jeudi 30 juillet 2020

Le vol du siècle - Jan Walraven

Le vol du siècle - Jan Walraven



Now Future
Parution : janvier 2020
Pages : 224
EAN : 9782930940298
Prix : 19.90 €


Présentation de l'éditeur


Le vol organisé de nos données par les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) détériore dangereusement notre vie privée. « Je n’ai rien à cacher » n’est pas un argument. Lorsque un État autoritaire, la police ou la Justice auront décidé, sur base de ces données « parfaitement objectives », que notre profil est celui du parfait futur criminel et qu’on nous jettera en prison préventivement, il sera trop tard pour s’y opposer. Exagéré ? Malheureusement non. Mais on peut s’en protéger : c’est urgent !
Le saviez-vous ? Vous êtes suivi. Vous êtes analysé. Négocié. Et manipulé. Les données personnelles que des sociétés comme Google et Facebook récoltent sur nous à grande échelle sont utilisées pour influencer notre manière d’agir, d’acheter et même de voter. Mais Google et Facebook ne sont que la pointe visible de l’iceberg. Les maisons innovantes et les villes intelligentes nous proposent d’incroyables possibilités, mais elles le font au prix de notre vie privée et de notre liberté de choix.

Comment avons-nous pu laisser faire cela ? Et y pouvons-nous quelque chose ?

Jan Walraven a épluché le monde des cookies qui nous pistent et des algorithmes sexistes. Il nous livre ici un compte-rendu à la fois terrifiant mais aussi stimulant.

Car, si notre vie privée a bien un pied dans la tombe, elle n’est pas pour autant morte et enterrée.

Jan Walravens




Belge d’expression néerlandaise, Jan Walraven est journaliste d’investigation. Depuis 2015, il est membre de la rédaction du site d’information belge indépendant Apache.be. Il y révèle en plein jour les pratiques de la nouvelle économie fondée sur les données.

Il est l’auteur du livre Le vol du siècle.

Apache pose les questions que les médias traditionnels laissent de côté. Site d’information indépendant, il met sous pression les détenteurs du pouvoir pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas.



Mon avis

Nous sommes quasi tous devenu accro à notre smartphone.  Il ne nous quitte pas et nous permet d’avoir tout sous la main à tout moment, accès à internet, un dictionnaire, la météo, à la recherche d’un resto, d’un endroit à visiter, des infos, des applis pour trouver notre chemin – waze-, pour trouver un hôtel, écouter de la musique, faire des photos, être en contact avec nos amis.  Quelques clics et c’est tout, ce petit objet est devenu incontournable, indispensable, on en devient addict, accro, dépendant.

 

N’est-ce pas pour la plupart la première chose que l’on fait le matin au lever, la dernière le soir avant de se coucher et pour certains même en pleine nuit, on consulte son portable.

 

Mais ces petits clics ne sont pas sans conséquences, que ce soit via notre pc, notre laptop ou téléphone, nous valons de l’or car tous ces petits gestes sont stockés, analysés, décortiqués par des sociétés qui s’enrichissent en vendant nos données.  C’est une mine d’or, la nouvelle électricité de demain. Nos données alimentent les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) , les enrichissent et leur permettent de faire du business.

 

Pourquoi croyez-vous que leurs services soient gratuits ?  La raison est simple, ils sont très bien rémunérés avec nos données.

 

En nous connectant sur les réseaux sociaux, en likant ou cliquant sur des publications, nous leur fournissons la matière première, à savoir, des informations à priori sans importance qui vont leur permettre de déterminer notre profil complet, nous « mettre dans des cases ».  Quelques éléments anodins permettent de déterminer notre sexe, nos préférences politiques, sexuelles, notre religion, notre capacité de crédit et notre solvabilité.  L’objectif principal de cela est de déterminer et anticiper nos besoins en nous proposant des publicités ciblées.

 

Cet essai est intéressant à plus d’un titre, il nous permet de prendre conscience de beaucoup de choses par exemple des cookies de traçage que l’on est obligé d’accepter pour entrer sur certains sites, mais aussi des pixels espions (tracking pixels), des balises (beacons) permettant à un nombre incroyable de personnes de suivre nos données.

 

Par faute de temps généralement, nous ne lisons pas les conditions générales, nous donnons notre accord pour l’exploitation de nos données.

 

Vous apprendrez également que certains algorithmes nous attribuent des cotes de solvabilité, ce qu’il en est des objets connectés, de l’avenir pour les objets intelligents, les projets de smart cities qui utilisent des capteurs de traçage pour dire où on se trouvaient ou se trouvent, des logiciels de reconnaissance faciale …  c’est bien le progrès mais il faudra éviter les dérives et cela me fait de plus en plus penser à « 1984 » de G. Orwell..

 

Autres sujets évoqués ; la situation en Chine, ce que les assureurs pourraient faire de ces données, qu’en est-il des algorithmes déviants ?  Du danger de nous mettre dans des cases.

 

L’auteur nous parle de l’impact du RGPD, des moyens de protéger nos données et de reconquérir un peu de notre vie privée.

 

C’est très intéressant, pour info l’étude a surtout ciblé les Pays-Bas et la Flandre … pour certains chiffres mais nous donne une idée générale de la situation.  Une chose est certaine.  C’est interpellant.

 

Il y a encore beaucoup d’autres choses dans cet essai comme les réflexions sur le monopole et le démantèlement des géants technologiques.

