Les délices de Tokyo - Durian Sukegawa
Albin Michel
Traducteur : Myriam Dartois-Ako
Parution : 3 Février 2016
240 pages
EAN13 : 9782226322883
Prix : 17.50 €
Présentation de l'éditeur
« Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.
Magnifiquement adapté à l'écran par la cinéaste Naomi Kawase, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal.
L'auteur
Durian Sukegawa, nom de plume de Tetsuya Sukekawa, est un romancier et poète japonais. Homme atypique, diplômé de philosophie, musicien et artiste de rue, il a de nombreuses fois défrayé la chronique, notamment avec son groupe l'Association des poètes qui hurlent - groupe de punk rock déclamant de la poésie contemporaine - ou une émission de radio prisée des jeunes qui trouvent en lui un interlocuteur à qui se confier.
Son second roman est paru chez Albin Michel en mai dernier "Le Rêve de Ryôsuke"
Source : Albin Michel
Merci à Julie de m'avoir proposé de la rejoindre dans sa lecture et d'en faire une LC. J'avais acheté ce titre à sa parution et il attendait sagement son tour.
C'est un joli coup de coeur.
Sentarô est gérant de DORAHORU, il est marchand de "dorayaki" , une pâtisserie japonaise. Il s'agit de deux crêpes (genre pancake) renfermant l'ân, la pâte de haricot rouge azuki.
Sa boutique se trouve devant un cerisier marquant le fil des saisons.
Un jour au printemps, il rencontre une vieille dame ; Tokue Yoshii qui lui demande de travailler avec lui. Elle revient plusieurs fois avec la même question . Elle a 76 ans, les doigts tordus, abîmés. Elle finira par le convaincre en lui faisant goûter sa pâte de haricot rouge azuki, un vrai délice.
Sentarô finira par céder séduit par la pâte et le maigre salaire réclamé. Il l'engagera. Un bon choix car la clientèle augmentera et se pressera pour déguster les "dorayaki".
Tokue et Sentarô sont très différents pourtant ils ont beaucoup plus qu'ils ne le pensent en commun : une grande solitude et un secret lourd à porter.
La première partie du roman est très "gourmande", l'auteur ayant reçu une formation de pâtissier ne se prive pas de nous faire saliver, on a vraiment envie de les goûter ces fameux "dorayaki".
La seconde partie, elle , nous livrera les secrets de nos deux protagonistes et un pan de l'histoire insoupçonné du Japon.
Avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse, un récit qui partage l'amour de la cuisine mais aussi l'amour de la vie, la résilience. Un récit qui nous parle avec poésie et émotion des souffrances du corps et du coeur, de la honte mais aussi de la solitude, de l'enfermement.
La nature et le cerisier qui évoque le passage des saisons sont fort présents. Une plume moins épurée qu'à l'habitude pour ceux qui craignent la littérature japonaise, une plume poétique qui nous interpelle sur l'écoute et le sens de la vie. Délicatesse et émotions au rendez-vous.
C'est un immense coup de coeur. ♥♥♥♥♥
Pour 6 dorayaki de 9cm de diamètre
Préparation: 25 minutes.
2 œufs
100g de sucre
1 ½ cuillère à soupe miel
1 cuillère à soupe d’huile
1/3 cuillère à café de bicarbonate de soude (mélangé à autant d’eau)
1 cuillère à soupe de mirin
150g de farine
40-60cc d’eau
300g d’azuki en boîte
Tokue et Sentarô sont très différents pourtant ils ont beaucoup plus qu'ils ne le pensent en commun : une grande solitude et un secret lourd à porter.
La première partie du roman est très "gourmande", l'auteur ayant reçu une formation de pâtissier ne se prive pas de nous faire saliver, on a vraiment envie de les goûter ces fameux "dorayaki".
La seconde partie, elle , nous livrera les secrets de nos deux protagonistes et un pan de l'histoire insoupçonné du Japon.
Avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse, un récit qui partage l'amour de la cuisine mais aussi l'amour de la vie, la résilience. Un récit qui nous parle avec poésie et émotion des souffrances du corps et du coeur, de la honte mais aussi de la solitude, de l'enfermement.
La nature et le cerisier qui évoque le passage des saisons sont fort présents. Une plume moins épurée qu'à l'habitude pour ceux qui craignent la littérature japonaise, une plume poétique qui nous interpelle sur l'écoute et le sens de la vie. Délicatesse et émotions au rendez-vous.
