mardi 27 février 2018

Le champ de bataille - Jérôme Colin ♥♥♥♥♥

Le champ de bataille         -      Jérôme Colin   ♥♥♥♥♥

Le champ de bataille
Allary Editions
Parution : le 22 février 2018
Pages : 210
EAN : 9782370731265
Prix : 17.90 €

Présentation de l'éditeur


Le problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent. Un jour, sans prévenir, ils claquent les portes, rapportent de mauvaises notes et ne s'expriment que par onomatopées. Surtout, ils cessent de vous considérer comme un dieu sur terre. Et ça, il faut l'encaisser.

 La science explique qu'ils n'y sont pour rien. C'est leur cerveau en formation qui les rend feignants, impulsifs et incapables de ramasser leurs chaussettes. N'empêche. On n'a jamais rien créé de pire que les adolescents du virtuolithique.

 Voici l'histoire d'un couple sur le point de craquer face aux assauts répétés de leur fils de 15 ans. Qu'ont-ils mal fait ? Rien. Mais la guerre est déclarée. Et ils ne sont pas préparés. L'école les lâche, le père part en vrille, la mère essaie d'éteindre l'incendie.

C'est un roman sur l'amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille.

L'auteur 



Jérôme Colin est né en 1974. Il est journaliste à la RTBF en Belgique où il anime « Entrez sans frapper » et présente « Hep taxi ! ».

Son premier roman 'Éviter les Péages' a paru en 2015 chez Allary Éditions.


Mon avis

Attention pépite, gros coup de coeur.  A lire absolument.  Soyez curieux.

C'est le deuxième roman de Jérôme Colin, un auteur qui se confirme.  J'ai vraiment dévoré "Le champ de bataille".  Ce roman est un magnifique cri d'amour familial.

Le narrateur est en plein questionnement, marié depuis vingt ans, père de deux enfants, Paul et Elise. Il ne va pas bien.  Son fils Paul a quinze ans,  du jour au lendemain, le monstre est passé; l'adolescence !

En commençant la lecture de ce roman, j'ai eu l'impression que Jérôme Colin était chez nous, à la maison.  Maman d'un jeune ado de treize ans, réclamant sans cesse contre l'injustice, claquant les portes pour un oui, pour un non, râlant continuellement lorsque l'on aborde le sujet de l'école... , je me suis dit, ce n'est pas possible, il décrit ce que l'on vit.  On s'identifie, on se pose les mêmes questions.

"Combien de temps reste-t-il pour s'aimer"   Quelle est en effet la place du couple aux assauts de l'adolescence ?, est une autre question posée au début du récit.  On s'aime, les enfants arrivent, ils grandissent, la fatigue s'accumule, la routine s'installe, les conflits naissent de plus en plus souvent à cause des enfants qui s'affirment.  Comment faire pour sauvegarder l'amour et le couple ?  Éviter la crise, entretenir la flamme ?

Le narrateur ne va pas bien du tout, il a du mal à trouver sa place dans son couple, dans sa famille en tant que père.  Il cherche une façon de communiquer, d'aimer.  Il se pose énormément de questions, il est maladroit dans sa façon d'aimer.

Depuis le départ, il a le sentiment de s'éloigner de sa femme qui imperturbable "construit" son puzzle.  L'air de rien, elle construit l'unité familiale, colmatant les brèches par son calme, son bon sens.  Elle a réponse à tout, est calme, constructive, réfléchie, prend du recul et est solide comme un roc.  A mon sens, elle est le fil rouge essentiel du livre, elle veille à garder l'unité de cette famille.

La violence est un des sujets du livre à plus d'un titre, familiale avec les problèmes de communication de l'ado, scolaire mais aussi celle du monde dans lequel on vit.  Comment préserver la famille, conserver l'amour face à la révolte provenant de nos ados ?


L'auteur nous amène habilement d'un champ de bataille à un autre, on parle aussi de l'école, de sa violence, de l'exclusion scolaire beaucoup trop pratiquée chez nous.  Souvent par facilité, les écoles font passer leurs droits avant ceux des autres, les droits des adultes priment souvent sur les droits des enfants.

On parlera enfin de la violence présente dans le monde, être ado aujourd'hui est sans conteste plus compliqué que de l'avoir été par le passé.  Les réseaux sociaux, les médias relaient continuellement l'agressivité, l'animosité quotidienne du monde, les jeunes sont continuellement connectés.  Je ne vous en dévoile pas plus mais ce roman intègre intelligemment l'actualité de notre époque, l'insécurité.

J'ai vraiment adoré la plume, la sensibilité de l'auteur à la recherche de la manière d'être un bon père.
Ce père qui essaie de comprendre qu'être ado n'est pas comme il le pensait indolore pour ses proches.  C'est difficile, il l'exprime très bien.  C'est difficile aussi de dire qu'on dit jamais assez aux gens qu'on aime, qu'on les aime, qu'on est fier de ses enfants.

Je suis sous le charme vous l'avez compris, j'ai terminé cette pépite les larmes aux yeux touchée au plus profond de moi par l'émotion.

Merci Jérôme Colin pour ce magnifique témoignage d'amour.

Foncez, ça en vaut vraiment la peine.  Un auteur belge à découvrir absolument.  Je suis fière des auteurs de mon pays.

Ma note : un immense coup de ♥






Les jolies phrases

Combien de temps reste-t-il pour s'aimer dans cette vie là ?

Je ne suis jamais allé en Thaïlande parce qu'il y a toujours une bonne raison de ne pas voyager.  C'est pour cela que nos vies sont si petites alors que le monde est grand.

Cet anniversaire, c'était notre Everest.  Un sommet auquel nous avions souvent rêvé. Mais dont nous avions maintes fois été tentés d'abandonner l'ascension.  Nous y étions enfin !

