vendredi 30 avril 2021

A la découverte de la maison d'éditions FDeville

A la découverte des éditions FDeville






J'ai découvert une maison d'éditions de chez nous que je ne connaissais pas du tout.  J'ai eu envie d'en savoir plus et en ce dernier jour du #moisbelge je me suis dit que ce serait sympa de le partager avec vous.


"Parce que le livre est un magnifique outil de transmission de la pensée humaine, parce que la pensée et la parole partagées permettent d’ouvrir l’esprit et le champ des possibles.

Les auteurs que nous choisissons de publier sont des libres-penseurs, des hommes et des femmes au cœur de l’action, qui partagent leur vécu ou leur imaginaire en quête de sagesse et d’un monde meilleur."

C'est ce que vous découvrirez en vous rendant sur le site de cette jeune maison d'éditions.

Voici le lien de leur site : ici  

Merci à Frédéric Deville d'avoir répondu à mes questions.

Quand est née la maison d’éditions et comment ?

La maison d'éditions s'est vraiment structurée fin 2019, lorsque nous nous sommes décidés à nous lancer pleinement dans cette aventure.

 

Comment et/ou pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de vous lancer dans l’édition ?

Les éditions F deville sont le fruit de libraires passionnés depuis plus de 25 ans, Cathy Decreton et Frédéric Deville. (Ils ont créé la librairie abao à Bruxelles.)

Au fil de rencontres est venue l’envie de publier des auteurs et des textes qui leur tenaient à cœur.

 

Quel est votre registre ?

Nous publions de la littérature, des contes, des livres pour enfants, des essais, ... Tout ce qui nous plaît. Nous accordons de l'attention tant à la qualité de "l'objet" livre qu'à celle de l’écriture et des images. Nous voulons aussi accompagner les auteurs dans la durée et construire une politique à long terme. Les éditions F deville constituent une maison d’édition indépendante et généraliste, ouverte à tous les médias qui façonnent la vie contemporaine.

 

Y a-t-il un travail rédactionnel avec les auteurs ?  Des conseils, relecture, retravaillez-vous ensemble le manuscrit ?

Oui. Bien sûr, cela dépend de l'aboutissement des manuscrits. Certains ne sont presque pas retouchés, d'autres sont retravaillés en profondeur.

L'édition est un travail commun entre l'auteur et l'éditeur pour arriver à produire un ouvrage de qualité.

 

Combien de parutions par an ?

Une dizaine pour l'instant.

 

Le livre aujourd’hui c’est compliqué, encore plus j’imagine depuis un an ?  Ou le public au contraire lit plus étant privé de ses autres » libertés » ?

Les lecteurs lisent et le confinement a redonné le goût de la lecture à certains.

Depuis ce satané virus, il est clair que certaines mises en place ont été désolantes. Ainsi, à sa sortie, un ouvrage de Pierre Guelff sur Victor Hugo, qui avait été fort bien accueilli par les libraires, avait trouvé place sur tous les étals de la FNAC ou Cultura jusqu'aux petites librairies indépendantes. Le lendemain de la livraison de ce titre s'installait le premier confinement... Flop.

Plus dur que le savoir-faire, il faut faire savoir. C'est souvent la presse qui détermine le choix des lecteurs. Depuis peu, nous travaillons avec Gilles Paris (écrivain qui est aussi attaché de presse) pour faire parler de nos ouvrages.

 

Comment êtes-vous distribué ?

Nous sommes distribués en France et en Belgique par Pollen. La CEDIF se charge de la diffusion.


Merci à Frédéric Deville d'avoir répondu à ces quelques questions.


Il existe cinq collections :

- Oeuvres au rouge :

Une collection consacrée aux romans. Des créations originales en littérature française.

Je découvrirai bientôt deux titres :



- Les tribulations de Monsieur le Conte :


Depuis le berceau des temps, les contes sont des passants de sagesse. Ils libèrent leurs auteurs de toutes contraintes qui pourraient restreindre la puissance de leur imaginaire.

Cette collection propose des créations originales tous publics.

- Une collection jeunesse

- Une collection Beaux livres
















- Les carnets littéraires des amateurs de pavés mosaïques



La Franc-Maçonnerie est un sujet inépuisable. Puisant ses racines dans toutes les traditions, elle est héritière d’une méthode qui pourrait contribuer à l’éveil de chacun.

Cette collection propose des ouvrages originaux à l’attention tant des francs-maçons que des profanes intéressés.


Allez vous promener sur leur site qui est très agréable.

Une belle découverte.




mardi 27 avril 2021

Le fils du matador - Francisco Palomar Custance

Le fils du matador - Francisco Palomar Custance









Diagonale éditions
Parution : le 12 février 2021
Pages : 240
Isbn : 9782930947020
Prix : 18.50 €


Présentation de l'éditeur


Quête initiatique, ce premier roman nous emmène sur les pas d’un jeune espagnol, ayant fui avec sa famille la dictature de Franco. Rodrigo rêve de devenir matador comme son père, le grand Don Jésus.

La rage au ventre, la furia au corps, Rodrigo n’a de cesse de fuir l’école pour retrouver son terrain de jeu et y affronter son taureau. A la mort de Franco, tout bascule.

L'auteur




















Photo : Stephen Wincke


Né en 1963 en Belgique, de parents espagnols, Francisco Palomar Custance a suivi une formation de comédien et de mime. Il a réalisé et écrit plusieurs courts métrages.


Le fils du matador est son premier roman.


Mon avis

Cela fait six ans que la famille Fuentes Aguilar est arrivée en Belgique fuyant le régime franquiste espagnol.  Don Jésus et Rosa, leurs enfants ;  Rodrigo l'aîné a 11 ans, sa soeur Lola et le petit Sussito.