 

A découvrir

 

Ma note 7.5/10


Les jolies phrases

Comme dans le conte de Perrault, il y a des prédateurs qui picorent ces miettes.  Et ces prédateurs, ce ne sont pas des oiseaux affamés, mais des entreprises de tailles diverses dont nous ignorons jusqu'à l'existence, mais aussi des autorités locales et nationales.

Nous sommes notre smartphone.  Quand on connaît le smartphone, on connaît la personne qui se cache derrière.

Bientôt, consulter Facebook sera devenu un automatisme aussi naturel qu'un clignement des yeux.  Le fait qu'à chaque récompense, le cerveau libère une dose de dopamine, l'hormone du plaisir, intervient également, sans aucun doute.  Et finalement, nous ne pouvons plus nous en passer.

Ou, comme Zuboff l'écrivait dans la Frankfurter Allgemeine : "Exiger des capitalistes des données qu'ils respectent votre vie privée, c'est comme demander à Henry Ford qu'il refasse entièrement les voitures à la main. C'est comme demander à une girafe de raccourcir son cou.

Pour citer Edward Snowden : "Dire qu'on n'accorde pas d'importance au droit à la vie privée parce qu'on n'a rien à cacher revient à dire qu'on n'accorde pas d'importance au droit à la libre expression parce qu'on n'a rien à dire."  Et tout le monde a quelque chose à cacher. Où voudriez-vous que le facteur lise vos lettres avant de les glisser dans votre boîte?  Même si vous pensez ne rien avoir à cacher aujourd'hui, la situation peut être toute différente dans un avenir proche.



lundi 27 juillet 2020

Le col de Py - Espé ♥♥♥♥♥

Le col de Py - Histoires de vie / Espé  ♥♥♥♥♥

BD COL DE PY (LE)

Bamboo - Grand Angle
Scénario et dessins : Espé
Couleurs : Aretha BATTISTUTTA, Espé
Parution : 03 juin 2020
Pages : 104
Isbn : 978-2-81897-617-3

Prix : 17.90 €

Présentation de l'éditeur


Certains histoires s’inventent, d’autres se racontent…Une transmission d’amour et de vie entre deux êtres.


Camille et Bastien attendent leur deuxième enfant. Un moment de joie. Mais le bonheur est de courte durée. À la naissance de Louis, le diagnostic tombe. Louis est atteint de graves malformations cardiaques. Vu son âge, l’important est de gagner du temps avant une intervention qui peut s’avérer fatale… Durant ces mois de tension et d’incompréhension, les parents trouvent du réconfort du père de Camille, qui vient les aider malgré le cancer qui le ronge petit à petit… Ces longs moments d’attente vont se transformer en mois d’échanges, de jeux, de tendresse, d’émotion et d’amour entre Louis et Pablo, qui resteront à jamais gravés dans leur vie.

Espé

Espé


Originaire du Tarn, Espé découvre le 9ème art en s’inspirant de ses supers héros préférés : Serval, Daredevil, etc… S’orientant tout d’abord vers une filière scientifique, il décide finalement de se diriger vers l’École des Beaux-Arts de Toulouse ou il fera ses premières armes en tant que dessinateur. Après un bref passage par le design industriel, il lancera enfin sa carrière professionnelle aux éditions Petit à Petit avec Paroles de taule.

Source : Grand Angle 




Le col de Py : bel hommage à un papy courage - Comixtrip

Mon avis

"Le col de Py" histoires de vies, comme le dit la quatrième de couverture "certaines histoires s'inventent d'autres se racontent"

C'est une histoire personnelle que nous raconte Espé alias Sébastien Laporte, la sienne, celle de sa famille à travers ses personnages.  

Bastien et Camille, les parents de Chloé vont accueillir leur deuxième enfant, Louis.  C'est le bonheur lorsqu'il naît le 05/05/2007 mais ce bonheur sera de courte durée, tout s'effondre quelques jours plus tard lorsque l'on décèle une maladie cardiaque chez Louis.  Une malformation congénitale qui met sa vie en danger.  Elle nécessitera une chirurgie lourde mais paradoxe il faut attendre le plus tard possible pour la réaliser. Il faut coûte que coûte gagner du temps donc hors de question de le mettre à la crèche, il faut trouver une solution.

C'est Pablo, le père de Claire qui se propose trois jours semaine.  Pablo est toujours de bonne humeur et est heureux de s'occuper de Louis et Chloé malgré le fait qu'il se bat contre un cancer.

Il se sent utile et trouve de cette façon, un sens à sa vie.  Jamais il ne se plaint, toujours optimiste, de bonne humeur malgré ses douleurs et sa fatigue.  "Vivre l'instant présent, il n'y a que ça de vrai." est sa devise.

Cet album est juste magnifique, d'une sensibilité très forte.  On ressent avec les parents les angoisses, le sentiment de culpabilité d'avoir donné la vie avec un handicap, l'impuissance, la révolte, l'incompréhension.

On suit le parcours de Louis, l'hôpital, les attentes mais surtout on ressent l'amour.  L'amour d'un grand-père qui donne le meilleur à son petit-fils.

C'est la transmission d'un père à son fils en immortalisant son histoire, ses épreuves dans cet album mais aussi la transmission d'un grand-père à ses petits-enfants.  Une vie qui part pour une vie qui renaît.  

