vendredi 4 février 2022

Numéro Deux - David Foenkinos ♥♥♥♥♥

 Numéro deux   -  David Foenkinos   ♥♥♥♥♥















Gallimard
Parution : 01/12/2021
Pages : 240
ISBN : 9782072959028
Prix : 19.50 €

Présentation de l'éditeur


« En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre.

Des centaines d’acteurs furent auditionnés. Finalement, il n’en resta plus que deux. Ce roman raconte l’histoire de celui qui n’a pas été choisi. »

L'auteur


   













Photo Catherine Hélie © Éditions Gallimard

David Foenkinos est un romancier, dramaturge, scénariste et réalisateur français.

À 16 ans, il est victime d'une infection de la plèvre, une maladie cardiaque rarissime pour un adolescent. Opéré d'urgence, il passe plusieurs mois à l'hôpital. Il étudie les lettres à la Sorbonne et parallèlement la musique dans une école de jazz, ce qui l'amène au métier de professeur de guitare.

Après avoir vainement essayé de monter un groupe de musique, il décide de se tourner vers l'écriture. Après une poignée de manuscrits ratés, il trouve son style, publie son premier roman "Inversion de l'idiotie: de l'influence de deux Polonais", refusé par tous les éditeurs contactés sauf Gallimard qui le publie en 2002, avec lequel il obtient le prix François-Mauriac.

"Le Potentiel érotique de ma Femme" lui assura un certain succès commercial et le prix Roger Nimier en 2004. À la rentrée littéraire 2007, il publie "Qui se souvient de David Foenkinos?" où il questionne justement l'arrêt brutal de sa notoriété et la chute de ses ventes. Il obtient le Prix du jury Jean Giono.

En 2009, il publie "La Délicatesse", qui constitue le véritable tournant de sa carrière. Le livre est encensé par la critique et se retrouve sur toutes les listes des grands prix littéraires : Renaudot, Goncourt, Fémina, Médicis et Interallié. Il obtiendra au total dix prix et deviendra un phénomène de vente avec l'édition Folio, qui dépassera le million d'exemplaires. Le livre est ensuite traduit dans le monde entier.

À la rentrée littéraire 2014, il publie "Charlotte", dans lequel il rend un hommage personnel à l’artiste Charlotte Salomon, assassinée en 1943 à Auschwitz et qui obtient le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens. En 2015, une version illustrée d'une cinquantaine de gouaches de Charlotte Salomon et d'une dizaine de photographies représentant Charlotte et ses proches est éditée chez Gallimard.

En 2016, il change de ton et revient avec un roman satirique bâti comme un polar littéraire, intitulé "Le Mystère Henri Pick".

Quatre de ses romans ont été adaptés au cinéma : "La Délicatesse" ( 2009 ) en 2011, "Les Souvenirs" (2011) en 2014, "Je vais mieux" (2013) en 2018 et " Le Mystère Henri Pick" (2016) en 2019.

Parallèlement à son écriture romanesque, David Foenkinos travaille de temps en temps sur des scénarios de cinéma ("Jalouse", "Lola et ses frères" et "Mon inconnue" en 2017). En 2011, avec son frère Stéphane, il co-réalise le film "La Délicatesse", adaptation.


Source Babelio



Mon avis

C'est mon premier coup de coeur de l'année ♥! 

Cela faisait longtemps que je n'avais plus pris autant de plaisir de lecture, le bonheur de retrouver la jolie plume de David Foenkinos qui m'avait charmée dans "La délicatesse" mais aussi dans "Charlotte".

Martin vit à Londres avec son père une semaine sur deux depuis la séparation de ses parents, l'autre semaine il est en France chez sa maman.

Son père est accessoiriste de cinéma et l'inventeur, en autre, de la cravate parapluie ! 

Le hasard veut que sa baby sitter n'étant pas disponible, il soit sur les plateaux avec son père et croise le producteur David Heyman.  Celui-ci, lorsqu'il le croise, a comme une apparition, imaginez un petit garçon de dix ans portant des lunettes rondes  !  

Ah oui, j'ai oublié de vous dire le plus important, nous sommes en 1999, une certaine JK Rowling vient de publier un livre; "Harry Potter et l'école des sorciers" !  Il y aura sept livres au total annonce-t-elle et c'est précisément ce que Heyman s'est mis en tête d'adapter au cinéma.  Alors vous imaginez sa tête lorsqu'il croise Martin !

Ça commence comme dans un rêve, un conte pour l'auteure certes, mais pour Martin c'est autre chose car après avoir passé le casting, les auditions brillamment, il est à deux doigts de changer complètement de vie ... et , hop malheureusement surgit Daniel Radcliffe !  Ils ne sont plus que deux, un choix difficile et  Martin sera le n° 2.

