vendredi 28 avril 2017

Place des ombres, après la brume - Biefnot-Dannemark

Place des Ombres, après la brume

Biefnot & Dannemark

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Kyrielle
Distribution en librairie : INTERFORUM
ISBN : 979-10-278-0397-2
Février 2017
505 pages
15 x 23 cm
23,50 €

Les auteurs



Véronique Biefnot et Francis Dannemark ont commencé à écrire ensemble à la fin du printemps 2013, en déconstruisant le roman Histoire d’Alice, qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un) que Francis venait de publier chez Robert Laffont. Le but ? Reconstruire l’histoire à la demande d’un producteur de films. Ce projet d’adaptation ne s’est pas concrétisé mais il a ouvert une porte ! Derrière celle-ci, d’autres textes, d’autres histoires. Dans un premier temps, ils travaillent ensemble sur leurs deux romans en cours (Là où la lumière se pose, publié par Véronique chez EHO, et Aux anges, publié par Francis chez Laffont) et en profitent pour créer un pont très inattendu entre ces deux livres : les personnages principaux de chacun d’eux voyagent d’un roman à l’autre et se rencontrent !

Dans la foulée, Francis & Véronique écrivent un article pour un journal, une nouvelle pour une revue, le texte d’une chanson,… Ils supervisent la traduction anglaise de quelques-uns de leurs textes pour le recueil Contact (Fringilla Books, 2013 – www.smashwords.com). Et, surtout, ils mettent en chantier un roman. Il s’intitule La ballade d’Olena. C’est lui qui, après plusieurs mois de travail, en 2013-2014, deviendra La route des coquelicots. En cours de route, durant une pause, Véronique et Francis commencent un autre roman. Ils en terminent un première mouture peu avant l’été 2014. Ils préparent ensuite Au tour de l’amour, un recueil qui mêle poésie et prose et pour lequel Véronique réalise de nombreuses illustrations.

Au printemps 2015, ils reviennent au roman qui se reposait, trouvent son titre, « Kyrielle Blues », et le terminent fin août. Tout en peaufinant le texte, accompagné de nombreuses illustrations en couleurs de Véronique, ils travaillent sur trois nouveaux projets romanesques.

Entre la fin de l’été 2015 et l’automne 2016, ils se plongent dans un projet né d’une histoire autour de laquelle Véronique tourne depuis longtemps. Ce projet prend finalement la forme d’un diptyque : deux romans en un, deux romans en miroir. Ils en élaborent ensemble le scénario, Véronique écrit le premier roman, Francis le second. Ensuite, ils relisent, discutent, retouchent, modifient, peaufinent… Naissent ainsi les 500 pages de « Place des Ombres, après la brume », une histoire fantastique et mystérieuse qui, dans le livre 1, se déroule entre les années 1910 et la fin de l’année 1980, et qui connaît son dénouement, dans le livre 2, durant les derniers mois de l’an 2000.

Source : le site de l'auteur c'est ici

Présentation de l'éditeur


Entre réalisme et magie,
une atmosphère fantastique,
un drame romantique,
un mystère où le surnaturel n’est jamais loin…



1980, place de la Montagne aux Ombres. Égarée dans le dédale des petites rues d’une ville étrange, Lucie, étudiante en lettres, entre dans l’herboristerie tenue par un très vieil homme, au rez-de-chaussée d’un immeuble ancien.

Soixante-dix ans plus tôt, des événements tragiques ont marqué ces lieux. À son insu, en s’installant dans la demeure, la jeune femme va réveiller les démons d’autrefois, au péril de sa vie. Son amie, Maud, découvrira-t-elle la clé du mystère qu’elle-même n’a pas trouvée ?

Vingt ans plus tard, il ne reste que des souvenirs de ces semaines bouleversantes. Le passé semble bel et bien enterré, mais plusieurs drames viennent de frapper coup sur coup la famille de Maud. Une nuit, perdue dans le parking souterrain d’un hôtel, elle rencontre un homme taciturne, au nom et au comportement peu ordinaires…

Mon avis

C'est un dyptique que Véronique Biefnot et Francis Dannemark nous invitent à découvrir. En réalité deux époques, deux romans où l'on suivra deux amies Lucie et Maud.

Tout démarre en 1980.  Lucie est étudiante, elle est seule en ville, ses parents étant partis s'installer en Toscane, séparée de son amie Maud, elle a du mal à s'intégrer à la vie estudiantine.  Elle a rencontré Pol, son premier amour qui disparaitra du jour au lendemain sans lui laisser de nouvelles.  Elle est un peu désemparée, elle aime se promener dans les parcs, un jour le hasard de ses pas l'amènera Place de la Montagne des Ombres dans la boutique d'un vieil herboriste; Evariste Jussieux. Elle s'installera finalement au dernier étage de cet immeuble vétuste, l'étage des chambres de bonnes.

Lucie aime la poésie, elle ne quitte plus une ancienne édition des "Fleurs du mal" de Baudelaire, un exemplaire dédicacé à une certaine Garance.

Lucie espère trouver le calme et la quiétude Place des Ombres mais la nuit d'étranges cauchemars la hantent et des bruits étranges, des voix, des craquements, des mouches aussi pertuberont son sommeil, changeront sa vie.  Elle est intriguée également par le premier étage et sa propriétaire occupante qui ne quitte jamais les lieux, madame Latourelle...

Elle croisera en promenade un grand chien noir aux yeux de feu Elie qui semble la poursuivre..

Elle écrit à son amie Maud, lui disant qu'il se passe des choses étranges.  Maud arrivera-t-elle à comprendre le mystère des lieux...

Vingt ans plus tard en 2000 on retrouve Maud dans le second roman écrit par Francis Dannemark, les écritures se mèlent à merveille.

Maud vit dans un étrange château entièrement restauré par son père mais depuis un an c'est le chaos dans sa vie : plusieurs décès inopinés, la maladie rare de son fils Vincent, j'en passe... il se passe vraiment des choses étranges dans ce château.

Un soir alors que Maud rentre de l'hôpital, crevée, le moral dans les chaussettes, elle croise la route d'un homme providentiel qui va la soutenir, l'épauler.  Cet homme est Léopold Farkas surnommé "La Brume".  Il est accompagné d'un chien noir aux yeux de braise. Mais qui est-il ? D'où vient-il ?

Maud pense souvent à son passé et à son amie Lucie, à ces années difficiles.

Peu à peu des liens vont se tisser entre ces deux romans miroirs.  Le lecteur essaie de faire des rapprochements, de comprendre.

L'univers fantastique ne m'attire généralement pas mais je peux vous dire que j'ai été littéralement "envoûtée" par ce roman.  Impossible de le poser, toujours l'envie d'en savoir plus.

Un univers noir, fantastique, une atmosphère lourde, oppressante au fil du récit.  Des fantômes, une intrigue bien ficelée mais aussi un récit romantique, nostalgique.  Une plume très visuelle, on visite vraiment l'immeuble ancien et le château.

J'ai apprécié toutes les références littéraires, la place laissée à la poésie.  Chaque chapitre est en effet précédé de petits "haikus".  Le récit m'a donné l'envie de redécouvrir Baudelaire, Edgar Allan Poe, j'ai beaucoup pensé à Maupassant en particulier "Le Horla", Jean Ray, à "Rebecca" de Daphné du Maurier, de très belles références littéraires.

Mon papier est un peu long, je m'arrête là mais il y aurait encore beaucoup de belles choses à dire alors le plus simple je pense est de vous laisser tenter et de vous laisser envoûter à votre tour par ce beau récit.

Foncez.

Vous l'avez compris c'est un gros coup de coeur.

Les jolies phrases

Si on attend pas beaucoup de l'amour, ce n'est pas de l'amour.

Lucie attendait, espérant que sa vie, si vaine et vide, se remplisse, comme le faisait la place avec le retour du matin.

Dans quelques heures, si elle se réveillait, Lucie aurait peut-être tout oublié de cette histoire.  N'est-ce pas le propre de tout nouveau-né, de tout revenu-à-la-vie ?  Cette marque de l'ange, entre lèvres et narines, trace du silence imposé à ceux qui ont su mais doivent tout redécouvrir.

Si l'on parvient à rester parfaitement immobile, rien ne peut arriver, sauf la mort.

Les gens sont ce qu'ils sont. Nombre d'entre eux n'auront pas de peine à fermer les yeux pour de bon. Ils ne les auront jamais vraiment ouverts.  Mais ce n'est pas triste, c'est juste ainsi que vont les choses, chacun suit son chemin.

C'est la vie qui trace le chemin mais celui qu'elle nous ouvre, il faut quand même le choisir.

