samedi 6 décembre 2025

Ces Lignes qui tracent mon corps - Mansoureh Kamari ♥♥♥♥♥

 Ces Lignes qui tracent mon corps - Mansoureh Kamari  ♥♥♥♥♥





















Casterman
Parution : 10/09/25
Pages : 200
Isbn : 9782203290006
Prix : 24 €

Présentation de l'éditeur


Un album qui met en lumière l’oppression des femmes en Iran.


En Iran, selon la loi islamique, le père de famille est propriétaire du sang de ses enfants, il ne peut donc être poursuivi pénalement s’il s’en prend à sa progéniture. De là découle en partie la construction de la société iranienne où l’homme a les pleins pouvoirs, notamment sur les femmes, en toute impunité. Mansoureh Kamari se souvient ici de son enfance et de son adolescence sous ce joug masculin. Elle expose des faits : les interdictions multiples (rire, chanter, danser, aimer), la possibilité d’être mariée à 9 ans, exécutée à 15, après avoir été violée... Elle raconte les agressions sexuelles répétées, dans la rue, le taxi, chez le médecin, à la fac... Et la peur constante, l’impuissance, l’incapacité à maîtriser son destin. Mais Mansoureh a fuit l’Iran, elle a réussi à sortir de cette oppression permanente, et cet album est aussi l’histoire d’une métamorphose, celle d’une femme recouvrant sa liberté.



Mansoureh Kamari

Mansoureh Kamari est née et a grandi à Téhéran, en Iran. Elle y a obtenu son diplôme en dessin industriel mais a toujours été passionnée par le cinéma d’animation.

Après son arrivée en France en 2011, elle a poursuivi ses études en cinéma d’animation aux Gobelins à Paris. Depuis 2015 elle travaille pour les studios d’animation en tant que dessinatrice des personnages, en France et à l’étranger.

"Les lignes qui tracent mon corps" (2025) est son premier album de bande dessinée.


Source Casterman



Mon avis

Coup de cœur, coup de poing,  un album magnifique, émouvant, autobiographique qui nous parle de la condition de la femme en Iran. 

Mansoureh pose comme modèle vivant, on entend juste les traits de fusain qui dessine son corps de manière bienveillante.  Elle s'évade vers son passé et se souvient de son enfance.  Les planches représentant le corps en mouvement sont couleur chair, elles passent au gris et noir, lourdes de tristesse pour sa vie à Téhéran.

Elle se souvient de sa petite enfance, de ses jeux en toute liberté avec son frère qui se sont terminés lors de l'entrée à l'école à l'âge de 7 ans.  Fini de rire, commence alors la loi de l'interdit, le port d'un petit voile, de jupes au dessous du genou.   Elle se souvient de la tristesse de sa mère, des tâches ménagères, de son asservissement à un seul homme, son père, celui dont elle a peur.

A 9 ans en Iran, une fille reçoit le voile fleuri - Jashn-e-taklif - marquant le passage à l'âge adulte, le droit d'être donnée en mariage par le simple consentement du père.  Elle se souvient des INTERDICTIONS : rire, marcher librement, de sport, de chant, de danse, de s'habiller comme elle le veut, d'être elle-même.

Aujourd'hui, elle a fait le choix d'être modèle vivant, de dessiner, mais cela ne l'empêche pas de replonger à nouveau dans sa vie passée, avec le poids de la honte, la peur, le devoir d'accepter le regard et les gestes déplacés des hommes, la peur de payer de sa vie comme ses cousines pour avoir été en possession d'un tract dissident, et d'être violée avant d'être mise à mort.

Un récit fort, qui secoue, qui émeut et  témoigne de la condition des femmes  paralysées par la peur, cette peur, séquelle de ce passé qui fait perdre confiance, qui rabaissait son talent et son devenir d'artiste.  Un témoignage bouleversant, d'espoir qui nous montre l'éclosion d'un talent, d'une femme recouvrant sa liberté.

À lire absolument !

