mercredi 29 avril 2015

Meursault contre-enquête Kamel Daoud

MEURSAULT, CONTRE-ENQUÊTE

Kamel DAOUD


















Actes Sud
Mai, 2014
11,5 x 21,7 
160 pages
ISBN 978-2-330-03372-9
prix indicatif : 19, 00€ 


Prix Liste Goncourt/Le Choix de l'Orient - 2014
Prix des cinq continents de la francophonie - 2014
Prix François-Mauriac - 2014
Prix Liste Goncourt/Le Choix roumain - 2014



L'auteur : Kamel DAOUD




Né en 1970 à Mostaganem (300 km à l’ouest d’Alger), Kamel Daoud a suivi des études de lettres françaises après un bac en mathématiques. Il est journaliste au Quotidien d’Oran – troisième quotidien national francophone d’Algérie –, où il a longtemps été rédacteur en chef et où il tient depuis douze ans la chronique quotidienne la plus lue d’Algérie. Ses articles sont régulièrement repris par la presse française (Libération, Le Monde, Courrier international...). Il vit à Oran. Il est l’auteur de plusieurs récits dont certains ont été réunis dans le recueil Le Minotaure 504 (Sabine Wespieser éditeur, 2011) – initialement paru à Alger sous le titre La Préface du nègre (éditions barzakh, 2008) et distingué par le Prix Mohammed Dib du meilleur recueil de nouvelles en 2008. Traduit en allemand et en italien, salué par la critique française, Le Minotaure 504 figurait sur la sélection finale du prix Wepler et sur celle du Goncourt de la nouvelle 2011. Meursault, contre-enquête, publié en Algérie par les éditions barzakh et en France par Actes Sud, est le premier roman de Kamel Daoud.



Quatrième de couverture

Il est le frère de “l’Arabe” tué par un certain Meursault dont le crime est relaté dans un célèbre roman du xxe siècle. Soixante-dix ans après les faits, Haroun, qui depuis l’enfance a vécu dans l’ombre et le souvenir de l’absent, ne se résigne pas à laisser celui-ci dans l’anonymat : il redonne un nom et une histoire à Moussa, mort par hasard sur une plage trop ensoleillée.
Haroun est un vieil homme tourmenté par la frustration. Soir après soir, dans un bar d’Oran, il rumine sa solitude, sa colère contre les hommes qui ont tant besoin d’un dieu, son désarroi face à un pays qui l’a déçu. Étranger parmi les siens, il voudrait mourir enfin…
Hommage en forme de contrepoint rendu à L’Étrangerd’Albert Camus, Meursault, contre-enquête joue vertigineusement des doubles et des faux-semblants pour évoquer la question de l’identité. En appliquant cette réflexion à l’Algérie contemporaine, Kamel Daoud, connu pour ses articles polémiques, choisit cette fois la littérature pour traduire la complexité des héritages qui conditionnent le présent.


Meursault, contre-enquête figure parmi les 25 romans de l'année sélectionnés par les critiques du Point.


Mon avis

L'an dernier j'avais lu l'adaptation BD de L'étranger par Ferrandez (un petit coup de coeur, mon avis est ici) et relu l'original de Camus.  Je l'ai repris comme point de départ de cette lecture.

Un livre court mais dense qui pousse à de nombreuses réflexions.  L'écriture est sublime, riche et sobre à la fois.  Haroun, le narrateur s'adresse à nous à la première personne, il est dans un bar et tutoie son interlocuteur.  Il lui raconte l'histoire de la mort de son frère écrite par l'assassin, un certain Meursault qui doit sa liberté à sa plume.  Il est clair que la référence est celle de l'oeuvre de Camus.

Il nous raconte son point de vue comme dans un miroir.  L'arabe cité à vingt-cinq reprises dans le livre, c'est son frère Moussa qui n'est pas nommé. Ce manque d'identité change TOUT.
Mais au fait, l'étranger c'est qui après l'indépendance en 1963 ?
C'est le problème de l'identité, de la nationalité, héritage du passé et de la colonialisation qui est soulevé.

Haroun a sept ans lorsque son frère est tué, il sera victime vingt ans durant, jusqu'à sa vengeance en 1962, ce meurtre gratuit à l'aube de l'indépendance sera la réponse à sa frustration.

Le récit est défendu avec beaucoup de verve, avec une langue magnifique  qui nous amènera à beaucoup de réflexion.

Daoud versus Camus, effet miroir : son héros Meursault/Moussa, les problèmes avec sa mère (son pays ?) , le meurtre gratuit, la solitude.

Un bel hommage à la littérature française.

Un roman sur la recherche de l'identité mais dans lequel il clame sa haine de la religion et l'aveuglement de son peuple dans le refuge de ce Dieu et de sa religion.

Un récit primé à juste titre qui ne pourra vous laisser indifférent.

Ma note : 9.5/10


L'avis de Jostein c'est ici

Les jolies phrases

Le premier savait raconter, au point qu'il a réussi à faire oublier son crime, alors que le second était un illettré que Dieu a créé uniquement, semble-t-il, pour qu'il reçoive une balle et retourne à la poussière, un anonyme qui n'a même pas eu le temps d'avoir un prénom.

Quand les colons s'enfuient, ils nous laissent souvent trois choses : des os, des routes et des mots - ou des morts.

Comme un vrai fils de veilleur de nuit, je dors peu et mal, aujourd'hui encore - je panique à l'idée de fermer les yeux pour tomber je ne sais où sans mon prénom en guise d'ancre.  M'ma m'a transmis ses peurs et Moussa son cadavre.   Que veux-tu qu'un adolescent fasse, ainsi piégé entre la mère et la mort ?

Etrange histoire tout de même.  C'est ton héros  qui tue, c'est moi qui éprouve de la culpabilité, c'est moi qui suis condamné à l'errance.

Toi, tu veux retrouver un cadavre, alors que moi je cherche à m'en débarrasser. ... C'est un déni d'une violence choquante, tu ne trouves pas ?  Dès que la balle est tirée, le meurtrier se détourne et se dirige vers un mystère qu'il estime plus digne d'intérêt que la vie de l'Arabe.  Il continue son chemin, entre éblouissement et martyr.  Mon frère Zoudj, lui, est discrètement retiré de la scène et entreposé je ne sais où.  Ni vu ni connu, seulement tué.  A croire que son corps a été caché par Dieu en personne ! Aucune trace dans les procès-verbaux des commissariats, lors du procès, dans le livre ou dans les cimetières.  Rien.

Arabe, je ne me suis jamais senti arabe, tu sais.  C'est comme la négritude qui n'existe que par le regard du Blanc.  Dans le quartier, dans notre monde, on était musulman, on avait un prénom, un visage et des habitudes. Point.  Eux étaient "les étrangers", les roumis que Dieu avait fait venir pour nous mettre à l'épreuve, mais dont les heures étaient de toute façon comptées : ils partiraient un jour ou l'autre, c'était certain.

J'ai toujours cette impression quand j'écoute réciter le Coran.  J'ai le sentiment qu'il ne s'agit pas d'un livre mais d'une dispute entre le ciel et une créature!  La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J'aime aller vers ce Dieu, à pied s'il le faut, mais pas en voyage organisé.

Les sentiments vieillissent lentement, moins vite que la peau.  Quand on meurt à cent ans, on n'éprouve peut-être rien de plus que la peur, qui à six ans, nous saisissait lorsque, le soir, notre mère venait éteindre la lumière.

