mardi 31 mai 2016

Ils ont rejoint ma MAL

Qui dit une petite escapade parisienne dit un passage obligé chez Gibert Jeune et Gibert Joseph, ma Mal en a donc pris un coup... (raisonnable + 5 et un partenariat)




J'avais complètement loupé la sortie que j'attendais pourtant du nouvel opus de Aki Shimazaki que j'adore, et bien c'est réparé...

Hôzuki       Aki Shimazaki

Hôzuki
Léméac/Actes Sud
Mai, 2016
10,0 x 19,0
144 pages
ISBN 978-2-330-05716-9
prix indicatif : 14, 50€

Présentation de l'éditeur

Mitsuko tient une librairie d’occasion spécialisée en ouvrages philosophiques. Elle y coule des jours sereins avec sa mère et Tarô, son fils sourd et muet. Chaque vendredi soir, pourtant, elle redevient entraîneuse dans un bar haut de gamme. Ce travail lui permet d’assurer son indépendance financière, et elle apprécie ses discussions avec les intellectuels qui fréquentent l’établissement.
Un jour, une femme distinguée passe à la boutique accompagnée de sa fillette, et les enfants de chacune sont immédiatement attirés l’un par l’autre. Sur l’insistance de la dame et pour faire plaisir à Tarô, bien qu’elle évite habituellement de nouer des amitiés, Mitsuko acceptera de les revoir. Cette rencontre pourrait toutefois mettre en péril l’équilibre de sa famille.
Aki Shimazaki sonde ici la nature de l’amour maternel. Tout en finesse, elle en interroge la fibre et la force des liens.

C'est depuis le début que je résiste à la tentation, j'ai succombé...


En attendant Bojangles   Olivier Bojangles

Editions Finitude
2016
13,5 x 20 cm
160 pages
isbn 978-2-36339-063-9
15,50 euros

Grand Prix RTL / Lire
Le Roman des étudiants France Culture / Télérama
Prix roman France Télévisions


Présentation de l'éditeur



Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de L’Écume des jours.

Tentation dans le cadre du prix Orange, il est dans les finalistes et me tente beaucoup

86, année blanche         Lucile Bordes

86, année blanche

Editions Liana Levi
Date de parution : 03-03-2016
14 x 21 cm
144 pages
isbn : 9782867468131
14,50 €

Présentation de l'éditeur

Au printemps 1986, le monde découvre Tchernobyl. Sous le nuage radioactif qui traverse l’Europe, trois femmes se racontent. Lucie, dans le sud de la France, se demande s’il va passer la frontière et bouleverser sa vie d’adolescente. Ludmila, dans la ville ultramoderne qui jouxte la centrale, veut croire que tout est sous contrôle dans l’invincible URSS. Ioulia, à Kiev, rêve d’indépendance et de son jeune amant français. Un moment crucial pour chacune d’entre elles, un moment crucial de notre Histoire. Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, Lucile Bordes se souvient de la peur, de l’attente et du silence. Dans une langue affûtée et poignante, elle dit aussi l’amour, l’engagement et le sens du sacrifice.

Parce que je suis devenue fan de ce qu'il écrit et qu'il me manquait celui-là ...

Terreur dans les vignes   Peter May


Rouergue Poche
Traducteur : Ariane Bataille
mai 2016
368 pages
8,80 €
ISBN 978-2-8126-1042-4

Présentation de l'éditeur


Gil Petty était un critique redoutable dans le monde des vins, de ceux qui font et défont les rois. La publication de ses notes de dégustation était un moment redouté, susceptible de ruiner un vigneron, ou de lui apporter la fortune. Il s’intéressait au vignoble de Gaillac lorsqu’il a disparu. Et ses fameuses notes semblent s’être évaporées en même temps que lui. Mais, un an après, son cadavre réapparaît, dressé comme un épouvantail dans les vignes, revêtu du costume de cérémonie de l’ordre de la Dive Bouteille, et dans un sale état. Il semble bien avoir séjourné un moment dans une barrique de rouge… Précédé de sa flatteuse réputation d’enquêteur hors pair et bien décidé à approfondir les subtilités des vins de Gaillac, Enzo Macleod décide de reprendre une enquête restée au point mort. C’est que Petty ne manquait pas d’ennemis, en particulier en France où l’on n’appréciait pas cet Américain ayant le culot de dire aux Français si leur vin était bon ou pas. Mais, entre les dégustations de grands crus et l’offensive de charme de la fille du défunt, c’est bel et bien sa peau que Macleod met en jeu. Car le tueur n’est pas à un meurtre près. Bouteilles, cadavres et compagnie, on déguste avec Peter May !