Coup de ♥








vendredi 5 décembre 2025

Jeux de lumière - Daniel Kehlmann

 Jeux de lumière -  Daniel Kehlmann















Actes Sud
Lettres allemandes
Parution : février 2025
Traduite de l'allemand par Juliette Aubert-Affholder
Pages : 416
ISBN : 978-2-330-20134-0
Prix : 23.50 €

Présentation de l'éditeur

Le réalisateur G. W. Pabst tourne en France au moment où Hitler prend le pouvoir outre-Rhin. Fuyant l’horreur qui se dessine dans cette nouvelle Allemagne, il se réfugie à Hollywood, mais là-bas, celui qui fut l’un des maîtres du cinéma allemand d’avant-garde, qui a dirigé les plus grandes stars du muet, n’est qu’un réalisateur parmi d’autres. Même Greta Garbo, qu’il a immortalisée dans "La Rue sans joie", ne peut rien pour lui. Lorsqu’il apprend que sa vieille mère est malade, Pabst rentre dans son Autriche natale, annexée par
l’Allemagne nazie, mais la guerre éclate et les frontières se ferment. Bloqué dans le Troisième Reich, Pabst est vite confronté à la brutalité du régime. Bientôt Goebbels, le ministre de la Propagande du Reich, veut faire tourner le génie du septième art. Persuadé de pouvoir résister à ses avances et de ne se plier à aucune autre dictature que celle de l’art, Pabst fait alors le premier pas vers un enlisement sans retour.
Daniel Kehlmann revisite avec maestria la vie de l’un des géants du cinéma et montre ce que peut la littérature : se rapprocher de la vérité par l’invention.



Daniel Kehlmann

Né en 1975 à Munich, Daniel Kehlmann a passé son adolescence à lire Nabokov et Borges. Après des études de philosophie et de littérature à l’université de Vienne, il a publié son premier roman à 22 ans, La Nuit de l’illusionniste, publié dans une version revue et abrégée chez Actes Sud en 2010.

Les Arpenteurs du monde (Actes Sud, 2007 ; Babel n°940), le plus grand phénomène littéraire allemand depuis des décennies, a été traduit dans une quarantaine de langues. En France, critique et public ont été enthousiastes. Il a publié chez Actes sud son roman Friedland en 2015. Le Roman de la vie de Tyll L’Espiègle s’est vendu à 500 000 exemplaires en Allemagne.


Lauréat d’une douzaine de prix littéraires, il vit actuellement entre Berlin et New York

Portrait © Sven Paustian     Source: Actes Sud

Une lecture de mon mari



Traduit de l’allemand, ce roman nous raconte la vie du réalisateur allemand G.W. Pabst avant et pendant la seconde guerre mondiale.

Le titre est un peu déroutant car s’il y a bien un court chapitre sur la rencontre entre Greta Garbo et Pabst, on ne parle nullement de Goebbels. Ce n’est donc pas un roman à proprement parler sur la seconde guerre mais sur le combat que Pabst va mener pour pouvoir continuer à faire des films tout en se préservant d’être étiqueté nazi.

Pabst était exilé en Californie avec son épouse et son fils avant la guerre. Là il va tourner un film qui se révèle être un bide commercial. On voit alors lui proposer au mieux des rôles d’assistant ce qu’il refuse. Il reçoit alors un message comme quoi sa mère vivant en Autriche est très malade. Il décide alors de retourner en Europe mais arrivé là-bas, la guerre éclate et Pabst se retrouve coincé, il ne peut plus sortir d’Autriche. Le régime nazi le considère comme communiste ce qu’il réfute. Pour obtenir sa redemption, il va devoir travailler pour le 3ème Reich. Il va heureusement éviter les films de propagande nazie pour faire des films plutôt dans un registre de comédie. Il sera aussi assistant sur un film de Leni Riefenstahl, la réalisatrice attitrée de Hitler ce qui ne se passera pas très bien. Vers la fin de la guerre, Pabst va adapter le roman d’un écrivain nazi, Karrasch du titre de Molander. Pabst veut vraiment faire le film de sa vie, braver les difficultés de tournage en plein débâcle de l’armée allemande. Cette partie du roman est particulièrement haletante digne d’un thriller.

Le livre se découpe en chapitres qui nous narrent autant des moments de tournage que la vie menée par Pabst et sa famille en Autriche et en Allemagne. Ce tiraillement continu entre servir le Reich tout en ne faisant pas de politique et en restant silencieusement anti-nazi.

Pabst c’est aussi Loulou avec Louise Brooks cette actrice américaine dont il sera amoureux mais qu’il ne pourra jamais conquérir.

Une lecture passionnante qui donne un éclairage sur le travail des cinéastes sous le régime nazi.