C'est le génie de ton héros : décrire le monde comme s'il mourait à tout instant, comme s'il devait choisir les mots avec l'économie de sa respiration.

La gratuité de la mort de Moussa était inadmissible.  Or ma vengeance venait d'être frappée de la même nullité.

Je ne sais pas pourquoi à chaque fois que quelqu'un pose une question sur l'existence de Dieu, il se tourne vers l'homme pour attendre la réponse.

J'avais refroidi tous les corps de l'humanité en en tuant un seul.


L'auteur nous en parle


samedi 25 avril 2015

Le Royaume Emmanuel Carrère

Le Royaume

Emmanuel Carrère





















P.O.L Editions
septembre 2014
640 pages
Prix conseillé : 23,9 €
ISBN : 978-2-8180-2118-7

Résumé de l'éditeur

Le Royaume raconte l’histoire des débuts de la chrétienté, vers la fin du Ier siècle après Jésus Christ. Il raconte comment deux hommes, essentiellement, Paul et Luc, ont transformé une petite secte juive refermée autour de son prédicateur crucifié sous l’empereur Tibère et qu’elle affirmait être le messie, en une religion qui en trois siècles a miné l’Empire romain puis conquis le monde et concerne aujourd’hui encore le quart de l’humanité.
Cette histoire, portée par Emmanuel Carrère, devient une fresque où se recrée le monde méditerranéen d’alors, agité de soubresauts politiques et religieux intenses sous le couvercle trompeur de la pax romana. C’est une évocation tumultueuse, pleine de rebondissements et de péripéties, de personnages hauts en couleur.
Mais Le Royaume c’est aussi, habilement tissée dans la trame historique, une méditation sur ce que c’est que le christianisme, en quoi il nous interroge encore aujourd’hui, en quoi il nous concerne, croyants ou incroyants, comment l’invraisemblable renversement des valeurs qu’il propose (les premiers seront les derniers, etc.) a pu connaître ce succès puis cette postérité. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que cette réflexion est constamment menée dans le respect et une certaine forme d’amitié pour les acteurs de cette étonnante histoire, acteurs passés, acteurs présents, et que cela lui donne une dimension profondément humaine.
Respect, amitié qu’Emmanuel Carrère dit aussi éprouver pour celui qu’il a été, lui, il y a quelque temps. Car, comme toujours dans chacun de ses livres, depuis L’Adversaire, l’engagement de l’auteur dans ce qu’il raconte est entier. Pendant trois ans, il y a 25 ans, Emmanuel Carrère a été un chrétien fervent, catholique pratiquant, on pourrait presque dire : avec excès. Il raconte aussi, en arrière-plan de la grande Histoire, son histoire à lui, les tourments qu’il traversait alors et comment la religion fut un temps un havre, ou une fuite. Et si, aujourd’hui, il n’est plus croyant, il garde la volonté d’interroger cette croyance, d’enquêter sur ce qu’il fut, ne s’épargnant pas, ne cachant rien de qui il est, avec cette brutale franchise, cette totale absence d’autocensure qu’on lui connaît.
Il faut aussi évoquer la manière si particulière qu’a Emmanuel Carrère d’écrire cette histoire. D’abord l’abondance et la qualité de la documentation qui en font un livre où on apprend des choses, beaucoup de choses. Ensuite, cette tonalité si particulière qui, s’appuyant sur la fluidité d’une écriture certaine, passe dans un même mouvement de la familiarité à la gravité, ne se prive d’aucun ressort ni d’aucun registre, pouvant ainsi mêler la réflexion sur le point de vue de Luc au souvenir d’une vidéo porno, l’évocation de la crise mystique qu’a connu l’auteur et les problèmes de gardes de ses enfants (avec, il faut dire, une baby-sitter américaine familière de Philip K. Dick…).
Le Royaume est un livre ample, drôle et grave, mouvementé et intérieur, érudit et trivial, total.

L'auteur

Emmanuel Carrère, Auteur des éditions P.O.L


Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 09/12/1957

Biographie :

Emmanuel Carrère est un écrivain, scénariste et réalisateur français.

Ancien élève de Janson-de-Sailly et de Sciences Po, descendant d'une lignée de princes russes où l'on a même compté un éphémère roi d'Albanie, il est le fils de Louis Édouard Carrère et de la soviétologue et académicienne Hélène Carrère d'Encausse, et le frère de Nathalie Carrère et de Marina Carrère d'Encausse.

Emmanuel Carrère est l'auteur de plusieurs scénarios, d'une biographie de Philip K. Dick et de nombreux romans dont "La moustache", "La classe de neige", et "L'Adversaire", les deux derniers ayant été adaptés pour le cinéma respectivement par Claude Miller et Nicole Garcia et sélectionnés en compétition officielle au Festival de Cannes. Son roman, "Limonov", paru en 2011, a reçu le prix Renaudot.

"Retour à Koltelnitch" (2004) est son premier film en tant que réalisateur. Son dernier film, "La moustache", avec Vincent Lindon et Emmanuelle Devos, est sorti en 2005.

"Le Royaume" raconte l’histoire des débuts de la chrétienté, vers la fin du Ier siècle après Jésus Christ et obtient le prix littéraire du Monde en 2014.

Source Babelio


Lecture avec les copines




Il était dans ma PAL depuis la rentrée littéraire, il était donc temps d'en entamer la lecture. Dans le challenge pour vider ma PAL, c'est une lecture avec les copines.

Mes partenaires de lecture : Sur la route de Jostein , Le blog de Kincaid et Passion livresque dont l'avis arrivera un peu plus tard.

Vous trouverez ici leurs avis ici : Jostein , Kincaid et Rosemonde.  Merci encore car la découverte en valait vraiment la peine.



Mon avis

J'ai terminé hier ce volumineux récit de 640 pages qu'est "Le Royaume" et j'avoue que couché sur papier mon ressenti est un exercice difficile tant il y a des choses dont nous pourrions parler.

Le contenu du récit.

Le point de départ est l'interrogation sur la "Résurrection", point de départ du christianisme.

Paul a une vision de Jésus sur le chemin de Damas, il va devenir un "gourou" et répandre la "bonne nouvelle", et si ceci n'était qu'une imposture ???  c'est tout le débat.

Chemin faisant il rencontrera Luc, médecin macédonien, un goy (non-juif) qui le suivra et se convertira.  Il mènera son enquête pour avoir des informations émanant de personnes ayant côtoyés Jésus de son vivant et rédigera plus tard "Les actes des Apôtres" par lequel il racontera l'histoire et la vie de Jésus mais aussi ce qui s'est passé après sa mort et les effets sur le monde romain.

J'ai adoré parcourir l'histoire de Rome et ses empereurs. Si vous avez envie de l'approfondir de façon ludique, je vous conseille Murena, une bd Peplum de Delaby et Dufaux   (lien du blog)

Luc se présente comme un historien mais il a aussi des talents de romancier ce qui fait penser qu'une partie serait inventée.

Emmanuel Carrère a été croyant durant trois ans de sa vie il y a vingt ans. Il écrit ce roman dans lequel il se met en scène en se basant sur entre autres les notes prises à cette époque sur la lecture de l'évangile mais aussi sur base de "L'histoire des origines du christianisme" de Renan et bien d'autres sources.

