lundi 31 octobre 2022

On la trouvait plutôt jolie - Joël Alessandra

On la trouvait plutôt jolie - Joël Alessandra










Michel Lafon
Parution : 22 septembre 2022
Auteur : Michel Bussi
Scénario et dessin : Joël Alessandra
Pages : 144
Isbn : 9782749946344

Prix : 22.95 €


Présentation de l'éditeur

À Port-de-Bouc, près de Marseille, Leyli Maal fait le ménage dans des hôtels pour subvenir aux besoins de ses trois enfants, Bamby, Alpha et Tidiane. Personne ne peut se douter que Leyli cache un lourd secret.
" –; Qu'est-ce qui ne va pas, Leyli ? Vous êtes jolie. Vous avez trois jolis enfants. Bamby, Alpha, Tidiane. Vous vous en êtes bien sortie.
–; Ce sont les apparences, tout ça. Du vent. Il nous manque l'essentiel. Je suis une mauvaise mère. Mes trois enfants sont condamnés. Mon seul espoir est que l'un d'eux, l'un d'eux peut-être, échappe au sortilège.
Elle ferma les yeux. Il demanda encore :
–; Qui l'a lancé, ce sortilège ?
–; Vous. Moi. La terre entière. Personne n'est innocent dans cette affaire."


L'avis de mon mari

Cette BD est une adaptation du roman de Michel Bussi.

Leyli Maal vit à Port-de-Bouc, près de Marseille. Elle est arrivée depuis plusieurs années du Bénin. Elle a trois enfants : Tidiane le cadet, Alpha et Bamby. Elle a un job de femme de ménage dans un hôtel. A partir de là commence une intrigue à multiples facettes qui implique ses enfants, des organisations soi-disant humanitaires s’occupant des migrants mais leur soutirant surtout beaucoup d’argent, le flic Julo Flores enquêtant sur un premier meurtre et d’autres flics pas nets.

Le tout est superbement mis en images, une vraie mise en scène de cinéma avec flash-backs racontant le parcours de Leyli avant d’arriver en France.

Cependant on manque parfois de repères géographiques, passant d’une scène à une autre sans autre explication. J’ai souvent dû revenir plusieurs pages en arrière pour comprendre ce qui se passait car les rebondissements sont excessivement nombreux.

Ceci dit je recommande cette BD qui sort vraiment de l’ordinaire.

Sa note : ♥♥♥♥




dimanche 30 octobre 2022

Le bel Alex - Julia Reynaud

Le bel Alex  -   Julia Reynaud



 















Casterman
Parution : le 31 août 2022
Pages : 160
ISBN : 9782203225985
Prix : 22 €

Présentation de l'éditeur


Et si aimer, c’était d’abord s’accepter soi-même ?


Noah est amoureux d’Alex, une jeune femme très sûre d’elle. Même s’ils passent du bon temps ensemble, Alex ne souhaite pas s’engager dans une relation sérieuse. Elle est par ailleurs fascinée par Marley Johnson, sex-symbol hollywoodien au physique parfait. Pour plaire à Alex et gagner son amour, Noah va chercher à transformer son corps pour correspondre à tout prix aux standards de beauté masculine renvoyés par les médias et les réseaux sociaux. Jusqu’où cela va-t-il le mener ? Est-ce que c’est vraiment ça, l’amour ?



Mon avis

C'est le premier album pour Julia Reynaud qui avait remporté en 2020 le prix Raymond Leblanc de la jeune création.  

Noah est étudiant, il joue de la guitare et avec son ami Claude et aimerait participer au Bru Festival, c'est un rêve..

Il va rencontrer Alex dont il tombe éperdument amoureux.  Oui mais Alex fait une fixette sur Marley Johnson, un sex-symbol hollywoodien à la plastique parfaite.

Du coup, Noah va se laisser influencer par les pubs et les réseaux pour transformer son corps, au programme anti-rides, make up, sport intensif et j'en passe.  

Pour la séduire et prendre une place dans le coeur d'Alex, inverser les rôles, c'est super intéressant et nous donne un point de vue complètement inédit, je trouve. 
Mais changer pour plaire et se perdre un peu... est-ce vraiment de l'amour ? 

J'ai beaucoup aimé ce jeu de la séduction au masculin, cette inversion des normes sociétales et les questions qui en découlent.  Une remise en question du genre ?  D'où le titre, le bel Alex ?

Un premier album réussi.

Ma note : 8.5/10






vendredi 28 octobre 2022

A short story : la véritable histoire du Dahlia Noir

 A short story : la véritable histoire du Dahlia Noir  - 

Run et Florent Maudoux












Rue de Sèvres - Label 619
Parution : 31 août 2022
Scénario : Run
Dessins : Florent Maudoux
Pages : 112
Isbn : 9782810203017
Prix : 19.90 €


Présentation de l'éditeur



Probablement le récit le plus documenté à ce jour sur le Dahlia Noir, mettant l’accent sur sa vie plutôt que sur le meurtre sinistre dont elle fut victime.


A Short Story retrace avec un souci du détail sans précédent la vraie histoire d’Elizabeth Short, plus connue sous le pseudonyme du Dahlia Noir, qui avait quitté son Massachusetts natal pour s’installer à Los Angeles, envisageant une carrière de star hollywoodienne. L’histoire et les dialogues, écrits d’après les documents déclassifiés du FBI, retrace la vie de cette jeune femme perdue dans Hollywood, en particulier les 3 mois qui ont précédé son horrible assassinat, et repose sur les témoignages recoupés de gens l’ayant connue et côtoyée. De son séjour au Figueroa Hotel avec Marjorie Grahams, à l’incident des trois de San Diego, un récit méticuleusement documenté, loin des clichés habituels sur une figure féminine dont on pensait tout connaître.

Disponible également dans une version luxe en noir et blanc à tirage limité.