Les couleurs pastels, le coup de crayon, les grandes pages, les expressions renforcent ce sentiment d'émotion. C'est délicat, tout en retenue, en émotion.  J'ai terminé avec la boîte de kleenex tant c'est beau et émouvant. 

Un énorme coup de coeur ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Tout se passe merveilleusement bien.  Les enfants sont heureux d'avoir leur papy à la maison ces trois jours, il s'en occupe bien mais on voit qu'il est fatigué...la chimio est un calvaire et le ronge petit à petit... mais Louis est sa raison de vivre... il se sent utile, il se sent vivre.

Vivre l'instant présent, il n'y a que ça de vrai.



samedi 25 juillet 2020

Le pisseux Damienne Lecat

Le pisseux  -   Damienne Lecat

Couverture Le pisseux

Academia
Collection : Evasion
Parution : 10 avril 2019
Pages : 120
Isbn : 9782806104441
Prix : 13.50 €

Présentation de l'éditeur

Belle-doche, salope ! Éric, gamin sensible et intelligent, invective en secret sa belle-mère qui ne rate pas une occasion de le maltraiter. Son père ne veut rien savoir, sa grande soeur Anne essaie de le protéger.

Encore une qui va me faire chier !

Cinquante ans plus tard, Éric, misanthrope, ne supporte ni sa nouvelle voisine qui essaie de s'immiscer dans sa vie, ni sa soeur qui s'occupe de lui.

Un même personnage, une alternance de deux époques, pour un drame psychologique caustique et poétique.

Damienne Lecat




Une biographie pas comme les autres

Diplômée en philologie romane et en communication, elle habite le Brabant wallon, elle est blonde, elle déteste les films d’horreur, elle a enregistré un disque avec sœur Sourire, elle ne retient pas les chiffres, elle porte des lunettes, elle se damnerait pour une croûte aux framboises, elle taille ses rosiers, elle court comme un pied, elle aime enseigner, elle mesure 1m 80, elle est structurée, elle a quatre grands enfants et un poisson rouge, elle préfère l’été, elle chante dans des chœurs depuis son enfance, elle est née en 1966... Sauf qu’un de ces éléments n’est pas correct... Cherchez l'intrus.

Après le succès de son premier roman « Le couteau aveyronnais », Damienne Lecat publie pour la première fois aux éditions bernardiennes son deuxième opus:
Une échappée vitale. 

Source ; Bernardiennes  

Ce roman "Le pisseux" inaugure la nouvelle collection Evasion d'Academia

Mon avis

Ce très beau roman est dans la sélection du prix des lycéens belges, l'occasion de le sortir de ma PAL dans laquelle il est resté trop longtemps.

C'est l'histoire d'Eric, aujourd'hui au milieu de la cinquantaine mais aussi en parallèle on découvre l'histoire du petit garçon qu'il a été, de son enfance qui l'a amené à être l'homme qu'il est devenu aujourd'hui.

Eric est journaliste économique, un expert de renommée qui travaille sous pseudo.  Une particularité, il ne sort jamais de chez lui, de ses habitudes, de ses rituels, de ses odeurs.  Il est enfermé dans sa bulle, dans son appartement au rez-de-chaussée d'un immeuble dont il ne sort jamais.

Seule sa soeur Anne, vient chaque semaine lui apporter ce dont il a besoin.  Elle a toujours été là pour lui, toujours.  Déjà enfant, Anne veillait sur lui, l'enfant fragile.  

Faut dire que la vie n'a pas toujours été tendre avec lui, une maman aimante qui disparait lorsqu'il a 4 ans remplacée par Irène; sa belle-mère, la belle doche - salope comme il l'appelle.  C'est qu'elle lui en a fait baver celle-là, le maltraitant moralement en le surnommant "le pisseux" mais aussi physiquement.  

Il se souvient des humiliations, des frustrations lorsqu'il se retrouvait seul dans le noir dans le garage trainant son pyjama et ses draps... sans que son père ne se préoccupe de lui..

Il y aura trois femmes dans sa vie, trois lâcheuses, sa mère, sa belle-doche et tante Catherine.   Aucune sur qui compter vraiment, la seule c'est Anne sa grande-soeur qui a promis à sa maman, encore enfant à l'âge de sept ans de toujours veiller sur lui quoi qu'il arrive.

Aujourd'hui elle est encore là lorsque Prune s'installa dans l'appartement jouxtant celui d'Eric.  La communication est difficile, Prune essaye d'établir le contact, de s'immiscer dans sa vie mais Eric est hermétique.  

Peut-être que Zélie, une enfant de sept ans les rapprochera, créer une brèche dans sa carapace de vieil ours ?  Sera-t-elle un train d'union entre eux ?

C'est une plume magnifique, délicate.  Des mots bien choisis qui mettent en avant la psychologie du personnage.  Eric, bourru, antipathique au possible qui devient au fil de la lecture de plus en plus touchant par l'empathie naissant de cette plume efficace qui nous entraîne au plus profond de l'âme d'Eric.  

C'est un drame psychologique qui tient en haleine, chaque paragraphe distillant de nouveaux éléments de l'enfance d'Eric qui nous permettent de comprendre l'adulte qu'il est devenu et de découvrir deux personnalités si différentes, une introvertie à l'extrême, l'autre introvertie ?

Ma note de lecture : un coup de ♥

Les jolies phrases

Son coeur est sec comme celui d'un trader jouant sur le cours du blé sans se soucier des populations affamées.

Il échappe à cette vie creuse sans amour et sans but.

