mercredi 22 janvier 2020

Une mère juive ne meurt jamais - Patrice Abbou

Une mère juive ne meurt jamais


Patrice Abbou

Une mère juive ne meurt jamais

Plon
Parution : 31/10/2019
Pages : 304
Isbn : 9782259277587
Prix : 19 €


Présentation de l'éditeur

Les Molina n’ont pas le droit de sortir, de se laver, de se changer, de se parfumer et encore moins de travailler… pendant sept jours, comme le veut la tradition.


Ils sont en deuil de leur mère Louise.

Adam Molina, 40 ans, le plus jeune des quatre enfants, avait prévu de repartir le lendemain de l’enterrement. Mais devant la pression de son père et de son frère aîné Henri, il est contraint de rester. D’autant plus qu’il a une mission, la dernière volonté de sa mère : trouver un mari à Lucie, sa soeur.
Dans ce huis clos caustique et haut en couleur, les émotions s’entremêlent, entre tendresse, culpabilité et rancoeur.

L'auteur

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Comédien et auteur, Patrice Abbou a collaboré au théâtre
comme au cinéma avec notamment Gérard Oury, Pascal Elbé
et Jean-Jacques Beineix. Il a adapté et joué sur scène son
premier roman Une mère juive ne meurt jamais.

Mon avis

C'est un premier roman que nous propose Patrice Abbou, plus exactement un huis-clos de sept jours avec la famille Molina.

Dans la famille Molina, il y a  :
-  Aba , le père , le "roi" David
Ima, la mère , Louise
- les quatre enfants : Henri 44 ans, Susanne 43, Lucie 42 et enfin notre narrateur Adam, le petit dernier 40 ans.

La famille Molina est originaire d'Algérie et de confession juive sépharade. Les traditions sont très importantes pour le patriarche.

Louise, la maman vient de décéder  laissant une lettre pour un certain Henri El Mosnino...un mystère, un secret de famille qui risque bien d'éclater durant les sept jours qui vont suivre car comme le veut la tradition la famille pour faire le deuil va vivre ensemble dans l'appartement de la défunte.

"Les Molina n'ont pas le droit de sortir, de se laver, de se changer, de se parfumer et encore moins de travailler ... pendant sept jours comme le veut la tradition."

Un premier roman intéressant où l'on apprend les rites et traditions juives.  L'enterrement doit avoir lieu le plus rapidement possible, on découpe une étoile dans les vêtements, on récite le Kaddish chaque jour mais pour se faire il faut au minimum dix hommes pour le réciter......

J'ai aimé apprendre à mieux connaître cette religion tout en m'amusant de la plume à la fois tendre et caustique de l'auteur.  Les enfants Molina sont différents, ils ne pratiquent pas leur religion de la même façon ce qui apporte des discussions parfois épiques.  De plus, leur mère leur a laissé une mission particulière ; trouver en sept jours un mari à Lucie !  Et puis n'oublions pas le secret laissé dans un courrier destiné à El Mosnino,  il faudra aussi le digérer..

Un moment de lecture agréable que j'aurais sans doute loupé sans la préparation du salon de Lire c'est Libre .  Hâte de rencontrer l'auteur.

Ma note : 8/10


Les jolies phrases

Nous ne sommes pas en période de fêtes mais le wagon déborde d'enfants qui braillent à la vie.  Moi , j'ai envie d'hurler à la mort.

A ses yeux, aucun homme n'est assez "parfait" pour réussir à la charmer, à la cerner, à la canaliser, elle qui refuse d'aimer, par peur de ne pas l'être.

Une mère disparaît, un père semble redevenir un enfant. Combien la mort bouleverse la hiérarchie des familles.

En regardant s'éloigner la femme qui m'a élevé, accompagné, je deviens un homme.

Elle ne vivait pas afin que sa présence soit remarquée, plutôt pour que son absence soit ressentie.

J'aimerais à jamais capturer l'effluve de son être, seule drogue légale qui m'aiderait à combler l'absence.

L'amour de ma mère s'exprimait dans ses plats, celui de mon père dans la dégustation de ceux-ci. Il pouvait être dithyrambique sur un couscous, du "pain à la graisse" qu'Ima cuisinait quelquefois, sur les repas et les halots de shabbat...  Il lui déclarait sa flamme, parfois accompagnée d'un geste, d'une furtive caresse.  Louise en était tellement heureuse. C'était leur façon de s'aimer. 
Aujourd'hui, l'entendre dire "chérie" m'émeut doublement.  Quand ce vieux bonhomme, de surcroît mon père, le clame avec cette sincérité, cette innocence, je comprends combien il la chérissait.




3 commentaires:

MistiCat a dit…

Voilà un livre que je note car je sens qu'il devrait me plaire !

Philippe D a dit…

J'aime lire pour me distraire et pour apprendre. Celui-ci entre dans les deux catégories. Je le retiens.
Bonne fin de semaine.

Louisa Treyborac a dit…

Génial, enfin cet humour décalé me semble toujours savoureux...