Adèle - Dominique Van Cotthem ♥♥♥♥♥
Genèse
Parution : 14/01/2022
Pages : 288
Isbn : 9782382010112
Prix : 22.50 €
Présentation de l'éditeur
Lorsqu’il achète le château abandonné de Mesvin, Guillaume découvre une vieille photographie dans le garde-manger. Il s’agit de l’épouse d’un ancien propriétaire du domaine viticole. Il est touché par la jeune femme descendant un escalier et cachant son visage du revers de la main. D’elle, il ne sait rien, mais cette femme a fait l’objet de terribles rumeurs. On l’a accusée de crimes, on l’a jugée adultère, on l’a maudite, on l’a exclue.
En achetant le château de Mesvin, Guillaume a aussi acheté son histoire. Intrigué par Adèle de Brizan du Puy, il s’engage dans une longue enquête à l’issue de laquelle le lecteur découvre l’envers du décor : une jolie villageoise prise au piège entre un mari violent et une belle-mère manipulatrice et sans scrupules. Victime des secrets les plus honteux du château, prise au piège, Adèle veut survivre. Mais à quel prix ?
Dominique Van Cotthem
Mon avis
Dans le prologue, un élément déterminant. Antoine Griset découvre le corps d’une jeune femme le 12 avril 1946.
En 2014, l’homme qui a acheté le château abandonné de Mesvin, trouve une photo sous le lino d'un placard de la cuisine, celle d'une femme descendant un escalier en se cachant le visage. C'est lui qui va nous faire découvrir l'histoire d'une femme forte, libre qui en a bavé, l'histoire d'Adèle.
Adèle Gentil est blanchisseuse lorsqu'elle rencontre le Comte Jean-Mathieu de Brizan. Un mariage d'amour est célébré le 17 juillet 1937, Adèle a 18 ans. Adèle s'installe au château de Mesvin, mais la Comtesse mère, manipulatrice ne l'acceptera jamais, elle la méprise, l'ignore.
Peu à peu le conte de fée vire au cauchemar, Jean-Matthieu devient violent, Adèle est sous emprise.
Pour Adèle, c’est un véritable choc de classe. Elle doit tenir son rang va être éduquée par un percepteur, et elle aime cela. Elle s'ouvre au monde et un jour découvre les vignes abandonnées par un ancêtre. Elle y trouve refuge. C’est son échappatoire, elle se met en tête de faire renaître les vignobles et de créer un grand vin, un argument convaincant car il apporterait renommée et revenus au domaine.
La découverte du cadavre annoncée en prologue va faire basculer ce destin tragique.
C'est un roman à tiroirs, excessivement bien construit que nous propose Dominique Van Cotthem, drame psychologique, analyse sociologique mais aussi enquête policière.
La construction est parfaite, l'écriture est juste addictive, c'est un vrai page turner.
Chaque personnage est abouti, fouillé, même les personnages dits secondaires. Des personnages attachants dont Dominique cerne parfaitement la psychologie et décrit la profondeur de l'âme humaine.
On comprend bien le jeu du pouvoir et de l'emprise, pourquoi il n'est pas si simple d'en sortir lorsqu'on le vit de l'intérieur, c'est une des forces du roman mais le suspense aussi est maître. J'ai aimé être baladée, que les pistes se brouillent et que jusqu'au bout règnent le mystère et les retournements de situation.
C'est un grand livre, un très beau voyage dans le temps, une fresque sociale du Borinage dans les années 30-40. C'est aussi avant tout le portrait d'une femme forte, libre. Passionnée par la terre, les vignes. Croyez-moi, vous n’êtes pas au bout de vos surprises !
Lisez-le, ce roman est juste superbe.
Un immense coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Vous savez, Madame, je ne suis ni aveugle ni sourde et si je suis muette, c'est uniquement par nécessité. Une gouvernante a des devoirs, celui de se maîtriser en fait partie. Il n'empêche, j'ai mes opinions.
Le puzzle commençait à prendre forme. Les contours placés définissaient le tri des pièces à poser à l'intérieur en partant du bas. Les emboîter une à une, en remontant peu à peu vers le haut, recréer l'image entière du ou des coupables.
Pour renaître, il faut avoir en amont avoir vécu. Il faut avoir frôlé la mort, respiré son odeur, entendu son ricanement. Un retour est toujours le fruit d'un départ et un départ est toujours la graine d'un choix.
Les adieux déchirent, les adieux émiettent, les adieux décousent l'assemblage d'une vie.
L'héroïsme se mesure avant tout à la conséquence du geste posé.
Je compris ce jour-là que l’identité propre d’une femme se résume à son prénom, son nom étant toujours celui d’un homme.
Les adieux déchirent, les adieux émiettent, les adieux décousent l'assemblage d'une vie.
L'héroïsme se mesure avant tout à la conséquence du geste posé.
Je compris ce jour-là que l’identité propre d’une femme se résume à son prénom, son nom étant toujours celui d’un homme.
Toujours est-il qu'accuser un puissant revient à se mettre en danger.
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