- Date de parution: 03/01/2013
- Editeur: Editions de l'Olivier
- EAN: 9782879299860
Résumé :
Le Roman du mariage est l'histoire de trois étudiants américains, une fille et deux garçons, qui se rencontrent à l'université de Brown, au début des années 80. Ensemble, ils découvrent avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads. Madeleine tombe sous le charme de Leonard, Mitchell tombe sous le charme de Madeleine. Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au coeur d'un dilemme, entre l'amant maniaco-dépressif et le gendre idéal attiré par la spiritualité. Mais l'Amérique de Reagan n'est pas l'Angleterre victorienne, et l'amour n'a plus le même sens. Le vrai sujet de ce livre est peut-être celui du passage à l'âge adulte. Madeleine, Leonard et Mitchell sont les héros d'une nation d'adolescents hypersexués et idéalistes. Comme les soeurs Lisbon de Virgin Suicides ou l'hermaphrodite de Middlesex, Madeleine fait l'apprentissage de la féminité en perdant son innocence, sans renoncer pour autant à toutes ses illusions. Acclamé dans le monde entier, ce nouveau livre de Jeffrey Eugenides, dix ans après Middlesex, réinvente l'idée même d'intrigue conjugale. D'un classique triangle amoureux, Eugenides tire un roman magistral, une comédie dramatique étincelante qui est aussi le portrait d'une génération.
L'auteur : Jeffrey Eugenides
Né à détroit le 08 mars 1960. Né dans une famille aisée mêlant origines grecques et irlandaises, Eugenides grandit dans une banlieue résidentielle favorisée, Grosse Pointe. Il décroche une licence à l'Université Brown en 1983, et un master d'écriture créative à l'université Stanford.
L'auteur : Jeffrey Eugenides
Né à détroit le 08 mars 1960. Né dans une famille aisée mêlant origines grecques et irlandaises, Eugenides grandit dans une banlieue résidentielle favorisée, Grosse Pointe. Il décroche une licence à l'Université Brown en 1983, et un master d'écriture créative à l'université Stanford.
Il est globalement avare de détails sur sa vie personnelle, accordant très peu d'entretiens à la presse. Il est marié à l'artiste Karen Yamauchi depuis 1995, avec laquelle il a eu une fille. Après avoir vécu à Berlin de 1999 à 2004, il s'installe à Princeton dans le New Jersey.
Il a publié des nouvelles dans The New Yorker, The Paris Review et Granta. Son premier roman sort en 1993, Virgin suicides, salué à sa sortie par la critique. Il aura encore plus de succès après avoir été adapté au cinéma par Sofia Coppola en 1999. Son deuxième roman, Middlesex, plus volumineux, sorti en 2002, reçoit le prix Pulitzer en 2003. La sortie en 2011 de son troisième roman, The Marriage Plot, assure sa réputation d'auteur lent dans la maturation de ses œuvres, traduction qui vient de sortir en 2013 aux éditions de l'Olivier1
Source Wikipédia
Vient d'obtenir le prix Fitzgerald pour Le roman du mariage.
Mon avis 7.5/10
Nous sommes en 1982, Madeleine est étudiante en littérature, et suit tout particulièrement un cours sur le roman du mariage au 19ème siècle et la littérature victorienne. Une de ses références est Jane Austen sur qui elle rédigera d'ailleurs son mémoire.
Le roman du mariage se compose de prétendants, de demandes de malentendus, ensuite la littérature évoluera dès 1900 pour nous parler de la vie décevante des femmes après le mariage.
Le décor est planté nous sommes au début du livre.
"A l'époque où la réussite sociale reposait sur le mariage, et où le mariage reposait sur l'argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d'écriture. Les grandes épopées étaient consacrées à la guerre, le roman au mariage."
La première partie nous entraîne plus particulièrement sur l'aspect littéraire, très fouillé, très documenté, parfois un peu "lourd et moins digeste", plus difficile. On nous parle de beaucoup de notions comme la déconstruction et l'univers de Roland Barthes, on nous détaille la sémiotique car Madeleine suit ce cours durant lequel elle rencontrera Léonard dont je reparlerai plus loin.
sémiotique : du "livre", cet objet transcendantal, fruit de tant d'efforts, ils voulaient faire un texte, libre de toute attache, indéterminé, ouvert aux interprétations. il voulait donner la vedette au lecteur parce qu'aux-mêmes étaient des lecteurs
Au début, je me suis accrochée car la lecture était un peu plus - je dirais technique- mais reflétait plus particulièrement l'ambiance, les états d'esprit de l'époque, l'atmosphère régnant sur ce campus américain.
