vendredi 16 mai 2025

La Reine, la Loi, la Liberté - Linda Vanden Bemden

 La Reine, la Loi, la Liberté  -  Linda Vanden Bemden





















Weyrich
Parution : 29/03/19
Pages : 140
EAN: 9782874895296
Prix : 13 €

Présentation de l'éditeur

Anne-Omalie Valdieu est née un 29 février de parents indécis. Interprète judiciaire à Bruxelles, elle « jure de traduire fidèlement les discours à transmettre entre ceux qui parlent des langages différents ». Du printemps à l’hiver, elle arpente palais de justice, bureaux de police, prisons, salles d’audience... Anne-O déroule sa vie de trentenaire citadine dans la plus brave ville du monde. Jusqu’à ce Bloody Tuesday où les attentats sont venus frapper à la porte de notre invincible Gaule Belgique. Bref, c’est l’histoire vraie d’une fille improbable inventée de toutes pièces, qui a un peu de mal avec les nuances.

Linda Vanden Bemden


Interprète judiciaire assermentée, Linda Vanden Bemden vit en périphérie bruxelloise. Comme son personnage principal, elle apprécie la proximité avec les « traduits », dont elle recueille les confidences. Elle a vu certaines de ses nouvelles publiées, entre autres par Femmes d’aujourd’hui ou Muze. La Reine, la Loi, la Liberté est son premier roman.

Source :  Weyrich















Mon avis

Ne vous fiez pas au titre, ce roman n'est pas royaliste, c'est le récit d'une trentenaire, interprète judiciaire, comme l'autrice, qui m'a fait penser à une Bridget Jones de Bruxelles.

Née un 29 février, n'échappant pas à la question annuelle, on te fête le 28 février ou le 1er mars, tout semble compliqué depuis le départ, déjà le choix de son prénom, des parents hésitants, un obstétricien suggérant de concaténer les lettres de prénoms et suggérant Anne-Omalie Valdieu. 

On va la suivre dans l'exercice de son métier, passant de l'horreur au rire, de la mort à la vie. Elle a 33 ans, vit dans un appartement au fond d'une impasse, une voisine âgée charmante troquée en court de récit par une "chiante" Fleurine Renoir comme le peintre. Vous voyez tout doucement le ton !

Il y a Béa, l'instit, sa meilleure amie qui avec elle milite et fomente des attentats, leur groupe lutte contre la suffisance ostentatoire, tout un programme.  Le prochain attentat aura lieu à la foire du livre, quel type?  A vous de lire pour le savoir.

Il y a 1000 pétards, l'ex d' Anne-O qui, il faut bien le dire traverse un désert sentimental.  Pas grave, elle trouvera peut-être la solution avec Hubert Poncin,  un love coach rencontré dans une affaire de viol.

Etrange tout cela, un peu loufoque parfois, Anne-Omalie côtoie les pires, de l'assassin, de l'infanticide, à l'attentat avec des banderoles, elle interprète et assiste les présumés coupables,  mais faut-il toujours se fier aux apparences? C'est vrai que parfois la vie bascule et que l'on découvre le vrai visage des gens.

Ce sont de véritables instantanés de la vie que nous propose Linda Vanden Bemden, un vrai kaléidoscope de situations cocasses, miroir de notre société.  Son écriture est fluide.  Elle aime le resserrement.  Les phrases sont courtes, très courtes. J'ai aimé la spontanéité des personnages, comme saisis sur le vif.  On passe de la gravité au rire et vice et versa, de l'horreur à la légèreté, avec une simplicité déconcertante.


Ma note : 9/10


Les jolies phrases

Je ne cherche pas de ces garçons lisses qui n'ont pour eux qu'un physique. Le corps n'est qu'une enveloppe. Si la lettre qu'elle contient ne vaut pas la peine d'être lue, je préfère la solitude.


Monsieur n'en revient pas. Du manque d'égards et du caractère expéditif de la cour. Je le rassure comme je peux. La justice impressionne de prime abord par son protocole d'un autre temps, c'est vrai, les sonneries, les toges, le décorum...Elle endort ensuite par ses discours dont la longueur appelle à la sieste, ses formulations incompréhensibles bien souvent marmonnées et son langage codé. Elle émeut enfin par sa fin abrupte qui pourrait passer pour un manque de politesse. Alors que pas du tout. Les magistrats, par exemple. Eh bien, le midi, ils mangent comme vous. Un sandwich sur le pouce. Avec un Coca Zero et un Kinder Bueno comme dessert. Et sous leur toge, ils ont un pull à capuche bien chaud et tout doux à l'intérieur pour faire fi de la fraîcheur des salles d'audience. Il arrive au premier juge d'être en baskets. Mais qui voit ça ? Et la semaine dernière, la greffière a reçu un message à 10h27 pour l'informer que son petit Louis avait 39° de fièvre et qu'il faudrait envoyer quelqu'un le chercher à l'école. Des gens. La vie.


Si les seins des filles n'étaient pas si bien protégés, la solitude des hommes serait moins grande.


Cela fait trente et un ans que le Palais de justice de Bruxelles porte un appareil dentaire. Je ne me souviens pas de l'avoir connu sans échafaudages. A ce détail près que la peine de mort n'existe plus, envoyer à l'échafaud prend ici tout son sens. Quand on sait que son inauguration eut lieu en 1883, soit dix-sept ans après le commencement des travaux, on ne s'étonnera pas de la longévité des soins buccaux.


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