Dès que l'horizon est dégagé et que l'on va enfin pouvoir souffler, y a quelque chose qui vous tombe dessus.  Le cancer ou les enfants.  Y a toujours un truc pour venir vous emmerder.  Résultat, on est condamnés à mourir sans jamais avoir vraiment respiré.

Comment notre corps peut-il aussi peu ressembler à ce que nous sommes réellement ?

Les enfants sous Rilatine, les ados sous cannabis, les parents sous antidépresseurs.  Tout va bien !

Trente ans plus tard, l'école n'a pas changé.  Elle juge toujours nos enfants sur leur capacité à accepter tête baissée son système hiérarchique.  Elle continue de célébrer ceux qui acceptent ses règles et d'éconduire au fond de la classe ceux qui ne parviennent pas à s'y plier.  Elle persiste dans l'idée que toute promotion sociale doit automatiquement passer par elle.  Et disqualifie ce faisant toute autre forme d'univers formatif : le groupe, la famille, les loisirs, la culture.  Il n'y a que ses notes qui comptent. et elles sont fondées sur l'obéissance à des règles primitives : gavage, régurgitation.  Pour ce faire, elle prend nos enfants en otage à temps plein dès qu'ils ont trois ans, pour qu'ils ne puissent jamais se douter de la possibilité d'une vie au-dehors.

Puis un jour, ils ont décrété : "Il est inapte, il apprendra un métier." L'école a persuadé mes parents qu'ils avaient échoués.

La race a muté et l'école est restée dans les cavernes.

Avoir un adolescent, c'est accepter de savoir perdre son temps.  Et avoir de fréquentes envies de meurtre sans jamais passer à l'acte.

C'est la vie !  Tu as raison ! Mais c'est nous qui te l'avons donnée.

On ne connaît jamais vraiment la personne avec laquelle on partage sa vie.  Et c'est tant mieux !

Ce corps que nous cherchons à déserter, ces pensées que nous aimerions évacuer.  On a beau mettre les voiles, invariablement, quel que soit l'endroit, nous sommes là.

J'ai toujours aimé la capacité des Belges à réagir à l'adversité.  Nous le faisons avec une sorte de fatalité comique, qui semble dire que rien, jamais, ne nous mettra véritablement à terre.



Du même auteur j'ai lu et adoré :

Mon billet en cliquant sur la couverture

dimanche 25 février 2018

Craquage Foire du livre Bruxelles

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire - spécial Foire du livre Bruxelles



De belles rencontres et une belle réserve en vue du mois belge en avril.

Une tradition pour moi, à la rencontre du Prix Première, la récompense d'un premier roman francophone :

Grand Frère   -   Mahir Guven


Philippe Rey
Parution : 05/10/2017
Pages : 272
EAN : 9782848766249
Prix :  20 €

Présentation de l'éditeur

Grand frère est chauffeur de VTC. Enfermé onze heures par jour dans sa « carlingue », branché en permanence sur la radio, il rumine sur sa vie et le monde qui s’offre à lui de l’autre côté du pare-brise.

Petit frère est parti par idéalisme en Syrie depuis de nombreux mois. Engagé comme infirmier par une organisation humanitaire musulmane, il ne donne plus aucune nouvelle.

Ce silence ronge son père et son frère, suspendus à la question restée sans réponse : pourquoi est-il parti ?

Un soir, l’interphone sonne. Petit frère est de retour.

Dans ce premier roman incisif, Mahir Guven alterne un humour imagé et une gravité qu’impose la question du terrorisme. Il explore un monde de travailleurs uberisés, de chauffeurs écrasés de solitude, luttant pour survivre, mais décrit aussi l’univers de ceux qui sont partis faire le djihad en Syrie : l’embrigadement, les combats, leur retour impossible en France… Émerge ainsi l’histoire poignante d’une famille franco-syrienne, dont le père et les deux fils tentent de s’insérer dans une société qui ne leur offre pas beaucoup de chances.

La foire du Livre c'est toujours pour moi l'occasion de faire un tour chez une éditrice belge de talent : Luce Wilquin.  Cette maison d'édition publie en Belgique mais aussi en Suisse.  Trop contente de rencontrer en vrai Anne-Frédérique Rochat  et d'acquérir un roman plus ancien 

Le sous-bois      Anne-Frédérique Rochat

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Luce Wilquin
Parution : août 2013
Pages : 192
Ean : 9782882534668
Prix : 19 €

Présentation de l'éditeur


C’est l’été. Le début du mois de juillet. Les membres d’une même famille, où les rôles semblent s’être inversés, partent en vacances pour la première fois de leur vie. La fille aînée, quarante ans, qui habite encore chez ses parents et s’occupe avec beaucoup de zèle de son « petit monde », a loué pour l’occasion une maisonnette perdue au milieu d’une forêt de hêtres. Elle emmène donc sa sœur cadette de vingt ans, son père et sa mère, en voyage vers l’inconnu; histoire de bousculer un peu leurs habitudes et de découvrir de nouveaux horizons. Mais cette bouffée d’air engendrera des bouleversements beaucoup plus importants que ceux qu’elle avait prévus.
Quand «se sacrifier» pour sa famille relève en fait de l’égoïs­me et de la peur, et saccage des vies.
Un conte cruel à l’atmosphère mystérieuse et inquiétante, à la frontière du rêve

L'occasion m'était donnée également de découvrir une auteure que j'avais repérée, elle vient du Valais 

Jardin d'été          -   Abigail Seran

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Luce Wilquin
Parution : 21 avril 2017
Pages : 208
Ean : 97828825320
Pages : 20 €

Présentation de l'éditeur



Élé et Charles, couple de jeunes retraités, accueillent leurs petits-enfants pour un mois de vacances. Pour la première fois, ils sont tous là, les jumeaux londoniens John et June et Iris, la fille d’Agathe, mère angoissée à l’idée de laisser son enfant chez ses parents.
Une famille, comme un mobile, maintenue en harmonie grâce au rôle et à la position de chacun. Alors, quand au cœur de cet été bourguignon le passé refait surface, le fragile équilibre est mis à mal.
Ce roman polyphonique suit cette tribu un mois de juillet pas comme les autres. Celui où les non-dits se lèvent et où l’histoire personnelle de chacun se révèle, se transforme à la lumière d’une donnée trop longtemps escamotée.