Sa note : 9/10

mercredi 3 décembre 2025

Bilan de lecture de novembre

 Bilan de lecture de novembre



Encore un mois qui se termine, on va bientôt entamer la dernière ligne droite vers 2026 et j'ai encore beaucoup de lectures à vous faire découvrir ! 16 articles écrits, décembre sera intense en publication !

Ce mois de novembre était exclusivement consacré à #lisezvouslebelge!  car je vous ai fait découvrir 15 auteurs de mon pays !  Et je ne compte pas m'arrêter là car il y a tant de talents !

Novembre c'était aussi le café-littéraire  de Salvatore Minni,  des concerts, du théâtre et des expos mais aussi pas mal de lectures diverses et variées que je vous présente ici.

Comme à chaque fois il suffit de cliquer sur la couverture pour avoir accès à l'article si ma chronique est publiée.  La mise à jour se fait de façon mensuelle !


Retrouvez Clara Lodewick dont je garde en mémoire son premier album: "Merel".  Elle nous fait prendre conscience du sort des jeunes migrants mineurs non accompagnés, de leur santé mentale, tout en humanité . 


Un deuxième roman magnifique pour Dominique Costermans : mensonge, mythomanie, poids des secrets,  un très beau roman




Relire Salvatore Minni pour préparer un café-littéraire, c'était un très bon moment.  Thriller psychologique au rendez-vous .



On reste dans le thriller psychologique et les violences familiales 


Il y a aussi une série jeunesse au répertoire de Salvatore Minni




Un petit album jeunesse de saison, les dessins sont magnifiques ! 



Oh comme j'ai aimé lire ce roman et découvrir la plume de Thierry Coljon,  un retour en enfance nostalgique, une amitié éternelle !



Un livre qui s'adresse aux ados et pas que !  J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce récit dystopique qui pousse les ados à se poser des questions, à développer leur sens critique !



Une petite pépite ce dernier Aliénor Debrocq, à découvrir au plus vite ! 



C'est déjà le cinquième roman de Dominique Van Cotthem et à chaque fois, elle m'embarque dès les premières pages.  Elle a le talent de nous emmener à la lisière du roman noir et thriller psychologique en y ajoutant une touche d'amour et d'humanité.  Si vous ne connaissez pas sa plume, découvrez-là, vous ne serez pas déçu.es


En mode graphique, un très beau roman sur le parcours de Frida Kahlo, sa vie de femme, de compagne de Rivera mais aussi son engagement politique.



Je termine le mois de novembre par ce graphique qui compare le management moderne en entreprise et l'organisation nazie.  Troublant, interpellant !  



Belles lectures


mardi 2 décembre 2025

Café littéraire coup de ♥ ou comment trouver des idées de cadeaux pour les fêtes !

 Café littéraire coup de coeur -  En manque d'idées cadeaux





Les fêtes approchent à grands pas, que diriez-vous d'un petit café littéraire spécial "coups de cœur"  histoire de trouver de l'inspiration pour vos cadeaux de fin d'année ?

Mais aussi pour le plaisir de se retrouver en mode "auberge espagnole" autour d'un verre et de sucreries dans un moment convivial et de partage. 

Je vous proposerai, ainsi que les bibliothécaires et les libraires de chez Claudine, des idées de lecture,  en partageant avec vous des coups de cœur, mais c'est aussi l'occasion pour vous aussi de nous partager un ou deux livres qui vous ont émus, surpris, touchés afin qu'ensemble nous partagions et repartions avec des idées de lecture.


Trois auteurs surprises viendront nous présenter leur bouquin.


Cela vous tente ? 

 Notez la date  : le 11 décembre à 19h à la bibliothèque Maurice Carême de Wavre.

Adresse du jour : rue de l'Ermitage 65 à 1300 Wavre

Attention pour la bonne organisation de l'événement il est INDISPENSABLE de s'inscrire en téléphonant au 010/230415 ou en envoyant un mail à bibliocareme@wavre.be


En espérant vous y voir nombreux.ses. 


dimanche 30 novembre 2025

Retour à la vie risquée - Dominique Van Cotthem

 Retour à la vie risquée  -  Dominique Van Cotthem





























Genèse
Parution : 17/10/25
Pages : 240
Isbn : 9780382010464
Prix : 22.50 €

Présentation de l'éditeur

Un thriller psychologique haletant !

Libéré après une détention de quatorze ans au cours de laquelle il n'a cessé de clamer son innocence, Théo Bargny se rend à Aurillac en train de nuit. Il a sur lui de quoi tuer le magistrat qui l'a fait condamner pour le meurtre de sa femme, Céline.
Giselle Delourne vient de perdre son mari Paul et sa sœur Clara dans l'incendie de sa maison. Elle prend le même train de nuit avec l'intention de renoncer à sa part d'héritage dans une villa de vacances à laquelle Paul tenait beaucoup.
La rencontre fortuite entre Théo et Giselle va se transformer en un brûlant attachement qui mettra à nu leurs douleurs secrètes, mais leur ouvrira aussi le chemin du retour à la vie risquée.
Dans ce thriller psychologique, son cinquième roman, Dominique Van Cotthem dissèque l'âme humaine avec la même maestria qui lui a valu la reconnaissance du public et des médias ainsi que de nombreux prix littéraires : Grand Prix Femme Actuelle, Coup de cœur des lectrices pour "Le sang d'une autre" en 2017 ; Prix des librairies Club pour "Adèle" en 2022 ; Prix Soleil noir jaune rouge pour "Réparer nos silences" en 2023 ; et son roman paru en 2024, "Les eaux assassines", est en lice pour plusieurs prix.


Dominique Van Cotthem





Dans ce thriller psychologique, son cinquième roman, Dominique Van Cotthem dissèque l’âme humaine avec la même maestria qui lui a valu la reconnaissance du public et des médias ainsi que de nombreux Prix littéraires : Grand Prix Femme Actuelle, Coup de cœur des lectrices pour Le sang d’une autre en 2017 ; Prix des librairies Club pour Adèle en 2022 ; Prix Soleil noir jaune rouge pour Réparer nos silences en 2023 ; et son roman paru en 2024, Les eaux assassines, est en lice pour plusieurs Prix.




source : Genèse éditions






Mon avis

Dominique Van Cotthem a vraiment le don de capter votre attention dès les premières lignes, deux courts chapitres qui nous permettent de découvrir les personnages et comme un envoûtement, le besoin de lire, de s'immerger dans le récit, dans la tête des personnages et de dévorer le récit.

Lu en deux morceaux de soirée, celui-ci ne déroge pas à la règle.

Deux personnages centraux qui évoluent alternativement au fil du roman et se rencontrent par hasard dans un train de nuit à destination d'Aurillac.  

Théo, qui sort brisé de prison après plus de 14 ans d'enfermement.  Il a toujours clamé son innocence dans le meurtre de son épouse, il a la rage, il est bien décidé à se venger contre l'avocat responsable de sa peine, un ténor du barreau.

Giselle, une femme brisée qui a perdu son mari et sa sœur dans un incendie.  Elle porte le poids du deuil et de la culpabilité, elle se rend à Aurillac pour refuser son héritage.  Elle porte un handicap à la jambe depuis son plus jeune âge, un handicap physique mais aussi psychologique.  

Un événement tragique va se produire dans le train de nuit, un événement qui va les mettre en rapport et changer leur vie.

Dominique Van Cotthem va comme à chaque fois nous emmener à la lisière du roman noir et thriller psychologique en y ajoutant un peu d'amour et beaucoup d'humanité.

Deux êtres fragiles, portant leurs secrets.  Théo, déterminé, brisé, en colère, il veut juste la justice et comme Giselle a besoin d'être aimé.  Giselle partagée entre la culpabilité et ses souffrances.  Les deux doivent se reconstruire, faire leur deuil, cette rencontre providentielle leur permettra-t-elle d'y arriver ?

Une plume dynamique, fluide qui va au plus profond des âmes en présence avec une grande justesse et beaucoup d'humanité.   Elle explore le deuil, la culpabilité, le besoin d'amour mais aussi les inégalités dans notre système judiciaire.


Un coup de cœur.  Plaisir de lecture garanti.  


Les jolies phrases

On ne devrait jamais dire "courage" aux gens effondrés de douleur.  Le courage est une force.  On ne demande pas à un être anéanti de se relever en conquérant.

Théo maudit la faiblesse des hommes.  Ils oublient de penser tant ils ont besoin d'être guidés même sous la menace, même au péril de leurs libertés. L'actualité est un exemple criant !  Les fake news sont mieux relayées que les faits avérés.  Plus c'est gros, plus ça passe ! Le troupeau obéit à la loi du pouvoir sans résistance.  Tant pis si la soumission mène ces moutons à l'abattoir.  

