mardi 29 juin 2021

Lisa et Mohamed - Julien Frey et Mayalen Goust ♥♥♥♥♥

Lisa et Mohamed - Julien Frey et Mayalen Goust  ♥♥♥♥♥







Futuropolis
Parution : 07/04/2021
Scénario : Julien Frey
Dessin : Mayalen Goust
Pages : 112ISBN : 9782754828567
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur

Une étudiante, un harki, un secret...

Paris, juin 2000. Lisa, étudiante, loue une chambre chez le vieux Mohamed. Retraité veuf et bourru, Mohamed est un ancien harki, un supplétif de l'armée française en Algérie. Lisa et Mohamed ignorent encore que leur rencontre va faire ressurgir le passé. Celui des harkis. Ces hommes qui n'ont aujourd'hui toujours pas le droit de retourner en Algérie.

Après L’Œil du STO, Julien Frey continue son travail de mémoire des zones sombres de notre passé en abordant avec sensibilité la question encore douloureuse des harkis. Le travail en couleur de Mayalen Goust en souligne toute l’humanité.






Mon avis  

Lisa est étudiante en communication, elle s'installe chez le vieux Mohamed, un veuf qui communique peu.  Elle va découvrir des cassettes audio sous le bureau de sa chambre, ce sont des interviews de Mohamed racontant son passé de harki à son épouse Louise partie trop tôt.  Elle comprend que celle-ci voulait écrire son histoire.

Mohamed vient d'Algérie.  En 1954 dans son village "Les Aurès" c'est la peur qui règne, la faim, la guerre qui lui prend sa jeunesse et va le hanter sa vie entière.

Pour palier à la peur et à la misère, il va devenir harki et combattre à côté de l'armée française en y risquant sa vie.  

Arrivé en France, il sera considéré comme un traître par le FNL algérien, et à ce jour, il ne peut toujours pas rentrer au pays.  Ses choix ou non-choix continuent à le hanter.

C'est un très bel album qui nous est proposé par Julien Frey (voir l'oeil du STO) qui nous fait prendre conscience du sort des harkis, et à un devoir de mémoire.  

Mayalen Goust nous propose un graphisme magnifique aux couleurs teintées de douceur.  Les pages entières fourmillent de détails et sont superbes.  Une grand place est laissée au visuel et au graphisme nécessitant peu de texte.

Cet album est magnifique.

A découvrir au plus vite.

C'est un ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Je crois que les conditions ne sont pas encore venues pour les visites de harkis.  C'est exactement comme si on obéit à un français de la résistance de toucher la main d'un collabo.  C'est très dur.

Lisa, ceux qui réussissent ne sont pas les meilleurs, ce sont les plus...les plus entêtés.

Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article









dimanche 27 juin 2021

Mercure - Amélie Nothomb ♥♥♥♥♥

Mercure    -   Amélie Nothomb   ♥♥♥♥♥



 














Mercure
Première parution Albin Michel 1998
Le livre de Poche 14911
Parution : 06/09/2000
Pages : 190
Isbn : 9782253149118
Prix : 6.40 €

Présentation de l'éditeur

Sur une île au large de Cherbourg, un vieil homme et une jeune fille vivent isolés, entourés de serviteurs et de gardes du corps, à l’abri de tout reflet ; en aucun cas Hazel ne doit voir son propre visage.
Engagée pour soigner la jeune fille, Françoise, une infirmière, va découvrir pourquoi Hazel se résigne aux caresses du vieillard. Elle comprendra au prix de quelle implacable machination ce dernier assouvit un amour fou, paroxystique…
Au cœur de ce huis clos inquiétant, Amélie Nothomb retrouve ses thèmes de prédilection : l’amour absolu et ses illusions, la passion indissociable de la perversité.

Mon avis

Mercure est l'un de mes titres préférés d'Amélie Nothomb.  Un roman qui m'avait marquée à sa parution en 1998.  J'ai eu envie de le relire et je reste sur ma première impression, ce livre est génial, incroyable.

Il s'agit d'un huis-clos.  Omer Loncours est un vieux capitaine qui après avoir parcouru les mers, a acheté une île proche de Cherbourg, l'île de Mortes-Frontières et y a fait construire une maison particulière, sans fenêtre à hauteur des yeux, sans miroir et aucune possibilité d'apercevoir son reflet. 

Il vit reclus dans cette île gardée par ses sbires avec Hazel, sa pupille avec qui il entretient une relation particulière ; amour ou tyrannie ?

Hazel est une jeune femme qu'il a rencontré il y a cinq ans, elle avait dix-huit ans à l'époque, c'était à Point à Pitre, un horrible incendie avait tué ses parents, défigurée lui avait-il dit, il l'a prise sous son aile l'emmenant sur son île ; un paradis ou un enfer ?

Françoise Chavaigne est infirmière, elle arrive sur l'île pour soigner Hazel.  Elle va découvrir le secret d'Omer Loncours, sa tromperie pour conserver cet amour égoïste.  Françoise reviendra chaque jour, apprivoisant Hazel, lui offrant un peu de joie, dans l'espoir de la sauver...

C'est un conte cruel comme Amélie sait les écrire, qui nous parle de l'amour, des contradictions de l'être humain, de sa cruauté ou générosité...   C'est quoi l'amour ?  Bourreau ou gardien ?  On s'en pose des questions sur la nature humaine mais aussi sur le pouvoir libérateur des livres et de l'écriture, une constante d'Amélie déjà présente dans ce récit.

Narcisse ou Eden ?  Paradis ou enfer ?  À vous de voir !

Avec cette plume si caractéristique, une écriture subtile, fluide, cynique et déstabilisante, Amélie nous offre deux fins, à vous de choisir !  

