Tout le monde aime Clara - David Foenkinos
Gallimard
La Blanche
Parution : 06/02/2025
Pages : 208
Isbn : 9782073100412
Prix : 20 €
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
Mon avis
C'est un roman tiroir que nous propose David Foenkinos en trois parties. Des personnages vraiment opposés qui finiront par se rencontrer.
Il y a Clara, "celle que tout le monde aime", une adolescente de 16 ans à la vie ordinaire jusqu'à ce terrible accident qui va changer sa vie, qui va lui faire voir les choses autrement avec la découverte d'un don qu'elle utilisera au service des autres.
Il y a Alexis Koskas, 50 ans, son père, banquier, séparé de Marie, son ex-femme dont il est encore amoureux qui va se consacrer pleinement à Clara. Lui qui n'aime pas lire, il va s'inscrire à un atelier d'écriture avec une certaine urgence et le sentiment de devoir être là.
Il y a Eric Ruprez, un écrivain inconnu ayant écrit un seul roman "La peur des secondes" en 1982, introuvable aujourd'hui. Un personnage aigri, mystérieux animant cet atelier.
C'est un roman qui parle de l'influence du hasard, d'ésotérisme, de la ligne invisible réunissant des êtres mais aussi de la force salvatrice de l'art en l'occurrence ici l'écriture.
Un livre dont j'ai l'impression de retrouver des similitudes avec le parcours de l'auteur, du même âge, ayant subi une expérience similaire dans son adolescence et la découverte de la littérature et plus tard de l'écriture.
La plume de David Foenkinos oscille entre gravité et humour à la découverte d'êtres en quête de sens à leur vie. Finesse, légèreté et pudeur se retrouvent dans l'écriture. Un pur moment de bonheur de lecture.
Un récit truffé de références littéraires et cinématographiques, qui parle de l'écriture, des frustrations subies par un auteur face au succès des autres. Un livre qui parle beaucoup d'amour et de hasard, de signes extérieurs.
Je ne peux vous en dire plus pour ne pas gâcher la surprise. Un livre qui se dévore.
Les jolies phrases
...on pouvait considérer l'écriture comme une forme d'infidélité à sa vie.
Devons-nous complétement cesser d'attendre un événement pour qu'il s'offre à nous ?
À vrai dire, il est très rare que l'on offusque quelqu'un quand on s'intéresse véritablement à lui : le silence blesse parfois davantage que l'expression bégayante de la compassion.
Par le talent des autres, on définit toujours un peu mieux le sien.
On peut revisiter à en devenir fou l'accumulation des poussières qui détruisent un destin.
À la fin d'une relation amoureuse, il arrive qu'on ne soit plus capable d'alimenter le moindre échange : l'amitié ou la politesse même deviennent des zones inaccessibles. On aurait alors bien plus à dire au premier inconnu qui passe par là.
Il y avait comme une perversité du destin qui s'amusait de leur désarroi pour leur offrir des météorites de plaisir. À vrai dire, toute sensualité est aussi une consolation.
N'oubliez pas que dans tout amour, il y a du chagrin.
Rencontrer la mort, c'est déverrouiller sa sensibilité.
On peut mourir, mais la douleur d'avoir perdu l'être aimé ne mourra jamais. Certains sentiments ont le goût de la postérité ; ce sont les œuvres de l'absence.
Il n'est pas rare qu'un écrivain comprenne la dimension intime de son livre après l'avoir écrit.
Écrire était pour lui cet aller-retour incessant entre l'estime de soi et le mépris de soi.
Son cœur avait battu si fort, cela n'arrivait qu'une fois dans une vie de cœur.
Elle était fascinée par l'idée que chaque vie, selon la position des planètes à la naissance, portait une vibration intime qui pouvait être déterminante. Elle n'était pas loin de penser que tout était déjà écrit, notamment en ce qui concernait la personnalité de chacun. On pouvait modifier, raturer un brouillon humain, mais les grandes lignes étaient là, majestueuses dans cette dictature de l'inné.
Il y a des œuvres qui vous inspirent, vous emportent, mais il existe aussi des œuvres qui vous tuent.
Une vie passée avait le pouvoir d'aider une vie présente.
Moins on parlait, plus les gens parlaient à votre place.
De nos échecs pouvaient naître l'éclat de nos futures réussites.
Un artiste doit avant tout être maître de son intimité, se barricader dans une intériorité imperméable à toute intrusion. Une fois l'œuvre accomplie, et seulement alors, il peut tenter d'avancer vers la lumière.
Du même auteur j'ai lu et chroniquer
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