Et puis une auteure belge même si je n'ai pas encore lu le précédent..

Eh bien dansons maintenant !  Karine Lambert


JC Lattès
EAN : 9782709656641
Parution : 04/05/2016
282 pages
17.00 €

Présentation de l'éditeur


Elle aime Françoise Sagan, les éclairs au chocolat, écouter Radio Bonheur et fleurir les tombes.
Il aime la musique chaâbi, les étoiles, les cabanes perchées et un vieux rhinocéros solitaire.

Marguerite a toujours vécu dans l’ombre de son mari. Marcel a perdu celle qui était tout pour lui. Leurs routes se croisent, leurs cœurs se réveillent. Oseront-ils l’insouciance, le désir et la joie ?

Après le succès de L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, traduit dans de nombreux pays, Karine Lambert signe un roman lumineux sur la fragilité et l’ivresse d’une histoire d’amour à l’heure où l’on ne s’y attend plus.


Au final je trouve que j'ai été raisonnable car les tentations sont encore très nombreuses..

Une belle surprise dans ma boîte aux lettres de la part de Mercure de France que je remercie vivement.  La couverture est magnifique et tentatrice. Tiens, tiens l'auteure d'origine espagnole vit à Bruxelles...  


Coeur croisé          Pilar Pujadas


Mercure de France
Roman
02-06-2016
ISBN : 978-2-7152-4339-2
136 pages
Prix conseillé : 13 euros

Présentation de l'éditeur


Déborah, Marie-France, Muriel, Ève et Béatrice : cinq femmes d’âges et d’origines très différentes se succèdent dans le même appartement. Chacune a une bonne raison de se trouver là, plus ou moins légitime, plus ou moins honnête…

À tour de rôle, elles tombent sur le même objet : le soutien-gorge rouge vif de la propriétaire, négligemment abandonné. Devant cet objet intime, chaque femme réagit de manière singulière. La présence du « cœur croisé » provoque en elles des sentiment confus, et réveille le souvenir d’épisodes du passé…

Chaque chapitre de Cœur croisé ressemble à une nouvelle. Mais, c’est bien un roman que composent ces différentes histoires qui se croisent et s’éclairent mutuellement, distillant le mystère, les énigmes et les surprises.

Voilà un total de 6 sur ma Mal sans compter la sélection du livre de Poche que je vous présente bien vite.

dimanche 29 mai 2016

Vernon Subutex Virginie Despentes

Vernon Subutex

Virginie Despentes


Vernon Subutex, Tome 1

Le Livre de Poche 34047
432 pages
Date de parution : 02/03/2016
EAN / ISBN: 9782253087663
Prix : 7.90 €


RÉSUMÉ


Qui est Vernon Subutex ?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de ressurgir.
Le détenteur d'un secret.
Le dernier témoin d'un monde révolu.
L'ultime visage de notre comédie inhumaine.
Notre fantôme à tous.

Magistral et fulgurant. Une œuvre d'art. François Busnel, L'Express.

Dans cette peinture d'une France qui dégringole dans la haine et la précarité, Virginie Despentes touche au sommet de son art. Alexis Brocas, Le Magazine littéraire.

Une comédie humaine d'aujourd'hui dont Balzac pourrait bien se délecter. Pierre Vavasseur, Le Parisien


Mon avis


La vie de Vernon Subutex va changer au décès de son ami Alex Bleach, un chanteur célèbre.

En effet, c'est Alex qui l'aidait à payer son loyer depuis quelques temps. Vernon était disquaire, il a dû fermer "Revolver" son magasin suite à l'évolution du monde du disque, le commerce péréclitait.

C'est la descente aux enfers qui commence pour Vernon, il perd tout et se fait expulser. Il cherche des potes pour l'héberger avant de sombrer encore....

Il est en possession de cassettes que Bleach avait filmé chez lui et lui avait remis en lui disant que c'était son testament.

Beaucoup de personnages dans ce roman, petit à petit on comprend que le point commun est le lien de près ou de loin avec Alex Bleach et Vernon en est le fil rouge.

Avec son écriture fluide, brute, souvent crue, Despentes nous parle de l'évolution du monde du disque, du cinéma, de l'internet, des réseaux sociaux. Sexe, drogue et rock'n'roll au programme.

Beaucoup de personnages, j'avoue m'être parfois perdue dans le nombre, ne pas comprendre comment ils arrivaient là mais Valérie Despentes savait elle où nous emmener car un lien se tissait progressivement entre eux.