C'est un immense coup de coeur. ♥♥♥♥♥
Voici l'avis de ma binôme Julie des Petites lectures de Scarlett.
Les jolies phrases
Faire semblant de ne rien voir, certes, c'est un comportement adulte. Mais est-ce que c'est bien, ou vaut-il mieux poser franchement la question...
A l'époque, on n'avait pas d'autre plaisir que d'imaginer ce qui se cachait derrière les mots. J'aimais faire travailler mon imagination.
S'il prenait parti pour l'une, il faisait du tort à l'autre. S'il aidait la seconde, il portait préjudice à la première. Pour commencer, c'était lui qui ne valait pas grand chose.
Bien qu'incapable d'expliquer clairement pourquoi, il sentait que le témoignage de ceux qui avaient subi une existence de souffrances l'avait enrichi. Mais ce témoignage avait aussi planté en lui le germe d'un vertige continu, qu'il garde les yeux ouverts ou fermés.
Du moment que le commerce marche, on peut vendre n'importe quoi. Il s'agit de gagner sa vie, c'est tout.
Mais au fil des années que j'ai passées dans cet endroit, j'ai fini par comprendre quelque chose. C'est que quoi qu'on perde, quoi qu'on subisse, nous sommes des êtres humains. Même privé de ses quatre membres, puisque cette maladie n'est pas mortelle, il faut continuer à vivre.
Et si ni moi ni les humains n'existions, qu'en serait-il ? Pas seulement les humains, si le monde était privé de tous les êtres doués d'émotion, qu'en serait-il ? Ce monde quasiment infini disparaîtrait entièrement. Vous ne trouvez peut-être mégalomane, patron. Mais cette façon de penser m'a transformée. Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande . Et donc, même si je ne pouvais pas devenir professeur, ni travailler, ma venue au monde avait un sens.
Bien qu'incapable d'expliquer clairement pourquoi, il sentait que le témoignage de ceux qui avaient subi une existence de souffrances l'avait enrichi. Mais ce témoignage avait aussi planté en lui le germe d'un vertige continu, qu'il garde les yeux ouverts ou fermés.
Du moment que le commerce marche, on peut vendre n'importe quoi. Il s'agit de gagner sa vie, c'est tout.
Mais au fil des années que j'ai passées dans cet endroit, j'ai fini par comprendre quelque chose. C'est que quoi qu'on perde, quoi qu'on subisse, nous sommes des êtres humains. Même privé de ses quatre membres, puisque cette maladie n'est pas mortelle, il faut continuer à vivre.
Et si ni moi ni les humains n'existions, qu'en serait-il ? Pas seulement les humains, si le monde était privé de tous les êtres doués d'émotion, qu'en serait-il ? Ce monde quasiment infini disparaîtrait entièrement. Vous ne trouvez peut-être mégalomane, patron. Mais cette façon de penser m'a transformée. Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande . Et donc, même si je ne pouvais pas devenir professeur, ni travailler, ma venue au monde avait un sens.
Bonus : la recette des "dorayaki"
Pour 6 dorayaki de 9cm de diamètre
Préparation: 25 minutes.
2 œufs
100g de sucre
1 ½ cuillère à soupe miel
1 cuillère à soupe d’huile
1/3 cuillère à café de bicarbonate de soude (mélangé à autant d’eau)
1 cuillère à soupe de mirin
150g de farine
40-60cc d’eau
300g d’azuki en boîte
- Battez à la main les œufs dans un saladier et ajoutez y progressivement le sucre, miel, l' huile, le bicarbonate de soude et enfin le mirin.
- Ajoutez la farine tamisée en deux fois en remuant bien.
- Ajoutez de l’eau en mélangeant jusqu’à avoir une pâte lisse.
- Recouvrez avec un film et laissez reposer 15 minutes dans le frigo.
- Chauffez la poêle à feu moyen, une fois la poêle chaude, retirez la et baissez le feu. Une fois la poêle refroidie, remettez la au feu et huilez à l’aide une serviette.
- Versez 2/3 de louche de pâte dans la poêle en forme de rond. Couvrez immédiatement.
- Cuire à feu doux jusqu'à ce que des bulles apparaissent sur la surface de la pâte.
- Tournez la pâte et cuire l’autre face.
- Mettez 50g d’azuki entre deux pâte.
Source : Satsuki
2 commentaires:
Une fois encore, nous avons été conquise !!!
Oui ♥
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