Ils vivent dans un logement social qui leur a été attribué à leur arrivée avec une famille italienne comme voisine. Don Jésus a travaillé six mois dans la mine et depuis il est malade, dépressif et alcoolique, il passe ses journée à boire au bistrot de Patricia pendant que Rosa fait des ménages pour subvenir aux besoins de la famille.

Rodrigo lui n'aime pas l'école, il vit dans sa bulle avec un seul rêve; devenir matador comme son père.
Avec ses potes il fait les 400 coups dans le cimetière devenu son terrain de jeu.  Il dessine beaucoup et est nostalgique de son enfance heureuse laissée en Espagne.  Il fantasme le père héros et est complètement déconnecté de la réalité. 

1975, Franco s'éteint, tout peut basculer, les espoirs d'un retour au pays, d'une autre vie.  La joie éclate, tout redevient possible mais pour Don Jésus c'est plus compliqué.

C'est un roman très visuel concernant les rêves et espoirs de Rodrigo.  On sent la nostalgie, la mélancolie des déracinés.

Un premier roman très intéressant. 

Ma note 7.5/10


Les jolies phrases

Un Espagnol des grands espaces ensoleillés comme lui ne pouvait pas s’acclimater à un tel travail aussi rapidement. Il fallait des siècles pour s’accoutumer à ce pays, pour accepter que sa pluie glaciale et pénétrante vous tombe dessus continuellement. Un pays où il fallait vivre l’été à toute vitesse comme si son retour était remis en question chaque année.

La sécurité sociale était le seul cadeau : le seul rayon de soleil tombé du ciel de ce pays froid.  Cadeau déposé dans ses mains par le facteur chaque premier du mois avec une régularité enivrante. 

Ecoute Rodrigo.  Là, dehors, dans le monde, il y a déjà tellement de mensonges... Tu vois, si nous, dans notre famille, on se met à mentir aussi, c'est la fin du monde.  Tu comprends ça, Rodrigo ?  

Quand ton mari devient un clown, tu ne rigoles plus tous les jours.

- Je veux dire, tu te sens plus otalien ou tu te sens plus belge ?
Angelino attrapa une serviette et s'essuya les mains à son tour en examinant son fils .
- Moi, je me sens bien, Sylvio, je me sens très bien. Mi sento molto bene capisci ?.



dimanche 25 avril 2021

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire.

Les petits derniers. 


Ils sont au nombre de six dont, mois belge en cours oblige, quatre auteurs de mon pays.

Le Prix Laure Nobels récompense chaque année un.e jeune auteur.e. entre 15 et 24 ans, cette année dans la catégorie 19-24 il est attribué à Clarisse Debruine.

Décomposition -  Clarisse Derruine
















Ker éditions
Parution : 12 mai 2021
Prix Laure Nobels 2020-2021
Pages : 134
Isbn : 978875862969
Prix : 12 €

Présentation de l'éditeur

Ce printemps-là, il se passe des choses étranges : les mauvaises herbes se répandent dans les rues, la mousse s’immisce dans les jointures, les champignons quittent leurs sous-bois…

Bientôt, les premiers murs s’effondrent.
Silvio assiste, impuissant, à la dissolution de sa ville, de sa famille et de ses liens avec les autres. Alors que sa sœur s’efforce de reconstruire, il tente de comprendre ce qui les attend. Si les immeubles s’écroulent en même temps que les esprits, que restera-t-il à sauver ?
Comment accepter de perdre un monde pour en construire un nouveau ?

Un conte à la fois tragique et merveilleux, subtil constat de la déliquescence d’un univers familier, sur fond de révolution environnementale.

Ce roman a été couronné par le prix Laure Nobels 2020-2021.

Ce mois belge c'est aussi l'occasion de découvrir une nouvelle maison d'édition, un tout grand merci aux éditions Deville pour l'envoi de ces deux romans

La fragilité des funambules  de Verena Hanf


























Editions FDeville
Parution : 08 avril 2021
Pages : 300
Isbn : 9782875990396
Prix : 23 €

Présentation de l'éditeur

LE LIVRE :

Adriana, une jeune femme roumaine, vit depuis quelques années à Bruxelles après avoir échappé à un viol collectif et à la prostitution forcée. Malgré son désir de vengeance, elle a trouvé un équilibre entre son travail de nounou dans une famille discordante d'expatriés allemands et son petit ami Gaston, un homme stable et aimant. Cette stabilité vacille quand elle doit prendre en charge son fils Cosmin. Le garçon de 11 ans, qui a grandi chez ses grands parents en Roumanie, se réjouit du voyage, mais son séjour ne se déroulera pas comme il l'avait espéré.

L'AUTEURE :

Verena Hanf est née en 1971 à Fribourg en Brisgau et vit à Bruxelles. Elle a publié Tango Tranquille en 2013 et Simon, Anna, les lunes et les soleils en 2014.
Tango Tranquille a reçu le Prix du Premier roman « Un livre, une commune », le Prix du Premier roman « Culture et bibliothèques pour tous » de la Sarthe et a été nominé pour le prix René Fallet, le prix Palissy, le prix de l'Inaperçu, le prix des lecteurs de la médiathèque de Saint-Renan, le prix des lecteurs du magazine Gaël, le prix Marcel Thiry et le prix Bibliofolies de la médiathèque Elsa-Triolet/Villejuif. Ce roman a été adapté en pièce de théâtre, présenté à la Maison du Livre de St. Gilles/Bruxelles en décembre 2015.