Une société bien décrite, le Paris branché truffé de références musicales, de la bourgeoise huppée, riche et dépressive à l'ex-vedette du porn star transgenre, à la pseudo écrivaine biographe, au scénariste, trader.... bref avec brio elle brosse les différentes couches sociologiques. Un regard acide sur les relations humaines.

Un ton vif, incisif, un franc-parler qui nous donne un récit tout simplement jubilatoire.

J'ai hâte de lire le tome deux qui vient de rejoindre ma MAL.

Ma note : 9.5/10


L'avis d'autres jurées : Anne-LaureIsabellePauline


Les jolies phrases



La vie se joue souvent en deux manches : dans un premier temps, elle t'endort en te faisant croire que tu gères, et sur la deuxième partie, quand elle te voit détendu et désarmé, elle repasse les plats et te défonce.

Mais l'amitié fait ça : on apprend à jouer sur le terrain de jeu des autres.

Internet, pour un parent, c'est comme si on te volait ton gosse avant même qu'il sache lire.

Vernon est resté bloqué au siècle dernier, quand on se donnait encore la peine de prétendre qu'être était plus important qu'avoir.

Seuls les tout petits chefs jouissent de leur pouvoir -au-dessus, on ne connaît que la peur de se faire poignarder dans le dos, la rage des trahisons et le poison des fausses promesses.

Internet est l'instrument de la délation anonyme, de la fumée sans feu et du bruit qui court sans qu'on comprenne d'où il vient.

Les choses ont changé. A notre époque, si on aimait faire chier le monde, on faisait du X, mais aujourd'hui porter le voile suffit.

Lancer un lynchage médiatique est plus facile que faire décoller un buzz positif - elle prétend qu'elle sait faire les deux, mais l'époque plébiscite la brutalité. Celui qui défonce est celui qu'on écoute - il faut toujours prendre un pseudonyme mâle pour malmener quelqu'un.

Changer, c'est toujours perdre un bloc de soi. On le sent qui se détache, après un temps d'adaptation. C'est un deuil et un soulagement en même temps.

Personne n'accepte la première gifle si elle ne vient pas accompagnée d'un flot merveilleux d'excuses, de promesses, une intensité de ne pas vouloir te perdre, de ne pas envisager de te perdre. Ceux qui peuvent te tuer sont toujours ceux qui tiennent le plus à toi. Quand elle a vraiment envie d'eux, c'est qu'elle sent qu'ils pourraient la tuer.

La peur. Il ne la connaissait pas encore. Elle venait de s'accrocher aux viscères et ne bougerait plus. La peur qu'il arrive quelque chose à cette petite créature.. Et il avait suffi d'une seconde à ce "quelque chose" pour se déployer entièrement : maladie, blessure, agression, accident, contagion, violence, torture, faim, abus, attouchement, pénétration, kidnapping, enfermement, incendie, attentat, obus, guerre, épidémie, tsunami, typhon, étouffement... "La prunelle de mes yeux." L'expression peine à rendre ce qui lie le parent à son nouveau-né. La prunelle de ses yeux, on pouvait la lui arracher sans qu'il tombe - la moelle de mes os s'approcherait davantage, pour dire que ça parcourt tout ce qu'on est, et qu'il s'agit du lien qui s'établit, avant même qu'on soit capable de reconnaître son enfant parmi les autres. Il était à peine arrivé, et déjà la terreur avait rempli Patrice.

Quand on se retrouve du côté des pestiférés, une fracture nette sépare votre monde de celui des épargnés. On ne veut ni charité, ni empathie. Au fond, on préférerait ne plus avoir aucun contact. De chaque côté des frontières, les mots n'ont plus le même sens.

Si seulement il pouvait s'éteindre, comme ça dans l'heure - il imagine la flamme d'une bougie qui vacille puis faiblit et la mèche noire, un rien rouge et puis plus rien. Mais on ne meurt pas de désespoir, en tout cas pas si facilement.





jeudi 26 mai 2016

La petite dame en son jardin de Bruges - Charles Bertin

La petite dame en son jardin de Bruges

Charles Bertin



Actes Sud
Babel
Mars, 2000
11,0 x 17,6
144 pages
ISBN 978-2-7427-2822-0
prix indicatif : 6, 60€
N° 341

Présentation de l'éditeur


Charles Bertin, qui est né en 1919, a rêvé de sa grand-mère, morte depuis un demi-siècle. Au matin, ce rêve lui est apparu comme le signe qu’il fallait sans délai rendre visite à la petite dame en son jardin de Bruges.
Dans la manière d’un tissage aux laines délicates se compose alors, au fil du voyage, un portrait d’une tendresse si sensible et d’une véracité si évidente que nul ne saurait lire ces pages sans aller aussitôt à ses propres souvenirs, ni sans ressentir, à l’exemple de Charles Bertin, l’effroi de revoir si bien sans jamais pouvoir franchir le glacis qu’impose la mort.


