Des idées de lecture pour l'été.
Sélection de coups de coeur suite au dernier café littéraire
Le 29 juin dernier, nous avons clôturé la saison des cafés-littéraire avec des propositions de lecture pour l'été.
Je vous les propose ici et vous souhaite un très bel été.
Une
légère victoire – Odile d’Oultremont
« C’est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d’une vérité dont aucun parent ne voudrait. »
Chacun à sa
manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L’une est enfermée dans une
existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l’autre
est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020,
dans d’étranges circonstances, la trajectoire de l’un percute celle de l’autre.
Réparer
nos silences - Dominique Van Cotthem
Qui était Christian ? Pourquoi vouloir sa mort ? Et pourquoi Ludovic a-t-il
tenté de se suicider un an après avoir intégré la famille ? Une seule certitude
: l’étrange part d’ombre de Christian, vécue comme une trahison, éveille en
Ludovic le besoin de se défaire une fois pour toutes des silences qui le
rongent. L’heure des réparations a sonné.
Demain
les ombres - Noëlle Michel
C’est un clan
d’humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des
tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les
légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur
univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie,
ils n’ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d’infranchissables
Confins. Ils ignorent qu’un tout autre monde existe au-delà. Cet autre monde,
c’est le nôtre ou presque, situé dans un futur proche. L’espèce Neanderthal a
été recréée à partir de bribes d’ADN et réintroduite dans une réserve où elle
est observée et étudiée depuis plusieurs générations. Bientôt, des Sapiens vont
franchir les Confins…
La
malnata - Beatrice Salvioni
« La Malnata – la
mal née – était en bas sur la rive du Lambro avec deux garçons que je ne
connaissais que de nom. Ils avaient tous les deux des pantalons courts et les
genoux écorchés, et pour elle, cette fille qui leur arrivait tout juste à
l’épaule, ils auraient affronté la mitraille comme les soldats qui s’en vont à
la guerre, en disant ensuite au Seigneur : Je suis mort heureux. »
Phénomène littéraire, révélation d’une voix unique, récit puissant où le passé
fait écho au présent : La Malnata marque l’entrée en littérature de Beatrice
Salvioni, vingt-six ans, dont le roman est publié simultanément dans plus de
vingt-huit pays.
Ce roman d’apprentissage au féminin raconte l’amitié intense et émancipatrice
de deux adolescentes dans l’Italie fasciste. Deux adolescentes que rien ne
destinait à la rencontre – l’une est issue de la bourgeoisie, l’autre des
milieux populaires – qui vont trouver, à deux, le courage de se révolter contre
la morale sociale et la violence des hommes.
La
femme brouillon - Amandine Dhée
"Le meilleur moyen d'éradiquer la mère parfaite, c'est de
glandouiller. Si faire voeu d'inutilité est déjà courageux dans notre société,
pour une mère, c'est la subversion absolue. Le jour où je refuse d'accompagner
père et bébé à un déjeuner dominical pour traîner en pyjama toute la journée,
je sens que je tiens quelque chose". D'une écriture débordante d'ironie,
Amandine Dhée évoque la maternité et cherche une alternative au rôle que la
société voudrait lui assigner. Un livre désopilant qui écorne le fantasme
idéalisant les femmes enceintes et mères parfaites.
Ceci
n’est pas un fait divers – Philippe Besson
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le
chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter
de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà
d’un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour
réapprendre à vivre.
La
longue marche des dindes - Léonie Bischoff et Kathleen Karr
Le magnifique roman de Kathleen Karr adapté
par l’autrice du brillant Anaïs Nin : sur la mer des mensonges, Léonie
Bischoff, qui signe son premier titre jeunesse !
Missouri, été 1860. Après avoir quadruplé son CE1 à 15 ans, Simon diplômé
d’office par Miss Rogers se voit refuser l’entrée en CE2 et doit gentiment
déployer ses ailes. Aussi, le soir même de cette mauvaise nouvelle, lorsqu’il
apprend que les dindes sur pattes valent 20 fois plus à Denver que chez lui, il
décide d’acquérir 1000 têtes pour les convoyer sur 1000 kilomètres et prouver
ainsi qu’il a le sens des affaires. Il recrute pour l’escorter une équipe
improbable avec laquelle il va devoir traverser le désert, affronter les
rocheuses et négocier avec les Indiens ! Ces derniers accepteront-ils de
laisser passer cette étrange caravane qui doit atteindre Denver pour y faire
fortune ?
La
délicatesse du homard – Laure Manel- Véronique Griseaux et Alexandra Davis
François, grand solitaire,
dirige un centre équestre en Bretagne. Lors d'une promenade à cheval sur la
plage, il découvre une jeune femme inconsciente au pied d'un rocher. Plutôt que
d'appeler les secours, il décide sans trop savoir pourquoi de la ramener chez
lui pour la soigner. À son réveil, l'inconnue déclare s'appeler Elsa mais
refuse de répondre à toute autre question. Commence alors entre le célibataire
endurci et cette âme à vif une étrange cohabitation, où chacun se dévoile peu à
peu à l'autre... Qui est Elsa ? Quelle vie est-elle en train de fuir ?