L'avis de mon mari

Tout d’abord un jeu de mots dans le titre, A Short Story, une histoire courte, celle de Elisabeth…Short, jeune américaine venant du Massachussets et partie en Californie pour réussir, devenir une star. 

Nous sommes dans les années 40 en plein milieu de la seconde guerre mondiale. Elisabeth ou Beth va de petit boulot en petit boulot, elle est très attirante et va rencontrer principalement des militaires. Elle va continuellement bouger, très instable autant physiquement que mentalement, voyageant de Californie en Floride et retournant parfois chez elle.

Parfois des occasions de réussite se présentent à elle mais systématiquement elle les rate comme si une sorte d’auto-destruction opère en elle.

L’épilogue est terrible. Beth est assassinée, on retrouve son corps coupé en deux le long d’une route de Los Angeles le 15 janvier 1947.

Ce meurtre n’a jamais été élucidé et a fait grand bruit à l’époque de par sa violence et le surnom de la victime, le Dahlia Noir en référence au Dahlia Bleu, film sorti peu avant sa mort et relatant justement l’assassinat d’une jeune femme et la recherche de son assassin. 

Par contre la presse ne s’est pas trop intéressée au parcours chaotique de Beth. C’est ce que ce roman graphique s’emploie à réaliser. 

Au début plusieurs pages de texte racontent le début du périple de Beth, on se demande vraiment quand la partie BD va commencer.

Très belle réussite graphique avec cette atmosphère années 40. Tout cela est superbement documenté, un gros travail de recherches. En fait peut-être trop. Je dirais que c’est le défaut de cet ouvrage, trop de détails jusqu’à des pages et des pages de manchettes de journaux sur l’assassinat ou de portraits des meurtriers potentiels. 

On aurait aimé plus de BD. Cela reste malgré tout un beau livre à la présentation hyper soignée jusqu’à sa reliure old school.

Ma note : 7/10





mardi 25 octobre 2022

Billy Wilder et moi - Jonathan Coe ♥♥♥♥

Billy Wilder et moi    -   Jonathan Coe   ♥♥♥♥



 














Gallimard (1ère parution 2021)
Ecoutez lire  
Lu par Isabelle Carré
Traduit de l'anglais par Marguerite Capelle
Parution : 01/09/22
Contient 1 CD audio au format mp3. Durée d'écoute : env. 7h
Isbn : 9782072991066
Prix : 21.90 €

Présentation de l'éditeur

Dans la chaleur exaltante de l’été 1977, la jeune Calista quitte sa Grèce natale pour découvrir le monde. Sac au dos, elle traverse les États-Unis et se retrouve à Los Angeles, où elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, la voici à la table du célèbre cinéaste hollywoodien Billy Wilder, dont elle ne connaît absolument rien. Quelques mois plus tard, sur une île grecque transformée en plateau de cinéma, elle retrouve le réalisateur et devient son interprète le temps d’un fol été, sur le tournage de son avant-dernier film, Fedora. Tandis que la jeune femme s’enivre de cette nouvelle aventure dans les coulisses du septième art, Billy Wilder vit ce tournage comme son chant du cygne. Conscient que sa gloire commence à se faner, rejeté par les studios américains et réalisant un film auquel peu de personnes croient vraiment, il entraîne Calista sur la piste de son passé, au cœur de ses souvenirs familiaux les plus sombres.
Roman de formation touchant et portrait intime d’une des figures les plus emblématiques du cinéma, Billy Wilder et moi reconstitue avec une fascinante précision l’atmosphère d’une époque. Jonathan Coe raconte avec tendresse, humour et nostalgie les dernières années de carrière d’une icône, et nous offre une histoire irrésistible sur le temps qui passe, la célébrité, la famille et le poids du passé.

Isabelle Carré rend compte avec talent des émotions multiples qui traversent les principaux protagonistes, parmi lesquels l’émouvante Calista et le malicieux Billy Wilder.


L'auteur


Jonathan Coe est né en 1961 à Birmingham. Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l'université de Warwick, il devient professeur de littérature. Son roman, "Testament à l'anglaise", le propulse sur la scène internationale. En 1998, il reçoit le prix Médicis étranger pour "La Maison du sommeil". "Le miroir brisé" est son premier ouvrage pour la jeunesse. C'est confesse-t-il,"l'un de mes livres les plus politiques même si je lui ai donné la forme d'un conte de fées".


Photo Catherine Hélie © Éditions Gallimard







Mon avis

Une expérience "Ecoutez lire" pour découvrir la plume de Jonathan Coe.  C'est Isabelle Carré qui donne vie à ce magnifique récit qui va nous apprendre l'essentiel sur le scénariste et réalisateur de Fedora par l'intermédiaire de Calista, une jeune grecque âgée de 20 ans en 1977.  

A cette époque, elle va rencontrer par l"intermédiaire de Gil, avec qui elle arpentait les Etats-Unis, un certain Billy Wilder, ami du père de son amie.  Faut dire que cette rencontre elle s'en souvient , en short et t-shirt dans un resto chic de L.A....    À cette époque, elle n'avait aucune idée de ce qu'était le monde du cinéma.

Aujourd'hui quinqua, maman de deux filles qui vont quitter le nid, elle se souvient, de sa jeunesse , du tournage de Fedora, sur une île grecque. Elle, qui a eu la chance de côtoyer Billy Wilder et son inséparable scénariste, Iz Diamond.   Elle se souvient du tournage, de l'atmosphère de cette époque, des confidences de Billy Wilder, de sa gloire, de son passé et de son déclin ...

C'est un portrait intime, rempli d'humour et de tendresse.

Billy Wilder est d'origine juive, né en Autriche.  J'ai pris plaisir à découvrir sa vie, sa carrière, lui, le scénariste et réalisateur qui a fui l'Europe dans les années 30 pour les Etats-Unis.

C'est l'auteur de succès comme "Le poison", "La garçonnière", "Certains l'aiment chaud"...

