dimanche 16 février 2025

Idéal Baptiste Chaubard - Thomas Hayman

 Idéal  -  Baptiste Chaubard et Thomas Hayman  





















Sarbacane
Parution : 21/08/24
Pages : 240
EAN:9791040804222
Prix : 28 €

Présentation de l'éditeur

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle…
Les souvenirs et les regrets aussi…


Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, dans le monde entier, partout, sauf sur l’île japonaise très conservatrice de Kino qui résiste à la modernité et aux nouvelles technologies, pour reproduire un Japon de la fin du xxe siècle, gardé sous cloche de verre. Dans cette enclave idéale d’un monde disparu, Hélène et Edo, mari et femme, vivent heureux depuis de nombreuses années. Mais s’il est figé à Kino, le temps commence, pour le couple, à leur jouer des tours. Pianiste de renom, Hélène voit en effet sa place au sein de l’orchestre philharmonique mise en péril depuis l’arrivée d’une musicienne plus jeune et plus talentueuse qu’elle. De son côté, Edo sent que son désir pour sa femme s’étiole peu à peu. Alors, Hélène décide d’introduire dans leur maison un robot, clone parfait d’elle quand elle était jeune, et programmé pour satisfaire les désirs de ses propriétaires.

Mais quand on transgresse les lois, qu’elles soient celles des hommes, de l’amour ou du temps, le prix à payer peut s’avérer élevé…


Mon avis

Idéal c'est tout d'abord un objet magnifique.  Une couverture cartonnée, une reliure en tissu, un graphisme épuré sublime aux tons clair et pastel.  On l'ouvre et on est subjugué par la beauté des dessins, commence alors une narration sans texte, quelques éléments nous font comprendre que nous sommes au Japon en 2160.  Le pays fort occidentalisé s'apprête à envisager la fermeture de ses frontières et d'imposer un verrou migratoire et commercial.

Le Japon a bien changé, les androïdes font partie du paysage dans chaque foyer sauf sur une île, l'île de Kino où se passe l'action.  Une île qui a gardé les traditions, qui refuse l'intelligence artificielle humanisée, où les habitants font encore tout eux-mêmes.

On découvre un couple formé par Edo et Hélène (française d'origine) qui s'effrite un peu. 
Hélène va braver les interdits et faire venir un robot humanisé à son image ne mesurant pas les conséquences de cet acte.

Un autre aspect concerne la vie professionnelle d'Hélène, pianiste concertiste à la Philarmonie.  Elle est en arrêt depuis presqu'un an suite à un accident qui handicape sa main. La pression monte, il faudra revenir sous peine de se faire remplacer par une jeune prodige Yuri Fumiko.


Un récit qui questionne sur la place de I.A. dans nos vies, le vieillissement et le désamour.

Un scénario original, des planches d'une beauté extraordinaire.  Cet album est superbe, sublime, à lire et à partager.  

Ma note :  Coup de ♥


samedi 15 février 2025

Habemus Bastard


 Habemus Bastard    -  Sylvain Vallée et Jacky Schwartzmann




Les auteurs

Sylvain Vallée

Sylvain Vallée naît en 1972 à Sannois (Val-d'Oise). Le bac en poche, il s'inscrit à l'école Saint-Luc de Bruxelles et devient illustrateur indépendant. En 1997, il publie son premier album, « L'Écrin » (éditions du Cycliste). La même année, il rencontre Jean-Charles Kraehn qui lui propose de reprendre le dessin de la série « Gil Saint-André » (Glénat). En 2006, il publie, avec Fabien Nury, le premier tome d'« Il était une fois en France » (Glénat), un succès public et critique récompensé par le prix de la meilleure série lors du Festival international de la bande dessinée, à Angoulême, en 2011. En 2014, il signe, avec Joël Callède, le septième épisode de « XIII Mystery » (Dargaud), consacré au personnage de Betty Barnovsky. En 2015, il reçoit le grand prix du Quai des bulles, le festival de Saint-Malo. Il retrouve ensuite Fabien Nury, et, entre 2017 et 2019, les deux auteurs publient la trilogie « Katanga » (Dargaud), dont l'intégrale paraît en 2023. En 2021, il réalise son premier roman graphique, « Tananarive » (Glénat), écrit par Mark Eacersall.

En 2024, Sylvain Vallée, accompagné de Jacky Schwartzmann, sort une nouvelle série, « Habemus Bastard » (Dargaud), un diptyque dessinée dont le dernier tome paraît en octobre 2024.  

source : Dargaud


Jacky Schwartzmann

 Jacky Schwartzmann naît en 1972 à Besançon (Doubs). Après le bac, il s'inscrit à la fac où il obtient un deug de philo. Il décide d'arrêter ses études pour se consacrer à l'écriture. S'ensuit surtout une multitude de boulots alimentaires jusqu'à ce que paraisse « Mauvais coups » (La Fosse aux ours), en 2016, inspiré de son travail dans une entreprise multinationale. Il est désormais l'auteur de plusieurs romans « aussi poilants que profonds », dixit Antoine De Caunes (‘Popopop', France Inter) : « Demain, c'est loin » (Le Seuil, 2017), « Pension complète » (Le Seuil, 2018), ; « Pyongyang 1071 » (Paulsen, 2019) « Kasso » (Le Seuil, 2021) et « Shit » (Le Seuil, 2023).