Ah la complexité des sentiments !  

Je suis fan et touchée par ces propos qui ont l'air un peu loufoques, cruels mais suscitent toujoujours autant de questions sur la nature humaine.

Ma note : ♥♥♥♥♥

 
Les jolies phrases

Vous n'avez aucune idée de ce qu'est l'amour : c'est une maladie qui rend mauvais. Dès qu'on aime vraiment quelqu'un, on ne peut s'empêcher de lui nuire, même et surtout si l'on veut le rendre heureux.

L'amoureux est un être complexe qui cherche aussi à rendre heureux


J'ai lu soixante-quatre fois La Charteuse de Parme : chaque lecture était plus excitante que la précédente.
- Comment peut-on vouloir lire soixante-quatre fois un roman ?
- Si vous étiez amoureuse, voudriez-vous ne passer qu'une nuit avec l'objet de votre passion ?
- Ca ne se compare pas?
- Si. Le même texte ou le même désir peuvent donner lieu à tant de variations. Ce serait dommage de se limiter à une suele, surtout si la soixante-quatrième est la meilleure.


Le propre des grands livres est que chaque lecteur en est l'auteur. vous lui faites dire ce que vous voulez.
Pour la plupart des gens, aimer est un détail de l'existence, au même titre que le sport, les vacances, les spectacles.  L'amour a intérêt à être pratique, à cadrer avec la vie que l'on s'est choisie.  Pour l'homme, c'est la carrière dont tout dépend; pour la femme, ce sont les enfants.  Dans une telle perspective, l'amour ne peut être qu'une passade, une maladie dont la briéveté est souhaitable.

La littérature a un pouvoir plus que libérateur : elle a un pouvoir salvateur. 

Vous avez si peur d'être belle ?  Je comprends, même si je le suis moins que vous.  La laideur, c'est rassurant : il n'y a aucun défi à relever, il suffit de s'abandonner à sa malchance, de s'en gargariser, c'est si confortable.  

Il faut admirer les gens capables d'être heureux.

L'eau et l'amour sont le berceau de toute vie : il n'y a pas plus fécond.  Mourir par l'amour ou par l'eau, ou mieux encore par les deux ensemble, c'est boucler la boucle, c'est prendre la porte d'entrée pour la porte de sortie.  C'est se tuer par la vie même.

Du même auteur j'ai lu et chroniqué

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article

 









dimanche 20 juin 2021

Un le matin, un le soir - Brigitte Peeters ♥♥♥♥♥

 Un le matin, Un le soir - Brigitte Peeters  ♥♥♥♥♥










Académia
Collection : Evasion
Parution : 19 avril 2021
Pages : 230
Isbn : 9782806105905
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur

Pour fuir un mari infidèle, Victoire accepte de remplacer Hubert, le pharmacien du village de son enfance.

Une nouvelle vie se reconstruit au rythme du quotidien où se croisent Clovis, le petit-fils d'Hubert, Marius, un électricien particulièrement attentionné, et les clients qui révèlent leurs blessures, leurs fêlures, leurs manies. La boîte à livres accolée à l'officine se révèle intrigante, entre les billets que lui laisse un admirateur inconnu et le journal intime écrit en 1943 par une jeune fille de quinze ans, séduite par un soldat allemand. Le destin d'une femme peut-il bouleverser celui d'une autre ?
Un le matin, un le soir est l'histoire de la réinvention d'une femme entre présent et passé, drames et passions, racontée avec humour et tendresse.


L'auteure













Passion pour la lecture: de Oui-Oui au Petit Nicolas


Si Oui-Oui, le club des Cinq et Fantômette ont constitué les premières lectures de ma vie. J’ai ressenti mon premier frisson littéraire à la découverte des aventures du Petit Nicolas de Sempé et Goscinny.

J’ai rêvé d’écrire une suite mais, cette fois, avec comme héroïne, une petite fille aux longues couettes. Celle que les garçons de la classe traumatisent avec des araignées ou des crapauds mais qui reçoit de doux messages dans les rangs de l’école.

De la pilule à la virgule, mon parcours en résumé!


La passion de la lecture a gonflé de couleurs mon adolescence entre gris clair et soleil foncé. J’ai lu tout ce que je trouvais. Des romans de gare, des romans à l’eau de rose, Autant en emporte le vent, Flaubert, Orwell, Balzac, Gaston Lagaffe, Soljenitsyne, Françoise Sagan, Gottlieb, Christine Arnothy et Gilbert Cesbron… Je voulais suivre l’exemple de Jo March, la fille écrivaine du Docteur March.

Je n’ai pas suivi le parcours de Jo March, je suis devenue pharmacienne.

J’ai travaillé en officine, fait de la recherche, donné des cours de sciences, bossé longtemps dans une grosse firme pharmaceutique, dans une institution aussi. La boucle est bouclée!

J’ai écrit un roman, j’en écris un deuxième, j’ai une idée pour le troisième ! Ecrire ça s’apprend, ça s’entretient, ça s’augmente. Je suis une apprentie permanente!


Mon avis

C'est le premier roman d'une auteur brabançonne, une voisine en somme et c'est une réussite !

Si vous cherchez un roman qui vous sort de la morosité ambiante et vous donne le sourire et la pèche, ne cherchez plus, c'est celui-ci qu'il vous faut découvrir.

C'est frais, pétillant, cela vous tient en haleine et nous parle d'un passage assez méconnu de notre Histoire.