On comprendra son acharnement à créer "Fedora" - financé par l'Allemagne, un peu comme une revanche sur les nazis.

Un roman que j'ai beaucoup aimé aussi grâce à la voix d'Isabelle Carré nous rendant les émotions multiples de Calista et son attachement pour Billy Wilder.

Calista nous raconte ses souvenirs, les confidences de Billy.  Originalité dans le chapitre "Munich" qui nous raconte la fuite de l'Allemagne nazie sous forme de scénario.

Après cette lecture, j'ai vraiment envie de visionner des films de Billy Wilder.

Ma note : 9/10




vendredi 21 octobre 2022

les gens sont beaux - Baptiste Beaulieu

Les gens sont beaux - Baptiste Beaulieu














Les arènes Jeunesse
Parution : 13 octobre 2022
Scénario : Baptiste Beaulieu
Dessin : Qin Leng
Pages : 32
A partir de 6 ans
Isbn : 9791037507112
Prix : 16.90 €


Présentation de l'éditeur


"Regardons-nous dans le miroir. Aimons la personne qui s'y trouve"

Baptiste Beaulieu






Baptiste Beaulieu est né en 1985. Médecin généraliste et romancier, il est également chroniqueur sur France Inter dans l’émission « Grand bien vous fasse ». Il est l’auteur de nombreux livres à succès dont Alors voilà : les 1001 vies des urgences, Toutes les histoires d’amour du monde et Celle qu’il attendait.


Source : L'iconopop



Mon avis

Un album jeunesse.

Papou est retraité, il va raconter à notre narratrice de six ans, l'histoire de sa cicatrice, mais aussi que chaque être humain a des traces, une histoire. 

Papou était médecin et il lui raconte que des corps, il en a vu beaucoup et que les corps ont toujours une histoire.

Se moquer des corps, c'est se moquer aussi de son histoire !

Quand on la connaît, on voit les gens autrement.  Par exemple; Hakim le carreleur et son dos tordu, Maryline et ses gants blancs, Rebecca et son poids ...  L'important n'est pas de plaire mais d'être heureux.

Nos blessures guérissent mieux quand on les partage.  On se sent moins seul.  Apprendre à aimer son corps c'est apprendre à être soi même.

Un joli album.

Ma note : 9/10

Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la photo pour découvrir ma chronique






mercredi 19 octobre 2022

Passeport - Sophia Glock

 Passeport     -   Sophia Glock


























Casterman
Parution : 17 août 22
Pages : 312
Traduit de l'anglais (USA) par Naomi Defays
Isbn : 9782203228672
Prix : 24 €

Présentation de l'éditeur


Les parents de Sophia ne sont pas se qu’ils prétendent être…


Parents murés dans leurs non-dits, déracinement, inconfort du statut d'expat… Sophia ressent intuitivement que quelque chose de trouble se joue dans la cellule familiale. L'année de ses 17 ans, fraîchement débarquée dans un nouvel État d'Amérique latine, elle va tenter de vivre une adolescence normale.

« On pourrait avoir du mal à s’identifier à une ado dont la famille a de tels secrets, mais Sophia réussit à nous plonger dans son monde. C’est un livre qui touche au cœur, une vraie réussite. »
TILLIE WALDEN - Autrice acclamée de Dans un rayon de soleil et Spinning


Sophia Block

Sophia Glock réside à Austin (Texas). Formée au William & Mary College et à la School of Visual Arts, elle collabore régulièrement avec le New Yorker, Buzzfeed, et Time Out New York.
Passeport est son premier roman graphique.


Mon avis

C'est un roman autobiographique que nous propose Sophia Glock.  C'est son premier et il est très réussi.

Un graphisme doux, tout en finesse, agréable bichromie dans les violets clair et orangé.

Sophie nous parle de son adolescence.  Ce n'est déjà pas une période très simple en temps normal, mais imaginez-vous, pour elle de nombreux déménagements, pas moins de huit écoles et six pays.  

Difficile non !  D'autant plus qu'elle ne peut rien faire comme les autres, qu'elle doit garder le secret sur la profession de ses parents.  On ne lui laisse rien faire seule, trop dangereux !  

C'est compliqué de se faire des amis et de comprendre le monde qui l'entoure, d'y trouver sa place dans ces conditions.

L'année de ses 17 ans, elle va essayer de vivre la vie d'une adolescente normale, fraîchement débarquée dans un pays d'Amérique Latine.

Elle va découvrir le théâtre, l'amitié avec Beth et le premier amour.

Un récit sur le déracinement, les non-dits et les secrets.

Un livre touchant.

Ma note : 8/10








dimanche 16 octobre 2022

Café littéraire : Ecrire à 4 mains avec Agnès Dumont et Patrick Dupuis

 Café littéraire : Ecrire à 4 mains  avec Agnès Dumont et Patrick Dupuis  le 17 novembre 2022







Le prochain café littéraire aura lieu le 17 novembre prochain à 19h à la bibliothèque Maurice Carême.


C'est un duo que j'aurai le plaisir d'accueillir.  Depuis 2020 ils ont pris goût à écrire ensemble.

En effet, le troisième opus devrait sortir tout bientôt.  Après Louvain-La-Neuve avec "Une mort pas très catholique" et Liège avec "Neige sur Liège" , ce duo continue à nous proposer des enquêtes qu'un autre duo celui de Roger Staquet et Paul Ben Mimoun mènent avec brio.  

Vous avez trouvé ?


C'est la liégeoise Agnès Dumont et le néo-louvaniste Patrick Dupuis qui seront mes invités.

On va passer un bon moment en leur compagnie, c'est certain.


On les découvre un peu ?


Agnès Dumont



Agnès Dumont est licenciée en philologie romane, elle enseigne la littérature à de futures bibliothécaires. C'est une romaniste passionnée. Elle a participé à de nombreux ateliers d'écriture.
Elle aime sa ville : Liège. Son art de prédilection est la nouvelle.