Chez le même éditeur une autre plume à découvrir , celle de Didier Robert

L'empreinte du silence -  Didier Robert


























Editions FDeville
Parution : 7/03/21
Pages : 150
Isbn : 9782875990389
Prix : 15 €

Présentation de l'éditeur 


Je savais que grand-père était mort pendant la guerre, mais j’ignorais les circonstances de son décès. La famille n'en parlait jamais. Pour l'enfant que j'étais, il était le monsieur de la photo posée sur la table de chevet de ma grand-mère. Longtemps, j'ai ignoré son prénom.

Les mots « Déportation » et « Résistance » jaillissaient parfois du silence qui entourait son destin. Très vite, la pudeur reprenait ses droits. Le silence couvre la honte, la peur, la tristesse… Jusqu'à ce que je trahisse l’omerta en flanquant tout sur la place publique.

C’est une tentative de justice. C’est l’esquisse d’un hommage. C’est peut-être même l’éclosion d’une fierté.

Autre compatriote qui publie son deuxième roman chez Plon

Massada   -   Sylvestre Sbille



Plon
Parution : 18/03/821
Pages : 320
Isbn : 9782259306102
Prix :  19 €

Présentation de l'éditeur


« Massada : tes syllabes chantent quand je les laisse sonner à mon esprit. Je les murmure, et elles suffisent à me faire du bien. Tu es la forteresse de montagne. La haute retraite. Tu es l’Imprenable. »
Massada : tes syllabes chantent quand je les laisse sonner à mon esprit. Je les murmure, et elles suffisent à me faire du bien. Tu es la forteresse de montagne. La haute retraite. Tu es l’Imprenable.
Après la chute de Jérusalem, noyée dans le sang, les derniers rebelles juifs ont trouvé refuge à Massada. Mais les Romains sont opiniâtres, et le siège dure depuis des mois.
Là-haut, Hagar et son petit frère accomplissent les corvées d’eau et écoutent les grands parler du Tout-Puissant, qui pourrait encore venir les délivrer. En bas, dans le village de fortune où se côtoient ceux qui servent l’armée, Djanu, 15 ans, se voit déjà adopté par le général lorsque sa rencontre avec une putain égyptienne, obsédée par la citadelle, bouleverse son désir et ses ambitions. Avant que la terrible rampe d’assaut n’atteigne son but, Djanu fera tout pour qu’elle se livre à lui, corps et âme.

Dans ce roman d’apprentissage où l’Antiquité sert de miroir, Sylvestre Sbille interroge notre spiritualité moderne. Il ressuscite, dans le bruit et la fureur, l’un des épisodes les plus fascinants de l’histoire des hommes.

Elle est suisse , j'avais l'habitude de la lire chez Luce Wilquin, heureuse de retrouver sa plume aux éditions Slatkine

Longues nuits et petits jours    -   Anne-Frédérique Rochat



















Slatkine
Parution : 08/03/21
Pages : 180
Isbn : 9782832110386
Prix : 21,90 €

Présentation de l'éditeur  



À la suite d’une rupture amoureuse, Edwige passe l’été dans le chalet de montagne de son amie Anne, décidée à savourer la solitude du lieu. Mais un homme, qui se présente sous le nom de Célien, y fait son apparition. Que lui veut-il ? A-t-il été envoyé par Anne ?

Deux êtres contraints de s’apprivoiser, alors que la frontière entre réalité et fantasme se brouille peu à peu. Récit d’une disparition, ce roman questionne les différents liens qui jalonnent une existence.

Née à Vevey, Anne-Frédérique Rochat est comédienne et auteure de pièces de théâtre. Son premier roman, Accident de personne, est paru en 2012 aux Éditions Luce Wilquin. Suivent six autres romans, chez la même éditrice. Lauréate de plusieurs prix et bourses, Anne-Frédérique Rochat alterne désormais écriture narrative et dramatique.

Jolie surprise de Lecteurs.com et Le Tripode , un lettre qui me tente depuis sa parution.

Le démon de la colline aux loups  -   Dimitri Rouchon-Borie




















Le Tripode
Parution : 07 janvier 21
Pages : 240
Isbn : 9782370552570
Prix : 17 €

Présentation de l'éditeur



Un homme se retrouve en prison. Brutalisé dans sa mémoire et dans sa chair, il décide avant de mourir de nous livrer le récit de son destin.

Écrit dans un élan vertigineux, porté par une langue aussi fulgurante que bienveillante, Le Démon de la Colline aux Loups raconte un être, son enfance perdue, sa vie emplie de violence, de douleur et de rage, d’amour et de passion, de moments de lumière... Il dit sa solitude, immense, la condition humaine.

Le Démon de la Colline aux Loups est un premier roman. C’est surtout un flot ininterrompu d’images et de sensations, un texte étourdissant, une révélation littéraire.


L'illustration de couverture a été réalisée par Clara Audureau.


Lauréat du Prix Première de la RTBF

L’Auteur

Dimitri Rouchon-Borie est né en 1977 à Nantes. Il est journaliste spécialisé dans la chronique judiciaire et le fait divers. Il est l’auteur de Au tribunal, chroniques judiciaires (La Manufacture de livres, 2018). Le Démon de la Colline aux Loups est son premier roman.


Belle semaine à vous et belles lectures 

samedi 24 avril 2021

Le loup m'a dit - Servais

Le loup m'a dit - Servais











Dupuis
Aire Libre
Couleurs : Raives
Parution : 23/10/2020
Pages : 80
Isbn : 9791034747900
Prix : 17.50 €


Présentation de l'éditeur

Dans les yeux d'Ambre, une enfant qui grandit de la Préhistoire au monde moderne, la vieille Louba creuse le temps pour raconter l'histoire du loup dans un album presque chamanique, qui relie le conte à la réalité documentaire, le réel à l'imaginaire.
Jean-Claude Servais signe un nouvel album méditatif, au réalisme sublimé en hymne à l'écologie. Une ode à la nature, qui interpelle sur l'équilibre de la terre et plaide pour le respect du vivant.

