Editions La Trace
Parution : 18 mars 2019
Pages : 200
ISBN : 9791097515157
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
Il faut peut-être des millénaires de gestation pour fabriquer une Rencontre..
Un sacré coup de pouce du destin pour la favoriser...
Un seul instant pour s’en saisir...
Une seule seconde pour passer simplement à côté. Raphaël, Eléna... ou le destin croisé de deux âmes errantes. Il y a ainsi, toujours, si vous cherchez, aussi minime, aussi lointaine soit-elle, une histoire en commun entre deux êtres qui finissent par se trouver...
Mon avis
Retrouver l'écriture d'Alain Cadéo est toujours une joie, la promesse d'une lecture hors du commun, son art de dompter les mots, de les assembler de manière particulière. C'est une langue poétique, sonore, qui claque et que j'aime par moments lire à voix haute pour en savourer la musicalité.
C'est un récit initiatique qu'il nous propose, un conte philosophique qui nous amène à une nouvelle naissance.
Barnabé-Raphaël a tout. Il a 37 ans, a toujours voulu performer, briller et a une belle carrière derrière lui. Un jour, la présence d'un clochard depuis plusieurs jours à la sortie de son bureau l'interpelle, il lui lancera une phrase qui le poursuivra.
"Pourquoi es-tu si dur ?"
Une phrase qu'il se répétera à lui-même comme un mantra et qui sera l'élément déclencheur.
Du jour au lendemain, il abandonne tout, son travail, vend son studio parisien, se dépouille et prend la route pour se retrouver. Objectif, remonter le temps et retrouver la genèse, le commencement, au bord de l'océan.
En chemin il fait de belles rencontres; Mathilde Barigot, nonagénaire, amie de sa grand-mère, une jolie chienne noire Giusa, un villageois retraité, le tout sur la route de l'océan.
Elena, elle est issue d'une famille de "femmes". De génération en génération, les femmes sont seules, l'absence, le manque du père sont caractéristiques dans sa famille. Elle aussi a changé de vie il y a sept ans. Elle a quitté la ville et depuis travaille chez les soeurs Romero au bord de l'océan.
Deux êtres différents, cabossés tous deux de la vie, deux êtres qui sont à la recherche d'eux-mêmes, de la beauté du monde.
C'est un roman qui nous raconte le retour à l'essentiel, à la beauté du monde, à se recentrer sur ses émotions et la profondeur de l'âme humaine, le tout avec ce phrasé particulier, les inventaires de mots, une langue qui est généreuse, sincère et toujours très poétique. Il faut prendre le temps de le savourer, une écriture pour les amoureux des mots.
Excellent moment, merci aux éditions La Trace que je vous invite à découvrir, des dénicheurs de pépites.
Ma note : 8.8/10
Les jolies phrases
Tout au fond du regard des très vieilles personnes, il y a des niches vivantes et vivaces, des sanctuaires pleins de silhouettes colorées et j'entends même claquer les semelles en liège des jeunes filles d'autrefois, leurs fous rires, leurs chagrins, leur insouciance...
Elle s'est sentie vivante à évoquer tous ces morts alors que moi, vampirisé, exsangue, j'ai l'impression de sortir d'un caveau.
L'ignorance est un trésor d'un prix infini, que la plupart dilapide, quand il faudrait en retenir les moindres parcelles. Les uns la gâtent en s'instruisant, les autres la laissent perdre, incapables de l'idée même de s'en servir...
Tout ce qui vit, doute. Tout ce qui doute a, au moins un instant, des frémissements d'intelligence. Car rien n'est clair sur cette putain de terre. Et c'est dans les failles du doute que parfois poussent les plus étranges fleurs.
L'homme qui marche qu'avec sa tête, il trouvera jamais l'aimant. Celui qui marche qu'avec son ventre ou ses tripes non plus. Mais celui qui avance tout entier avec son coeur, celui-là il a peut-être des chances de le trouver. Mais tu vas me dire : C'est quoi le coeur ? Le coeur, c'est le courage, la foi et la passion.
Pour être un bon cambrioleur il faut beaucoup d'humilité. Il y aura toujours, quelque part, un coffre-fort qui vous résistera. Et c'est celui-là qui va vous obséder. Tant que tu n'auras pas trouvé le chiffre, le code, le sésame ouvre-toi d'un autre qui t'attire, tu resteras comme un malheureux devant la porte des limbes.
C'est pas l'amour qui manque, y'en a partout autour de nous, ce qui manque c'est les yeux pour le voir.
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