Après plus de vingt ans passés à vadrouiller en Suisse Romande et à l’étranger, Abigail Seran, aussi juriste et enseignante, a posé ses valises avec mari et enfant dans son Valais natal. Jardin d’été est son troisième roman après Marine et Lila (2013) et Une maison jaune (2015). Elle est également l’auteur d’un livre de chroniques illustrées (2015) et de textes publiés dans différentes revues.

En quittant le stand de Luce Wilquin, un petit arrêt chez son voisin Quadrature, maison d'édition spécialisée dans la nouvelle.  Je voulais absolument rencontrer l'une des finaliste du prix Rossel  

Le goût de la limace        Zoé Derleyn

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Quadrature
Parution : octobre 2017
Pages : 100
Ean : 9782930538747
Prix : 15 €

Présentation de l'éditeur


« Si elle n’avait jamais eu de sœurs. Ou si elles étaient mortes toutes les trois. Plutôt que de les entendre hurler, dévaler les escaliers sans arrêt, de les voir débouler dans sa chambre pour lui demander de les départager d’un nouveau concours idiot ou de refaire pour la cinquième fois leurs tresses, Audrey pourrait se concentrer et parvenir à finir une phrase du premier jet. Sans ses sœurs, elle connaîtrait enfin la paix. Pour que le silence soit parfait, il aurait fallu qu’elle n’ait plus de parents non plus, évidemment… »

Entre lumière et zones d’ombre, les personnages de ce recueil tracent leur route sur le fil ténu qui sépare la réalité apparente du monde intime.

Rencontré il y a une dizaine de jours lors d'une après-midi littéraire, j'ai envie de découvrir cet auteur bruxellois

Le carré des allemands    -   Jacques Richard

Le Carré des Allemands

On lit
Parution le 22/11/20173
Pages : 160
Ean : 9782875600929
Prix : 15 €

Présentation de l'éditeur


Dans Le Carré des Allemands, un homme cherche son père, dont il est séparé depuis l’enfance et dont sa mère ne parle pas. Il comprend peu à peu qui fut le père : engagé à 17 ans dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, transformé en Waffen SS. En fuite à la Libération, il emmène sa famille ailleurs pour, enfin, s’évaporer.

« Il a fait la guerre. Il était là-bas, à l’Est. À l’Est, on a fait ça, comme partout ailleurs. Peut-être que lui non. Mais il était présent. On est parfaitement sérieux quand on a dix-sept ans. On sait très bien ce qu’on fait. On sait ce que veut dire mépriser. Être méprisé. Haïr. On sait ce que veut dire tuer. On apprend comment il faut faire. On apprend à tuer. On apprend à aimer ça. »

Le Carré des Allemands de Jacques Richard a paru il y a deux ans aux Éditions de la Différence. Suite à la liquidation judiciaire du célèbre éditeur, ONLIT Éditions le réédite aujourd'hui, avec une couverture illustrée par Solal Israel et une postface de René de Ceccatty. Le roman de Jacques Richard, un livre intense et vibrant, constitue à nos yeux une pièce importante de la littérature française contemporaine.

"Ce livre est aussi court qu'il est fort. Écrit dans une langue déliée, subtile, qui se mue parfois en poésie pure." Jean-Claude Vantroyen dans Le Soir décembre 2017

Né à Bruxelles en 1951, de père français et de mère flamande, Jacques Richard a passé son enfance en Algérie. Après avoir fait des études de musique et de peinture en Belgique, il s'est d'abord consacré à la peinture. Il a publié deux recueils de nouvelles et deux récits, dont Petit Traître, finaliste du prix Rossel 2012 et Prix Franz de Wever de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

On continue avec un second roman paru en début de foire du livre, un bijou , mon billet arrive, à découvrir absolument : Gros coup de coeur

Le champ de bataille       -   Jérôme Colin


Allary Editions
Parution : le 22 février 2018
Pages : 210
EAN : 9782370731265
Prix : 17.90 €

Présentation de l'éditeur

La crise d’ado… vue du côté des parents.

Le problème avec les enfants, c’est qu’ils grandissent. Un jour, sans prévenir, ils claquent les portes, rapportent de mauvaises notes et ne s’expriment que par onomatopées. Surtout, ils cessent de vous considérer comme un dieu sur terre. Et ça, il faut l’encaisser.

La science explique qu’ils n’y sont pour rien. C’est leur cerveau en formation qui les rend feignants, impulsifs et incapables de ramasser leurs chaussettes. N’empêche. On n’a jamais rien créé de pire que les adolescents du virtuolithique. Voici l’histoire d’un couple sur le point de craquer face aux assauts répétés de leur fils de 15 ans. Qu’ont-ils mal fait ? Rien. Mais la guerre est déclarée. Et ils ne sont pas préparés. L’école les lâche, le père part en vrille, la mère essaie d’éteindre l’incendie.

C’est un roman sur l’amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille.

On termine avec deux premiers romans belges que j'avais envie de découvrir depuis leur parution 

Apprendre à lire     -   Sébastien Ministru

Apprendre à lire


Grasset
Collection Le Courage
Parution : 10/01/2018
Pages : 160
Ean : 9782246813996
Prix : 17 €

Présentation de l'éditeur

Approchant de la soixantaine, Antoine, directeur de presse, se rapproche de son père, veuf immigré de Sardaigne voici bien longtemps, analphabète, acariâtre et rugueux. Le vieillard accepte le retour du fils à une condition : qu’il lui apprenne à lire. Désorienté, Antoine se sert du plus inattendu des intermédiaires : un jeune prostitué aussitôt bombardé professeur. S’institue entre ces hommes la plus étonnante des relations. Il y aura des cris, il y aura des joies, il y aura un voyage.

