mercredi 30 novembre 2016

Chaque automne j'ai envie de mourir. Véronique Côté et Steve Gagnon

Chaque automne j'ai envie de mourir

Véronique Côté
Steve Gagnon


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Editeur Setentrion
Collection : Hamac
200 pages
ISBN Papier : 9782894486863
ISBN PDF : 9782896646821
Prix ; 19.95 CAD

Présentation de l'éditeur

«Mais moi on dirait que j'ai pas signé de contrat, je me rappelle pas d'avoir signé ça là, un contrat de gentillesse sociale, pis je me dis que, qu'on se connaisse ou pas, on se parle des fois quand ça nous adonne, pis d'autres fois on se parle pas parce que ça nous tente pas cette fois-là, pis y pourrait comme pas avoir de problème, on pourrait arrêter de se poser des questions pis de se sentir coupable. Pis ça se peut aussi de juste sourire, on sous-estime je trouve les sourires, mais c'est simple, c'est rapide, c'est sobre mais en même temps très chaleureux, ça veut dire ce que ça a à dire.»



Chaque automne j'ai envie de mourir se dresse comme une petite statue bricolée, élevée au milieu de la ville à la mémoire de tout ce qui brille au fond des gens. C'est un hommage fragile à des beautés invisibles à l'oeil nu; le ridicule qui ne nous a pas tués, l'enfance perdue, les tremblements, l'attente, l'amour et le temps.

À travers ces trente-sept secrets qui nous sont confiés, Véronique Côté et Steve Gagnon nous offrent une langue brute et colorée ­derrière laquelle se cachent toute la force et la fragilité du monde.


Véronique Côté, qui a étudié au Conservatoire d'art dramatique de Québec, est comédienne et metteure en scène. Elle a la chance de jouer de beaux rôles à Québec ou en Europe et de mettre en scène des spectacles qui lui font battre le coeur. Chaque automne j'ai envie de mourir est sa première publication.

Originaire du Saguenay, Steve Gagnon est diplômé du Conservatoire d'art dramatique de Québec en interprétation. Comédien et auteur, sa pièce La montagne rouge (SANG) (L'instant même, 2010) a reçu la bourse Première oeuvre en 2008 et a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général en 2011.


Mon avis

Pour clôturer ma première participation à Québec en novembre, j'ai choisi un recueil de nouvelles.
Un livre qui a vu le jour de façon particulière.  En effet, en 2009 a eu lieu le "Carrefour International de théâtre de Québec".  A cette occasion, un spectacle déambulatoire gratuit a eu lieu, il s'intitulait "Où vas-tu quand tu dors en marchant ..." 

Le thème étant la nuit était propice à révéler ce que l'on ne dit pas le jour. (ses rêves, ses visions, ses secrets, ses fantômes...)  C'est pour cette raison que Véronique Côté a lancé un appel aux secrets, afin de récolter de la matière pour la création du spectacle.  En retour des centaines de textes insolites, choquants, émouvants, troublants.  Véronique et Steve Gagnon les ont réécrits pour jouer des saynètes de quatre à cinq minutes.  Ensuite est arrivé ce recueil de trente-sept petites nouvelles.

Elles parlent d'amour maternel, de famille, de la perte d'un être cher, de la vie, de ses joies, de ses peines.  Elles sont parfois inégales mais il y a de véritables petites pépites.  C'est souvent écrit comme l'on parle, c'est souvent savoureux.

J'ai aimé particulièrement "La cabane","Couteaux", "Fourmis","Gâteaux", "Glaces", "La lumière"...

Un petit livre à laisser traîner de manière à picorer par ci, par là une petite nouvelle, quelques pages à laisser infuser comme un bon thé, cela prend quelques minutes à peine.


Livre original à consulter sans modération.


Ma note : 8/10

Les jolies phrases

Je voudrais pas être une chauve-souris ou un loup-garou, mais je trouve quand même qu'ils ont compris que la nuit est parfaite pour crier.

"Elle bougera plus jamais parce qu'elle est morte", il a dit ça, et l'idée qu'une chose puisse ne plus jamais revenir est entré dans mon coeur, plus jamais, plus jamais, et j'ai compris d'un coup.  Le corps finit. La vie finit. L'été, l'amour, la maison, les fourmis ont une fin. Les êtres, un jour, arrêtent de bouger.

J'ai appris très tôt que les objets passent. Puis j'ai dû me rendre à l'évidence : les amours aussi passent. Même les grands amours - tout passe.

J'ai perdu du temps. Mais au compte du temps, on ne sait jamais vraiment bien ce qui est gagné ni ce qui est perdu.

Les histoires finissent.  C'est ce qui fait que leur commencement a du sens.

Comme dirait Boudha, ou un moine, ou un poème, rien ne manque, la vie est pleine de tout, tout est là, je veux dire : j'ai jamais manqué de rien, pourquoi, pourquoi j'ai peur que ça s'arrête ?



mardi 29 novembre 2016

Magasin Général Tome 3 et 4

Magasin Général    -   Tripp et Loisel

Tome 3  Les hommes            


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Casterman
Adaptation de la traduction : Jimmy Beaulieu
Mise en couleur : François Lapierre
Parution 02/11/2007
82 pages 
24.2 x 32.1 cm
ISBN : 9782203348103


Présentation de l'éditeur


C’est le mois de mars à Notre-Dame-des-lacs. Partout la nature s’ébroue, l’énergie stimule les êtres vivants – les êtres humains comme les animaux. C’est aussi l’époque où les hommes du village reviennent de leur “campagne d’hiver”. Comment vont-ils comprendre et accepter l’irruption dans leur univers de Serge Brouillet, qui s’est mis en tête d’ouvrir un restaurant dans leur village après avoir été recueilli au début de l’hiver par Marie, la veuve du Magasin Général ?



Mon avis

Les hommes reviennent au village et découvrent Serge Brouillet et le restaurant.  Les femmes n'en ont que pour Serge.  Cela ne plait pas aux hommes.  Ils vont tout faire pour l'exclure et boycotter le magasin et le restaurant.  Marie se rebelle et ferme le magasin.  Les autres femmes se rebellent aussi, qui aura gain de cause ?

Un événement inattendu changera la donne..

Ma note : ♥


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Tome 4

Confessions 

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Casterman
Parution 12/11/2008
Adaptation de la traduction : Jimmy Beaulieu 
Mise en couleur : François Lapierre
74 pages - 24 x 32.1 cm
ISBN : 9782203016910
15,50 €

Présentation de l'éditeur

Le printemps est revenu à Notre Dame des Lacs et tout le village se retrouve réuni à l’occasion d’un baptême. Après avoir failli être chassé de la petite communauté, Serge Brouillet, est maintenant parfaitement accepté de tous. Au point de se voir désormais, avec Marie, la jeune veuve du Magasin Général, soumis avec insistance à la question : quand vont-ils donc se marier et régulariser leur situation?

Mon avis


Tout est rentré dans l'ordre au village, et un baptême est l'occasion de réconcilier tout le monde.
Tous souhaiteraient que Marie et Serge régularisent la situation.
Oui mais Serge est différent, le vieux Noël et Joseph Payette l'ont bien compris. Le curé entendra des confessions et avec Noël et Payette ils ruseront pour conserver la paix dans le village.
Plus j'avance dans cette série, plus je m'attache aux personnages. J'adore l'ambiance de ce petit village du Québec dans les années 20.


C'est une série ♥♥




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dimanche 27 novembre 2016

La guerre des Lulus Tome 4 - La déchirure

La déchirure

Tome 4  - La guerre des Lulus

Régis Hautière et Hardoc

La Guerre des Lulus - Tome 4 - 1917, la déchirure

Casterman
Scénario : Régis Hautière
Dessin : Hardoc
64 pages - 24.1 x 32 cm
Couleur - Relié
ISBN : 9782203102835
PARU le 14/09/2016
Prix 13.95 €


Présentation de l'éditeur


L’odyssée d’un petit groupe d’enfants tout au long des années de la Grande Guerre.

La guerre s'éternise. Le blocus naval mis en place par l'Angleterre, pour empêcher le ravitaillement des puissances centrales, provoque une pénurie alimentaire dans toutes les zones contrôlées par l'armée allemande. Dans cette Europe meurtrie, le périple des Lulus se poursuit. Malgré leur optimisme naturel, ils commencent à désespérer de revoir un jour l'abbé et les copains de l'orphelinat. Et, s'ils restent soudés dans l'adversité, les lézardes apparaissent dans leur belle amitié.