Victoire est pharmacienne de formation, mariée à John depuis vingt ans.  Elle embrasse avec brio une carrière de manager dans une multinationale, vit dans le luxe et le raffinement.  En apparence, elle a tout pour être heureuse, en apparence seulement car un grand vide l'habite, il n'y a pas d'enfant, juste le drame de sa vie Joséphine qui n'a fait que paraître queques jours dans sa vie.

Lorsqu'elle découvre par hasard, son mari en compagnie d'une jeune femme elle n'hésite pas une seconde et décide de tout quitter, de changer de vie, de changer d'air.

C'est comme ça qu'elle se présente à Colomby, le village de son enfance, pour assurer un interim dans la pharmacie d'Hubert Smits qui suite à une vilaine chute et une opération de la hanche doit d'abord penser à se soigner.

Hubert habite au dessus de la pharmacie avec son petit-fils Clovis - dix ans - orphelin de ses deux parents depuis l'âge de quatre ans.  C'est une tête rousse ébourriffée, dynamique que rencontre Victoire.

Elle va retrouver un métier qu'elle a quitté vingt ans plus tôt, et c'est là qu'on se rend compte que le métier de pharmacienne est un travail qui crée des liens , des contacts, un travail qui n'est pas de tout repos.

À côté de la pharmacie, une boîte à livres, qui nous réservera des surprises; une boîte pour communiquer, pour un poète psychopathe, pour transmettre un peu d'histoire avec le carnet de Constance, une cliente de la pharmacie qui lui demandera de le lire.

"J'aime l'idée de combiner les livres et une pharmacie, de mêler les mots et les maux. "

J'ai passé un excellent moment de lecture, on a envie de tourner les pages, c'est addictif.  L'écriture est fluide, agréable, empreinte de bienveillance et de beaucoup d'humour et de bonne humeur.

Au départ ce roman peut sembler un peu "feel good" mais pas que, il y a une vraie intrigue, et il nous parle d'un sujet souvent méconnu "Les lebensborn" , ici on parle du seul existant en France à Lamorlaye dans l'Oise mais il y en avait un chez nous également en Belgique au château de Wégimont.

Ce sont des "pouponnières" "Fontaine de vie" imaginées par Himmler durant la seconde guerre mondiale, imaginées pour créer une race supérieure.  Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous conseille l'excellent récit d'Oscar Lalo "La race des orphelins"

Les thèmes abordés dans ce premier roman sont le changement de vie, le deuil (des parents, du couple, de l'enfant, du travail, de l'amour), la transmission, l'amour maternel et filial.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus, si ce n'est de vous prescrire cet excellent roman à lire au moins une heure le matin , une heure le soir mais je suis convaincue qu'une fois entamé vous ne pourrez plus le lâcher.

Ma note : coup de ♥

Les jolies phrases

Ah vieillir ensemble... encore une belle illusion !  Qui a vraiment envie de partager son quotidien déclinant avec un autre vieillard ?  De supporter la décrépitude, la maladie, les rides, les langes pour adultes, la gagaterie, le dentier qui flotte dans un verre à côté du lit.  Les belles choses s'en vont, ne reviendront plus, les moches arrivent, ne repartiront plus.  qui a envie de ça ? À la réflexion, pas moi.

Je ferai le tri de ce fatras, j'aime les choses rangées, classées, claires, précises.  L'ordre autour de moi m'aide à avoir de l'ordre dans ma tête.  Je suis pharmacienne, professionnelle, cartésienne, bien décidée à laisser mes émotions au placard, mes problèmes dans des tiroirs fermés à double tour.

Moins de biens, plus de liens.

J'aime l'idée de combiner les livres et une pharmacie, de mêler les mots et les maux.

La vieillesse, la jeunesse, une notion d'une perpétuelle relativité.  Je suis jeune pour une personne de quatre-vingts ans, mais une créature préhistorique  d'avant l'ère des dinosaures pour un gamin comme Clovis.  Je ne suis ni jeune ni vieille, juste relativement mi-vieille ou mi-jeune, comme le gouda ou le cheddar. À part que je ne pue pas des pieds.

Plus assez d'amour entre nous pour évacuer la souffrance.  Pas assez d'amour entre nous pour reconstruire sur l'indicible. Tellement indicible que nous ne parlions plus. Les gestes de tendresse n'ont pas suffi, les engagements non plus. Le fil élastique distendu, étiré, a lâché. 

Pas toujours facile de vieillir, de perdre peu à peu ce qu'on croyait avoir pour toujours : la jeunesse, l'autonomie, la liberté.

Pour moi, plus rien n'existe, ni frontières, ni guerre, ni couleur d'uniforme, ni langue, rien. Seul subsiste l'amour.

Une famille, ça se construit, plus que ça ne se transmet.  Les deux, à y réfléchir, mais quand on n'a plus le choix, on prend ce qui reste, non ?

L'amour fait mal.  Il vous hérisse l'épiderme, vous cisaille les entrailles, vous fait glisser à la fois dans les orties et les chardons.




samedi 19 juin 2021

Et on tuera tous les affreux - Vernon Sullivan

 Et on tuera tous les affreux   -   Vernon Sullivan alias Vian


















Glénat
Parution le 6 janvier 2021
Scénariste : Jean-David Morvan
Dessinateur : Ignacio Noé
Coloriste : Ignacio Noé
Pages : 102
Isbn : 9782344020128
Prix : 19.50 €

Présentation de l'éditeur


« Les gens sont tous très laids... Aussi je me suis construit une rue et j'ai fabriqué des jolis passants. Chez moi, c'est un slogan : on tuera tous les affreux. »

À Los Angeles, Rocky Bailey est un bellâtre, la coqueluche de ces demoiselles. Et pourtant, il se refuse obstinément à elles, désirant conserver sa virginité jusqu’à ses vingt ans. Mais un soir, il est drogué et enlevé par le docteur Schutz qui tente de le forcer à réaliser une singulière expérience : faire l’amour à une magnifique jeune fille ! Incapable de s’y résoudre, Rocky décide ensuite de mener une enquête avec son nouvel ami Andy Sigman, chauffeur de taxi, sur le diabolique docteur Schutz et ses expériences suspectes...À la différence des autres œuvres signées Vernon Sullivan, écrites dans le plus pur style des romans noirs américains de l'époque, Et on tuera tous les affreux est un pastiche burlesque, tour à tour angoissant et hilarant. Un cocktail détonnant de meurtres, de courses poursuites, d’expériences abominables et, au grand désespoir de Rocky, de filles...