Le besoin d'aimer et d'appartenir à quelqu'un qui vous aime. C'est un beau paradoxe, n'est-ce-pas ? On ne possède jamais rien ni personne, mais quand l'amour réunit deux humains, ils appartiennent l'un à l'autre et en quelque sorte ne sont plus qu'un.

Le bien et le mal sont sur les deux plateaux d'une même balance.  Quand le poids du mal augmente, on se bat pour l'éradiquer et la bataille ne sert qu'à l'augmenter encore.  Pour retrouver l'équilibre, il vaudrait mieux poser de belles choses sur l'autre plateau.

Le chaos est une phase inévitable, je crois.  Après, les choses trouvent un nouvel équilibre.




C'est ma LC avec Julie, son billet se trouve ici


jeudi 27 avril 2017

Revoir Paris 2.La nuit des constellations - Peeters et Schuiten

Revoir Paris 

Tome 2 . La nuit des constellations

Peeters et Schuiten

Revoir Paris - Tome 2 - La nuit des constellations

Casterman
Parution 26/10/2016
64 pages - 24.2 x 32.2 cm
ISBN : 9782203097261
Prix : 17.00€


Les auteurs

François Schuiten

Image associée

François Schuiten est né à Bruxelles le 26 avril 1956, dans une famille où l’architecture tient une grande place. Il réalise tout d’abord deux albums avec Claude Renard : Aux médianes de Cymbiola et Le Rail. Avec son frère Luc, il élabore ensuite le cycle de Les Terres creuses (A suivre). Depuis 1980, il travaille avec Benoît Peeters à la série Les Cités Obscures, publiée chez Casterman. Illustrateur très demandé, il a également conçu les stations de métro « Arts et Métiers » à Paris et « Porte de Hal » à Bruxelles, de même que des pavillons pour plusieurs expositions universelles. En 2002, il a obtenu le Grand prix de la Ville d’Angoulême. Il a publié son premier livre en solo, La Douce, en 2012

Source : Casterman

Benoît Peeters

Image associée

Benoît Peeters est né à Paris le 28 août 1956. Après avoir publié deux romans, il s’est essayé aux genres les plus divers : essai, biographie, récit illustré, roman-photo, cinéma, télévision, théâtre radiophonique et bande dessinée. Spécialiste d’Hergé, il lui a consacré trois ouvrages qui ont fait date : Le monde d’Hergé, Hergé, fils de Tintin, et Lire Tintin, les Bijoux ravis. Il est reconnu comme l’un des meilleurs analystes de l’oeuvre d’Hergé qu’il avait d’ailleurs rencontré à plusieurs reprises. Il a collaboré avec des dessinateurs comme Alain Goffin, Anne Baltus et Frédéric Boilet, mais c’est surtout le duo qu’il forme avec François Schuiten qui a fait date dans l’histoire de la bande dessinée avec Les Cités obscuresRevoir Paris.

Source : Casterman


Présentation de l'éditeur

Une merveilleuse découverte du Paris du futur.


Alors que Kârinh s’en était forgée une opinion idéalisée, sa découverte de la Ville Lumière se révèle vite décevante. Le centre historique de Paris a été enfermé sous un gigantesque dôme de verre. Vidée de ses habitants, la cité est devenue un musée pour touristes fortunés. Mais cet ilôt en apparence sécurisé échappe peu à peu au contrôle de ses créateurs. Les illégaux qui peuplent les nombreux squats de la ville vivent de trafics, tandis que le dôme protecteur est menacé par des attaques extérieures de plus en plus violentes.
Suite et fin du récit d’anticipation de Benoît Peeters et François Schuiten. Les deux auteurs livrent une réflexion pertinente sur le rôle et l’évolution de la ville, magnifiée par des planches en couleur directe particulièrement évocatrices.


Mon avis

Kârinh est aux portes de Paris.  Elle a été arrêtée et se fait cuisiner, mais pour quelles raisons revenir sur terre ?  Les Archiens sont considérés comme des planqués de l'espace.  Pourquoi sont-ils là ?

Elle parvient à s'échapper et grâce à l'aide de Matthias Binger, elle rejoindra le coeur de l'ancien Paris protégé par un dôme et conservé pour les touristes.

Paris a bien changé, on n'y vit plus réellement, il s'agit plutôt d'une vitrine...

Kârinh est à la recherche de ses origines, de son père un certain Jérôme...  mais sur terre, elle apprendra la réelle raison de sa mission....

J'ai dévoré cet album, cette plongée dans un univers onirique, un monde bien particulier.  J'ai aimé la cohabitation entre ce monde futuriste et ce monde ancien, cette cité engloutie...

Les dessins sont superbes, précis, détaillés.  On y retrouve de jolis bâtiments de Paris : le musée des arts et métiers, le métro, le quartier du Marais, les halles Baltard, le centre Pompidou, Notre-Dame, ... Un vrai régal, un petit joyau que je vous conseille vivement.

Ma note : 9/10





mercredi 26 avril 2017

Revoir Paris - Peeters et Schuiten

Revoir Paris

Peeters et Schuiten


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Casterman
Parution 05/11/2014
68 pages - 24.2 x 32.3 cm
ISBN : 9782203043275
Prix : 15.00€

Présentation de l'éditeur

Les créateurs des Cités Obscures nous offrent leur vision de Paris dans le futur.
Kârinh est née sur l’Arche, une colonie spatiale qui abrite des Terriens ayant fui leur planète rongée par les pollutions et le réchauffement climatique. Plusieurs décennies après cet exode, une expédition est envoyée sur Terre afin de déterminer si celle-ci est entre-temps redevenue habitable. Kârinh, qui a toujours rêvé de ce monde qu’elle n’a jamais vu, prend le commandement du Tube, un vieux vaisseau qui transporte une quinzaine de personnes en hibernation. Au terme d’un voyage éprouvant, la jeune femme part, seule, à la découverte de son Paris fantasmé et de ses origines.

Schuiten et Peeters laissent exceptionnellement leurs Cités obscures de côté pour un futur ancré dans le réel, sans pour autant abandonner l’hommage appuyé aux utopistes et visionnaires de la fin du XIXe siècle dont ils se sont fait une spécialité.


« Notre nouvelle histoire, Revoir Paris, ne se passe pas dans le monde des Cités obscures, mais sur la Terre, au milieu du XXIIe siècle. Dans Revoir Paris, nous jouons avec des signes : certains renvoient à notre époque ou à un futur proche, mais d’autres sont libres, sans visée explicative ni alarmiste. Il ne s’agit pas de proposer une traduction littérale des craintes que peut susciter notre présent. Il faut qu’il y ait de la liberté et de la fantaisie dans l’imaginaire, sinon mieux vaut écrire un essai ou un reportage.

Benoît Peeters

Mon avis

Nous sommes en 2155 Karinh est désignée comme chef de bord pour une mission sur la Terre.
Son objectif : voir Paris.  Son père était terrien, elle ne l'a pas connu. Elle est née par césarienne sur l'Arche une colonie loin de la terre. Sa mère Fumiko quittait ce monde à son retour de sept mois de mission sur terre 40 ans plus tôt.

Kârinh a toujours été solitaire, les autres se méfiant d'elle et de ses origines. C'est sa quête personnelle voir Paris à tout prix.

Elle fait souvent des immersions dans un Paris ancien, difficile au départ de comprendre mais petit à petit les choses se mettent en place et je me suis laissée emportée dans ce récit de science fiction.

Le scénario tient la route, les dessins sont magnifiques en bleu et orangé.  C'est l'expo au musée des Arts et Métiers qui m'a donné l'envie de lire les deux volumes.  Le graphisme magnifique des machines volantes, on survole une ville d'un autre temps.


Ma note :  8.5/10

Une jolie phrase

Les animaux ne dévorent pas leur propre espèce, comme l'auraient fait les derniers humains.



mardi 25 avril 2017

Ma voisine a hurlé toute la nuit - Anne-Michèle Hamesse

Ma voisine a hurlé toute la nuit

Anne-Michèle Hamesse

Couverture ma voisine



Cactus Inébranlable éditions
Parution : décembre 2016
86 pages
ISBN: 978-2-930659-44-2
Prix  10 €
(Photo de couverture: Claire Veys)


Présentation de l'éditeur


Tout au long de ses dix récits, Anne-Michèle Hamesse met en scène des femmes qui pleurent leur solitude, leur amertume, leurs vies ratées, leurs regrets.
Il y a des femmes trompées, des femmes qui mentent, des femmes qui regrettent le temps qui passe, des femmes qui tuent, des femmes qui se donnent puis disparaissent.
Chaque nouvelle est une peinture qui s’ébauche sous les yeux du lecteur, chaque ligne est un nouveau trait qui apparaît sur la toile où, petit à petit, une histoire prend forme et s’achève en apothéose chromatique.
Gourmande et malicieuse, l’auteur dont l’écriture est fine, élégante, ciselée, classieuse, enveloppe ses mots d’un zeste de noirceur qu’elle enrobe d’une pincée de sucre rose, le résultat est diaboliquement perturbant.