Leur route, semée d'embûches, leur réserve toutefois de belles surprises et c'est d'un pas décidé qu'ils partent à la rencontre d'un pays qui leur est inconnu et de ses drôles d'habitants...


Mon avis

Quatrième tome de la série, il en reste un à paraître pour la terminer.

C'est toujours avec autant de bonheur que je retrouve mes LULUS. Nos amis ont quitté le familistère, ils ont sauté dans un train pensant se diriger vers la Suisse pour rejoindre l'abbé.

Malheureusement ce n'était pas la bonne direction, ils arriveront en Allemagne. Ils reprendront donc un autre train pour échapper à l'occupant. Mais où sont-ils donc ? En Afrique ? Ce n'est pas possible.

Une scène surréaliste s'impose à leurs yeux, un fermier laboure son champs avec un éléphant. Surréaliste mais bien sûr ils sont en Belgique... Un photographe Sylvestre Criquelion est en train de photographier le tableau. Les allemands ayant réquisitionnés toutes les bêtes de la ferme c'est avec un animal racheté dans un zoo que notre fermier se débrouille comme il peut.

Criquelion va aider les enfants car Lucie voudrait retrouver le village de ses grands-parents.

Toujours autant de plaisir avec cette série très réussie. Tout tient la route, les personnages sont attachants, le graphisme et le scénario plaisants.

En attente pour l'ultime épisode mais je n'ai pas envie que la série s'arrête.


Ma note : ♥♥♥♥♥



samedi 26 novembre 2016

Serge - Magasin Général Tome 2

Magasin Général - Tome 2
Serge

Magasin Général - Tome 2 - Serge



Casterman
Scénario : Régis Loisel, Jean-Louis Tripp
Dessin : Jean-Louis Tripp, Régis Loisel
Adaptation de la traduction : Jimmy Beaulieu
Mise en couleur : François Lapierre
72 pages 
31.9 x 24 cm
PARU le 26/10/2006
ISBN : 9782203370135
15,50 €

Présentation de l'éditeur


Loisel et Tripp ont concocté ensemble, avec une gourmandise très communicative, une chronique énergétique et très humaine, peuplée de personnages intenses et savoureux. Leur attachement partagé pour le Québec –Loisel y réside, Tripp y a enseigné- a servi de moteur à cette histoire truculente, qui ne ressemble à rien de ce que l’un ou l’autre a publié auparavant. Fondée sur la complémentarité de leurs savoir-faire, leur collaboration porte autant sur le texte que sur le dessin, et se nourrit du meilleur de leurs talents respectifs

Mon avis

Second volet de Magasin Géneral. Coup de ♥
La série prend place, on s'attache de plus en plus aux personnages peuplant la paroisse de Notre-Dame-des-Lacs.

Marie a "dépanné" Serge, un motocycliste en panne en rentrant au village hier.  Elle l'a installé chez elle pour la nuit.  Ça jase au village, il faut trouver une solution.  Marie et Monsieur le curé aménageront la remise pour Serge, ce sera plus correct.

On tue le cochon demain mais tabernacle Ti-Guy s'est blessé la main en essayant de réparer la moto, les hommes sont partis à la drave.  Qui va donc tuer le cochon ?  Ben Serge, pardi, il était vétérinaire, même qu'il était aussi infirmier à Arras lors de la grande guerre.    Ah, chouette le cochon est tué, on fait du boudin et la fête au village.

Noël approche à grands pas et Serge n'est pas prêt d'arrêter d'étonner les villageois, il a d'autres talents qui séduiront la communauté du village.

J'adore l'ambiance, l'esprit de cette série.  Coup de coeur et hâte de poursuivre la série.


jeudi 24 novembre 2016

Les contes défaits Oscar Lalo


Les contes défaits

Oscar Lalo

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Belfond
Pointillés
Parution le 25 août 2016
224 pages
ISBN-13: 978-2714473868
Prix : 18,00€

Présentation de l'éditeur


Peau d'âme, noire neige, le petit poussé... Il était zéro fois... c'est ainsi que commencent Les contes défaits.

Peau d'âme, noire neige, le petit poussé... Il était zéro fois... c'est ainsi que commencent Les contes défaits.
L'histoire est celle d'un enfant et de l'adulte qu'il ne pourra pas devenir.
Je suis sans fondations. Ils m'ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m'empêche de mettre le mien. La page reste blanche car tout ce qui s'y inscrit s'évapore.
Sans rien dire jamais de ce qui ne se montre pas, loin de la honte et de la négation, Oscar Lalo convoque avec ses propres mots, pourtant universels, la langue sublime du silence...
Et c'est en écrivant l'indicible avec ce premier roman qu'il est entré de façon magistrale en littérature.

Mon avis


Le décor est planté dès le premier chapitre, notre narrateur a soixante-cinq ans et veut enfin trouver un équilibre. Il lui manque une pièce dans le puzzle de sa vie, il veut juste la trouver, rien d'autre, pour rendre une justice et surtout ne pas devenir bourreau.


"Affronter son passé pour comprendre son présent et espérer éclaircir son avenir"

Lorsqu'il était enfant, il était coutume de l'envoyer avec son frère à chaque vacance en "colonie", oh non pas "Les joyeuses colonies de vacances" chantées par Pierre Perret.  Oh que non, même si les parents le pensaient car comme c'était cher , c'était donc bien ( le pouvoir de l'argent !)  mais aussi la brochure qui idéalisait l'endroit montrant entre autre de copieux petits-déjeuners croissants, jus d'orange.  Encore un miroir aux alouettes, le petit-déjeuner se prenait en fait serré sur un banc parfois à 35, des tartines énormes, dures,  badigeonnées de fraise, le tout mouillé par un thé ou un chocolat.

C'est âgé de dix-huit mois que tout commença pour notre narrateur, d'abord l'abandon à la gare, un long voyage en train, l'arrivée au "home" (sweet home, ah non pas du tout!- c'est ironique car c'était tout le contraire, et le voyage avec l'homme "des enfants".

"Ce sont nos parents qui nous conduisaient au train.  Á qui se plaindre quand c'est la police qui vous livre ?"

La directrice : dominatrice, tyrannique, pernicieuse, elle contrôle tout, gère tout.
Le home :

  • c'est la "sodomie matinale" avec le thermomètre coupable, si 37, 4 ° on est considéré malade !
  • c'est l'obligation de "faire dans le pot" devant tout le monde après le repas
  • c'est la promenade obligatoire
  • c'est ne pas courir, ne pas salir, se taire, ne pas crier, ne pas être en sueur...
  • c'est la directrice qui souffle les réponses au téléphone, il fait toujours beau, tout va toujours bien.  
  • c'est la directrice qui dicte les courriers
"La version orale des lettres que nous leur envoyions authentifiait nos propos et détruisait d'autant la vérité qu'ils ne pouvaient plus comprendre."

Bref elle domine et impose la terreur. Mais ce n'est pas le pire !

Le pire c'est l'homme des enfants : le loup dans la bergerie, celui que l'on croit ami car il est doux, il console, il caresse, et touche les enfants, c'est pire car c'est indicible, innommable , comment se plaindre, en parler ?  C'est la loi du silence.

Septante-neuf courts chapitres abordent ce sujet sensible et douloureux dont Oscar Lalo nous parle avec énormément de pudeur.  Il est économe des mots, concis, direct. Il joue et détourne avec élégance les mots.  

  "Pourvoyeur de plaisir pour voyeurs.  Un viol de nuit sans Petit Prince.  Les contes défaits etc ..."

Son style est direct.  Sa plume sobre, subtile et travaillée.  Il dit sans dire.  Il verbalise cette quête de justice et explique comment le narrateur a été "défait" comme ses contes.

Un récit touchant, douloureux, indispensable.  Un premier roman dont on ne sort pas indemne.

Un petit bijou.

Ma note : ♥

Les jolies phrases

Elle nous apprit en une seconde : qu'à ne pas le choisir, on accepte qu'un autre choisisse l'autre.

Nous étions sous pression.  Rêver sur une chaise, dans un livre, sur un puzzle, ou marcher sans but précis, c'était risquer le surgissement du loup, du chien ou de leur maîtresse.  On n'y comprenait rien.

