Dominique Costermans
Luce Wilquin
Sméraldine
14 x 20,5 cm
Parution 10/02/2017
176 pages
ISBN 978-2-88253-529-0
EUR 17.-
Outre-Mère est moins le récit de la véritable histoire de Charles Morgenstern, juif, bruxellois, enrôlé dans l’armée allemande puis indicateur au service de la Gestapo, que celui de son dévoilement, malgré le silence imposé qui règne encore dans sa famille deux générations plus tard. Que faire des secrets ? De la famille, de la guerre et de ses monstres ? Du silence de la mère ?
Ces questions provoquent tout autant l’enquête de Lucie que l’écriture envoûtante de ce texte.
Le paradoxe de ce roman, son paradoxe passionnant, c’est que le secret le plus crucial apparaît moins dans une révélation – vite livrée au lecteur – que dans les moments anxieux, obstinés et rebondissants de son dévoilement tentaculaire.
Il en résulte un étrange passage de la souffrance et du silence à la délivrance de la mère comme de la narratrice – et du lecteur.
Dominique Costermans est l’auteur d’une demi-douzaine de recueils de nouvelles. Elle signe ici un premier roman au style clair et à l’architecture subtile.
L'auteur
Née à Bruxelles dans les Marolles d’un père voyageur et d’une mère cosmopolite, journaliste de formation, Dominique Costermans s’est lancée dans l’écriture de fiction il y a une quinzaine d’années. Disciple de Carver ou d’Annie Saumont, elle explore le champ de la nouvelle et du texte court, genre auquel elle a déjà consacré six recueils. Cette nouvelliste maintes fois primée (Prix de la Francité, Prix International Annie Ernaux) est aussi l’auteur de nombreuses publications didactiques et de plusieurs ouvrages sur l’environnement destinés aux enfants et aux enseignants.
Parallèlement, elle entretient pendant plusieurs années une activité de photographe qui s'est concrétisée par deux livres et plusieurs expositions.
En 2016, elle renoue avec son activité de vulgarisatrice scientifique et publie un essai sur les prénoms, Comment je M'appelle (Academia). 2017 verra la parution d'un premier roman, Outre-Mère(Wilquin), et d'un nouveau recueil de nouvelles, En love mineur (Quadrature)
176 pages
ISBN 978-2-88253-529-0
EUR 17.-
Présentation de l'éditeur
Outre-Mère est moins le récit de la véritable histoire de Charles Morgenstern, juif, bruxellois, enrôlé dans l’armée allemande puis indicateur au service de la Gestapo, que celui de son dévoilement, malgré le silence imposé qui règne encore dans sa famille deux générations plus tard. Que faire des secrets ? De la famille, de la guerre et de ses monstres ? Du silence de la mère ?
Ces questions provoquent tout autant l’enquête de Lucie que l’écriture envoûtante de ce texte.
Le paradoxe de ce roman, son paradoxe passionnant, c’est que le secret le plus crucial apparaît moins dans une révélation – vite livrée au lecteur – que dans les moments anxieux, obstinés et rebondissants de son dévoilement tentaculaire.
Il en résulte un étrange passage de la souffrance et du silence à la délivrance de la mère comme de la narratrice – et du lecteur.
Dominique Costermans est l’auteur d’une demi-douzaine de recueils de nouvelles. Elle signe ici un premier roman au style clair et à l’architecture subtile.
L'auteur
Née à Bruxelles dans les Marolles d’un père voyageur et d’une mère cosmopolite, journaliste de formation, Dominique Costermans s’est lancée dans l’écriture de fiction il y a une quinzaine d’années. Disciple de Carver ou d’Annie Saumont, elle explore le champ de la nouvelle et du texte court, genre auquel elle a déjà consacré six recueils. Cette nouvelliste maintes fois primée (Prix de la Francité, Prix International Annie Ernaux) est aussi l’auteur de nombreuses publications didactiques et de plusieurs ouvrages sur l’environnement destinés aux enfants et aux enseignants.
Parallèlement, elle entretient pendant plusieurs années une activité de photographe qui s'est concrétisée par deux livres et plusieurs expositions.
En 2016, elle renoue avec son activité de vulgarisatrice scientifique et publie un essai sur les prénoms, Comment je M'appelle (Academia). 2017 verra la parution d'un premier roman, Outre-Mère(Wilquin), et d'un nouveau recueil de nouvelles, En love mineur (Quadrature)
Source : le site de l'auteur
Mon avis
C'est un premier roman pour Dominique Costermans, néo-louvaniste nouvelliste de talent.
Nous sommes en mai 1969, Lucie a sept ans, elle va faire sa première communion. Elle est appelée dans le bureau de son père pour choisir ses souvenirs de communion. Sa maman lui montre le texte choisi en sortant d'un missel un souvenir d'une certaine Hélène MORGENSTERN.
Mais qui est donc cette Hélène qui porte le même prénom que sa maman ?
Une amie d'école lui répond-elle. Une amie d'école dont elle conserve précieusement cette relique, c'est étrange. Lucie se rend compte qu'elle aborde un sujet délicat, un sujet tabou.
