Emma-Jane Kirby
Editions des Equateurs
160 pages
15.00 €
paru le 1 septembre 2016
ISBN 978-2-84990-458-9
Présentation de l'éditeur
tous ? "
La cinquantaine, l’opticien de Lampedusa est un homme ordinaire. Avec sa femme, il tient l’unique magasin d’optique de l’île. Ils aiment les sardines grillées, les apéros en terrasse et les sorties en bateau sur les eaux calmes autour de leur petite île paradisiaque.
Il nous ressemble. Il est consciencieux, s’inquiète pour l’avenir de ses deux fils, la survie de son petit commerce. Ce n’est pas un héros. Et son histoire n’est pas un conte de fées mais une tragédie : la découverte d’hommes, de femmes, d’enfants se débattant dans l’eau, les visages happés par les vagues, parce qu’ils fuient leur pays, les persécutions et la tyrannie.
L’opticien de Lampedusa raconte le destin de celui qui ne voulait pas voir. Cette parabole nous parle de l’éveil d’une conscience. Au plus près de la réalité, d’une plume lumineuse et concise, Emma-Jane Kirby écrit une ode à l’humanité.
L'autrice nous en parle
Mon avis
Emma-Jane Kirby est journaliste à la BBC. J'avais eu la chance de la rencontrer à l'Intime Festival de Namur en septembre 2016. C'est un reportage réalisé pour BBC Radio 4 qui est à l'origine de ce roman.
Un reportage a transformé sa vision des choses, les migrants sont souvent pour beaucoup de simples statistiques et on a tendance à oublier "l'humain". En lisant ce livre notre vision change et il nous fait prendre conscience de ceux qui abandonnent tout en mettant leur vie en péril pour trouver "un monde meilleur" en Europe.
Que deviennent-ils arrivés chez nous ? Que faisons-nous pour eux ? Ce sont peut-être les vraies questions.
L'opticien a quitté Naples pour s'installer sur l'île mais la vie n'est pas toujours facile. Il compte régulièrement pour voir s'il ne devra pas fermer boutique.
Ce week-end avec ses amis, ils ont prévu une sortie en mer, ce sont les vacances. Ils sont huit à bord du Galata.
Tout à coup, des cris. Des mouettes ? Non, horreur ce sont des corps d'hommes, des migrants ont fait naufrage. Notre opticien et ses amis vont tout faire pour les sauver. Il y a des corps partout, ce sera impossible de sauver tout le monde. 47, ils en sauveront 47 seulement et à partir de ce jour là, la vie changera pour l'opticien et ses amis.
Bien sûr qu'ils étaient au courant des naufrages, du nombre de migrants mais cette sortie en mer, ce contact charnel avec ces gens, c'est un électrochoc, une autre prise de conscience.
Nos amis voudraient revoir ceux qu'ils ont sauvés, ils constatent la réalité des centres d'accueil, leur impuissance face aux décisions prises par l'Europe.
Ces visages les hanteront, ces gens fuyant la persécution, la tyrannie, la guerre pour espérer quoi chez nous?
Un témoignage poignant, sincère. Une plume qui va à l'essentiel. Un indispensable.
Ma note : ♥♥♥♥
Les jolies phrases
C'est dingue, pense-t-il, qu'ils débarquent ici alors que la terre n'a rien à leur offrir.
Jamais il ne s'est senti aussi vivant, animé d'une énergie née de ses entrailles. Son devoir est de transmettre cette vitalité à ceux qui en ont tant besoin. Il a l'impression d'être capable de tous les réanimer, si seulement il parvient à les atteindre à temps.
Pour l'amour du ciel, reculez, cessez de les traiter comme des criminels ! Avez-vous la moindre idée de ce qu'ont vécu ces gens ?
Ces naufragés flottaient entre la vie et la mort. En tenant leurs mains dans les siennes, en les regardant reprendre leur respiration sur le pont du Galata, il a su qu'il touchait à l'essence même de la vie.
Quelle monstruosité ! De leur vivant ces personnes ont été privées d'avenir, et dans la mort d'une identité.
Sur le même sujet un gros coup de coeur le très beau "Patricia" de Geneviève Damas , mon avis en cliquant sur la couverture
Jamais il ne s'est senti aussi vivant, animé d'une énergie née de ses entrailles. Son devoir est de transmettre cette vitalité à ceux qui en ont tant besoin. Il a l'impression d'être capable de tous les réanimer, si seulement il parvient à les atteindre à temps.
Pour l'amour du ciel, reculez, cessez de les traiter comme des criminels ! Avez-vous la moindre idée de ce qu'ont vécu ces gens ?
Ces naufragés flottaient entre la vie et la mort. En tenant leurs mains dans les siennes, en les regardant reprendre leur respiration sur le pont du Galata, il a su qu'il touchait à l'essence même de la vie.
Quelle monstruosité ! De leur vivant ces personnes ont été privées d'avenir, et dans la mort d'une identité.
Sur le même sujet un gros coup de coeur le très beau "Patricia" de Geneviève Damas , mon avis en cliquant sur la couverture
1 commentaire:
Thanks For Sharing his Nice Article.
Lampedusa
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