Mais cette famille intérimaire nous bousculait tellement que toute notre énergie passait à rétablir notre équilibre.Leurs gestes, par exemple.  La directrice nous frappait et l'homme nous caressait.

Si à l'oeil nu, la carence affective ne se voit pas, la carence alimentaire, elle crève les yeux.

Et être proie revenait à tendre la joue. Pour une claque ou une caresse.  La seconde laissait plus de traces.

J'étais devenu sans m'en apercevoir celui qui ne dit plus jamais non à rien.  A la fois acteur principal d'un film de figurants et spectateur de ma propre impuissance, je charriais des flots de violence contre moi.  Ainsi mon problème n'est-il pas de n'avoir rien construit dans ma vie, mais d'avoir systématiquement tout détruit.

Dire un seul mot, ce serait tout dire, donc perdre un ami. Alors pour le garder, cet ami, nous ne bronchions pas et devenions notre pire ennemi.

Cette quarantaine volontaire joignait dangereusement deux ingrédients : la douleur et la haine.  Á ceci près que l'explosion n'avait lieu que des années plus tard.  Les dommages décimaient alors l'entourage, indemne jusque-là.  Avant cela, douleur et haine consumaient la mèche qui brûlait tout l'intérieur.  La décomposition qui en résultait affaissait tout l'organisme sans relâche.  Haine et douleur se relayaient pour redoubler une tension d'autant plus sourde qu'on n'éclatait toujours pas.

Ils ressemblaient tous à des nuages.  Mais des nuages d'un genre particulier.  De ceux qui ne pleuvent jamais.

C'est comme une tache que l'on constate sur soi et qu'on peine à relier à un événement précis alors qu'elle a forcément une origine.

Car un attouchement va plus loin que l'acte lui-même.  Il creuse une plaie dans l'eau de mer, qui ne peut que s'élargir.

Pourquoi donc la soumission ?  Pourquoi n'avons-nous jamais dit "Non !", juste pour voir ?

Le mariage de l'incertain et de l'anodin : c'était ça le home.  Les bons moments qui passent de promesses à sévices.  Vos bourreaux qui vous délivrent.  Bref, la menace perpétuelle du naufrage sur mon lit-canapé.

J'ai plusieurs professions pour éviter de penser.  Je suis sportif et musicien, cinéphile et mélomane.  Je me suis inventé mille vies car je n'en vis aucune.

De fait, les abus commis sur l'infant n'existent pas puisqu'à moins de six ans, on est pénalement irresponsable.  On n'a pas l'âge de raison. Traduisez : on a toujours tort.  Les actes n'existent pas. Preuve en est : on ne peut pas vous frapper d'une peine. Vous êtes déjà condamnés à vie.  Ainsi, par un effet pervers prévu pour les pervers, un mur d'impunité entoure toute exaction commise sur un trop petit enfant ; puisqu'il ne peut pas être coupable, il ne peut pas être victime.

Quand on a voué sa vie à se nier, peut-on seulement s'entrevoir au kaléidoscope dont le jeu de miroirs angulaires émiettera notre reflet ?

Mon testament est simple.  Il tient en trois mots : je vais vivre.  Je veux vivre. Je meurs de m'y mettre. L'enjeu : ne pas vivre à l'envers.

Peau d'âme, noire neige, le petit poussé, bref, tous ces contes défaits.

On m'a privé d'enfance comme d'autres de dessert.  Sauf que l'enfance, c'est l'entrée et le plat principal. Á cause de l'homme d'enfants, je suis un homme enfant.


Un bon mensonge vaut mieux qu'une mauvaise vérité.





mardi 22 novembre 2016

Paul dans le métro - Michel Rabagliati

Paul dans le métro  et autres histoires

Michel Rabagliati


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La Pastèque
ISBN 978-2-922585-27-8
Format 19,1 x 25,4cm 
96 pages 
impression en noir et blanc 
couverture souple avec rabats 
PVP 19,95$


Présentation de l'éditeur


Ce quatrième titre de la série des Paul regroupe les courts travaux réalisés par Michel Rabagliati depuis ses débuts. On retrouvera donc Paul avec grand plaisir, cette fois dans de courts récits à la fois touchants et amusants. Et une belle surprise inédite attend le lecteur à la fin du livre.

L'auteur

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Il est né en 1961 à Montréal, dans le quartier Rosemont. C'était un petit garçon plutôt tranquille qui aimait jouer seul et regarder Bobino à la télé.

Il a 6 ans lors de l'Expo 67.

11 ans. Je commence à m’intéresser sérieusement à la bande dessinée et je rêve de devenir auteur de BD professionnel.


Abonné aux journaux Spirou et Tintin , il copie ses dessinateurs préférés sur la table du salon. Merci chers parents, de m’avoir laissé rêver et flâner.

18 ans. C’est l’époque où se déroule 'Paul a un travail d’été'. Ses groupes préférés sont Beau Dommage, Jim et Bertrand, et Harmonium. Cette année-là, il étudie en typographie au Cégep. Un an plus tard, entre au Studio Salette pour étudier le «dessin commercial». Faute de devenir auteur BD, se destine au graphisme et à l’illustration à la pige pendant une vingtaine d’années.

29 ans, il cherche une idée géniale qui repoussera les limites du design graphique.

48 ans. En train de travailler sur Paul à Québec,son sixième livre.

53 ans. Sur le plateau de tournage de Paul à Québec avec Karine Vanasse, productrice du film. 


Sa bibliographie se trouve ici



Mon avis

C'est à l'occasion du mois "Québec en novembre" et d'un passage à la libraire TULITU que je découvre Michel Rabagliati et sa série "Paul" commencée en 1999.  Une série primée à plusieurs reprises.

Cet album est le quatrième et a été publié en 2005.  Il regroupe une série d'histoires diverses et variées publiées dans des magazines de 2000 à 2004.  La première histoire nous emmène à la découverte du métro de Montréal.  Nous sommes en 1973, Paul et son ami Alain iront se promener dans les restes de l'expo de 67.

Après cette visite, une série de saynètes représentant Paul (l'auteur lui-même) dans son enfance, adolescence et son rôle de père.

Avec beaucoup d'humour il nous raconte ses déboires sportifs, le base-ball enfant ou la leçon de ski avec sa fille.   On ressent son grand amour pour la bd, que ce soit dans la première histoires, les caricatures mais aussi Gotlieb et la rencontre avec Madame ou encore les jeux organisés avec sa fille sur les couvertures de Tintin.

J'ai beaucoup aimé la visite guidée rapide de Montréal et les aventures culinaires avec son épouse.

J'ai apprécié le noir et blanc, ce côté vintage et nostalgique tout en tendresse et douceur.

Je suis juste restée sur ma faim, c'était trop court, j'ai envie d'en découvrir d'autres.

Ma note : 8.5/10






dimanche 20 novembre 2016

Tendre Violette - Les enfants de la citadelle - Servais Tome 6 et 7

Tendre Violette     T 6 et 7

Les enfants de la citadelle  (2 parties)                  

Servais


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Casterman
58 pages
25.6 x 30.3 cm
Couleur
ISBN : 9782203368064
Parution 10/10/2006
Prix : 14.50 €


Présentation de l'éditeur


Dans le bourg de Montmédy, un enfant du pays devenu compagnon bâtisseur du tour de France, Antonin, est rentré au bercail pour retaper la maison familiale. Séduisant, le jeune homme intéresse évidemment Violette, qui ne tarde guère à le rejoindre dans son lit – ne serait-ce que pour tâcher de lui faire oublier la très belle chanteuse de cabaret, aujourd’hui décédée, qu’il a semble-t-il beaucoup aimée. Toujours imperméable à la médisance qu’elle suscite chez les bien-pensants, Violette s’installe tranquillement dans le quotidien d’Antonin et de sa mère. La jeune femme, pourtant, sent confusément que quelque chose cloche. Cette famille lui dissimule quelque chose. Et dans la forêt toute proche de la maison, deux présences rôdent inlassablement, invisibles, insaisissables...