L'auteur



Source le site de l'auteur


Né le 22 septembre 1956 à Liège, Jean-Claude Servais suit de 1974 à 1976 des études à l'Institut Saint-Luc de Liège en section Arts Graphiques.

En 1975, il voit ses premières planches publiées, sous le pseudonyme de Jicé, dans la rubrique "Carte Blanche" du journal de SPIROU avant qu'il livre trois épisodes des voyages temporels de "Ronny Jackson", scénarisés par Terence et Jean-Marie Brouyère, et deux histoires de "L'Oncle Paul" (signées cette fois Gil Verse et scénarisées par Octave Joly).

En 1977, il se tourne vers l'hebdomadaire TINTIN où il signe une série d'histoires authentiques sur des scénarios de Bom et d'Yves Duval.

Epurant son graphisme, il s'attaque en 1980, à un cycle d'histoires courtes sur le thème de la magie et de la sorcellerie : elles seront reprises dans l'album "La Tchalette" en 1982. Toujours dans TINTIN, il dessine "Isabelle", en 1983.

Le mensuel à SUIVRE lui tend les bras. Avec l'aide du scénariste Gérard Dewamme, il y propose les récits fortement régionalistes de "Tendre Violette", puis "Les Saisons de la vie" au Lombard et "Les Voyages clos" chez Glénat.

En 1989, avec le barde wallon et chanteur Julos Beaucarne, il entreprend une tentative onirique intitulée "L'Appel de Madame La Baronne".

Servais décide ensuite de voler seul, de ses propres ailes, et rode son talent d'auteur complet dans quelques albums sans prolongations : "Iriacynthe" chez Jonas, "L'Almanach" et "La Petite Reine" pour Casterman, "Pour l'amour de Guenièvre" dans JE BOUQUINE, puis chez Helyode..

En 1992, il s'attaque aux deux volets de "Lova", l'histoire d'une fillette élevée par les loups, pour la prestigieuse collection "Aire Libre". Il y reviendra en 1998 avec "Fanchon".

En parallèle, il anime une passionnante série de récits presque complètement authentiques, inspirés de faits-divers historiques, pour sa série "La Mémoire des arbres" dans la collection "Repérages Dupuis".

Ils évoquent des drames humains situés dans la Gaume et les Ardennes belges, une région sauvage et somptueuse qu'il affectionne plus que tout et qui lui vaut son surnom "d'homme des bois" !

Dessinateur réaliste et sensible, dans la tradition des grands graveurs du XIXème siècle, amoureux de la nature, Servais est un merveilleux conteur.


Source : éditions Dupuis






Mon avis

C'est un album magnifique et engagé que nous propose Servais.  Il nous fait vivre l'histoire de l'humanité, l'évolution de notre espèce en parallèle à l'histoire du loup à travers le temps en compagnie de trois personnages. 

Ambre et Louis respectueux de la nature, des loups et de notre planète mais aussi  Charles qui est partisan du progrès, de la modernité, de l'évolution des technologies , de ce qui devrait nous faciliter la vie mais gâche et détruit notre environnement. Ceci concerne une première lecture du récit et nous sensibilise à nos actions par rapport à notre planète.

Une autre lecture nous parle du loup comme un documentaire, on apprend énormément de choses sur le fonctionnement d'une meute, sur le mâle alpha, sa femelle.  On découvre la technique de chasse, comment les repérer mais aussi petit à petit comment domestiquer le loup.  Il nous parle aussi de la mystification avec des croyances et légendes, rendant le loup nocif, créature du diable.

C'est intéressant, j'ai hâte de retrouver le second tome qui nous réserve j'en suis certaine de belles surprises.

Le trait de Servais est comme toujours fabuleux, surtout lorsqu'il croque la nature.  Ses loups sont superbement représentés. La mise en couleur est très réussie également.

Lisez-le, il réveille nos consciences.

Ma note : 9.5/10 


Les jolies phrases

Plus tu es jolie, plus il te faut être avisée.  Aujourd'hui, comme demain, peuvent se cacher des dents cruelles...


La domestication transforma notre histoire commune avec l'animal, et plus particulièrement avec le loup.
Le processus éminemment complexe, marque le début d'une discrète, mais bien réelle fracture aux conséquences incalculables.
L'homme se coupe peu à peu du monde sauvage.


L'alliance avec les chiens a changé la vie des hommes et le cours de l'histoire. Grâce aux chiens, nos ancêtres, à l'origine nomades, devinrent sédentaires. De chasseurs-cueilleurs... ils sont devenus "agriculteurs".
La domestication transforma notre histoire commune avec l'animal, et plus particulièrement avec le loup. Ce processus éminemment complexe, marque le début d'une discrète, mais bien réelle fracture aux conséquences incalculables. L'homme se coupe peu à peu du monde sauvage.


Du même auteur j'ai lu et adoré

La liste est longue , vous pouvez retrouver les albums lus et chroniqués ici






jeudi 22 avril 2021

Sa dernière chance - Armel Job *****

 Sa dernière chance  -  Armel Job  *****





















Robert Laffont
Parution : 04 février 2021
Pages : 332
ISBN : 9782221251539
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur 

« Armel Job excelle à révéler l’âme de ses personnages, transformant une histoire toute simple en tragédie grecque. » Femme actuelle.