Mon avis

Chouette recueil de nouvelles à travers dix récits de femmes et de solitudes.
Coup d'oeil dans le rétroviseur : regrets, émois, souvenirs, rêves du passé et tristesse.


  • La loterie : La vie n'a pas toujours été tendre avec notre narratrice mais là c'est certain tout va changer. Il faut pouvoir saisir sa chance ou pas...  Deux vies, deux solitudes, trop peu de dialogues et de communication.
  • Ma voisine a hurlé toute la nuit : drame de la solitude, n'est pas coupable qui l'on croit
  • L'anniversaire de Monsieur Perdange : Une tendresse particulière pour cette nouvelle que j'ai adoré, un joli conte érotique.
  • Pas de deux  : amour, passion, destruction. 35 ans de vie commune, 35 ans où ils viennent chaque année à Crans Montana.  Décision cruelle.
  • Coxyde : tout en tendresse, premiers émois, premier chagrin.
  • Clinique du soleil  : passion en soins palliatifs, la vie est parfois cruelle.
  • Le papier gris : on croit bien se connaître mais on garde son jardin de secret.  Bonheur et tristesse.  Coup de tendresse pour cette nouvelle.
Un recueil mêlant joie et tristesse, regrets du temps qui passe.  Une plume très agréable, fine, élégante agrémentée d'un zeste de joie et de bonheur et d'un petit trait de noirceur.

C'est la vie quoi !

Une chouette découverte ainsi que celle de la maison d'édition "Cactus inébranlable Éditions" , que je remercie pour cette belle découverte.

Ma note : 9/10 ♥








lundi 24 avril 2017

Et dans la forêt, j'ai vu - Vincent Engel

Et dans la forêt, j'ai vu

Vincent ENGEL

Et dans la forêt, j’ai vu


Ker Editions
Double jeu
196 pages
2015
ISBN 978-2-87586-122-1
20x13 cm
Prix : 10 €

Présentation de l'éditeur

Toscane, 1928. Dans un village isolé et pauvre, la fille du maire, qui n’a plus prononcé un mot depuis la disparition de sa mère, semble s’éveiller à l’arrivée d’un cirque itinérant sur la place du bourg.


Bientôt s’installe une confrontation entre les saltimbanques et le maître des lieux. Que s’est-il passé, jadis, dans la forêt qui borde le village ? Quel mystérieux pouvoir possède le vieil éléphant de la troupe ? Où commence l’illusion, où s’arrête la réalité ?

Une histoire de rêve et d’évasion, pour réfléchir à la réalité du pouvoir et au pouvoir de la réalité.

Mon avis

Nous sommes en Toscane en 1928.  Luigi, son fils Sandro et Manfred, un vieux pachyderme, forment un drôle de convoi.  Ils sillonnent la Toscane et décident de s'installer pour quelques jours dans un village isolé non loin de Montechiarro.  Ils montent la toile de leur petit cirque "Circo de la Stelle".

Les gens du village sont curieux, ils vont voir ces drôles de saltimbanques,... et le miracle se produit chaque soir, on entend des rires, des applaudissements à tout rompre.  Le temps d'un spectacle, les villageois oublient leurs soucis et sont tout simplement heureux.

Faut dire que l'époque n'est pas joyeuse car depuis 1922, les fascistes ont pris le pouvoir.  Tout le monde craint le Duce et Alfredo Cartello, le maire du village est devenu un de ses disciples.

Il accorde tout de même que le peuple se divertisse un peu avec ce cirque.

Cartello a une fille, Letizia qui a perdu le sourire depuis le décès de sa maman.  Elle est mutique, sans réaction. C'est triste. Ariana s'occupe d'elle depuis que Donatella n'est plus de ce monde. Sandro les avait croisées en arrivant, il sait qu'il peut aider Letizia.

Ariana ira voir le spectacle et décide que Letizia doit absolument le voir aussi.  Le fait d'avoir croisé Sandro et Manfred l'avait sortie de sa torpeur et rendu un sourire.  Letizia ira voir le spectacle et beaucoup de choses se produiront, miracle, illusion ?

Un livre jeunesse magnifique. Une occasion d'aborder un pan de l'Histoire, le fascisme, le rôle de la religion.  Une histoire où la frontière entre le rêve et la réalité est mince.  Une plume magnifique, très agréable.

Lu et approuvé par mon fils de 12 ans.


Ma note : ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

A quoi cela sert-il d'être puissant dans le monde si l'on ne peut rien chez soi pour les gens que l'on aime ?

On trompe plus facilement une foule qu'un individu.  Dans l'incertitude et l'illusion, chacun entretient le doute chez son voisin, plutôt que de reconnaître qu'il s'égare.



dimanche 23 avril 2017

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

De jolis envois dans ma boîte cette semaine que j'ai un peu complétés. ☺








Une bd à 1 €, impossible de ne pas craquer d'autant plus que la série m'intéresse.

14-18 1. Le petit soldat (août 1914)

Corbeyran-Le Roux

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Delcourt
Date de parution : 20/08/2014
ISBN : 978-2-7560-3530-7
Scénariste : CORBEYRAN
Dessinateur : LE ROUX Étienne, CHEVALLIER Loïc
Coloriste : BRIZARD Jérôme, CHEVALLIER Loïc
Prix normal : 14.95 €

Présentation de l'éditeur

1er août 1914. Louis, Jacques, Maurice, Armand, Denis, Arsène, Pierre et Jules sont mobilisés. Huit amis, âgés d'une trentaine d'années, issus de la même petite ville et affectés dans le même régiment d'infanterie. Ensemble, ils découvrent les premiers combats, les premiers doutes et les premiers ordres absurdes, point de départ de quatre longues années dont certains reviendront, d'autres non..

On reste dans les bd's. Merci à Lecteurs.com pour leur action BD. J'avais très envie de découvrir la dernière série de Zidrou et Homs

SHI    -   Zidrou et Homs

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Dargaud
Parution : 20/01/2017
DESSINATEUR : HOMS
SCÉNARISTE :  ZIDROU
COLORISTE : HOMS
PUBLIC :ADO-ADULTE - À PARTIR DE 16 ANS
56 pages
EAN.9782505064411
Prix : 13.99 €

Présentation de l'éditeur

Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d'un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l'enfant, partent en croisade contre l'Empire britannique pour élucider ce crime. Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s'unir pour exposer la face cachée d'une machination infernale.

Je n'ai pu résister au dernier roman de Gilles Paris

Le vertige des falaises   -   Gilles Paris

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Plon
06 Avril 2017
ISBN 9782259252836
256 pages
16,90 €

Présentation de l'éditeur

Après le best-seller Autobiographie d'une Courgette, le nouveau roman de Gilles Paris met en scène Marnie, une adolescente effrontée, sa mère Rose et sa grand-mère Olivia, trois femmes au fort caractère. Un jeu de dupes ou les masques tombent les uns après les autres. Et si une seule personne détenait tous les secrets d'une famille sans le laisser paraitre ?

Sur une île sauvage et désertée, Marnie, adolescente effrontée et fragile, vit au-dessus des falaises au coeur d'une imposante maison de verre et d'acier avec sa mère Rose et sa grand-mère Olivia, qui règne sur la famille et sur l'île tout entière.
Des plaines aux herbes hautes, des sentiers au bord de mer, la nature se révèle aussi cruelle que les mystères trop longtemps ensevelis.
Et si une seule personne détenait tous les secrets de cette famille et s'en libérait enfin ?

Je suis fan depuis toujours d'Alain CHAMFORT, je n'ai pas résisté à cette anti-biographie

Intime - Anti-biographie musicale     Alain CHAMFORT

Intime

Cherche Midi
ISBN: 9782749114675
Parution : 20/10/2016
Nombre de pages: 224
Prix : 18 €

Présentation de l'éditeur

Premières confidences.