Le regard des autres, toujours, en filigrane.  L'obligation de se justifier, l'envie de se taire. L'impudeur des blessures visibles est lourde à porter. 

Que reste-t-il de nous quand personne ne se souvient de la singularité de notre passage sur Terre, Combien de temps vit un mort si personne ne l'évoque ?


Du même auteur j'ai lu

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samedi 29 novembre 2025

Mystère en Belgique - Le spectre du miroir / Salvatore Minni

 Mystère en Belgique - Le spectre du miroir 

 Salvatore Minni  ♥


















Auzou
Parution : 05/06/2025
Pages : 96
Texte : Salvatore Minni
Dessin : Maria Lia Malandrino
Isbn : 9791039554213
Lectorat : 8-14
Prix : 8.95 €

Présentation de l'éditeur

Luca n'aurait jamais dû accepter de lire des légendes urbaines avec son ami Elvio. Voilà qu'il se met à voir apparaître une femme à l'allure inquiétante dans tous les miroirs qu'il croise. Heureusement, ce n'est que son imagination. Jusqu'à ce qu'il la rencontre pour de vrai à l'opéra...


Salvatore Minni



Salvatore Minni est né à Bruxelles où il vit toujours. Après avoir obtenu un Master en traduction multidisciplinaire, il se lance dans l’écriture. En quelques années, il s’est imposé comme un auteur incontournable sur la scène du thriller belge. Son premier roman, Claustrations, a remporté le « Prix Mot Passant », le « Coup de Coeur 2019 du Jury du Prix du Balai », et a également été finaliste de deux autres prix littéraires. En 2019, Salvatore publie Anamnèse, un deuxième thriller psychologique, finaliste du « Prix des lecteurs Club » et du « Prix Découverte de Noir Charbon ». En 2022, il lance une nouvelle collection destinée aux enfants intitulée Mystère en Belgique. Le premier tome, Le Manoir hanté, remporte le « Prix Galibot de Noir Charbon ». Son dernier roman Désobéissance sorti en 2023 a remporté coup sur coup le « Prix Club de l’auteur belge 2023 (Catégorie Thrillers) et le « Prix Lumière des Mines Noires 2024 ». Il a également été finaliste du Prix Harper Collins Poche/Le Parisien.




Mon avis

Luca est un petit garçon de 12 ans et partage sa passion pour "Harry Potter" avec son meilleur ami Elvio chez qui, il passe la soirée en cette semaine proche d'Halloween.  Elvio aime se faire peur alors il propose à Luca de regarder un site de légendes urbaines.  Ils tombent sur celle de Bloody Mary, une femme au visage ensanglanté qui apparaitrait dans un miroir si on l'évoquait trois fois de suite...

Elvio est troublé, il a beau se dire que ce sont des histoires, que cela n'existe pas mais il se met à fuir tous les miroirs qu'il croise.  Il est mal à l'aise avec cela, pas dans son état normal, sa sœur Lisa voit que  quelque chose ne va pas mais ne comprend pas.

C'est la semaine de congé proche d'Halloween, il faut choisir un déguisement. Luca n'aime pas trop cela et espère que la semaine passera vite. Il redoute la veille d'Halloween où il faudra le porter pour se rendre à l'opéra de Liège pour une représentation du "Fantôme de l'Opéra".

J'ai passé un bon moment de lecture, revenant dans mes souvenirs de jeunesse à l'esprit du Club des Cinq ou du dessin animé Scoubidou, ici ce n'est pas une bande mais Luca qui est au centre des différentes aventures avec sa petite sœur Lisa.  Une idée originale pour découvrir la Belgique, ici c'est Liège que l'on visite, pour se donner des frissons, un esprit d'aventure.

La plume est fluide, adaptée aux jeunes à partir de 8 ans et à tous ceux qui ont gardé une âme d'enfant.

Ma note : ♥

Du même auteur j'ai lu

Dans un autre registre !  Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article.

 









vendredi 28 novembre 2025

SLASH - Aliénor Debrocq

 SLASH     -   Aliénor Debrocq






















Onlit éditions
Parution : 24/09/25
Pages : 144
ISBN : 978-2-87560-176-6
Prix : 17,50 euros

Présentation de l'éditeur



Dans Slash, Aliénor Debrocq raconte le parcours d’une femme en quête de liberté, de désir et de vérité. De l’enfance aux premiers émois, des violences subies à l’affirmation de soi, ce récit suit les étapes d’une vie qu’elle apprend à revendiquer.