Imaginez-vous, il a dix ans , il est si proche du but, il éprouve le sentiment d'avoir échoué, on lui a .. volé sa vie, c'est horrible et cela va durer une grande partie de sa vie.  Difficile de dépasser ce trauma.

David Foenkinos s'intéresse donc au N°2, on est tous le n°2 de quelqu'un à un moment de notre vie !  Comment vit-on l'échec ?  Notre vie peut-elle être conditionnée à un seul choc ? Les réseaux sociaux ne nous suggèrent-ils pas continuellement le bonheur des autres (du moins l'apparence de celui-ci ), ce qui pourrait nous donner le sentiment que notre vie est médiocre ?

Autre question de l'auteur ;  comment faire face au désarroi de leur enfant ?

J'ai beaucoup aimé ce roman divisé en quatre parties, la première nous raconte l'envers du décor de Harry Potter, sa création.  Elle nous prouve aussi dans le chef de JK Rowling que l'échec peut être une force et inverser les choses !   Après cette première partie réelle, on est bien embarqué dans une fiction dans laquelle l'auteur choisit de nous parler des N°2 !

Foenkinos aborde la maltraitance dans la seconde partie, c'est à ce moment que Martin va s'identifier au personnage de Harry Potter .

Dans la troisième partie, Martin essaie de s'isoler, de se couper du monde qui lui parle sans cesse de Potter, difficile avec ce succès planétaire, à la parution de chaque roman, de chaque film.  Il en souffre et se dit que sa vie aurait dû être celle de Daniel Radcliffe. Jalousie, rancoeur, sentiment d'échec et de honte le traversent.

J'ai aimé la plume de l'auteur marquée d'une grande empathie, une de ses marques de fabrique.

Attention on est bien dans une fiction, un roman !  Les chapitres sont courts, ce qui donne du rythme, c'est efficace.  La plume est belle, émouvante.  Elle nous questionne, nous fait sourire.  C'est sincère !

Une chose est certaine, je n'avais pas envie de refermer ce roman qui est pour moi sans conteste mon premier coup de coeur de l'année.

Coup de ♥



Les jolies phrases


Aux premiers temps de l'amour, l'être aimé est un roman russe.  C'est fleuve, dense, fou.

À dix ans, il avait déjà compris qu'une des différentes façons d'être heureux consiste à modifier le réel.  Cette même réalité qu'on peut également fuir par l'imagination, ou les images que fait naître la lecture.

En jouant un rôle, il arrive qu'on se trouve soi-même.

David avait peine à y croire ; il obtenait les droits d'un roman que toute le profession rêvait de ravir.  Il avait le sentiment d'avoir acheté La Joconde alors qu'elle n'était qu'un projet dans le cerveau de Léonard de Vinci. 

Toute vie humaine est, à un moment ou à un autre gâchée par une autre vie humaine.

Rien n'est plus visible que l'absence.

C'est peut-être ça, la plus grande réussite d'un agresseur : provoquer une terreur sourde sans avoir plus rien à faire.

Martin avait longtemps pensé qu'il souffrait à cause de la victoire de l'Autre, mais c'était sa propre défaite qui le hantait.

Les grandes rencontres s'opèrent dans l'ombre de notre volonté.

Rencontrer quelqu'un, c'est se permettre d'exister à nouveau sans son passé. On se raconte comme on veut, on peut sauter des pages, et même commencer par la fin. 

Seul l'amour permettrait de mettre un terme à la souffrance.

L'échec fait partie de la réussite.

On vit aujourd'hui, sous la dictature du bonheur des autres.  Ou, en tout cas, leur prétendu bonheur...

Je ne sais pas pourquoi tu souffres, mais je suis certain qu'à un moment ou à un autre tu te rendras compte que cette souffrance peut aussi être ta plus grande force pour réussir ce que tu auras décidé d'accomplir.

On ne rate pas sa vie, on la recommence...

Il était préférable de rester dans l'ombre plutôt que de frôler la lumière.  L'amertume en était décuplée.  Le refoulé retournait dans les profondeurs du désintérêt général pendant que le lauréat s'aveuglait des attentions de tous.  Si un Goncourt ne valait pas un Potter en matière d'intensité, les épreuves étaient tout de même comparables.

Du même auteur j'ai lu 

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article

 













Et bien entendu La délicatesse ( gros coup de ♥) dont je n'ai pas la chronique car mon blog n'existait pas encore







2 commentaires:

Philippe D a dit…

C'est un auteur que je ne lis pas, mais je pense que je ferai une exception pour celui-ci. J'en ai déjà lu beaucoup de bien.

raelincadiz a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.