dimanche 31 mars 2024

Vivian Maier Claire-Obscure - Marzena Sowa / Emilie Plateau ♥♥♥♥

 Vivian Maier  Claire-Obscure   -  Emilie Plateu et Marzena Sowa




















Dargaud
Parution : 26/01/2024
Scénario : Sowa
Dessin : Emilie Plateau
Pages : 136
Isbn : 9782205088939
Prix : 19.95 €

Présentation de l'éditeur

Qui était Vivian Maier, cette « nounou pas comme les autres » dont on découvrit à titre posthume le talent immense de photographe ? Vivian Maier décède en 2009, à 83 ans, dans le plus grand anonymat. On redécouvre ses photos pleines d'humanité et d'attention envers les démunis et les perdants du rêve américain par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meuble de la banlieue de Chicago. Personnalité complexe et parfois déroutante, femme libre dont le destin s'est écrit entre la France et l'Amérique, elle avait choisi de vivre les yeux grands ouverts. Vivian Maier claire obscure est le portrait par Émilie Plateau et Marzena Sowa de cette invisible photographe de génie.


Marzena Sowa



Née en Pologne en 1979, Marzena Sowa arrive en France en 2001 à l'université Michel de Montaigne à Bordeaux pour terminer ses études de lettres modernes commencées à Cracovie. Elle y rencontre Sylvain Savoia un peu par hasard.

C'est en lui racontant son enfance dans la Pologne communiste des années 1980 que naît l'idée d'adapter son histoire en bande dessinée. Elle apprend le métier de scénariste tout en découvrant ce média. Savoia se charge du dessin. En résulte en 2004 le premier tome de « Marzi », publié chez Dupuis. La série connaîtra 7 opus, puis sera adaptée en roman graphique en trois volumes, avant d'être réunie en deux intégrales chez Aire Libre en 2019 et 2020. Reconnue internationalement, cette autobiographie dessinée est nominée aussi bien au Festival de la BD d'Angoulême qu'au Prix Eisner.

En 2013, elle publie chez Aire Libre « N'embrassez pas qui vous voulez » avec Sandrine Revel, le récit de deux enfants dans une société staliniste condamnant toute liberté individuelle. L'année suivante, elle scénarise « L'insurrection avec le dessinateur polonais Gawron », un ouvrage sur la Pologne au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale, peu de temps avant de tomber sous le joug de l'URSS.

Elle scénarise également deux bandes dessinée jeunesse : « Histoire de poireaux, de vélos, d'amour et d'autres phénomènes », avec Aude Soleilhac (Bamboo, 2015) et « La grande métamorphose de Théo », avec Geoffrey Delinte (éditions de la Pastèque, 2020).

Parallèlement à son travail de scénariste, Marzena traduit des bandes dessinées, dont « Les Cahiers Ukrainiens et les Cahiers Russes » en 2013, chez l'éditeur polonais Timof Comics.

En 2019, elle réalise son premier film, un court-métrage documentaire Un essai sur nous deux qui est remarqué par Arte dans le concours Et pourtant elles tournent.

En 2023 avec Dorothée de Monfreid, elles gagnent Le Prix des Ecoles au festival d'Angoulême pour leur bande dessinée « La Petite Evasion », publiée à la Pastèque.

En 2024, paraît chez Dargaud « Vivian Maier », une bande dessinée biographique qu'elle réalise avec Émilie Plateau.

La même année, elle adapte avec Sylvain Savoia le livre de Gaël Faye, "Petit Pays".

Emilie Plateau

Auteur - Scénario - Dessin - Couleurs


Après des études à l'École supérieure des beaux-arts de Montpellier, Émilie Plateau emménage à Bruxelles où elle commence à faire de la bande dessinée, d'abord sous forme de fanzines personnels puis au sein des maisons d'éditions 6 pieds sous terre ("Comme un plateau", 2012 et "De l'autre côté à Montréal", 2014) et Misma ("Moi non plus", 2015). En 2019, chez Dargaud, elle adapte en bande dessinée le livre de Tania de Montaigne, "Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin" (Grasset, 2018).

Elle travaille également pour l'édition jeunesse et la presse et participe à de nombreux collectifs de bandes dessinées.

En 2021, elle signe "L'épopée infernale : le livre dont vous êtes l'héroïne" (Misma).

En 2024, elle s'associe à Marzena Sowa pour réaliser "Vivian Maier" (Dargaud)

Mon avis

J'avais découvert l'existence de Vivian Maier avec la lecture de "Une femme en contre-jour" de Gaëlle Josse et depuis cette femme et son travail me fascinent. 

Un roman graphique de Pauline Spucches,  "A la surface d'un miroir", nous donnait une fiction et un certain regard, ici Marzena Sowa pour le scénario et Emilie Plateau au graphisme nous donnent à voir une autre vision du personnage.

En voyageant dans le temps et dans l'espace à différentes période de sa vie, on découvre Vivian Maier comme une nounou aimante, seule, isolée donnant à voir aux enfants dont elle s'occupe une certaine vision du monde.  Vivian Maier est une femme libre, émancipée qui traverse son époque en l'observant, elle s'insurge des injustices du peuple noir et des personnes défavorisées, elle est assez solitaire, indépendante, préfère prendre des photos plutôt que de converser avec les gens, à l'exception des enfants dont elle s'oocupe.

On la voit ici avec une relation privilégiée en particulier avec les enfants Gensburg de Chicago qu'elle cotoyera pendant 17 ans.  Elle va emmener Matthew avec elle pour voir une certaine réalité du monde, lui montrer les quartiers défavorisés, les injustices, subies par les afro-américains et les plus démunis.  Elle leur montre l'envers du décor.  Une femme libre dont on perçoit ici aussi son côté féministe.

J'ai beaucoup aimé le graphisme d'Emilie Plateau, de jolies couleurs pastel douces, les pages sur fond "sépia" pour représenter la France et le noir et blanc pour représenter les photographies de Vivian.  On reconnait bien Vivian avec son rolleiflex toujours autour du cou.

Un autre regard qui m'a convaincu, le scénario est clair et pour terminer une petite bio vous permet de resituer la chronologie des événements.

Une très belle réussite.

Ma note : ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Tu nous montres toujours l'envers du décor.  Et l'envers, c'est ce qui est le plus intéressant.  "J'aime les endroits, j'adore les envers." Ce sont tes mots.  

Je photographie tout.  Je photographie le monde dans lequel je vis, dans ses moindres détails.  Parfois même ces derniers sont plus révélateurs que les unes des journaux, mais les unes, je les photographie aussi.  Les maisons, les arbres, les gens, les riches mais aussi les poubelles, les cheveux, les ongles coupés, les dents qui tombent.  Je les garde d'ailleurs très précieusement. 
Vous allez me demander : pourquoi ?
Et je vous répondrai : pourquoi pas ?
Est-ce qu'on doit tout justifier ?
J'aime ça, puis c'est tout !
J'aime le monde qui m'entoure, je le mémorise dans sa beauté et sa laideur.  Dans tout ce que les gens ne voient pas.  Moi, ça m'intéresse.





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