Mademoiselle
Else -
Manuele Fiore
D'après le roman d'Arthur Schnitzler. Jeune Viennoise, issue de la bourgeoisie, en villégiature avec sa tante et son cousin Paul dans un palace en Italie, Mademoiselle Else apprend par courrier que son père est menacé de prison pour dette. Pour le sauver du déshonneur, sa mère lui demande dans cette lettre de solliciter Dorsday, un riche marchand d’art, afin de récupérer la somme demandée. L’étrange Dorsday propose un marché à la jeune fille : il accepte de prêter la somme nécessaire, mais à la seule condition que la jeune fille se dévête devant lui. Univers psychologique tourmenté transposé en images, art nouveau, Klimt- Mucha.
Nos invités
Alice
L – Michel K Simon
L’histoire des sœurs Liddell
commence le soir où leurs parents sont assassinés. Alice, la benjamine, ayant
vécu le drame, restera choquée par ce qu’elle a vu et sera internée dans un
hôpital psychiatrique. Ses aînées, Charlotte et Édith, seront quant à elles
placées dans une famille d’accueil. Sans nouvelle d’Alice, elles mettront tout
en œuvre pour la retrouver. Seulement, entre détermination, violence et
meurtre, y parviendront-elles ?
L’heure
bleue -
Rebecca Nicais
Elsa étouffe, prisonnière d’une relation infernale, partagée entre la haine et l’amour. Son mari est alcoolique. Il transforme son quotidien en enfer, la manipule avec un talent consommé, parvient à susciter ses craintes, à la culpabiliser. Didier n’admet pas son addiction, boit uniquement pour dénouer les tensions causées par le boulot, les soucis…
Elsa va-t-elle céder au chantage, aux menaces et sombrer peu à peu dans la dépression ou trouver la force de rompre ?
Didier parviendra-t-il à changer, à reconquérir sa femme ?
La
Vénus de la vallée mosane - Olivier Papleux
« Est-ce que je ne serais pas enceinte ? »
Drôle de phrase, drôle de femme. Muet, j’observe son
visage anguleux. Ève est une pierre laissée à l’état brut, aux pommettes et
sourcils puissants, un être dont la préciosité se révèle dans la façon d’être
et de penser.
Mais Ève découvre que ses trois aïeules directes sont
mortes en couche. Le compte à rebours est enclenché. Soupçonnant une maladie
portée par un gène d’origine néandertalienne, son mari et leur fils adoptif ont
dix lunes pour sauver la femme et la maman de leur vie…
Enquête génético-paléolithique en même temps que roman
philosophique, La Vénus de la vallée mosane interroge les origines et le
développement d’une humanité bien plus homogène que d’aucuns le prétendent.
Le
choix des bibliothécaires
Le
petit frère - J-L Tripp
A travers le souvenir de son frère Gilles, disparu trop tôt dans un accident de la route, JeanLouis Tripp fait le récit d’une bouleversante
histoire familiale.
Un soir d'août 1976. JeanLouis a 18 ans. C'est le temps des vacances en
famille, des grandes chaleurs et de l’insouciance... Mais un événement brutal
va tout interrompre : Gilles, le frère de JeanLouis, est fauché par une
voiture. Transporté à l'hôpital, le garçon succombe à ses blessures quelques
heures plus tard. Pour JeanLouis, hanté par la culpabilité, un difficile
parcours de deuil commence...
45 ans plus tard, l'auteur choisit de revenir sur cet épisode et de retraverser
chaque moment du drame. Avec franchise et sensibilité, il sonde sa mémoire et
celle de ses proches pour raconter les suites immédiates et plus lointaines de
l'accident, luttant pour dessiner la perte tragique d'un petit frère de 11 ans
qui continue d'exister dans l'histoire familiale...
Comme
moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l’époque rendait caduque notre
condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l’un des hommes
les plus connus de France.
Ça
n’est pas ce qui s’est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de
solitude ont éclaté. On s’est rencontrées, racontées, soutenues. On s’est fait
la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.
On a
parlé plus haut, plus nombreuses.