À trente-neuf ans, Élise, célibataire, vit dans la famille de sa soeur, gynécologue réputée, et de son beau-frère, agent immobilier. Elle tient la maison, s’occupe des quatre enfants du foyer, et son existence s’écoule ainsi, dans une espèce de rythme immuable : depuis toujours, Élise vit dans l’ombre de sa soeur. Aux yeux de l’extérieur, elle passe pour une femme fragile, d’une timidité maladive, incapable de se débrouiller seule.
Tout à coup, elle se met en quête d’un homme sur Internet – et c’est le grain de sable qui va enrayer la mécanique parfaitement huilée de cette famille de notables. Mais quelle mouche a donc piqué Élise ? Personne ne comprend. Elle affirme qu’elle a envie de vivre, c’est tout. Et qu’aucune mise en garde, aucun chantage, aucune menace ne la fera renoncer au type charmant, un antiquaire, qu’elle vient de rencontrer.
L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. N’est-ce pas ce qui attend Élise sur le chemin de son émancipation, comme tous ceux qu’elle entraîne à sa suite dans cette rencontre qui n’aurait jamais dû avoir lieu ?

Armel Job













Crédit photo:
©Frédéric Raevens

Armel Job est l’auteur d’une dizaine de romans parmi lesquels La Femme manquée (prix René-Fallet du premier roman), Helena Vannek (Prix des lycéens-Belgique), Les Fausses Innocences (Prix du jury Jean-Giono), Tu ne jugeras point (Prix des lycéens-Belgique et prix Simenon), Loin des mosquées, Dans la gueule de la bête, Et je serai toujours avec toi, et En son absence, tous publiés chez Robert Laffont.


Source : Lisez


Mon avis

Elise Dubois est nerveuse, elle a rendez-vous avec un homme à la brasserie "Le Belle Vue" à Liège.  Fred, le garçon de café se souvient et nous raconte l'histoire d'un faits divers, ce rendez-vous manqué avec Pierre Fauvol, un antiquaire liégeois pour cause du passage à l'heure d'été, élément qui a tout déclenché.

Elise a 39 ans au moment des faits, elle vit à Verviers chez sa soeur Marie-Christine, une gynécologue réputée et son beau-frère Edouard Gayet, agent immobilier.  Ce couple bourgeois a recueilli Elise il y a une quinzaine d'années suite au décès de sa maman et à des déboires professionnels.  On la présente comme une fille fragile, peu sûre d'elle.  Elle est dévouée au couple qui l'a prise sous son aile, oh la bonne aubaine car elle s'occupe des quatre enfants à temps plein, ne disposant d'aucune vie privée jusqu'à ce rendez-vous.

Mais quelle mouche a piqué Elise ?  Elle n'est plus vraiment la même,  il faut se méfier des eaux dormantes car quand elles se réveillent...  c'est plus déterminée que jamais qu'elle souhaite revoir Pierre Fauvol et lui donner ce qu'il lui demande.   

Cela dérange tout le monde !

Marie-Rose en premier qui ne la reconnaît plus risquant de perdre son emprise et sa boniche on peut le dire.  Edouard son beau-frère est contrarié  mais pour quelles raisons ?  Il y a même un chanoine qui s'en mèle,  étrange tout cela...

Armel Job dans un style irréprochable nous emmène comme spectateur d'une pièce de théâtre, de rebondissements en rebondissements.  Il tisse petit à petit des liens entre les personnages, nous décrit à merveille comme toujours la psychologie des personnages.  

C'est une véritable partie de cache-cache, qui fait rebondir d'un fait à l'autre sentiments, manipulation, pouvoir et déboires d'un personnage à l'autre dans une langue soignée, parfaite. Il nous donne aussi un regard sur l'hypocrisie de la religion avec un chanoine pas très catholique.

L'action se déroule principalement à Liège que l'on visite avec plaisir.  Suspense, rebondissements pour un excellent moment de lecture.


Ma note : 9.5/10

Les jolies phrases

Le médecin repousse le mal ailleurs, chez les autres.  Il s'en protège de cette façon. Le médecin, c'est celui qui n'est pas malade.  

On peut passer sa vie avec une image reniée de soi sans réfléchir que ce n'est pas celle que l'on donne à voir aux autres.

Vivre pour toi ! Mais quel égoïsme ! On ne vit pas pour soi, Elise, on vit pour les autres.  

Il aimait trop les femmes pour se mettre un fil à la patte.  On dit que, lorsque la chandelle est soufflée, toutes les femmes sont les mêmes.  

Ne t'occupe pas de la foi.  Le pape aussi se demande tous les matins s'il a encore la foi.  Sinon, ce serait idiot.  Il fait comme tout le monde, il reporte la question au lendemain, puis il se met au travail.  Quand mon mari est décédé, je ne me suis pas demandée si tu avais la foi.  Tu m'as aidée, tu m'as sorti du chagrin.  tu as été tellement bon.  Les gens n'ont pas besoin d'un discours sur la foi, Félix, seulement qu'on les tire un peu vers le haut.  Ensuite, c'est à eux de voir. 


Il semblait découvrir tout à coup les commodités de la morale catholique. On peut pécher autant qu'on veut, il suffit ensuite de s'agenouiller dans un confessionnal et l'affaire est dans le sac. Aurait-il tué père et mère, le pécheur peut avoir la conscience tranquille

De toute façon, entre un homme et une femme, le mensonge n’est-il pas inévitable ? Les couples les mieux assortis se disloqueraient si l’un apprenait la part que l’autre, à bon droit, ne veut pas lui révéler. Pour vivre à deux, chacun se construit un personnage acceptable, et c’est ce personnage que l’on aime dans son partenaire. Pourquoi tout fiche en l’air au nom d’un stupide accès de sincérité ?