Le père, le fils, le prostitué. Un triangle sentimental qu’on n’avait jamais montré, tout de rage, de tendresse et d’humour. Un livre pour apprendre à se lire.

Et pour terminer le premier roman d'une chroniqueuse, journaliste bruxelloise également.

Ariane    -   Myriam Leroy

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Don Quichotte éditions
Parution : 04 janvier 2018
Pages : 208
Ean : 9782359496758
Prix : 16 €

Présentation de l'éditeur


« Quand j’ai eu douze ans, mes parents m’ont inscrite dans une école de riches. J’y suis restée deux années. C’est là que j’ai rencontré Ariane. Il ne me reste rien d’elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s’affiche lorsqu’on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n’apparaît nulle part. Quand j’ai voulu en parler, l’autre jour, rien ne m’est venu. J’avais souhaité sa mort et je l’avais accueillie avec soulagement. Elle ne m’avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C’est fini. C’est tout. »

Elles sont collégiennes et s’aiment d’amour dur. L’une vient d’un milieu modeste et collectionne les complexes. L’autre est d’une beauté vénéneuse et mène une existence légère entre sa piscine et son terrain de tennis. L’autre, c’est Ariane, jeune fille incandescente avec qui la narratrice noue une relation furieuse, exclusive, nourrie par les sévices qu’elles infligent aux autres. Mais leur histoire est toxique et porte en elle un poison à effet lent, mais sûr.

Premier roman sur une amitié féroce, faite de codes secrets et de signes de reconnaissance, à la vie à la mort.

En voilà huit de plus sur mon énorme Pal.

samedi 24 février 2018

Foire du livre de Bruxelles 2018

Ma foire du livre de Bruxelles 2018

Coucou les lecteurs, comme chaque année rendez-vous incontournable : la Foire du Livre de Bruxelles.

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Elle est gratuite alors n'hésitez pas à faire un petit tour ce week-end si vous êtes dans le coin.

Elle a commencé pour moi mercredi soir. Une belle soirée avec de belles rencontres.

Depuis l'an dernier, le mercredi soir c'est la remise du prix Club.  J'avais la chance d'être jury l'an dernier.  Ce prix récompense un auteur belge et Dieu sait que nous en avons beaucoup des auteurs belges de talent  (n'oubliez-pas le rendez-vous devenu lui aussi incontournable : le mois belge voir lien ici).

Etait en lice :



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Le prix des lecteurs Club est attribué à Christiana Moreau.





Le prix Première est aussi un rendez-vous habituel de la foire.

Il est attribué à Mahir Guven pour son premier roman "Grand frère"

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Résultat de recherche d'images pour "prix première 2018 grand frère"

Hop vous l'avez compris, un de plus dans ma PAL.


De belles rencontres pour cette soirée d'ouverture, et je ne me suis pas arrêté là car vendredi après-midi avec Julie et Brigitte ont a remis ça jusqu'à la presque clôture de la nocturne.

Je me suis régalée, me sentant dans mon élément avec les auteurs et éditeurs, de beaux achats (un article en fera état) pour entre autre la préparation du mois belge.

Les temps forts, la rencontre en vrai avec Anne-Frédérique Rochat  venue de Suisse chez Luce Wilquin, heureuse également de faire connaissance de sa compatriote Abigail Seran.



Résultat de recherche d'images pour "anne-frederique rochat"Résultat de recherche d'images pour "abigail seran"

Mais aussi quatre auteurs belges présents dans l'actualité de cette rentrée d'hiver :

Myriam Leroy "Ariane" , Sébastien Ministru "Apprendre à lire" , Eric Russon  "Année bissextile" et Jérôme Colin "Le champ de bataille".

L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes souriantes


Mon plus grand moment d'émotion une petite discussion avec Olivier Norek.♥

couverture Photo



Cela continue ces samedi et dimanche.  Si vous en avez l'occasion, allez-y .

Je vous parle très vite de ceux qui vont faire crouler ma PAL.


jeudi 22 février 2018

Poc - Stéphane Grisard

Poc         -            Stéphane Grisard

Poc

Bookelis
Parution : 20/03/2017
Pages : 314
Prix : 14.90 €
Prix e book : 2.99€

Présentation de l'éditeur

Poc est un roman à trois voix. Trois enfances. Trois périodes différentes du XXè siècle, en France. Ce sont trois voix distinctes qui se rejoignent pour ne former plus qu’une.
POC commence donc dans les années 1920 et défile jusqu’en 2063.
On y croise des ouvriers, des Allemands, des paysans, des blousons noirs, des mariés, un ministre de la guerre, des piliers de comptoir, des Viêt-Minhs, des profs, des artistes, un chien moche.
On y entend de l’accordéon, des vitres qui cassent, des cris silencieux, des poèmes salvateurs, des riffs de guitare, des tilts de flipper, l’accélération d’une voiture, des détonations, un voisin qui râle et les cloches du Beffroi de Bruges.
On y découvre l’enfance par la rue, par le pissenlit sur le trottoir, le sentier buissonnier, le sirop du pavé.
On y danse pendant la vie, et même parfois après.

En images




Mon avis


Un premier roman auto-édité que vous devez absolument lire car il y a du talent. C'est un peu un diamant à l'état brut que je vous propose. Je me répète mais c'est un auteur à suivre.

C'est un récit et une plume originale, particulière.  Un roman inclassable je pense car il comporte tellement de facettes qui le rendent unique.

Il s'agit de trois hommes, trois destins, trois époques que nous allons suivre de 1920 à 2063.

J'avoue avoir été un peu perturbée au début car de chapitre en chapitre, j'avais un peu de mal de savoir de qui l'auteur me parlait; Sébastien, Edouard ou Edmond,  mais ceci était peut-être volontaire ...