Un refuge pour femmes battues !  Comme si lui, il n'en avait pas besoin d'un refuge.  Son appartement, c'est sa carapace, sa peau protectrice.  Il se sent écorché vif comme un lièvre destiné à la casserole, vulnérable comme un escargot sans sa coquille.

Eric a commencé sa vie à la mort de la belle-doche.  Avant, il n'existait pas.  Trois femmes, trois lâcheuses : sa mère , la belle-doche, tante Catherine.  A huuit ans, il n'attendait plus rien ni personne.

Il ne veut pas vivre ailleurs, ne peut pas vivre ailleurs.  Il va dépérir. Il a besoin de sentir autour de lui la gangue de ses habitudes pour être à l'abri, de serrer ce corset protecteur pour maintenir droite la colonne vertébrale de sa vie. 

jeudi 23 juillet 2020

Et les vivants autour - Barbara Abel

Et les vivants autour  -  Barbara Abel

95 – Et les vivants autour – Barbara Abel – Mes aventures ...

Belfond
Parution : 05/03/2020
Pages : 448
EAN : 9782714493163
Prix : 19 €

Présentation de l'éditeur

Voilà quatre ans que l’ombre de Jeanne plane sur eux.
Comme s’ils n’avaient plus le droit de vivre pour de vrai tant qu’elle était morte pour de faux.

Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme…

Après Je sais pas et Je t’aime, le nouveau thriller de Barbara Abel dissèque à la perfection la psychologie et les émotions en montagnes russes des personnages qui gravitent autour du corps de Jeanne, inerte et si présent à la fois...

Barbara Abel

Barbara ABEL

Crédit photo:
©Melania Avanzato

Née en 1969, Barbara Abel vit à Bruxelles, où elle se consacre à l’écriture. Pour son premier roman, L’Instinct maternel (Le Masque, 2002), elle a reçu le prix du Roman policier du festival de Cognac. Aujourd’hui, ses livres sont adaptés à la télévision, au cinéma, et traduits dans plusieurs langues. Et les vivants autour est son treizième roman.

Mon avis

Barbara Abel est pour moi le maître incontesté du thriller domestique.  La particularité de ses écrits est comme elle le dit souvent elle-même, parler de gens ordinaires qui pourraient être vos voisins, vous-même, à qui on peut s'identifier, et pour qui tout à coup tout bascule et rend leur histoire extraordinaire.

Elle nous propose ici un thriller psychologique maîtrisé du début à la fin.

Le sujet est difficile, inspiré d'un fait divers; cela fait quatre ans que Jeanne Mercier est dans le coma et que la vie de sa famille est en suspens.  Quatre ans que le corps de Jeanne âgée aujourd'hui de 29 ans, ne donne aucun signe de vie.  Le professeur Goossens voudrait les rencontrer de toute urgence, il a quelque chose d'important à leur dire !  Quelque chose qui va avoir l'effet d'une bombe !  

Des décisions devront être prises au plus vite ! L'impensable qui va les plonger dans un horrible dilemne.  

Non, je ne vous en dirai pas plus.

Ce que je peux vous dire c'est qu'une famille en apparence soudée va se déchirer.  Les personnalités, leurs sentiments, leurs convictions vont être mis à rude épreuve.

Mais que faire ?  Mais qui était vraiment Jeanne ?  Qui sont-ils ?

Micheline, la maman, épouse soumise, mère BCBG la cinquantaine au chignon en principe parfait, femme au foyer qui rend visite à sa fille Jeanne chaque jour.  C'est devenu sa principale raison de vivre.  Elle l'habille, la coiffe, lui fait la lecture, lui parle en espèrant un hypothétique réveil.

Gilbert, le mari, homme d'affaires très occupé. Il est froid, intransigeant, dur.  Il passe une à deux fois par semaine.  Il a les idées très arrêtées et est sans coeur en affaires.

Charlotte, la soeur, en ménage avec Guillaume, se débat pour faire vivre le restaurant en difficulté, passe de temps à autre.  Elle se remet en question, a des regrets et des remords.

Jérôme le mari est comédien, il essaie de percer et c'est compliqué.  Il passe entre les répétitions.

Très vite, on va découvrir que cette famille est dysfonctionnelle.  Quand on gratte un peu, on voit les convictions de chacun, leurs regrets, leurs secrets, leur culpabilité.

C'est un page turner efficace.  L'écriture est fluide, dynamique.  Barbara Abel a le sens de l'empathie comme personne. C'est parfois, souvent même, machiavélique, palpitant.  Et bien entendu tout ne se passe pas toujours comme on l'a imaginé, elle nous retourne jusqu'au bout dans les sentiments et attitudes des personnages. Elle passe au scalpel les émotions et ressentis des protagonistes.

Elle nous parle également du monde du théâtre, et on pourrait facilement imaginer ce huis clos familial adapté sur les planches.  Le thème central est l'acharnement thérapeutique, les questions sur la fin de vie.  

Du grand, du très grand Barbara Abel.  ♥

Ma note : coup de ♥


Les jolies phrases

Après tout, les gens heureux n'ont pas d'histoire.

Rien ne se croise plus chez eux, ni leurs yeux, ni leurs pensées, ni même leurs chemins.

Outre que l'idée de perdre sa fille lui est inconcevable, la débrancher signifie pour elle perdre son emploi, son statut, son rôle. Sa raison d'être.