Mon avis

Charles Bertin nous fait part dans ce court récit de ses souvenirs d'enfance et plus particulièrement des étés passés auprès de sa grand-mère née en 1870.

Thérèse-Augustine, c'est le prénom de sa grand-mère, lui apparaît en rêve plus de cinquante ans après sa mort.  Un rêve qui l'entraîne vers Bruges, dans la maison où elle vivait.  Une maison où il passait ses étés comme une récompense lors de son enfance.

Une grand-mère emplie d'amour, au caractère bien trempé, emplie d'audace à l'époque et qui avait conquit sa liberté en quittant la ferme de ses parents.  Les chemins de fer l'avaient fait voyager aux quatre coins de la Belgique pour se poser enfin à Bruges.  Sacrifiée pour ses frères, elle n'avait pas eu l'éducation qu'elle aurait aimé avoir et avec son petit-fils avait goûté aux plaisirs de la lecture lui ouvrant l'imaginaire et lui permettant de s'évader.

Avec Charles, ils avaient découvert cette merveilleuse Bruges décrite de manière magnifique.

Avec beaucoup de tendresse, de nostalgie, d'émotion et d'amour, Charles égrène ses souvenirs d'enfance avec pudeur et retenue.  Les lectures partagées, la découverte de la magnifique petite Venise du Nord, l'escapade aventureuse au grenier, l'escapade en vélo à la mer et la recherche du rayon vert décrit par Jules Verne.

C'est court, sincère, nostalgique, délicat.  Je pense le plus beau témoignage d'amour jamais rédigé pour une grand-mère.  C'est avec de la buée dans les yeux que j'ai refermé cette narration, ce petit bijou de la littérature de Belgique.

Est-ce le côté narratif très beau, très juste je l'ignore mais il m'a manqué un petit quelque chose en plaisir de lecture pour que ce soit un coup de coeur.

C'est cependant une magnifique lecture que je vous conseille.

Ma note : 9.5/10

Très belle lecture commune avec ma binôme Julie et Les petites lectures de Scarlett , mais aussi en bonus l'avis de  Cécile de Ce que Marguerite lit



Les jolies phrases


Ce que je n'ose pas lui avouer, c'est que je n'avais jamais imaginé que ma grand-mère pût avoir un prénom.

En fait, c'est très exactement la tâche qui l'occupait : débrouiller cet écheveau de rêves, de désirs, de bonheurs et d'épreuves où s'étaient emmêlées sa vie et celle de ses proches, retrouver le fil presque indiscernable unissant la petite fille d'un autre siècle à cet enfant d'aujourd'hui qui écoutait avec beaucoup de gravité les discours de sa grand-mère au seuil de la soirée d'été.


J'étais, sans rival et sans partage, le prince de mes plaisirs, et chaque lecture nouvelle m'offrait l'occasion de me tailler un royaume de plus dans l'imaginaire.

Le baiser que ma grand-mère me donnait au seuil de la nuit était un rite de bonheur auquel je n'aurais renoncé pour rien au monde.

Chaque lecture lui ouvrait les portes d'un "ailleurs" fabuleux, étranger aux mesquineries de la vie quotidienne, où tout était signe et couleur, innocence et plaisir.

Le temps glisse sur ces bonheurs : il ne les altère pas.  Maintenant que j'atteins au dernier décan de ma vie, c'est toujours la mémoire de cet instant de grâce que je retrouve avant toute autre lorsque j'interroge mon amour de la mer.

J'atteste que cette connivence était réelle.  J'atteste qu'à l'âge où je commençais à épeler la vie, une élection fabuleuse, qui dut l'essentiel de son pouvoir au génie de ma grand-mère, a transformé cette demeure en un théâtre de bonheur et de songe.