Tendre Violette - Tome 7 - Les Enfants de la citadelle (seconde partie)

Casterman
Tome 7
56 pages
22.7 x 30.5 cm
Couleur
ISBN : 9782203003231
Paru 04/05/2007
Prix 14.50 €

Présentation de l'éditeur

Dans le bourg-forteresse de Montmédy, Violette et son compagnon Antonin mènent l’enquête. Au coeur de l’énigme, le collier qu’ont voulu offrir à Violette, en vain, les enfants d’Anna Belle, la défunte chanteuse de cabaret accusée d’avoir collaboré avec les Prussiens. La précieuse parure pourrait-elle faire partie des fameux bijoux disparus de la reine Marie-Antoinette, réputés avoir été dissimulés quelque part dans la citadelle de Montmédy, lors du célèbre épisode de la fuite de Varennes ? Il faut faire vite. Car dans le même temps, le vieux propriétaire fou qui hante la citadelle, obsédé par les célèbres bijoux, vient d’enlever la fille d’Anna Belle, Emilie, pour tenter de lui faire avouer ses douloureux secrets. Tout peut arriver, surtout le pire…


Mon avis

C'est toujours avec un grand bonheur que je retrouve Violette et des regrets aussi car voilà ce sont les deux derniers tomes,  c'est fini.

Que j'ai adoré cette série, retrouver Violette qui aime tant croquer la vie et les hommes.  Elle a un bon coeur et pense beaucoup aux autres.  

Un petit coin de notre patrimoine, un petit bout d'histoire, un peu de sorcellerie ou de surnaturel ; la recette d'un bon Servais.

Ici nous sommes à Montmédy dans le département de la Meuse, pas très loin de Longwy et de la frontière belge, près de Virton.

Louis XVI a voulu s'enfuir lors de la révolution française avec Marie-Antoinette.  Celle-ci emportait ses bijoux, ils ont été perdus , ils feront partie de l'intrigue.  La forteresse de Montmédy fut bombardée par les prussiens et les troupes françaises se sont retirées en 14 laissant place aux allemands.

Des enfants orphelins, livrés à eux-mêmes, rejetés par le reste des habitants.  Violette qui a soif de justice veut comprendre, les aider.  Un vieux comte qui traque un trésor.  Antonin, un compagnon de son amoureux,  voilà les ingrédients d'une belle histoire.

Vraiment j'adore, le graphisme est comme à chaque fois sublime, j'en veux encore.

Coup de coeur.



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En savoir plus sur la citadelle de Montmédy

samedi 19 novembre 2016

Tendre Violette - Tome 4 et 5 - Servais

L'alsacien  -  Tendre Violette - Tome 4  

Servais

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Casterman
Parution : 29/08/2002
Scénario : Gérard Dewamme
Dessin : Jean-Claude Servais
80 pages - 22.7 x 30.4 cm
Couleur - Relié
ISBN : 9782203389908
PRIX 14.50 €

Présentation de l'éditeur 

Où l'on retrouve Violette et son fiancé du moment, le Vicomte Julien des Croisettes. La guerre contre les Prussiens commence à faire rage et Julien, mobilisé, doit rejoindre le front. Il supplie Violette de veiller sur son père en son absence. Bientôt les Prussiens arrivent au village de Feuilly. Avec à leur tête un capitaine que l'on surnommait “L'Alsacien”, les occupants mettent en œuvre un plan agricole novateur dont les villageois devront assurer le bon déroulement. Le Comte disparaît, les villageois opprimés souffrent et Violette, elle, refuse de se soumettre au tyran. Elle acceptera pourtant, en échange d'un meilleur traitement des habitants du village, d'aller faire la courtisane pour un officier ennemi. Elle retrouvera enfin Julien avec lequel, parfois au péril de leurs vies, elle finira par déjouer le plan maléfique qui aura coûté si cher à tout Feuilly. Le personnage fétiche du tandem Servais-Dewamme s'illustre ici par son courage, sa loyauté et son esprit de sacrifice, autant de qualités que les auteurs utilisent pour souligner, à travers les autres “caractères” du récit, la méchanceté et l'égoïsme des êtres humains.

Mon avis

Presque tout est dit dans le résumé ci-dessus. Violette avec son grand coeur se sacrifiera pour les habitants du village. Le tandem Julien-Violette mèneront à leur façon un combat contre l'oppresseur. Toujours autant de plaisir de retrouver notre héroïne magnifique sous les traits de Servais.

C'est ici une page d'histoire qui est croquée, les thèmes de la collaboration et l'envahissement de l'ennemi sont mis en avant.

Toujours autant de plaisir à la lecture.

Ma note : 8/10

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Lucye -  Tome 5   -  Tendre Violette    - Servais

Tendre Violette - Tome 5 - Lucye

Casterman
Parution : 17/01/2003
Scénario : Jean-Claude Servais
Dessin : Jean-Claude Servais
64 pages - 22.6 x 30.3 cm
Relié
ISBN : 9782203390058
Prix : 14.50 €

Présentation de l'éditeur

Violette mène librement sa vie au fond des bois. Son nouvel amoureux, Damien, est le troisième fils Lamborelle ; et ses deux frères voient d’un mauvais œil sa liaison avec Violette. Une série d’événements inhabituels sème le trouble à la ferme Lamborelle. On croit Violette coupable d’actes de sorcellerie. Mais elle en est plutôt la victime. Seule la vieille Lucye comprend ce qu’il se passe, elle seule sait quel mal a frappé Violette et comment la guérir. Cette nouvelle aventure de Tendre Violette est attendue depuis des années: le dernier tome en noir et blanc est paru en 1986. En prévision de ce retour, les anciens titres en noir et blanc ont tous été réédités en couleurs. Une nouveauté dans cette série paraîtra dorénavant régulièrement.

Mon avis

Julien des Croisettes s'est marié par raison car c'est toujours Violette qu'il aime.  C'est Damien l'amoureux de Violette aujourd'hui.  Son père se meurt, il réclame la "Lucye", la "sorcière" du coin.

On a jeté un envoûtement à Violette.  Je me suis un peu perdue dans cet épisode de Violette où Servais nous parle de sorcellerie mais je suis toujours sous le charme du graphisme de Servais.

Ma note : 6/10

vendredi 18 novembre 2016

Le léopard ne se déplace pas sans ses taches - Bianca Joubert

Le léopard ne se déplace pas sans ses taches

Bianca JOUBERT

Le Léopard ne se déplace pas sans ses taches - BIANCA JOUBERT




Editions Le marchand de feuilles
Histoires naturelles
Parution : mai 2016
151 Pages
24.95$
ISBN 97822923896571

Présentation de l'éditeur

Le léopard ne se déplace pas sans ses taches, ce sont des « histoires naturelles », dans lesquelles les uns observent les autres, dans un chassé-croisé narratif, où les trains, les rames de métro et les avions deviennent des voies vers la fiction, et où les voix et les points de vue s'entremêlent, créant un réseau de récits labyrinthes, peuplés de personnages atypiques, dont certains meurent dans une indifférence angoissante.

« J'écris sur la ligne rose, ocre et orangé de l'horizon qui se dégage. Écrire du ciel ne permet pas d'apaiser ce monde. Mais le voir dans son ensemble permet d'en raccommoder des petits bouts. »Pluie d'oiseaux, hôtels incendiés, migrants noyés, éleveur d'oiseaux, amours impossibles et commerce de diamants… Cette courtepointe de sentiments humains et de souffrances inhumaines prend racine dans les continents américain, européen et africain, lesquels gardent la trace du commerce triangulaire.

La vie et la mort s'y retrouvent tour à tour à l'avant-plan, montrant de quoi l'être humain est fait, de quoi il est capable. Du pire comme du meilleur. Du plus cohérent au plus absurde. C'est un retour aux origines, qu'elles soient blanches, rouges ou noires, un départ vers l'ailleurs pour revenir à soi, comprendre de quoi l'on est fait. Les voix sont celles de soi ou de l'autre, je n'est plus moi, mais lui ou elle, il est toi et moi, l'humain, citoyen du monde.

L'auteure





Bianca Joubert fait partie des cinq finalistes du Prix du récit Radio-Canada 2016 pour La chasse à la biche, l'histoire de trois jeunes filles et un bébé qui flirtent avec le danger à la frontière des États-Unis et du Mexique. Un texte à l'écriture forte et poignante, dans lequel la douleur est palpable.


Bianca Joubert a grandi dans le Bas-Saint-Laurent et habite Montréal. Auteure, journaliste indépendante, photographe, elle est aussi diplômée en arts visuels et pratique la danse. Elle a remporté le Prix de la nouvelle Radio-Canada en 2008 pour un texte devenu depuis un roman, Le léopard ne se déplace pas sans ses taches – Histoires naturelles, publié en 2016 aux éditions Marchand de feuilles, qui avait déjà publié en 2012 son premier roman, Le brodeur.