H. D.
La vérité sur la lumière / Ava Olafsdottir Audur
Issue
d'une lignée de sages-femmes, Dyja est à son tour "mère de la
lumière". Ses parents dirigent des pompes funèbres, sa soeur est
météorologue : naître, mourir, et au milieu quelques tempêtes. Alors qu'un
ouragan menace, Dyja aide à mettre au monde son 1922e bébé. Elle apprivoise
l'appartement hérité de sa grand-tante, avec ses meubles vintage, ses ampoules
qui grésillent et un carton à bananes rempli de manuscrits. Car tante Fifa a
poursuivi l'oeuvre de l'arrière-grand-mère, mêlant les récits de ces femmes qui
parcouraient la lande dans le blizzard à ses propres réflexions aussi
fantasques que visionnaires sur la planète, la vie - et la lumière. Sous les
combles, un touriste australien semble venu des antipodes simplement pour faire
le point. Décidément, l'être humain est l'animal le plus vulnérable de la
Terre, le fil ténu qui relie à la vie aussi fragile qu'une aurore boréale.
Explorant avec grâce les troublantes drôleries de l'inconstance humaine, Audur
Ava Olafsdóttir poursuit depuis Rosa candida une oeuvre d'une grande finesse.
Elle a reçu le Prix Médicis étranger pour Miss Islande.
Le langage de la solitude
- Jan-Philippe Sendker
Accablé de chagrin après la mort de son fils, Paul Leibovitz s'est retiré dans la solitude de la petite île de Lamma au large de Hong Kong. Mais depuis qu'il a rencontré Christine Wu, il commence à se dire qu'une nouvelle vie est possible. Un jour, Christine reçoit une lettre de son frère dont elle n'a plus de nouvelles depuis quarante ans. Paul décide alors de l'accompagner jusqu'au village de son frère, au fin fond de la Chine, où sévit une mystérieuse maladie neurologique.
Retrouvant ses
réflexes de journaliste, Paul va chercher à découvrir les causes de ce mal étrange.
C'est ainsi qu'il apprend que le lac où les villageois viennent régulièrement
pêcher est empoisonné, sans que les autorités ne cherchent à remédier à cette
tragique pollution. Pire : elles protègent les malversations de l'usine
coupable, en laissant courir des rumeurs à propos d'une malédiction qui
pèserait sur le lac et la population qui vit aux abords.
Le mystère de la femme sans tête
- Myriam Leroy
« Sur la
photo, c’est sa physionomie qui captive. Un petit nez rond et des bonnes joues
mais une morgue et des yeux durs, des yeux qui te voient là où tu ne veux pas
être vue… Tout dans ce visage dit à la personne qui regarde : “Dégage.” Il est
impossible de s’en détourner. Tu y es ventousée. Fascinée par le caractère hostile
de la pose et la beauté farouche du modèle, débarrassé de toute politesse. »
Qui est cette femme-enfant au regard frondeur ? Jeune Russe exilée en Belgique,
Marina Chafroff fut, sur ordre de Hitler, décapitée à la hache en 1942.
Cette mère de famille au courage extraordinaire, sacrifiée pour que vivent des
innocents, aurait dû marquer l’Histoire. Elle est pourtant tombée dans l’oubli.
Comment a-t-elle été refoulée de nos mémoires ?
.
Le choix des libraires
Il ne doit plus jamais rien m’arriver -
Mathieu Persan Choix de Louisa
Le portrait tendre
d'une famille et de ses mystères. Ça a commencé dans son bas-ventre. Une
multiplication de cellules qui semblait anarchique. De mitose en mitose, une
forme s'est dessinée. Une protubérance, puis des excroissances sont apparues et
un battement rapide s'est fait entendre. C'était il y a bien longtemps, et cet
amas de cellules, c'était moi. Flottant dans l'utérus de maman, au chaud,
grandissant en paix, protégé du monde par le liquide amniotique.
" Il ne doit plus jamais rien m'arriver. " C'est ce qu'elle a dit
quand elle est devenue mère. Dès lors, sa vie n'a plus été qu'une course de
saut d'obstacles visant, de contorsions en feintes, à éviter tout événement
inopiné. Jusqu'à l'arrivée d'un invité surprise.
Ça a commencé au même endroit, presque de la même façon, trente-sept ans plus
tard.
Les sources - Marie-Hélène Lafont Choix de Diane
La cour est vide.
La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière
l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle
serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent
froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais
elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la
lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le
feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années
1960 Isabelle, Claire et Gilles vivent
dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de
tous.
Miss Atomic - Laure
Coromines Choix de Marie-Pierre
Bel été. Belles lectures !
4 commentaires:
Bonjour, concernant ces lectures, La longue marche des dindes est une réussite pour des lecteurs petits et grands. J'ai beaucoup aimé les dessin. La vérité sur la lumière est un très beau roman que je conseille. Avec Les sources de Marie-Hélène Lafon, la romancière continue une oeuvre tenue avec une très belle langue. Bonne après-midi.
après-midi est masculin!
@dasola je suis d'accord avec toi pour la longue marche des dindes. Je n'ai pas encore découvert l'écriture de Marie-Hélène Lafon, cela viendra. Merci à toi
@vaugelas merci pour la précision
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