Il y a Sébastien, né en 1973 passant sa prime jeunesse dans une tour HLM avec vue sur la prison de Fleury Mérogis.  Un père alcoolique, violent, absent durant une grande partie de sa jeunesse.  Une mère vivant égoïstement sa vie.  Sébastien est attiré par la littérature et le théâtre.  Tout aurait pu être différent s'il avait eu un peu de reconnaissance.

Il y a Edouard, 16 ans en 1944, enfant de parents divorcés, en manque d'amour.  A l'âge de 17 ans il effectue un STO rural, ensuite il s'engage à l'armée, il vivra la guerre d'Indochine et croisera souvent la mort de très prêt.  Une croix, un casque !

Michel, enfin est né à la fin de la seconde guerre mondiale.  Il est médiocre à l'école, deviendra manuel, fêtard, aimant les filles et boire un coup.  Il se mariera dans les années 70.

Ces trois vies, nous retracent trois époques.  C'est intéressant de voir l'évolution de la société, de l'école, du monde du travail, une société en mutation.

On s'attache aux personnages très bien construits, bien travaillés, bien développés psychologiquement.  Ce sont trois êtres cabossés par la vie avec leurs fêlures.

Il y a beaucoup de noirceur, de violence mais aussi pas mal de poésie.

On y parle des relations parents-enfants, de l'abandon, du manque d'amour, d'une certaine maltraitance et de la façon dont chacun fera sa vie.

"Le destin de chacun dépend parfois de peu de choses ..."

Une écriture originale, un style bien particulier rempli d'humanité.  Les personnages nous parlent sans langue de bois.  La plume mêle de l'argot et de la poésie.  Stéphane Grisard joue sur le langage.  Sa plume est très visuelle, on a le sentiment de "voir un film", les époques se succèdent.  Il y a du rythme, du réalisme et de l'humain.

Et que d'émotions également en cours et fin de lecture.

Merci aux épicurieux d'avoir parlé de cette petite merveille et de m'avoir donné l'envie de la découvrir, je serais passée à côté de quelque chose.

Alors comme moi laissez vous tenter et découvrez "Poc", je vous le recommande vivement.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

La campagne, Sébastien avait trouvé ça aussi ennuyeux que la ville.  Très jeune, il comprit que l'on pouvait être heureux partout, ou nulle part.  Cela ne dépendait pas de l'endroit, mais d'avec qui on vivait, et de ce qu'on y faisait.

Quand on est douleur, la moindre caresse se meut parfois en gifle violente.

Pour être gosse, fallait rester bavard dans sa tête.

C'est comme un trou dans le mur, si tu veux plus le voir, tu fous une pierre à la bonne taille dedans et hop, c'est réglé.

Moi, je crois qu'au final on meurt de son passé, de son enfance, de cette époque quand on n'a pas eu le matériel pour suturer les plaies.  On a beau essayer de colmater autour de la pierre dans le trou, ben y reste des brèches, ça suite toujours un peu, plus ou moins lentement, sans bruit, comme un filet de vie qui s'écoulerait pour un aller simple vers nulle part, un goutte à goutte du pus de l'existence.  On se vide toujours de soi par l'enfance, suriné par l'écho d'un rire perdu, dézingué par trois notes de musique oubliées, disloqué par des mots assassins qui te mosaïquent le citron.

Puis, le divorce des parents qu'est une guerre qui sera pourtant jamais dans les manuels d'Histoire.  Où y a pas de photos des trous d'obus, pas de minutes de silence pour les fusillés, pas de flamme pour le gamin inconnu ...

Pour protéger les gosses, les adultes inventent des stratagèmes alambiqués, des plans sibyllins.  C'est surtout eux qu'ils protègent.  Ils s'épouvantent de leurs propres mots, de leurs regards fuyants, de leurs émotions mal domptées, mal digérées.  Alors ça controuve, ça feint, ça détourne. Ça utilise un mot pour un autre, ça calcule en codes verbaux, se creuse en langages parallèles, implique des pré-requis "secret défense".

Les blessures de gosse, c'est comme un lavabo rempli d'eau bouillante.  Si tu poses doucement ta main bien à plat juste sur la surface, ça paraît presque froid, ça ne fait rien.  Mais si tu plonges la main dedans, tu te brûles et la douleur devient vite insupportable.

Cet homme n'a fait qu'une chose et ça a pourtant changé ma vie.  Il m'a regardé avec douceur, et tendresse.  Pis il a cru en moi.  Il me l'a dit.  Il ne connaissait rien de moi, mais il m'a demandé de lire "Le Saguoin" de Mauriac.

J'ai voulu briller comme le soleil, alors que je n'étais qu'un reflet de la lune.

Le plus dur, c'est de tuer les souvenirs.  L'autre qui a tant partagé, qui a tout vu, été témoin de qui nous fûmes, de ce que nous avons vécu, efface avec son départ la moindre photo jaunie.  Rien n'a existé ?

On meurt de son enfance, s'y consumant à petit feu.  L'humain se croit invincible, mais chaque jour la terre se rapproche du soleil un peu plus.  Plus la lumière sera là, plus la chaleur l'accompagnera.  La lucidité brûle l'âme et finira par l'exploser.

La seule fraternité qui vaille est celle du silence.

J'écris pour la blessure, pas pour le pansement.  Seul le sang qui encre m'intéresse.

mardi 20 février 2018

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire...

Les petits derniers sur mon Himalaya à lire




Il y a comme un air de mois belge en préparation dans ma PAL...
C'est prévu comme chaque année en avril.

Celui-ci me tente énormément, il s'agit d'un premier roman du Nord de mon pays, j'ai hâte de le découvrir.