Elle mettait une sorte de coquetterie désespérée à se comporter comme si rien n'allait changer dans notre vie.  Mais je l'aimais assez pour savoir que cet adieu à sa maison et à nos vacances en commun équivalait pour elle à la fin de toutes choses.

dimanche 22 mai 2016

Le secret du mari - Liane Moriarty

Le secret  du mari    

   Liane Moriarty

Le Secret du mari

Le Livre de Poche 34095
Albin Michel
Traduit de l'anglais (Australie) par Béatrice Taupeau
504 pages
Date de parution: 06/04/2016
ISBN: 9782253067948
Prix : 7.90 €

RÉSUMÉ


Jamais Cecilia n’aurait dû trouver cette lettre dans le grenier. Sur l’enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n’ouvrir qu’après ma mort. » Quelle décision prendre ? Respecter le vœu de John-Paul, qui est bien vivant ? Ou céder à la curiosité au risque de voir basculer sa vie ? Tous les maris – et toutes les femmes – ont leurs secrets. Certains peuvent être dévastateurs.
Best-seller aux États-Unis, ce roman, intense, pétillant et plein d’humanité, allie habilement suspense et émotion pour marquer son lecteur d’une empreinte durable.

Le secret intrigue, il éclate, et on tourne les pages de plus en plus vite, d’émotions en sourires, jusqu’à la dernière où on regrette d’avoir fini. Cosmopolitan.

L'auteur

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Née en 1966, la romancière australienne Liane Moriarty est l'auteur de six best-sellers dont Le secret du mari, son premier roman publié en français.


Mon avis

Un travail sur le mur de Berlin (un fil que l'on retrouve durant tout le récit) emmène Cécilia au grenier à la recherche d'un morceau du mur.  Et ce souvenir va changer sa vie !

En effet, elle trébuchera sur des boîtes et trouvera une enveloppe à son attention.  C'est un courrier de John-Patrick, son mari. Il porte la mention "à n'ouvrir qu'après ma mort".

Cela commence plutôt bien, je suis intriguée ; Cécilia ouvrira-t-elle ou pas ce courrier ?  Quel secret contient-il ?

Chapitre suivant débarque un autre personnage, une nouvelle histoire commence, celle de Tess, maman de Liam qui découvre que son mari Will est amoureux de sa cousine Felicity avec qui ils travaillent ensemble...  Un volet chick-lit qui a l'air de s'ouvrir, peine de coeur, un couple qui se délite, je suis déjà moins tentée, le soufflé se dégonfle, petite déception à l'horizon.

Troisième chapitre, autre vie, celle de Rachel, mamy de Jacob, deux ans.  Elle a perdu sa fille dans des circonstances particulières il y a vingt-huit ans.  Son fils Rob et sa belle-fille vont partir à New-York, la laissant seule à Sidney.

Waouh, stop, c'est quoi tous ces personnages ?  Je ne comprends plus rien, ce ne sera que petit à petit mais relativement loin dans le récit que les liens se tisseront et que cela s'éclairera un peu et que le récit m'intéressera vraiment.

J'ai eu l'impression d'être dans la "Wisteria Lane", sauf que nous sommes à Sidney en Australie. Cécilia est un mélange de "Bree Van de Camp", la femme parfaite qui rend service,  vend ses Tupperware, va à l'église, est super organisée avec ses trois enfants.  Tess arrive chez sa mère avec ses peines de coeur et Rachel m'a fait penser à Karen McCluskey, la petite vieille renfermée, aigrie. Bon j'exagère un peu mais ce sont des images qui me sont venues.

La boîte de Pandore sera bien entendu ouverte par Cécilia et ce secret caché si longtemps créera un cataclysme dans toutes les vies en présence. Suspense jusqu'au bout tout de même.

C'est plaisant à lire, une lecture d'été, fluide malgré un démarrage vous l'avez compris assez lent et un côté un peu trop "fleur bleue" et contenant multitudes de "clichés".  Il y avait quelques longueurs à mon goût, les personnages auraient pu être travaillés avec plus de profondeur.   Chaque chapitre raconte un personnage et j'avoue qu'un moment donné j'ai trouvé un réel plaisir de lecture.  La seconde partie étant supérieure à la première.

Un best-seller qui a connu un très grand succès.  Alors le plus simple est de vous faire votre propre avis, peut-être sur la plage ou au bord d'une piscine cet été.

Ma note : 7/10

Les avis d'autres membres du jury : Pauline, Isabelle et Anne-Laure

Les jolies phrases

Si Cécilia n'avait aucune patience pour les puzzles, elle savait exactement où caser chacune des minuscules pièces que composaient sa vie car toutes avaient une place précise.

La première fois qu'elle l'avait pris dans les bras pour embrasser son front délicat et fragile, qu'elle avait humé son odeur de nouveau-né, elle avait eu le sentiment de revenir à la vie, comme une plante desséchée que l'on arrose enfin.  D'être libérée d'un poids trop lourd qu'elle avait dû porter pendant des années. Ses poumons s'étaient emplis d'oxygène.  Sa colonne vertébrale s'était redressée.  Le monde s'était recolorisé sous ses yeux à l'instant où elle avait quitté la maternité.