Elle a au départ participé à divers concours et remporté de nombreux prix.

Il y a eu une belle rencontre avec Quadrature à Louvain-La-Neuve, c'est LA maison d'éditions incontournable du genre nouvelle.

Elle y publie en 2008 un premier recueil : "Demain, je franchis la frontière"

Une montagne de prix dont Le grand prix du polar 1997 de la RTBF pour "Une bonne mère

Le second : "J'ai fait mieux depuis " est paru en 2011 et a reçu le Prix Georges GARNIR

Le thème abordé est la quête de reconnaissance de personnes mal aimées.

En 2013, toujours chez Quadrature est sorti "Mola Mola"


"A qui se fier" est paru en 2018


Patrick Dupuis




Patrick Dupuis est né à Etterbeek, le 5 décembre 1950. Il est marié et père de deux enfants. Il habite à Louvain-la-Neuve.Licencié en philologie romane, en politique économique et sociale, il a été titulaire de la classe d'accueil et enseigne l'histoire aux classes supérieures, jusqu'à sa retraite en 2007.Nouvelliste, il est passé de l'autre côté du mur et participe à l'aventure de Quadrature, une maison d'éditions qu'il a fondée avec quelques amis. Quadrature publie, à compte d'éditeur, cinq recueils de nouvelles par an.

Patrick Dupuis est passionné par la nouvelle, à la fois comme lecteur, comme éditeur (chez Quadrature) et comme auteur. Quatres recueils de nouvelles chez Luce Wilquin



Source Objectif plumes

Une mort pas très catholique Dumont-Dupuis


Enquête à Louvain-la-Neuve

Un cadavre sur un lit derrière une porte fermée à clé de l’intérieur : classique. Dans la ville universitaire de Louvain-la-Neuve : plutôt inédit !
S’il y a meurtre, qui aurait tué ? Voleur dérangé ou tueur missionné ? Étudiant shooté ou sugar baby affolée ? Arpentant la ville piétonne, un flic retraité et un inspecteur débutant unissent leurs forces pour secouer les apparences…

Mon avis en cliquant sur la couverture 


Neige sur Liège - Dumont/Dupuis



Une disparition inquiétante, un appel au secours. Il n’en faut pas plus pour que Roger Staquet et Paul Ben Mimoun reprennent du service. Après Une mort pas très catholique, le vieux flic retraité et le jeune inspecteur sillonnent la région liégeoise à la recherche d’Honorine, réfugiée sans papiers qui s’est volatilisée… un soir d’été. Pas de flocons dans le ciel de la ville, mais une autre neige, addictive, illégale, pour laquelle on n’hésite pas à tuer. Une énigme difficile que nos amis auront beaucoup de mal à résoudre.


Mon avis en cliquant sur la couverture



Modalités pratiques

Adresse du jour: Bibliothèque Maurice Carême
Rue de l'Ermitage 65
1300 Wavre


Parking à proximité (La Sucrerie) à l'arrière c'est gratuit !


C'est gratuit mais il faut s'inscrire en envoyant un petit mail à l'adresse suivante : bibliocareme@wavre.be ou téléphoner au 010/230415

Au plaisir de vous y retrouver nombreux j'espère !





vendredi 14 octobre 2022

Une grande actrice - Stefan Liberski

 Une grande actrice - Stefan Liberski











Onlit éditions
Parution : 13/10/21
Pages : 212
ISBN 978-2-87560-141-4
Illustration de couverture : Olympe Tits
Couverture : studio alvin
Prix : 18 €


Présentation de l'éditeur

À défaut d’exister, Jacqueline Boulanger peut jouer tous les rôles. Elle joue bien. Elle séduit tout le monde. Son mari. Ses enfants. Ses amis. Les hommes de son entourage.
Le vide qui la ronge la pousse toujours plus loin dans sa quête d’une image flatteuse d’elle-même. Un jour, contre toute attente, Jacqueline tombe sous le pouvoir d’une autre femme, Josyane, une sorte d’ogre, un monstre hanté comme elle par le néant. Un livre violent, terrible et drôle.


Stefan Liberski

Stefan Liberski est écrivain, réalisateur et comédien. Il a publié de nombreux romans depuis G.S, écrivain tout simplement chez Albin Michel (1995) jusqu’à La Cité des femmes chez le même éditeur en 2018, en passant par Des Tonnes d’amour chez Niffle-Cohen ou Le Triomphe de Namur, à La Muette/Le Bord de l’eau. Au cinéma, on lui doit, entre autres Bunker Paradise et Tokyo Fiancée. Sa plume humoristique au sein des Snuls, de JAADTOLY ou encore de Froud et Stouf, a fait rire plusieurs générations.

Mon avis

Jacqueline Boulanger a trois enfants, deux filles Nanou et Jadwiga, et un fils Roman.  Elle a toujours séduit tout le monde; ses amis, ses enfants, les hommes de son entourage.

À la mort de son mari, elle se libère.  Elle va acheter un vieux moulin qu'elle va retaper, et c'est comme ça qu'elle rencontre Josyane qui va l'aider pour les travaux et dans ses finances !

Josyane est une sorte d'ogresse, le "Tas" comme Jacqueline la surnomme, toujours vêtue d'un pantalon en jersey noir et un chemisier beige en lycra.  Elle est masculine, a 30 ans de moins que Jacqueline, a terminé polytechnique.   Elle va peu à peu s'installer dans la vie de Jacqueline.

Jacqueline, c'est la mère castratrice, féroce avec ses enfants, dominatrice.  Elle les écrase mais aussi les séduit, elle est toujours en représentation, toujours tout sourire dehors, elle joue ses rôles... et surtout elle parle et ses enfants, enfin surtout Roman a intérêt à l'écouter !

Avec Josyane, elle va parcourir le monde, consommer, sans rien en garder.  On visite et on oublie...
Prendre l'apéro est un rituel et parcourir les restaurants gastronomiques son presque quotidien au point
de ne plus apprécier et de se transformer physiquement, grossir de plus en plus pour par mimétisme ressembler à Josyane...