Lize Spit      Débâcle



Actes Sud
Traduit du néerlandais par Emmanuelle Tardif
Parution : février 2018
Pages : 432
Isbn : 9782330092658
Prix : 23 €

Présentation de l'éditeur 

À Bovenmeer, un petit village flamand, seuls trois bébés sont nés en 1988 : Laurens, Pim et Eva. Enfants, les “trois mous­quetaires” sont inséparables, mais à l’adolescence leurs rap­ports, insidieusement, se fissurent. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un plan : faire se déshabiller devant eux, et plus si possible, les plus jolies filles du village. Pour cela, ils imaginent un stratagème : la candidate devra résoudre une énigme en posant des questions ; à chaque erreur, il lui faudra enlever un vêtement. Eva doit fournir l’énigme et ser­vir d’arbitre si elle veut rester dans la bande. Elle accepte, sans savoir encore que cet “été meurtrier” la marquera à jamais. Treize ans plus tard, devenue adulte, Eva retourne pour la première fois dans son village natal. Cette fois, c’est elle qui a un plan…
Véritable coup de tonnerre dans le paysage littéraire aux Pays-Bas et en Belgique, immense succès de librairie qui a valu à son auteur les plus grands éloges, Débâcle est un roman choc, servi par une écriture hyperréaliste et intransigeante. Une expérience de lecture inoubliable.

Une belle rencontre à la libraire Antigone m'a donné envie de découvrir le prix Saga café

Rosa             Marcel Sel

Rosa

On lit éditions
Parution : 01/03/2017
Pages : 300
ISBN 9782876600868
Prix : 19.50 €

Présentation de l'éditeur

Une poignante saga familiale qui navigue entre l'Italie fasciste d'hier et la Belgique d'aujourd'hui.

« Tu vas écrire un roman. » Albert Palombieri, mon père, n’est venu que pour me dire ça. Lui qui ne m’a jamais lu ! Quand j’étais enfant, il jetait mes poèmes à la corbeille. Ceux que mes neuf ans inquiets posaient sur son bureau. Mais je tiens ma revanche : je vais lui écrire l’histoire de Rosa, sa mère. Albert ne sait rien d’elle. Il ne sait pas qu’elle fut fasciste, puis résistante, ni qu’elle a été déportée.

Des nouvelles, j'apprécie sa plume :

A qui se fier ?                      Agnès Dumont


Quadrature
Parution : février 2018
Pages : 130
Isbn : 9782930538808
Prix : 16 €

Présentation de l'éditeur


« Elise s’était contentée d’un sourire affectueux. Son grand avait toujours été ainsi : il se méfiait de tout et de tout le monde, et qu’est-ce que cela lui rapportait au bout du compte ? Des aigreurs d’estomac ou des migraines. Maux dont elle-même, heureuse nature, était le plus souvent dispensée. »

Qui sommes-nous ? Qui sont ceux qui nous entourent et que nous croyons connaitre ? Nous portons un masque et les autres aussi. Mais ces masques ne sont-ils pas tout aussi vrais que ce qu’ils prétendent dissimuler ?

Pour commencer le mois belge avec de la poésie, j'ai très envie de lire :

For intérieur      Thierry Werts

Couverture de : For intérieur -  Ouverture dans une nouvelle fenêtre

Pippa éditions
Parution : avril 2016
Pages : 88
ISBN : 978-2-916506-80-7
Prix : 15 €

Présentation de l'éditeur 


« Depuis l’enfance, je m’interroge.
Un moment ce fut de mon âge. Puis beaucoup moins.
Chercher sans cesse le pourquoi des choses est bien
souvent déplacé, voire inconvenant.

J’en ai pourtant fait mon métier de magistrat et cela fait
plus de vingt ans que je regarde le monde de trop près.

Cela ne se fait pas sans risque. Je m’imagine parfois tel un
funambule, prenant de la hauteur et n’ayant d’autre choix
que d’aller de l’avant.

De ce voyage - souvent éprouvant - à la rencontre de mes
semblables, je retiens des visages, des horizons.


De façon étonnante, ils me suggèrent de vivre dans
l’instant présent et m’invitent à traverser chaque jour
comme si c’était le dernier.

Je les revois parfois, lorsque je suis saisi par le mystère de
tout ce que le monde infini porte en lui de beauté
et de force, malgré tout.

Autant d’instantanés.De questions sans réponse ."

Et pour terminer avant de succomber à la Foire du livre, il sera présent 

Un océan, deux mers, trois continents     Wilfried N'Sondé


Actes Sud
Parution : janvier 2018
Pages : 272
ISBN : 978-2-330-09052-4
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur 

Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est chargé d’esclaves…
Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme. Tout d’ardeur poétique et de sincérité généreuse, Wilfried N’Sondé signe un ébouriffant plaidoyer pour la tolérance qui exalte les nécessaires vertus de l’égalité, de la fraternité et de l’espérance.

dimanche 18 février 2018

La guerre des lulus - La der des ders Hautière et Hardoc

La guerre des Lulus   Tome 5

La der des ders      -  Régis Hautière et Hardoc

La Guerre des Lulus - Tome 5 - 1918, Le der des ders

Casterman
Scénario :  Régis Hautière
Dessins   :  Hardoc
Parution le 15 novembre 2017
Pages : 64
ISBN : 9782203126305
Prix : 13.95 €

Présentation de l'éditeur

L’odyssée d’un petit groupe d’enfants tout au long des années de la Grande Guerre.

1918

Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, les Lulus tentent de survivre en zone occupée. Enrôlés malgré eux par une société secrète, les quatre orphelins sont contraints de se séparer. Cette séparation, la toute première depuis qu'ils se connaissent, pourrait être beaucoup plus longue qu'ils ne l'imaginent...

  

Mon avis


Du retard dans mes billets et l'oubli de chroniquer ce dernier volume de cette série que j'ai adoré "La guerre des Lulus", en fait ce ne sera pas le dernier car on nous annonce des prolongations avec "La perspective Luigi" . Merci pour ce bonus annoncé.

Nous sommes en 1918, la guerre touche à sa fin mais nos Lulus l'ignorent encore. Ils ont été "capturés" dans les bois , stoppés dans le désir d'aller en Suisse.

