Les dimanches d'Angèle - Linda Vanden Bemden
Miniatures
Parution : 2020
Pages : 86
Isbn : 9782931080009
Prix : 10 €
Parution : 2020
Pages : 86
Isbn : 9782931080009
Prix : 10 €
Présentation de l'éditeur
Mon avis
Angèle, c'était la grand-mère aimée. Lorsque du jour au lendemain, tout dérape, impossible de faire autrement que de conduire Angèle dans un endroit où l'on prendra soin d'elle.
Un moment de déchirement pour sa petite-fille qui lui rendra visite tous les dimanches pendant 5 ans.
Chaque fois qu'elle rentrait chez elle, elle écrivait un texte court relatant sa visite.
Ce recueil est né d'une sélection de ces tranches de vie, comme des photos, des instantanés en souvenir. Un bel hommage à Angèle, la princesse de son cœur, la grand-mère qui retrouvait sa vivacité d'esprit lorsque ces arrières petits-enfants lui rendaient visite.
Linda nous décrit la vie mais aussi la mort présente dans cette maison de vie et de soins comme elle aime utiliser le terme car bon sang, c'est vrai que la vie continue et réserve parfois des situations drôles et cocasses. Lorsqu'elles sont plus tristes, c'est toujours avec le sourire et optimiste que Linda nous les décrit.
A chaque fois, un titre, une situation, une réflexion.
"à l'essentiel" démontre qu'on est peu de choses et emporte peu avec soi de sa vie, tout tient dans une armoire.
C'est savoureux, tout en tendresse, avec un brin d'humour mais aussi une vision d'une triste réalité, la mort n'est pas loin, la vieillesse, une étape obligatoire pas toujours très drôle. Ces micro-récits ne sont jamais tristes, la plume se veut positive. Elle est franche, sincère et surtout remplie d'amour.
Un petit livre à lire à et relire.
Un petit régal, un petit bijou !
Quelques jolies phrases
Presque toute sa vie tient dans une garde-robe : penderie à gauche, étagères à droite, valise sur le toit. Et dans deux petits meubles : l’un à couture, l’autre à tiroirs.
Une leçon d’essentiel, à l’ombre de nos encombrements.
- J’ai trouvé grand-maman radieuse comme un premier jour de printemps ce dimanche ! Elle souriait, elle était en pleine forme. Ça lui fait un bien fou ce soleil, confiais je à ma fille en revenant d’une visite à la maison de vie et de soins.
- Ou alors elle a un mec.
Deux amoureux assis dans leur chaise roulante se bécotent avec difficulté. S'ils se penchent trop, ils tombent. S'ils ne se penchent pas, ils ratent une tranche d'amour pur.
Ce dimanche, Gisèle, nonante-sept ans, pleure. On enterre sa fille de septante-cinq ans, si jeune encore.
Dimanche, à la maison de vie et de soins comme ailleurs, c’est mi-octobre.
- Tu as fait quoi aujourd’hui grand-maman ?
- J’ai regardé par la fenêtre et l’arbre que je connais a changé de couleur.
Cabrel peut aller se rhabiller !
- Bonne nuit.
- Bonne nuit !
- Bonne nuit madame.
- Bonne nuit à vous aussi, oui.
- Bonne nuit…
À la maison de vie et de soins, il est dix-huit heures trente sept.
Aujourd’hui, si vous dites « stoemp » à un ado du coin, il vous indique le chemin pour arriver au magasin de skateboards et de fringues de la cité universitaire.
Angèle, elle, pense tout simplement à une purée de pommes de terre et de légumes. Et le « stoemp », dans les maisons de repos, ils connaissent !
Septante-huit ans de différences d’âge, ce n’est plus un fossé générationnel, c’est un abysse !
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