Ton fils reste ton fils jusqu'au jour de ses noces, mais ta fille reste ta fille jusqu'au seuil de ta fosse.

Elle considérait en outre son âge comme une carapace qui la protégeait du regard des plus jeunes.

Aussi étrange que cela puisse paraître, plus on connaît quelqu'un, plus ses contours deviennent flous, comme si le temps passé ensemble effaçait ce qui le distingue de vous.



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vendredi 20 mai 2016

Une constellation de phénomènes vitaux Anthony Marra

Une constellation de phénomènes vitaux

Anthony Marra

Une constellation de phénomènes vitaux



Le livre de Poche
544 pages
Date de parution: 06/01/2016
EAN / ISBN: 9782253066095
Prix 8.10 €


RÉSUMÉ


En 2004, dans un village de Tchétchénie, Havaa, une fillette de huit ans, cachée dans les bois, voit des soldats russes emmener son père et brûler sa maison. Akhmed, voisin et ami de sa famille, observe lui aussi la scène, redoutant le pire. Lorsqu’il retrouve Havaa, il décide de la mettre à l’abri dans un hôpital abandonné où il ne reste qu’une chirurgienne russe épuisée, Sonja, pour soigner les blessés. Au cours de cinq jours extraordinaires, le monde de Sonja, d’Akhmed et de Havaa bascule.
Un premier roman majestueux sur l’amour en temps de guerre, qui révèle l’histoire d’un pays et d’un peuple martyr.

Anthony Marra signe là une fresque incroyablement dense, dans la lignée des romans russes. Olivia de Lamberterie, Elle.

Mon avis

Vie : une constellation de phénomènes vitaux - organisation, irritabilité, mouvement, croissance, reproduction, adaptation.

Nous sommes en 2004 en Tchétchénie.  Haava a huit ans lorsqu'elle assiste, cachée dans la forêt, à l'arrestation de son père Dokha par les russes.  Ils brûlent sa maison.  Son voisin Akhmed va vouloir la sauver et l'emmener dans un hôpital abandonné où exerce Sonja, une chirurgienne russe.

C'est d'une double guerre, un peu méconnue dont nous parle Anthony Marra dans ce premier roman.

Il nous conte le martyr d'un peuple, une histoire méconnue je trouve.  Un peuple déporté durant la seconde guerre mondiale, réhabilité en 1956 par Kroutchev après la mort de Staline - à nouveau meurtri en 1994 et 2004.

C'est la découverte d'un pan de l'Histoire mais aussi de vies qui se croisent.

Nos trois protagonistes :

  •  Akmed médecin peu doué pour soigner les vivants, artiste dessinateur qui veut sauver
  •  Haava la fillette de huit ans, fille de Docka arboriste considéré comme rebelle et
  •  Sonja la brillante chirurgienne qui a fait le choix de son pays en 1996
Ils n'ont a priori aucun point commun et pourtant ces trois destins qui se croisent, ces trois personnages centraux sont la colonne vertébrale de ce récit très attachant.

Un roman où l'on parle de la guerre et de ses ravages, des dégâts laissés par les mines antipersonnel, les arrestations arbitraires, la torture...  La force de ce récit est dans l'humanité des personnages. C'est lumineux, l'amour sera le plus fort.

J'ai lu ce livre il y a quelques mois, certains éléments s'effacent car je n'ai pas rédigé mon petit billet de suite mais il me reste ce sentiment d'espoir. 

Un roman bouleversant, peut-être un peu plus difficile d'accès, difficile mais tellement essentiel.  Il résonne encore en moi.  Une belle découverte.

Ma note : 8.5/10



Les avis d'autres jurés :  Anne-LaureIsabellePauline



Les jolies phrases

Poser cette question, c'était reconnaître cette possibilité, et Haava savait, par expérience, que toutes les horreurs possibles finissaient par se produire.  Mieux valait se protéger avec une cuirasse d'irréalité.  Mieux valait se replier en soi-même, se cacher dans les eaux noires parmi les anémones de mer, au plus profond, là où les requins ne pouvaient vous voir.

Il avait toujours veillé à considérer Havaa comme une simple enfant et elle jouait le jeu, comme si l'enfance et l'innocence étaient des êtres fantastiques, morts depuis longtemps, qu'elle ressuscitait de temps en temps pour faire semblant de croire à l'existence.

Mieux valait l'illusion que le désespoir, les chimères plutôt que rien.