A l'époque la société avait deux visions des choses :

- celle de la mythologie grecque : Ulysse voulant rentrer chez lui à tout prix pensant que la vie sur terre est importante et que c'est la seule.

- l'autre chrétienne : il faut quitter au plus vite cette vie pour accéder à un monde meilleur: celui du Royaume et refuser le monde dans lequel nous vivons.



Comment décrire cet ouvrage ? 

Il a plusieurs facettes. Ce n'est pas un roman en tant que tel quoi qu'à certains moments, cela se lit comme tel.  C'est une enquête sur l'enquête menée par Luc avant d'écrire son évangile. Mais il s'agit également de la biographie d'un personnage dont en réalité on sait peu de choses : Luc, l'évangéliste qui a accompagné Paul de Tarse dans son périple.  Il s'agit aussi d'une autofiction car Emmanuel Carrère entre en scène à la première personne pour nous accompagner et nous livre son parcours et ses réflexions.  On peut aussi dire qu'il s'agit d'un conte pour la manière de nous raconter les faits, un récit historique et philosophique brossant les années 30 à 80 de notre ère, à savoir la naissance du Christianisme en passant par l'Histoire de Rome.

C'est un récit fabuleux, très intéressant qui par moments remet en cause "l'éducation catholique" reçue dans mon enfance.  C'est un récit grâce auquel on apprend énormément de choses; il est fouillé, hyper documenté.  Un livre que l'on pose en cours de lecture pour partir dans le questionnement, la réflexion sur l'Histoire mais aussi sur le comportement et la psychologie humaine.

Une chose est certaine, c'est un récit qui interpelle, remet en cause et ne peut en aucun cas laisser indifférent.

J'avoue avoir parfois été interpellée par les parallèles et l'usage d'anachronismes se référant à l'union soviétique d'après Lénine, aux nazis, à Oussama Ben Laden, mais avec le recul j'ai trouvé cette approche riche et intéressante, et une touche d'humour de temps à autre était également appréciable.

Cet ouvrage est hyper bien documenté au point que j'avoue m'être un peu perdue et avoir eu un petit passage à vide éphémère dû peut-être à certaines longueurs. Cependant l'intensité de la lecture et mon intérêt pour celle-ci m'ont très vite fait reprendre pied dans la suite de ce récit passionnant.

Je déplore juste cinq pages hors sujet à mon sens sur la pornographie sur internet. J'ai du mal à comprendre l'opportunité d'intégrer ces passages. Si ce n'est que la sincérité et le besoin de transparence totale de son auteur qui dans ce récit nous dévoile une partie très personnelle de sa vie. (3 années en tant que croyant)

J'ai apprécié l'honnêteté intellectuelle de l'auteur, qu'il nous accompagne et nous avertisse à chaque fois de ce qui était fiction et histoire.

J'aurais encore beaucoup de choses à raconter mais je vous invite à lire le bouquin et à faire vous- même vos découvertes, à vous poser ces questions existentielles, à réfléchir sur la naissance et le parcours de cette religion qui aujourd'hui est tout de même celle d'un quart des habitants de la planète.

Le Royaume a décroché le prix du Meilleur livre de l'année du magazine Lire, et le prix littéraire Le Monde

Ma note : 8/10


Les jolies phrases

Hors de toute foi, j'étais convaincu que l'enjeu de la vie commune consiste à se découvrir soi-même en découvrant l'autre, et à favoriser chez l'autre la même découverte.

Avoir la vie en soi, qu'est-ce que cela veut dire ?  Je ne sais pas mais je sais  que j'y aspire.  J'aspire sans la connaître à une autre manière d'être présent au monde, à autrui, à moi-même, que ce mélange de peur, d'ignorance, de préférence étroite sur soi, d'inclination au mal quand on voudrait le bien, qui est notre maladie à tous à que l'Eglise désigne d'un seul mot générique : le péché.

Croire que l'eucharistie n'est qu'un symbole, c'est comme croire que Jésus n'est qu'un maître de sagesse, la grâce une forme de méthode Coué ou Dieu le nom que nous donnons à une instance de notre esprit.

Je me demande si vouloir tellement le croire, ce n'est pas la preuve que, déjà, on n'y croit plus.

L'existence pour eux est un point d'interrogation et même s'ils n'excluent pas qu'à cette interrogation il n'y ait pas de réponses, ils la cherchent, c'est plus fort qu'eux.

Je trouve ça terrible.  Elle pas, visiblement, mais moi je trouve terrible l'idée que la foi puisse passer et qu'on ne s'en porte pas plus mal.

Tu es une chenille, vouée à devenir un papillon.  Si on pouvait expliquer à la chenille ce qui l'attend, elle aurait certainement du mal à le comprendre.  Elle aurait peur. Personne ne se résout facilement à cesser d'être ce qu'il est, à devenir autre chose que soi-même.  C'est cela la Voie.

En réalité, un changement radical a eu lieu. S'il reste invisible, c'est pour mettre leur foi à l'épreuve, et faire le tri. Ceux qui croient ce qu'ils voient ont perdu, ceux qui voient ce qu'ils croient ont gagné.  S'ils méprisent le témoignage de leur sens, s'ils se libèrent des exigences de la raison, s'ils ont prêts à passer pour des fous, ils ont réussi le test.  Ils sont les vrais croyants, les élus : Le Royaume des cieux est à eux.

Il s'est montré devant eux dépouillé de tout prestige, comme un homme nu.  Et c'est ainsi, faible, craintif, tout tremblant, qu'il leur enseigne que la sagesse du monde est folie devant Dieu.  Que ce qui est folie aux yeux du monde, Dieu l'a choisi pour faite honte aux sages.  Ce qui est faible dans le monde, pour confondre ce qui est fort. Ce qui est le plus vil, le plus méprisé - ce qui n'est pas, pour réduire à néant ce qui est.

La vie d'homme vaut mieux que celle de Dieu, pour la simple raison que c'est la vraie.   Une souffrance authentique vaut mieux qu'un bonheur illusoire.  L'éternité n'est pas désirable parce qu'elle ne fait pas partie de notre lot.

Qu'il existe des centaines de langues, donc des centaines de mots pour appeler un chêne n'empêche pas qu'un chêne soit partout un chêne.

Personne ne sait ce qui s'est passé le jour de Pâques, mais une chose est certaine, c'est qu'il s'est passé quelque chose.

Je suis un écrivain qui cherche à comprendre comment s'y est pris un autre écrivain, et qu'il invente souvent, cela me semble une évidence.

Non, je ne crois pas que Jésus soit ressuscité.  Je ne crois pas qu'un homme soit revenu d'entre les morts. Seulement, qu'on puisse le croire, et de l'avoir cru moi-même, cela m'intrigue, cela me fascine, cela me trouble, cela me bouleverse - je ne sais pas quel verbe convient le mieux.

Deux familles d'esprits : celui qui croit au ciel, celui qui n'y croit pas ; celui qui pense que nous sommes dans ce monde changeant et douloureux pour trouver la sortie et celui qui accorde qu'il est changeant et douloureux mais que cela n'implique pas qu'il y ait sortie.

Tu admets donc, poursuit Hervé, que s'il y a une raison, même ténue, de croire qu'il est possible de passer de l'ignorance à la connaissance, de l'illusion à la réalité, ce voyage justifie qu'on s'y consacre et que s'en détourner, le croire vain sans y être allé voir, est une erreur ou une marque de paresse.

Le Royaume est à la fois l'arbre et la graine, ce qui doit advenir et ce qui déjà là.