Dialoguiste hors pair il exprime également sa vision grinçante de la vie en entreprise dans la bande dessinée « Stop Work » (Dargaud, 2020), illustrée par Morgan Navarro. En 2024, il se lance dans un nouveau projet : « Habemus Bastard » (Dargaud), un diptyque dessinée par Sylvain Vallée, dont le dernier tome paraît en octobre 2024.

source : Dargaud


Tome 1  L'être nécessaire


Dargaud
Parution : 03/05/2024
Scénario : Sylvain Vallée
Pages : 88
Isbn : 9782205089943
Prix : 21.50 €






Présentation de l'éditeur

Un homme de main n'a pas droit à l'erreur.

Lucien le sait, son patron ne lui pardonnera pas.

Il aurait pu faire n'importe quoi pour sauver sa peau : prendre un avion pour l'étranger et tenter de se faire oublier, s'engager dans la Légion ou même changer de tête.

Mais il a trouvé mieux : une soutane.

Sylvain Vallée (Il était une fois en France, Katanga, Tananarive) et Jacky Schwartzmann (Demain c'est loin, Kasso, Shit !) associent leurs talents pour ce polar décapant, drôle et délicieusement iconoclaste.


Mon avis

Un dyptique dont j'avais entendu beaucoup de bien, j'ai attendu d'avoir les deux pour lire cette aventure hors du commun, un polar en bd, un homme de main, Lucien dont l'affaire tourne mal.  Il doit se faire oublier sinon ce sera la fin pour lui.  Il revêt la soutane du cadavre et devient père Philippe à la paroisse de Saint Claude. 


Un prêtre peu commun qui va faire le catéchisme à sa façon, remplir l'église à chaque office.  Il va continuer à faire son petit business en "aidant" le fils de Colette à rentrer dans le "droit chemin"...


Une bd anticonformiste pas très catholique.   


Ma note : 9/10



Tome 2 Un coeur sous la soutane


Dargaud
Parution : 04/10/2024
Scénario : Sylvain Vallée
Pages : 84
Isbn : 9782205211306
Prix : 21.50 €









Présentation de l'éditeur



Lucien a pris ses marques et a fini par endosser pleinement son rôle de nouveau curé de Saint-Claude.

Son petit business est fructueux et la soutane lui apporte de nombreux avantages en nature. Mais son passé commence à le rattraper...

Gendarmes, gitans, gangsters et paroissiens, ils en ont tous après lui et la réunion finale s'annonce explosive !


Mon avis


Chassez le naturel il revient au galop....  Dans le premier tome que je vous conseille de lire ou de relire avant celui-ci pour ne rien perdre de l'intrigue, Lucien alias père Philippe nous fait rire, il est anticonformiste et adapte la religion à sa sauce, ce qui est drôle et efficace.  Ici c'est le truand qui reprend le dessus, on tire de tous les côtés, les paroissiennes et les voyous.  Il y a de l'action c'est le moins que l'on puisse dire et le passé vous rattrape toujours.

Toujours aussi bien dessiné, de belles gueules de truands. Toujours aussi irrévérencieux.  Peu à peu les choses s'éclairent, l'intrigue se dévoile.  Rien à redire côté scénario et mise en scène, c'est parfait mais j'ai un peu moins aimé ce dernier volet.  Peut-être car moins de surprises.

N'empêche que globalement une bd à découvrir.

Ma note : 8/10





vendredi 14 février 2025

Tout le monde aime Clara - David Foenkinos

 Tout le monde aime Clara   -   David Foenkinos















Gallimard
La Blanche
Parution : 06/02/2025
Pages : 208
Isbn : 9782073100412
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur

Clara voit au-delà des apparences. Ceux qui la connaissent la redoutent autant qu’ils l’admirent. Car elle ne prédit pas seulement l’avenir, elle l’éveille.


Mon avis


C'est un roman tiroir que nous propose David Foenkinos en trois parties. Des personnages vraiment opposés qui finiront par se rencontrer.  

Il y a Clara, "celle que tout le monde aime", une adolescente de 16 ans à la vie ordinaire jusqu'à ce terrible accident qui va changer sa vie, qui va lui faire voir les choses autrement avec la découverte d'un don qu'elle utilisera au service des autres.

Il y a Alexis Koskas, 50 ans, son père, banquier, séparé de Marie, son ex-femme dont il est encore amoureux qui va se consacrer pleinement à Clara.  Lui qui n'aime pas lire, il va s'inscrire à un atelier d'écriture avec une certaine urgence et le sentiment de devoir être là.

Il y a Eric Ruprez, un écrivain inconnu ayant écrit un seul roman "La peur des secondes" en 1982,  introuvable aujourd'hui.  Un personnage aigri, mystérieux animant cet atelier.

C'est un roman qui parle de l'influence du hasard, d'ésotérisme, de la ligne invisible réunissant des êtres mais aussi de la force salvatrice de l'art en l'occurrence ici l'écriture. 