Arrive ensuite très vite le personnage de Mitchell rencontré en première année, il est amoureux de Madeleine, il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Il a eu l'occasion de la séduire - elle n'était pas indifférente - mais n'osant entreprendre au bon moment, il ne s'est rien passé.
Mitchell suivra un parcours à la recherche de la spiritualité et des religions, découvrant sa foi. Il est un élève brillant et étudie la théologie. Il effectuera en compagnie d'un ami un long voyage en Inde, tout en poursuivant son questionnement personnel.
Arrive enfin, le dernier personnage de ce triangle amoureux ; Léonard. Il est étudiant brillant en biologie et suivra le même cours de sémiotique que Madeleine. Un amour naîtra avec ses joies et ses difficultés. On suivra l'évolution de leur amour naissant avec la maladie de Léonard qui est maniaco-dépressif.
L'auteur nous décrit avec beaucoup de précisions, de documentation les effets de la maladie - comment Léonard passe de l'euphorie au désespoir -, comment on luttait contre cette pathologie avec du lithium et les effets secondaires du traitement. Les dégâts physiques et psychologiques, la vie de l'entourage et la façon d'aborder la maladie.
Même si au départ, j'ai dû m'accrocher, si la lecture était un peu plus rude, j'ai vraiment été séduite par la suite , les personnages sont attachants. On a vraiment envie de partager les moments de ce terrible trio et de connaître le destin de chacun. Beaucoup de pistes de réflexion s'ouvrent à nous à la lecture de ce livre vraiment bien documenté, retraçant une manière de vivre dans les années 80.
Un bon moment au final avec l'envie de découvrir le second roman d'Eugenides, "Middlesex" qui se trouve dans ma PAL.
Les jolies phrases
Nous sommes en 1982, Madeleine est étudiante en littérature, et suit tout particulièrement un cours sur le roman du mariage au 19ème siècle et la littérature victorienne. Une de ses références est Jane Austen sur qui elle rédigera d'ailleurs son mémoire.
Le roman du mariage se compose de prétendants, de demandes de malentendus, ensuite la littérature évoluera dès 1900 pour nous parler de la vie décevante des femmes après le mariage.
Le décor est planté nous sommes au début du livre.
"A l'époque où la réussite sociale reposait sur le mariage, et où le mariage reposait sur l'argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d'écriture. Les grandes épopées étaient consacrées à la guerre, le roman au mariage."
La première partie nous entraîne plus particulièrement sur l'aspect littéraire, très fouillé, très documenté, parfois un peu "lourd et moins digeste", plus difficile. On nous parle de beaucoup de notions comme la déconstruction et l'univers de Roland Barthes, on nous détaille la sémiotique car Madeleine suit ce cours durant lequel elle rencontrera Léonard dont je reparlerai plus loin.
sémiotique : du "livre", cet objet transcendantal, fruit de tant d'efforts, ils voulaient faire un texte, libre de toute attache, indéterminé, ouvert aux interprétations. il voulait donner la vedette au lecteur parce qu'aux-mêmes étaient des lecteurs
Au début, je me suis accrochée car la lecture était un peu plus - je dirais technique- mais reflétait plus particulièrement l'ambiance, les états d'esprit de l'époque, l'atmosphère régnant sur ce campus américain.
Arrive ensuite très vite le personnage de Mitchell rencontré en première année, il est amoureux de Madeleine, il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Il a eu l'occasion de la séduire - elle n'était pas indifférente - mais n'osant entreprendre au bon moment, il ne s'est rien passé.
Mitchell suivra un parcours à la recherche de la spiritualité et des religions, découvrant sa foi. Il est un élève brillant et étudie la théologie. Il effectuera en compagnie d'un ami un long voyage en Inde, tout en poursuivant son questionnement personnel.
Arrive enfin, le dernier personnage de ce triangle amoureux ; Léonard. Il est étudiant brillant en biologie et suivra le même cours de sémiotique que Madeleine. Un amour naîtra avec ses joies et ses difficultés. On suivra l'évolution de leur amour naissant avec la maladie de Léonard qui est maniaco-dépressif.