Je suis pudique – c’est mon éducation –, je ne me déboutonne pas à l’envi, disons que ma nature est réservée. On m’a souvent reproché de cacher ou de voiler mes sentiments. Peut-être que, pour part, ils s’expriment dans ma musique. Si je me décide aujourd’hui à me livrer par l’écriture, alors que je cultive la discrétion depuis tant d’années, c’est qu’il me faut risquer les profondeurs avec ravissement, à croire que mes blessures aiment à sourire devant la gravité.

En lisant Place des Ombres, après la brume , j'ai eu comme l'envie de lire Baudelaire

Les fleurs du mal      Charles Baudelaire


EAN: 9782081336568
3,40 €
288 pages

Présentation de l'éditeur


En 1857, le couperet de la censure tombe sur Les Fleurs du mal : Baudelaire est contraint de supprimer plusieurs pièces d'un édifice poétique conçu avec fureur et patience. La blessure est immense mais le «guignon» se révèle bientôt «bénédiction» : en 1861, paraît la deuxième édition des Fleurs du mal ; de nombreux poèmes enrichissent le recueil et le dotent d'une modernité géniale. Peuplé de créatures sensuelles et de monstres hideux, parfumé de myrrhe et de sang, ce «maître-livre de notre poésie» (Yves Bonnefoy) extrait la beauté des noires immondices et dévoile la condition tragique de l'homme, partagé entre volupté et souffrance, entre désir d'absolu et goût du vice. Prince des nuées déchu ou mage investi d'une mission prophétique, le Poète offre à l'aveugle humanité ses fleurs maladives.

Le dossier de l'édition reproduit deux des projets de préface des Fleurs du mal, dans lesquels Baudelaire éclaire ses intentions poétiques. Il consacre également un groupement de textes à la représentation du poète au xixe siècle.


Venons-en aux cadeaux, aux surprises de ma boîte aux lettres


J'avais beaucoup aimé son précédent roman, elle me gâte en me l'envoyant, merci Karine Lebert



Les demoiselles de Beaune Karine Lebert




Les Presses de la cité
Terres de France
Parution le 06 avril 2017
400 pages
Isbn 978-2-258-11854-6
Prix : 20.50€

Présentation de l'éditeur

Au XVe siècle, pour enterrer son douloureux secret, Balbine de Joinville va lier son destin à celui des hospices de Beaune. Un drame réaliste et sensible mêlant la petite et la grande Histoire.

Toute petite déjà, Balbine de Joinville aimait se promener dans les venelles de Beaune. Là, elle pouvait observer l'édification des hospices – les plus beaux de toute la Bourgogne ! – et rêver d'y prodiguer, un jour, des soins aux malades.
Mais, en 1454, si la jeune fille choisit de s'enfermer en ces lieux, l'année de ses dix-huit ans, c'est pour enfouir son drame et sa honte. Elle y reste toutefois par passion pour les herbes médicinales. Une passion qui nourrit un talent de thérapeute apprécié du médecin Maric Lambert. Ce dernier, veuf inconsolable, ne cache pas son attirance pour cette soeur hospitalière au lourd secret...

Pendant un demi-siècle, le destin tumultueux de Balbine de Joinville s'entremêle à celui des hospices de Beaune à leur apogée, comme les fils de laine d'une tapisserie chatoyante, tableau fidèle de la vie quotidienne d'alors.

Un grand merci à Rouergue qui m'envoie un premier roman dont le titre est tout un programme

Il est temps de suivre un régime et d'apprendre à voler

Michelle Ballanger

Rouergue L'Estive
mai 2017
288 pages
20,00 €
ISBN
978-2-8126-1277-0

Présentation de l'éditeur

Adam est écrivain public. Tous les après-midi, il écrit pour les habitants de sa petite ville posée au pied des montagnes de Dracula. Des lettres anonymes, des lettres d’amour, des lettres pour ceux qui sont tout près, ou bien ceux qui sont partis en France, partis et jamais oubliés. Dans sa maison où ne vivent plus depuis longtemps sa femme et sa fille, parties et jamais revenues, Adam héberge depuis l’hiver dernier Dragos, vieux, sale, gros et vendeur de poids de son état. Et Adam a finalement peu de temps pour penser à lui-même. C’est une bonne chose. Penser à lui, c’est penser à celles qui lui manquent. Il ne veut pas. Mais alors qu’Adam écrit des lettres en poste restante, des poèmes, des testaments, alors que chacun raconte son histoire et que les mots suivent leur chemin, le moment vient où les forces sont réunies, où les choses sont prêtes à basculer. Oui, il faut parfois vingt ans pour écrire une lettre, mais il est grand temps de suivre un régime et d’apprendre à voler, il est grand temps pour Adam, et pas seulement pour lui.
Avec grâce, avec douceur et légèreté, Michelle Ballanger nous emporte dans un premier roman aussi chatoyant que le chapeau d’un magicien dont sortiraient un jeune homme qui tricote des écharpes, une femme qui a bien vécu de l’amour des hommes, une princesse qui fait la manche, et bien d’autres encore, chacun avec sa vie glissée dans celle des autres.

Merci également à Dominique de Rivages Payot , un recueil de nouvelles canines

Un chien en ville  -  Jules Gassot

Un-chien-en-ville

Rivages - Payot
140 pages.
 Paru en : Avril 2017
 Prix : 18.00 €
GENCOD : 9782743639907


Présentation de l'éditeur


Vous avez toujours rêvé de connaître les moindres pensées de votre chien ? Aux quatre coins du monde, Jules Gassot nous fait vivre cette expérience en retraçant dans dix courtes nouvelles le destin du meilleur ami de l’homme. Le chihuahua d’une starlette d’Hollywood ; le dalmatien d’un séducteur milanais ou encore le chow chow d’une esclave sexuelle chinoise addict à l’héroïne : tous ces chiens racontent avec sarcasme et ironie leur propre vie mais surtout celle de leur maître. Témoins privilégiés de nos bassesses les plus inavouables et de la superficialité de nos sociétés, qui de mieux placé qu’eux pour juger et questionner notre rapport au monde ? Avec une plume aiguisée et un humour décapant, Jules Gassot fait mouche à chaque fois. Il donne la parole à nos fidèles compagnons et nous fait vivre page après page une vraie vie de chien.

Un endroit d'où partir - 3. Une lettre et un cheval

Un endroit d'où partir   Tome 3
Une lettre et un cheval

Aurelia Jane Lee


531blog

Editions Luce Wilquin
Sméraldine
Parution 24/03/2017
14 x 20,5 cm
352 pages
ISBN 978-2-88253-531-3
EUR 22.-

Présentation de l'éditeur



Juan quittera-t-il un jour la route ? Finira-t-il par trouver l’apaisement ? Y a-t-il une femme, une seule, qu’il n’abandonnera pas pour de nouveaux horizons ? Parviendra-t-il, l’âge venant, à s’aimer suffisamment pour se pardonner l’impétuosité et les errances de sa jeunesse ?
Une lettre et un cheval retrace la dernière partie de la vie tumultueuse de Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores. Sorte de pèlerinage sur les lieux du passé, précédée d’une longue retraite qui ne l’assagira que partiellement, c’est la période de la maturité qui commence pour Juan, avec la découverte de sa paternité, d’inattendues retrouvailles amoureuses et de nombreux deuils à traverser.


Si vous avez loupé le début de la saga ?

Il suffit de cliquer sur la couverture des épisodes précédents.

  Résultat de recherche d'images pour "une vierge et une cuillère en bois"

Mon avis

Dernier volet de la saga, Juan a fait une nouvelle rencontre , celle de Rafael. Il est musicien, il s'installe près de lui dans une modeste cabane. Il trouve enfin une certaine stabilité.  Juan fait d'horribles cauchemars qu'il essaie de fixer sur la toile.  Il sculpte une autre vierge, une mater dolorosa, ses traits sont tristes.
Mercedes a aujourd'hui cinquante ans, Gabriel, soixante.  Juan ne les a plus revu depuis son dernier départ, depuis sa nouvelle fuite.

Teresa, sa nièce est jeune et jolie, une proie facile pour les hommes, elle rejoindra "todas las aves del cielo", l'école, orphelinat de Clara Luz.

Juan a 34 ans et a l'envie de revoir les siens, il écrit une volumineuse lettre à Mercedes qui lui apprend l'existence de son fils Esteban âgé aujourd'hui de 10 ans. Elle pense qu'il est préférable pour lui de ne pas venir de suite.  Au courant de ce courrier, c'est Transito qui rejoindra Juan.

Cela fait onze ans que Juan vit auprès de Rafael, il sculptera une troisième vierge et partira en pélerinage vers le couvent de son enfance.

En plus de la peinture, la musique et les arts dont l'écriture prendront une place importante dans le récit. Chemin faisant il rencontrera Remedios.  Elle est âgée de 38 ans et vit aujourd'hui avec Don Isaac, une fille est née de leur union, Amarilla.