Un livre dont j'ai l'impression de retrouver des similitudes avec le parcours de l'auteur, du même âge, ayant subi une expérience similaire dans son adolescence et la découverte de la littérature et plus tard de l'écriture.

La plume de David Foenkinos oscille entre gravité et humour à la découverte d'êtres en quête de sens à leur vie.  Finesse, légèreté et pudeur se retrouvent dans l'écriture. Un pur moment de bonheur de lecture.

Un récit truffé de références littéraires et cinématographiques, qui parle de l'écriture, des frustrations subies par un auteur face au succès des autres. Un livre qui parle beaucoup d'amour et de hasard, de signes extérieurs.

Je ne peux vous en dire plus pour ne pas gâcher la surprise.  Un livre qui se dévore.


Les jolies phrases

Ecrire, c'était chercher au fond de soi une intimité, une vérité, et la quête pouvait se transformer en désespoir. 

...on pouvait considérer l'écriture comme une forme d'infidélité à sa vie.

Devons-nous complétement cesser d'attendre un événement pour qu'il s'offre à nous ? 

À vrai dire, il est très rare que l'on offusque quelqu'un quand on s'intéresse véritablement à lui : le silence blesse parfois davantage que l'expression bégayante de la compassion.

Par le talent des autres, on définit toujours un peu mieux le sien.

On peut revisiter à en devenir fou l'accumulation des poussières qui détruisent un destin. 

À la fin d'une relation amoureuse, il arrive qu'on ne soit plus capable d'alimenter le moindre échange : l'amitié ou la politesse même deviennent des zones inaccessibles.  On aurait alors bien plus à dire au premier inconnu qui passe par là.  

Il y avait comme une perversité du destin qui s'amusait de leur désarroi pour leur offrir des météorites de plaisir. À vrai dire, toute sensualité est aussi une consolation.

N'oubliez pas que dans tout amour, il y a du chagrin.

Rencontrer la mort, c'est déverrouiller sa sensibilité. 

On peut mourir, mais la douleur d'avoir perdu l'être aimé ne mourra jamais.  Certains sentiments ont le goût de la postérité ; ce sont les œuvres de l'absence.

Il n'est pas rare qu'un écrivain comprenne la dimension intime de son livre après l'avoir écrit.

Écrire était pour lui cet aller-retour incessant entre l'estime de soi et le mépris de soi. 

Son cœur avait battu si fort, cela n'arrivait qu'une fois dans une vie de cœur.

Elle était fascinée par l'idée que chaque vie, selon la position des planètes à la naissance, portait une vibration intime qui pouvait être déterminante.  Elle n'était pas loin de penser que tout était déjà écrit, notamment en ce qui concernait la personnalité de chacun.  On pouvait modifier, raturer un brouillon humain, mais les grandes lignes étaient là, majestueuses dans cette dictature de l'inné.  

Il y a des œuvres qui vous inspirent, vous emportent, mais il existe aussi des œuvres qui vous tuent.

Une vie passée avait le pouvoir d'aider une vie présente. 

Moins on parlait, plus les gens parlaient à votre place. 

De nos échecs pouvaient naître l'éclat de nos futures réussites.

Un artiste doit avant tout être maître de son intimité, se barricader dans une intériorité imperméable à toute intrusion. Une fois l'œuvre accomplie, et seulement alors, il peut tenter d'avancer vers la lumière. 

Du même auteur j'ai lu et chroniquer

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jeudi 13 février 2025

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire




Merci à Masse Critique de Babelio et JC Lattés qui vont me faire découvrir le dernier roman d'Isabelle Desesquelles  


Histoire de la femme sauvage  -  Isabelle Desesquelles


















JC Lattès
Parution : 15/01/25
Pages : 306
Ean : 9782709674959
Prix : 21.50 €

Présentation de l'éditeur

Algérie, 1954. Made et Nour sont encore des enfants, elles grandissent au pied des montagnes du Djurdjura dans l’oliveraie appartenant à la famille de Made.
Un demi-siècle plus tard, Laure, née en France, part à la recherche de ses racines jusqu’en Kabylie. Les arbres témoins du passé bruissent encore du lien indéfectible de Made et Nour courant pieds nus, attrapant les oiseaux pour la joie de les libérer. Pourquoi ce mystère autour d’elles ? Que s’est-il passé dans l’oliveraie ? L’attachement à une terre, que peut-il face à un embrasement ?
Une fresque magistrale portée par quatre générations de femmes magnétiques.
Sur la trace de ses ancêtres, Isabelle Desesquelles enquête et interroge un silence. En merveilleuse conteuse, elle chahute les souvenirs dans un roman poignant et solaire.

