mercredi 27 juillet 2022

Le guerrier de porcelaine - Mathias Malzieu ♥♥♥♥♥

 Le guerrier de porcelaine   -   Mathias Malzieu  ♥♥♥♥♥




















Albin Michel
Parution : 12 janvier 2022
Pages : 240
Isbn : 9782226470379
Prix : 19.90 €


Présentation de l'éditeur



En juin 1944, le père de Mathias, le petit Mainou, neuf ans, vient de perdre sa mère, morte en couches. On décide de l’envoyer, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère qui a une ferme en Lorraine. Ce sont ces derniers mois de guerre, vus à hauteur d’enfant, que fait revivre Mathias Malzieu, mêlant sa voix à celle de son père. Mainou va rencontrer cette famille qu’il ne connaît pas encore, découvrir avec l’oncle Emile le pouvoir de l’imagination, trouver la force de faire son deuil et de survivre dans une France occupée.

Il aura fallu plus de six ans à Mathias Malzieu pour écrire ce Guerrier de porcelaine, son roman le plus intime, où, alliant humour et poésie, il retrace l’enfance de son père et s’interroge sur les liens puissants de la filiation.

L'auteur












Mathias Malzieu entame sa carrière d’homme poétique en 1993 en fondant le groupe de rock Dionysos. Peu enclin à choisir entre sa vocation de chanteur et d’auteur, il développe depuis lors un univers sous forme de livres, de disques et de films. Il connaît un immense succès populaire en 2007 avec La Mécanique du cœur, traduit dans plus de vingt pays et adapté au cinéma ; son bouleversant récit autobiographique, Journal d’un vampire en pyjama (2016), a reçu le Prix Essai France Télévisions et le Grand Prix des Lectrices de Elle, et son dernier roman, Une Sirène à Paris (2020), s’est accompagné d’un disque et d’un film éponyme réalisé par Mathias Malzieu avec Nicolas Duvauchelle et Marilyn Lima.

Mon avis

C'est l'histoire de son père, Mainou, que Mathias Malzieu nous raconte.  Mainou a dix ans début juin 44.  Il vient de perdre sa maman et sa nouvelle petite soeur, son père doit retourner au combat.

Il va devoir rejoindre la famille de sa grand-mère maternelle.  La grand-mère et son chignon strict, la tante Louise et ses bondieuseries et l'oncle Émile ...

Oui mais, le problème est que sa famille se trouve en zone occupée !  Ils occupent une petite ferme-épicerie, la Fröhmule, à Bitche, à cheval sur l'ancienne frontière allemande.  C'est donc chez l'ennemi qu'il doit se rendre.

C'est en charette à foin, caché dans la meule emportant avec lui une boîte aux souvenirs fantômes et deux valises, qu'il traversera la ligne de démarcation.

Á la Fröhmule, il y a des règles à respecter ; ne pas sortir, ne pas parler français car tous risquent leur vie pour lui en le cachant.  

La vie c'est derrière la fenêtre, dans la cave souvent à cause des bombardements et il y a Sylvia aussi, le grenier... et l'écriture.

Solitude, tristesse mais aussi le sentiment en étant dans la maison de sa maman de s'en rapprocher, de voir ce qu'elle a vu à son âge, alors il lui parle, enfin lui écrit surtout dans son cahier afin d'être plus proche d'elle.

C'est magnifique, très poétique.  Les phrases sont de petits trésors que l'on savoure au fil de la lecture.  

C'est le regard d'un enfant qui fait le deuil de sa maman par l'écriture.  Un roman intime écrit avec humour et justesse.  C'est magnifique et émouvant.

Á lire absolument.

Coup de ♥♥♥♥♥


Les jolies phrases

Imaginer quelque chose de joyeux pour diluer la douleur.

La joie et la mélancolie me téléscopent.  Je me sens comme une bougie en plein vent.  Dès que je m'allume, je m'éteins. 

La joie est rouillée, je ne sais plus trop comment ça marche.

Pour l'instant, la tristesse engourdit mes nerfs.  Mais je crains le moment où la douleur va se réveiller.

Faut-il s'entraîner à se souvenir ou s'entraîner à oublier ?

En prison pour se protéger, quelle drôle d'idée.

Écrire à ton fantôme c'est facile.  Lui parler comme je t'écris, c'est impossible!

Faut-il s'entraîner à se souvenir ou s'entraîner à oublier ? Je ne me souviens pas toujours très bien, je n'oublie pas très bien non plus.


Le seul jouet sur lequel tu peux compter, c'est ton cerveau ! Fouille sous la colère ce qu'il reste de joie et rééduque ton rire. 

L'eau c'est la réalité, le sirop c'est ton imagination.  Si tu mets trop de grenadine, ça devient imbuvable.  Si tu n'en mets pas assez, ça manque de saveur.  Ça se voit à la couleur, tu dois apprendre à le sentir. 

Tu apprendras que l'amour, ça s'entretient comme un potager.  Et la poésie, c'est le meilleur des engrais. 

Ton oncle est un rêveur. Mais il oublie que quand on rêve trop grand, on passe sa vie à être déçu de la réalité.
 Ta tante est une rêveuse. Mais elle oublie que quand on ne rêve pas ses propres rêves, on s'emmerde.

La grande santé, c'est l'âme !  Et une âme qui ne se nourrit ni de poésie ni d'imagination, une âme qui ne réfléchit pas, ça pourrit ! 

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