Source Radio Canada

Mon avis

C'est grâce au mois "Québec en novembre" que j'ai eu l'envie d'aller à la rencontre de Bianca Joubert qui était l'invitée de la librairie Tulitu à Bruxelles.

Second roman qui m'a énormément touchée et émue.  Que c'est beau.

Le thème est actuel : à la recherche de ses origines, ici, ailleurs, à la rencontre des autres.  Se construit-on seul ou aussi à travers les autres, ce sont des questions que je me suis posées à la lecture.

C'est terrible, déchirant et magnifique à la fois.

"Le léopard ne se déplace pas sans ses taches", un proverbe africain qui nous en dit long sur le sujet : il faut pouvoir accueillir les gens tels qu'ils sont avec leurs qualités et leurs défauts.

Quel que soit le mode de transport : métro, train, avion , la narratrice va croiser des personnes, elle va être possédée par leurs rêves, leurs paroles, leurs souvenirs.

A la recherche de son identité, ici ou ailleurs, les gens lui parlent, se confient.

Elle rencontrera une gitane dans le métro, un africain dans le train qui joue à cache-cache avec le contrôleur, un migrant malien qui après avoir fuit son pays disparaît en fumée dans l'incendie criminel de son squat.   Des personnes fuyant le malheur, fuyant les guerres, fuyant les exploiteurs de richesse, ce sont des citoyens du monde comme la narratrice apatride.

Des bouts de vie, des bouts d'espoirs, de désespoirs.  La misère est partout, l'indifférence aussi.  C'est un récit éclaté où de nombreuses voix(voies) sont entendues.  Un grand état des lieux de notre planète, une recherche identitaire.

C'est un petit roman très dense.  Il y a des tensions, des horreurs, des idéaux humanitaires.  Je n'ai su quitter le récit la tension étant palpable, un fil conducteur nous relie tous , la nécessité et le besoin de l'autre.  C'est tellement bien écrit. Ecriture belle, très poétique.

Un véritable coup de coeur.  Une plume que je vous invite à découvrir.

Les jolies phrases relevées sont nombreuses, je vous invite plus que jamais à les parcourir.

Ma note :  

Les jolies phrases

Pour m'empêcher de disparaître, j'ai passé un fil blanc dans le chas d'une aiguille, et j'ai commencé à coudre ma vie à celle des autres, tranquillement.

On ne s'éloigne jamais trop de sa vie ; parfois, on croit la voir de loin, alors qu'on est en plein dedans.

Si j'avais à m'inventer une vie, ce serait la mienne.  Rien n'est plus vrai que l'instant.  L'instant même.  Je ne veux pas savoir où va la route. La route va.

(Paris) J'aimais y revenir, pour sentir tout le poids de l'histoire et m'en imaginer une liée à toutes ces vieilles pierres, ces révolutions, et au départ de mes ancêtres, qui se sont dirigés vers ce continent sauvage où ils ont tracé leurs sentiers jusqu'à moi, au prix de quelques scalps et de couvertures pleines de variole, unissant leur destinée à des sauvagesses qu'on débaptiserait.

C'était désormais ainsi que les fils reliaient les gens, que la vie tissait sa toile et que l'on choisissait celui dont on allait dévorer le coeur.

Elle ne peut pas savoir, maman, le prix d'une traversée qui arrache des ongles, fend la peau, éclate les lèvres.  Pas sentir l'odeur de la pisse sur le bois pourri.  De la mort au soleil, de la soif entourée d'eau. Les sourires devenus gerçures, la beauté changée en rictus.

Une chose est sûre, s'il n'y avait pas d'amour, il n'y aurait plus d'humains.

Du village d'Amadi partaient énormément de clandestins qui n'arrivaient pas toujours quelque part, et ses filets ne parvenaient pas à les retenir.  En fait, ils n'étaient pas clandestins lorsqu'ils partaient, mais lorsqu'ils arrivaient à destination, là où on ne les attendait pas. Ceux dont on ne retrouvait pas les corps étaient peut-être sur des îles enchantées, où des femmes à nageoires  les retenaient avec une douceur infinie pour l'éternité.

Ecrire du ciel ne permet pas d'apaiser le monde.  Mais le voir dans son ensemble permet d'en raccommoder des petits bouts.

Je suis la somme de ce que m'ont transmis mes aïeux qui voyageaient en canots d'écorce, de ceux qui ont pris de grands bateaux pour aller voir ce qui se tramait dans le nouveau monde et des autres, qu'on a amenés de force sur les mêmes grands bateaux.  Á la fin, ne reste que le poids de l'âme, quelques milligrammes qui résident dans le coeur.

On n'est prisonnier que de la routine.  De ce que l'on s'impose.  On est prisonnier de la fuite aussi, d'une certaine manière.  On se condamne à toujours recommencer.

Ce n'était pas une histoire d'amour.  C'était une histoire de guerre.  Il me racontait, parce que mes oreilles n'étaient pas fermées à l'horreur.  Si elle était présente depuis le début de l'humanité, il y avait bien une raison ? C'était fou de penser ça, mais j'en venais à croire que l'homme ne dompterait pas le monstre en lui avant une sorte d'apocalypse.

Les hommes ne pensent qu'à ça, leur plaisir.  La liberté des autres leur importe peu, quand ils sont du bon côté de la cage.

L'homme est notre plus grand prédateur parce que lui seul pense à exterminer.  Chez lui, c'est toujours la faute des autres.  Les étrangers ont toujours tort.  Ceux qui ne sont pas comme eux.

L'ennui c'est la mort.  Le rêve, c'est ce qui nous sauve.

Au paradis, il n'y a pas d'hommes.  Sinon ce serait l'enfer.

Mais si on laisse les araignées tisser leurs toiles, après, c'est nous qui risquons d'être pris dedans.

Je suis partie depuis un siècle.  Mes ancêtres ne faisaient que ça, partir.  Notre monde existait bien avant les cartes.  Les cartes géographiques ne comportent plus de terre incognita, l'homme a marché partout, même sur la Lune.  L'expression "là où finissent les cartes" n'a plus de sens.

Dans cette maison, à chacune de mes respirations entraient les brises du passé, chargées de l'espoir naïf d'autrefois : tout ira bien, la vie sera merveilleuse, il suffit de partir et de se diriger vers un ailleurs lointain pour trouver ... autre chose.

Migrants.  Un terme qu'on a trouvé pour parler de ceux qui bougent.  Ceux qui se déplacent à cause de la guerre, du climat, des catastrophes. De l'économie.  Un terme qu'on utilise pour ne pas dire réfugiés.  Parce que les réfugiés, on est obligés de les accueillir.  Ceux qui vendent des armes d'une main stoppent ceux qui fuient les tirs de l'autre.



mercredi 16 novembre 2016

Louis- Ferdinand Céline - Eric Neirynck

Louis-ferdinand Céline

Eric Neirynck

Louis-Ferdinand Céline - Duetto par [Neirynck, Eric]

Nouvelles Lectures
Collection Duetto
Format : Format Kindle
Taille du fichier : 910 KB
Nombre de pages de l'édition imprimée : 16 pages
Editeur : Nouvelles Lectures (11 octobre 2016)
Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.
Langue : Français
ASIN: B01M6UQ7AW



Présentation de l'éditeur

« Il a suffi d’une seule lecture de « Voyage au bout de la nuit » pour que je comprenne que Louis-Ferdinand Céline allait faire partie de ma vie. Ma rencontre avec Bardamu, personnage central du livre, fut fracassante. Héros tellement éloigné (je n’avais, je n’ai toujours pas et n’aurai jamais rien d’un héros), et pourtant si proche de moi, de mes aspirations de jeunesse : vivre à cent à l’heure, partir, explorer, connaître, savoir et tenter d’exister, tout simplement ! Que de bonheur, de découvertes et de passion depuis ce jour-là !» Eric Neirynck.


L'auteur : 


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Eric Neirynck est écrivain même s'il préfère le terme de chroniqueur de vie. Ses deux derniers livres "Facebook, mon amour" (Editions Omri Ezrati) et "Engrenages" (Lily's éditions) font la part belle aux expériences humaines. Pour lui, si la vie n'est pas un roman, ses romans et nouvelles sont la vie.