Avec une langue vive et sans détour, Slash explore les blessures, la sexualité, le corps comme terrain de lutte et de plaisir. Pour celles et ceux qui se reconnaissent dans les voix libres et radicales d’Annie Ernaux, Virginie Despentes ou Kae Tempest.


Aliénor Debrocq

Aliénor Debrocq enseigne la littérature et la mise en récit dans des écoles d’art à Bruxelles. Elle est l’autrice de nombreux textes parmi lesquels deux romans : Le Tiers sauvage aux Éditions Luce Wilquin (2018) et Cent jours sans Lily chez ONLIT éditions (2020). En 2017 elle a reçu le prix Franz de Wever pour un recueil de nouvelles, À voie basse (Quadrature). En 2022 son roman Maison miroir paraît dans la brune au Rouergue.





Elle nous parle de Slash




Mon avis

Voilà un livre que j'ai lu quasi d'une traite en partie à voix haute et que je vous conseille vivement.

Aliénor Debrocq se livre sans tabou depuis ses premiers souvenirs, de ses 8 à 40 ans.  En vers libres, très fluides, des mots qui claquent, revenant sur une vie de femme, sa propre histoire liée -  ce qui la rend universelle - à cette idée de se conformer aux règles pour plaire et parce que c'est comme ça.

L'enfance, l'adolescence, l'âge adulte où l'on suit les injonctions pour faire plaisir, on subit des violences sans réagir, un point de vue féminin qu'il serait intéressant d'entendre au masculin.

La narratrice se livre sans filtre, à la découverte de son corps, la sexualité, la honte, l'enfermement en quelque sorte de la sociabilisation sans possibilité de liberté.  Habiter le monde, les fonctions attitrées, revêtir le masque social et jouer un rôle avant d'enfin libérer la parole sur le corps, sur le sexe, les premières expériences, le consentement.  Prendre sa vie en main et trouver indépendance, plaisir, liberté mais à quel prix.

J'ai beaucoup aimé la langue cash, le rythme, l'originalité de la forme, tout dire avec une économie de mots.

Ma note : 9.5/10

De la même autrice j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article 


 







mercredi 26 novembre 2025

Le grand test - Josepha Calcerano

 Le grand test -  Josepha Calcerano




















Le Muscadier
Collection : rester vivant
Parution : 03/10/24
Pages : 256
Isbn : 978-2-38302-060-8
Prix : 15.50 €

Présentation de l'éditeur



« Voici venu le moment le plus important de votre existence. Celui de savoir si vous êtes digne de faire partie de la Société Nouvelle, ou si vous devez en être banni à tout jamais. »

Nouvelle ère, nouvelle société. Les Grands Sages ont rétabli l’ordre et épuré le monde du mal. Tara, Renzo, Tess, Emmy et Ryan ont seize ans. Futurs citoyens de la Société Nouvelle, ils sont appelés à réussir le Grand Test Moral de l’Institution. Des épreuves terrifiantes, des choix difficiles à prendre et un système d’autorité implacable : arriveront - ils à prouver leur moralité ?

Et si cette société idéale n’était qu’une illusion ?

Josepha Calcerano




Josepha Calcerano est professeur de philosophie en lycée et passionnée de littérature, de photographie et de street art.

D’origine italienne, elle est née et vit à Liège, en Belgique. Elle a publié Qui suis-je ? – Léonie et ses questions existentielles, un essai philosophique destiné aux ados paru une première fois en 2016 aux Presses de l’université de Laval (Québec) puis réédité chez Entre-deux-Pages (Belgique) en 2021. Le Grand Test est son premier grand roman ado.   Source : Le Muscadier

Mon avis

Nous sommes dans la société nouvelle, une société qui semble idéale. La violence a été éradiquée, les guerres et conflits n'existent plus, les Grands Sages ont rétabli l'ordre et épuré le mal.  

Tara est une ado obéissante, elle a un comportement irréprochable, elle a un esprit d'entraide, applique les bonnes valeurs et a confiance en l'autorité et aux principes défendus par la société nouvelle.  Elle va avoir 16 ans et comme tous les ados de cet âge va devoir passer le Grand Test,  une semaine d'épreuves pour juger ses compétences morales et sociales.   Elle doit le réussir avec 70 % pour faire partie de la société, à défaut elle serait bannie car cela signifierait qu'elle présente un risque de devenir délinquant.
Ses parents lui disent d'être elle-même et que tout ira bien mais ils semblent inquiets. 

Que va-t-il se passer durant cette semaine ?  Personne ne le sait car il est interdit de raconter ce que l'on a vécu là-bas.

Jour après jour on va suivre cette semaine d'épreuves toutes les plus machiavéliques les unes que les autres, ces jeunes qui ont toujours connu la sérénité et la paix vont devoir affronter la peur, l'horreur, les dilemmes les plus complexes, découvrir la face noire de l'humanité et agir au mieux pour réussir ce test.

Mais on découvre que tout le monde n'est pas égal car on démarre avec un score de moralité différent en fonction de son histoire, Tara faisant partie de la classe montante démarre avec un score de moralité de 40 % car elle est plus à risque que d'autres.  Il y a aussi Rayan, Tess, Renzo, Emmy, tous différents, vont-ils réussir ces épreuves terrifiantes, savoir faire les choix cornéliens ou impossibles ?

J'ai beaucoup aimé ce livre car il va pousser les ados à s'identifier et à devoir se faire leur propre idée, développer leur sens critique, sortir de leur zone de confort et se poser des questions fondamentales. Une société idéale peut-elle exister?  Quelle est la vraie nature de l'homme ?  Les apparences ne sont-elles pas trompeuses?  Peut-on décider pour l'autre ?  Où s'arrête la liberté ?


La plume est captivante, vive, dynamique.  Les pages se tournent à une vitesse folle.  On est en apnée durant le récit, on s'interroge, s'insurge.  Un livre qui fait bouger, réfléchir.  J'ai aimé les photos de tag qui complètent bien le récit et permettent des respirations.

Un livre jeunesse à conseiller, c'est juste le bon format. 

Ce livre sera apprécié des adultes également qui eux préfèreraient peut-être un développent psychologique plus grand, mais son public cible est jeunesse et l'objectif est atteint.

C'est un coup de cœur ♥

Les jolies phrases

Pour faire disparaître le mal, il faudrait faire disparaître l'espèce humaine.

Mentir c'est bien, c'est comme la morale, cela n'existe pas.

On a toujours quelque chose à y gagner, sinon on ne le ferait pas. 

On ne peut jamais vraiment savoir si on a bien agi, Tara.  On ne peut pas prévoir toutes les conséquences de nos actes.  Et il faut vivre avec ça. 

Les êtres humains trouveront toujours un prétexte pour s'entre-tuer.

Peut-être que quand un ordre est injuste, il ne faut pas obéir ? 

Dans toute société, il y a des dominants et des dominés, des gens qui ont le pouvoir et d'autres qui obéissent. C'est comme ça !

On pense à tort que le destin concerne le futur ; le destin, c'est le passé.  C'est à lui qu'il est impossible d'échapper.











lundi 24 novembre 2025

Sijou' - Thierry Coljon ♥♥♥♥♥

 Sijou'    -  Thierry Coljon  ♥♥♥♥♥




























Lamiroy
Parution : 01/09/25
Pages : 200
Isbn : 978-2-87595-998-0
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur


Six jours séparent à la naissance en ces années 50 finissantes Pierre et Michèle, dite Sijou’. Leurs parents sont les meilleurs amis du monde, les enfants grandissant comme des jumeaux dans la région rurale d’Arlon, au sud de la Belgique. Le monde change, eux aussi, à commencer par leurs corps de moins en moins ressemblants. La vie va les séparer et plus rien ne sera pareil à l’adolescence. Un gouffre dorénavant les sépare. Pierre va devoir apprendre à vivre sans Sijou’.
Ce roman est celui de l’apprentissage de la vie mais surtout de l’amitié et de l’amour sous toutes ses formes, l’amour absolu, entre insouciance et coups durs.



Thierry Coljon

Thierry Coljon, journaliste belge, biographe de Salvatore Adamo, Pierre Rapsat, Maurane, Marc Moulin ou encore Jean-Luc Fonck de Sttellla, est l’auteur de nombreux essais sur la musique et la chanson française.
Sijou’ est son quatrième roman après la trilogie « Marine Lehner » qui, de Stromae est mort à New York à Souviens-toi de Venise, Corto en passant par Banksy et les taupes de Bethnal Green, nous emmenait à New York, Londres et Venise sur les traces de la journaliste bruxelloise.

