


    Né en 1963, Éric Faye est l'auteur de romans, nouvelles, récits de voyages et essais. Son recueil de nouvelles fantastiques, Je suis le gardien du phare (José Corti, 1997), a été couronné du prix des Deux-Magots. Il a été lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française pour Nagasaki, paru en 2010 et traduit dans une vingtaine de langues. La Télégraphiste de Chopin est son onzième roman.



    Petite nouveauté dans le blog, la rentrée littéraire étant riche et ne possédant qu'une seule vie j'ai demandé à quelques autres lecteurs de me donner leur avis et c'est le leur que je vous partage.

    Un autre regard, l'avis de Yves 


    Librement inspiré, dixit l’auteur, de la vie de la spirite britannique Rosemary Brown, ce roman nous transporte en 1995, dans le Prague post-communiste. Une ex-cantinière dotée de dons médiumniques mais d’une connaissance musicale limitée, reçoit les « visites » régulières de Frédéric Chopin, qui lui dicte de nombreuses œuvres posthumes.


    Phénomène paranormal ou mystification, Ludvik, un journaliste de télévision est amené à enquêter et rencontrer la médium, dans le but de réaliser un documentaire dont l’orientation dépendra de ses découvertes. Pour ce faire, et pour prouver l’éventuelle supercherie, il fait notamment appel à un ancien agent des services secrets tchécoslovaques, ravi de reprendre du service sans que la victime soit menacée de prison. 


    L’intrigue est originale et les états d’esprit de Ludvik se modifient au fil des pages et de son enquête, mais sans que le lecteur entre en empathie avec le personnage. 


    Est-ce le climat automnal de Prague qui nous empêche d’éprouver quoique ce soit vis-à-vis de l’un ou l’autre des protagonistes de cette histoire ? Peut-être ? Le style d’Éric Faye est élégant, mais le récit ne nous incite pas à tourner les pages avec frénésie, ni non plus avec délectation. Bien sûr, on reste intrigué par l’histoire et le relatif suspense de sa conclusion mais celle-ci, que je ne vous révélerai évidemment pas, ne nous permettra pas d’affirmer, comme un célèbre détective : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! ».


    Bref, un roman qui se lit avec intérêt, mais sans passion, et qui, au-delà des aventures  « chopinesques » de Vera, nous permet de nous plonger dans le quotidien d’une démocratie naissante, dont tous les acteurs ont connu le communisme dur. Et c’est sans doute ça l’aspect le plus intéressant du livre.


    Note générale sur Babelio :  7.5/10
    Sa note : 6/10