Dans un registre différent chez XO éditions

Un cri dans l'océan  -   Benoît d'Halluin




















XO Editions
Parution : 23 janvier 25
Pages : 448
ISBN : 9782374485904
Prix : 21.90 €

Présentation de l'éditeur

Dans le silence de la mer, des hommes lancent un cri…

Thaïlande, un soir de décembre. Arun, trentenaire d’origine cambodgienne, trouve refuge dans un bar d’un petit port de pêche, après s’être disputé avec son ami Olivier. Un homme lui offre à boire. Quelques heures plus tard, il se réveille sur un matelas dans une pièce fermée à clef, privé de papiers et de téléphone portable. La cale d’un bateau de pêche, en pleine mer…

Le lendemain, Olivier, sans nouvelles, est convaincu qu’Arun a choisi de disparaître. Mais, de retour à Paris, il tombe sur un cahier laissé par son ami. Ce qu’il y lit remet en question toutes ses certitudes. Il doit absolument trouver Arun. Il se lance alors dans une folle odyssée. De la mer de Siam à la Méditerranée, de l’Atlantique à l’océan Indien, Olivier affronte l’impunité du grand large, là où la violence frappe les mers comme les hommes.

C’est une enquête inédite du New York Times qui a alerté Benoit d’Halluin sur le trafic d’êtres humains en mer. Son roman raconte une histoire tragique et magnifique, tout à la fois cri de détresse et d’amour pour l’océan.

Des découvertes made in Belgium

Le billet de cinq  -  Hakim Benbouchta




















Istya &Cie
Parution : 16 janvier 2025
Pages : 224
Ean : 9782889442683
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur



Un roman choral qui fait du bien

Louis est un adolescent atteint du syndrome de Down, Mamadi, un jeune immigré sans-abri, Nawal, une chanteuse d'un groupe en pleine ascension et Rebecca, une veuve de soixante-treize ans, amoureuse de son voisin.

Ils n'ont rien en commun, sauf peut-être un simple billet de cinq euros écorné qui leur est passé de main en main et qui semble, d'une manière ou d'une autre, leur porter bonheur.

Découvrez un roman choral qui traite avec douceur et sensibilité de différents sujets de société auxquels nos quatre personnages font face.
Un livre qui fait nous fait monter les larmes aux yeux juste avant de nous redonner le sourire.

Je dois vous avouer que je n'ai pas encore découvert la plume de Christiana Moreau, son nouveau roman sera l'occasion d'enfin le faire

Aux vents déraisonnables  -  Christiana Moreau




















Empaj éditions
Parution : 28 février 2025
Pages : 267
Isbn : 9782931011393
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur

François, fils d’ouvrier agricole au service des Vogelhof et Maria, la fille des fermiers se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Ils ont exploré ensemble tous les chemins du plateau des Hautes Fagnes, ce territoire sauvage et isolé situé en Wallonie, à l'est de la Belgique et aux confins de l’Allemagne. Leur amitié a grandi librement entre landes désertes et tourbières, forêts denses et collines ondoyantes, rivières impétueuses et lacs profonds. Lorsque la douce Lucie arrive à la ferme pour un séjour chez sa cousine Maria, de sombres nuages commencent à s’insinuer dans la belle entente insouciante des amis. Pourtant, des menaces bien plus graves vont s’abattre sur les jeunes gens. La guerre est déclarée et ce territoire est annexé par Hitler. François s’enfuit à Liège pour échapper à son enrôlement dans la Wehrmacht et entre dans la Résistance pendant que Maria est incorporée au Service du travail du Reich qu’elle doit effectuer en Allemagne avec les « Malgré-elles ». Les deux adolescents séparés vont suivre des chemins différents et devenir adultes. Pourront-ils retrouver leur amour intact lorsque la paix sera revenue et quel sera le rôle de Lucie qui a aidé François dans la lutte contre l’occupant allemand ? Un roman de passion, de violence et de jalousie implacable dans un paysage d’une beauté cruelle aux prises avec l’Histoire.

J'avais beaucoup aimé  "Le témoin silencieux"  en lice pour le prix des lycéens, hâte de lire celui-ci

La villa aigue-marine   Arnaud Nihoul



















Genèse éditions
Parution : 14 février 
Pages : 348
Isbn : 9782382010358
Prix : 22.50 €

Présentation de l'éditeur



Alistair, journaliste écossais, et Lauryne, photographe américaine, répondent à l’étrange convocation du notaire Fontenay, en Normandie. Ils apprennent qu’ils héritent d’une villa dans l’archipel voisin de Chausey par la volonté de celle qui y vivait, Alice Terneuve. Une totale inconnue.

Une seule condition : Alistair et Lauryne doivent trouver le lien qui les lie aux Terneuve.
À partir d’indices laissés dans la villa et des rencontres avec les habitants de Chausey, ils vont plonger dans la mémoire d’une famille, ses joies et ses drames., sur cinq générations. Une enquête sensible au cœur des nombreux mystères qui hantent encore la villa Aigue-Marine.

On termine en beauté, vous souvenez-vous de "L'horloger" que j'avais adoré ?  On retrouve ici un des personnages principaux

Commandant Solane   -  Jérémie Claes



















Héloïse d'ormesson
Parution : 06/02/2025
Pages : 304
Isbn : 97823508799918
Prix : 22 €

Présentation de l'éditeur

Sur la plage de Cannes-La Bocca, des corps s’échouent sous les yeux effarés des vacanciers. Quarante-deux au total, dans un état effroyable: carbonisés et mutilés. Pourquoi ont-ils été si sauvagement exécutés ? Révolté par ce drame que l’on cherche à étouffer, Solane, flic à la retraite, reprend du service et se lance dans une enquête explosive. Il pourra compter sur Jasmine, activiste pour les droits des réfugiés, et Moussa, seul survivant du massacre. Mais dans ce département gangréné par le Rassemblement Patriotique, parviendront-ils à déjouer les sombres desseins d’une milice qui mène
une croisade terrifiante ?

Thriller percutant et humaniste, Commandant Solane dénonce l’inaction politique face à la tragédie des migrants et la montée des groupuscules nationalistes. Malgré le piège implacable qui se referme, Jérémie Claes nous offre aussi des parenthèses savoureuses où l’humour et la dérision se révèlent des armes redoutables.


Belles lectures !

mercredi 12 février 2025

Epoque - Laura Poggioli

 Epoque   -  Laura Poggioli




















L'iconoclaste
Parution : 23 janvier 2025
Pages : 253
Isbn : 9782378804695
Prix : 20.90 €

Présentation de l'éditeur

Dans un service d'addictologie, Lara accompagne l'équipe qui soigne des adolescents drogués aux écrans. Il y a Julien, un collégien déscolarisé depuis trois ans, Lou, neuf ans, qui passe ses nuits sur son portable, ou Stefania, tétanisée à l'idée de sortir de chez elle.
Les failles de ces enfants sont pour Lara le miroir de ses propres addictions. Celles dont elle peut parler en riant, celles qui lui pèsent et qu'elle essaie régulièrement d'abandonner, celles plus honteuses qu'elle tait. Au fil des consultations, ses souvenirs refont surface.
Cinq ans plus tôt, Lara a eu une liaison avec son médecin. Pendant quelques semaines, elle s'est laissé prendre au piège, dans une frénésie de messages et de photos intimes. Jusqu'à perdre le contrôle.
Époque est un roman féroce et viscéral, celui d'une génération dévastée par les écrans.

Laura Poggioli

Née à Angers, d’origine italienne par ses grands-parents, Laura Poggioli tombe en amour de la langue russe au lycée. Elle poursuit son apprentissage à l’université en parallèle à ses études à Sciences-Po. Comme une évidence, son premier livre s’inscrit sur ce territoire-là. À son chevet, les recueils de Anna Akhmatova et Marina Tsvetaeïva, les deux grandes poétesses russes qu’elle aime autant pour leurs vers que pour leurs vies. Comme Marina Tsvetaeïva, elle fait reposer la sienne sur trois piliers : l’amour, la création, la famille. Âgée de 37 ans, elle est mère de trois enfants et vit à Boulogne- Billancourt. Bien sûr, Emmanuel Carrère est l’un de ses maîtres en écriture, avec, tout particulièrement, Un roman russe et Limonov.

Epoque est son deuxième roman.



Source : L'iconoclaste





Mon avis

Époque c'est un roman très actuel qui reflète notre société et nos addictions au numérique. 

Réfléchissez un instant, quelle est en général une des premières choses faite le matin ? ou le soir avant d'aller dormir ?  Je suis certaine que la majorité d'entre vous répondra jeter un œil sur mon téléphone.

Nous sommes devenus des esclaves de nos petits écrans! Alors imaginez ce que cela donnera sur les enfants et les adolescents.

Comme l'autrice, je repense à mon enfance sans écran si ce n'est que la télé, à un temps où on pouvait s'ennuyer, jouer dehors, s'occuper avec de vraies personnes.  On a grandi comme ça sans écran et pourtant aujourd'hui on est devenu pour la plupart accro à nos téléphones portables. 

C'est ce thème que Laura Poggioli aborde dans son roman mêlant habilement le je de l'autofiction pour son personnage (miroir ?) Lara et la troisième personne pour décrire les enfants, les ados ou le personnel médical ou accompagnant dans un centre d'addictologie d'un hôpital.

Lara est titulaire d'un master en psychologie, elle veut ouvrir un centre pour aider les jeunes addicts aux écrans à se réapproprier leur vie.  Elle aussi a ses addictions, elle a été il y a cinq ans, victime de cyberharcèlement.

Dans ce récit docu-fiction,  Laura Poggioli nous secoue, nous fait prendre conscience de la nécessité d'informer, d'agir pour réduire le temps passé sur écran, que nos comportements d'adulte, de parents ont de graves conséquences sur les enfants.   N'avez-vous jamais été témoin de parents qui conduisent les enfants au parc et sont absents psychiquement car ont les yeux fixés sur leur téléphone, ou encore dans un resto ou un moment entre amis donnant dès le plus jeune âge un écran à leurs jeunes enfants.   Les écrans qui changent le regard des jeunes se pensant entourés et en réalité de plus en plus seuls, isolés, désespérés.

Les réseaux prétendent ouvrir une fenêtre sur le monde alors qu'ils ne font que souder les barreaux d'une prison.

C'est bien documenté avec en parallèle l'histoire de Lara, victime de cyberharcèlement.  Le livre se lit très vite, l'écriture est fluide, sensible, hyperréaliste, descriptive. L'autrice a un regard lucide sur notre monde, notre époque et présente aussi des solutions, information, sensibilisation, décrochage progressif d'une heure par jour avec une activité de substitution.