La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre.


Mon avis


Le but de cette collection est de faire parler un écrivain sur un autre écrivain. Dans un récit court Eric Neirynck nous fait partager son admiration, sa fascination pour Louis-Ferdinand Céline.

J'avoue mon ignorance et n'avoir pas encore découvert la plume de Céline.  Mais de part ce récit, Eric Neirynck m'a vraiment donné l'envie de m'y intéresser et de le lire.

Il nous raconte sa première lecture "Voyage au bout de la nuit" où Céline l'a emmené dans un dispensaire d'Afrique au siècle dernier. C'est un pacifiste qui ne veut pas mourir, il parle de la guerre, de la mort.  Il parle de l'Histoire avec un grand H.

Entretien avec le professeur Y, D'un château à l'autre ou la trilogie allemande Rigodon , chacun de ces récits a touché Eric.

Céline a un style inimitable, particulier, un phrasé parlé, de l'humour et aime les points de suspension...

Il raconte l'exode, l'enfer, la fuite pour échapper à la mort.

On n'oublie pas non plus, l'image noire, les délires antisémites de l'auteur.

Ce qui m'a particulièrement touché c'est le "pélerinage" à Meudon sur les traces de son maître, au cimetière et lorsque ses pas se sont dirigés vers la villa Matou où vit encore Lucette Destouches, la compagne de Céline.  Il ne l'a pas rencontrée, elle ne reçoit plus personne mais était touchée de son passage en lui disant merci.




mardi 15 novembre 2016

Chanson douce - Leila Slimani

Chanson douce
Leila Slimani

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Gallimard
Collection Blanche
Parution : 18/08/2016
240 pages
140 x 205 mm
ISBN : 9782070196678
Prix : 18,00 €

Avis de l'éditeur


Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

L'auteur nous en parle





Mon avis


Un récit dont on parle beaucoup, un incontournable de cette rentrée à mon sens surtout pour le questionnement qu'il véhicule. Des réflexions concernant l'éducation que l'on donne à nos enfants, le temps qu'on leur consacre, toujours occupés, jamais disponibles, obnubilés par notre travail, notre ascension sociale.

Le sujet est grave puisque le livre commence de suite par l'horreur. Myriam rentre plus tôt du travail dans le but de surprendre ses enfants et de jouer un peu avec eux et c'est l'horreur. Son bébé Adam et sa soeur Mila sont retrouvés morts. Louise a voulu se donner la mort après les avoir massacrés, elle est dans le coma. Mais que s'est-il passé ?

C'est ce qui est intéressant, Leila Slimani va peu à peu nous faire comprendre comment on en est arrivé là.

Paul et Myriam ont deux enfants Mila et Adam. Myriam éprouve le besoin d'à nouveau travailler; elle étouffe un peu à la maison avec ses enfants qu'elle adore. Elle était avocat avant leur naissance et veut retrouver un épanouissement professionnel. Il va falloir trouver une nounou aux enfants, ce n'est pas facile, ils n'ont jamais été séparés de leurs parents.

Une chose est certaine il faudra trouver quelqu'un de confiance, pas de personnes étrangères, sans papier, ne parlant pas français. Non il faut quelqu'un qui n'aura pas peur d'agir et de demander de l'aide en cas de problème. Les auditions se poursuivent et ils rencontrent Louise. Elle a de belles références, elle est veuve, plus d'enfant dans les pieds.

Petit à petit Louise, véritable fée du logis, va savoir se rendre indispensable. Ils ont trouvé la perle rare, discrète, qui non seulement s'occupe à merveille des enfants, joue avec eux mais aussi s'occupe du linge de maison, du ménage, cuisine des repas de rêve. Il est devenu inimaginable de faire sans elle. Mais Paul et Myriam doivent aussi veiller à garder leurs distances, à jouer leur rôle d'employeur; tout cela sans jamais choquer ou risquer d'humilier Louise qui est seule et ne roule pas sur l'or.

Leila Slimani excelle dans la psychologie de ses personnages. Petit à petit elle distille de petits éléments sur la personnalité de Louise qui amèneront peu à peu de la suspicion, des tensions car on le sait depuis la première page le drame va surgir un moment donné. On est bien loin d'une chanson douce, c'est un véritable drame psychologique. Le côté obscur de Louise se dévoile peu à peu. Ce qui dérange c'est que ce récit est très réaliste.

Leila Slimani aborde la parentalité, la dualité entre les contraintes liées à la réussite professionnelle et le rôle de parents. Elle aborde aussi la solitude, les milieux défavorisés, immigrés, les sans-papiers, la pauvreté.

La tension est permanente et ce récit nous laisse un sentiment dérangeant, une culpabilité dans nos rapports avec nos enfants. Un roman fort qui secoue et ne laisse pas indifférent.


Ma note : 8.5/10


Les jolies phrases

Elle se dit qu'elle pourrait les contempler des heures sans se lasser jamais.  Qu'elle se contenterait de les regarder vivre, d'agir dans l'ombre pour que tout soit parfait, que la mécanique jamais ne s'enraie. Elle a l'intime conviction à présent, la conviction brûlante et douloureuse que son bonheur leur appartient.  Qu'elle est à eux et qu'ils sont à elle.

Mais dans quel lac noir, dans quelle forêt profonde est-elle allée pêcher ces contes cruels où les gentils meurent à la fin, non sans avoir sauvé le monde ?

Louise est un soldat. Elle avance, coûte que coûte, comme une bête, comme un chien à qui de méchants enfants auraient brisé les pattes.

Elle se sent sentimentale tout à coup.  C'est ça qu'être mère a provoqué.  Ça la rend un peu bête parfois.  Elle voit de l'exceptionnel dans ce qui est banal.  Elle s'émeut pour un rien.

Vous ne devriez pas chercher à tout comprendre.  Les enfants, c'est comme les adultes.  Il n'y a rien à comprendre.




dimanche 13 novembre 2016

Le vertige des insectes

Le vertige des insectes

Maude Veilleux


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Editions Septentrion
Collection : Hamac
186 pages
ISBN Papier : 9782894487792
ISBN EPUB : 9782896648528
2014
Prix : 18.95 CAD


L'éditeur nous en parle


«Les paumes de Mathilde se posèrent sur le comptoir de stratifié. La froideur de la surface réveilla la peau engourdie du bout de ses doigts. Ses pieds avaient quitté leurs enveloppes de laine pour se retrouver dans le bain. Un frémissement traversa son corps et retroussa chacun des poils de ses cuisses.»


Le décès de sa grand-mère et le départ de son amoureuse pour le Yukon replongent Mathilde au coeur de souvenirs douloureux liés à la mort. Dans l'enceinte de son appartement, elle s'enlise lentement dans la complexité d'un quotidien aux contours sombres.

Roman d'atmosphère, Le Vertige des insectes nous fait pénétrer dans un univers où illusion et divagation se collent au corps telle une seconde peau.

L'auteur

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Maude Veilleux est née en Beauce en 1987. Elle a publié plusieurs fanzines ainsi que deux recueils de poésie : Les choses de l'amour à marde et Last call les murènes aux Éditions de l'Écrou. Le vertige des insectes, publié chez Hamac, est son premier roman et a fait partie de la liste préliminaire du Prix des libraires du Québec. Elle vit et travaille à Montréal.

Mon avis

Une lecture conseillée par la librairie du Square à Montréal.  Un roman d'atmosphère.

Mathilde vient de perdre sa grand-mère. Son amoureuse part pour six mois dans le Yukon.

C'est la solitude qui est décrite et le besoin de devenir mère qui hante Mathilde.  Cela deviendra une obsession.

Peu à peu elle s'enfonce dans les souvenirs de son enfance, liés à sa grand-mère et à la mort.

En effet, Mathilde porte un lourd secret, la perte d'un autre être cher.  Elle s'enlisera peu à peu, cela la consumera petit à petit.  Sa déprime grandira.  Ce n'est pas joyeux comme thème j'en conviens et il est très difficile de décrire ce roman.

Une chose est certaine, l'écriture est prenante, magnifique et pousse à poursuivre le récit. L'écriture est fluide, elle va à l'essentiel et nous fait vraiment ressentir une atmosphère sombre, lourde.

Une belle découverte.

Ma note : 8/10

Les jolies phrases

Je m'ennuie déjà.  L'absence, c'est comme la mort.

