Vous parler de mon fils - Philippe Besson ♥♥♥♥♥
Parution : 02/01/2025
Pages : 208
EAN : 9782260056300
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
crédit photo:
©Maxime Reychman
Philippe Besson est un écrivain, scénariste et dramaturge. En l'absence des hommes, son premier roman, publié en 2001, est couronné par le Prix Emmanuel-Roblès. Depuis lors, il construit une œuvre au style à la fois sobre et raffiné. Il est l’auteur, entre autres, de Son frère, adapté au cinéma par Patrice Chéreau, L'Arrière-saison (Grand Prix RTL-Lire), Un garçon d’Italie et La Maison Atlantique. En 2017, il publie Arrête avec tes mensonges, vendu à plus de 120 000 exemplaires, couronné par le Prix des Maisons de la Presse et Un personnage de roman, portrait intime d’Emmanuel Macron, alors engagé dans la campagne présidentielle. Il revient à l'autofiction en 2019 avec Un certain Paul Darrigrand puis Dîner à Montréal. Ses romans sont traduits dans vingt langues.
Un tango en bord de mer, sa première pièce en tant que dramaturge, a été jouée à Paris près de 200 fois en 2014 et 2015 au Théâtre du Petit Montparnasse.
Il a également multiplié les collaborations avec le milieu du cinéma et de la télévision, ayant notamment écrit le scénario de Mourir d'aimer (2009), interprété par Muriel Robin, de La Mauvaise rencontre (2010) avec Jeanne Moreau, du Raspoutine interprété par Gérard Depardieu, et de Nos retrouvailles (2012) avec Fanny Ardant et Charles Berling.
Mon avis
Quelle claque ! Quand Philippe Besson s'empare d'un sujet de société, d'un fait divers, cela secoue, cela remue. J'ai terminé hier ce très beau roman qui dénonce le harcèlement scolaire et ses horribles conséquences, et j'en suis encore toute remuée.
Vincent et Juliette sont mariés depuis 15 ans, avec Enzo leur fils de 9 ans, ils s'apprêtent à vivre une journée difficile, une marche blanche organisée à la mémoire de Hugo, leur aîné de 14 ans.
Le temps de la journée, on va revivre la découverte de l'enfer vécu par Hugo les derniers mois et surtout ressentir avec force et émotions, le sentiment d'impuissance, de culpabilité des parents et en particulier du père. Philippe Besson décortique vraiment avec minutie le mécanisme du harcèlement.
Tout a commencé un jour à cause d'un t-shirt qui avait viré au rose, Hugo s'est fait traité de fiote, de tapette, le mécanisme était lancé, la violence ne faisait que naître.
Vincent se plonge dans les souvenirs de l'enfer qu'a vécu son fils, on va vraiment assister à la dissection du harcèlement, étape par étape, les éléments perçus par Juliette qui se rendait compte que son fils n'allait pas bien, de la difficulté d'y croire pour le père, ensuite la difficulté de faire parler Hugo, d'agir face à la violence des harceleurs, la manière horrible dont l'école a réagi.
En tant que mère, je n'ai pu pendant et après le récit qu'imaginer et ressentir ces sentiments d'impuissance, cette volonté et colère d'agir pour protéger ce que l'on a de plus précieux sur cette terre, un enfant, sa vie.
L'importance de parler du sujet afin que l'on puisse agir et empêcher l'inconcevable, informer de ce qui aurait pu sauver Hugo à savoir les associations, la manière de rétorquer aux agresseurs, de s'armer et de trouver la force.
Le harcèlement scolaire est trop souvent fréquent malheureusement, il faut à tout prix en parler, le déceler et agir. Ce livre secoue, il est poignant, douloureux mais tellement nécessaire pour éviter que cela se reproduise sans cesse, casser cette spirale en conscientisant un maximum de monde, dans le corps enseignant en autre pour prévenir et agir.
Un livre que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt. A lire absolument !
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Simplement, on se dit que parfois les choses basculent à cause de presque rien. Que parfois l'insoutenable se faufile dans un minuscule interstice.
On ne voit pas nos enfants comme ils sont, quelquefois, mais comme on voudrait qu'ils soient.
Il y avait surtout de l'amour, la seule excuse qui tenait : oui, ils aimaient leurs gamins, ils les croyaient sans restriction, sans douter d'eux.
Je songe à la stupéfiante fragilité dans laquelle, parfois, les drames jettent ceux qu'on croit les plus forts, en tout cas les moins enclins à vaciller.
Tu sais, être heureux ce n'est pas une chose compliquée, c'est être tranquille.
Ton fils, tu dois être prêt à partir à la guerre pour lui.
En réalité, l'explication est très simple : lorsqu'on est parent, on ne peut pas envisager une hypothèse comme celle-ci, on ne peut pas la concevoir, c'est au-delà de nos facultés, ça dépasse notre entendement, ça se situe à un endroit où nous n'allons pas, voilà.
Une insulte n'est pas une abstraction. L'avilissement n'est pas théorique, on le ressent dans sa chair, il lacère le corps, comme le ferait une lame de couteau.
Cacher ce qui lui arrive est un réflexe de survie.
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