Pauvres, humiliés, Samaritains, petits de toutes les sortes de petitesse, gens qui se considèrent eux-mêmes comme des pas grand-chose : le Royaume est à eux, et le plus grand obstacle pour y entrer, c'est d'être riche, important, vertueux, intelligent et fier de son intelligence.

Avec le Christ, on peut avoir tué toute sa famille, on peut avoir été la dernière des crapules, rien n'est perdu.  Si bas que vous soyez descendu, il viendra vous chercher, ou alors ce n'est pas le Christ.

C'est la grande objection que l'on peut faire aussi au bouddhisme : que le désir y est désigné comme l'ennemi.  Désir et souffrance de pair, supprimez le désir vous supprimerez la souffrance.

La rébellion a détruit la ville, et Rome détruit la rébellion.  Entendez que les Juifs ont commencé et les Romains pour rétablir la paix n'ont pas eu le choix.

Maintenant, ce qui fait la réussite d'un film, ce n'est pas la vraisemblance du scénario mais la force des scènes et, sur ce terrain-là, Luc est sans rival : l'auberge bondée, la crèche, le nouveau-né qu'on emmaillote et couche dans une mangeoire, les bergers des collines avoisinantes qui, prévenus par un ange, viennent en procession s'attendrir sur l'enfant...  Les rois mages viennent de Matthieu, le boeuf et l'âne sont des ajouts beaucoup plus tardifs, mais tout le reste, Luc l'a inventé et, au nom de la corporation des romanciers, je dis : respect.


rentrée 


vendredi 24 avril 2015

ORVAL SERVAIS *****




ORVAL

SERVAIS

 

Dupuis
Genre : Autre regard Historique
Age du lectorat : Ado-adulte - à partir de 16 ans
Album cartonné
136 pages en couleurs
ISBN/Code-barre: 9782800156521
Belgique: 09/11/2012 
Prix : 29.00 EUR

Avis de l'éditeur

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En évoquant, à travers des épisodes choisis, la fondation, le rayonnement et la décadence de l'Abbaye d'Orval, Jean-Claude Servais brosse le portrait d'un ordre religieux animé d'un idéal de pureté, rattrapé par les turpitudes de ce monde. Il nous raconte aussi l'histoire de deux hommes que tout sépare, mais dont la destinée se retrouve liée par l'Abbaye. L'un y est moine et reste dans ses parages alors même qu'elle n'existe plus, ravagée par la Révolution. L'autre en convoite la richesse, accroché à la légende selon laquelle les moines auraient dissimulé, avant leur fuite, un trésor dans ses souterrains. Le drame, noué avant même la Révolution, éclate lorsque le fils illégitime du second surgit, et essaie d'arracher au moine reclus dans la forêt le secret de ce fameux trésor.




Mon avis

A la découverte de l'histoire de l'Abbaye d'Orval avec Servais.  Il dessine la nature et les animaux de façon magistrale.  Les couleurs et son graphisme une fois de plus sublimes.

On découvre la vie d'ermite de Saint Benoît, sa contemplation de la nature et la création de son ordre. Il rédigera ses trois règles en 537 : 
- l'office divin : Dieu
- la lecture méditée
- le travail des mains pour éviter l'oisiveté.

Des moines s'installent dans la région. La légende de la source de la comtesse Mathilde nous est contée, c'est elle qui donnera les moyens de départ à la construction de l'Abbaye qui porterait le nom de Val d'Or.

L'abbaye se développera avec faste et richesse, ce que les paysans verront d'un mauvais oeil  à la révolution française. 

Durant ce récit nous partagerons le destin de deux hommes que tout oppose.  
D'une part, Henry Froisset, riche marchand, bourgeois avide de richesse, personnage imbuvable, ignoble. D'autre part, Gauthier qui deviendra moine au grand regret d'Helena. Il quittera tout pour servir Dieu et toute sa vie durant restera dans les parages de l'Abbaye en appliquant la règle de Saint Benoît.

Un récit magnifique bien documenté.  Je vous le recommande.

Ma note : 9/10


Une jolie phrase

Le secret de la vie avec Dieu.  L'humilité, elle est comme une échelle à gravir pour accéder à la charité divine.




mardi 21 avril 2015

Rencontre avec Agnès Dumont dans le cadre de Nuits d'encre

Agnès DUMONT




Agnès Dumont est licenciée en philologie romane, elle enseigne la littérature à de futures bibliothécaires.  C'est une romaniste passionnée. Elle a participé à de nombreux ateliers d'écriture.
Elle aime sa ville : Liège.  Son art de prédilection est la nouvelle.

Elle a au départ participé à divers concours et remporté de nombreux prix.

Il y a eu une belle rencontre avec Quadrature à Louvain-La-Neuve, c'est LA maison d'éditions incontournable du genre nouvelle.

Elle y publie en 2008 un premier recueil : "Demain, je franchis la frontière"

Ce premier recueil a un thème récurrent : le franchissement d'un cap et des limites à dépasser. Ce thème est souvent abordé au féminin.

Une montagne de prix dont Le grand prix du polar 1997 de la RTBF pour "Une bonne mère


Mon avis sur ce premier recueil se trouvera ici 

Le second : "J'ai fait mieux depuis " est paru en 2011 et a reçu le Prix Georges GARNIR

Le thème abordé est la quête de reconnaissance de personnes mal aimées.

En 2013, toujours chez Quadrature est sorti "Mola Mola"

mon avis se trouve ici

Le fil rouge ici est de confronter la réalité de nos protagonistes à une vedette, un héros sportif, littéraire, de série ou de cinéma.  Une personnalité connue passe à chaque fois dans la vie de nos acteurs des nouvelles.

Et enfin, fin 2014, Agnès Dumont passionnée de polar, se lance dans un autre genre puisque à la demande de Luc Pire dans la série Roman de Gare, Kill an read, paraît "Le gardien d'Ansembourg"  Mon avis est ici

Un court roman très réussi se passant à Liège.

Agnès Dumont cultive notre imaginaire;  En partant de l'instantanéité du quotidien, elle nous emmène là où l'on ne penserait pas aller.  Une caractéristique commune l'humanité de ses divers personnages et une grande psychologie.

J'ai eu la chance de la rencontrer lors du festival Nuits d'encre, un tout grand merci à elle pour sa spontanéité et sa gentillesse.  Voici le résultat de notre rencontre.



Agnès Dumont, d'où vous vient ce goût pour l'écriture ?  Et en particulier celui des nouvelles ?

AD : J'ai toujours été attirée par l'écriture, il est vrai que ma formation de romaniste et la participation à des ateliers d'écriture m'ont donné l'envie d'écrire. La forme brève des ateliers d'écriture amènent naturellement à la nouvelle.  La nouvelle est un genre exigeant . L'envie d'être lue et d'avoir un retour m'a aussi dirigée vers les concours.


De nombreux prix, ce n'est pas un hasard, cela salue un talent certain.  Mais au départ, y avait-il aussi le goût des concours ?  Dans l'affirmative, pourquoi ?  L'envie d'une mise en danger, un booster ?

