La magie du burn-out - Lisette Lombé

 La magie du burn-out   -   Lisette Lombé

Le castor astral
Poche poésie

Parution : mai 2025

Pages : 132

Isbn : 979102780815

Prix : 9.90 €

Présentation de l'éditeur

– Victime d’un burn-out, Lisette Lombé s’adresse à ses camarades de révolte, à ceux et celles qui la lisent, pour dire la violence du burn-out et ses mécanismes pervers.

– Loin des discours médicaux habituels, elle révèle au plus près de son vécu les conséquences de cette maladie professionnelle. Elle livre un récit humain et enthousiaste, conçu aussi comme un outil à portée des professionnels de la santé. Un témoignage nécessaire qui ausculte le social, sa violence, et ce qu’ils font aux corps et aux esprits.

–S’appuyant sur la puissance de l’art et sa langue poétique unique, ses lettres sont un réservoir de force et de bien-être universel à propager autour de soi.

Lisette Lombé

Lisette Lombé, née en 1978, est belge-congolaise. Grande figure de la scène slam en Belgique, elle défend avec rage toutes les minorités. Elle a été nommée citoyenne d’honneur de la ville de Liège pour son activisme. Elle est l’autrice de Black words et Venus poetica (L’Arbre à paroles).

Source : l'iconoclaste

Poétesse nationale de Belgique 24-25

Mon avis

Brûler, burn-out, cramer, brûler tout complètement pour se reconstruire, c'est ce qui est arrivé à l'autrice avant de changer de vie. 

Un petit livre intéressant, intense, présenté sous forme de lettre adressées aux lecteur-ices, pour expliquer, comprendre ce qu'est un burn-out, surtout pour s'y retrouver si on le vit et se rassurer, savoir que l'on n'est pas seul à vivre cela. 

Difficile de faire comprendre à ceux qui ne l'ont pas vécu, déverrouiller, faire sauter les idées préconçues, lever les préjugés;

Le burn-out n'est pas une dépression, c'est un épuisement généré par de la fatigue sur de la fatigue.. et en général c'est au plus investis, aux perfectionnistes, aux travailleur.es que cela arrive.  Il faut apprendre à se dire NON, apprendre ou réapprendre à s'aimer soi-même. Ne pas avoir honte lorsque l'on a tout donné au vu d'une société qui a peu d'humain et demande toujours plus de performance.  STOP 

• Savoir dire STOP
• Apprendre à s'autocongratuler
• Ecrire son ressenti

 A travers différentes lettres, poèmes et collages, Lisette Lombé nous accompagne, elle nous raconte aussi ce qu'elle a vécu et comment elle s'est reconstruite.

L'écriture, le Slam, son spectacle "Brûler, brûler, brûler", ses sœurs d'écriture.

Elle reste militante, engagée, essaie de faire bouger les lignes du patriarcat avec de la poésie performée.

Elle nous fait prendre conscience aussi que pour les personnes racisées, s'ajoute le stress quotidien de la couleur de leur peau, et aussi bien entendu que le burn-out n'est pas réservé uniquement aux blancs.

Un petit livret utile, qui fait du bien.  Il y a quelques exercices autour des mots si on le souhaite, les mots qui libèrent, qui permettent de s'exprimer mais aussi de donner la force de se reconstruire.

Ma note : 9.5/10

Les jolies phrases

Essaye d'imaginer ton canapé ou ton lit, non pas comme une paillasse de mouroir mais comme une oasis fabuleuse, un  lieu ami dans un désert de ses, un point d'eau qui apaise miraculeusement le feu destructeur...

N’oublie jamais que la poésie mange toutes les colères ! Toutes !


Harnaché, saturé, gavé,
J'ai abîmé mon corps en tanière inquiétante,
Souterraine et inaccessible aux sirènes de mon éreintement.
Tapisseries verdâtres. Désirs camisolés.
Sol hérissé d'organes asphyxiés, méconnaissables.
Je carbure aux trompe-l'oeil (maquillage-vitamines-surdosages)
Pour amadouer le plongeon terminal.
Ma vie est un long stress tranquille.
Je mange en courant, je cogite en baisant,
J'aide, je porte et j'oublie en buvant.
Là-haut, dans son bureau, ma carcasse funambule compte ses jours,
Avant l'irruption de l'intraitable vertige.
Déposer mon attirail. Ma collerette, mes sabres. Ranger mon masque.
M'asseoir dans le canapé. Diminuée. Honteuse.
Ecouter le bruit des devoirs s'éloigner.
Détacher une feuille de papier.
Fermer les yeux.
Pleurer.


Et toi, mon amie, tu es l'une des nôtres. Tu fais partie de notre troupe de gitanes, même si tu te sens encore claudicante et sans élan. Demain, tu te réveilleras contorsionniste, trapéziste ou cracheuse de feu. Dans un corps redompté. Avec la bienveillance de celles qui renaissent de très loin. L'âge ne sera même plus une discussion.

De manière fulgurante, je m'y suis reconnectée avec l'enfant-feu que j'avais été, avec sa flamme, sa hardiesse, sa créativité, intacte, patientant sous mon uniforme d'employée modèle.  J'ai entrevu qu'il n'y avait rien d'étonnant à se consumer de l'intérieur lorsque l'on était habité par un tel souffle et que l'on persistait à enfermer celui-ci dans un cadre professionnel inadéquat.  Pendant dix ans, j'avais été à l'écoute des problèmes et des colères des autres, alors que ma mission de vie, je le découvrais, s'inscrivait dans un mouvement inverse : offrir des émotions, donner à entendre, être une passeuse d'histoires. 

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