dimanche 30 septembre 2012

Critique de Peste et Choléra de Patrick Deville

Dimanche 30  septembre 2012

Voilà, je me lance. J'ai terminé "Peste et Choléra" hier soir. Quelle aventure fabuleuse que celle d'Alexandre Yersin. Un autodidacte, boulimique de savoir. Un destin bien particulier qui nous fait découvrir une partie d'histoire, car bien au delà de la vie de Yersin, Patrick Deville nous emmène dans la découverte de ses contemporains et de l'Histoire avec un grand H.

 Au départ sans structure de syntaxe particulière, l'écriture désarçonne un peu, le manque de chronologie et la narration de sa vie sans artifice, sans romancer sa vie. J'avoue avoir dépassé tout cela très rapidement et avoir été emportée par l'écriture  particulièrement dans les descriptions de l'Indochine et de ses voyages.

 Yersin faisant partie de la bande des Pasteuriens n'a pas acquis la postérité et la notoriété de Pasteur, médecin d'origine suisse naturalisé français,découvrant la toxine diphtérique, bactériologiste, il  a très vite envie d'autre chose et part en 1890 pour les deux années suivantes, comme médecin aux Messageries maritimes sur la ligne Saigon-Haiphong.  Passionné par l'Indochine, il quitte son poste de marin et devient explorateur, cartographe, s'intéressant à l'ethnologie en parcourant durant 2 ans le pays des Moïs.

Il découvrira en 1894 à Hong Kong le bacille de la peste bubonique, il s'installe à Nha Trang, développera la culture de l'hévéa, on cotoiera avec lui des personnages comme Michelin, Vilmorin, Lumière, il se passionnera pour l'agriculture, la nature des sols, l'arbre à quinquina.  Ce personnage, un éternel passionné, boulimique de découvertes, s'intéressera  à l'horticulture, l'élevage, la mécanique, la physique, la météo. Il sera le premier à introduire l'automobile en Indochine.  Yersin  avait une réelle soif d'apprendre, il se passionna également pour la mécanique, la physique, l'électricité, l'aviation, l'astronomie. Personnage insatiable il était visionnaire pour son époque mais occulta sa vie durant les sentiments, la politique et les guerres.

Deville nous retrace sa vie grâce aux correspondances échangées avec Fanny sa mère et sa soeur Emilie , sans artifice ni sentiment ,de façon rationnelle  et décousue à l'image de ce que fut la vie passionnante de Yersin. Un superbe hommage d'une personnalité forte au caractère bien affirmé qui n'eut pas la notoriété méritée.  Une aventure passionnante, enrichissante, un inoubliable voyage.


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