Jean-David Morvan (scénariste)




Né en 1969, Jean-David Morvan est l’un des scénaristes de BD les plus prolifiques de sa génération. Il s’est d’abord essayé au dessin mais abandonne les études pour devenir scénariste. Il publie ses premiers textes dans un fanzine où il rencontre Yann Le Gall avec qui il écrira en 2001 la série Zorn et Dirna. En 1994, il publie Nomad avec Sylvain Savoia. La série Sillage, commencée en 1998 avec Buchet au dessin, remporte un succès immédiat. Il est également l’auteur des séries Troll, HK, Al Togo, Reality Show et Je suis morte. En 2009 il remporte un Silver Award au Prix international du manga pour l’album Zaya.

En 2013, chez Glénat, il donne une suite à la série Nomad avec un second cycle qu'il intitule Nomad 2.0 avec, cette fois-ci, Julien Carette au dessin. Chez Glénat également, il scénarise : Sherlock Fox (dessin de Du Yu), SpyGames (dessin de Jung-Gi Kim), Irena, Ravage les albums de la collection "Ils ont fait l'Histoire" consacrés à Jaurès et Louis XIV, un titre de la collection "Conan le Cimmérien" et enfin, il co-dirige avec Stéphane Bourgoin la collection abordant le phénomène des serial killer et scénarise celui focalisé sur Michel Fourniret.

Ignacio Noé























Ignacio Noé est né en 1965 en Argentine, et a commencé à publier des histoires courtes et des illustrations en 1986 dans la revue argentine "Fierro". En 1988, avec Ricardo Bareirro, il publie El Protector dans la revue italienne "Lancio Story", sa première publication en Europe. Puis, avec le même scénariste, il public "Un Hombre subterraneo" dans le magazine italien "Comic Art".

En 1992 il commence à produire des histoires érotiques, dont la première sur un scénario de Ricardo Barreiro. Dès lors, Noé écrit ses propres histoires. Elles paraissent dans le magazine espagnol "Kiss" puis dans les publications de différents pays. Sont par exemple publiées : “El convento infernal”, “Diet”, “La nave de los locos”, “El Afinador”, “Exposición” y “Aldana”.

Plus tard il rencontre Jean-David Morvan et participe aux Chroniques de Sillage T1 publié par Delcourt. En 2006 est publié par Casterman le premier tome de la trilogie Helldorado, sur un scénario de Jean-David Morvan et Miroslav Dragan.

Avec Stéphane Pauwels et Michel Dufranne il public en 2011 Football, dans l'ombre des étoiles, dans la collection Quadrants.

Ignacio Noé vit en Argentine, où simultanément à son travail d'auteur de bande dessinée il est illustrateur pour différentes publications d'actualité et pour la littérature jeunesse.

Source : Glénat








Mon avis

Glénat nous propose la dernière adaptation des 4 romans publiés par Boris Vian sous le pseudo de Vernon Sullivan.  En duo avec Ignacio Noé, il nous propose l'adaptation d'un roman noir à l'américaine où les 3 S sont bien présents, entendez par là , le sexe, le suspense et le sang.

Nous sommes à Los Angeles, un super beau gosse Rocky, super musclé s'entraîne.  Il va être enlevé et se retrouve, nu dans une chambre, une magnifique jeune femme lui proposant ses charmes...
Il la refuse mais rien à faire une machine va la remplacer pour lui prélever son sperme, il faut dire qu'il est l'idéal parfait, la beauté incarnée.

En duo avec un journaliste, ils vont enquêter car des filles ravissantes disparaissent, un cadavre est retrouvé dans la cabine téléphonique d'un hôtel avec sur lui des photos de vivisection, étrange.
Dealer, clinique clandestine, création de l'être parfait.

Bienvenue dans un monde étrange, un univers entre l'anticipation et le polar.  Réflexion sur l'eugénisme, sur la race parfaite, c'est un peu dans la parodie de l'absurde, pourtant  .."et on tuera les affreux".

Le dessin d'Ignacio Noé est très anguleux et sombre, approprié au récit.

Un univers particulier.

Ma note : 7/10



jeudi 17 juin 2021

Ce que nous confions au vent - Laurent Imai Messina ♥♥♥♥♥

Ce que nous confions au vent   -  Laura Imai Messina



















Albin Michel
Traduit de l'italien par Marianne Faurobert
Parution : 31 mars 2021
Pages : 288
Isbn : 9782226450289
Prix : 19.90 €


Présentation de l'éditeur



Sur les pentes abruptes du mont Kujira-yama, au milieu d’un immense jardin, se dresse une cabine téléphonique : le Téléphone du vent. Chaque année, des milliers de personnes décrochent le combiné pour confier au vent des messages à destination de leurs proches disparus.

En perdant sa mère et sa fille, emportées par le tsunami de 2011, Yui a perdu le sens de sa vie. C’est pour leur exprimer sa peine qu’elle se rend au mont Kujira-yama, où elle rencontre Takeshi, qui élève seul sa petite fille. Mais une fois sur place, Yui ne trouve plus ses mots...

C’est un endroit réel qui a inspiré à Laura Imai Messina ce magnifique roman. Ode à la délicatesse des sentiments, Ce que nous confions au vent est une puissante histoire de résilience autour de la perte et la force rédemptrice de l’amour. 

L'auteur

Laura Imai Messina vit au Japon depuis 15 ans et travaille entre Tokyo et Kamakura, où elle vit avec son mari japonais et ses deux enfants. Docteur en littérature comparée, elle a écrit plusieurs livres sur la culture japonaise. Ce que nous confions au vent est son premier roman traduit en français.



Mon avis 

C'est un très beau roman que nous propose Laura Imai Messina, un roman universel qui touchera chaque lecteur car nous avons tous quelqu'un qui est parti trop tôt, à qui on n'a pas eu le temps de dire au revoir.

Il est inspiré d'un lieu réel situé dans le Nord du Japon, le petit village d'Ôtsuchi dans la préfecture d'Iwate - c'est la région la plus dévastée par le tsunami du 11 mars 2011.  Un retraité, Monsieur Itaru Sasaki a installé dans son jardin dominant la mer, une cabine téléphonique. 

  "Kaze no denwa" ce qui signifie le téléphone du vent.  

Un téléphone qui n'est pas raccordé mais qui permet aux personnes ayant perdu un proche de communiquer avec eux pour entamer un processus de deuil. Au Japon, le culte des disparus est important, on l'évoque souvent.

Dans le roman, Yui a perdu sa fille et sa maman lors du tsunami, elle anime une émission à la radio et vit enfin survit plus exactement aujourd'hui à Tokyo.  Elle a entendu parler de cette cabine dans le jardin de Guardia Bell et décide de s'y rendre...

Lors de sa première visite, elle y rencontre Takeshi Fujita, un chirurgien papa d'une petite fille vivant à Tokyo, il a perdu son épouse. Ils vont prendre l'habitude de se rendre à Guardia Bell ensemble très régulièrement.  C'est un long voyage qui dure sept heures par trajet...  

Ils vont prendre le temps de se parler, de se confier, de créer des liens de plus en plus forts.  Ils se comprennent, au fil des mois deviennent amis,  indispensables l'un pour l'autre mais c'est difficile de quitter sa douleur et de se donner le droit au bonheur.

Les rencontres avec le propritétaire Monsieur Suzuki et d'autres personnes se rendant sur les lieux sont riches et chaleureuses.  Ce lieu est devenu très important pour Yui qui n'hésitera pas au péril de sa vie de s'y rendre pour le protéger à l'approche d'un typhon.

Un très beau roman qui nous parle du deuil et de son processus mais surtout de résilience.  C'est lumineux, magnifique.

La plume de Laura Ima Messina est douce, empreinte de délicatesse, de respect.  Elle est très poétique.  Elle nous parle d'un lieu magnifique, un endroit permettant à de nombreuses personnes de trouver la paix en laissant des paroles à leur défunt se laisser emporter par le vent.

Un très joli coup de coeur ♥♥♥♥♥


Un très beau reportage est disponible sur Arte en cliquant sur ce lien 













Les jolies phrases

Pour les enfants, le bonheur est dans les choses concrètes.  Un petit train dépassant d'un panier, l'emballage d'une part de gâteau ou une simple photographie les montrant au centre de l'attention, les yeux de toute la famille rivés sur eux.

A l'âge adulte, tout se complique.  Le bonheur, ce sont le succès, la carrière, un homme ou une femme qu'on aime, toutes choses relatives, complexes.  Qu'il existe ou non, le bonheur devient essentiellement un mot.

Yui n'aurait pu l'expliquer concrètement, mais il y avait sur son visage une ombre infime - elle devait porter la même - la marque de ceux qui restent et renoncent à toute émotion, même à la joie, pourvu qu'ils n'aient à souffrir du chagrin des autres.

Même si le temps passe, le souvenir de ceux qu'on a aimés ne vieillit pas.  C'est nous qui vieillissons.

On accepte mieux les fous tant qu'on n'est pas vraiment certain de leur folie.

Il n'y a rien à dire de ceux qu'on ignore tout. Ceux dont on ignore tout n'ont plus aucune importance.

Dans ce lieu de confinement, Yui avait fait cette découverte importante : il suffit de ne plus parler d'un homme pour l'éliminer à jamais.  C'est pourquoi on doit se souvenir des histoires, parler avec les gens, parler des gens ; écouter les gens parler d'autres personnes, et même dialoguer avec les morts s'il le faut.

D'une certaine manière, nous construisons nos vies en miroir de celles des autres. La mort, c'est différent. Tout le monde y réagit à sa manière...

L'amour le plus fort est celui qui se passe de toute explication.

Qu'ils meurent tous les trois nous a convaincus que rien de ce qu'on aurait pu faire n'aurait changé quoi que ce soit : ça devait se terminer comme ça.

On reste parents, même quand nos enfants ne sont plus là.

L'amour, c'est comme la thérapie, ça ne fonctionne que quand on y croit.

Pour moi, tous les adolescents sont l'incarnation de ce principe surréaliste...

Le deuil, lui avait dit une fois Yui, est un drôle de plat qu'on doit manger tous les jours, un fricot fait de petits riens et patiemment ingéré : un jour un quignon de pain, un grain de riz, le lendemain le jaune éclatant du citron. La digestion était lente. 