Un livre actuel à mettre dans un maximum de mains.

Ma note : 9.5/10


Les jolies phrases

Il y a les heures que les plus jeunes passent sur les écrans, mais aussi tous les moments pendant lesquels nous, parents, sommes davantage absorbés par nos smartphones que par leur quotidien.  

Qui n'a jamais ressenti un malaise en arrivant au parc et en constatant que plusieurs adultes ont les yeux rivés sur leur portable au lieu d'échanger avec leurs enfants ? pour autant, ne le faisons-nous pas tous, parce que c'est plus fort que nous ? On le fait même quand on sait qu'il ne faudrait pas.  On le fait même si on a lu des études sur les méfaits de tous ces moments où l'adulte est là sans être là, présent physiquement mais indisponible psychiquement.

J'ai l'impression que chez tous ces jeunes les écrans ne font que rendre les peines plus intenses. 

Entre ces murs, je repense souvent au sentiment de solitude qui m'enveloppait quand j'étais enfant.  Je ne le sentais pas partagé, il m'appartenait.  J'avais droit à l'ennui et au silence.  Aujourd'hui, l'ultra-connexion digitale nous déconnecte paradoxalement les uns des autres, et le sentiment de solitude se fait sociétal. 

Les suicides de plusieurs adolescents victimes de harcèlement scolaire ont mis en lumière l'effet amplificateur des réseaux sociaux à l'âge décisif de la construction sociale de l'identité. 

Se faire toujours mal pour avoir moins mal.

Si vos enfants vous voient tout le temps sur votre téléphone, ils se disent que c'est ça devenir grand. 

Les réseaux prétendent ouvrir une fenêtre sur le monde alors qu'ils ne font que souder les barreaux d'une prison.

Le numérique a ce pouvoir inédit d'étendre ce mal-être à chaque instant puisque nos appareils nous suivent partout, tout le temps.

À l'hôpital, je cherchais des réponses. J'y ai trouvé un condensé de souffrance et d'anxiété, mais aussi de l'espoir et une profonde humanité. Des femmes et des hommes agités de questions. Juste des humains, en somme.

Les problèmes d'addiction et d'autodestruction prennent bien souvent leurs racines dans une simple volonté de supporter la douleur physique que provoquent les émotions.

Plus je stimule un enfant, plus je dois continuer de le stimuler afin d'avoir toute son attention.

De façon plus diffuse, le rapport aux corps des adolescents, tout particulièrement celui des jeunes filles, est altéré par leur usage des réseaux sociaux, générant de la dysmorphophobie - des pensées obsédantes sur un défaut imaginaire ou une légère imperfection de l'apparence physique - des troubles du comportement alimentaire, un recours précoce à la chirurgie esthétique. Comment pourrait-il en être autrement quand l'adulte que je suis ne peut s'empêcher de cliquer lorsque son fil d'actualités Facebook lui propose des articles sur des personnalités qui auraient mal vieilli ?

De la même autrice j'ai lu et apprécié

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dimanche 9 février 2025

Taxi Girl - Mirwais *****

 Taxi-Girl   -  Mirwais 
















Séguier
Parution : 21 mars 2024
Pages : 256
Isbn : 2840499576
Prix : 21 €

Présentation de l'éditeur



Taxi-Girl 1978-1981 est le livre définitif sur la genèse d'un groupe de musique. Le plus littéraire sans aucun doute.


Le destin de Mirwais, Daniel Darc, Laurent Sinclair et des deux autres membres se réalise le 27 novembre 1978, lorsqu'ils jouent pour la première fois au " Club ", dans les sous-sols de l'Olympia, endroit étrange qui ressemblait parfois à un mauvais rêve.

Mirwais revient sur les quatre premières années d'existence de la mythique formation parisienne. " Nous étions le meilleur groupe du monde ", affirme-t-il. Et il est vrai que le rock français ne reverra jamais un tel alliage d'élégance et de rage, un mélange artistique aussi audacieux. Taxi-Girl revendiquait l'influence de Kraftwerk, des Stooges, du Velvet Underground ou des Doors. Le groupe officia en première partie de légendes comme les Talking Heads, Siouxsie and the Banshees, XTC, The Stranglers, Père Ubu...

De nombreux artistes, qu'il s'agisse de Fred Chichin des Rita Mitsouko, d'Indochine, d'Étienne Daho ou de David Guetta, auront croisé la route de cet " objet artistique situationniste " que fut Taxi-Girl. Aucun ne sera resté indifférent à leur musique et à leur attitude.

Mirwais relate ici, avec une écriture lucide, le chaos invraisemblable d'un groupe qui transcenda l'époque dans laquelle il s'inscrivait.
Il suffit de regarder attentivement la photo de couverture de ce livre pour comprendre en quoi Taxi-Girl fut arrogant, fier et déterminant. Ils ne cherchaient pas à plaire. Et ils se foutaient de tout.

L'avis de mon mari

Même si la pop française des années 80 n’est pas votre tasse de thé, vous connaissez certainement ‘Cherchez le Garçon’ le ‘tube’ de Taxi Girl.

