jeudi 21 février 2013

DAVID FOENKINOS JE VAIS MIEUX ***

Je vais mieux     -     David Foenkinos













Gallimard
Collection Blanche 
Parution : 10-01-2013
Pages : 336 
ISBN : 9782070140107 

Présentation de l'éditeur  

«Un jour, je me suis réveillé avec une inexplicable douleur dans le dos.
Je pensais que cela passerait, mais non.
J'ai tout essayé...
J'ai été tour à tour inquiet, désespéré, tenté par le paranormal.
Ma vie a commencé à partir dans tous les sens.
J'ai eu des problèmes au travail, dans mon couple, avec mes parents, avec mes enfants.
Je ne savais plus que faire pour aller mieux...
Et puis, j'ai fini par comprendre.»

Mon avis



Ce n'est pas le meilleur Foenkinos que j'ai lu, mais j'ai tout de même pris un certain plaisir à la lecture.


Comme toujours c'est avec beaucoup d'humour que Foenkinos nous parle de sujet très grave avec une certaine légèreté.


Notre protagoniste souffre soudainement d'un mal de dos. Lui, qui jusque là pensait avoir une vie bien tranquille ( un boulot d'architecte au sein d'un bureau d'études), une femme, deux grands enfants ; va se rendre compte que tout à coup rien ne va plus.


Ce mal de dos ? est-il prémonitoire ?, est-il le signe que le corps comprend les choses avant la raison?


Nous allons suivre l'évolution du personnage, son histoire en même temps qu'un journal graduant la douleur de son mal de dos (fil rouge original du livre)


Il va progressivement perdre son travail, sa femme, et se rend compte qu'il a du mal à accepter de couper le cordon ; le départ de ses enfants , un à New York aux études, l'autre, sa fille ayant quitté le nid familial pour se mettre en ménage ..(jalousie Oedipe????) , et il va devoir régler les relations avec ses parents.....



Allant au départ de médecin en médecin, imaginant avec beaucoup d'humour le pire, il prendra petit à petit conscience de ce qui le ronge. Il apprendra à parler, se vider, régler ses comptes et ses problèmes en régressant petit à petit sur l'échelle de la douleur.


Ce livre parle d'amour et des relations humaines. Le personnage est "délicat", rien ne va plus, il souffre le martyre, et lorsqu'on lui demande "comment ça va?", au lieu de dire "j'ai mal", il dit "je vais mieux".
On retrouve ici une recette 100% Foenkinos ; un personnage mou, que l'on a envie de secouer, qui tout d'un coup prendra conscience qu'il faut sereinement se vider, parler, crever l'abcès, il passera par différentes étapes pour progressivement retrouver un certain équilibre.

Drôle, tendre, se laisse lire malgré tout même si on est bien loin de "La délicatesse" que j'avais adoré et de "Mes souvenirs".




Les jolies phrases


Parler est un palliatif au passage à l'acte.


- une citation d'Albert Cohen "Chaque homme est seul et tous se fichent de tous, et nos douleurs sont une île déserte"


C'était peut-être ça qui me rendrait heureux, déraper un peu du quotidien, vivre concrètement cette expression que j'aime tant : changer d'air.

Quand on souffre, il faut organiser quelque chose d'encore plus désagréable, car seul le mal peut divertir du mal. Mon attention allait être détournée.


Depuis 40 ans, elle n'avait pratiquement pas passé une journée sans son mari. Tout comme mes parents, ils faisaient partie de cette génération où vivre à deux était à prendre au premier degré. La vie de l'un était celle de l'autre. ".. " Comment survivre à cette mort qui était une amputation d'elle-même. Elle allait errer seule dans leur vie commune comme dans un pays deux fois trop vaste...


J'étais face à l'inachevé. Cela me parut alors presque plus brutal que la mort elle-même.


Je me suis dit que toute ma vie ici aurait pu être différente, si j'avais été capable de venir lui parler comme ça, avant. On devrait vivre sa vie à l'envers pour ne pas la rater.


J'avais bien entendu. Ma mère avait dit "On t'aime". Je venais de les insulter, de les mépriser, de leur crier ma haine, et voilà ! comment se terminait la scène : un mot d'amour. Un mot que j'entendais pour la première fois. Je n'arrivais pas à savoir s'ils avaient eu peur de me perdre, ou s'ils étaient capables d'une grande perversité. S'ils m'aimaient maintenant, alors leur nouvel amour m'encombrait. Cette déclaration advenait après des années de sécheresse.

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