 Source : Lamiroy




Mon avis

C'est une autofiction que nous propose Thierry Coljon, il nous plonge un peu nostalgique dans ses souvenirs d'enfance, plus exactement dans ceux de Pierre et Michèle, celle que l'on surnomme Sijou' car il a toujours entendu ses parents dirent qu'ils étaient nés à six jours d'intervalle. 

Les parents des deux enfants sont des amis inséparables, vivant dans des maisons mitoyennes, les enfants sont élevés en somme comme des jumeaux, se créant des liens indéfectibles.  Durant les six premières années de leurs vies, ils ont tout partagé, tout vécu ensemble jusqu'à la séparation obligatoire de l'école, l'époque ne permettant pas la mixité.

J'ai aimé ce retour sur l'enfance, sur l'époque, car on a partagé les mêmes jeux - la boîte à boutons -, tous découvert les dessins animés de Disney, la magie du cinéma, la télé.  Cela rend ce récit universel, on y découvre bien évidemment les livres mais surtout la musique qui a traversé les différentes époques du livre.

Malheureusement la vie n'est pas un long fleuve tranquille, Pierre et Sijou' se perdront peu à peu de vue, se reverront maladroits à l'adolescence, pour se perdre définitivement suite aux malheurs de la vie.
 

C'est une véritable ode à l'Amour avec un grand A, l'amour fraternel, l'amour filial, l'amour tout court.  Une relation qui restera à jamais ancrée au fond de Pierre,  un lien indestructible qui l'accompagnera toute une vie avec des doutes, des regrets, un chagrin.

J'ai beaucoup aimé la plume fluide qui en nous livrant des souvenirs personnels nous replonge en tant que lecteur à nos propres souvenirs, nos propres ressentis. 

Il ne faut bien évidemment pas oublier la place importante de la musique, que l'on chantonne, qui nous étonne et nous berce.   Les 70 titres repris en playlist à la fin de ce magnifique bijou que nous offre Thierry Coljon.

J'ai pris un réel plaisir de lecture, nostalgie, souvenir, retour aux sources.

Lisez belge !

C'est un coup de ♥




Une jolie phrase

La vie est parfois bien faite quand il s'agit de s'aimer tout simplement.




dimanche 23 novembre 2025

Frissons - Rascal

 Frissons   -   Rascal





























L'école des loisirs
Pastel
Parution : 12/11/2025
Pages : 36
Isbn : 9782211345995
Prix : 13 €
Lectorat : 3-6

Présentation de l'éditeur

Tous l'attendent depuis des jours… Les jeunes arbrisseaux, les arbres centenaires et le vieil hibou qui a élu domicile dans le plus large d'entre eux. Le pivert égrène son impatience de ses retentissants Tac Tac Tac ! Le jour si court va déjà prendre fin. Demain, il sera enfin là !


Rascal

Rascal, alias Pascal Nottet, est né en 1959 à Namur. Après avoir travaillé dans la publicité, réalisé des affiches pour le théâtre, et fait plusieurs métiers, il se consacre à présent aux livres pour enfants. Il a publié de nombreux livres et reçu de multiples prix. En 2003, il a reçu le prix Sorcières pour Ami-Ami. Le Grand prix triennal en littérature de Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles lui est décerné en 2009 pour l'ensemble de son œuvre. Lauréat d’une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide à la création, 2007, 2014 et 2019 Lauréat d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide au projet, 2012

Source : Objectif plumes
Photo © JJ Procureur


Mon avis

Un album qui s'adresse aux plus petits aux dessins splendides. 

Mais qu'attendent-ils tous avec impatience ?

Ils trépignent :  les arbres et arbrisseaux, le vieil hibou, le grand cerf sorti de ses futaies, l'ours passant la tête de sa grotte, même le renard est de retour de la ville.   Le pivert est impatient, il décompte à sa façon, tac-tac-tac,  le lièvre est inquiet et aux aguets...

Sera-t-elle au rendez-vous ?  Qui ça ?

Pour le découvrir, il vous reste à lire ce merveilleux album.  Les illustrations sont soignées, magnifiquement travaillées, c'est fin, tout en détail, somptueux travail pour le plaisir des yeux. 


Jolie idée de cadeau pour les fêtes.

Ma note : 9/10