AD  Les concours, c’est avant tout un bon moyen d’être lue par un public « averti »  qui sort du cercle des amis et des gens que l’on connaît ; par ailleurs, on se confronte à un thème imposé ou un nombre de signes prévus etc. bref des contraintes qui paradoxalement peuvent stimuler la créativité. Enfin, les concours donnent accès à des publications dans des recueils collectifs ou en magazines, des enregistrements radio parfois, bref on entre peu à peu dans le monde de la diffusion. On peut décider d’écrire sans avoir envie d’être lu mais ce n’était pas mon cas…


Avec Quadrature votre éditeur, c'est plus qu'un éditeur ?  C'est une belle histoire ? C'est aussi de belles rencontres, de l'amitié, de la complicité?  Car 3 publications dans une maison qui publie peu c'est un exploit ?

AD Avec Quadrature, c’est plus qu’une simple relation éditeur/auteur en effet, cette ASBL était constituée d’une équipe de huit personnes (sept maintenant car Catherine, membre très actif, vient de décéder) liées entre elles par une solide amitié et ce lien s’étend peu à peu aux auteurs qui eux-mêmes se lient entre eux… une grande famille où je me sens bien. Et qui m’a fait confiance.



Comment cela se passe-t-il avec votre éditeur? Y a t-il un cadre fixé ?  Une totale liberté ?

AD Pour chaque publication, l’auteur est « suivi » par deux parrains de l’équipe qui aident à la relecture du manuscrit, suggèrent, portent un regard critique sur le texte, sa construction d’ensemble aussi bien que de petits détails ; ce regard est toujours bienveillant et mène à l’aboutissement final. Les discussions entre les partenaires sont très constructives et au final bien sûr, si on n’est pas d’accord, c’est l’auteur qui tranche sauf concernant la longueur totale d’un recueil car là interviennent des notions de coût qu’un auteur ne maîtrise pas toujours.

Dans vos recueils il y a toujours un fil rouge, une cohérence au niveau d'un thème.  Est-ce un choix? une discipline ou cela vient-il tout seul ?

AD Pour le premier recueil, ce fut le fruit d’une sorte de hasard : j’avais écrit un certain nombre de textes qui avaient reçu des récompenses et je me suis aperçue à postériori qu’ils tournaient tous autour de cette idée de frontière franchie ou à franchir, symboliquement bien sûr. Par la suite, mon travail a été plus réfléchi même s’il m’arrive souvent d’être surprise moi-même par des liens secondaires entre mes textes, liens auxquels je n’avais pas pensé de prime abord. Comme l’âge des protagonistes dans Mola Mola : ils sont pour la plupart assez vieux…

Quelles sont vos influences de lecture ?  

AD Je suis très éclectique, mais je préfère parler de mes goûts plutôt que de mes influences car ce serait bien prétentieux de me comparer aux auteurs que j’aime même s’ils doivent forcément m’influencer d’une manière ou d’une autre. Alors dans les classiques, Proust avant tout. Des anglophones : Henry Miller, Ph. Roth, D. Lodge, William Boyd… j’en oublie plein. Une Cubaine aussi, Zoé Valdés. Les Français : JP Dubois ou Ph Djian... Chez les Belges, j’adore notamment Xavier Hanotte.

Le polar ?

AD Une passion. Les nordiques notamment, Indridasson, Mankell… mais aussi Simenon ☺

La ville de liège est le centre de la majorité de vos récits, à de rares exceptions, pourriez-vous situer l'action ailleurs ?

AD Oui, Cela m’est d’ailleurs parfois arrivé, simplement il faut que le lieu me parle, et surtout que je le connaisse suffisamment pour le faire vivre comme un personnage, avec noms (j’aime les sonorités des toponymes, même en langue étrangère, pour la musicalité), caractéristiques etc.


Quelle est la part entre réalité et fiction ?

AD La réalité tient dans les émotions ressenties, qui ont dû être éprouvées pour que je puisse en parler… la fiction sera dans le récit qui a provoqué ces émotions, enfin le plus souvent mais chaque cas est unique.


Vos personnages ont des failles, la psychologie de ceux-ci me semble être le dénominateur commun, cela me semble être le point central avant l'intrigue.

AD Vous avez raison, j’aime les anti-héros un peu loosers, sans cape ni caleçon rouge. Et quand un personnage existe vraiment dans ma tête, il devient le décideur de la suite de l’histoire, sa psychologie m’empêche de lui faire faire n’importe quoi, parfois j’essaie des choses et puis je dois faire marche arrière parce que ça ne colle pas avec son caractère.

Quel temps consacrez-vous à l'écriture ?  Est-ce cyclique, quotidien ?

AD Quotidien quand c’est possible, ce qui n’est pas toujours le cas. Mais même si je n’écris pas vraiment un jour ou deux, mon histoire, mes personnages continuent de m’habiter et j’écris dans ma tête, en conduisant ou en faisant la vaisselle. Et je prends des notes dans des petits carnets en attendant.

Dans MOLA  MOLA, le troisième âge et les contacts intergénérationnels semblent prendre pas mal d'importance.  Cela vous touche-t-il particulièrement ou est-ce un hasard ?

AD J’en ai été la première surprise et pourtant je ne crois pas trop au hasard : le sujet devait me travailler sans que j’en aie conscience ; je crois que j’envisage le troisième ou même le quatrième âge comme le dernier espace de liberté possible pour tous ceux qui ont été sérieux et responsables et tout et tout durant toute leur vie : enfin le pas de côté, la liberté, la transgression, la folie joyeuse et assumée, pourquoi pas ?

J-r  (Jeanne-Rose), la mamy qui pique des dessous chic et la rencontre avec Jules, Jeanne très touchante avec son vieux renard à la maternité , Stéphane Lambermont dans sa maison de retraite qui repense à sa jeunesse après la visite de sa petite-fille et le départ de son fils, Alice 70 ans qui rend visite à sa fille Charlotte à New York (tiens on quitte Liège), Arlette 57 ans qui veut séduire son prof de ciné sur un Simenon hongrois et l'arrivée de Sylvie et son déambulateur qui lui vole la vedette, Jean-Paul vivant retranché dans sa véranda suite au décès de Nathalie et c'est Lulu le petit fils qui devient son complice et le libère.....

J'ai adoré la description des personnages, l'esthéticienne  dans Angela et la remise de diplôme,  toujours beaucoup d'humanité dans les personnages


Encore merci à Agnès Dumont de m'avoir consacré de son temps pour cet entretien, merci également à Marie Lequeux qui est l'instigatrice de cette belle rencontre.




Le mois belge


dimanche 19 avril 2015

Demain je franchis la frontière Agnès Dumont

Demain, je franchis la frontière

Agnès Dumont

demainfrontiere

Quadrature
2008
ISBN 9782930538006 (format broché)
120 pages
Livre broché - 15€


Demain, je franchis la frontière. La frontière des conventions, celle du premier pas, du secret ou de la culpabilité…
Onze nouvelles tendres, savoureuses et pleines d’humour dans lesquelles les personnages attachants imaginés par Agnès Dumont sont confrontés à un moment-clé, une rupture qui laissera des traces.
La plupart des nouvelles de ce recueil ont Liège comme toile de fond.




Agnès Dumont vit à Liège où elle enseigne le français.

Mon avis

C'est le tout premier recueil d'Agnès Dumont.  Son fil rouge est la rupture ; un moment clé à franchir par chacun des personnages.  Ce moment laissera des traces.

Il y a énormément de sensibilité dans l'écriture.  Ses nouvelles ont été écrites à différents moments et ont remporté de très nombreux prix. Le recueil a notamment été primé au Concours Nouvelles 2005 de la bibliothèque d'Aubel.