Du même auteur j'ai lu

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article 










lundi 19 avril 2021

La fièvre d'Urbicande - Peeters/Schuiten/Durieux

 La fièvre d'Urbicande  -  Peeters-Schuiten-Jack Durieux














Casterman
Parution : 28/10/2020
Scénario : Benoît Peeters
Dessin : François Schuiten
Couleurs : Jack Durieux
Pages : 104
ISBN : 9782203202924
Prix : 24 €

Présentation de l'éditeur


L’album culte des Cités obscures, pour la première fois en couleur


Prix du Meilleur Album à Angoulême en 1985, ce deuxième volume de la saga au long cours de Schuiten et Peeters paraît pour la première fois en couleurs.

L’urbatecte Eugen Robick est insatisfait. La Commission des Hautes Instances, qui gouverne Urbicande, refuse l’aménagement d’un pont qui, selon Robick, rétablirait un équilibre urbain menacé. C’est dans ce contexte qu’un étrange objet fait son apparition sur le bureau de Robick : une structure cubique évidée d’origine inconnue, faite d’un métal indestructible, qui commence à lentement croître…

Publiée dans le journal (A suivre) en 1983, La Fièvre d’Urbicande était au départ conçue pour paraître en couleur. Plus de 35 ans après sa première publication, l’un des épisodes majeurs des Cités Obscures est donc enfin colorisé. C’est le graphiste et illustrateur belge Jack Durieux qui a œuvré pour souligner la majesté et la puissance de cette bande dessinée intemporelle.

Benoît Peeters


















Photo Arnaud Février © Flammarion


Benoît Peeters est né à Paris en 1956. Son premier roman, Omnibus, est paru aux éditions de Minuit en 1976. Depuis lors, Benoît Peeters a multiplié les travaux dans les domaines du scénario, de la critique, de l’édition et de la conception d’expositions.
Une longue complicité avec le dessinateur François Schuiten lui a permis de construire avec lui le cycle des Cités obscures. Quinze albums sont parus à ce jour ; ils ont obtenu de nombreux prix et ont été traduits dans une quinzaine de langues. Passionné par le récit sous toutes ses formes, Benoît Peeters a collaboré avec d’autres dessinateurs (comme Aurélia Aurita et Frédéric Boilet), une photographe (Marie-Françoise Plissart) et le cinéaste Raoul Ruiz.
Spécialiste d’Hergé, il a publié trois ouvrages qui sont devenus des classiques : Le Monde d’Hergé, Hergé fils de Tintin et Lire Tintin, les bijoux ravis. Théoricien et critique aux intérêts éclectiques, il est l’auteur de nombreux essais sur la bande dessinée, le scénario et l’écriture en collaboration, mais aussi sur Paul Valéry, Raoul Ruiz, Jirô Taniguchi et Chris Ware. Il a publié aux éditions Flammarion la première biographie du philosophe Jacques Derrida, et tout récemment Sándor Ferenczi, l’enfant terrible de la psychanalyse.
source : Casterman


François Schuiten












© Isabelle Franciosa

François Schuiten est né à Bruxelles le 26 avril 1956, dans une famille où l’architecture tient une grande place.

Il réalise deux albums avec Claude Renard : Aux médianes de Cymbiola et Le Rail. Avec son frère Luc, il élabore le cycle des Terres creuses. Depuis 1980, il travaille avec Benoît Peeters à la série Les Cités Obscures. Ses albums ont été traduits en une quinzaine de langues et ont obtenu de nombreux prix. Il a réalisé de nombreuses illustrations, affiches et timbres-poste partout en Europe.

François Schuiten a également conçu les stations de métro « Arts et Métiers » à Paris et « Porte de Hal » à Bruxelles, et scénographié divers spectacles d’opéra et de danse. Il a participé à la conception des films Taxandria, Les Quarxs, Mr Nobody et Mars et Avril. Il a conçu des pavillons pour plusieurs expositions universelles : le pavillon du Luxembourg à Séville en 1992, le parc thématique des utopies à Hanovre en 2000 – qui a accueilli cinq millions de visiteurs –, et le pavillon belge à l'Exposition mondiale de Aïchi (Japon) en 2005.

En 2002, il a obtenu le grand prix d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre.

Il a publié son premier livre en solo, La Douce, en 2012 et a conçu un musée du train, le Train World, qui a ouvert ses portes à Bruxelles en 2015.






Mon avis


Album culte publié en Noir et Blanc en 1983 dans le magazine bd "A suivre".  A l'époque c'était  la contrainte chez Casterman  :  le noir et blanc lorsqu'un album dépassait les 48 pages.

Il fut récompensé à Angoulême pour le meilleur album.

Robick est urbatecte à Urbicande, un monde imaginaire.  Il est préoccupé par l'équilibre urbain de la ville et la commission lui refuse la construction d'un troisième pont qui réunirait les rives Nord et Sud.

On lui a apporté un étrange cube trouvé sur un chantier, ce cube est posé sur son bureau dans une matière inconnue.  Ce cube va prendre toute la place au sens propre comme figuré car il va se mettre à grandir, encore et toujours perturbant l'ordre de la ville et l'envahissant complètement.

Un thème intéressant qui va mettre en avant le contrôle de la ville , une réunification possible, une perte de contrôle, de pouvoir des autorités en place, il met en avant également la répression des idées, des individus, la privation de liberté, le libre arbitre....  

Cette bd culte nous revient colorisée 35 ans après sa première publication.  C'est Jack Durieux qui durant le premier confinement a colorisé l'album par ordinateur, une technique qui a permis de donner une autre dimension à cet album.  Il est intervenu sur le trait de François Schuiten avec l'accord de celui-ci.

Amateur d'architecture, d'album futuriste, de monde imaginaire c'est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir cette superbe bd.