Elle s'y retrouvait chaque soir, ne devenait rien d'autre que la fille sans son frère, que ses parents fatigués n'embrassaient pas, une enfant seule parmi les objets des autres, dépossédée d'elle-même.  Elle priait un dieu qui ne l'écoutait pas, qui ne répondait jamais.

Elle voulait graver des lendemains sans solitude, s'assurer d'une présence jusqu'à gober l'autre pour qu'il ne la quitte jamais.

Elle rêvait du ventre plein, l'imaginait jusqu'à ne plus savoir s'il viendrait bientôt ou jamais, jusqu'à confondre les gargouillis de ses intestins avec des grouillements de foetus.


Dans le cadre de :


vendredi 11 novembre 2016

La dévorante - Linda Dion

La dévorante

Lynda Dion


















ÉDITEUR : Septentrion
Collection : Hamac
230 pages
ISBN Papier : 9782894486597
ISBN PDF : 9782896646159
ISBN EPUB : 9782896646333
2011


Présentation de l'éditeur



Finaliste Grand Prix du livre 2012 de la Ville de Sherbrooke



«j'ai la peau des mains qui fripe qui s'amincit le dedans des cuisses tendre comme du boeuf haché le dos qui coince quand je garde trop longtemps la même position je lis je réfléchis j'écris je médite devant la tête des arbres je ne bouge pas assez j'habite un corps de sédentaire qui n'a pas baisé depuis belle lurette ce qui me semble est pire encore»
Depuis la mort de sa mère, un an plus tôt, et le départ de sa fille, la narratrice se sent plus seule que jamais. Ni le chambreur avec qui elle partage son quotidien dans l'appartement de la rue de Vimy ni les hommes qui la courtisent sur les sites de rencontres ne parviennent à calmer sa faim. Jusqu'où ira-t-elle pour trouver l'amour et alléger ce coeur qui pèse dangereusement dans la balance?

Présenté sous forme de fragments, La Dévorante explore sans pudeur les thèmes du célibat et du rapport au corps. L'écriture de Lynda Dion est à la fois fluide, tranchante et viscérale.

L'auteur

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Lynda Dion est née à Québec avec la Révolution tranquille. Elle habite les Cantons-de-l'Est, où elle enseigne le français. C'est une adepte de Rainer Maria Rilke, à qui elle doit la patience d'écrire. La Dévorante est son premier roman.

Lynda Dion a un parcours atypique. Enseignante de français et de création littéraire au secondaire, sa passion pour l'écriture la pousse à fonder Sors de ta bulle !, un concours qui permet à de jeunes écrivains de voir leur première oeuvre littéraire publiée. Depuis quelques années, elle reprend « le temps perdu » en se consacrant à l'écriture de romans. En quatre ans, elle a fait paraître chez Hamac La Dévorante (2011), La Maîtresse (2013) et Monstera deliciosa (2015).

Mon avis

Un roman de Lynda Dion paru aux éditions Hamac. C'est une lecture conseillée par la libraire du Square à Montréal.

C'est plutôt noir, limite déprimant mais je suis contente de l'avoir lu car la forme est étonnante.

Le livre se divise en huit parties comprenant de très courts chapitres.  Particularité : on a chaque fois le titre du chapitre suivi d'un point.  Ensuite la ponctuation est absente jusqu'à la fin du chapitre.
Comme le dit le titre "La dévorante", le récit est "rendu" d'une traite, j'ai malgré tout trouvé des respirations à la lecture.  J'ai eu le sentiment d'une urgence.

Notre narratrice, s'exprimant à la première personne, souffre de solitude depuis la mort de sa mère il y a un an et le départ du nid familial de sa fille.

Elle a un trou, un vide, un manque énorme à combler.  Elle l'assouvira par le sexe, par la recherche de l'homme, d'amour, de vie jusqu'à petit à petit se détruire.  Elle a une FAIM inextinguible de l'autre, d'amour, d'homme... Elle cherche via le virtuel, et puis il y a Manuel à Varadero.  Elle apprend l'espagnol pour le revoir, se fixe cet objectif pour apaiser sa peine.

N'oublions pas que la narratrice a une partie de sa vie derrière elle, cinquantenaire, elle aborde aussi le vieillissement et la solitude, l'amour.

Une découverte intéressante et la forme est tout à fait adaptée au récit.

Ma note : 7.5/10

Les jolies phrases

Ce n'est pas un homme que je veux c'est l'amour.

J'ai mal là où c'est désert je suis dépeuplée une rivière desséchée une forêt coupée à blanc je suis menacée d'extinction

le lit est un vrai champ de bataille la petite pilule bleue est digérée qu'attend -il encore mon cerveau pour se mettre à off mon corps ne répond plus aux commandes j'ai tout essayé pourtant je respire avec lenteur en profondeur j'écoute un CD du chant des vagues en visualisant la mer le souffle de la mer respire ma chérie détends-toi

en vieillissant je rentre dans le rang j'essaie de me faufiler en douce de trouver ma place mais ce n'est pas si simple les meilleurs sont déjà occupées je n'ai pas cotisé quand c'était le temps on m'avait prévenue si tu brûles la chandelle par les deux bouts

   depuis qu'elle a quitté l'appartement pour vivre avec son amoureux ma fille a laissé un grand trou dans le bas de mon ventre qui ne saigne plus
   je me dis voilà tout est en ordre en attendant d'être grand-mère je ne désespère pas mon corps parle mon corps crie mon corps appelle l'amour où qu'il soit il finira par trouver le chemin de mon ventre déserté.

il est bon de partir l'enfant le sait déjà parce qu'il y a le retour




mercredi 9 novembre 2016

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire - Birthday

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire  

Special Happy birthday



Octobre c'est le mois de mon anniversaire donc cela n'arrange en rien l'état de ma pile à lire.
Des suites essentiellement que j'attendais même si la plus volumineuse attendra car la non moins volumineuse partie 1 m'attend toujours  ☺.

Il s'agit de la suite et fin de la série chinoise d'un auteur que j'affectionne beaucoup.


La série chinoise   Tome 2    -   Peter May




Rouergue
Traducteur : Ariane Bataille
octobre 2016
1 040 pages
29,00 €
ISBN : 978-2-8126-1134-6

Présentation de l'éditeur


Avec Margaret Campbell, médecin légiste aux États-Unis, et Li Yan, commissaire à Pékin, Peter May nous emporte au cœur d’une Chine riche de ses traditions et avide de modernité. Dans ce second tome de l'édition intégrale sont réunis Cadavres chinois à Houston, Jeux mortels à Pékin et L'Eventreur de Pékin.


Un roman graphique dont je vous ai déjà parlé deux fois, enfin le troisième volume.

L'arabe du futur 3  -  Riad Sattouf


Allary Editions
Roman Graphique
160 pages couleurs
170 X 240 mm
20,90€
En librairie le 06 octobre 2016
EAN : 978-2-37073-094-7

Présentation de l'éditeur


Ce livre raconte l’histoire vraie d’un Cimmérien blond et de sa famille dans la Syrie d’Hafez Al-Assad.

L’Arabe du futur raconte la jeunesse de Riad Sattouf au Moyen-Orient.

Dans le premier tome publié en 2014 et qui couvre la période 1978-1984, le petit Riad est ballotté, de sa naissance à ses six ans, entre la Libye, la Bretagne et la Syrie.

Le deuxième tome, paru en 2015, raconte sa première année d’école en Syrie (1984-1985).

Dans ce troisième tome (1985-1987), après avoir suivi son mari en Libye puis en Syrie, la mère de Riad ne supporte plus la vie au village de Ter Maaleh. Elle veut rentrer en France. L’enfant voit son père déchiré entre les aspirations de sa femme et le poids des traditions familiales…

Un auteur BD que j'adore, voici le troisième et avant-dernier volet du premier cycle :

Les chemins de Compostelle  3. Notre-Dame  -  Servais
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Dupuis
Age du lectorat : Ado-adulte - à partir de 12 ans
Album cartonné
80 pages en couleurs
Hauteur : 320 mm / Largeur : 240 mm
ISBN/Code-barre: 9782800167145
Date de parution : 07/10/2016
Prix : 16.50 EUR

Présentation de l'éditeur



Blanche, la "Petite Licorne" qui marche sur les pas de son père alchimiste, entre en Champagne et découvre les attraits de la région. Alexandre l'alpiniste et son groupe atteignent Paris et Notre-Dame. Céline, future religieuse partie du Mont-Saint-Michel, quitte la Bretagne et la mystérieuse forêt de Brocéliande en compagnie d'"Angelo", ténébreux marcheur en cavale soupçonné d'être le récent meurtrier d'une jeune fille.