Il observe sa femme comme s'il s'agissait d'un graphique dont l'analyse donnerait lieu à plusieurs interprétations possibles.

Voilà quatre ans que l'ombre de sa soeur plane sur eux. Comme s'ils n'avaient plus le droit de vivre "pour de vrai" tant qu'elle-même était morte "pour de faux".

La passion s'exprime toujours dans la démesure, on se croit unique, on a l'impression de vivre un truc exceptionnel.  Tout prend des proportions extrêmes, le bon comme le mauvais, on vit à cent à l'heure, on regarde les autres avec pitié parce qu'on se dit qu'ils ne peuvent pas comprendre.  Et puis, finalement, on arrive au bout de ses limites.  En vérité, on se lasse même de l'excés.

C'est ça que tu dois retenir, ma chérie, ne pas se battre, ne pas prendre de risques, c'est aussi faire un choix. Mais n'oublie pas que quelles que soient les surprises que la vie te réserve... il y a toujours un moment où il faut payer.

Si mentir est une chose, ne rien dire en est une autre ! Comment faire comme si on ne savait rien alors qu'on sait ? Comment se taire sans devenir complice?

Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article

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mardi 21 juillet 2020

21 juillet , fête nationale belge , #juilletjevoyageenlivres

21 juillet, fête nationale belge  #juilletjevoyageenlivres




Oriane du blog Rien de tel que  est aussi sur instagram et organise la troisième édition de #juilletjevoyageenlivres.  L'idée est de découvrir le monde en livres.  Comme cette année voyager c'est compliqué, raison de plus de le faire en littérature ! C'est l'occasion en plus de découvrir d'autres blogueurs ou instagrammeurs.

Lisant beaucoup de livres belges, elle m'a proposé de participer ce 21 juillet pour présenter mon beau pays en ce jour de fête nationale.

Le but est de vous présenter 3 coups de coeur .  Difficile car mon petit pays regorge de beaucoup de talents. J'ai donc choisi de vous emmener dans le Sud du pays, dans nos belles Ardennes avec une thématique commune à savoir une période de notre histoire : la bataille des Ardennes durant la seconde guerre.

C'est l'occasion de découvrir 3 auteurs belges dans des genres différents mais aussi deux maisons d'éditions de chez nous.


1. Le cahier orange de Bernard Caprasse

Le Cahier orange

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article complet de ce premier roman publié par les éditions Weyrich  dans cette belle province du Luxembourg.

On se dirige dans le village de Renval dans la région de Bastogne à la découverte d'une femme durant la seconde guerre mondiale. Voici un petit extrait de ma critique qui vous donnera je l'espère l'envie de découvrir ce très beau premier roman en lice pour le prix des lycéens belges.

"Etre une femme libre, faire ses propres choix et vivre comme elle l'entendait, servir son pays pour une cause juste mais aussi se donner le droit d'aimer celui qui était son amour. Mais la vie n'est pas simple, les traîtres ne sont pas toujours ceux que l'on croit et c'est en femme digne qu'ellle sera l'objet de représailles.

Mais qui est vraiment Olga ? Vous avez envie de le savoir alors une seule chose à faire c'est d'entamer la lecture de ce superbe roman qui nous fait revivre une partie des conditions de vie sous l'occupation, des temps difficiles, l'ambiance dans les villages. un récit qui nous parle des choix, de l'être humain et sa noirceur, de l'égoïsme, l'envie du profit mais aussi une envie de revanche, de justice ou encore la recherche d'une identité."

2. Brasiers de Marie-Pierre Jadin




C'est également un premier roman, lauréat du "Prix écritures noires de Fintro", j'ai appris il y a peu que l'auteure était wavrienne comme moi, elle publie dans une très belle maison d'éditions brabançonne également ker éditions que je vous invite à découvrir également.

L'intrigue se passe également dans la région de Bastogne à Sainte Ode.  Il s'agit d'un polar rural.  Dans une vieille ferme ardennaise, le corps d’un homme est retrouvé emmuré. Fraîchement débarqué de Bruxelles, un jeune inspecteur est chargé de l’enquête. Avec l’aide de la propriétaire de la maison, il assemble les pièces d’un puzzle qui les mènera de Bastogne à Berlin, des heures sombres de la Bataille des Ardennes aux ombres du Rideau de fer.  C'est passionnant.

3. La lettre froissée   de Servais

Servais - L'intégrale - tome 4 - La lettre froissée


Si on veut rester à Bastogne avant de prendre la direction de Jamoigne,  50 kilomètres plus au sud, allez visiter la magnifique exposition consacrée à Servais , un des plus grands dessinateurs de bd de mon pays.  Le musée Piconrue lui consacre une superbe expo ,jusque fin septembre 2020.

Je vous propose un album publié chez Dupuis, La lettre froissée, qui met en avant le rôle de ce château durant la seconde guerre mondiale.  Sous l'Occupation, des enfants juifs sont recueillis par des scouts au château de Jamoigne. Là, sous des noms d'emprunt, ils coulent des jours paisibles, loin de la fureur allemande. L'un de ces enfants, Sylvain, tombe amoureux fou de Pauline, la lavandière du château. Mais belle, insouciante, enjouée comme peuvent l'être les filles de vingt ans, Pauline n'a d'yeux que pour Alexandre, son amant. Dès lors, la vie de Pauline, comme celle de Sylvain, va basculer...

