Suisen
Aki Shimazaki
Actes Sud / Lemeac
Mars, 2017
10,0 x 19,0
168 pages
ISBN 978-2-330-07212-4
prix indicatif : 15, 00€
ISBN 978-2-330-07212-4
prix indicatif : 15, 00€
Présentation de l'éditeur
À la tête d’une société prospère fondée par son grand-père, Gorô est marié avec une femme de bonne famille et père de deux enfants pour qui il a des ambitions claires. Il entretient deux maîtresses – dont une magnifique actrice –, il s’entoure de clients importants dans les bars et exhibe fièrement des photos de lui auprès de célébrités. Même s’il croit en mériter toujours davantage, Gorô trouve qu’il a bien réussi sa vie. Or, le jour où ses convictions sont une à une ébranlées, il est forcé de se regarder franchement dans le miroir, sans doute pour la première fois.
Dans ce roman, Aki Shimazaki plonge au cœur des blessures d’enfance qui deviennent parfois des failles à l’âge adulte.
Mon avis
Gorô est marié depuis 23 ans. Il est le président de Sakaya Kida , une entreprise familiale prospère.Il a deux enfants, deux maîtresses et ne se prend pas pour rien. Toul lui est dû... Il estime que c'est comme ça.
Gorô n'a pas eu une enfance facile. Sa mère est morte lorsqu'il avait trois ans et un an plus tard, son père se remariait, puis est arrivée Aï, sa demi-soeur, beaucoup plus sensible que lui, qui lui a vite fait de l'ombre. Une jeune femme douée aux études, en musique - domaine dans lequel il excédait mais manquait de sensibilité.
Gorô est vraiment devenu un être imbuvable, imbu de sa personne, macho, pensant avoir tous les droits.
Sa fille Yoko a choisi des études de musique, son fils Jùn aimerait étudier la psychologie mais c'est hors de question car Gorô estime que c'est lui qui reprendra la présidence de Sakaya Kida.
Plus rien ne va plus pour Gorô, il semble bien que les choses changent. En un rien de temps, tout s'effondre autour de lui.
Sa maîtresse principale Yuri est actrice, elle lui doit tout selon lui car c'est Gorô qui l'avait présentée à son directeur de production. Il est invité à une réception à l'occasion de son dernier film "Ne me quitte jamais maman !". Un film et une chanson qui seront un des éléments central de ce roman. On y parle d'une jolie fleur jaune "Suisen", le narcisse.
Cette fleur lui fait penser à une étudiante Sayoko qui lui avait offert la veille de son mariage une cravate sur laquelle se trouvait dessiné des Suisen. Il se replonge dans son passé.
Une fois de plus, Aki Shimazaki nous décrit avec beaucoup de sensibilité le plus profond de l'âme humaine. Elle est comme chaque fois sobre en mots mais tellement juste. C'est encore un petit bijou.
Quelle sensibilité, j'adore.
Ma note : 9/10
Retouvez les deux premiers romans de ce cycle, il n'est pas nécessaire d'avoir lu les précédents au préalable.
Les jolies phrases
Après tout, qu'est-ce que c'est, l'amour ? J'aime bien toutes les femmes qui couchent avec moi. C'est tout. Les femmes aiment aimer, et les hommes aiment être aimés, voilà ce que je crois. Il faut en profiter.
Sayoko était différente de celles que j'avais rencontrées. Lorsque je lui ai dit que toutes les filles rêvent de se marier avec un prince charmant, elle m'a répondu :
- Une vie de Cendrillon, ce n'est pas mon rêve. J'adore apprendre en général. J'aime les défis : je veux exploiter mes propres possibilités. Je suis pauvre, mais je n'en ai pas honte. Je suis fière d'être occupée par mes études et mon travail.
Il m'était impossible d'imaginer sa vie. Je ne comprenais pas sa mentalité - pauvre mais fière de ses études et même de son emploi minable. Je croyais qu'elle faisait la brave. Pour moi, la pauvreté, c'est la honte.
Je me vante de fréquenter des célébrités. Mais qui est fier de me connaître ?
1 commentaire:
Il faut absolument que je découvre cette auteure.
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