Difficile exercice que de parler de nouvelles, elles sont toutes de genres différents avec ce fil rouge qui est le point de rupture, une frontière à franchir.  J'ai vraiment apprécié cette découverte et passé un excellent moment.  Quelques moment choisis...


La nouvelle 'Une bonne mère' a reçu le Prix du Concours Polar 1997 de la RTBF.  Elle nous parle d'une vie routinière pas très drôle avec mari, enfants, amis.  Faire du quotidien des choses qu'elle n'aime pas toujours, les jeux de société par exemple.  Elle en a marre et a envie de partir voir sa soeur à New York.  Mais quel départ ...

Elle renouvelle l'exploit en 2004 avec 'Il est temps, encore, de livrer la bataille en plein jour' où comment d'une rupture on en arrive au crime passionnel.

Et un triplé pour ce Concours Polar avec en 2006 une très belle nouvelle 'Une façon d'effacer la voix de Marthe' :  Un horrible accident de voiture, le souvenir de la mort de Marthe, Lucas a cinq ans, un sentiment de culpabilité dans le chef de notre narrateur.  Un certain cynisme , mais ce souvenir au quotidien qui pèse nous dévoilera la véritable nature des choses et de l'être humain.

En 2005, un concours de nouvelles via le magazine Femmes d'Aujourd'hui et cela donne :
'Dans la gorge un oursin' : Une invitation à un cocktail pour le mariage de la fille du patron de son mari.  Comment d'un mariage on en arrive à la rupture ?

En 2006 au même concours : 'C'est comme un début' : l'histoire de chaussures de jogging qui pourraient changer une vie !

'Comme une grenade dégoupillée' : C'est une de mes préférées.  Mamy Madeleine est fan de l'inspecteur Derrick mais soudain ses habitudes changent, elle se passionne pour la série "Rome" et est tombée sous le charme de Jules César.  Etrange n'est-ce pas ? En réalité elle se projette dans sa jeunesse et de façon inattendue nous dévoile un secret de famille.  Cette nouvelle fut aussi primée en 2007 par la Maison de la Francité sur le thème de "Mon histoire romaine".

'Rien à perdre' : Comment une fille à la vie ordinaire va tout quitter pour faire le grand saut.

'De petites gloires en petites peurs' : Un vidéoclub, un soir un gamin y rentre et dépose un doigt trouvé dans la rue sur le comptoir, une enquête ...qui rapproche.  Un début, une aventure, une rupture, tout un programme.


Les jolies phrases

C'était là que mes poissons rouges jouaient un rôle précieux : jamais un jugement, toujours un oeil favorable envers nos élucubrations, il m'était arrivé de leur devoir fière chandelle.

L'impression que toutes ces affaires de coeur qui palpite, c'était beaucoup de remue-ménage pour peu de chose, une façon d'écraser quelques piments dans l'assiette quotidienne mais rien qu'un bon livre ne m'eût cent fois procuré, sans le risque inhérent à ces petites histoires de me laisser en charpie.


Le mois belge

samedi 11 avril 2015

Les gens heureux lisent et boivent du café Agnès Martin-Lugnand

Les gens heureux lisent et boivent du café

Agnès Martin-Lugnand





Michel Lafon
Parution 06/06/2013
Prix : 14.95 €
ISBN : 9782749919980
Pages : 208
Format : 14/22,5


Quatrième de couverture

« Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »

Diane a perdu brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.

L’histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique, tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n’a d’autre choix que de faire avec.


Mon avis


Agnès Martin-Lugnand a été auto-éditée fin 2012.  J'avoue avoir acheté ce premier roman en e-book   à très bas prix à l'époque et remercie Sophie de me l'avoir proposé en LC.  Ce roman a été édité chez Michel Lafon en 2013 et ensuite chez Pockett.  Il a été publié à 300.000 exemplaires. La suite "La vie est facile, ne t'inquiète pas" arrive sous peu.
J'avais envie de me faire mon avis sur ce best-seller dont les avis sont partagés. Il sera prochainement adapté au cinéma.


Un accident de voiture a privé à jamais Diane de l'amour de sa vie Colin et de sa fille Claire, c'était il y a un an.  Depuis Diane vit cloîtrée chez elle, essayant en vain de les retrouver, se noyant dans le parfum de Colin et le shampooing à la mûre de Clara.  C'est le déni complet.  Elle ne veut voir personne et se referme sur elle-même.  Son meilleur ami et associé, Félix tente de la faire sortir de chez elle et de revenir aux "Gens". "Les gens heureux lisent et boivent du café", c'est le nom de son café littéraire.

Finalement Diane décide de faire le voyage que Colin n'a finalement jamais réalisé, elle quitte tout emportant ses valises et une série de bouquins pour se poser en Irlande, dans le petit village de Mulranny.  Elle loue un cottage et a pour unique voisin, Edward, un irlandais au fichu caractère. Leurs maigres relations sont houleuses et conflictuelles...

Petit à petit, Diane meurtrie va reprendre pied dans sa vie.

Voilà le pitch de l'histoire. J'aurais aimé que ces livres qu'elle emmène avec elle me fasse faire un voyage littéraire. Malheureusement il n'en est rien. Quelques clichés et stéréotypes pourraient également être reprochés comme le personnage de Félix , le meilleur ami homosexuel ou encore le taciturne et imbuvable Edward , mais cela ne m'a pas trop ennuyé.  Je me suis attachée aux personnages emprunts d'une réelle humanité.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé. Ce n'est certes pas de la grande littérature au sens strict, c'est un premier roman avec peut-être quelques faiblesses, mais j'ai été séduite par la sincérité et l'humanité que dégagent les personnages.

L'écriture est simple mais cette simplicité donne une puissance aux mots qui servent l'émotion dégagée par ce récit.  Une façon légère de traiter un sujet grave et difficile.

Un double deuil.  Diane est dans le déni, la vie ne lui dit plus rien.  Elle s'enferme dans la culpabilité et les souvenirs des deux amours de sa vie. Elle fuit en Irlande dans le but de s'isoler et d'entretenir cet enfermement d'abord.  La vie est dure, les éléments se déchaînent là-bas mais elle fait aussi de belles rencontres, Abby et Jack, les propriétaires bienveillants du cottage et Judith vont créer l'étincelle qui petit à petit la ramènera à la vie.

Un petit livre de 182 pages dont l'écriture vous pousse à tourner les pages et à le lire en une fois. Moins fleur bleue qu'il puisse paraître.  Un livre qui m'a fait du bien.

J'ai envie de découvrir la suite et l'évolution de l'écriture de l'auteur.

Ma note 8.5/10




Une lecture commune proposée par Sophie du blog amis-lecteurs (les lectures d'Angeselphie) , son avis se trouve ici

Les jolies phrases

Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux.  Mais mon coeur battait obstinément.  Et me maintenait en vie.  Pour mon plus grand malheur.

Tu ne fêtes pas Noël, passons.  Tu n'es pas la seule à avoir un problème avec les réunions de famille.  Mais le réveillon, c'est une soirée entre amis, pour s'amuser, tu ne peux pas me refuser çà.

Avec lui, j'apprenais à ne pas parler pour ne rien dire.

J'étais bien, je ne me sentais plus oppressée.  La vie reprenait ses droits, et je ne voulais plus lutter contre.