Paul, de son vrai nom, est-il responsable de cet affreux crime, ou n'est-il qu'un petit bandit de grand chemin ? Céline en tombera-t-elle amoureuse, ou confirmera-t-elle sa décision d'entrer dans les ordres ? Alexandre grimpera-t-il tout en haut de la flèche de la cathédrale parisienne ? Autant d'interrogations que sème Jean-Claude Servais au gré des chemins de cette grande saga, qui continue à nous faire découvrir, d'un même mouvement, la beauté des régions de France.

Dans le registre des cadeaux, en remerciement à la participation au jury du Prix des Lecteurs du livre de Poche :   (Il n'est pas trop tard pour postuler c'est jusque fin novembre et c'est ici)

Charlotte, Emily et Anne Bronté 

Romans



Le livre de Poche
La pochothèque
1 088 pages
Date de parution: 01/10/1997
Editeur d'origine: Editions de Fallois
EAN / ISBN: 9782253132387

Présentation de l'éditeur

Un père taciturne et fantasque, une mère évanescente et rêveuse, tôt disparue, une race imaginative, véhémente et passionnée : tels furent les dons du Destin pour les trois soeurs qui allaient devenir, comme le dit Virginia Woolf, « les femmes les plus attirantes du roman anglais ». Elles étaient également douées pour tous les arts. Elles aspiraient ensemble, dès l'enfance, à donner une forme à leurs songes. Elles vécurent unies jusqu'à la mort, concentrées sur elles-mêmes comme un groupe d'exilés, dans un presbytère de campagne perdu sur la lande du Yorkshire. Si, des trois soeurs Brontë, c'est Emily qui possède au plus haut point l'art de donner la vie aux mots, l'identité de leur triple génie se révèle par cette violence à voix douce qui est le ton même de la tragédie. Comme les Parques ou les Charites, les Brontë sont indissociables. C'est ainsi qu'il faut les découvrir ou les relire. D'où la justification de ce volume.

Autre cadeau d'une petite maison d'édition belge qui ne publie que des premiers romans et de qualité, j'ai hâte de découvrir :

Le modèle   -   Manuel Capouet


Le Modèle par Capouet
Diagonale
Roman
Parution : 16 octobre 2016
250 pages
ISBN 978-2-960132-16-8
17, 50 €

Présentation de l'éditeur


"La terre n’était maintenant plus qu’à cinquante millions de kilomètres du soleil et était irradiée d’un flux solaire ultraviolet sept fois plus puissant que d’ordinaire. L’eau des océans s’évaporait à toute allure, tandis que la proximité combinée de Mercure et du soleil provoquait des raz de marée terrifiants qui engloutissaient les mégapoles humaines. (…) Il fallait agir vite. C’est à ce moment-là qu’une secrétaire amidonnée s’est pointée à ma table en me disant que Nishimura Sensei voulait me voir.
- Ima ? Maintenant ? demandai-je.
Elle parut surprise… 0n ne faisait pas attendre le Sensei."



Extrait, Le Modèle, Manuel Capouet, éditions diagonale, octobre 2016


Le mot de l'éditeur :

Manuel Capouet signe avec Le Modèle un roman d’une exceptionnelle originalité et actualité.

Jacques-san, jeune chercheur en climatologie, nous offre une percée rare dans les arcanes de la simulation climatique à Tokyo et dévoile au lecteur l’envers du décor des prédictions planétaires. Et si le futur s’annonce en catastrophes multiples dans la chambre de notre universitaire quelque peu extravagant, les gens se bousculent à sa porte pour savoir s’il vaut mieux investir dans le vin en Chine ou cultiver des insectes sur la bande côtière de la province pakistanaise de Sind.

Le roman évolue avec humour et légèreté, posant un regard tendre et amusé sur les codes et rituels de la société japonaise. Il nous embarque aux confins de la beauté de notre Terre, nous rappelant que l’essentiel est de vivre, d’observer, de goûter au silence. Sagesse nippone.

Un petit apéro littéraire dans ma librairie préférée et deux de plus : un essai

Au coeur de Daesh avec mon fils   -  Laura Passoni


La boîte à Pandore
ISBN : 978-2-87557-266-0
Prix France TTC : 18,90 €
Date de parution Belgique : 29/09/2016 

Présentation de l'éditeur


Quand on voit Laura, avec son léger sourire à peine caché par ses longs cheveux et son regard serein, on peine à imaginer qu’elle a vécu neuf mois au sein de l’« État islamique » ; qu’elle pensait, il y a plus d’ un an, que la Syrie et l’islam tel que prôné par l’« EI » étaient une solution à son mal-être et que le niqab était la seule tenue décente pour une femme.

La famille de Laura est d’origine italienne. La jeune femme a grandi dans la tradition catholique mais s’est convertie à l’islam à l’âge de 16 ans. À la suite de l’abandon de son compagnon, qui la laisse seule avec un petit garçon, Laura sombre dans la dépression et se radicalise.

En juin 2014, elle décide de se rendre en Syrie avec son fils de 4 ans et son nouveau mari, rencontré quelques semaines plus tôt sur internet. Une fois sur place, la famille est prise en charge par le groupe terroriste « État Islamique ».

Son époux est directement envoyé dans un camp d’entrainement, alors qu’elle est recluse dans une madafa, une maison pour femmes. Les règles religieuses strictes, la cruauté de Daesh ; petit à petit, Laura ouvre les yeux.

Guidée par son instinct maternel et sa prise de conscience, elle ne pense plus qu’à une chose : rentrer en Belgique, auprès de sa famille. Mais s’échapper du califat est quasi impossible. Il lui faudra plusieurs mois pour, finalement, trouver la sortie de l’enfer.

Dans ce livre, elle décrit la réalité de la vie sous le drapeau noir comme jamais aucune femme revenue de là-bas n’a osé le faire.

Aujourd’hui, elle est capable de faire le point avec lucidité sur ce qui l’a poussée à partir et sur ce qu’elle a vécu.


« Elle dénonce sans détour la condition des femmes et des enfants, l’horreur, la barbarie de Daesh et porte un regard sans concession sur elle-même. »

Consciente de sa responsabilité et de sa chance, elle intervient dans les écoles pour témoigner et pour prévenir les jeunes filles de ce qui les attend réellement en Syrie. À l’heure où tout le monde parle de prévention de la radicalisation violente et de déradicalisation, ce témoignage ne laissera personne indifférent.

Et aussi parce que je vais le rencontrer fin janvier et que Régine de Lire c'est libre m'en a donné envie :


Repose-toi sur moi     -  Serge Joncour

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Flammarion
Parution:17/08/2016
Format:14.5x22 cm
Prix:21,00 €
EAN:9782081306639

Présentation de l'éditeur

Aurore est styliste et mère de famille. Ludovic est un ancien agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ils partagent la cour de leur immeuble parisien et se rencontrent car des corbeaux s'y sont installés. Leurs divergences pour régler ce problème les mènent à l'affrontement mais ils finissent par apprendre à se connaître

Ce n'est pas terminé, je n'ai pas résisté à la tentation via


Les contes défaits  -  Oscar Lalo

Couverture du livre Les Contes défaits
Belfond
Pointillés
Parution le 25 août 2016
224 pages
Prix 18 euros

Présentation de l'éditeur


Peau d'âme, noire neige, le petit poussé... Il était zéro fois... c'est ainsi que commencent Les contes défaits.

Peau d'âme, noire neige, le petit poussé... Il était zéro fois... c'est ainsi que commencent Les contes défaits.
L'histoire est celle d'un enfant et de l'adulte qu'il ne pourra pas devenir.
Je suis sans fondations. Ils m'ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m'empêche de mettre le mien. La page reste blanche car tout ce qui s'y inscrit s'évapore.
Sans rien dire jamais de ce qui ne se montre pas, loin de la honte et de la négation, Oscar Lalo convoque avec ses propres mots, pourtant universels, la langue sublime du silence...
Et c'est en écrivant l'indicible avec ce premier roman qu'il est entré de façon magistrale en littérature.