Une lettre partira qui changera encore son destin.

Peu à peu des liens se tisseront entre les différents personnages de cette saga. Le monde est tout petit au final.

Une belle saga qui se termine, elle nous aura décrit la vie de Juan, un être hyper sensible hors du commun, à la recherche de lui-même.  Il cherchera durant toute sa vie sa foi dans l'autre par le biais de son art principal : la peinture mais aussi l'écriture.

J'ai aimé la plume, la douce ambiance créée qui a accompagné par un rythme parfois lent la vie de Juan et tous ceux qui gravitaient autour de lui.

J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette saga et de chacun des personnages y gravitant.
Une écriture délicate, très belle.

Ma note :  8/10


Les jolies phrases

Il se rendait compte à présent que l'univers était vaste et qu'il y avait deux moyens de l'explorer.

Le premier consistait à voyager, à aller à la rencontre des autres, à suivre leurs enseignements, à lire et à être sans cesse curieux. Le second consistait à s'isoler, à plonger en soi-même, au coeur de ses émotions, à écrire - ou peindre, ou crier, ou danser, marcher, s'asseoir, ne rien faire d'autre parfois que respirer, écouter et fermer les yeux.


Sans juger ce qui sortait de sa plume, de sa tête, tout le venin qui lui remontait du coeur. Comme on nettoie une plaie pour qu'elle guérisse plus vite, il déversa toute sa rage et, sous chaque émotion dont il se délivrait par l'écriture, il en trouvait une autre, qu'il laissait aller elle aussi pour finir par retrouver, sous les couches et les couches qu'il grattait et étalait sur le papier, des sentiments plus doux envers Mercedes et à l'égard de ce fils dont il venait d'apprendre l'existence.


Pouvait-on vivre sans se poser de questions ? D'où venait-on, que faisait-on sur Terre, quels choix fallait-il faire, comment aimer, ne pas souffrir ? Et pourtant, songea Juan, la religion semblait pour certains être justement la disposition inverse : il y avait des gens qui ne se posaient pas de questions, qui semblaient croire qu'ils avaient trouvé en Dieu la réponse définitive à tout et vivaient leur foi non comme un questionnement fécond, mais comme une certitude stérile.


De sa longue vie, Don Isaac Perez Munoz avait retenu une chose : il existe peu de véritables problèmes, et les solutions sont le plus souvent intérieures, et non immédiates, car se changer soi-même prend du temps.


L'amour impliquait le dialogue, la recherche d'un accord ; il devait être sans cesse réajusté et nourri par des expériences communes, ou personnelles mais partagées. L'amour était lui-même exigeant, difficile, mais gratifiant. Il était en fait très semblable à l'art, si ce n'était que la matière travaillée, en amour, était humaine, vivante, vulnérable, douée de conscience, et qu'il y avait entre elle et vous un attachement réciproque dont il fallait tenir compte. C'était l'art le plus difficile, en somme, et le plus beau. La jouissance et les déceptions, le doute et la joie : tout y était plus fort.


Il était exactement comme une corde de guitare : comme une chose infime qui, à sa juste position, bien accordée, participait d'une harmonie qui la dépassait et pouvait produire de la musique.


vendredi 21 avril 2017

Un endroit d'où partir 2. Une vierge et une cuillère en bois - Aurélia Jane Lee

Un endroit d'où partir   Tome 2
Une vierge et une cuillère en bois

Aurelia Jane Lee

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Editions Luce Wilquin
Sméraldine
Parution 07/10/2016
288 pages
ISBN 978-2-88253-527-6
EUR 20.-


Présentation de l'éditeur



On retrouve dans Une vierge et une cuillère en bois Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores à l’âge de vingt et un ans. Peintre abstinent, amant impénitent, chercheur solitaire, homme-arbre dont le bois semble craquer de toutes parts, il poursuit sa route, tentant de remonter aux origines de son existence.
La vie l’entraînera une fois encore, à travers d’improbables détours, vers de nouvelles amours et des horizons artistiques insoupçonnés, pendant que Don Isaac, Clara Luz, Remedios et tous ceux qui l’ont aimé se laisseront, eux aussi, surprendre par le destin. Car les êtres qui croisent la route de cet orphelin en ressortent à jamais transformés et libérés.



Aurelia Jane Lee (1984) possède un master en communication et a également étudié la philosophie. Elle vit et travaille à Bruxelles. Elle s’est fait connaître en 2006 avec un premier roman intitulé Dans ses petits papiers, salué par la critique.
Un endroit d’où partir, sa saga en plusieurs volumes, dévoile une nouvelle facette de son imagination et entraîne le lecteur au cœur d’une Amérique latine fantasmée.


Mon avis

Cela fait douze ans que Juan Esperanza Mercedes de Santa Maria de los Siete Dolores aujourd'hui âgé de 21 ans,  a quitté le couvent et n'a plus vu Mercedes et Gabriel.

Juan est toujours à la recherche de ses racines, à la recherche de lui même.  Il a à nouveau tout quitté pour reprendre la route et trouver refuge  dans un couvent où il sculptera une madone. Cette madone est véritablement magnifique, c'est avec elle qu'il reprendra la route glanant par ci par là l'aumône jusqu'au jour où il arrivera au village de Mercedes et Gabriel.  Emotion des retrouvailles.

Juan éprouve deux manques en lui, la peinture et faire l'amour.  Il succombera à la tentation hésitant entre deux amours et prendra à nouveau la fuite laissant derrière lui en souvenir une cuillère en bois et un lien très important.

On retrouvera Dona Rosa, la quarantaine.  Sa fille, Clara Luz comblera un vide en créant une école, orphelinat hors du commun "Todas las aves del cielo" , laissant une grande place aux arts et talents de ses pensionnaires.

De nouvelles rencontres pour Juan, Lourdes, Montseratte.....On retrouvera avec plaisir Don Isaac et Remedios.

Cette saga se poursuit nous donnant tour à tour des nouvelles de chacun. Juan est toujours à la recherche de lui-même, amour et peinture restent ses principaux moteurs.

Ce peintre hors du commun a une sensibilité extrême. Il se pose beaucoup de questions dont l'incidence de son comportement sur la vie des autres.

Une ambiance agréable, une écriture visuelle, très narrative  m'ont encore fait passé un agréable moment de lecture.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

Il était persuadé que c'était en attendant le moins qu'on recevait le plus.

Il était de ces hommes que les femmes excusent d'avance et dont elles rêvent d'être le parfait complément.

Il était bien placé pour savoir que si l'on a trahi ou abandonné quelqu'un, cela ne se rachète en aucune façon.  Cela dure forcément toute une vie, quoi que l'on fasse.

Se pouvait-il qu'un simple geste, une heure dans une vie, une décision prise un peu trop vite, pût ainsi mener toute une existence dans une impasse ?  Et faire souffrir tant de personnes ?

Les gens têtus sont les plus difficiles à aider, quelle que soit l'amitié qu'on éprouve pour eux.

Les femmes n'avaient pas l'air aussi tourmentées par leur organe génital.

Le bonheur n'était-il pas qu'une tournure d'esprit, que l'on pouvait finalement adopter quoi
qu'il arrive ?
Etait-il possible de devenir un être humain bon, sain, sans impact négatif sur l'existence des autres ?

Maintenant, c'étaient les chevaux qui lui enseignaient la patience, la douceur, l'écoute et la confiance.

Toucher et regarder sont deux façons très différentes d'appréhender les choses, même si, le plus couramment, ces deux perceptions sont liées et influent l'une sur l'autre.

Si être mère pouvait causer bien des douleurs, il n'avait jusqu'alors pas vraiment envisagé que ne pas être mère pouvait être douloureux également.

Certes c'était peut-être bien ça l'amour : prendre et accepter ce qui naissait de soi.  Aimer et peindre étaient définitivement liés.

Le pouvoir de changer appartenait à chacun, et l'on ne pouvait y forcer personne.





Si vous prenez en route voici l'avis sur le tome 1

Cliquez sur la couverture pour lire le résumé



mercredi 19 avril 2017

Calcaire - Caroline de Mulder

Calcaire

Caroline de Mulder

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Actes Sud
Actes Noirs
Février, 2017
13,5 x 21,5
224 pages
ISBN 978-2-330-07333-6
prix indicatif : 19, 80€ 

Présentation de l'éditeur


Sur la route de Maastricht, une villa s’effondre brutalement, et son occupante occasionnelle, la fragile Lies, ne donne plus de nouvelles : son ami Frank Doornen la cherche partout. L’enquête de cet ancien soldat se tourne vers le propriétaire de la villa, amateur de jolies femmes et industriel véreux, qui stocke illégalement dans d’anciennes carrières de calcaire des déchets hautement toxiques pour l’environnement. Avec Tchip, ferrailleur à la petite semaine et recycleur impénitent, Frank va s’aventurer dans les souterrains labyrinthiques à la recherche de Lies. Mais la jeune femme reste introuvable.

Une Flandre dézinguée et glauque abritant une société à la marge, où des femmes-enfants croisent des post-adolescents radicalisés ; une clique d’écolos alternationalistes installés là en protestation ; l’épouse de l’industriel retrouvée assassinée… Après le glamour désenchanté qui caractérisait son roman Bye Bye Elvis, Caroline De Mulder nous fait goûter, de son écriture âpre et sonore, au plaisir d’un conte noir aux personnages cabossés, où les ténèbres des galeries désaffectées reflètent celles des âmes.

L'auteur nous en parle



Nationalité : Belgique
Né(e) à : Gand , le 07/08/1976
Biographie :

Caroline de Mulder, née à Gand en 1976, est un écrivain belge de langue française. Elle réside à la fois à Paris et à Namur où elle est chargée de plusieurs cours de littérature aux Facultés Notre- Dame de la Paix.

Élevée en Néerlandais par ses parents, elle alterne ensuite des études en français et en néerlandais, primaires à Mouscron, secondaire à Courtrai, philologie romane à Namur, puis à Gand et enfin à Paris.

L'auteur qui aime dire avoir deux langues maternelles, a donc appris à écrire en néerlandais et à lire en français.

En 2010 , son premier roman "Ego Tango" (consacré au milieu du tango parisien, milieu qu'elle a elle même fréquenté assidûment), lui vaut d'être sélectionnée avec 4 autres écrivains pour la finale du prix Rossel. Elle est la cadette de la sélection et remporte le prix.

Elle publie en 2012 un premier essai : "Libido sciendi : Le Savant, le Désir, la Femme", aux éditions du Seuil. La même année, elle publie également un second roman ("Nous les bêtes traquées", aux éditions Champ Vallon) lors de la rentrée littéraire.

Chez Actes Sud, elle punlie, en 2014, "Bye Bye Elvis" et, en 2017, "Calcaires".


Source Babelio

Mon avis

Quatrième roman pour ma compatriote Caroline de Mulder.

Un roman noir, très noir je vous préviens de suite.  Direction : le nord de la Belgique, Riemst dans le Limbourg pas très loin de Maastricht.

C'est la région natale du Lieutenant Frank Doornen, 34 ans, il se remet d'un AVC survenu dix-huit mois plus tôt.  Suite à sa maladie, il est souvent impulsif, victime d'accès de violence, d'absences aussi.

Il est à la recherche de Lies dont il est tombé amoureux.  Lies c'était aussi Mona lorqu'elle bossait comme prostituée au club Kiss.  Lies était aussi une ancienne maîtresse d'Orlandini, un industriel pas très net.  C'est le roi du déchet et de leur recyclage.

Lies logeait à la Villa des Roses appartenant à son ex amant, celle qui s'est effondrée assez étrangement.  Il n'en reste rien mais Frank repère un drôle de signe rouge, une sorte de S, un Wolfsangel, emblême d'un parti nationaliste flamand. Il veut en savoir plus.

C'est de plus en plus étrange car ce n'est pas la seule propriété d'Orlandini à avoir explosé !

Aidé de Tchip, un as de la récup et de l'informatique, Frank va mener son enquête dans les sous-sols limbourgeois.  Il y a en effet un véritable réseau de galeries souterraines, des galeries calcaires s'étendant sur des centaines de kilomètres.  Que cachent-elles ?  Elles ont servi de cachettes durant la guerre.  Ce sous-sol calcaire sera un personnage à part entière du roman, ce sera un élément essentiel du récit.

J'ai beaucoup apprécié les petits proverbes en néerelandais, la dualité de la langue.

Des personnages  atypiques, très noirs, particuliers.  Un univers spécial mais je me suis attachée au personnage de Frank Doornen qui veut à tout prix sauver Lies qui le sauvera peut-être à son tour ?

Des personnages torturés, cabossés, comme les galeries glauques dans lesquelles nous emmènent Caroline de Mulder avec une plume âpre, dure, puissante qui n'est pas dénuée de poésie.  La construction est maîtrisée, de courts chapitres continus, simplement numérotés nous entraînent au plus noir, au plus profond de l'âme humaine.  Un sentiment d'angoisse grandit lors de la lecture qui sonne encore plus à voix haute.  Une découverte très intéressante que je vous conseille vivement.

Mais que cache Orlandini et ses proches ?  A vous de le lire pour le savoir.

Ma note : 8.5/10


Les jolies phrases

Faut dire qu'ici avec les carrières, tout est construit sur du vide.  On marche sur du creux, sur des oeufs, une coquille vide mijn lieutenant, ici c'est pas le ciel qui nous tombera sur la tête, c'est nous qui tomberons la tête en bas.

La mort des uns est le pain des autres de één zijn dood is de ander zijn brood.

Il aime les filles soufflées dans du verre, qu'un rien abîme ou brise, les pauvres choses tombées dans de sales griffes, souvent les leurs, leurs propres petits ongles peints d'une couleur agressive, comme s'il pouvait les en tirer, et ce sont des histoires qui ne marchent jamais.

Les enfants sont de petits animaux vicieux qui en veulent toujours plus, tout en feignant de fuir.  Ils feignent de fuir pour mieux se sentir attrapés, blottis, adorés.  Ils disent ne pas vous aimer, rien que pour voir si vous les suivrez plus loin, plus vite.  Ce sont de petits hommes déjà, avec des manières et des ruses d'homme, pourtant c'est moi qui aurai le dernier mot mon amour.

Ce n'est pas le pardon qui calme la colère, c'est la justice.

Tout détruire.  Tout nettoyer, tout laver, et c'est comme si cette pluie qui n'arrête pas de tomber allait effacer, L'eau claire passera dessus, sur ce gâchis toute cette saleté, une eau si belle qu'on voit à travers, claire comme les yeux de maman, et qui emportera ça et le reste. Vider, raser les lieux, enterrer.  Enterrer profond et quand ça remontera, quand l'ordure remontera, car elle revient toujours à la surface, il sera loin.  En attendant, restera que la pureté et la mort.  Des enfants lavés sous la pluie.  De la pierre rincée.

La vie est liquide et chaude, la vie est molle, elle s'en va.  Il commence déjà à sécher sur ses os et quand la vie l'aura quitté tout à fait, il va devenir raide et aride et rejoindre la pierre, il sera enfin dur comme son coeur, et pur comme la mort.





lundi 17 avril 2017

Case Prison. Un jeu d'échec - Alessandra D'angelo

Case Prison.  Un jeu d'échecs.

Alessandra d'Angelo

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Academia  L'Harmattan
ISBN : 978-2-8061-0314-7
novembre 2016
196 pages
EAN PDF : 9782806108654
Prix : 19 €

Présentation de l'éditeur

Alors que nous sommes au coeur de l'Europe, Guantanamo se vit chez nous, en les murs, dans l'indifférence la plus générale. Enfermement pur et dur, cette option politiquement correcte simpliste ne fait que surseoir à statuer. La tension carcérale est à son comble et nous risquons l'explosion ! Faut-il une nouvelle évasion, une nouvelle prise d'otage, des agents pénitentiaires en grève, parce que dépassés, pour une vraie prise de conscience? Faut-il de nouvelles radicalisations, de nouveaux attentats? Une généalogie carcérale héritée des cachots du Moyen Âge, qui enferme pour punir et redresser, a démontré à suffisance son cuisant échec. Paroxysme de ce choix politique, le nombre de nos détenus est en augmentation constante.
Pour casser cette spirale infernale, la question se pose, dès lors, aujourd'hui, de savoir ce que nous voulons faire de nos prisons et quel statut nous voulons pour nos détenus? Notre politique pénale ne deviendra cohérente, et donc profitable à la société civile à protéger, qu'au prorata d'une doctrine carcérale efficace, pédagogique et avant tout humaine. Les "a priori" véhiculés dans la société civile ne doivent pas être synonymes d'abandon de cette responsabilité de l'État. À ces conditions de réforme nécessaire seulement, la prison pourra alors devenir l'exception, tandis que la prévention de la récidive l'objectif. Donner un sens à la peine est la clé de voûte pour résoudre le problème chronique de l'enfermement. Parce que penser à ce pourquoi on est là, pour ne pas y retourner, donne à réfléchir et réfléchir permet de commencer à sortir d'une case.

Alessandra d'Angelo



Journaliste d'investigation
Presse écrite - Chroniqueuse radio
Auteur - conférencière - relations presse


Juriste de formation, titulaire d’un Master en Droit Européen, ex-avocate au Barreau de Bruxelles, journaliste d'investigation judiciaire, chroniqueuse radio et auteur, Alessandra d’Angelo est une femme passionnée par les innombrables faits de société qu'elle couvre, mais surtout, par l'humain qu'ils recèlent.

Vous voulez-en savoir plus, visitez son blog 

Mon avis

Un tout grand merci à Alessandra d'Angelo de m'avoir permis de lire son essai.

En route pour le monde carcéral en Belgique.  C'est dur car le constat n'est pas très brillant mais c'est passionnant.  L'écriture est très agréable.

Divers reportages dans le monde carcéral nous amènent à des tas de réflexions. C'est fluide, différents registres sont traités par le biais de courts chapitres.

On y parle de la surpopulation carcérale, un exemple la prison de Forest prévue au départ pour 469 détenus, en contenant 746.

Au terme de cette lecture, on se rend compte qu'il y a beaucoup de mesures à prendre pour changer les choses.

Le monde carcéral actuel amène à plus de récidives, de radicalisation.  Le manque d'humanité dans les prisons est flagrant, il faut remettre en cause la formation des gardiens, le manque de respect et d'humanité et ce n'est pas en construisant plus de prisons que l'on règlera les problèmes.

J'ai été sidérée d'apprendre que 30 % des enfants élevés en prison deviendrait un jour délinquant. La prison mène à la radicalisation, c'est évident.  Il n'y a pas assez d'écoute.

La prison de Marche me semble sortir du lot et permettre le respect de l'être humain.

Pour s'en sortir, il est clair qu'il faut beaucoup de volonté au détenu.  Le parcours de Mathis qui remet en cause la libération conditionnelle est aussi une aberration.

Notre système oublie souvent la présomption d'innocence et 40 % des détenus sont en détention préventive, l'erreur judiciaire existe aussi.  Le bracelet électronique est peut-être une alternative.

Le témoignage de Jean-Marc Mahy est la preuve que l'on peut s'en sortir, trouver une renaissance grâce à l'éducation.  J'ai vu son spectacle  il y a quelques mois : "Un homme debout".  Il a été reconnu d'utilité publique en 2013.  Il explique aux jeunes ce qu'est la prison, l'enfermement, son parcours, comment il en était arrivé là.  Si vous avez l'occasion, allez le voir.

Un livre à lire car c'est avec une prise de conscience collective que l'on pourra peut-être changer les choses.


Ma note : 8.5/10



Les jolies phrases

Dans les milieux du renseignement, on a l'habitude de véhiculer un vieux dicton de grand-père : Les Good Guys, les flics, doivent avoir de la chance tout le temps et tous les jours.  Pour les Bads Guys, il suffit d'avoir de la chance une fois pour réussir.

Une chose est sûre, un homme à qui l'on ne donne pas de sens à sa peine peut se transformer en fou dangereux, à l'identique de Nordine Amrani, le tueur de Liège, ou de Mohamed Merah qui sont tous deux passés par la case prison, just avant de perpétrer leur massacre.

Prier et réciter des prêches leur permet d'occuper leurs esprits emprisonnés.

C'est dingue, cocon privilégié bordé de dentelles pour les uns, jungle implacable sans balises pour les autres.  Les hommes ne naissent décidement pas égaux en droits.

La prison infantilise et déshumanise.

La peine de mort a été abolie mais végéter dans l'errance n'est-il pas une petite mort.

Quand j'appelle un détenu "Monsieur", il n'en croit pas ses oreilles et m'en remercie.

Exercer la justice n'est pas un pouvoir, mais une responsabilité.

J'ai payé ma dette à la société.  Et si on ne répare jamais, on se restaure.  J'essaie de donner un sens à ma vie, pour ne pas tuer mes victimes une seconde fois.  C'est ma Renaissance.

N'oubliez jamais qu'il n'y a rien de plus pauvre qu'une prison en termes de substance.  Elle vous vide juste de la vôtre.






dimanche 16 avril 2017

Un million d'éléphants Jean-Luc CORNETTE et VANYDA

Un million d'éléphants

Jean-Luc Cornette et Vanyda




Futuropolis
Un récit de Jean-Luc Cornette. Dessin et couleur de Vanyda

Première parution : 03/01/2017
195 x 265 mm
160 pages
Prix de vente : 23 €
ISBN : 9782754810777


Présentation de l'éditeur

Le Laos, au sud-est de l’Asie est surnommé le pays du million d’éléphants et du parasol blanc. Une terre de splendeurs dont la réalité politique fut sans poésie. Le pays a connu des guerres successives. En 1975, la monarchie tombe. Une dictature communiste advient. Le père de Vanyda est né au Laos. Vanyda naît en France. Elle a attendu vingt-cinq ans avant de découvrir le royaume de ses ancêtres. Jean-Luc Cornette l’accompagnait. C’est ici le récit romancé d’une génération sacrifiée. Ceux qui ont pu, ont fui leur pays natal. C’est le portrait de ceux qui ont pu se reconstruire aux quatre coins du monde, et l’amour de leur terre natale qui les pousse, un jour, à revenir au Laos. Et d’y conduire leurs enfants.


Inspiré par la vie de sa famille, Vanyda raconte l’histoire du Laos, des années 30 à aujourd’hui. 80 années durant lesquelles ce pays d’Asie du Sud-Est connut la guerre d’Indochine et du Vietnam, et devint dans la douleur une dictature communiste. Un récit choral écrit par Jean-Luc Cornette, qui remémore les bouleversements d’un pays à travers les blessures et les espoirs de ses habitants.


Mon avis

Le royaume d'un million d'éléphants est le nom ancien du Laos.  C'est là que Jean-Luc Cornette et Vanyda nous emmènent aujourd'hui.  Un voyage dans le temps et dans l'espace car c'est quatre-vingt années de l'histoire d'une famille qui nous est contée.  C'est aussi l'Histoire du pays avec un grand H.

Un roman graphique qui s'adresse à un lecteur attentif car il est vrai que la lecture n'est pas simple, les personnages et lieux multiples demandent vraiment beaucoup d'attention.  Il faut prendre le temps pour la lecture, se poser.

Les paysages sont magnifiques et nous font revivre culture et traditions ancestrales.

Cette histoire en fait, c'est l'histoire de la famille de Vanyda, et en parallèle celle d'un ami Hmong issu des minorités montagnardes dont ni les droits, ni l'identité ne sont reconnus. Cela poussera beaucoup de laotiens à l'exil en France ou ailleurs, un peuple déraciné, à la recherche de leur place dans la société.

On nous conte principalement l'avénement du communisme et l'importance de la religion et des superstitions.

Cela commence en 1935, Visaray voit son père mourir pris à son propre piège à tigres.  En 1943, Visaray portera l'uniforme du bataillon des chasseurs laotiens.  A Luang Prabang, il joue d'un instrument de musique - un so i - et deviendra musicien de la garde royale.  Il épousera Phangsali, cuisinière au Palais Royal.  Nous sommes en pleine guerre d'Indochine.  Le roi Sisavang décèdera en 1954, laissant la place à son fils Savang Vattara.  Entretemps se déroulera la bataille de Diem Bien Phu en 1954.

Le 2 décembre 1975 , le  Pathet Lao (parti communiste) renversera le roi et prendra le pouvoir.  Un communisme bien accueilli au départ car source d'espoir, imposera bien vite la dictature.

Un graphisme très plaisant, des paysages magnifiques.  Un roman graphique très instructif.

Ma note : 7.5/10

Une jolie phrase

Nous vivons des moments difficiles.  Nous sommes des roseaux penchants. On doit s'adapter.



Comme Jean-Luc Cornette est belge, j'en profite pour publier dans le cadre du mois belge.



samedi 15 avril 2017

La station balnéaire qui attendait la mer - Bertand Menut

La station balnéaire qui attendait la mer

Bertrand Menut

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Paul & Mike éditions
ISBN : 9782366510966
200 pages
Format 20,3x13,3
14.00€

Présentation de l'éditeur


Bogart est un habitué des boulots insolites – il a été testeur de grille-pain pour un magazine féminin. Lorsque le très sérieux bureau d’accommodation des vieux diplômes lui propose un poste de gardien de phare, il accepte sans hésiter. La mer est pourtant loin, mais les spécialistes sont formels : elle arrive !
Bientôt, la hausse du niveau des eaux transformera cette ville de province en une grande station balnéaire.
Et dire que la population n’a que quelques mois pour se préparer à cette formidable aubaine…


Mon avis

Bogart rejoint le bureau d'accomodation des vieux diplômes, il est attendu par le maire qui a une mission hors du commun a lui confier : il sera gardien de phare en plein milieu de la ville.

Etrange !  Un phare démonté pièce par pièce et reconstruit sur la petite colline dans la ville.  En effet, les experts sont formels la mer approche suite au réchauffement climatique.  Elle s'arrêtera dans sa ville de province qui deviendra une grande station balnéaire.

Un pitch tentant vous en conviendrez ! Après cela je ne savais pas trop à quoi m'attendre ?  Il y a comme un air de surréalisme vous ne trouvez pas ?  Normal l'auteur est bien de notre plat pays.

Bertrand Menut nous convie dans ce premier roman dans un voyage hors du commun, dans un monde étrange avec des personnages et des situations déjantées où vivent parfois des personnages sans queue ni tête , un petit voyage en absurdie quoi que ...

Artaban est un pote de Bogart, amis depuis leurs années "d'universiteries", il dissoudra l'école "Je m'en foustiste" après avoir assisté à une conférence sur les ammonites, rencontré l'amour de sa vie, il participera à un holp up...  Il viendra régulirement voir son ami Bogart et Miss Gable dans son phare.

Le magasin "Tout en suédois" a un franc succès car les intérieurs ne sont meublés que de ces meubles en kit, avec un détail à chaque fois de la page du célèbre catalogue.  Vous l'avez compris, ce roman ne manque pas d'un certain humour.

Il y a aussi une machine PiR-Hal1 qui crée des rondelles de bois en veux-tu, en voilà.  Et le personnage de Paul Claudel se promène allègrement dans le récit.

Humour décalé au rendez-vous.  De petites saynètes décalées se suivent et ne se ressemblent pas formant un tout agréable à lire.  Mentions spéciales pour les annotations qui sont un roman à part entière, j'ai beaucoup ri.

Un univers bien particulier qui se laisse lire avec un certain plaisir, j'ai vraiment été surprise car je ne m'attendais pas à celà.  Je ne sais pourquoi mais durant la lecture j'ai pensé à Vian, Sartre, Perec et Magritte.  C'est truffé de clins d'yeux à la littérature, au cinéma, un chouette voyage en absurdie.

Et ce qui ne gâche rien le livre objet est magnifique tant au visuel qu'au toucher.  Merci aux éditions Paul & Mike de m'avoir donné l'occasion de faire cette découverte.

Ma note : 8/10

Une jolie phrase

Comme ils étaient fort nombreux et que la salle était trop petite pour accueillir tout le monde, le directeur leur avait demandé de laisser leur ego au vestiaire puis d'aller "se fondre au papier peint ou se coller au plafond...mmh,mmh je m'en fiche".








Le gardien des choses perdues - Ruth Hogan ♥♥♥♥♥

Le gardien des choses perdues

Ruth Hogan





Actes Sud
Février, 2017
11,5 x 21,7
352 pages
traduit de l'anglais par : Christine LE BOEUF
ISBN 978-2-330-07304-6
prix indicatif : 22, 50€


Présentation de l'éditeur

Londres, mai 1974. Anthony Peardew attend sa fiancée, Thérèse. Celle-ci est étonnamment en retard. Il est loin de se douter qu’elle n’arrivera jamais, gisant au centre de l’attroupement qui s’est formé quelques centaines de mètres plus bas sur la chaussée. De retour chez lui ce même jour, Anthony réalise qu’il a égaré le médaillon que Thérèse lui avait confié, rompant ainsi la seule promesse qu’elle lui ait jamais demandé de tenir. Le coeur brisé, il passera le restant de son existence à collecter des objets trouvés au hasard de ses promenades, dans l’espoir de pouvoir un jour les restituer à leurs propriétaires.
Désormais âgé de soixante-dix-neuf ans, le vieil homme décide de léguer sa demeure victorienne et les “trésors” qu’elle recèle à sa fidèle assistante Laura, qu’il pense être la seule à même d’accomplir la mission qu’il s’est donnée. En exprimant ses dernières volontés, il est loin de se douter de leurs répercussions et de l’heureuse suite de rencontres qu’elles vont provoquer…
Histoire d’amour et de rédemption, Le Gardien des choses perdues explore la magie des objets, le sens qu’ils donnent à nos vies et les liens inattendus qui nous unissent aux autres. Ce premier roman enchanteur, à l’humour et au charme irrésistiblement british, est en cours de traduction dans quinze pays.


Mon avis


Une couverture magnifique qui attire le regard, un titre intriguant : "Le gardien des choses perdues" est notre lecture commune du mois avec Julie.
C’est un premier roman et je vous le dis de suite, un joli coup de cœur.

Tendresse, douceur au rendez-vous.  Un livre feel good, à l’ambiance british, très cosy.

L’histoire commence il y a plus de quarante ans.  Nous sommes à Londres en mai 74.  Anthony Peardew attend sa fiancée Thérèse.  Elle n’arrivera jamais, son cœur ayant cessé de battre !

De retour chez lui, il se rend compte qu’il a perdu le médaillon qu’elle lui avait donné.  Il avait fait la promesse de toujours le conserver sur lui.  Il a le cœur brisé.  Cet objet perdu était le fil qui les reliait l'un à l'autre. Anthony commencera à collectionner et répertorier les choses perdues, espérant pouvoir les rendre à leur propriétaire, comme lui aurait aimé retrouver ce petit bout de Thérèse.

Anthony a aujourd’hui 69 ans.  Il sent sa fin proche.  Il a décidé de léguer sa maison à Laura, son assistante depuis six ans.  Elle a le cœur sur la main, il sait qu’elle comprendra sa quête et fera son possible pour retrouver les propriétaires des choses perdues.

Laura occupera donc Padua, ce beau domaine.  Avec l’aide de Sunshine, une petite demoiselle un peu spéciale et Freddy, elle tâchera de remplir sa délicate mission.

L’écriture occupe une place importante dans ce roman. Anthony était écrivain, il trouvait l’inspiration de ses nouvelles dans ces choses perdues, il les mettait en scène, leur trouvait un destin, ce qui lui a permis de publier un premier recueil, et de croiser la route de Bomber, un éditeur dont nous suivrons l’histoire en parallèle.

Une écriture dont je suis tombée sous le charme, très british.  L’ambiance m’a un peu fait penser, allez savoir pourquoi à  « La dernière conquête du Major Pettigrew » d'Helen Simonson.  Une ambiance bien agréable.  Surprenant de voir que le pouvoir des choses influencent nos vies.

Je n’ai pas envie de lever plus le voile, lisez-le… vous passerez un excellent moment.


Un gros coup de




C'est ma LC avec Julie des Petites Lectures de Scarlett 






Les jolies phrases


Le rêve était toujours le même. Une quête sans fin, sans qu'il ne découvre jamais l'unique objet qui lui aurait rendu la paix.


Une vie encore marquée de cicatrices, lézardée, déformée, qui néanmoins valait d'être vécue. Une vie avec des échappées de ciel bleu dans la grisaille, comme le morceau de ciel qu'il tenait en ce moment dans la main.


Il était finalement épuisé par une vie entière de remords et de chagrin... Mais au moins ses larmes témoignaient qu'il avait fait le bon choix. Elle était capable de ressentir la douleur et la joie d'autrui et de leur attacher de la valeur.


Elle comprenait que les choses avaient une valeur bien plus grande que l'argent ; elles avaient une histoire, une mémoire et, plus important, une place unique dans la vie de Padua.


Tel était donc le royaume secret d'Anthony, une ménagerie d'âmes abandonnées, étiquetées avec méticulosité, aimées.


S'agissait-il d'un musée consacré aux pièces manquantes des vies des personnes réelles, ou d'une réserve d'insppiration pour la fiction d'Anthony ? Des deux peut-être ?


Si tu n'as jamais la tristesse, comment sais-tu à quoi heureux ressemble ? demanda-t-elle. Et, d'ailleurs, tout le monde meurt.


Mais il perdait aussi des choses. Il perdait maintenant ses mots en abondance, comme un arbre perd ses feuilles en automne.


Eunice savait qu'il n'y aurait qu'une seule chance; un instant pendant lequel tout l'amour éprouvé pour cet homme se cristalliserait en l'inconcevable force qui lui serait nécessaire.