mardi 6 mars 2018

JIM - Harold COBERT ****

Jim      -   Harold Cobert

Livre: Jim, Harold Cobert, Le Livre de Poche, Littérature ...


Le livre de Poche 34265
Plon 2014
Parution : 07/09/2016
Pages : 256
ISBN : 9782253087281
Prix : 6.9 €

Présentation de l'éditeur

Loin de la star à la silhouette filiforme et gainée de cuir noir, Jim, gros, barbu, les cheveux longs et grisonnants, déambule telle une ombre dans les rues de la Ville lumière. Dégoûté par l'industrie du disque, il s'enfonce lentement dans la dépression et pense arrêter la musique pour se consacrer à la poésie. Dans ses errances et ses outrances éthyliques, il cherche à démêler les fils obscurs qui ont tissé sa destinée d'enfant de militaire devenu une icône de la scène rock mondiale et réfugié en paria à Paris, cité des écrivains maudits.
À travers ces confessions imaginées, Harold Cobert se glisse dans la peau de Jim Morrison confronté à ses démons.

Un autoportrait fictif dont le style est fidèle à la voix qu’il donne à entendre, mêlant habilement langage familier et vocable recherché, impressions brutes et analyses pointues sur un destin sabordé. Virginie Bart, Le Monde des livres.

Intensité, émotion et véracité. Jean-Claude Perrier, Livre Hebdo.


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Mon avis

Nous sommes en mars 1971 à Paris.  Jim Morrison est à Paris avec sa compagne de toujours Pam.  Il espère y trouver calme et quiétude pour écrire loin du star system dont il est victime.

Jim s'adresse à nous à la première personne.  Ce récit c'est un peu comme une confession, il se livre à nous et nous raconte sa bio.

Fils d'un père de militaire autoritaire et d'une mère froide, son manque d'amour et de considération des siens est énorme.

Avec son pote Ray Manzarek et ses deux frères, il fonde un groupe en 1965.  Il deviendra réellement "The Doors" en 66 avec Robby Krieger et John Densmore.

Jim a toujours été loyal envers son groupe "The Doors", il écrit les paroles et Ray les met en musique.

Le succès sera très vite au rendez-vous avec l'emblématique "Light my fire" .

Jim se crée un personnage à la scène, il deviendra "Le roi lézard", son personnage finira par l'enfermer dans le rôle qu'il s'est créé. Le piège se refermera sur lui l'éloignant  avec regrets de ses textes et de sa poésie.

Jim va se mettre à boire de plus en plus, drogue, alcool, c'est l'escalade, les dérives sur scène, la provocation écornant son image.

Avec sa compagne Pam c'est compliqué aussi, le milieu de la drogue pour elle, l'alcool pour lui.

Il s'enfonce et est profondément déçu que l'on ne remarque pas ses textes, sa poésie, celle dans laquelle Pam a toujours cru.

Je ne connaissais pas bien l'univers des Doors, ce livre m'a donné envie d'écouter leur musique, de découvrir cet univers.

Bravo à Harold Cobert pour cette belle écriture, quelle prouesse et fameux exercice de style d'utiliser et d'introduire des tas d'extraits des paroles utilisées par Jim et de les allier aux mots de l'auteur.

Quelle performance, vraiment j'avais l'impression que Jim s'adressait à moi et contait ses espoirs déçus, ses rêves, sa vie.  Une bien jolie plume à suivre.

Dans un autre registre, "La mésange et l'ogresse" m'attendent dans ma PAL.

Ma note :  8.5/10  ****





Les jolies phrases

Il doit toujours y avoir révolution, la constance est nécessaire, pas quelque chose qui va changer les choses, tu vois, et ça y est, la révolution va tout résoudre. L'enjeu est au quotidien.

J'ai jamais voulu être connu.  Reconnu, oui, artistiquement, pour nos chansons, notre démarche, notre proposition de théâtre rock et poétique, pour mes poèmes, mais pas pour moi, pas en tant que moi.  Ce truc de notoriété, ou plutôt de l'obsession de la notoriété, c'est une dérive qui, à terme, tuera la création et toute forme d'art.

Ce dont je suis certain, c'est que, pour que chaque génération puisse s'affirmer en tant qu'entité humaine consciente, il faut qu'elle rompe avec le passé, et les gosses qui viendront auront plus beaucoup  en commun avec nous.

J'avais pas encore le masque de mon personnage de chanteur pour me protéger et m'autoriser les pires outrances.  J'en étais qu'aux prémices de ma profonde mue.

A mon avis, la poésie est l'art suprême, dans la mesure où ce qui nous définit en tant qu'être humain, c'est le langage.

Ouais, nous arrivons pas à vivre ensemble.  Et pourtant, tu vois, malgré tout ça, nous sommes constamment aimantés par un même destin.  Mais comme les aimants, quand nous sommes trop proches l'un de l'autre, nous nous repoussons.

Pour moi, une chanson, ça vient d'abord avec la musique, le son ou le rythme, et puis j'écris aussi vite que je peux pour rester fidèle à l'impression musicale, jusqu'à ce que musique et paroles jaillissent simultanément.




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