mardi 26 avril 2016

Si tous les Dieux nous abandonnent Patrick Delperdange

Si tous les Dieux nous abandonnent
Patrick Delperdange




Gallimard
Sérine Noire
240 pages
155 x 225 mm
Parution 07/01/2016
ISBN : 9782070148776
Prix 17.00€

Présentation de l'éditeur


Violence, cruauté, trahison : rien ne leur sera épargné.
Céline est une jeune femme en fuite. Léopold, un vieux monsieur qui ne tient plus à la vie que par habitude. Quant à Josselin, il ne s’agit en fin de compte que d’un idiot qui se croit très malin.
Le destin de ces trois personnages va se trouver lié de manière inattendue et impitoyable.
Un dieu malfaisant aurait-il décidé de s’amuser avec leur existence, comme un fou qui jouerait aux dés?
Malgré leurs défauts, malgré leurs maladresses, Céline, Léopold et Josselin nous touchent comme nous toucheraient des amis, des semblables, des frères. Ce qui leur arrive pourrait tout aussi bien nous arriver.
Si tous les dieux nous abandonnent, il nous faudra continuer à vivre seuls, pauvres humains.

L'auteur nous en parle




Mon avis


Patrick Delperdange nous invite dans un roman noir, très noir que le magazine « Lire » dans son édition d’avril considère être l’un des meilleurs polars du moment.  Alors aucune raison de vous en priver ; c’est TOPISSIME.

Céline est en fuite, dans une campagne enneigée, un couteau plein de sang contre l’abdomen.  Nous sommes non loin de la frontière franco-belge, dans le trou du monde, un bled à proximité de Valmont.

Miracle, un automobiliste passe par là.  Il neige et le vieux Léopold l’emmène avec lui dans sa ferme délabrée. 

Céline reprendra la route le lendemain et croisera sur son  chemin  Maurice, enfin plus exactement les chiens féroces de celui-ci.  Elle se fera attaquée et une fois encore, c’est Léopold qui lui portera secours.

Le décor est planté – et je suis déjà captivée -  ; trois personnages  nous donneront leur vision dans de courts chapitres qui se succèderont dans un rythme endiablé.

Céline ; une jeune fille en fuite, écorchée vive, rescapée de la vie.
Léopold ; un vieux qui entend des fantômes depuis la mort de sa femme, vivant reclus, malade
Josselin, le frère de Maurice , un demi-doux à qui il manque une case, l’idiot du village enfin en apparence, le sexe l’obsède.

Trois personnages abandonnés des Dieux, trois voix pour nous conter trois solitudes.

Quel point commun entre eux me direz-vous ?  Quel lien les unit ?

Petit à petit par de courts chapitres, chacun se dévoilera et l’on découvrira leurs fêlures, leurs secrets…

Au départ un huis-clos rural dans une campagne grise, glauque qui prendra par la suite un petit air de road-movie.

On ne peut pas fuir éternellement, il faut un moment affronter la réalité.  Les relations humaines, la solitude, le besoin de parler, d’être écouté sont les sujets abordés.

J’ai aimé l’approche psychologique des personnages. Un scénario excellent, une écriture captivante dès les premières pages, on tourne les pages à grande vitesse.  Le rythme est soutenu, un roman noir rural où la tension et la violence sont palpables à chaque instant.  C’est très visuel, cela roule comme du papier à musique. 

Des liens se créeront entre les personnages,.  Entre noirceur et humanité, trois destins qui n’ont pas été épargnés par la vie.  C’est une pépite à découvrir de toute urgence.

Un immense coup de coeur.

Les jolies phrases

Je n'ai aucune envie de croiser votre chemin.  Il y a des gens qu'on préfère ne pas rencontrer si on veut passer une bonne journée.

Quoi qu'on en pense, le monde vous réserve toujours des surprises.

Les mères, elles sont comme qui dirait indispensables, dans la vie.  Mais au bout d'un moment, il faut savoir mettre une limite, sinon elles te lâchent plus.  Les hommes, ils ont besoin de liberté, je dirais même qu'on peut se passer d'à peu près tout, sauf ça.  T'es pas d'accord ?

Comme si d'apprendre ce qui s'était passé sur cette route au milieu des bois lui avait donné l'autorisation de laisser cours à ce qui couvait en elle depuis des mois ou même des années et qui avait tout dévasté en se répandant, comme une marée qui ne s'arrêterait pas arrivée au bas de la dune mais qui poursuivait son avancée en emportant tout sur son passage, noyant le pays, les hommes et les bêtes, envahissant les chemins et les forêts, et ne laissant qu'un paysage dévasté.  Une ruine.  La ruine totale de ce qui avait été ma vie avec elle.

En vérité, c'est ce qu'on n'a pas fait, ce qu'on n'a pas osé faire qui vous marque.



1 commentaire:

Anne a dit…

On en a pas mal parlé, de ce roman. Qui sait, peut-être un jour...