Viviane Campomar
Editions Chèvre-feuille étoilée
D'une fiction à l'autre
Parution : 08/11/2016
80 pages
ISBN : 9782367951119
Prix : 6 €
Présentation de l'éditeur
1986, “accident nucléaire” à Tchernobyl.
2016, 30 ans après deux témoins se souviennent :
L’une, Dacha, oubliée de la nuit, qui comme chaque soir scrute les étoiles dans le ciel de Tchernobyl. Avec Mitia, son époux, Fédia et Verotchka leurs amis, ils avaient refusé de partir comme les autorités l’exigeaient. Ils sont restés seuls pour toujours.
L’autre, Macha, sa fille, infirmière, qui a très vite compris ce qui se passait et a dérobé un flacon d’iodure de potassium juste pour son mari, ses enfants et elle.
Mon avis
Un tout grand merci aux Editions Chèvre-feuille étoilée et Babelio pour ce petit livre que j'avais très envie de découvrir. Un récit qui nous parle des conséquences de l'accident nucléaire de Tchernobyl.
J'avais été fort émue à la lecture de "86, année blanche" de Lucile Bordes (mon avis est ici) et j'avais envie d'avoir une autre vision.
Nous sommes dans la région des marais de Pripiat, à environ 20 kilomètres de la centrale. Cette région a déjà payé un lourd tribut lors de la seconde guerre mondiale. L'incendie éclate dans la nuit du 26 avril 1986. Dacha, Mitia et leurs amis Fédia et Verotchka, enfants durant la guerre, feront de la résistance et refuseront de quitter le village lors de l'évacuation. Le village sera détruit mais ils resteront, à quoi bon partir, ils sont à plus de vingt kilomètres de la centrale, c'est loin, pourquoi
partir ? Les radiations, c'est quoi ? Elles sont invisibles, inodores. Pourquoi partir ? la terre est si généreuse.
Trente ans plus tard, ils témoignent. Toujours en vie comme par miracle. Ils nous parlent de leur solitude.
Macha, leur fille est infirmière. Au moment du drame, elle a dérobé un flacon d'iodure de potassium pour sauver son mari, ses enfants. Elle est tenue au silence.
"Je cousais ma bouche au fil chirurgical"
Les habitants sont relogés, considérés comme des pestiférés, c'est difficile. Les enfants de Macha voient autour d'eux les dégâts causés par les radiations. Ils s'interrogent, pourquoi pas eux ?
Un petit récit émouvant à lire absolument.
Pour rester dans le même thème je vous conseille la magnifique Bd d'Emmanuel Lepage : "Un printemps à Tchernobyl"
Ma note : ♥♥♥♥
Les jolies phrases
D'où viennent toutes ces maladies autour de lui que Piotr accueille avec fatalisme, de la Centrale, de cette chose qu'on désigne parfois sous l'appellation de radiation, qui n'a ni goût ni odeur ni couleur, qu'on n'entend ni ne touche, et qui par conséquent n'existe sans doute que sous forme d'une idée abstraite, une idée que les gens instruits peuvent peut-être comprendre mais, elle, Dacha, cela la dépasse.
Ne plus revenir, ne plus jamais revenir, n'était-ce pas une mort plus affreuse ?
J'étais orpheline de vivants-morts que j'avais abandonnés.
Quand nous demandions aux enfants, avec une gaieté forcée, ce qu'ils désiraient le plus pour Noël, ils répondaient lugubres : vivre encore.
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