Voilà belle découverte, j'aurais pu en ajouter d'autres en restant sur la province du Luxembourg comme ceux-ci par exemple mais pour Inst les règles étaient de trois.

Un petit bonus sur le blog, plongez-vous dans :  (article en cliquant sur la couverture)



dimanche 19 juillet 2020

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Du numérique au programme, je me suis laissé tentée par le dernier roman de Anne-Marie Bougret

Ludovic et le voleur de regard  -  Anne-Marie Bougret

Ludovic  et le voleur de regard par [Anne-Marie Bougret]

Amazon - Kindle 
Parution : juillet 2020
Pages : 256
ISBN : 978-2957158607
Prix : Papier 15 € 
Prix : Numérique 2.99 €

Présentation de l'éditeur

Ludovic est un adolescent mal dans sa peau. Élevé dans un logement lugubre par sa mère, qui le considère comme son souffre-douleur, il prend la fuite. Une rencontre avec la belle Adélaïde, dont il tombe amoureux, redistribue les cartes de son destin. Elle lui présente son beau-père, Théobald, un vieil écrivain aveugle, qui vit dans un impressionnant manoir. Les lieux renferment un secret qui pousse le jeune homme à mener son enquête. En sortira-t-il indemne ? Ce récit nous entraîne, tour à tour dans un Manoir en France, à Buenos Aires et à Marrakech dans les souks aux mille parfums et autant de ruelles...Une belle histoire d'amour et d’amitié qui côtoie le paranormal, mais aussi l'horreur de certains trafics orchestrés par des êtres immondes.

Merci aux éditions Grasset et à Net Galley qui vont me permettre de découvrir le dernier roman de Grégoire Delacourt

Un jour viendra couleur orange  -  Grégoire Delacourt

Un jour viendra couleur d'orange

Grasset
Parution : 19 août 2020
Pages : 272
Isbn : 9782246824916
Prix : 19.50 €


Présentation de l'éditeur

Tandis que le pays s’embrase de colères, Geoffroy, treize ans, vit dans un monde imaginaire qu’il ordonne par chiffres et par couleurs. Sa pureté d’enfant « différent » bouscule les siens : son père, Pierre, incapable de communiquer avec lui et rattrapé par sa propre violence ; sa mère, Louise, qui le protège tout en cherchant éperdument la douceur. Et la jeune Djamila, en butte à la convoitise des hommes, fascinée par sa candeur de petit prince.
Fureurs, rêves et désirs s’entrechoquent dans une France révoltée. Et s’il suffisait d’un innocent pour que renaisse l’espoir ? Alors, peut-être, comme l’écrit Aragon, « un jour viendra couleur d’orange (…) Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront ».
Lumineuse, vibrante, une grande histoire d’humanité.

vendredi 17 juillet 2020

Vent mauvais Cati Baur ♥♥♥♥♥

Vent mauvais         -     Cati Baur ♥♥♥♥♥


Rue de Sèvres
Parution : 10 juin 2020
Pages : 192
Isbn : 9782369811039
Prix : 20 €

Cati Baur


Photo : Chloe Vollmer Lo

Je suis née à Genève à l'automne 1973.

Après des études d’arts plastiques et une première vie de libraire, je deviens assistante d’édition et me fais connaître en animant un blog BD alors que ce média est à peine émergent.

En 2007, je publie ma première bande dessinée aux éditions Delcourt, avant de me tourner plus particulièrement vers la jeunesse avec la série « Quatre Soeurs » adaptée des romans de Malika Ferdjoukh, désormais publiée chez Rue de Sèvres, puis d'illustrer des albums et des couvertures avec divers éditeurs, dont L'école des Loisirs, Magnard, Play-Bac, Casterman...

Aujourd’hui, je vis à Montpellier et partage mon temps entre l'illustration et la bande dessinée.

lien vers son blog 

Présentation de l'éditeur

Je m’appelle Béranger, parisien, quarante-quatre ans, huit kilos en trop et deux filles en garde alternée. Je suis scénariste. J’ai écrit une grosse comédie il y a quinze ans, qui repasse presque chaque Noël. J’ai aussi une maîtresse et une ex-femme qui me fait chier. Pour les kilos, je cours. Pour l’ex-femme, je ne sais pas, la seule solution est de partir loin… Midlife crisis. Ça passe, il paraît…

Mon avis

Béranger est scénariste pour le cinéma.  Il a écrit un succès il y a quinze ans et son agent lui réclame la suite.  Oui, mais voilà, à Paris il étouffe, deux ados à la maison; Lison et Violette.  Il décide de tout quitter pour s'installer à la campagne dans une maison avec vue sur un champ d'éoliennes.  Cela le stimule, il retrouve dans sa solitude le plaisir d'écrire, la sérénité....

Enfin dans un premier temps....

Marjo, c'est la fille un peu décalée qui vit chez ses parents, ceux qui ont donné en location leurs champs à la société d'éolienne.  Elle a 34 ans, conduit le bibliobus du village, rêve d'autre chose mais n'a jamais pris sa vie en main.

Lison, ado un peu rondelette, se sent seule et est toujours dévalorisée par sa mère et son entourage.  Elle cherche sa place dans la société.

Ces trois personnages animent cette bd chorale.  L'idée centrale étant leurs solitudes qui se cotoient.

Nous allons les suivre, mois après mois.  Béranger rencontrera Marjo.  Ils vivront une idylle, la vie est belle ... oui mais les éoliennes ont des détracteurs, petit à petit Béranger sombrera dans une déprime, une folie, est-ce l'influence de ces satanés engins ?   Les femmes, elles auront l'occasion de se révéler.