Ma note : 9/10





samedi 17 avril 2021

Sous la ceinture - Philippe Gustin

Sous la ceinture  -   Patrick Gustin







Ker éditions

Parution : 24 février 2021
Prix Fintro écritures noires 2020
Pages : 222
Prix : 18 €


Présentation de l'éditeur



Ils sont anticonstitutionnels, antisémites, antipathiques. Avec tant de points communs, suprémacistes et djihadistes sont faits pour s’entendre ! Entre vrais mecs, quoi. Une géniale fonctionnaire des Nations Unies va même leur trouver une petite similitude supplémentaire. Et entend mater ces frustrés par une campagne de contre-marketing… sous la ceinture ! Ses armes ? Une fable, un andrologue et un pied à coulisse.

Jouissif. Déjanté. Politiquement incorrect. Salutaire. Avec Philippe Gustin, le terrorisme devient une arme de séduction massive. (Thierry Bellefroid, RTBF)

Plus drôle que ne le laisse supposer son sujet, plus profond que ne le laisse croire son humour caustique… Un cocktail audacieux pour un premier roman réussi ! (Michel Dufranne, RTBF)



Un roman qui a de quoi terroriser les terroristes… tout en leur enseignant le sens de l’humour. Et au-delà de l’humour, une vraie vision de notre société et de ses nouvelles tendances de fond. (Kenan Görgün)


L'auteur










Philippe Gustin est né en Belgique en 1974, Philippe Gustin est un touche-à-tout. Licencié en philologie romane et aujourd’hui responsable régional des ventes dans le secteur du bâtiment, il est aussi content d’avoir de l’encre sur les doigts que du cambouis. Pour lui, le principal dans la vie, c’est de prendre du plaisir à ce que l’on fait et de le partager.


Mon avis

C'est le prix Fintro "Ecritures Noires 2020".  Attention, accrochez-vous, vous allez rire ! C'est jubilatoire, déjanté à souhait mais pas que...  C'est aussi un roman fort, qui fait réfléchir, qui questionne sur notre société, sur le terrorisme, sur l'écologie.

Comment lutter contre le terrorisme ? Vaste question !  Evelyn Bright est fraîchement investie dans la fonction , trouvera-t-elle le moyen de le combattre ?  C'est possible et peut-être même que la solution se trouve dans la saga "Harry Potter" !

Il y a plusieurs types de terroristes : 

Khalid qui commence ce récit en puissance en fomentant un attentat deux ans plus tôt avec des dés de jambon !  Je vous l'ai dit cela commence fort.

Il y a aussi le "Chevalier", un suprémaciste qui est en tôle et avec quelques adeptes reste bien actif.

Le CEO lui dirige des attentats avec des djihadistes et n'oublions pas une autre forme de terrorisme qui émerge, les éco-terroristes.

Chacun a sa méthode, rassurez-vous le titre "Sous la ceinture" vous l'indique, rien de trop violent, de sanglant , quoi que ! c'est surtout avec humour , autodérision et absurde et cela fonctionne très bien, je peux vous garantir que vous allez sourire et même rire beaucoup.

C'est bien écrit, un vocabulaire riche, un premier roman désopilant, très original.

Petit bémol pour ma part mais c'est personnel cela manquait un peu de liant, j'ai eu un peu de mal à glisser d'un personnage à l'autre, ceci probablement dû à la fatigue et à un manque de concentration.

A vous de vous faire votre opinion car derrière cet humour de dingue se cachent des sujets de fonds, interpellants, c'est ce que j'ai aimé on rit, on réfléchit et on se pose des questions.

Ma note : 8/10

Les jolies phrases

Détester quelqu'un au point de foutre sa propre vie en l'air ? C'est absurde.

On raconte beaucoup de conneries sur le pognon : moi, je te dis qu'il fait le bonheur.  En tout cas, une certaine forme.  Mais le truc, vois-tu, c'est que le fric, il n'y en a pas assez pour tout le monde.  Du coup, pour le bonheur, c'est pareil. L'offre est inférieure à la demande...Pour qu'il y ait des riches, faut des pauvres, logique.  Ben, pour être heureux, faut des malheureux. 

En prévision du troupeau de vierges languissantes qui l'attendraient le regard lubrique, il avait enfilé tous ses slips propres pour être sûr que cette partie de son anatomie arrive au paradis en bon état.  Il se demandait tout de même quelle tête feraient ces houris en voyant le reste de son corps...  Il serait souhaitable qu'elles aient un petit côté déviant pour avoir envie de se taper une déco d'Halloween, fût-elle munie d'un zob tout rose et propre. Son exemplaire de L'Islam pour les Nuls commandé sur Amazon n'était pas explicite sur ce point. 

Ce qu'il y a de marrant avec le JT, c'est que les gentils et les méchants le regardent en même temps, l'instant d'une trêve.  C'est comme un point d'eau dans le désert.  L'antilope et le lion y vont ensemble.

Ce que les livres pour enfants nous enseignent, c'est que la meilleure manière de vaincre nos angoisses est de ne pas les laisser dicter le cours de notre vie, ne pas les autoriser à nous asservir, en leur tordant le cou une bonne fois pour toutes.  Même si cela demande du courage et une forme de dépassement de soi.  Pour que triomphent l'humour et la joie de vivre, hissés au rang d'héroïsme.  Le rire sera notre arme face à la terreur !