Chaque jour de son existence, elle avait sous les yeux les mille et une facettes de la souffrance humaine et, de temps en temps, elle avait besoin de se rappeler que le système nerveux ne servait pas exclusivement à transmettre la douleur.



Sélection de mars


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mercredi 18 mai 2016

La végétarienne Han Kang

La végétarienne     Han Kang













Le livre de Poche
216 pages
Date de parution : 02/03/2016
Traduit du coréen par Jeong EUN Jin et Jacques Batilliot
EAN / ISBN: 9782253067900
Prix  6.60 €

Présentation de l'éditeur


Une nuit, elle se réveille et va au réfrigérateur, qu’elle vide de toute la viande qu’il contient. Guidée par son rêve, Y nghye a désormais un but : devenir végétale, se perdre dans l’existence lente et inaccessible des arbres et des plantes. Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral, de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l’absolu.

Une très troublante fable. Olivier Barrot, « Un livre, un jour ».

L'auteur

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Han Kang est née en 1970 et a étudié la littérature à l'université. Elle est professeure au département de création littéraire au Seoul Institute of the Arts.

Elle fait ses débuts littéraires comme poète en 1993, mais s’oriente rapidement vers le roman. Ses œuvres ont été reçues avec enthousiasme par les critiques et les lecteurs pour leur profonde exploration de la nature humaine à travers un style d'écriture délicat et puissant.

Pour Han Kang, les idées socialement acceptées et la condition de l'être humain constituent une violence insupportable. Les personnages de Han Kang sont souvent prisonniers de leur passé et traversent la vie avec douleur et raffinement.

source Salon de Paris 2016


Mon avis

Découvrons un peu de littérature coréenne avec ce récit lu dans le cadre du prix des lecteurs.

Une construction originale, elle va nous parler du destin de Yônghye, une femme mariée depuis cinq ans, sans problème apparent.

Tout basculera une nuit, où son mari la trouvera en train de vider le réfrigérateur.  Elle a fait un rêve, plutôt un cauchemar rempli de sang, rempli de viande.  Il lui fait prendre la décision de devenir végétarienne, je devrais même dire végétalienne car il n'est plus question pour elle de manger quoi que ce soit d'animal.

Bon, ça arrive me direz-vous, quel est le problème ?

C'est que cela ne s'arrête pas là, petit à petit elle ne supporte plus ses vêtements, elle se dénude et s'enfonce dans sa bulle, elle voudrait devenir végétale.

La construction du récit est originale disais-je car jamais nous n'entendrons la version de Yônghye.

Le livre est découpé en trois parties où trois personnages nous donneront leur version.


  1.  Le mari qui est dans l'incompréhension et l'incommunicabilité
  2.  Le beau-frère artiste qui est attiré par Yônghye et une particularité physique, une tâche mongolique.  Il aura une démarche artistique qui le conduira à la volupté et au plaisir charnel.
  3. Et pour terminer, Inhye, la soeur qui veillera sur elle et qui sera présente à sa façon.
J'ai vraiment apprécié cette lecture engloutie en une après-midi.  J'apprécie beaucoup la littérature japonaise et j'ai retrouvé ici les mêmes caractéristiques :  un monde onirique, une écriture poétique.

Un récit qui est troublant, perturbant même mais dont la poésie et la magie des mots m'ont fait voyager.  C'est le récit d'une folie, d'un abandon, d'un refus.  L'envie de revenir aux sources, à la nature, au végétal, à l'origine.

Une belle découverte, un presque coup de coeur.

Ma note : 9.5/10


L'avis d'autres jurés : Anne-LaureIsabellePauline

Les jolies phrases

Tout en elle lui avait plu. Elle était beaucoup moins belle que son épouse, mais il avait senti en elle la force d'un arbre de la forêt que nul n'aurait jamais élagué.

Le sérieux dont elle faisait preuve en tant qu'aînée ne traduisait pas sa maturité, mais sa lâcheté. Ce n'était qu'une façon de se protéger elle-même.

Il était inutile, voire impossible, de déchiffrer le sens de chacune des pierres posées sur le jeu de go qu'était la vie de sa soeur. Mais elle ne pouvait cesser d'y penser.

Mais elle avait toujours l'impression d'avoir une plaie béante dans le corps - si profonde qu'il semblait devoir être aspiré dans ce trou noir.