Nous sommes en zone occupée et nos "lulus" découvrent la société des Gentils Hommes, le monde de la résistance. l'existence d'un journal clandestin, de la tsf. Ils vont être obligés de se séparer. Lucien et Luigi iront espionner les allemands à Charleville. Première séparation depuis le début de la guerre.

Se retrouveront-ils ensuite ?

Pour le savoir plongez-vous dans ce dernier volume (enfin presque) pour connaître l'épilogue.


Toujours aussi savoureux, une série que je vous recommande chaleureusement.


Ma note : 9.5/10


Dans la même série


Cliquez sur la couverture pour retrouver mon billet


Régis Hautière et  Hardoc - La Guerre des Lulus Tome 1 : 1914 : La maison des enfants trouvés.

La Guerre des Lulus - Tome 4 - 1917, la déchirure

vendredi 16 février 2018

La solitude des étoiles - Martine Rouhart ♥

La solitude des étoiles    -   Martine Rouhart



Murmure des soirs
Parution  octobre 2017
Pages : 219
ISBN 978-2-930657-38-7
Prix : 19 €


Présentation de l'éditeur

Qu’est-ce qui pousse Camille à quitter la vie citadine, pour une maison isolée au fond des bois avec son chat et son lapin ? Un besoin de faire le point, dans une solitude totale. Totale ? Un inconnu frappe à la porte. Que lui veut-il ? Et pourquoi laisse-t-elle, jour après jour, cet homme aux yeux clairs prendre ses aises chez elle ? Un roman lumineux sur l’ouverture aux autres, la beauté des rencontres de hasard et le refus des préjugés.

L'auteure


Martine Rouhart est née à Mons et a mené une carrière de juriste. Donner de la poésie à la vie, voilà ce qui l’a incitée à prendre la plume. Essentiellement romancière, elle publie aussi des nouvelles et des poèmes dans diverses revues. La Solitude des étoiles est son sixième roman.

Mon avis


J'ai découvert Martine Rouhart à l'occasion d'une belle soirée littéraire "une roulade littéraire corsée", il y a un peu plus d'un an.

J'avais découvert sa plume avec son précédent roman "Proche lointain" dont le billet se trouve ici.
Merci Martine de m'avoir proposé ton dernier roman, le sixième "La solitude des étoiles" paru dans une maison d'éditions belge à découvrir "Murmure des soirs", un régal ♥  J'ai vraiment passé un excellent moment.

Quelle évolution dans l'écriture, j'ai vraiment été touchée par cette plume magnifique, très poétique.

De quoi parle-t-on ?

De solitudes, de rencontres, du hasard qui n'existe pas.
Camille a 45 ans, elle vit seule à côté d'un zoo.  Assistante vétérinaire, elle a plus d'affinités avec les animaux qu'avec les Hommes !

Camille a été déçue par l'attitude de son premier amour, elle a perdu Bruno son mari il y a trois ans.  Avec lui elle menait une vie pépère, tranquille.

Depuis son départ, elle s'enferme dans sa solitude.  Elle nous dit :

"Je fuis les gens et pourtant la solitude me pèse, étrange paradoxe."

Elle décide de faire le point, de faire un break.  Destination : les Ardennes, une maison isolée en bordure des bois.  Objectif : se retrouver seule avec elle-même, son chat et son lapin !  Elle traîne avec sa solitude jusqu'au jour où on frappe à sa porte.  Qui ose ainsi perturber son isolement ?

C'est Théodore !  Il s'invite chaque jour.  Il frappe, entre, ne dit rien ou presque.  Il vit dans les bois, sans abri, il à l'apparence d'un clochard et sent le sous-bois , la terre, l'âcre !

C'est un peu comme un animal sauvage à apprivoiser.

Peu à peu, Camille se rend compte que cet homme va faire changer son attitude, elle le guette, l'attend chaque jour.

Petit à petit, il va se livrer, lui conter ses secrets, et elle va s'ouvrir enfin.

Une plume magnifique, très poétique.  Des mots très bien choisis.  Le style est simple, la construction intéressante.  Camille nous conte son existence, sa mère Suzanne aussi se livre.  Entre chaque 'confidence", un petit texte bien choisi sur l'univers et les étoiles, apporte un intermède, une respiration.

Des parallèles avec l'univers, un ciel étoilé, des êtres différents, les étoiles ne se rapprochent pas et pourtant ...

Magnifique récit, je suis sous le charme.


Ma note : *****  9.5/10

Les jolies phrases

Lorsqu'on est au fond du trou, il est difficile d'en sortir si l'on n'a pas de véritable raison de le faire.

Je fuis les gens et pourtant la solitude me pèse, étrange paradoxe.

Un animal sauvage qu'il faut apprivoiser avec patience, un grand animal blessé plus prêt à prendre la fuite et se terrer qu'à mordre ou se jeter sur nous.

Les tristesses, toutes ces vieilles choses, on les balaye de sa mémoire comme le vent les feuilles mortes, mais elles ne disparaissent jamais.  Elles s'entassent dans les recoins telles des araignées et il y a toujours un moment où elles réapparaissent.

On oublie trop souvent que l'absence de malheur est déjà un bonheur à goûter.

Des personnes qui nous sont proches on croit tout savoir, mais on ne sait en fin de compte pas grand-chose de leurs vrais désirs et de leurs pensées.  Toujours loin d'eux en vivant à côté.

On ne sait tout partager, il est des moments où même ceux qui nous sont chers ne peuvent pas grand-chose.  Personne ne souffre jamais pour les mêmes raisons, les souffrances, un jeu de dominos triste...

Pourquoi les gens se sourient-ils si peu dans les métros, dans la rue, dans leur vie précipitée ? Un regard, un sourire, des brèches pour percer tous les murs, pour toucher, pour trouver l'autre.


Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article


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lundi 12 février 2018

Ces rêves qu'on piétine Sébastien Spitzer ♥♥♥♥♥

Ces rêves qu'on piétine  -    Sébastien Spitzer

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Les éditions de l'Observatoire
Parution le 23 août 2017
Pages : 304
ISBN : 979-10-329-0071-0


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Par Bundesarchiv, Bild 183-V04744 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5437633

Présentation de l'éditeur

Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets.

Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille.
Elle aurait pu le sauver.
Elle s’appelle Magda Goebbels.

Un premier roman

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L'auteur

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Source livre Hebdo - Pierre Villard

Sébastien Spitzer est journaliste et écrivain.

Journaliste free-lance pour TF1, M6 ou Rolling Stone, il a réalisé plusieurs enquêtes sur le Moyen-Orient, l'Afrique et les États-Unis.

Il est l'auteur de "Ennemis intimes, les Bush, le Brut et Téhéran" en 2006 aux éditions Privé.

Source : Babelio

Mon avis

Quel premier roman magnifique que celui de Sébastien Spitzer.  C'était un de mes premiers achats de la rentrée littéraire et je l'ai enfin sorti de mon immense Pal à l'occasion d'une rencontre au salon de Lire c'est libre à Paris fin janvier.

Sébastien Spitzer s'est arrêté sur les derniers jours de la seconde guerre mondiale et de la fin de la domination des nazis, en particulier sur une femme et pas la moindre car elle était la première dame de la grande Allemagne, j'ai nommé Magda Goebbels.

L'histoire, nous la connaissons, Magda se terre dans le bunker, dernier refuge d'Hitler et de ses proches, elle choisira pour la grandeur de l'Allemagne de supprimer ses enfants à la gloire du pays pour leur éviter le monde qui survivra après le troisième Reich.

En parallèle, les survivants des camps de l'enfer sont sur la route, ils marchent, s'accrochent à leur vie, résistent.  Parmi eux, une petite-fille - Ava - née dans les camps, sauvée par la bienveillance de sa mère Fela qui l'accompagne et surtout par le fait d'une infirmière Stanislava Leszczynska à qui elle doit son prénom.

Ava est dépositaire de cette tragique mémoire, elle s'accrochera à ce qu'il reste de ses rencontres : un rouleau de cuir contenant des témoignages des survivants des camps mais surtout des lettres d'un certain Richard Friedländer, un père raflé parmi les premiers juifs.  Tout aurait pu être différent pour lui si sa fille avait parlé, plutôt que de garder le silence.  Sa fille : Magda Goebbels !

C'est un premier roman magnifique, une fiction fidèle à l'Histoire qui contribue au devoir de mémoire.  Ce livre m'a touchée au plus profond de moi.  Il dégage une charge émotionnelle énorme et suscite pas mal de réflexion quant à la psychologie de Magda.

Comment peut-on condamner ceux qui vous ont forgé ?  Par ambition, pour le paraître ? Qu'est-ce qui pousse Magda à tant d'horreur, de froideur ?  La fidélité à une idéologie ? 

Je me suis posé beaucoup de questions.

Et puis, simultanément à cette noirceur, il y a l'histoire d'Ava, la lumineuse Ava portée par la vie après tant d'horreurs.

J'ai posé le livre à plusieurs reprises en cours de lecture, l'émotion prenant le dessus.  La plume est magnifique, poétique.  Les personnages sont très bien travaillés.  C'est sans conteste une plume à suivre.  Un récit magnifique que je vous conseille vivement.  Laissez vous emporter par ces rêves qu'on piétine.

C'est un coup de

Les jolies phrases

C'est la peur qui fait mal.  La peur que la mort prenne son temps.

La révolution passe par les murs avant de gagner la rue.

La vie c'est la vitesse, le mouvement.  La mort, c'est l'arrêt.

Plonger dans ce bunker.  Se résoudre à la fin et se défaire de tout, tout ce qui avait fait d'elle une grande dame, respectée,exaltée, prise pour modèle par des millions de femmes.  Magda n'aura plus de printemps, ni de villa, ni de jardin, ni de jasmin.

Dénombrer, c'est attirer le "mauvais oeil".  On ne dénombre pas les Juifs.  On ne les désigne pas.  Ils sont.  Ils existent.  Ils vivent. Les chiffres qu'on leur a tatoués sur la peau sont une désignation mortelle, un doigt comptable qui les livre à la mort.  On ne compte pas les Juifs.

Elle lit des heures pour combler ces néants.  Elle en a fait descendre des livres. Des caisses pleines. Pour se soûler de mots, d'autres mots que tous ceux qui l'entourent, que ceux des tables à cartes et du poste radio.  Assoiffée de mots d'amour, de mots de mer, d'océan, de voyages.  Des mots dans tous les sens et d'ailleurs d'où qu'ils soient.  Elle enchaîne les volumes, comme de bons vieux alcools. Elle s'assomme.

C'est bien tout ce qui nous reste, les convictions, quand on n'a plus rien pour convaincre, pour rameuter les autres à soi.

C'est sans doute le propre des grandes civilisations que d'atteindre des sommets dans l'art de faire le mal.

Pas une fille.  Pas sa fille.  Dans ces camps de prisonniers-là, il n'y avait plus de mère, plus d'enfant, jamais de filiation.  L'hérédité comme l'amour étaient proscrits.  Ils n'avaient plus le droit d'être, ces rescapés.

L e dos tourné des survivants est bien plus douloureux que le mal des bourreaux.  L'injustice altère. L'ignominie réduit.  La soumission gangrène.

Elle va bientôt franchir la frontière qui sépare l'homme de l'animal.  L'animal pris au piège se ronge le membre captif. Pas l'homme.  Il attend qu'on le libère. Il peut se laisser mourir.

Ces deux imbéciles peuvent bien jouer les héros, ils sont solubles comme le sucre sur cette table.  Et quand vient la défaite, les héros disparaissent, au profit des héros ennemis. Magda sait qu'il n'y a pas d'Histoire.  Il n'y a que des victoires et des défaites, les récits des vainqueurs et l'oubli des vaincus.  Memento mori. Tout passe.