mardi 4 juin 2019

Pour lui - Peggy Silberling ♥♥♥♥♥

Pour lui - Peggy Silberling



Stock
Hors Collection
Parution : le 10 avril 2019
Pages : 288
Isbn : 9782234086159
Prix : 19 €


Présentation de l'éditeur

« – Madame Silberling ?
Une policière balaie la petite salle du regard. Je lui fais signe et la rejoins.
– Suivez-moi, s’il vous plaît.
Elle m’emmène dans une pièce impersonnelle, sans fenêtre, avec une table, deux chaises, un ordinateur.
Je m’assieds en face d’elle. Après les questions d’usage concernant mon état civil, elle entre dans le vif du sujet :
– Contre qui désirez-vous porter plainte ?
Je me tais un instant. Combien de fois ai-je dû raconter mon histoire ? Une centaine ? Plus ? Et pour quel résultat ? Rien. Le vide intersidéral. J’espère aujourd’hui que cela servira à quelque chose.
Je lève les yeux et croise ceux de la policière. Elle m’observe avec l’expression bienveillante de celle qui est rompue à confesser les malheurs quotidiens de l’humanité.
Je me redresse, remets une mèche de cheveux derrière mon oreille, prends une profonde inspiration et, partagée entre la honte et désespoir, prononce ces mots qui m’arrachent les entrailles :
– Contre mon fils. »

Voici le récit poignant d’une mère forcée de porter plainte contre son fils, devenu violent, pour lui sauver la vie. Chronique d’une spirale infernale, entre drames intimes, drogue et solitude, Pour lui s’impose comme une merveilleuse ode à la vie et à l’amour.
Avec la collaboration d’Harold Cobert

L'auteure



Peggy Silberling est directrice artistique et mère de deux enfants. Elle vit à Paris avec son compagnon, l’écrivain et scénariste Harold Cobert, co-auteur de ce livre. Par son
témoignage, elle espère contribuer à libérer la parole des parents sur ce sujet ultrasensible et attirer l’attention sur les dysfonctionnements de notre système.

Mon avis

Une belle claque que ce témoignage !

Chapeau Madame Silberling pour ce témoignage qui je l'espère sera entendu et aidera des parents à libérer la parole, fera prendre conscience des dysfonctionnements de notre système.

Merci de parler de ce tabou, la violence d'un enfant envers ses parents. 

Quel courage, quel preuve d'amour énorme nécessaire pour nous confier votre histoire personnelle.

J'avoue, j'appréhendais, je craignais du voyeurisme, mais non, tout est nécessaire, juste pour comprendre votre parcours, le combat énorme que vous avez mené.

Il en faut une certaine dose de courage, une hargne pour toujours se relever alors que la vie ne vous a épargnée en rien. Une dose d'amour incommensurable.

Peggy nous livre sa vie, son enfance difficile dans une famille dysfonctionnelle ; un père "absent" absorbé par l'alcool, violent ; une mère indifférente, absolument détachée de ce qui peut arriver à sa fille, préférant la traiter de menteuse plutôt que de lui ouvrir son coeur et ses bras.

A 18 ans, Peggy est tout simplement jetée hors de chez elle.

Elle nous raconte son histoire petit à petit alternant avec celle de son fils Evan, un ado qui dévisse sous double influence; celle de substances et celle de Laetitia.  

La violence est le trait d'union des deux récits.

Habilement, Peggy Silberling nous livre de petits éléments qui se recoupent en répondant à son enfance.

Une femme qui s'est construite sur des bases et un passé compliqué, jamais rien ne lâche.  Elle veut aller de l'avant, toujours malgré toutes les embûches.  C'est bien écrit, on a envie de savoir ce qui les relie, comment on arrive à déposer plainte contre son fils.

Oui déposer plainte contre son fils par amour, en ultime recours dans le but de le sauver.

Un témoignage fort, puissant, qui remue.

Les thèmes abordés : le décrochage scolaire, l'addiction, la banalisation des drogues, la violence des enfants à l'encontre de leurs parents, le manque d'écoute de notre société.  J'ai aussi été interpellée par le dysfonctionnement de la justice, par les appels à l'aide réguliers d'une mère qui ne sait plus que faire, du manque de réponse des institutions, aide et justice familiales aux abonnés absents.   L'inertie de ces services car Peggy avait des revenus, elle ne vivait pas dans un HLM alors est-ce bien nécessaire de lui apporter de l'aide ?  Le manque de prise au sérieux et les appels à l'aide restant lettres mortes.

Ce qui marque, c'est le manque de moyens mis en oeuvre pour apporter une aide efficace.  En tant que mineur, chaque affaire est traitée dans son individualité, il a fallu déposer plainte pour recouper les différentes affaires, pour enquêter et agir !  Une aberration !  La justice aussi trop lente pour permettre aux jeunes de se reconstruire au plus vite ...

Malgré les blessures, les fêlures de jeunesse, la combativité de Peggy est incroyable.  Elle ne lâche rien, laisse tomber ses aspirations professionnelles pour sauver ses deux enfants.  Quel témoignage bouleversant, indispensable.

Merci Peggy Silberling de l'avoir partagé avec nous, merci à Harold Cobert de lui apporter le soutien et l'aide qu'elle mérite et d'avoir permis l'existence de ce témoignage.

J'espère du fond du coeur qu'aujourd'hui il a permis de reconstruire une famille et de retrouver la vie heureuse que vous avez amplement méritée.

Un coup de ♥

Les jolies phrases

Jamais d'homme marié ma chérie, tu finiras toujours par vieillir plus vite que sa femme.

J'ai mal au ventre, je pleure seule dans ce taxi qui change d'itinéraire pour me conduire vers ce à quoi ma vie ressemble de plus en plus : une prison.

Quelqu'un pourrait-il dire un jour à tous ces parents que leur devoir est d'être contre leurs enfants quand ils dévissent ? Que leur devoir est de faire en sorte qu'ils n'aient pas un avenir gondolé ? 

Longtemps, je me suis demandé qui, de ma mère ou de mon père, de celle qui laissait s'accomplir des actes inacceptables ou de celui qui les infligeait, de la victime ou du bourreau, avait été le pire des  deux.  Aujourd'hui, je sais.

Ai-je vraiment le choix ?  Entre porter plainte contre mon fils et déchirer à jamais la relation qui nous lie, ou laisser les choses empirer au risque qu'il finisse par tuer quelqu'un ou se suicider, j'ai l'impression d'être face à deux impasses.

Evan, très aimable, très poli, très précieux, sert le café et se comporte en fils modèle.  En bon fumeur, il enfume son monde.


L’image contient peut-être : 2 personnes, gros plan


Aucun commentaire: