Parution : mai 2020
Pages : 148
Isbn : 9782807002395
Prix : 15 €
Présentation de l'éditeur
L’amour… On le cherche, on le poursuit, on le fait et le défait, on en jouit, on en souffre. On le chante, l’écrit, le peint, le joue et le feint… On meurt pour lui, ou l’on tue. Mais que recouvre ce mot ? Nous aimons Dieu (parfois), notre patrie (rarement), nos parents, nos enfants. Nous aimons rire et chanter, nous aimons le sport, le cinéma, et même le chocolat ou le bon vin. Nous aimons nos rêves, nous aimons aimer. Nous aimons, aussi et surtout, cette moitié d’orange dont on nous a dit et répété qu’elle existe, qu’elle est là, quelque part, à nous attendre, et qu’elle comblera tous nos désirs, tous nos besoins.
Le même terme pour désigner tant de choses : possession, jouissance, domination, jalousie, volupté, tendresse, sacrifice… Depuis toujours, Éros et agapè jouent à cache-cache pour mieux nous tromper. Parfois, ils se trompent eux-mêmes, et tout dérape. Le bus fait une embardée, la déception nous dévore, la belle endormie oublie de se réveiller, la foudre frappe pour de bon…
Liliane Schraûwen
Elle a fait des études de lettres qui l’ont menée à l’enseignement et à l’écriture.
Elle est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles publiés en France et en Belgique, ainsi que d’une enquête historique sur la mort mystérieuse du pape Jean-Paul Ier et de plusieurs ouvrages consacrés aux Grandes Affaires criminelles de Belgique, qui ont connu un net succès.
Elle a également été directrice de collection aux éditions Marabout. Nègre et rewriter à l’occasion, elle s’occupe de coaching littéraire.
Elle a obtenu le Prix littéraire du Parlement de la Fédération Walonie-Bruxelles, le Prix Emma Martin, et a été finaliste du prix Rossel.
Source : M.E.O EDITIONS
Mon avis
Une auteure et une maison d'éditions de mon pays que je n'ai pas encore découvertes, Exquises petites morts, un titre intriguant tout comme la couverture, un buste et deux corps entrelacés, point de départ de cette belle lecture.
Un recueil de nouvelles, ce n'est pas mon genre préféré mais j'avoue que je commence à l'apprécier.
Savez-vous ce qu'est l'exquise petite mort ? C'est ce que l'on nomme, le plaisir, l'orgasme, la jouissance. Un recueil qui parle de l'amour, du désir, de la jouissance qu'il provoque en nous et ce pourquoi nous serions prêts à tout.
18 nouvelles au total , l'amour existe à tout âge, que ce soit :
- Le bus du matin : une adolescente est attirée par un bel inconnu et se laisse emporter jusqu'à l'embardée.
- Le timide : celui qui trouve toujours un défaut à toute femme, il a enfin trouvé son idéal. Sera-t-elle sans surprise?
- L'âme soeur : être prêt à tout pour la découvrir, en profiter, la garder. Prêt à tout vous avez dit ? oh oui même à l'impensable.
- Rabelais : j'ai adoré cette nouvelle, une belle fiction, un bébé par l'oreille ?
- Aglaé et lecture inclusive est une de mes préférées. Comment une relation peut-elle évoluer, basculer. On identifie rapidement notre Amélie nationale et ses fans.
C'est une écriture que j'ai aimée, parfois poétique, tendre mais aussi violente ou cruelle. Les chutes sont à chaque fois surprenantes, ce que j'ai adoré.
Liliane Schraûwen nous parle de rêve, d'espoir, de découverte, de désir, de jouissance, de fantasme parfois avec une certaine violence d'ailleurs mais elle nous parle aussi de passion, de rupture et de solitude.
Et tout à coup tout bascule souvent avec violence, il y a le temps qui passe et la façon dont se termine l'amour, la passion. Qu'en reste-t-il au final.
J'ai beaucoup aimé le basculement à chaque fois, la rupture du charme ou le retournement de situation.
C'est une plume de talent à découvrir. Merci beaucoup aux éditions M.E.O. pour cette découverte.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Les mets n'ont de saveur, disait-il, que lorsque s'y marient le miel et le piment, l'aigre et le doux, le sucre et le sel. C'est si bon quelquefois, disait-il encore, de laisser grandir en soi la douleur en même temps que le vertige, de les faire naître l'une et l'autre, ensemble, au même rythme, et le gémissement monte et descend, la sueur perle au front, le visage défait se crispe, sans que l'on sache, de la douleur ou de la volupté, ce qui l'emporte au plus fort de la jouissance.
Tu vois c'est ça l'amour. Un désir qui monte sans fin, tendu vers un assouvissement jamais atteint.
Il se souvient que lui-même, jadis, n'aimait guère les vieillards. Il n'a d'ailleurs pas été plus présent auprès de ses parents que ses enfants ne le sont aujourd'hui auprès de lui. C'est comme ça. Les vieux sont laids, ils font peur, ils sont l'image de ce qui nous attend tous. En outre, ils ont tendance à se montrer raisonneurs et pontifiants, ressassant à l'infini les souvenirs de leurs guerres passées ou ceux du bon vieux temps. Pour tout dire, ils sont chiants.
Les hommes en tout cas finissent toujours par s'en aller. Le plus souvent, c'est mieux ainsi, même s'ils emportent avec eux de grands morceaux de vie rouge et saignante.
Il arrive pourtant qu'on les regrette. L'inconstant, le lâche, l'inconsistant, du moins il était là, tiède et présent, vivant. Ses mains étaient douces, et tendres ses mensonges. Il y avait ce souffle dans mes cheveux, cette main sur ma chair, ce regard menteur sans doute mais amoureux...
On se retrouve seule au creux d'un grand lit glacé, les années coulent comme de l'eau, de plus en plus rapides, et il vient un temps où l'on se prend à regretter, à chercher un peu de chaleur, quelque part, une fausse complicité, quelque chose de fraternel et de vivant, une voix dans la nuit, une présence. Simplement cela, une présence.
Mais il n'y a rien, que le vide.
2 commentaires:
Très heureux de découvrir ces commentaires et de constater que certains ont eu comme moi l'idée de publier leurs notes de lecture. Je continue à savourer ce recueil et je pourrai communiquer, à qui de droit, mes propres notes de lecture.
Belle lecture
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