Réflexions sur notre société, les solitudes, et les énergies alternatives.  

Je ne vous en dis pas plus, c'est un petit bijou.  Le graphisme est magnifique.  Le trait délicat, fin.  Les couleurs sont tendres.  C'est sensible, lumineux.  Séduite je suis.

Un joli coup de coeur



Les jolies phrases

Et toi, au fond... t'en penses quoi des éoliennes ? ...   moi ?  Je ne sais pas, c'est.. c'est un peu comme vivre avec les séquelles d'un accident dont tu es en partie responsable.  C'est chiant.  Mais t'es obligé de faire avec.

C'est ma vie, tu viens de le dire !  j'en ai marre que les adultes fassent pour moi des choix juste parce que ça les arrange ! moi, je suis triste à crever... je me fais harceler parce que j'ai pas les bonnes sneakers, la bonne couleur de cheveux, les bons goûts musicaux... parce que je préfère l'odeur d'un vieux chien à celle de leur gloss... moi, je veux vivre ma vie, et ma vie, elle est loin de tous ces débiles obsédés par le fric et les marques.


mardi 14 juillet 2020

Exquises petites morts - Liliane SCHRAÛWEN

Exquises petites morts    -    Liliane Schraûwen




















M.E.O.
Parution : mai 2020
Pages : 148
Isbn : 9782807002395
Prix : 15 €


Présentation de l'éditeur

L’amour… On le cherche, on le poursuit, on le fait et le défait, on en jouit, on en souffre. On le chante, l’écrit, le peint, le joue et le feint… On meurt pour lui, ou l’on tue. Mais que recouvre ce mot ? Nous aimons Dieu (parfois), notre patrie (rarement), nos parents, nos enfants. Nous aimons rire et chanter, nous aimons le sport, le cinéma, et même le chocolat ou le bon vin. Nous aimons nos rêves, nous aimons aimer. Nous aimons, aussi et surtout, cette moitié d’orange dont on nous a dit et répété qu’elle existe, qu’elle est là, quelque part, à nous attendre, et qu’elle comblera tous nos désirs, tous nos besoins.

Le même terme pour désigner tant de choses : possession, jouissance, domination, jalousie, volupté, tendresse, sacrifice… Depuis toujours, Éros et agapè jouent à cache-cache pour mieux nous tromper. Parfois, ils se trompent eux-mêmes, et tout dérape. Le bus fait une embardée, la déception nous dévore, la belle endormie oublie de se réveiller, la foudre frappe pour de bon…

Liliane Schraûwen

Liliane Schraûwen

Elle a fait des études de lettres qui l’ont menée à l’enseignement et à l’écriture.

Elle est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles publiés en France et en Belgique, ainsi que d’une enquête historique sur la mort mystérieuse du pape Jean-Paul Ier et de plusieurs ouvrages consacrés aux Grandes Affaires criminelles de Belgique, qui ont connu un net succès.

Elle a également été directrice de collection aux éditions Marabout. Nègre et rewriter à l’occasion, elle s’occupe de coaching littéraire.

Elle a obtenu le Prix littéraire du Parlement de la Fédération Walonie-Bruxelles, le Prix Emma Martin, et a été finaliste du prix Rossel.

Source : M.E.O EDITIONS

Mon avis

Une auteure et une maison d'éditions de mon pays que je n'ai pas encore découvertes, Exquises petites morts, un titre intriguant tout comme la couverture, un buste et deux corps entrelacés, point de départ de cette belle lecture.

Un recueil de nouvelles, ce n'est pas mon genre préféré mais j'avoue que je commence à l'apprécier.

Savez-vous ce qu'est l'exquise petite mort ? C'est ce que l'on nomme, le plaisir, l'orgasme, la jouissance.  Un recueil qui parle de l'amour, du désir, de la jouissance qu'il provoque en nous et ce pourquoi nous serions prêts à tout.

18 nouvelles au total , l'amour existe à tout âge, que ce soit :

- Le bus du matin : une adolescente est attirée par un bel inconnu et se laisse emporter jusqu'à l'embardée.

- Le timide : celui qui trouve toujours un défaut à toute femme, il a enfin trouvé son idéal.  Sera-t-elle sans surprise?

- L'âme soeur : être prêt à tout pour la découvrir, en profiter, la garder.  Prêt à tout vous avez dit ?  oh oui même à l'impensable.

- Rabelais : j'ai adoré cette nouvelle, une belle fiction, un bébé par l'oreille ?

- Aglaé et lecture inclusive est une de mes préférées.  Comment une relation peut-elle évoluer, basculer.  On identifie rapidement notre Amélie nationale et ses fans.


C'est une écriture que j'ai aimée, parfois poétique, tendre mais aussi violente ou cruelle.  Les chutes sont à chaque fois surprenantes, ce que j'ai adoré.

Liliane Schraûwen nous parle de rêve, d'espoir, de découverte, de désir, de jouissance, de fantasme parfois avec une certaine violence d'ailleurs mais elle nous parle aussi de passion, de rupture et de solitude.

Et tout à coup tout bascule souvent avec violence, il y a le temps qui passe et la façon dont se termine l'amour, la passion.  Qu'en reste-t-il au final.

J'ai beaucoup aimé le basculement à chaque fois, la rupture du charme ou le retournement de situation.