J'étais nue devant le miroir et j'observais mon corps.  Voilà bien longtemps que je n'y avais prêté attention.  Il s'était éteint à la mort de Colin. Edward l'avait réveillé doucement hier.

Tu es entré dans ma vie, et j'ai à nouveau envie de me battre, de rire, et de vivre.

Rien n'avait changé ; les citadins pressés, la circulation infernale, l'agitation des commerces.  J'avais oublié à quel point les Parisiens faisaient la gueule en permanence.  Un stage de chaleur humaine irlandaise devrait être obligatoire au programme scolaire.


Chouette il y a une suite ...

La vie est facile ne t'inquiètes pas


jeudi 9 avril 2015

Les chemins de Compostelle Servais

Les chemins de Compostelle

La petite licorne  Tome 1

Servais




    Dupuis
    Genre : Historique Autre regard
    Age du lectorat : Ado-adulte - à partir de 12 ans
    Etat de la série : En cours
    Album cartonné - 80 pages en couleurs
    ISBN/Code-barre: 9782800161242
    Belgique: 17/10/2014 - 16.50 EUR









Servais : l'auteur


Description de cette image, également commentée ci-après



Né le 22 septembre 1956 à Liège, Jean-Claude Servais suit de 1974 à 1976 des études à l'Institut Saint-Luc de Liège en section Arts Graphiques.

En 1975, il voit ses premières planches publiées, sous le pseudonyme de Jicé, dans la rubrique "Carte Blanche" du journal de SPIROU avant qu'il livre trois épisodes des voyages temporels de "Ronny Jackson", scénarisés par Terence et Jean-Marie Brouyère, et deux histoires de "L'Oncle Paul" (signées cette fois Gil Verse et scénarisées par Octave Joly).

En 1977, il se tourne vers l'hebdomadaire TINTIN où il signe une série d'histoires authentiques sur des scénarios de Bom et d'Yves Duval.

Epurant son graphisme, il s'attaque en 1980, à un cycle d'histoires courtes sur le thème de la magie et de la sorcellerie : elles seront reprises dans l'album "La Tchalette" en 1982. Toujours dans TINTIN, il dessine "Isabelle", en 1983.

Le mensuel à SUIVRE lui tend les bras. Avec l'aide du scénariste Gérard Dewamme, il y propose les récits fortement régionalistes de "Tendre Violette", puis "Les Saisons de la vie" au Lombard et "Les Voyages clos" chez Glénat.

En 1989, avec le barde wallon et chanteur Julos Beaucarne, il entreprend une tentative onirique intitulée "L'Appel de Madame La Baronne".

Servais décide ensuite de voler seul, de ses propres ailes, et rode son talent d'auteur complet dans quelques albums sans prolongations : "Iriacynthe" chez Jonas, "L'Almanach" et "La Petite Reine" pour Casterman, "Pour l'amour de Guenièvre" dans JE BOUQUINE, puis chez Helyode..

En 1992, il s'attaque aux deux volets de "Lova", l'histoire d'une fillette élevée par les loups, pour la prestigieuse collection "Aire Libre". Il y reviendra en 1998 avec "Fanchon".

En parallèle, il anime une passionnante série de récits presque complètement authentiques, inspirés de faits-divers historiques, pour sa série "La Mémoire des arbres" dans la collection "Repérages Dupuis".

Ils évoquent des drames humains situés dans la Gaume et les Ardennes belges, une région sauvage et somptueuse qu'il affectionne plus que tout et qui lui vaut son surnom "d'homme des bois" !

Dessinateur réaliste et sensible, dans la tradition des grands graveurs du XIXème siècle, amoureux de la nature, Servais est un merveilleux conteur.


Source : Dupuis



Avis de l'éditeur


Lieu hautement symbolique, Compostelle attire chaque année des milliers de pèlerins à travers l'Europe. Blanche, Céline et Alexandre vont, eux aussi, emprunter ce chemin à un moment de leur vie. Dépositaire d'un savoir précieux auquel son grand-père alchimiste l'a initiée, Blanche part de Belgique sur ses traces, après qu'il eut été retrouvé sans vie sur une plage près de Compostelle.

Le point de départ de Céline se situe au Mont-Saint-Michel, où elle a commencé son noviciat. Quant à Alexandre, guide de montagne dans les Alpes suisses, c'est le décès de Margaux qui va le jeter, lui aussi, sur cette route pleine de questions, mais peut-être aussi de réponses.


Au fil de ces voyages initiatiques et de ces destins croisés, Jean-Claude Servais nous emmène avec lui, pour un récit en sept albums, sur les chemins de France et nous fait découvrir des paysages sublimes et des lieux nourris de culture, d'histoire et de mystères.


Mon avis

Je connaissais mon compatriote de nom et j'avais envie de combler une lacune, je trouvais le thème de la série sympa et je ne regrette absolument pas de m'être lancée sur "Les chemins de Compostelle" avec lui.

Un graphisme et des couleurs magnifiques.  C'est le premier de sept volumes prévus.  Une série à la suggestion de son éditeur.

Dans ce premier tome, tout se met en place, les différents personnages prendront le chemin de Compostelle pour diverses raisons.

Blanche au départ de Bruxelles, Céline du Mont Saint Michel, Alexandre de Vevay et Dominique de Bretagne.

Intrigue de mise pour chaque participant.  Servais s'attarde surtout sur les motivations de Blanche, l'histoire se passe en Belgique.

J'ai adoré le parallèle entre l'alchimie et le pèlerinage. Compost Stellae : le chemin de l'Etoile.  Dans la transformation des métaux on passe par différentes étapes pour obtenir le précieux - près des cieux - étoile à cinq branches.

Quel délicieux conteur et pédagogue que ce monsieur Servais, en passant par l'histoire de la bière à celle de l'Alchimie qui mène aux chemins.

J'ai adoré les descriptions magnifiques de la Grand Place de Bruxelles, la représentation du Mont Saint Michel.  Les planches sont splendides.  la complicité entre Papounet et Blanche est un délice.

J'adore, je veux la suite et en attendant je pense me ruer sur les autres albums.  Monsieur Servais vous m'avez conquise.

Un joli coup de coeur.


Les jolies phrases

Un enfant peut le faire, l'adulte ne le peut pas ... c'est sans doute trop simple!

Beaucoup de gens passent leur vie non pas à chercher la lumière, mais à l'empêcher d'entrer.

MORT : littéralement cela veut dire aimer (M) l'or (OR) de la terre (T).  La mort est le processus de régénération où le soleil (l'or) de la nuit prépare sa renaissance.

La langue des oiseaux - langue des alchimistes - la comprendre, c'est reconnaître que derrière les significations conventionnelles, se cache un autre langage, celui de l'inconscient.

En perdant les chaînes de son ignorance, l'homme renaît à la vie.  En se servant de l'énergie de la matière qu'il transmet il accède aux rives de la connaissance.

Des ténèbres de l'ignorance naît la lumière de la connaissance.

mardi 7 avril 2015

Bilan de lecture de mars

Un mois de mars qui s'achève et un petit bilan de lecture.

J'ai terminé le volumineux mais néanmoins splendide premier roman de Marie Célentin. Je vous le conseille vivement, un très beau voyage.