Taxi Girl, c’était un groupe de new wave formé par Mirwais avec son chanteur Daniel Darc (au début ‘Dark ‘ comme ‘sombre ‘ ) qui nous livre ici un récit passionnant de la courte existence du groupe 1ère période. En effet après la mort de leur batteur Pierre Wolfsohn et le départ de leur bassiste, Taxi Girl deviendra vite un trio . Mais cela Mirwais le racontera dans un futur ouvrage.

Il nous raconte les débuts du groupe allant de club en club pour leurs premiers concerts, leur manager décrit comme un incapable juste là pour leur soutirer le maximum de fric. Ensuite c’est le succès avec ‘Cherchez le Garçon’

Un seul et unique album ‘Seppuku’ produit par Jean-Jacques Burnel des Stranglers verra le jour en 1981 mais ce sera un échec commercial.

Mirwais décrit très bien les ambiances de l’époque, les facéties de Daniel Darc, le côté volontairement sombre du groupe dans les textes et musiques et la consommation quotidienne de drogues en tout genre. Seul Mirwais réussit à s’écarter de cette pente dangereuse et sans retour.

Il écrit dans un style très particulier, finalement assez représentatif du chaos dans lequel le groupe opérait. Un choix de vocabulaire assez étonnant très loin des biographies musicales habituelles.

On attend donc le prochain volume avec impatience qui nous contera les années en trio et puis sans doute un dernier livre pour les derniers moments de Taxi Girl en duo Mirwais/Darc.


Sa note : 9/10





L'adoption cycle 2 / Zidrou - Monin ♥♥♥♥♥

L'adoption cycle 2  ♥♥♥♥♥

Wajdi  -  Zidrou/Monin















Grand Angle
Parution : 29/09/2021
Pages : 72
Scénario : Zidrou
Dessin : Arno Monin
Isbn : 978 2 8189 7689 0
Prix : 16.90 €

Présentation de l'éditeur

Les meilleures intentions ont parfois les pires conséquences.
Originaire du Yémen, Wajdi a grandi dans l’horreur de la guerre. Une enfance brisée par les combats, les privations, les souffrances. Après de longs mois d’attente, Gaëlle et Romain accueillent enfin Wajdi chez eux. Méfiant, endurci par la force des choses et ne parlant pas un mot de français, l’enfant de 10 ans s’effraie des moindres bruits du quotidien et interprète mal les gestes les plus simples.
Les heureux parents adoptifs vont être très vite confrontés aux premiers « non », aux premiers troubles de l’adolescence et aux premières rébellions. Wajdi a connu le pire, il va lui falloir du temps avant d’en accepter le meilleur.

Zidrou

Benoît Drousie, dit Zidrou, est né le 12 avril 1962 à Anderlecht. Après avoir exercé durant six ans la profession d'instituteur, il décide de se tourner vers l'écriture. Il travaille un temps comme secrétaire de la revue Tremplin, où il rencontre la dessinatrice Carine De Brab, avec qui il collabore sur la série Margot et Oscar Pluche (Casterman). Parallèlement, Zidrou s'associe au scénariste Falzar. Le duo inonde les rédactions de magazines jeunesse et les éditeurs de projets sous le pseudonyme des Potaches. Entre-temps, L’Élève Ducobu, lancé avec Godi comme bouche-trou dans Tremplin, a pris de l'ampleur. Publiée en album au Lombard à partir de 1997, la saga compte déjà 26 tomes, et a été portée trois fois sur grand écran. Pilier du journal Spirou, où il multiplie les histories courtes, Zidrou y crée la série Les Crannibales (avec Jean-Claude Fournier), Le Boss (aux côtés de Philippe Bercovici), et surtout Tamara, avec le dessinateur Darasse. Ce personnage d'adolescente enrobée connaît un immense succès, et connaît une double adaptation cinématographique. Dans les années 2010, Zidrou se diversifie considérablement, parvenant à se détacher de son statut d'auteur jeunesse et humour. Il travaille avec Jordi Lafebre (Lydie, Les Beaux étés), Francis Porcel (Les Folies bergères), Oriol (La Peau de l'ours), ou encore Arno Monin (L'Adoption). Il n'en oublie pas pour autant ses premiers amours, créant notamment la série jeunesse Boule à zéro (avec Serge Ernst) chez Bamboo. Scénariste prolifique, il est débauché pour reprendre plusieurs classiques de la BD franco-belge, notamment Ric Hochet et Léonard. C'est également au Lombard qu'il publie La Baleine-bibliothèque, avec Judith Vanistendael. En 2022, Zidrou s'adjoint les talents d'Eric Maltaite pour créer Hollywoodland dans le magazine Fluide glacial.

Arno Monin

Après avoir passé un bac littéraire puis une année à la fac en histoire de l'art, Arno Monin intègre une école d'arts appliqués qui proposait la formation dessin, animation, bande dessinée. En cours de formation, un projet BD commence à le démanger. Il s'y consacre alors à plein temps afin de le présenter à des éditeurs, jusqu'à la bonne rencontre avec Grand Angle. Il signe les dessins du très remarqué L'Envolée sauvage, suivi de L’Enfant maudit.