C'est une plume de talent à découvrir.  Merci beaucoup aux éditions M.E.O. pour cette découverte.

Ma note :  9/10


Les jolies phrases

Les mets n'ont de saveur, disait-il, que lorsque s'y marient le miel et le piment, l'aigre et le doux, le sucre et le sel.  C'est si bon quelquefois, disait-il encore, de laisser grandir en soi la douleur en même temps que le vertige, de les faire naître l'une et l'autre, ensemble, au même rythme, et le gémissement monte et descend, la sueur perle au front, le visage défait se crispe, sans que l'on sache, de la douleur ou de la volupté, ce qui l'emporte au plus fort de la jouissance.

Tu vois c'est ça l'amour.  Un désir qui monte sans fin, tendu vers un assouvissement jamais atteint.

Il se souvient que lui-même, jadis, n'aimait guère les vieillards.  Il n'a d'ailleurs pas été plus présent auprès de ses parents que ses enfants ne le sont aujourd'hui auprès de lui.  C'est comme ça.  Les vieux sont laids, ils font peur, ils sont l'image de ce qui nous attend tous.  En outre, ils ont tendance à se montrer raisonneurs et pontifiants, ressassant à l'infini les souvenirs de leurs guerres passées ou ceux du bon vieux temps.  Pour tout dire, ils sont chiants.

Les hommes en tout cas finissent toujours par s'en aller.  Le plus souvent, c'est mieux ainsi, même s'ils emportent avec eux de grands morceaux de vie rouge et saignante.
Il arrive pourtant qu'on les regrette.  L'inconstant, le lâche, l'inconsistant, du moins il était là, tiède et présent, vivant. Ses mains étaient douces, et tendres ses mensonges.  Il y avait ce souffle dans mes cheveux, cette main sur ma chair, ce regard menteur sans doute mais amoureux...
On se retrouve seule au creux d'un grand lit glacé, les années coulent comme de l'eau, de plus en plus rapides, et il vient un temps où l'on se prend à regretter, à chercher un peu de chaleur, quelque part, une fausse complicité, quelque chose de fraternel et de vivant, une voix dans la nuit, une présence. Simplement cela, une présence.
Mais il n'y a rien, que le vide.




dimanche 12 juillet 2020

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire 

Les arrivées de la semaine




La rentrée littéraire n'est plus très loin.  Il faudra attendre le 19 août pour la découvrir mais voici déjà trois titres chez Albin Michel.



Celui que j'attends le plus est celui de Sébastien Spitzer

La fièvre -  Sébastien Spitzer


























Albin Michel
Parution : 19 août 2020
Pages : 320
Isbn : 978222644163-8
Prix : 19.90 €

Présentation de l'éditeur

Memphis, juillet 1878. En pleine rue, pris d’un mal fulgurant, un homme s’écroule et meurt. Il est la première victime d’une étrange maladie, qui va faire des milliers de morts en quelques jours.

Anne Cook tient la maison close la plus luxueuse de la ville et l’homme qui vient de mourir sortait de son établissement. Keathing dirige le journal local. Raciste, proche du Ku Klux Klan, il découvre la fièvre qui sème la terreur et le chaos dans Memphis. Raphael T. Brown est un ancien esclave, qui se bat depuis des années pour que ses habitants reconnaissent son statut d’homme libre. Quand les premiers pillards débarquent, c’est lui qui, le premier, va prendre les armes et défendre cette ville qui ne voulait pas de lui.

Trois personnages exceptionnels. Trois destins révélés par une même tragédie.

Dans ce roman inspiré d’une histoire vraie, Sébastien Spitzer, prix Stanislas pour Ces rêves qu’on piétine, sonde l’âme humaine aux prises avec des circonstances extraordinaires. Par delà le bien et le mal, il interroge les fondements de la morale et du racisme, dévoilant de surprenants héros autant que d’insoupçonnables lâches.

Autre titre qui m'a fait de l'oeil

Longtemps je me suis couché de bonheur   -  Daniel Picouly


























Albin Michel
Parution : le 19 août 2020
Pages : 330
Isbn : 9782226444295
Prix : 19.90 €

Présentation de l'éditeur

« "Longtemps je me suis couché à plusieurs. Chez nous on est au moins deux par lit. Pas étonnant ma mère a eu treize enfants." Proust serait fier de moi. Sa première phrase "Longtemps je me suis couché de bonne heure" n’est pas à la hauteur.» 



Orly, Cité Million, 1964. Un adolescent de quinze ans, pour l’amour d’une Albertine, plonge dans l’œuvre de Marcel Proust. Jusqu’à l’obsession. Autour de lui, se bousculent un Charlus égoutier, une Odette infirmière à domicile, une duchesse de Guermantes battant ses tapis à la fenêtre…. Rêve ou réalité, peu importe, quand il sera grand, il sera Proust.

Avec la verve et l’imagination qui ont fait le succès du Champ de personne, Daniel Picouly transpose l’univers de Marcel Proust dans sa banlieue d’Orly. Le récit profond et drôle d’une éducation sentimentale, hommage à l’école, à sa famille et à l’auteur de La Recherche. À tout ce qui a fait de lui l’écrivain qu’il est aujourd’hui.

Il y a beaucoup de tentations dans la rentrée Albin Michel, je me suis laissé tenter par un premier roman américian qui a l'air passionnant

Ohio  -  Stephen Markley