Humour féroce, cruauté, jalousie sont les ingrédients de ce conte cruel.  C'est la folie qui est racontée, la supercherie car tout ce que joue Jacqueline est faux.  

Sait-elle encore qui elle est ? Cette mère incarne le statut de l'imposture.

L'écriture est juste, épurée.  C'est vraiment magnifiquement écrit.

Ma note : 8.5/10


Les jolies phrases

Pour elle, tout le monde était un imposteur.

Elle n'a plus que ça : payer.  Payer lui fait plaisir.  On peut lui laisser ça, quand même.
 
La force imaginaire de Jacqueline Boulanger qui organisait ainsi son théâtre intime, cocasse et déchirant, plongeait son fils dans un tourbillon d'émotions impossibles et contradictoires.  Seuls les très grands acteurs réussissaient à susciter, pile en même temps, le rire et les larmes.

Sa mère n'était pas coupable.  Roman avait reçu une vie comme elle en avait eu une.  Ses parents avaient été ce qu'ils pouvaient être.  Sans doute aurait-il préféré s'aimer mieux, c'eût été plus facile.  Plus confortable, plus efficace.  Mais après tout il ne pouvait s'en prendre qu'à lui.  L'homme était libre, n'est-ce pas ?  Ces banalités et ces fausses évidences le frappaient comme des révélations dans l'ascenseur qui le ramenait à l'étage, elles le giflaient et le griffaient comme les scènes de rédemption dans les films.   Au détour d'un couloir où il titubait, une affiche était punaisée sur laquelle Benoît Poelvoorde souriait, sa mère à ses côtés.  Il était écrit : "Bien vieillir, c'est pas du cinéma! "



lundi 10 octobre 2022

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire





On commence avec une petite merveille.


Souvenirs des montagnes au loin -  Orhan Pamuk



 














Gallimard
Livres d'art
Parution : 29/09/22
Trad. du turc par Julien Lapeyre de Cabanes
Pages : 396
ISBN : 9782072906633
Prix : 39.50 €


Présentation de l'éditeur

« Je dois écrire sur mon bonheur de recouvrir un dessin de texte. Entre 7 et 22 ans j'ai cru que je serais peintre. À 22 ans le peintre en moi est mort et j'ai commencé d'écrire des romans. En 2008, je suis entré dans une boutique pour en ressortir avec deux grands sacs pleins de crayons et de pinceaux, le peintre en moi n'était pas mort. »

Depuis ptus de dix ans,Orhan Pamuk écrit et dessine quotidiennement dans ses carnets. lI y consigne les événements de la journée, note ses réflexions sur l'actualité, s'interroge sur la construction de ses livres, dialogue avec les personnages de ses romans... Les semaines, les mois, les années passent, et l'auteur reprend, complète, crayonne sans cesse les pages restées vides, donnant naissance à un ensembte foisonnant exceptionneI où s'entremêlent textes et dessins.
Pour la première fois, l'écrivain qui rêvait de devenir peintre révèle ses carnets à travers une sélection personnelle réalisée parmi plusieurs milliers de pages.


Du belge sur un sujet interpellant : l'euthanasie

Le faiseur de mort  -  Olivier Henskens

























Lilys éditions
Parution : 08 octobre 2022
Pages : 266
Isbn : 978-2-39056-024-1
Prix : 22.50 €

Présentation de l'éditeur


Un juge parisien perd pied face à la lente agonie de son grand amour. Déchiré entre la loi qu’il a servie toute sa vie et les demandes de sa femme, qui ne peut plus souffrir, son existence se noie, entre remord et douleur. Jusqu’à ce qu’il pense trouver son salut.

L’euthanasie est au cœur de ce second roman. Mais Le Faiseur de mort, c’est aussi l’histoire d’un amour inconditionnel et de sa perte, l’histoire d’un homme qui affronte seul le crépuscule de sa vie dans une société où il ne fait pas bon vieillir.

Une réception d'une maison d'éditions que j'aime beaucoup, Rouergue, un polar


S'ils n'étaient pas si fous  -  Claire Raphaël














Rouergue Noir
Parution : 5 octobre 22
Pages : 288
Isbn : 9782812623936
Prix : 22 €

Présentation de l'éditeur



Que fait la police lorsqu’une femme est tuée d’un coup de feu dans la nuit et que sa fille unique, atteinte de schizophrénie, s’accuse du crime mais décrit une scène incompatible avec les éléments recueillis par les enquêteurs ?

Dans une banlieue parisienne un peu triste mais plutôt tranquille, un flic expérimenté, Ludovic Marchand-Thierry, dirige à partir de faits ténus mais têtus une enquête où l’objectivité et le métier forcent la vérité. Là où les gens se croisent sans se connaître, lui va entrer dans des vies, remonter le fil des histoires jusqu’au point où un assassin appuie sur la détente. Dans cette partition complexe, où il faut parfois toute la compétence et le doigté d’un policier pour obtenir des indices décisifs, Alice Yekavian, ingénieure de la police scientifique, saura, elle, faire parler les armes. Et le hasard.

Dans ce troisième et passionnant roman de Claire Raphaël, au plus près de la réalité du travail policier, le lecteur entre dans ce temps particulier où la folie brise toutes les apparences, la mort toutes les évidences.


Un autre roman noir qui sent la vanille et le souffre

L'aigle noir  -  Jacques Saussey


























Editions Fleuve
Fleuve Noir
Parution : 6 octobre 2022
Pages : 528
Isbn : 9782265155732
Prix : 22.90 €

Présentation de l'éditeur 

Une île de rêve
Un tragique accident

Le thriller de tous les dangers

La Réunion, 2020. Un sorcier vaudou tisse sa toile autour de l'obscure Eglise qu'il a fondée loin de son Togo natal. Un homme meurt dans une terrible attaque de requin. Une petite fille se replie sur sa détresse de jour en jour. L’île, malgré ses paysages entre lagons turquoise et montagnes luxuriantes, n’a rien du paradis auquel Paul Kessler s’attendait. Pourtant, cet ex-commandant de police n’aspirait qu’à un peu de tranquillité jusqu’à sa rencontre, à Toulon, avec Hubert Bourdonnais.

Trois ans plus tôt, ce riche industriel a quitté l'archipel en confiant la direction de la vanilleraie familiale à Pierre, son fils unique. Mais celui-ci est décédé dans un crash d’hélicoptère. Et si la gendarmerie a conclu à un accident, Hubert Bourdonnais, lui, ne croit pas à cette thèse. Face à ses doutes, Kessler a accepté de mener l’enquête, sans imaginer qu’il serait confronté à une réalité bien sombre…


Changement de registre, un roman graphique de Rochette

La dernière reine  -  Rochette



















Casterman
Parution : 5 octobre 22
Pages : 240
ISBN : 9782203208353
Prix : 30 €

Présentation de l'éditeur


Le nouveau récit alpin de Jean-Marc Rochette, un chef d'oeuvre !


Gueule cassée de 14, Édouard Roux trouve refuge dans l'atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage. Elle lui redonne un visage et l'introduit dans le milieu des artistes de Montmartre. En échange, Édouard lui fait découvrir la majesté du plateau du Vercors et l'histoire du dernier ours qu'il a vu tué quand il était enfant. Au cœur du Cirque d'Archiane, il lui dévoile la Dernière Reine et incite Jeanne a créer le chef d’œuvre qui la fera reconnaître.
Dans la veine des grands romans feuilletons du 19e, La Dernière Reine croise les destins du dernier ours du Vercors et d’Édouard Roux gueule cassée de 14.
Comme précédemment dans Le Loup, homme et animal se confrontent dans un récit puissant, mêlant questionnements écologiques, féminisme, histoire d'amour et histoire de l'art.

On termine avec le petit dernier d'une série que j'adore  "La guerre des Lulus"

La guerre de Lulus   8. Luce    -    Régis Hautière & Hardoc















Casterman
Parution : 05/10/22
Scénario : Régis Hautière
Dessin : Hardoc
Pages : 64
ISBN : 9782203222779
Prix : 13.95 €


Présentation de l'éditeur


Séparés à l’issue de la guerre, les Lulus vont-ils parvenir à se retrouver ?


1919. Dans une Belgique qui se reconstruit, Luce redécouvre son village, sa famille et ses amis. La guerre, l’éloignement et le temps qui passe ont changé beaucoup de choses. Elle fait connaissance avec son tout jeune frère et renoue avec sa meilleure amie, Clarisse, mais elle réalise peu à peu qu’elles sont devenues très différentes. Lucien, Luigi et Franz ont voyagé pour la rejoindre. Leurs retrouvailles sont un grand moment de joie mais elles révèlent aussi les blessures de chacun. La force de leur amitié leur permettra-t-elle de retrouver les autres Lulus ?

dimanche 9 octobre 2022

La vie clandestine Monica Sabolo

La vie clandestine -  Monica Sabolo



 














Gallimard
La Blanche
Parution : 18 août 2022
Pages : 320
Isbn : 9782072900426
Prix : 21 €


Présentation de l'éditeur

« Je tenais mon sujet. Un groupe de jeunes gens assassinent un père de famille pour des raisons idéologiques. J’allais écrire un truc facile et spectaculaire, rien n’était plus éloigné de moi que cette histoire-là. Je le croyais vraiment. Je ne savais pas encore que les années Action directe étaient faites de tout ce qui me constitue : le silence, le secret et l’écho de la violence. »

La vie clandestine, c’est d’abord celle de Monica Sabolo, élevée dans un milieu bourgeois, à l’ombre d’un père aux activités occultes, disparu sans un mot d’explication. C’est aussi celle des membres du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe, objets d’une enquête romanesque qui va conduire la narratrice à revisiter son propre passé.

Comment vivre en ayant commis ou subi l’irréparable ? Que sait-on de ceux que nous croyons con-naître ? De l’Italie des Brigades rouges à la France des années 80, où les rêves d’insurrection ont fait place au fric et aux paillettes, La vie clandestine explore avec grâce l’infinie complexité des êtres, la question de la violence et la possibilité du pardon.

Monica Sabolo

Monica Sabolo est une journaliste et romancière française.

Elle a grandi à Genève en Suisse où elle fait ses études. Après avoir milité pour la défense pour les animaux, au sein du WWF en Guyane puis au Canada, elle travaille à Paris en 1995 comme journaliste pour un nouveau magazine français "Mer et Océans".

Monica Sabolo passe dans les rédactions des magazines "Voici" et "Elle". Au lancement de "Grazia" (Mondadori France), elle est recrutée comme rédactrice en chef "Culture et People".

En 2000, elle publie son premier roman, "Le Roman de Lili". Elle réitère cinq ans plus tard, en 2005, avec "Jungle".

Début 2013, elle prend un congé sabbatique de quelques mois pour écrire un troisième roman, "Tout cela n'a rien à voir avec moi" (2013), pour lequel elle reçoit la même année le prix de Flore.

En janvier 2014, Monica Sabolo quitte "Grazia" et le journalisme pour se lancer dans une nouvelle activité : l'écriture de scénario. "Crans-Montana" (2015) obtient le grand prix SGDL du roman 2016.

En 2017 elle publie "Summer", finaliste du Prix Goncourt des lycéens et finaliste du Prix du roman des étudiants France Culture - Télérama, roman pour lequel Monica Sabolo a reçu le Prix des lecteurs de la Fête du Livre de Bron 2018.
Il sera suivi en 2019 par le roman "Eden", pour lequel elle s'égare dans les bois de Colombie-Britannique, émerveillée par les lieux et horrifiée par le sort des femmes autochtones.