Elle le savait à présent : la vie use ; avec le temps, qui façonnent l'histoire de chacun, qui suscitent le désir d'aller chercher plus loin pour voir ce qu'elle recèle. 

Yui comprit que la tristesse conserve toujours des traces de joie ; que nous gardons gravée en nous l'empreinte de ceux qui nous ont appris à aimer, à être tour à tour heureux et malheureux ; de ces personnes rares qui ont su nous montrer comment y voir clair dans nos sentiments, comment repérer les zones hybrides, celles qui nous rendent vulnérables mais aussi différents - uniques et différents. 




mardi 15 juin 2021

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

 Ils ont rejoint mon Himalaya à lire


De nombreuses arrivées cette semaine, de très belles lectures en perspective ☺.  Suis contente mais vivement des congés car pour l'instant j'ai du mal à suivre ..




J'ai vraiment envie de retrouver la plume d'Amélie Antoine


Le bonheur l'emportera   -   Amélie Antoine
















XO Editions
Parution : 21 mai 2021
Pages : 384
ISBN : 9782374483528
Prix : 19.90 €

Présentation de l'éditeur



Elle s’appelle Sophie, elle est dynamique, débordée, et elle déteste lâcher prise. Son enfant, Maël, est différent. Très différent. Elle le sait mais ne l’accepte pas…

Joachim, le père, lui, est un homme engagé. Un combattant. Il aimerait que Maël soit enfin lui-même, libre et heureux dans son corps. Mais il ne sait pas comment l’aider à sortir de son enfermement.

Une famille comme tant d’autres. Déchirée. Dépassée. Au bord du chaos. Il suffit pourtant d’une étincelle pour faire jaillir la lumière. Et croire de nouveau à la possibilité du bonheur…

Un roman tendre et lumineux
Une histoire bouleversante


Un roman graphique qui nous raconte le drame de Cestas

Crépuscule des pères -  Renaud Cojo et Sandrine Revel


























Les arènes bd
Parution : 17 juin 2021
Scénario : Renaud Cojo
Dessins : Sandrine Revel
Pages : 168
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur 

2016, alors qu’il est en pleine procédure pour l’obtention de la garde alternée de sa fille Lise, Thomas découvre par hasard le « drame de Cestas » (1969), qui fut l’un des premiers faits divers médiatisés à outrance. Au terme d’une véritable enquête, il reconstitue le puzzle de cette tragédie.


Les autres réceptions pour mon plus grand bonheur sont belges.  Envie de découvrir un premier roman d'une auteure brabançonne

Soleil bas  -   Emilie Hamoir



















Academia
Parution : 18 mai 2021
Pages : 144
ISBN : 978-2-8061-0589-9
Prix : 14.50 €

Présentation de l'éditeur

Il y a vingt ans, Rose a disparu, laissant ses enfants, Anna et Paul, seuls avec leur père Léo. Un jour de canicule, la sonnette de l'appartement d'Anna retentit. Son frère Paul, qui a coupé les ponts avec sa famille depuis longtemps, vient lui annoncer la mort de leur père. Anna revient dans la maison de son enfance, au bord de la forêt. Passé et présent s'entrecroisent. Qui étaient réellement ses parents et qu'est-il arrivé à Rose ?

Poésie au programme avec deux réceptions de "L'arbre à paroles"

Soixante-neuf selfies flous dans un miroir fêlé  -  Karel Logist



















Maison de la poésie d'Amay
L'arbre à Paroles
Collection  If
Parution : mai 2021
Pages : 84
Isbn : 9782874067075
Prix : 14 €

Présentation de l'éditeur 



Ce recueil, c’est de la poésie contemporaine, mais moins dans la forme que dans le choix des sujets et la façon de les traiter. Par exemple, Karel Logist écrit directement sur son smartphone. Comme pour s’assurer que dans leur saisie même, ses mots parlent du monde tel qu’il est, tel qu’on l’habite. Mais surtout tel que lui l’habite. Car c’est bien un autoportrait qu’il nous offre, le portrait de quelqu’un qui a voué sa vie aux mots et qui regarde le monde depuis un étonnement jamais passé. Certes, on sent de la lassitude et de la tristesse. Certes, bien des choses emmerdent le poète. Mais la grande force de ces 69 selfies flous est de ne jamais verser dans la désespérance. Au contraire, ils nous rappellent que la vie a « besoin d’être aimée et envie d’être désirée, de prendre le vent de face, de sentir et de consentir, de se savoir surprise ». En ces temps incertains, qui n’y souscrirait pas ?

Karel Logist est né à Spa en 1962, d’une mère allemande et d’un père flamand. Depuis Le séismographe, son premier recueil (1988), il a publié une douzaine de titres et a eu la chance de voir plusieurs de ses livres primés, en Belgique comme à l’étranger. Documentaliste à l’Université de Liège depuis vingt ans, il mêle à l’écriture de ses carnets de doute, en prose comme en vers, l’air et l’écho du temps qui passe. Karel Logist est également critique littéraire et animateur d’ateliers d’écriture.

Mes hamsters  -    Véronique Roelandt



















L'arbre à paroles
Collection if
Parution mai 2021
Pages : 58
Isbn : 9782874067068
Prix : 10 €

Présentation de l'éditeur



Mes hamsters, reçu par la Poste un jour de novembre, est un éblouissement. Il se lit comme une autobiographie – ce qu’il est – mais il en évacue le superflu pour ne se concentrer que sur quelques thèmes obsédants : le milieu d’origine, le poids de la religion, le jardin derrière la maison, mais aussi ces fameux hamsters, indissociables des souvenirs de l’auteure. Autant de thèmes qui font tourner la petite roue de la mémoire avec tout le grinçant qu’il faut. Car l’écriture de Véronique Roelandt n’est pas sage. Elle semble l’être. Mais à coups de touches mordantes et ironiques, elle tient davantage de William Cliff et de son Autobiographie que du carnet de catéchisme. « Mon dernier hamster portait un nom de dessin animé, ce qui ne l’a pas empêché de crever », peut-on lire par exemple. Chef d’œuvre de concision, ce texte a le goût d’un album de photos de famille, à ceci près qu’ici, les photos ont la voix, elles parlent ! C’est là la grande réussite du projet. En nous parlant de nous, ces photos nous émeuvent et réactivent la roue de nos propres souvenirs.