Je te le garantis : tant qu'il y aura des cons, il y aura de l'espoir pour le terrorisme.  Le seul souci, avec les imbéciles, c'est qu'ils ont tendance à être imprévisibles.








jeudi 15 avril 2021

Jacky - Geneviève Damas ♥♥♥♥♥

 Jacky    -    Geneviève Damas  ♥♥♥♥♥




















Gallimard
La Blanche
Parution : 1/04/21
Pages : 160
Isbn : 9782072924569
Prix : 14.50 €

Présentation de l'éditeur

Ibrahim Bentaieb, jeune Belge d’origine marocaine, fiché S, doit réaliser un mémoire de fin de lycée sur un sujet de société. Mais il est en décrochage scolaire et décide de jeter l’éponge, quitte à redoubler. Cependant son professeur veut à tout prix qu’il s’en sorte : « Choisis un sujet qui t’intéresse, peu importe ce que ce sera. » Ibrahim décide alors de consacrer son travail à Jacky, rencontré quelques mois plus tôt lors d’un atelier interécoles ; il venait de Beth-Yaldout, un lycée juif des quartiers chics de Bruxelles.
Geneviève Damas réunit ici avec justesse et émotion deux mondes en apparence irréconciliables.

Geneviève Damas















© Ovni



Après une licence en droit, Geneviève Damas suit une formation de comédienne à l'IAD puis se tourne vers différents métiers du théâtre où elle est comédienne, metteuse en scène, adaptatrice puis autrice dramatique. Pour mettre en œuvre son projet artistique, elle crée en 1998 à Bruxelles la compagnie Albertine qu’elle anime depuis lors.

Autrice d’une vingtaine de pièces de théâtre, elle en a publié sept aux éditions Lansman.

En 2004, son texte dramatique, Molly à vélo, reçoit le Prix du théâtre/meilleur auteur 2004, ainsi que le Coup de cœur des lycéens de Loire-Atlantique 2006 et STIB, publié en 2007, le Prix du Parlement de la Communauté française. Elle est également l’autrice de cinq romans et d’un recueil de nouvelles. En 2011, son premier roman Si tu passes la rivière (Luce Wilquin) reçoit le Prix Victor Rossel 2011, le Prix des cinq continents de la francophonie 2012, la Plume d’Or du premier roman en 2012, ainsi que le Prix du roman de la ville de Seynod en 2013.

Jacky publié en 2021 est son troisième roman aux Éditions Gallimard.

Source : Bela


Mon avis

C'est un petit bijou comme à chaque fois que nous propose Geneviève Damas.

C'est dans notre société qu'elle puise l'inspiration et cela percute.  

Ibrahim Bentaieb est un jeune belge d'origine marocaine.  il est issu d'une famille nombreuse de cinq enfants, une famille aimante, il a 18 ans et est fiché S, suivi par la justice et Madame Van Plaes pour des actes remontant à trois ans.  Il est en léger décrochage scolaire mais son professeur Monsieur Lebrun a foi en lui et lui a demandé de fournir pour son travail de fin d'études, un texte sur un sujet qui l'intéresse, peu importe sur quoi.  Il a trois examens pour réussir son année.

Son sujet ce sera Jacky Apfelmaum, un jeune juif rencontré le 18 janvier dernier suite à des ateliers interscolaires au Centre Culturel Laïc Juif.

Jacky, Yacob vit dans un autre monde que le sien, à Uccle, ses parents sont riches, à l'école des militaires gardent l'école.  Tout les sépare.  Ibrahim se demandait à quoi ressemblait un Juif, lui qui les déteste, cela lui semblait impensable.

Il y avait des animateurs, des écrivains qui animaient la journée.  Ils ont parlé ensemble, ils devaient se dresser le portrait. 

Tout les sépare et pourtant tout les rassemble.  Ils ont la même colère, haïssent ce monde plein de violence.  Ils vont se rendre compte qu'ils ont des points communs en se racontant leur parcours, l'histoire de leur famille.  Ils ont besoin de s'exprimer, de se dépasser ensemble. Apprendre à se connaître, s'enrichir des différences ?  C'est possible ou pas? 

Une fois de plus Geneviève Damas trouve les mots justes, elle nous raconte deux mondes différents mais pourtant si proches mettant en avant l'humanité des êtres.  L'amour, les joies, les doutes et ce partage essentiel.  Un roman qui nous parle de la radicalisation et de religion.  C'est profond, émouvant, d'une justesse implacable.

Un ♥♥♥♥♥



Les jolies phrases

Lui et moi, on est pareils, on a la même colère, on hait ce monde de violence.

Détester quelqu'un au point de foutre sa propre vie en l'air ?  C'est absurde.

J'ai eu envie de parler de lui.  Il m'a appris que la réalité peut se transformer d'un coup.  On croit connaître les choses et, en fait, on ne sait rien. 

Parfois, on ignore que quelque chose nous intéresse.  On a le nez dessus et on ne s'en rend pas compte.

Dans un sens, oui, il y a de super plages, tous ses cousins, le climat qui est top, puis, là-bas, c'est chez lui, le seul pays où il n'a pas peur, où jamais on ne le regardera comme un étranger. S'il est rejeté de tous les autres, il pourra toujours y vivre? Ca me fait quelque chose de l'entendre dire du bien d'une terre que les miens détestent.  Je dis que moi, Le Maroc, je ne m'y vois pas.  Il y fait trop chaud, c'est mal géré, mal organisé, il y a trop de corruption et je déteste Mohammed VI : "C'est quoi un roi qui possède tout ?  Mon pays, c'est la Belgique, rien d'autre."

Tout en sachant que c'était injuste, j'avais accepté que rien ne bougerait, alors que tout peut changer si on s'en donne la peine.

Elle sourit : "Tu es quelqu'un d'incroyable", elle répète que je tracerai mon chemin comme un autre, même si j'ai pris des détours, j'y arriverai, parfois la vie vous emporte vers des sentiers étranges, mais au final, ils vous construisent mieux que si vous ne les aviez pas pris.  



Tu traînes une vie de fourmi dans un pays qui ne sera jamais le tien, et, un matin, tu découvres que tu peux devenir un aigle en aidant, sauvant, construisant un monde pur.

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