Source : Babelio

Mon avis

Monica Sabolo est à la recherche d'inspiration pour son prochain roman.  C'est en entendant l'émission "Affaires sensibles", qu'elle pense l'avoir trouvé.  Ecrire sur le groupe "Action Directe".  Elle est, à ce moment à des lieues de penser que ce sujet la rapprochera de son histoire.

Commence alors un travail titanesque, une enquête de grande envergure sur "Action Directe".  Souvenez-vous, c'était un groupe terrorriste qui a sévi en France de 1979 à 1987, avec plus de 80 attentats à son actif.

Il était composé de jeunes personnes : Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Jean-Marc Rouillon et Georges Cipriani.

Le 17 novembre 1986, Action Directe a franchi une limite et est devenu sanguinaire, le PDG de Renault, Georges Besse fut froidemment assasiné.

"Je ne savais pas encore que les années Action Directe étaient faites de ce qui me constitue : le secret, le silence et l'écho de la violence."

En avançant dans son enquête, et en se penchant sur les quatre jeunes "ennemis publics n°1", pour comprendre pourquoi on sombre dans la violence, Monica Sabolo va les voir comme des êtres humains avec leurs failles.  Elle va se rendre compte qu'il y a un parallèle entre cette histoire et la sienne.

C'est un début de roman un peu confus car les deux histoires s'alternent et on ne voit pas de suite ce qui les unit.  Monica Sabolo nous parle d'elle, nous livre l'intime, la découverte que Y. Sabolo n'est pas son vrai père, elle prend conscience aussi de l'inceste qu'elle a subi par ce collectionneur d'art précolombien, de ce que la mémoire peut enfouir.

Elle nous propose une double enquête, celle d'Action Directe et celle sur son passé, ses origines.  Les deux affaires vont s'entremêler pour exorciser le mal.

C'est une écriture magnifique, maitrîsée, tout en délicatesse et sincérité qui nous livre un récit sur la mémoire, sur le mécanisme de dissociation qui lui a permis de surmonter l'inceste.  Peu à peu tout s'éclaire, la limite entre le bien et le mal qui la lie au roman.

Un récit qui l'amène de la mémoire collective à la mémoire intime, d'un trauma collectif à un trauma intime.

Ma note : ♥♥♥♥

Les jolies phrases

Je ne savais pas encore que les années Action Directe étaient faites de ce qui me constitue : le secret, le silence et l'écho de la violence.

Il n'y a rien de plus redoutable que de vivre dans un système capitaliste avec des gens qui ne le sont pas.

Le réel s'adresse-t-il toujours à notre part secrète, inconnue de nous, qui nous mène exactementlà ou elle le désire ? Serait-il possible que l'Histoire be parle en vérité que de nous-même ?

Quand il y a de l'amour, il ne doit pas y avoir de limites !

Nous nous racontons une histoire, puis nous la réécrivons, au fil du temps.  Ce spectre fantasque s'appelle la mémoire .  Le souvenir est un organisme vivant, un corps autonome, qui s'auto-génère. Personne ne ment, le spectre a juste pris la main.

J'aimerais lui demander comment on fait pour vivre hors de la fiction, pour habiter le réel et le présent.  Comment faire en particulier quand dans un mouvement irrépressible, le passé se met à remonter à la surface à la façon d'un cadavre gonflé d'eau.

L'amour est la seule chose intéressante à vivre, la seule qui puisse nous sauver.

Cet aquarium est notre famille en miniature : un milieu trouble, à l'abandon.  Une vitrine que l'on a entretenur pendant quelque temps avec un soin maniaque, l'exposant fièrement aux regards, mais qui nécessite une telle énergie, pour imiter le réel, que finalement, on lâche tout, d'un seul coup, exténué.  L'aquarium est là sous nos yeux, mais on ignore ce qui s'y déroule, derrière le rideau d'algues.  Personne n'y prête plus attention.

Ce qui n'existe pas insite, insiste pour exister.

"Imaginez-vous que vous parliez chimois à des interlocuteurs espagnols : vous pouvez parler doucement, supplier, crier, pleure, cela ne change rien, ils ne comprennent pas le chinois."

Les mots empêchés ressurgissent, en un autre lieu, un autre temps.  Tel pourrait être l'emblème de cette histoire : un oiseau, un message arrimé à la patte, qui aurait mis près d'un demi-siècle à trouver un destinataire.

Façonné pour tromper, le masque semble cacher les choses au profit d'un simulacre, mais sa fonction réelle est de révéler.  Ce n'est pas seulement un instrument de sacrifice ou d'initiation : c'est avant tout un symbole permettant d'accéder à la réalité.

samedi 8 octobre 2022

La garde-robe - Sébastien Ministru

 La garde-robe - Sébastien Ministru









Grasset
Parution : 13 octobre 2021
Pages : 192
EAN : 9782246826354
Prix : 18 €


Présentation de l'éditeur

Vera vient de mourir. Elle avait fui sa famille quand elle était jeune, et deux nièces sont chargées de vider le dressing de cette tante qu’elles n’ont pas connue.De vêtement en vêtement, de tailleur en écharpe et d’écharpe en robe du soir, chaque pièce de la garde-robe de Vera raconte un épisode de sa vie. Chanteuse de variétés dans les années 1970 ayant connu un grand succès puis l’oubli, elle épouse un riche industriel dont les nièces vont découvrir le secret, un secret que Vera a protégé jusqu’à la mort de son mari. Elle-même transporte la blessure de son enfance sans rien pardonner à son milieu d’origine. L’armure des vêtements se fend parfois : quand un réalisateur l’approche pour les besoins d’un film sur les corons de son village natal, les images reviennent, les sens vibrent, et la peau se fait plus tendre.