Véronique Roelandt, née en 1971, elle passe son enfance et son adolescence dans un petit village du Brabant wallon, qu’elle désertera pour la capitale. Rêvant souvent de ne pas devoir parler, elle apprécie le silence de l’écriture, ce lieu où elle se sent le plus elle-même. Elle estime sa famille et ses amis plus que tout, mais aime aussi les animaux dont elle ne doit pas s’occuper. Sur ce plan, les mésanges du jardin lui procurent entière satisfaction. Mes hamsters est son premier livre.

De la poésie on passe aux nouvelles, des nouvelles sur le confinement

Le bruit du rêve contre la vitre  -  Axel Sénéquier






























Quadrature
Parution : 10 avril 2021
Pages : 146
ISBN 978-2-931080-12-2
Prix : 16 €

Présentation de l'éditeur



« Sandra doit arriver d’une minute à l’autre. Il faut qu’elle se dépêche car derrière la vitre, il y a le soleil bleu, la mer jaune et les étoiles violettes qui s’impatientent, il y a cette vie bourdonnante qui attend qu’on la libère, il y a ces rêves qui frappent au carreau et craignent de mourir emprisonnés. Alors épuisé mais heureux, je désigne la fenêtre. L’infirmière comprend et me sourit. Lorsqu’elle tourne la poignée, le vent impatient s’engouffre dans cette chambre close et renverse les fleurs. Le vase explose sur le sol. Et dans les morceaux épars répandus aux quatre coins de la chambre, la lumière du soir se réfléchit et nous fait plisser les yeux. »

Douze nouvelles sur le confinement, le Covid-19 et cette époque trop sure d’elle-même qu’un virus a balayée.

Du 17 mars au 11 mai 2020, Axel Sénéquier est resté confiné dans son appartement parisien. Il a mis ce temps à profit pour faire la connaissance de ses trois enfants et écrire les 12 nouvelles qui composent ce recueil, le deuxième publié par les éditions Quadrature (après Les vrais héros ne portent pas de slip rouge).

Il est aussi auteur de théâtre. Son dernier test PCR s’est révélé négatif mais il continue de se désinfecter les mains plusieurs fois par jour.

Un premier roman que j'ai vraiment envie de découvrir c'est celui de Sophie Wouters

Célestine - Sophie Wouters




















Editions 180 °
Parution : avril 2021
Pages : 132
ISBN: 978‑2-931008‑63‑8
Prix : 15 €

Présentation de l'éditeur

Années 1960, quelque part dans la France profonde. Célestine, orpheline de naissance, est élevée par de lointains parents qui n’avaient jamais voulu d’enfants.
Dix-sept ans plus tard, l’adolescente se retrouve devant la Cour d’assises des mineurs. Mais que s’est-il donc passé pour que la ravissante et douce Célestine, dont l’avenir était plus que prometteur, soit jugée pour un crime dont tout semble l’accuser ?
Artiste peintre, Sophie Wouters signe ici son premier roman. Sous des allures de pérégrinations mélancoliques à la tonalité douce-amère, Célestine explore nos faiblesses humaines qui peuvent quelquefois mener au drame.

Un auteur que j'adore , un peu de patience car publication prévue le 26 août prochain, c'est Antoine Wauters

Mahmoud ou la montée des eaux   -  Antoine Wauters



























Verdier
Parution : 26 août 2021
Pages : 144
Isbn : 9782378561123
Prix : 15.20€

Présentation de l'éditeur

En Syrie, la construction du barrage de Tabqa en 1973 a entraîné la submersion d'un village par le lac el-Assad. Souhaitant revoir sa maison d'enfance engloutie, un vieil homme navigue sur l'étendue d'eau et plonge pour retrouver ses souvenirs, ses enfants, sa femme Sarah, passionnée de poésie ainsi que sa liberté et la paix du pays.





dimanche 13 juin 2021

Idiss - Robert Badinter - Richard Malka et Fred Bernard ♥

Idiss - Robert Badinter/Fred Bernard/Richard Malka








Rue de Sèvres
Parution : 31 mars 2021
D'après le livre de Robert Badinter
Sénario : Richard Malka
Dessin : Fred Bernard
Pages : 128
Isbn : 978281020810
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur



« J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils. »

Robert Badinter

Richard Malka





Photo : Léontine Behaeghel


Richard Malka, né le 6 juin 1968 à Paris, est avocat au barreau de Paris, scénariste de bandes dessinées (L’Ordre de Cicéron, La face kärchée de Sarkozy), et romancier français (Tyrannie et Éloge de l’irrévérence) Il est spécialiste des questions de liberté d’expression et de laïcité, et connu pour être l’avocat du journal satirique Charlie Hebdo depuis sa création en 1992.

Source : rue de Sèvres



Robert Badinter


Né à Paris en 1928, Robert Badinter fut avocat au barreau de Paris et professeur de droit. Nommé ministre de la Justice en juin 1981 par François Mitterrand, il fit voter l’abolition de la peine de mort en France et prit de nombreuses mesures en faveur des libertés individuelles, des droits des victimes et de l’amélioration de la condition des détenus. Robert Badinter a présidé le Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 et fut sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Il est l’auteur de nombreux ouvrages juridiques et littéraires.

