Now Future
Parution : janvier 2020
Pages : 224
EAN : 9782930940298
Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur
Le vol organisé de nos données par les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) détériore dangereusement notre vie privée. « Je n’ai rien à cacher » n’est pas un argument. Lorsque un État autoritaire, la police ou la Justice auront décidé, sur base de ces données « parfaitement objectives », que notre profil est celui du parfait futur criminel et qu’on nous jettera en prison préventivement, il sera trop tard pour s’y opposer. Exagéré ? Malheureusement non. Mais on peut s’en protéger : c’est urgent !
Le saviez-vous ? Vous êtes suivi. Vous êtes analysé. Négocié. Et manipulé. Les données personnelles que des sociétés comme Google et Facebook récoltent sur nous à grande échelle sont utilisées pour influencer notre manière d’agir, d’acheter et même de voter. Mais Google et Facebook ne sont que la pointe visible de l’iceberg. Les maisons innovantes et les villes intelligentes nous proposent d’incroyables possibilités, mais elles le font au prix de notre vie privée et de notre liberté de choix.
Comment avons-nous pu laisser faire cela ? Et y pouvons-nous quelque chose ?
Jan Walraven a épluché le monde des cookies qui nous pistent et des algorithmes sexistes. Il nous livre ici un compte-rendu à la fois terrifiant mais aussi stimulant.
Car, si notre vie privée a bien un pied dans la tombe, elle n’est pas pour autant morte et enterrée.
Belge d’expression néerlandaise, Jan Walraven est journaliste d’investigation. Depuis 2015, il est membre de la rédaction du site d’information belge indépendant Apache.be. Il y révèle en plein jour les pratiques de la nouvelle économie fondée sur les données.
Il est l’auteur du livre Le vol du siècle.
Apache pose les questions que les médias traditionnels laissent de côté. Site d’information indépendant, il met sous pression les détenteurs du pouvoir pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas.
Nous sommes quasi tous devenu accro à notre smartphone. Il ne nous quitte pas et nous permet d’avoir
tout sous la main à tout moment, accès à internet, un dictionnaire, la météo, à
la recherche d’un resto, d’un endroit à visiter, des infos, des applis pour trouver
notre chemin – waze-, pour trouver un hôtel, écouter de la musique, faire des
photos, être en contact avec nos amis. Quelques
clics et c’est tout, ce petit objet est devenu incontournable, indispensable,
on en devient addict, accro, dépendant.
N’est-ce pas pour la plupart la première chose que l’on fait
le matin au lever, la dernière le soir avant de se coucher et pour certains même en pleine nuit, on consulte son portable.
Mais ces petits clics ne sont pas sans conséquences, que ce
soit via notre pc, notre laptop ou téléphone, nous valons de l’or car tous ces
petits gestes sont stockés, analysés, décortiqués par des sociétés qui s’enrichissent
en vendant nos données. C’est une mine d’or,
la nouvelle électricité de demain. Nos données alimentent les GAFA (Google,
Apple, Facebook, Amazon) , les enrichissent et leur permettent de faire du
business.
Pourquoi croyez-vous que leurs services soient gratuits ? La raison est simple, ils sont très bien
rémunérés avec nos données.
En nous connectant sur les réseaux sociaux, en likant ou
cliquant sur des publications, nous leur fournissons la matière première, à
savoir, des informations à priori sans importance qui vont leur permettre de
déterminer notre profil complet, nous « mettre dans des cases ». Quelques éléments anodins permettent de
déterminer notre sexe, nos préférences politiques, sexuelles, notre religion,
notre capacité de crédit et notre solvabilité.
L’objectif principal de cela est de déterminer et anticiper nos besoins
en nous proposant des publicités ciblées.
Cet essai est intéressant à plus d’un titre, il nous permet
de prendre conscience de beaucoup de choses par exemple des cookies de traçage que l’on est obligé d’accepter pour entrer sur certains sites, mais aussi des
pixels espions (tracking pixels), des balises (beacons) permettant à un nombre
incroyable de personnes de suivre nos données.
Par faute de temps généralement, nous ne lisons pas les
conditions générales, nous donnons notre accord pour l’exploitation de nos
données.
Vous apprendrez également que certains algorithmes nous attribuent
des cotes de solvabilité, ce qu’il en est des objets connectés, de l’avenir
pour les objets intelligents, les projets de smart cities qui utilisent des
capteurs de traçage pour dire où on se trouvaient ou se trouvent, des
logiciels de reconnaissance faciale … c’est
bien le progrès mais il faudra éviter les dérives et cela me fait de plus en
plus penser à « 1984 » de G. Orwell..
Autres sujets évoqués ; la situation en Chine, ce que
les assureurs pourraient faire de ces données, qu’en est-il des algorithmes déviants ? Du danger de nous mettre dans des cases.
L’auteur nous parle de l’impact du RGPD, des moyens de
protéger nos données et de reconquérir un peu de notre vie privée.
C’est très intéressant, pour info l’étude a surtout ciblé
les Pays-Bas et la Flandre … pour certains chiffres mais nous donne une idée
générale de la situation. Une chose est
certaine. C’est interpellant.
Il y a encore beaucoup d’autres choses dans cet essai comme
les réflexions sur le monopole et le démantèlement des géants technologiques.
A découvrir
Ma note 7.5/10
Les jolies phrases
Comme dans le conte de Perrault, il y a des prédateurs qui picorent ces miettes. Et ces prédateurs, ce ne sont pas des oiseaux affamés, mais des entreprises de tailles diverses dont nous ignorons jusqu'à l'existence, mais aussi des autorités locales et nationales.
Nous sommes notre smartphone. Quand on connaît le smartphone, on connaît la personne qui se cache derrière.
Bientôt, consulter Facebook sera devenu un automatisme aussi naturel qu'un clignement des yeux. Le fait qu'à chaque récompense, le cerveau libère une dose de dopamine, l'hormone du plaisir, intervient également, sans aucun doute. Et finalement, nous ne pouvons plus nous en passer.
Ou, comme Zuboff l'écrivait dans la Frankfurter Allgemeine : "Exiger des capitalistes des données qu'ils respectent votre vie privée, c'est comme demander à Henry Ford qu'il refasse entièrement les voitures à la main. C'est comme demander à une girafe de raccourcir son cou.
Pour citer Edward Snowden : "Dire qu'on n'accorde pas d'importance au droit à la vie privée parce qu'on n'a rien à cacher revient à dire qu'on n'accorde pas d'importance au droit à la libre expression parce qu'on n'a rien à dire." Et tout le monde a quelque chose à cacher. Où voudriez-vous que le facteur lise vos lettres avant de les glisser dans votre boîte? Même si vous pensez ne rien avoir à cacher aujourd'hui, la situation peut être toute différente dans un avenir proche.
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