Mais la boîte de Pandorre est ouverte et Lucie va petit à petit mener son enquête, distillant prudemment des questions, par-ci, par-là. Elle trouvera des documents dans le bureau de son père et sur quelques décennies mènera ses recherches pour savoir qui elle est ?, d'où elle vient ? et ce outre sa maman qui restera fermée comme une huître sur ce sujet jusqu'au jour où la digue cèdera et libèrera enfin sa maman de son lourd passé.
Cette histoire est une fiction qui se base sur des faits réels. Nous apprendrons très vite que Charles Morgenstern, le père d'Hélène est juif, bruxellois. Il s'est enrôlé dans l'armée allemande et est devenu un indic de la gestapo.
La spécificité de ce premier roman est l'architecture particulière de celui-ci, de nombreux souvenirs nous sont livrés peu à peu sans chronologie, de nombreux personnages apparaissent et rendent de prime abord la lecture plus difficile. Mais rassurez-vous un arbre généalogique et une chronologie des faits nous aident à suivre ce passionnant puzzle qui peu à peu se remplit. Une chose est certaine, c'est qu'une fois commencé, il m'a été impossible de poser le livre avant de l'avoir terminé.
Une belle découverte que je vous recommande vivement.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Oublie, N'oublie jamais. Oublie d'être juif c'est mortel. N'oublie jamais, sinon ils sont morts pour rien.
Je sais que les secrets de famille se nourrissent dans l'ombre de nos inconscients, restreignant la part de liberté de ceux qui les subissent.
Ce n'est qu'en prenant conscience de la part de mal qui nous habite que nous pourrons pardonner à autrui celle qu'il a choisie d'exprimer.
Mais à l'instar des trous noirs, toute consolation est immédiatement absorbée par sa force de gravité, ce qui alimente le système en énergie. Tout l'art, pour moi, consiste à me tenir au bord de la zone d'attraction sans y sombrer.
Dans les caves de cette histoire dont personne ne m'a donné les clés, j'ai trouvé des cadavres et des monstres ; quelques trésors, aussi. J'ai trié, rangé, empaqueté, nettoyé les toiles d'araignée et chassé la poussière. Ca m'a pris des années. Et maintenant, je suis assise sur mes caisses et je ne sais par où commencer.
La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traître. Combien se sont retrouvés du côté des bons ou des méchants juste parce qu'ils avaient l'opportunité qui, en fin de compte, leur a ouvert le destin.
Mon avis
C'est un premier roman pour Dominique Costermans, néo-louvaniste nouvelliste de talent.
Nous sommes en mai 1969, Lucie a sept ans, elle va faire sa première communion. Elle est appelée dans le bureau de son père pour choisir ses souvenirs de communion. Sa maman lui montre le texte choisi en sortant d'un missel un souvenir d'une certaine Hélène MORGENSTERN.
Mais qui est donc cette Hélène qui porte le même prénom que sa maman ?
Une amie d'école lui répond-elle. Une amie d'école dont elle conserve précieusement cette relique, c'est étrange. Lucie se rend compte qu'elle aborde un sujet délicat, un sujet tabou.
Mais la boîte de Pandorre est ouverte et Lucie va petit à petit mener son enquête, distillant prudemment des questions, par-ci, par-là. Elle trouvera des documents dans le bureau de son père et sur quelques décennies mènera ses recherches pour savoir qui elle est ?, d'où elle vient ? et ce outre sa maman qui restera fermée comme une huître sur ce sujet jusqu'au jour où la digue cèdera et libèrera enfin sa maman de son lourd passé.
Cette histoire est une fiction qui se base sur des faits réels. Nous apprendrons très vite que Charles Morgenstern, le père d'Hélène est juif, bruxellois. Il s'est enrôlé dans l'armée allemande et est devenu un indic de la gestapo.
La spécificité de ce premier roman est l'architecture particulière de celui-ci, de nombreux souvenirs nous sont livrés peu à peu sans chronologie, de nombreux personnages apparaissent et rendent de prime abord la lecture plus difficile. Mais rassurez-vous un arbre généalogique et une chronologie des faits nous aident à suivre ce passionnant puzzle qui peu à peu se remplit. Une chose est certaine, c'est qu'une fois commencé, il m'a été impossible de poser le livre avant de l'avoir terminé.
Une belle découverte que je vous recommande vivement.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Oublie, N'oublie jamais. Oublie d'être juif c'est mortel. N'oublie jamais, sinon ils sont morts pour rien.
Je sais que les secrets de famille se nourrissent dans l'ombre de nos inconscients, restreignant la part de liberté de ceux qui les subissent.
Ce n'est qu'en prenant conscience de la part de mal qui nous habite que nous pourrons pardonner à autrui celle qu'il a choisie d'exprimer.
Mais à l'instar des trous noirs, toute consolation est immédiatement absorbée par sa force de gravité, ce qui alimente le système en énergie. Tout l'art, pour moi, consiste à me tenir au bord de la zone d'attraction sans y sombrer.
Dans les caves de cette histoire dont personne ne m'a donné les clés, j'ai trouvé des cadavres et des monstres ; quelques trésors, aussi. J'ai trié, rangé, empaqueté, nettoyé les toiles d'araignée et chassé la poussière. Ca m'a pris des années. Et maintenant, je suis assise sur mes caisses et je ne sais par où commencer.
La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traître. Combien se sont retrouvés du côté des bons ou des méchants juste parce qu'ils avaient l'opportunité qui, en fin de compte, leur a ouvert le destin.