AFP - Joël Saget                Source : rue de Sèvres


Fred Bernard



Fred Bernard est né en 1969, il illustre de nombreux albums réalisés en tandem avec François Roca, des romans jeunesse et sait être un auteur complet en BD adulte quand il écrit et dessine la série Jeanne Picquigny ou Les Chroniques de la vigne et les Chroniques de la fruitière et plus récemment, Carnet d’un voyageur immobile.



Léontine Behaeghel     Source : rue de Sèvres


















Mon avis

Robert Badinter a écrit un livre "Idiss" en hommage à sa grand-mère, il nous raconte l'histoire de sa famille.  Richard Malka pour le scénario et Fred Bernard pour le dessin se la sont réapproprié en l'adaptant en un superbe roman graphique.

Un devoir de mémoire, un thème universel pour ne pas oublier. 

Tout commence en Bessarabie (Moldavie), dans un shtetel (bourgade juive) Kichinev proche de la frontière de la Roumanie.  C'est une ancienne province Ottomane conquise par la Russie.

Idiss est née en 1863, elle vit avec ses beaux-parents et ses deux enfants Avroum et Naftoul.  Les temps sont difficiles et elle essaie de survivre en vendant des naperons et en faisant un peu de contrebande de tabac dans l'attente du retour de Schelim son mari parti depuis cinq ans combattre dans l'armée du Tsar. 

Un an après son retour en 1899 naîtra leur fille Chifra qui deviendra Charlotte, la maman de Robert Badinter.  Schulim deviendra tailleur pour faire vivre sa famille.  L'idée du sionisme et du retour des Juifs en Palestine et Jérusalem voit le jour, un peu plus tard en 1903 et 1905 arrivent les pogroms et la persécution des juifs.

Arrivera l'exil en France, l'espoir, la république, l'égalité ... mais les guerres arriveront, les persécutions et exterminations, la folie des hommes que l'on connaît;

C'est un album biographique sur les origines des Badinter mais surtout un thème universel, un devoir de mémoire qu'il ne faut pas oublier, le souvenir de la Shoah.

Un album tendre, émouvant, doux où la famille et l'amour sont pour Idiss les élements majeurs face à l'horreur de ce monde et face à la Shoah.

J'ai beaucoup aimé le dessin et les couleurs de Fred Bernard, un peu à la "Chagall" pour la partie au pays natal.  Un très beau roman grahique que je vous conseille vivement.

Ma note : ♥♥♥♥♥






Les jolies phrases

Quand tout va mal, on pleure...  et quand tout va bien, on a peur.  Heureusement il y a les enfants pour le bonheur !

Je te l'ai déjà dit, Robert, un garçon, même avant sa Bar-Mitsva, ça n'affiche pas ses émotions. Ca fait preuve de courage, de pudeur et ça ne pleure pas.  C'est ainsi que l'on grandit. 

Choisir la vie ! Et la vie, c'est tes enfants ! C'est aux SS de choisir la mort, pas aux Juifs.

Quand tu auras mon âge, tu sauras que les vieillards ne vivent que par l'amour de leurs petits-enfants... Les voir, les toucher, c'était ma source de vie.





samedi 12 juin 2021

La griffe - Verena Hanf

 La griffe  -   Verena Hanf















Lamiroy
Opuscule #169
Parution : 08/01/2021
Pages : 40
Isbn : 9782875954183
Prix : 4€

Présentation de l'éditeur


Je marche sans faire de bruit, me faufile habilement entre les jardins et les champs, et grâce à cet épais nuage qui couvre tout le village, on ne me voit pas. Emma m'appelait « mon chat », ça me plaisait bien. « Tu as des beaux yeux verts, disait-elle, verts et irisés, un peu bridés, les yeux d'un félin. »

Alma, une jeune femme en deuil, vit à la marge d’un village. Elle a du mal à parler et, sans se l’avouer, elle souffre de solitude. Nouera-t-elle une amitié avec sa nouvelle voisine ?

Verena Hanf























Verena Hanf est née en 1971 à Fribourg-en-Brisgau et vit à Bruxelles. Elle a publié les romans Tango Tranquille (2013) et Simon, Anna, les lunes et les soleils (2014) aux éditions Le Castor Astral. Son prochain roman, La Fragilité des funambules, sortira en avril 2021 aux éditions F Deville.

Mon avis

Je commence à prendre goût à ces petits opuscules proposés par les éditions Lamiroy.  Le 169 est celui de Verena Hanf qui nous propose une bien belle nouvelle, c'est le portrait d'Alma, une enfant trouvée sous le porche de l'église 18 ans plus tôt par Emma.

C'est un gros chat humain qui aime la nature, la nuit et le brouillard.  C'est aujourd'hui une femme écorchée par le départ d'Emma qui l'a élévée et de Pierre le voisin que secrètement elle appelait ses parents.

Alma est différente, elle n'aime pas parler et elle en a souffert de ne pas savoir bien le faire, on la prend pour la simplette du village mais détrompez-vous Alma possède bien d'autres qualités.  

Elle va se métamorphoser avec l'arrivée de la nouvelle voisine, vous n'êtes pas au bout de vos surprises.

Une très jolie plume toute en délicatesse qui nous dresse un bien joli portrait.

Ma note : 9.5/10

Une jolie phrase

Alma, elle sent, elle entend, elle comprend - ce sont les autres, qui sont limités, ces pauvres gens;