Au-delà du vieux mur - Olivier Terlinden ♥♥♥♥♥
Weyrich
Plumes de Coq
Parution : 02/04/2024
Pages : 152
Isbn : 9782874899287
Prix : 16 €
Présentation de l'éditeur
J’ai rencontré le vieil homme le soir de la tempête. Il sortait de la bergerie dans son bleu de travail décoloré. Quand il me vit, grelottant de froid et de peur, il m’invita à me réchauffer dans le grand salon du manoir, au cœur du domaine d’Hermeline. À la fois châtelain et jardinier, cet homme gardait un trésor. Oublié des hommes, le domaine d’Hermeline dort en bordure du village. Dans ce royaume où vit un vieillard solitaire, un enfant apprend à aimer la terre. Il y découvre la valeur du silence et de l’amitié. Esquisse d’un monde effacé qui, peut-être, quelque part, existe encore.
Olivier Terlinden
Olivier Terlinden, 36 ans, est agronome et photographe nature. Né en bordure de forêt, il s’est passionné pour la vie sauvage depuis son plus jeune âge.
Aujourd’hui, Olivier a troqué l’appareil contre la plume. S’inspirant des lieux photographiés durant des années, il nous offre avec Au-delà du vieux mur un subtil récit initiatique.
Mon avis
C'est un récit initiatique, d'apprentissage que nous conte ici Olivier Terlinden dans son premier roman.
François est un gamin des villes, solitaire, orphelin à la naissance, lui reste un père absent qui le dépose les week-ends et vacances chez ses parents. Un village en bord des bois et des champs, un immense domaine entouré d'un vieux mur, une grille et surtout un panneau "Propriété Privée! Défense d'entrer !" qui donne envie de braver les interdits.
François fait la connaissance de Jules, le fils du garde-chasse et d'Arthur. Très vite il déloge chez Jules et planifie d'entrer dans le domaine qui se nomme Hermeline. C'était pendant longtemps un ancien couvent qui, ils en sont certains, cache un trésor , celui des templiers peut-être! Ils s'approchent souvent du domaine sans en braver les interdits et pourtant, un jour.. Un bête pari de gosses, toucher la queue de la grosse Mahaut, c'est la laie qui souvent occupe Hermeline, une course folle pour l'éviter, un orage, trempé, apeuré, François va faire une rencontre qui va changer sa vie, un vieil homme en bleu de travail, le châtelain et jardinier, le gardien du trésor.
C'est le début d'une amitié, la découverte d'un monde merveilleux, d'une belle complicité.
La nature est un personnage à part entière dans cette petite pépite, Olivier l'aime, on le sent avec lui, on la respire, on la voit, on sent le vent qui nous effleure, le bruit de la rivière, on part à la découverte du domaine, à la cueillette des champignons, dans l'observation de la roussette.
On rentre dans un univers onirique en croisant Marise, la fille à la robe de lin qui ne laisse pas François indifférent, on entend les légendes de la forêt, ses fées, ses lutins et qui sait peut-être sa sorcière en la personne de la Tchôca. J'avais l'impression de voir apparaître les personnages de Servais, cet univers sublime et merveilleux.
Un roman qui nous ramène à l'essentiel, au beau, l'écriture est sensorielle, poétique, limpide. Ce livre est une bulle en dehors du temps, un petit moment de beauté et de réconfort.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
La terre est pareille à une femme. Ce n'est pas tout d'y poser les mains, il faut pouvoir l'admirer.
Il dit vrai, fiston. Tu peux travailler la terre, la servir de ton mieux. Mais ce n'est que si tu prends le temps de l'écouter, de l'aimer, qu'elle s'épanouira.
Il écoutait chanter les instruments comme il écoutait le vent dans les feuillages les soirs de l'automne. La musique était sa façon de voyager.
Á force d'étreindre cette Terre qu'ils disent aimer, les hommes finissent par l'étouffer..
L'homme est la gangrène de la Terre. Il finira broyé par la machine qu'il a créée ..
Hermeline est un lieu où la nature vit à son rythme. Par le mur qu'ils ont bâti autrefois, les frères ont voulu protéger quelque chose de fragile. Ce mur n'est pas fait pour barrer, mais pour garder un espace de silence.
Dans le monde bruyant qui se dessine, les lieux de paix et de silence se feront rares. Dans cet avenir que je ne connaîtrai pas, les sentinelles veilleront sur ces sanctuaires, les préserveront du bruit et de la folie des hommes. (...) Quand, demain, avait-il poursuivi, les prairies auront été maçonnées, les forêts rasées, la Lune colonisée et les autels abandonnés, ces lieux seront les seuls à offrir au silence un espace où murmurer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire