La nuit de David - Abigail Assor
Gallimard
La Blanche
Parution : 22/08/24
Pages : 192
ISBN : 9782073074263
Prix : 19.50 €
Devenue adulte, Olive revient sur son enfance. Une maison sur les hauteurs du Loiret. En contrebas, le Loing dort, des trains grondent, et chaque jour, un petit garçon hurle, frappe et tente de s’enfuir. Elle observe son jumeau, inquiète. Par touches délicates, elle dessine une complicité fraternelle immense. Comment survivre à la cruauté de l’enfance ? Peut-être en devenant un train ou une grive. C’est l’espoir qu’Olive et David nourrissent jusqu’à cette nuit de leurs dix ans.
Dans ce roman sensible et déchirant, Abigail Assor explore les failles d’une famille face à l’univers impénétrable d’un garçon pas comme les autres.
Abigail Assor est née en 1990 à Casablanca. En 2021, elle publie aux éditions Gallimard son premier roman, "Aussi riche que le roi", qui reçoit le prix Françoise Sagan 2022.
C'était un jeu au départ, devenir un train, cela devient un rêve, un but, une obsession, sa réalité.
Présentation de l'éditeur
« Je n’ai pas dit : David, allez, s’il te plaît, c’est dangereux. David, on annule, s’il te plaît, écoute-moi, je crois qu’il ne faut pas le faire. Je ne l’ai pas dit. Peut-être que si je l’avais fait, nous serions toujours l’un près de l’autre aujourd’hui. Mais à dix ans, j’avais fait une promesse à mon frère et je voulais la tenir. Je l’aimais trop — l’aimer a bien été le drame de ma vie. »Devenue adulte, Olive revient sur son enfance. Une maison sur les hauteurs du Loiret. En contrebas, le Loing dort, des trains grondent, et chaque jour, un petit garçon hurle, frappe et tente de s’enfuir. Elle observe son jumeau, inquiète. Par touches délicates, elle dessine une complicité fraternelle immense. Comment survivre à la cruauté de l’enfance ? Peut-être en devenant un train ou une grive. C’est l’espoir qu’Olive et David nourrissent jusqu’à cette nuit de leurs dix ans.
Dans ce roman sensible et déchirant, Abigail Assor explore les failles d’une famille face à l’univers impénétrable d’un garçon pas comme les autres.
Abigaïl Assor nous en parle
Mon avis
Une maison haute dans le Loiret, une cour, un tilleul qui ombrage la maison, Olive et David, des jumeaux, inséparables, fusionnels, ils ne savent pas passer quelques instants l'un sans l'autre. Ils sont complices et pourtant aux yeux de leur mère, si différents.
Olive est la fille parfaite, modèle, obéissante, la préférée. David est particulier, dans son monde, imprévisible, il peut se mettre à crier, devenir violent, il veut devenir un train.
C'était un jeu au départ, devenir un train, cela devient un rêve, un but, une obsession, sa réalité.
A dix ans, Olive a fait une promesse à son frère, elle voulait la tenir, elle l'aimait trop c'est le drame de sa vie.
Vingt ans plus tard, Olive revient sur cette nuit, sur son enfance, elle veut comprendre.
Le père absent, démissionnaire, la mère castratrice, dominante qui veut tout contrôler. Trop contrôler par peur ? Elle est continuellement aux aguets, écoute, surveille et oublie peut-être d'essayer de comprendre son fils, ses larmes, ses cris, ses crises d'asthme, sa violence, ses souffrances, sa différence.
Ce texte est magnifique, l'écriture est sensible, délicate, envoûtante. Abigail Assor va au coeur des sentiments, dans la profondeur des êtres. De courts chapitres, poétiques, un peu nostalgiques nous parlent du dysfonctionnement de la famille, d'amour et de folie.
Un récit magnifique rempli d'émotions que je garde en moi bien après la lecture.
A lire absolument !
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Je l'aimais trop. L'aimer a bien été le drame de ma vie.
David était mon frère et moi j'étais sa soeur, mais j'étais aussi sa frère et il était mon soeur : son prénom était mon prénom, son visage était mon visage et un fil invisible au-dessus de nous reliait nos deux corps et les faisait bouger comme deux marionnettes. C'était nous, c'était comme ça. Après la nuit, ça l'était encore. Pour moi, ça l'était à jamais.
Maman disait toujours que la neige c'était mieux que le cinéma. Elle disait que personne ne pouvait hurler sous la neige, car celle-ci rendait tout calme et reposé, et tout était alors parfait ; la voir ainsi qui tapissait tout, c'était ce qu'elle préfèrait.
Mais il n'y avait pas d'autre chose. Mes os avaient poussé là-bas, dans l'enfance avec David. Ils avaient à l'intérieur de moi imprimé un réseau, une carte du Loiret et de ses fleuves, un plan de notre maison haute, où, avant cette nuit de malheur, nous étions encore frère et soeur. Devant maman, j'ai longtemps tenté de faire taire ses pensées obsessionnelles. Peut-être craignais-je qu'elle les lise.
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