Quand on fait un rêve, on le prend pour la réalité. Mais quand on finit la nuit, on sait qu'il n'en était rien... Donc, si un jour on se réveille, alors...



lundi 16 mai 2016

Les saisons du mensonge Karine Lebert

Les saisons du mensonge

Karine Lebert

















Presses de la Cité
Terres de France
Parution le 07 avril 2016
360 pages
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur

Toute femme a ses secrets... Ceux de Candice révèlent une vie hors du commun. Brillante archéologue, elle a renoncé à tout pour se reconstruire dans son village natal de Lyons-la-Forêt. Pour oublier son cauchemar dans la jungle colombienne, mais comment oublier cette enfant dont elle ne sait rien aujourd'hui ?

Lorsqu'elle revient à Lyons-la-Forêt, Candice Martel a décidé d'y poser pour toujours ses valises. La séduisante et brillante archéologue qui supervisait des chantiers de fouilles à travers le monde n'est plus, au regard de tous, la même. Elle accepte un métier de guide en deçà de ses compétences et puise dans cette nouvelle vie une apparente sérénité. Candice ne cesse pourtant de se soustraire à la curiosité des autres : ses anciennes amies et David, son amour de jeunesse... Elle semble beaucoup s'intéresser à d'antiques sépultures d'enfants découvertes non loin du cimetière.
Toute femme a ses secrets...
En quatre saisons, Candice voit resurgir, malgré elle, ce qu'elle voulait enfouir de son passé hors du commun. Ces jours terribles de l'année 2004 où, loin de tous, une partie d'elle s'est perdue pour toujours...

L'auteur

Image de l'auteur Karine LEBERT

Née en Normandie dont les paysages inspirent le décor de certains de ses romans, Karine Lebert est l'auteur de Nina et ses soeurs (2009), de Loin de Margaux (2012) et des Sortilèges du Tremblay (2013), préfacé par Yves Jacob. Elle est membre de la SADN (Société des Auteurs de Normandie) et de la SGDL (Société des Gens de Lettres).

Mon avis

Que diriez-vous d'un petit tour en Normandie ?  Je vous emmène à quelques pas de Rouen dans un des plus beaux villages de France, à Lyons-la-Forêt.  Un magnifique village à découvrir en compagnie de Candice Martel.  Cela tombe bien, elle travaille à l'Office du Tourisme.

Elle vient de rentrer dans sa terre natale, dans la maison de son enfance.  Mais qui est Candice ?

C'était une brillante archéologue qui supervisait des champs de fouilles à travers le monde.  Mais pourquoi travaille-t-elle à l'Office du Tourisme ? Elle qui a tant de compétences ?

Elle retrouve ses amies d'enfance : Marion et Valentine, un ancien amour - David, mais elle se sent seule.  Heureusement que Dolium, un petit chaton trouvé dans la forêt lui apporte un peu de réconfort car quelque chose ronge Candice, des cauchemars l'assaillent, son passé la rattrape.  Un secret, mais quel secret ?

Je ne vous en dirai pas plus ...  c'est très bien écrit, très bien construit.

Au départ, j'avoue j'ai eu l'impression de m'être perdue dans un guide touristique, bien normal lorsque l'héroïne travaille à l'Office du Tourisme !  et puis nous sommes dans la collection "Terres de France" aux Presses de la Cité.  Mais je vous assure cela en vaut vraiment la peine et cela m'a donné l'envie de découvrir la belle région de Karine Lebert.   

Les personnages prennent peu à peu corps, en italique apparaissent en filigrane les cauchemars de Candice, le secret qu'elle porte, une part d'elle-même perdue à tout jamais.

L'intrigue se met habilement en place, on tourne les pages de plus en plus vite.  L'écriture est fluide, agréable, agrémentée d'une enquête qu'elle veut résoudre.  Son métier de base reprend le dessus car elle veut résoudre une énigme, des sépultures d'enfants ont été trouvées non loin d'un cimetière.  Elle veut savoir pourquoi.

Beaucoup de bons ingrédients : suspense, mystère, secret, amitié, aventure et amour pour une lecture très agréable.

Un tout grand merci à Aline de m'avoir permise de découvrir cette belle plume lors du salon "Lire c'est libre" de Paris en janvier dernier. Merci aussi à Laëtitia , Karine Lebert et les éditions Presse de la Cité.

Ma note : 9/10


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Une jolie phrase (à ne pas lire avant d'avoir lu le bouquin pour ne pas vous gâcher le plaisir)

Elle ne semblait pourtant pas triste.  Son regard trahissait le fatalisme propre aux personnes souvent frappées par le malheur mais habitées par une foi inébranlable, un idéal qui surpassait les tragédies de l'existence et même la pire qui pût exister, celle de perdre un enfant.