mardi 22 octobre 2019

Demain n'existe pas encore - Thierry Werts ♥♥♥♥♥

Demain n'existe pas encore    -     Thierry Werts  ♥♥♥♥♥

Demain n'existe pas encore

La Trace
Parution :  22/10/19
Pages : 98
ISBN : 9791097515232
Prix : 18 €


Présentation de l'éditeur



Soudain, on avait frappé à une lourde porte métallique derrière le procureur, et il était entré. Menotté. Cela faisait deux ans qu’elle ne l’avait pas vu. A cet instant, un grand frisson lui avait traversé le corps et elle avait tremblé comme une feuille, mais s’était acharnée à ne rien montrer. Pourvu que la juge ne s’adresse pas à elle ! Tout, mais pas ça ! Elle avait esquissé un regard timide en direction de son père. Il avait pleuré et elle avait eu honte. Tandis qu’on s’était affairé autour de lui pour lui ôter les menottes, il avait tenté de croiser le regard de sa fille, mais en vain...






Thierry Werts 

Thierry Werts (auteur de For Interieur - Haibus) - Babelio


Thierry Werts est un juge belge spécialisé en matière de protection de la jeunesse, d'homicides et de droit humanitaire, ce qui l'a conduit à voyager en Afrique et au Moyen-Orient. Lorsqu'il n'est pas en chambre des mises en accusation, ou il siège désormais, o,n peur le retrouver sur les chemins de grande randonnée et refaire le monde avec lui dans les refuges de montagne. Son premier texte a remporté en 2013 le second prix du 17e concours de haïkus Mainichi au Japon et il à publié un recueil poétique de voyage "For intérieur" en 2016 (éd.Pippa). "Demain n'existe pas encore" est son premier roman. Il est empreint de la mélancolie des âmes blessées rencontrées lors de ses missions.


Mon avis

Heureuse de retrouver la plume de Thierry Werts.  Souvenez-vous, un de mes gros coups de coeur l'an dernier était son petit recueil poétique "For intérieur" reprenant de très courts textes se terminant par des haïkus d'une force et d'une puissance incroyable.

Cest un premier roman, court - moins de cent pages - mais dense.  C'est juste magnifique !
Thierry Werts va à l'essentiel avec une écriture épurée, un peu à la façon de la littérature japonaise, et vous verrez que la culture de ce pays se retrouvera dans ce récit.

Le 17 mars 2006, Aurore a 12 ans, elle comparait au tribunal qui doit statuer du prolongement de son placement, c'est la procédure.  Cela fait deux ans qu'elle n'a plus vu son père Akemi Nodlot.  Il est là devant elle emprisonné pour avoir tué Victoire la maman d'Aurore.  Elle n'ose le regarder, il pleure.

Père et fille ont repris une correspondance depuis ce moment, Akemi veut renouer des liens surtout lorsqu'il apprend en 2010 qu'il est condamné, il souffre d'un cancer de la prostate.

En 2012, il a purgé sa peine, on le retrouve dans son milieu, celui de l'art au Sablon à Bruxelles, à admirer un tableau d'Alexandra Duprez.  C'est le tableau repris sur la couverture, il représente un homme marchant prisonnier dans une robe en grillage blanc, le fond de l'oeuvre est vert, un signe d'espoir ?

Qui est cet homme ?  Serait-ce lui ? Akemi ?

La vie reprend ses droits peu à peu, en 2013 père et fille se revoient enfin.

Aurore se souvient, c'était compliqué à la maison dans son enfance, Victoire sa maman voulant tout régenter, c'était une relation fusionnelle, amour-haine.

Ses rapports avec son père sont également complexes mais une chose les unit : l'art.  Il sera un joli terrain de rapprochement , les menant à une rédemption ?

Ce récit est magnifique, il nous parle aussi des peurs, des regrets, de l'amour paternel et du sacrifice.  L'écriture est belle, épurée, les mots sont bien choisis.  C'est un petit bijou qui se lit d'une traite en apnée.

Une plume à suivre avec attention.

"L'amour est la chose la plus importante et la plus difficile à partager"

Lisez, c'est excellent !

C'est un coup de


Les jolies phrases

Apprendre à écrire, c'est apprendre à penser Madame, Mon professeur me disait "on ne pense bien que la plume aux doigts, non le regard au plafond".

Des fois je me dis que c'est étrange de ne pas savoir ce qui distingue l'un de l'autre.  C'est quoi
aimer ?  Probablement le fait d'accepter l'autre tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit.

Toi, tu as tout et tu as compris à quel point l'art pouvait nous aider à chercher en nous le bonheur qui s'y trouve .

Après tant d'années si sombres, Akemi voulait remonter les effets de la lumière et se laisser bercer par le soleil.

Le temps s'écoule lentement avec ou sans nous, que l'on souffre ou pas.  C'est inéluctable, alors à quoi bon souffrir ?

L'amour est la chose la plus importante et la plus difficile à partager.

Au moment de tourner à droite, au croisement avec l'autre extrémité de la rue Allard, il s'était senti vaciller, ne se déplaçant plus que lentement par légers soubresauts, tel un véhicule en panne de carburant effectuant quelques bonds désordonnés avant de s'immobiliser.

- C'est étrange d'appeler son fils Crépuscule.
- Pas tant que cela pour une japonaise, c'est un signe d'harmonie ultime, le crépuscule permet d'atteindre l'immortalité par un allongement infini de l'instant.
- Le lien entre le jour et la nuit, entre la nuit et le jour ...
- Oui, le crépuscule annonce une nouvelle naissance, c'est une période du jour propice à la réflexion au voyage intérieur, le début de quelque chose !

Mais que l'amour qui unit une mère et son enfant triomphe toujours.

Du même auteur 

Je vous recommande vivement.   Accès à l'article en cliquant sur la couverture.

Couverture de : For intérieur -  Ouverture dans une nouvelle fenêtre







1 commentaire:

Philippe D a dit…

Je ne connais pas, mais je vais essayer de retenir le nom de cet auteur qui t'enthousiasme tant !