L'inconnue du portrait - Camille de Peretti
Calmann Levy
Pages : 350
Isbn : 9782702185179
Prix : 21.50 €
Parution : 03/01/24
Présentation de l'éditeur
Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d’une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d’un musée d’art moderne en Italie.
Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l’histoire mouvementée de son portrait.
Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l’Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants. Une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants.
Camille de Peretti
© Nierszawer Leextra
Passionnée de peinture et de littérature, depuis 2005, elle se consacre à l’écriture.
Elle est l’autrice de neuf romans dont Thornytorinx, (Belfond, 2005 -prix du Premier roman de Chambéry), Le Sang des Mirabelles, (Calmann-Lévy, 2019) et L’Inconnue du portrait, (Calmann-Lévy, 2024)
Mon avis
Coup de coeur absolu pour ce livre et la plume romanesque de Camille de Peretti. C'est beau, intelligent, on voyage dans l'espace et dans le temps.
Au départ de l'histoire vraie d'un tableau de Klimt, Camille de Peretti nous offre une fresque magistrale de 1900 à nos jours, secrets de familles, disparitions, drames, on voyage à Vienne, à New York, au Texas et en Italie.
Tout commence près de Wall Street en 1928, nous faisons connaissance d'Isidore, il a 19 ans, il est cireur de chaussures, amoureux de la belle Lotte, fille d'un richissime industriel. Il s'intéresse à la bourse, va spéculer et son destin sera incroyable.
On rencontre Martha chassée de chez les Brombeere, richissime famille de Vienne. Elle a 17 ans, est jeune maman, et refuse de retourner vivre sur les trottoirs de Vienne.
Bien des années plus tard, au Texas, Michelle réclame un test ADN car elle veut confondre le père de sa fille Pearl, elle serait celle d'Isidore !
On va suivre ces trois personnages en alternance à des époques différentes, c'est véritablement bien construit, les liens se tissent habilement retraçant l'Histoire, celle de la crise de 1929, du capitalisme mais aussi de ce mystérieux tableau de Klimt.
Ce tableau dont l'histoire est incroyable, c'est celui de "la Jouvencelle" peint par Klimt en 1910, il représente une femme de trois quart, un chapeau sur la tête et un boa autour du cou, une représentation de femme légère. Ce tableau est le seul "repeint" de Klimt, car "Portrait d'une dame" illustrant la couverture du livre, est la même femme sans chapeau, un châle autour du cou, une femme cette fois à l'allure respectable.
Pourquoi Klimt a-t-il agit ainsi ? C'est un mystère mais l'imaginaire de Camille de Peretti en fait une histoire magnifique, qui tient la route. Ce tableau retouché en 1916 a été acheté en 1927 par la Galleria Ricci Oddi d’Art moderne, à Piacenza. Il a été volé en 1997 avant de réapparaître intact en 2019 dans les jardins du musée où il se trouve aujourd'hui.
Un magnifique voyage vous attend, l'écriture est fluide. Les chapitres courts bien ficelés sont captivants, peu à peu les liens se tissent. Un grand roman.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Il était le colosse aux pieds d'argile, il était le volcan en éruption de souffrance.
La vérité et le mensonge sont comme l'eau et l'huile, on imagine pouvoir les mélanger, mais l'huile finit toujours par remonter à la surface. Un bon mensonge agirait comme le vinaigre blanc, il saurait changer le goût de l'eau sans en changer la couleur.
C'était peut-être ça l'amour, une décharge qui vous extrayait de l'espace-temps car elle vous faisait éprouver l'absolu dans l'instant présent.
La peur habitait son ventre et lui nouait les boyaux depuis des années, mais toute peur est chevillée à un espoir, celui d'en réchapper.
On se souvient facilement des premières fois de la vie, mais les dernières fois ont cela de terrible qu'elles ne s'annoncent pas.
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