Source : Grand angle




Mon avis

Romain et Gaëlle Guitry et leurs enfants sont prêts.  Ils attendent avec impatience l'arrivée de Wajdi, 10 ans originaire du Yemen.  Il a fui la guerre dans son pays, perdu ses parents et sa petite soeur.  Il arrive chez les Guitry qui l'attendent vraiment, ils sont enthousiasmes mais pas vraiment conscients de ce qui les attend.  Les difficultés sont réelles, la barrière de la langue, l'agressivité du garçon qui a vécu tant de violences et de rejets.  L'adoption d'un enfant plus âgé c'est toujours complexe et compliqué au début. Sont-ils vraiment prêts à l'accueillir ?

Un joli récit comme toujours qui se dévore, on se questionne, empathie vers ce petit garçon victime comme beaucoup trop d'autres de ces horribles guerres.  

Le dessin de Monin est très expressif, réaliste et chaleureux.  


Attention, ne pas lire ce qui suit si vous n'avez pas lu le premier volet sous peine d'être informé de l'intrigue. Ce serait dommage de se gâcher le plaisir.


Les repentirs



















Grand Angle
Parution : 26/04/2023
Pages : 72
Scénario : Zidrou
Dessin : Arno Monin
Isbn : 978 2 8189 8936 4
Prix : 16.90 €

Présentation de l'éditeur


“Jusqu’à présent, sa mère s’appelait Guerre, son père Exil… Désormais, ils ont pour noms Trahison et Abandon.”
Gaëlle et Romain ont adopté Wajdi, 10 ans, qui a grandi dans l’horreur de la guerre au Yémen. Mais la nouvelle vie française du jeune garçon n’est pas simple. Méfiant, endurci par les combats et les souffrances, et ne parlant pas un mot de français, Wajdi interprète mal les gestes les plus simples. Les heureux parents adoptifs vont vite déchanter, confrontés aux premières rébellions. Au gré des difficultés, le couple hésite à confirmer sa demande d’adoption. La famille qui souhaitait tant cet enfant n’en veut désormais plus. Que reste-t-il alors à Wajdi, sinon la fugue ?

Mon avis

Wajdi a fui, il ne parle pas bien le français, a du mal à comprendre et interpréter sa nouvelle vie en France, lui qui a connu la lutte, la guerre et l'abandon dans son pays natal le Yemen.  Gaëlle et Romain n'étaient peut-être pas prêts à comprendre tout cela et ils ont décidés de jeter l'éponge, ils ne veulent plus l'adoption.  En sont-ils certains ? 

Cette famille de bobos qui a tout était incapable de comprendre la colère, le comportement de l'enfant, les peurs, les privations qu'il a vécu.  Mais la fugue de Wajdi va leur ouvrir les yeux, ils vont comprendre l'attachement au garçon, leurs erreurs, ils vont tout faire pour essayer de le retrouver.

Un très bel album qui défend de très belles valeurs.  Comme toujours cohésion parfaite avec les dessins de Monin.  Un très beau tandem pour des albums coup de ♥.

J'ai beaucoup aimé ces deux albums dévorés l'un à la suite de l'autre.


J'ai lu et aimé les autres cycles de L'adoption

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article






















Le crâne - Jon Klassen

 Le crâne  -  Jon Klassen




















L'école des loisirs
Pastel
Parution : 9/10/24
Pages : 106
Isbn :  9782211332040
Prix : 15 €
Lectorat : 8/11 ans

Présentation de l'éditeur

Une nuit, Otilla s'est enfuie. Elle a couru longtemps à travers la forêt. Jusqu'à une maison isolée, où vivait un crâne. « Entre, a dit le crâne, je vais te montrer la maison ». Otilla a sympathisé avec son hôte, qui a lui aussi peur de quelque chose, quelque chose qui revient chaque nuit. La courageuse Otilla pourra-t-elle les sauver ?


Jon Klassen




Jon Klassen est un auteur-illustrateur originaire de Niagara Falls au Canada. Il est dessinateur dans le monde de l’animation pour les studios d’animation DreamWorks. Il vit à Los Angeles.














Mon avis

Destiné aux 8-11, c'est un format bien sympathique entre l'album cartonné et le roman.  Le format idéal pour donner envie de passer vers le roman, de grandes illustrations entrecoupant le texte en 5 parties.  Il s'agit d'une adaptation d'un conte noir tyrolien qui parle d'aventure, de deuil , de mémoire mais aussi de différences, d'amitié.

Otilla est en fuite dans la forêt,  elle marche dans la neige seule la nuit, il lui semble entendre son nom. Une chute, elle a froid et se retrouve devant une grande vieille maison.  Elle est accueillie par un étrange personnage,  un crâne qui occupe les lieux.  Nous sommes dans le domaine de l'absurde, le crâne, boit, mange, danse... et lui confie un secret.

Ils vont affronter leur peur ensemble , histoire d'une amitié improbable.

C'est sombre, cela fait peur juste comme il faut, les dessins sont vraiment en accord avec l'histoire.

Ma note : 9/10