En reliant les pointillés que forment les habits de Vera, Sébastien Ministru reconstruit la biographie d’une femme qui a traversé les époques, fière, blessée, combative et ne regardant jamais un passé que ses nièces découvrent avec bien des surprises. Elle avait fait de l’élégance un rempart contre la violence du monde. Au fur et à mesure que les siens surgissent de son vestiaire, les faits se redessinent, et se précise l’itinéraire de celle qui avait tout fait pour renoncer à ses origines. Puisque aussi bien elle était “partie sans dire au revoir à son père et à son frère qui, partenaires dans la monstruosité des hommes, lui avaient fait mal sans réussir à la blesser.” Elle a porté sa souffrance comme ses vêtements, avec grâce.
Un personnage de femme dans la lignée des grands personnages féminins de Tennessee Williams.




L'auteur



Sébastien Ministru est né à Mons en 1961. Issu d'un milieu modeste, fils d'un père sarde illetré.
Il a plusieurs casquettes ; chroniqueur littéraire, radio, il est rédacteur en chef adjoint du "Télémoustique" depuis 1984.


Il écrit pour le théâtre, en particulier pour le TTO depuis de nombreuses années : Un homa où ça ?; Psy, Excit, Fever, Cendrillon, ce macho pour n'en citer que quelques unes.


Il a commencé en radio en 98 sur Bruxelles Capitale puis il présenta l'émission culte "Bang Bang" sur Pure Fm, le magazine LGBT. On le retrouve aujourd'hui de manière hebdomaire sur la Première dans "Entrez sans frapper"


Son premier roman "Apprendre à lire" publié chez Grasset en 2018.
"La garde-robe" est son deuxième roman, toujours chez Grasset en 2021


Mon avis

Véra Dor vient de s'éteindre laissant derrière elle un immense dressing contenant une multitude de tenues les plus extraordinaires les unes que les autres : robes en organza, manteau en brocart, cape en zibeline, longue robe asymétrique mais aussi une blouse écossaise, trois tailleurs et une petite robe trapèze orange..

Chaque vêtement est un bout de vie et la garde-robe un immense patchwork composant la vie de Véra.   

Deux nièces inconnues en sont les héritières, elles ont pour mission de vider le dressing en compagnie d'Anne-Marie, l'employée fidèle, l'amie, l'amante.

Á rebours, dans le désordre , une étape de sa vie hors norme est racontée, chapitre par chapitre.

Mais qui était Véra ?

Une jeune femme née dans les Corons haïssant son enfance, son manque de perspective.  Elle a pris son destin en mains déterminée à fuir sa classe.  D'amoureuse de la couture, sténo dactylo, secrétaire de direction, elle est entrée dans le monde du show bizz, chanteuse.  Elle a connu la gloire, célèbre et a détourné tous les scénarios, fait tomber tous les obstacles pour vivre dans un monde de riches auquel elle n'était pas destinée.

C'est un très beau roman à la construction très originale.  L'écriture est magnifique, au vocabulaire riche pour nous décrire le monde de la haute couture, les étoffes et les couleurs. Ce n'est pas un livre sur la mode mais sur le déterminisme social.

Une petite merveille d'originalité.

Ma note : ♥♥♥♥




Les jolies phrases


Elle avait accepté l'invitation, certaine de profiter des performances de ces chanteuses et de ces chanteurs qui continuaient à donner du sens à cette croyance selon laquelle c'est dans les chansons les plus légères qu'on trouve le plus de profondeur.

Elles avaient immédiatement compris que, contrairement à ce qu'on pouvait en penser, ces vêtements n'avaient rien de superficiel mais contenaient des traces d'une vie.

Mais le temps du deuil, n'efface pas le manque, il nous apprend à lui trouver une place, quelque part entre nous et la vie. 

Vera ne tombait plus amoureuse et elle s'en portait très bien, comme délestée d'un poids dont elle ne voulait plus s'encombrer.

Vera se demanda comment on pouvait garder en mémoire des moments d'expériences douloureuses, au point d'y construire toute une vie aux alentours, et d'y évacuer d'autres sans qu'ils ne laissent aucune trace.

Quand je regarde des hommes bien faits, je me demande toujours quels enfants ils ont été.

Les familles sont des jeux de loterie où la détresse est subie par les uns et ignorée par les autres.

Vera grandissait dans une famille où, contrairement aux garçons, les filles n'avaient aucun statut et incarnaient le malheur de leur géniteur d'avoir baisé à côté de la chance.

La mine c'est comme la guerre, ceux qui l'ont faite, au mieux ne veulent plus en parler, au pire ne sont plus là pour en parler. 

Mais j'ai grandi avec l'idée que rêver était un luxe réservé à ceux qui n'ont rien d'autre à faire.  Quelle bêtise.

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mardi 4 octobre 2022

Bilan lecture de septembre

 Bilan lecture de septembre



L'impression d'être en mode ralenti, une semaine de vacances en amoureux, trois jours à Nancy pour "Le livre sur la Place"- un rendez-vous devenu incontournable avec mon amie Nathalie - une préparation de café littéraire et un retard phénoménal dans le blog...


Blog qui a fêté ses 10 ans ce 21 septembre.  L'envie toujours plus grande de lire plus mais aussi d'aller au ciné, au théâtre, de faire des découvertes, c'est bien oui mais je travaille toujours à temps plein donc si je ralentis un peu ce n'est pas si grave.  


Au final seulement 7 lectures


En préparation au café littéraire de septembre , du belge et du bon ♥









Un petit tour du côté de Liège avec Magritte et Simenon




Une belle découverte, le monde du cinéma, celui de Billy Wilder lu par Isabelle Carré.




Un premier roman graphique original.



Et la joie de retrouver la plume d'Oscar lalo dans un registre inattendu , une réussite !



Et un album jeunesse pour terminer.






Et je termine le mois avec deux lectures en cours




Comme toujours accès à l'article en cliquant sur la couverture, une fois la chronique publiée.


Mise à jour mensuelle de la page.


Belles lectures à vous.