Comme je devais rencontrer Agnès Dumont dans le cadre du festival Nuits d'encre, j'ai lu l'intégrale :








Et pour terminer une bd de Servais






18 + 6 = 24 au compteur fin du premier trimestre.

dimanche 5 avril 2015

Balade littéraire en Brabant Wallon


Dimanche 29 mars milieu de matinée, rendez-vous à la gare d'Ottignies pour une balade littéraire organisée dans le cadre des Nuits d'encre.  J'avais participé l'an dernier voir article

Le thème de cette année était "Oser l'envol"





Nous sommes une cinquantaine à braver le froid et la pluie. Nous embarquons dans un bus confortable qui se transformera en salon littéraire, l'espace de la journée.  L'occasion à chaque halte de changer de place et de papoter bouquin.

A notre bord, 3 auteurs choisis par Jean Bofane qui nous accompagnent : Agnès Dumont, Caroline Lamarche, Fiston Mwanza Mujila.






Une quatrième nous accompagne pour animer un mini atelier d'écriture sur la journée : Fidéline Dujeu.

Je ne résiste pas à vous la présenter car j'ai adoré son dernier roman.

Fidéline Dujeu

Fidéline Dujeu   Des barreaux au fenêtres

Philosophe de formation, Fidéline Dujeu a commencé à écrire il y a quinze ans en explorant tout d’abord le roman. Elle a parallèlement mis sur pied des ateliers d’écriture créative. Son travail d’animation est toujours empreint d’un grand désir de création qui l’amène à des projets variés et très riches mêlant les disciplines. Du théâtre à l’art plastique en passant par la photographie, elle multiplie les partenariats pour donner naissance à des œuvres originales.

Elle a accompagné des publics divers (enfants, adolescents de l’enseignement spécialisé, adultes en décrochage, etc.) dans l’écriture et la mise en scène du texte, de la lecture à la création théâtrale. Son écriture personnelle reflète une préoccupation constante des relations humaines, elle explore aussi bien les amours complexes que les relations intrafamiliales.

Elle a publié quatre romans aux Editions du Somnambule équivoque. Son roman Guère d’hommes a reçu le prix des Usagers des Bibliothèques Publiques du Hainaut, son roman Angie a reçu le prix FrancsAuteurs. Elle est aussi l’auteur de livres illustrés parus aux Éditions Tandem ainsi que d’un livre sur la ville de Charleroi, en collaboration avec le photographe Mathieu Bauwens, publié aux Editions du Basson.

Cher Ker, elle est l’auteur de Au ciel de son lit et de Des barreaux aux fenêtres



Premier arrêt au Centre William Lenox qui nous accueille gentiment pour une rencontre avec Agnès Dumont que j'ai la chance de mener.

Agnès Dumont





Agnès Dumont est licenciée en philologie romane, elle enseigne la littérature à de futures bibliothécaires.  C'est une romaniste passionnée. On parle d'elle et plus précisément de son recueil "Mola Mola" .  Un article complet lui sera consacré.




Mon avis sur ce recueil se trouve ici


C'est pas tout cela, le temps passe et l'on reprend le bus direction Virginal pour un bon repas car c'est bien de se nourrir l'esprit mais cela ne suffit pas...  Ambiance conviviale pour un délicieux repas.




En guise de dessert nous écoutons Caroline Larmarche qui nous propose 3 belles lectures extraites de "Karl et Lola".

Caroline Lamarche

   Karl et Lola par Lamarche




Née à Liège en 1955, Caroline Lamarche a passé sa petite enfance en Espagne et son enfance en région parisienne. Licenciée en philologie romane, elle a enseigné à Liège et au Nigeria et vit actuellement dans les environs de Bruxelles. Remarquée dès ses premiers textes (Prix Radio France Internationale et Prix de la Fureur de Lire pour ses premières nouvelles), elle a obtenu le Prix Rossel pour son premier roman, Le jour du chien (Minuit 1996).

Auteur de six romans parus chez Minuit et Gallimard, de poèmes (Entre-deux / Twee vrouwen van twee kanten, avec Hilde Keteleer), de nouvelles (J’ai cent ans) et de pièces radiophoniques pour France-Culture et en Belgique (Prix SACD au Festival Phonurgia Nova, Arles 2003 pour L’autre langue),  Mais le feu pour saison, une pièce écrite en résidence à la Chartreuse d’Avignon.

Derniers titres parus : Carnets d’une soumise de province (Folio Gallimard, 2004), Voies Libres, avec le photographe Christian Carez (éditions du MET), le roman Karl et Lola (Gallimard, 2007), et le récit illustré La Barbière (Les Impressions Nouvelles, 2007), en collaboration avec Charlotte Mollet.
Mais également  Mira en 2013.  Chez Gallimard "La chienne de Naha" en 2012 et "La mémoire de l'air" en 2014.  

Une auteure à découvrir pour moi.


Nous arrivons à Bois Seigneur Isaac au Monastère Charbel.  C'est dans sa chapelle que nous écoutons la très belle mise en voix de "L'homme et le sel" de Jean Bofane. Accompagné au saxo par son frère Claude Bofane et par Valérie Gimenez.  Un moment d'émotion intense.



In Koli Jean Bofane


  Congo Inc.: Le testament de Bismarck par Bofane




In Koli Jean Bofane arrive en Belgique en 1960 pendant les troubles de l’indépendance. Après des aller-retour entre le Congo et l'Europe, quelques péripéties et des études en publicité et communication, il rentre au Zaïre en 1983.

Il exerce dans la publicité (Factuel-Média) qui émerge à ce moment là à Kinshasa, jusqu’au moment où le Maréchal Mobutu met en place un processus démocratique en 1991, ce qui lui permet de créer une maison d’édition (Publications de l’Exocet).

Les pillages de 1991 et 1993 ainsi que la répression dans le milieu de la presse et de l’édition compliquent les choses et Bofane quitte le Zaïre en juin 1993 pour rejoindre ses enfants qu’il avait fait fuir lors des pillages de septembre 1991.

Arrivé en Belgique, il se lance dans la littérature en publiant aux éditions Gallimard « Pourquoi le lion n’est plus le roi des animaux » en 1996, une parabole sur la dictature qui annonce, un mois avant l’arrivée de Laurent-Désiré Kabila, la fin du régime de Mobutu. Il obtient le Prix de la Critique de la Communauté française de Belgique. Le livre est publié dans une demi douzaine de pays.

Un second ouvrage est publié en 2000, intitulé, « Bibi et les canards » qui parle de migration. Ces ouvrages ont été traduits dans une dizaine de langues.

Mathématiques congolaises est paru aux éditions Actes Sud en 2008.

Le Grand prix du roman métis 2014 lui a été remis pour " Congo Inc. ", paru chez Actes Sud.

Un auteur que j'ai hâte de découvrir. Il parle si bien de son pays.


Nous reprenons le bus direction Nivelles à la découverte d'un auteur originaire de Lumumbashi :

Fiston Mwanza Mujila


   Tram 83


Né en République démocratique du Congo en 1981, Fiston Mwanza Mujila vit à Graz, en Autriche. Il est titulaire d’une licence en Lettres et Sciences humaines à l’Université de Lubumbashi. Il a écrit des recueils de poèmes, des nouvelles et des pièces de théâtre. Il a reçu de nombreux prix dont la médaille d’or de littérature aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth. un premier roman déjà fort primé me tentait depuis un moment, encore une découverte intéressante et une jolie lecture réalisée par JOY alias Gioia Frolli que vous découvrez ci-dessous.







Voilà comment un dimanche vraiment pluvieux fut pour moi un dimanche radieux.

Je suis partante pour l'an prochain, et vous ?