vendredi 22 août 2014

Trente-six chandelles Marie-Sabine Roger **** 8.5/10

challenge rl jeunesse

TRENTE-SIX CHANDELLES    Marie-Sabine ROGER


La brune au rouergue
parution le 20 août 2014
14 x 20.5
288 pages
ISBN 978-2-8126-0681-6



Quatrième de couverture

Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l'heure de son anniversaire, Mortimer Decime attend sagement la mort car, depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à onze heures du matin, le jour de leurs 36 ans.

La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Y a-t-il un gène de la scoumoune ? Un chromosome du manque de pot ?

Que faire de sa vie, quand le chemin semble tout tracé à cause d'une malédiction familiale ?

Entre la saga tragique et hilarante des Decime, quelques personnages singuliers et attendrissants, une crêperie ambulante et une fille qui pleure sur un banc, on suit un Mortimer finalement résigné au pire. 

Mais qui sait si le Destin et l'Amour, qui n'en sont pas à une blague près, en ont réellement terminé avec lui ?

Dans son nouveau roman, Marie-Sabine Roger fait preuve, comme toujours, de fantaisie et d'humour, et nous donne une belle leçon d'humanité.

L'auteur : Marie-Sabine ROGER



Née en 1957 près de Bordeaux, Marie-Sabine Roger vit désormais en Charente. Depuis quinze ans, elle
se consacre entièrement à l’écriture. Auteur jeunesse important, avec plus d’une centaine de livres à son actif, elle accède à la notoriété en littérature générale avec La Tête en friche, publié en 2008 dans la brune, adapté au cinéma par Jean Becker, avec Gérard Depardieu dans le rôle principal.

Son deuxième titre publié au Rouergue, Vivement l’avenir (2010), a obtenu le prix des Hebdos en région et le prix Handi-livres, son troisième, Bon rétablissement, a reçu le prix des lecteurs de l’Express.


Mon avis


Merci aux éditions Rouergue pour cette découverte de la rentrée littéraire.
Mortimer Decime s’attend comme tous les autres hommes de la famille à mourir le jour de son trente-sixième anniversaire.  Tout est prévu, il a revêtu son plus beau costume, coupé le gaz, l’électricité, il a cassé le bail de son appart.  Il attend onze heures, l’heure fatidique…

Débarque alors Paquita qu’il connaît depuis presque 20 ans.  Un personnage haut en couleur…  Elle vient boire un café.  Elle le trouve étrange étendu sur son canapé en costume mais il en faut plus pour inquiéter Paquita.

Le temps s’égrène, 11h01, 11h02, 11h03 et ainsi de suite….  Morti est toujours là, il ne meurt pas… Un fou-rire le gagne…
Il va nous conter son histoire et celle de ses ancêtres.  Un destin bien étrange qui provoqua à chaque fois une mort étrange, saugrenue pour chacun de ses ancêtres.  DECIME, avec un nom pareil qui a perdu ses accents au fil du temps, on peut en effet s’attendre à tout.

Une belle histoire d’humanité avec la rencontre de ses amis de quasi vingt ans, Paquita et Nassardine. Personnages truculents, aimants et bienveillants.

Une plume agréable alternant passé et présent.  Des mini chapitres de trois à quatre pages au maximum.  Les pages tournent très rapidement.  Un livre rempli d’humour et de bonne humeur.  Des répliques bien à propos, percutantes. 

En lisant le livre, je ne sais pas pourquoi mais j’avais des flashs du style « Amélie Poulain » en tête.  Je voyais les images, qui sait peut-être une prochaine adaptation cinématographique.  C’est vrai que Marie-Sabine Roger en connaît un rayon car ses précédents ouvrages « La tête en friche » et « Bon rétablissement » ont été adaptés au cinéma par Jean Becker.  « Bon rétablissement » sortira en salle à la rentrée.

Bref un livre plein d’humour, de fantaisie et d’humanité avec lequel j’ai vraiment passé un agréable moment.

Ma note :  8.5 / 10


Les jolies phrases

Mais lorsqu'on vit dans le désert, on finit par aimer le premier cactus qui pousse.

Je trouvais ça idiot de gâcher sa vie pour la simple raison qu'un jour elle va finir.  Ça me semblait aussi ridicule que ne pas manger sa glace sous prétexte qu'elle va fondre, ou de refuser d'aller à la piscine parce que six mois plus tard, on sera en hiver.  Je cultivais le "ici et maintenant" sans le moindre mérite, car vivre au jour le jour est naturel chez les enfants;  C'est plus tard que cela se complique.

Je me sens comme un sportif qui aurait accompli l'exploit de sa vie, mais qui n'aurait rien prévu pour la suite.  C'est un vide abyssal.

"Tu vois, votre camion, c'était le seul endroit sur Terre où rien ne pouvait m'arriver de grave, où j'oubliais le compte à rebours."

Les voyageurs, les vrais, ils ont ça dans le sang.  Même quand ils s'arrêtent, qu'ils ne vont nulle part, il y a toujours en eux une porte d'embarquement, un billet composté pour le rêve.

Les secrets de famille sont de noires araignées qui tissent autour de nous une toile collante.  Plus le temps passe, plus on est ligoté, bâillonné, serré dans une gangue.  Incapable de bouger, de parler. D'exister.

Tourner la page ne sert pas à grand chose, quand c'est le livre entier qu'on voudrait changer.

Si notre vie ne nous plaît pas, il faut tout faire pour la changer.  Parce que jusqu'à preuve du contraire, on n'en a qu'une.  Et elle passera.

Je me suis demandé quelquefois si je n'avais pas quitté la pauvreté pour trouver la misère.  Parce que la vraie misère, c'est d'être seul dans la vie.


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