L'auteur nous décrit avec beaucoup de précisions, de documentation les effets de la maladie - comment Léonard passe de l'euphorie au désespoir -, comment on luttait contre cette pathologie avec du lithium et les effets secondaires du traitement. Les dégâts physiques et psychologiques, la vie de l'entourage et la façon d'aborder la maladie.
Même si au départ, j'ai dû m'accrocher, si la lecture était un peu plus rude, j'ai vraiment été séduite par la suite , les personnages sont attachants. On a vraiment envie de partager les moments de ce terrible trio et de connaître le destin de chacun. Beaucoup de pistes de réflexion s'ouvrent à nous à la lecture de ce livre vraiment bien documenté, retraçant une manière de vivre dans les années 80.
Un bon moment au final avec l'envie de découvrir le second roman d'Eugenides, "Middlesex" qui se trouve dans ma PAL.
Les jolies phrases
A l'époque où la réussite sociale reposait sur le mariage et où le mariage reposait sur l'argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d'écriture. Les grandes épopées étaient consacrées à la guerre, le roman au mariage.
- Ma théorie sur la mouche domestique se rattache à ma théorie expliquant pourquoi, plus on a l'impression que le temps passe vite.
-Mais encore? demanda la fille.
-C'est une question de proportionnalité. Quand tu as cinq ans , tu es en vie depuis moins de deux mille jours. A cinquante ans, tu en as vécu près de vingt mille. Une journée quand tu as cinq ans te paraît donc plus longue parce qu'elle représente une plus grande partie du tout.
Le trouble affectif s'exprimait ici physiologiquement : le goût écoeurant de la vodka dans la bouche de Madeleine était celui du regret, sa nausée provenait d'elle même, comme si elle voulait rejeter non pas le contenu de son estomac mais de sa propre personne.
On ne sauve pas les autres. On se sauve soi-même!
Le problème du judaïsme et du christianisme, dit Claire, comme pour à peu près toutes les religions monothéistes, c'est leur dimension patriarcale. Ce sont les hommes qui ont inventé ces religions. Et qui est Dieu ? Un homme...
Tu comprends, une femme n'est pas une pastèque dans laquelle on fait un trou pour voir si elle est sucrée.
Les mystiques disaient la même chose : l'illumination naissait de l'extinction du désir. Le désir ne permettait pas l'épanouissement mais simplement une satisfaction temporaire jusqu'à ce qu'une nouvelle tentation se présente.
Telle est notre condition, dit Tolstoï : nous sommes l'homme accroché à la branche. La mort nous attend, nous ne pouvons pas y échapper, aussi nous distrayons-nous en léchant les quelques gouttes de miel à notre portée.
Si elle partait, il allait se retrouver à nouveau seul, comme dans la maison où il avait grandi, comme dans sa tête et souvent dans ses rêves, et comme dans sa chambre au service psychiatrique.
La dépression, on n'en décroche pas comme ça. Y a pas de clean ou pas clean quand on est dépressif. La dépression, c'est comme un bleu qui ne s'en va jamais. Un bleu dans la tête. Faut faire gaffe à pas y toucher sinon ça fait mal. Mais il est toujours là. Voilà, c'est tout.
On ne sauve pas les autres. On se sauve soi-même!
Le problème du judaïsme et du christianisme, dit Claire, comme pour à peu près toutes les religions monothéistes, c'est leur dimension patriarcale. Ce sont les hommes qui ont inventé ces religions. Et qui est Dieu ? Un homme...
Tu comprends, une femme n'est pas une pastèque dans laquelle on fait un trou pour voir si elle est sucrée.
Les mystiques disaient la même chose : l'illumination naissait de l'extinction du désir. Le désir ne permettait pas l'épanouissement mais simplement une satisfaction temporaire jusqu'à ce qu'une nouvelle tentation se présente.
Telle est notre condition, dit Tolstoï : nous sommes l'homme accroché à la branche. La mort nous attend, nous ne pouvons pas y échapper, aussi nous distrayons-nous en léchant les quelques gouttes de miel à notre portée.
Si elle partait, il allait se retrouver à nouveau seul, comme dans la maison où il avait grandi, comme dans sa tête et souvent dans ses rêves, et comme dans sa chambre au service psychiatrique.
La dépression, on n'en décroche pas comme ça. Y a pas de clean ou pas clean quand on est dépressif. La dépression, c'est comme un bleu qui ne s'en va jamais. Un bleu dans la tête. Faut faire gaffe à pas y toucher sinon ça fait mal. Mais il est toujours là. Voilà, c'est tout.
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